Tout d'abord Bonne Année 2013 à tous, je vous souhaite tout plein de bonnes choses !

Et comme j'ai pris de bonnes résolutions, voici un nouveau chapitre ! (qui en plus, et j'en suis pas peu fière, fait une longueur plutôt honorable)

Avant de vous laisser à votre lecture, je tiens à remercier tous les gentils lecteurs qui ont pensé à me laisser des commentaires. Ils sont ma plus grande motivation (en général l'effet est immédiat, je reçois une review et pof, je me sens un regain de motivation !)

Sur ce, on se retrouve en fin de chapitre !


Une fois qu'il eut pris son bain, et fut enroulé dans une grande serviette blanche Ciel se dirigea vers le dressing. Sebastian lui fit enfiler une culotte en flanelle lui arrivant aux genoux puis arriva l'épineuse question du corset… C'était probablement là la phase de l'habillage que le jeune lord redoutait le plus. La première fois qu'il avait du en mettre un il avait cru mourir. C'est d'ailleurs pourquoi il regarda Sebastian approcher, la « chose » à la main, d'un air plus qu'inquiet.

Il inspira profondément puis expira jusqu'à ce que tout l'air de ses poumons en soit sorti et recommença l'exercice à plusieurs reprises. C'était une recommandation qui lui avait été donné pour calmer ses angoisses nocturnes, il n'y avait pas de raison que ça ne soit pas aussi efficace contre les angoisses diurnes ! Quoi que, justement, si c'était aussi efficace que ça l'était pour empêcher ses cauchemars, il pouvait peut être arrêter tout de suite et ne pas se fatiguer. Mais bon, comme on dit, qui ne tente rien n'a rien, et ça ne lui coutait pas grand chose d'essayer. Malgré tout lorsque Sebastian lui enserra la taille dans le corset et entama de le lasser le jeune Lord, au bord de la crise d'asthme, prit bonne note de trainer devant l'ordre des médecins se charlatan de thérapeute dès que possible. Soit dès qu'il ne porterait plus de robe…

Sebastian se mit à lacer avec application le corset puis lorsqu'il eut passé soigneusement les rubans dans chacun des œillets commença à le serrer assez vivement coupant tout net la respiration de Ciel. Parvenant difficilement à retrouver son souffle le jeune comte se mit à chercher désespérément quelque chose auquel s'accrocher car il se sentait vaciller. Il ne comprenait pas pourquoi les femmes s'infligeaient une telle torture, pour plaire aux hommes probablement mais il ne concevait pas d'avantage qu'une telle chose puisse lui plaire un jour.

Il n'avait jamais prêté trop d'attention aux femmes, et à bien y réfléchir Elisabeth devait en porter un elle aussi. Les enfants ne portaient généralement pas de corset lorsqu'elles étaient trop jeunes mais sa cousine était presque une femme maintenant.

Le jeune homme ne put s'empêcher de secouer la tête en signe d'incompréhension. C'était les femmes elles même qui fixaient les modes et donc qui s'infligeaient de porter le corset si serré au point qu'il y avait des cas d'évanouissements ! Tout cela lui semblait complètement insensé et en tout cas c'était à cause de ces absurdités qu'il devait porter un corset. Très franchement si ça n'avait tenu qu'à lui il aurait fait changer ses modes stupides, non pas qu'il envisage la perspective de se travestir à nouveau en femme, mais cela pourrait éviter bien des accidents malencontreux. Avant qu'il ait eu à en porter un lui même, il ne comprenait pas bien que l'on puisse parler de jeunes femmes perdant connaissance durant des bals ou lors de sorties en pleine chaleur, maintenant il se demandait même comment elles parvenaient à porter le corset chaque jour !

Alors que Ciel se perdait dans ses fulminations à l'encontre de la mode féminine Sebastian tira un coup sec sur les lacets resserrant brutalement l'armature autour de sa poitrine. Ses poumons furent brusquement vidés de tout leur air et le jeune lord ne pu retenir un gémissement étouffé. Il avait l'impression de ne plus pouvoir inspirer et se sentait maintenant pris de vertiges. Il se sentait vraiment mal et il aurait juré que Sebastian retirait un certain plaisir à le voir ainsi. Il serra les dents, il ne voulait pas donner la satisfaction à Sebastian de le voir ainsi affaibli.

