Salut à tous ! Une idée de fic qui me trottait dans la tête depuis ... très très longtemps (des années si vous voulez tout savoir). Mais pas le temps, pas envie, la peur de la page blanche... Alors elle n'arrive que maintenant. On m'a dit un jour qu'on écrit des fics parce qu'on est frustré. C'est vrai dans mon cas. A force de ne quasi rien trouver sur le passé de Kakashi, je me lance et je l'écris moi même. C'est donc ma première fic, j'espère que ça vous plaira.
Le prologue est assez court... mais c'est un prologue hein. Les prochains chapitres seront bien plus longs, promis. Normalement, il n'y a pas de fautes d'orthographe ou de frappe, je me relis souvent pour les chercher (ça vaut pour tous mes chapitres). Néanmoins, quelques fourbes ont très bien pu échapper à mon attention, je m'en excuse d'avance.

L'histoire se déroule avant le manga et le rejoindra probablement plus tard. Si vous suivez le manga avec les tomes (même avec l'anime je pense), il n'y a pas de spoilers. Pour le moment.
Disclaimer: L'univers de Naruto et ses personnages ne sont pas à moi mais à Masashi Kishimoto.
Les personnages que j'ai créé, vous les reconnaîtrez facilement.
Je vous souhaite une bonne lecture.


PROLOGUE

Il pleuvait sans discontinuer depuis plusieurs jours sur le village de Konoha. Malgré la fin d'après midi, le ciel de plomb s'obscurcissait très vite, plongeant le décor dans un crépuscule précoce. Les rues étaient désertes, tous les commerces fermés, les gens tranquillement installés chez eux. C'est à eux que pensait Kakashi Hatake alors qu'il attendait, assis sur une chaise devant l'infirmerie de la caserne de l'ANBU. Il venait de rentrer d'une longue mission avec son équipe et il était épuisé. Il ne voulait plus qu'une chose : rentrer chez lui, prendre une longue douche brûlante et dormir. Il baissa les yeux et vit à ses pieds une flaque d'eau : la pluie l'avait trempé sur le chemin du retour. Il vit également des gouttes de sang dans l'eau, formant des sortes de fleurs rouges en se diluant.

Kakashi essaya de soupirer mais ses côtes meurtries l'en empêchèrent. Ils avaient sacrément souffert lors de cette mission... Il faisait partie de cette équipe depuis 6 mois... et il n'en pouvait plus. Chacun des membres avait quelque chose qui l'horripilait. Son capitaine, Keiji Hisuru, bientôt la trentaine, était techniquement un très bon ninja avec de grandes qualités en ninjustu, mais également un parfait crétin aux yeux de Kakashi. Il élaborait des plans qui ne tenaient pas vraiment la route, et quand on partait quotidiennement en mission avec un taux de survie approchant dangereusement zéro, on ne pouvait pas se permettre d'être approximatif. Ou alors comme aujourd'hui, on revenait en morceaux et on passait un temps fou à l'infirmerie. Keiji était passé en deuxième et on lui avait diagnostiqué plusieurs fractures au bras et à l'épaule gauche. Il ne repartirait pas en mission avant plusieurs semaines. Le premier à être passé, Hideo Hyûga, était quelqu'un de très fier. Méprisant et arrogant, il avait aussi tendance à se sentir supérieur aux autres... A tord. Car bien qu' ANBU, il ne faisait pas non plus parti de la fine fleur du clan... Il gratifiait ses équipiers de commentaires désobligeants à longueur de journée et Kakashi se demandait souvent pourquoi il ne lui avait pas encore collé son poing dans le nez. Vu qu'on l'avait envoyé directement à l'hôpital, Kakashi, même s'il détestait avoir une pensée de ce genre, était presque heureux de ne pas le voir pendant un moment. La dernière, qui était en train de se faire soigner, s'appelait Asahi Tamafune. C'était une kunoichi de grand talent certes, mais qui avait le gros défaut de s'être entichée de lui (sans qu'il sache pourquoi) et qui avait des techniques d'approche tellement transparentes qu'il se demandait à chaque fois pourquoi personne ne lui signalait qu'elle était ridicule. Sans doute pour éviter de se faire casser quelque chose. A ce qu'il entendait par la porte entrouverte, elle avait un méchant traumatisme crânien qui l'immobiliserait pour une bonne semaine.