Lorsqu'il sentit le démon s'éloigner pour aller chercher le reste de ses habits il se permit un profond soupir de soulagement et s'appuya quelques instants contre la commode attenante pour se remettre de ses émotions. Il se sentait oppressé et il devait se contenter de petites inspirations mais au moins c'était fait et il savait d'expérience qu'il s'y habituerait au bout de quelques minutes.

Les idées un peu plus claires il se tourna vers le miroir qui ornait la porte de son armoire. Il avait l'air encore plus chétif la taille ainsi serrée et, bien que ça lui coutât, il devait bien le concéder, pouvait tout à fait passer pour une jeune femme encore dans la fleur de l'âge.

Sebastian revint avec la robe et tous ses accessoires alors que Ciel était encore en train d'observer son reflet. Le majordome eut un sourire malsain, en tant que démon il éprouvait toujours un certain plaisir à voir la faiblesse des hommes et là Ciel en était une telle représentation que s'en était captivant. Il n'aurait tenu qu'à lui d'enserrer sa gorge si fine et de lui ôter un dernier souffle de vie. Ciel serait superbe lorsqu'il mourrait, à la fois digne, de cette élégance qui fait la noblesse, et si ridiculement frêle et impuissant. En cet instant Sebastian avait un regard effrayant de malice, un regard presque fou mais Ciel avait les yeux ailleurs et n'en vit rien. Ce n'était peut être pas plus mal d'ailleurs. Lorsqu'il commença à habiller son maître il ne restait nulle trace de cet éclat de folie. Il poursuivit cependant ses réflexions et dut rapidement se rendre à l'évidence qu'aussi jouissif cela pourrait être que de voler son âme à Ciel, lorsque cela serait fait, il devrait se passer de leurs joutes verbales. Il ne pourrait plus se moquer de l'attitude parfois enfantine qui trahissait le jeune âge de son maître ou de ses crises de colères lorsque tout ne se déroulait pas comme il le souhaitait.

La conclusion était, là, tout cela manquerait au démon. A ce stade de sa pensée il arrêta un instant ses yeux sur le visage de Ciel, l'observa quelques secondes puis retourna à sa tache. Ce fut si furtif qu'il aurait été impossible à Ciel de noter le léger ralentissement dans les mouvements de Sebastian même s'il y avait alors prêté attention. Le démon pouvait parfaitement faire une chose et penser à une autre à la fois sans que cela n'altère son travail et puis, le majordome de la famille Phantomhive n'avait pas à être distrait de sa tache par ses états d'âme. Sebastian dissimula un rictus, des état d'âme, voilà bien une expression qui aurait difficilement être plus loin de la réalité car pour en avoir n'aurait il pas fallu qu'il en eut une, d'âme ? En tout cas il ne faudrait pas que Ciel parvienne trop rapidement à se venger et que les closes de son contrat avec le démon ne soientt trop vite satisfaites. Sebastian voulait s'amuser suffisamment avant, tirer tout ce qu'il pouvait de son maître, et ne le laisserait que lorsqu'il se serait lassé de sa compagnie.

Son œuvre était presque terminée, ne restait plus qu'à coiffer Ciel et à veiller à dissimuler son œil. Une jeune fille avec un bandeau lui barrant la moitié du visage, ce n'était ni très élégant ni très discret.

Sebastian attacha soigneusement les cheveux de son maître et après les avoir fixés sous un filet plaça la perruque. C'était la même que la fois précédente, la couleur était à s'y méprendre la même que celle des cheveux du jeune homme, ce qui permettait d'être certain qu'il n'y avait aucune retouche à faire quant à la couleur des sourcils ou autre. La styliste avait confié à Sebastian une coiffe assortie à la robe et quelques consignes quant à comment il fallait arranger les cheveux pour que l'effet soit idéal. Le majordome avait fait la majorité de la phase de coiffure directement sur le support il ne lui restait plus qu'à faire les derniers ajustement sur la tête de Ciel.