Kakashi essaya de faire la liste de ses blessures pour arrêter de penser à ses équipiers. Au sang qui coulait sur son visage et s'égouttait sur son uniforme, il savait que sa blessure à la tête s'était rouverte. Son dos le lançait, résultat d'une mauvaise réception. En plus de diverses coupures et contusions un peu partout sur le corps, il devait avoir plusieurs côtes fêlées s'il en croyait ses difficultés à respirer profondément. Il espérait vivement qu'elles n'étaient pas cassées parce que si elles l'étaient, c'était un aller simple pour un séjour à l'hôpital, ce qui était tout sauf une perspective réjouissante. Il baissa les yeux et à travers son masque en forme de chien, regarda son uniforme. Couvert de sang, bien entendu mais ça, il n'avait pas besoin de le constater avec ses yeux pour le savoir: l'odeur métallique de l'hémoglobine était tellement forte qu'il en avait mal à la tête... Les gants étaient en bon état, point positif. Il ne pouvait pas en dire autant du reste de la tenue, déchirée en plusieurs endroits. Son masque en tissu avait été arraché et ne pouvait plus cacher son visage. Kakashi se mit à espérer que rien (à part la visite à l'infirmerie) ne le forcerait à retirer le masque de chien aujourd'hui. Son plastron était déjà parti à la poubelle, tellement déchiré qu'il ne servait plus à rien.

A cause de la fatigue, il avait l'impression qu'il voyait mal les couleurs et certains contours étaient un peu flous. Le son de la pluie qui s'abattait sur le toit semblait lui parvenir de loin, tant il était étouffé. Il ferma les yeux pour essayer de soulager son mal de tête. Les images de la mission l'assaillirent immédiatement. Son unité avait traqué la cible, un haut gradé d' Iwa nommé Fumei Ueno, pendant plusieurs jours avant de lui tendre une embuscade en pleine forêt d'arbres géants … Embuscade qui avait mal fonctionné. Ils avaient failli y rester tous les quatre à cause de renforts sortis de nulle part. Pourquoi Hideo ne les avaient pas vu, il n'en avait aucune idée. Pourquoi lui-même ne les avait-il pas senti, aucune idée non plus. Et il ne résoudrait pas ce mystère ce soir, pas avec l'esprit embrumé par la fatigue. Quoi qu'il en soit, ils avaient vite été débordés. Asahi s'était effondrée en premier en voulant le couvrir : résultat, le coup porté à la tête l'avait mise hors jeu. Son capitaine lui ayant ordonné de mener la mission à bien quoi qu'il se passe, il avait foncé vers la cible et tué Fumei Ueno et quelques membres de sa garde rapprochée avec son Chidori et s'était retourné à temps pour se recevoir un coup de pied magistral qui l'avait envoyé s'écraser sur un de ces maudits arbres géants. Après la rencontre avec le tronc de l'arbre, le reste de la bataille ne lui revenait que par flash flous. Il avait eu beaucoup de mal à retrouver son souffle et s'était à moitié assommé en se cognant à l'arbre. Comment la fin du combat s'était déroulée, il n'en avait qu'une vague idée. Ils avaient fini par tuer toute l'escorte mais à quel prix : ils étaient maintenant tous hors jeu pendant un bon moment ! Il avait fallu porter Hideo sur la moitié du chemin de retour, ce dont il avait du se charger vu que ce cher Keiji avait ses multiples fractures au bras. Quand à Asahi, impossible de lui demander de l'aider, vu qu'elle avait du mal à marcher droit elle-même … Au moins, quand elle était sonnée, elle n'essayait pas en vain de lui faire la conversation, ce qui était fort appréciable.