Après une toute dernière retouche Sebastian recula d'un pas pour admirer le résultat, pour ce qui était de la toilette tout était parfait mais Ciel affichait une moue blasée qui ne seyait pas du tout à une jeune femme du monde. Le majordome fronça les sourcils, non ça n'allait pas, tout n'était pas encore parfait. Il s'éclaircit la voie avant de remarquer :

_ Voyons monsieur, ne faite pas une telle figure, c'est tout sauf élégant. Pour que le tableau soit parfait il aurait fallu que Ciel affiche une mine plus détendue et aimable, malheureusement devant la vision de son maître ainsi transformé il ne put se retenir et ajouta avec un sourire narquois, et puis cela va vous faire des rides.

Ciel lui lança un regard mauvais. Le démon laissa échapper un soupir faussement désespéré, ainsi Ciel faisait une jeune fille tout à fait effrayante !

Le jeune lord n'était pas d'humeur à entrer dans le jeu de son serviteur aussi se contenta t il de lui répondre d'un ton égal que certes il ne faisait peut être pas une élégante jeune fille mais avec ses vêtements de majordome le démon n'était guère le parfait cavalier non plus. Et que s'il avait été une parfaite Lady, il n'en aurait pas voulu pour galant.

Ciel marquait un point, à ces mots Sebastian s'inclina humblement sans se départir de son sourire et partit promptement se changer. Le jeune homme savait que ce n'était qu'une petite victoire puisque, connaissant son majordome, il serait prêt à une vitesse record mais bon c'était toujours cela de gagné car il n'en doutait pas, la soirée serait rude pour lui.

Comme l'avait parié le garçon Sebastian fut de retour en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, tout apprêté et lui tendant une main gantée.

Ciel lui jeta un regard interrogateur puis plaça sa main dans la sienne. Sebastian sourit.

_ Êtes vous prête my Lady ?

Ciel serra les dents et lui répondit d'une voie qui sonna étonnamment assurée à ses oreilles.

_ Allons y Sebastian.

Comme toujours dans le genre de situation que l'on appréhendait il sembla à Ciel qu'un mauvais génie s'était amusé à tourner les aiguilles du cadran de sa montre à une vitesse effrénée. Il lui parut que jamais ils n'étaient parvenus à Londres si rapidement alors que lui manquait de temps pour trouver une échappatoire valable parmi toutes les justifications possibles et imaginables qu'il avait pu inventer afin de ne jamais quitter cette voiture. Malgré tous les plans qu'il avait pu élaborer pour se tirer de là, il n'avait pu faire taire la certitude qu'il avait que, de toute façon, il n'était plus temps de faire machine arrière. Et cette satanée petite voie de raison n'avait eu de cesse de démolir les uns après les autres tous les stratagèmes qu'il avait pu échafauder, lui faisant successivement remarquer que non ce n'était pas envisageable de pousser Sebastian hors de la voiture, de se jeter sur la banquette du cocher puis de rentrer à brides abattues au manoir, qu'il n'était pas d'avantage réaliste de vouloir faire un croche patte à son majordome lorsqu'ils seraient sur le perron de l'hôtel puis de fuir jusqu'au taxi le plus proche et qu'il n'était absolument pas crédible de faire porter une perruque et une robe à Sebastian pour que, pour une fois, ce soit lui qui joue la femme !

Bref Ciel était à deux doigts de la crise schizophrénique aigue et Sebastian, témoin de l'agitation de son maître, était aux anges.

Cette soirée s'annonçait sous les meilleurs hospices !


Dans le prochain chapitre Ciel et Sebastian arrivent enfin à la soirée donnée par Lady Letizia !

Donc le chapitre 4 est déjà pour moitié écrit, je me force à faire ça ces temps ci sinon j'arrive pas à m'y remettre (le stress de la page blanche sans doute…), mais je ne sais pas quand je publierais exactement, j'ai des partiels dans une semaine donc bon…on verra si je trouve un peu de temps pour le finir ou pas.

(pour les personnes qui suivent peut être également Mi Chat Mi Ciel, le chapitre suivant est pas mal avancé également, je ne les oublie pas)

Et comme d'habitude merci de votre attention et si vous pensez à laisser un petit commentaire, je vous lierai avec grand plaisir !