Kakashi rouvrit les yeux et lâcha un gros soupir avant de le regretter en grimaçant quand ses côtes se rappelèrent à son souvenir. Il avait dix-neuf ans, presque vingt. Cela faisait déjà six ans qu'il était dans l'ANBU et alternait missions suicides et séjours à l'hôpital. Cinq ans que le Yondaime, son maître, était décédé en sauvant le village de Kyûbi et en le laissant quasi seul au monde. Deux ans que Rin était morte en mission et qu'il se retrouvait définitivement seul. La perte des deux autres membres restants de l'équipe 7, à des intervalles si rapprochés lui avait infligé une douleur telle qu'il avait cru en mourir. Il s'était jeté à corps perdu dans les missions pour oublier, pour fuir sa détresse émotionnelle. Il savait que ça n'effaçait en rien la douleur. Il avait rejoint l'ANBU quelques temps après la mort d'Obito parce que cela lui semblait être la suite logique de son existence et pour échapper à la culpabilité. Mais risquer sa vie ne lui faisait rien oublier. Les missions le laissaient cependant dans un tel état d'épuisement que cela étouffait sa peine, la rendant un peu plus supportable.

Le jeune homme se demandait souvent comment il faisait pour marcher vers la mort à chaque mission alors que celle de ses proches le plongeait à chaque fois dans un gouffre de douleur pure et de culpabilité. D'où il tirait la force de se lever le matin pour peut-être ne jamais rentrer, il n'en avait aucune idée. Ce qu'il savait en revanche, c'est qu'en mettant sa vie en danger à chaque mission, il permettait aux habitants du village de vivre paisiblement après les épreuves qu'ils avaient traversé ces dernières années. Que lui ne soit qu'un instrument au service d'autrui ne le gênait que très moyennement. Il était incapable d'avoir une vie normale. Il ne construisait rien pour lui, n'avait pas de perspective d'avenir autre que survivre à sa prochaine mission. Même son appartement était quasiment vide : juste de quoi y vivre, pas vraiment d'effets personnels. Son cercle d'amis était très réduit et il se demandait souvent comment il en avait encore alors qu'il ne les voyait que très rarement et n'avait pas spécialement envie d'être entouré ( mais c'était sans compter la ténacité de Gai à nier l'existence du mot « non »). Les rares jours de repos qu'il avait, il préférait les passer seul à lire, s'entraîner ou même juste se reposer... quand il ne passait pas des heures entières perdu dans ses pensées devant la stèle des disparus. S'il devait être honnête avec lui même cependant, il était obligé de reconnaître que dernièrement, cela lui pesait. Sa vie lui semblait de plus en plus vide. Pas de but. Pas de satisfaction dans ce qu'il faisait, pas d'affinités avec les trois boulets qui lui servaient d'équipe. Rien.

En pensant à eux, Kakashi sentit la lassitude l'envahir de nouveau, fait courant depuis qu'il avait intégré cette unité, près de six mois auparavant. La précédente avait été dissoute : suite à la mort d'un de ses équipiers, un autre avait quitté l'ANBU. Son capitaine et lui avaient alors été affectés dans des unités différentes. Et depuis, chaque jour, il devait subir les commentaires d'Hideo (qui se voulait subtil) à propos des ninjas qui gardaient un masque, même en dehors de l'ANBU et autres bêtises du même genre... Il eut soudain très envie que le médecin de l'autre côté de la porte se dépêche de libérer Asahi pour s'occuper de lui et le laisser rentrer chez lui.

Kakashi était en train de rêver à la douche brûlante qui le libérerait du sang dont il était recouvert quand des pas dans le couloir le tirèrent de ses pensées. Il tourna la tête et ne put retenir un rictus derrière son masque : son très cher capitaine, le bras en écharpe, se dirigeait vers lui les sourcils froncés. Et lui qui pensait en être débarrassé au moins pour aujourd'hui...

- Hatake !
- Oui ?
- Le Sandaime veut te voir dans son bureau. Maintenant.
- J'irai dès que ma visite médicale sera termin...
- Non. Il a bien précisé que c'était assez urgent et qu'il voulait te voir dès que je t'aurais transmis le message.
- … Bien.

En fusillant du regard son capitaine, Kakashi se leva de sa chaise et parcourut les couloirs de la caserne en essayant de ne pas tituber devant Hisuru qui marchait derrière lui. Il ouvrit la porte d'entrée et jeta un coup d'œil au ciel de plomb qui déversait des trombes d'eau. Sans un regard pour le capitaine, c'est en soupirant qu'il ressortit sous la pluie...


Voilà pour le prologue! La suite viendra vite, c'est promis.
Si vous voyez quelque chose qui doit être amélioré, n'hésitez pas à me le signaler par review, ça m'aidera à changer ce qui doit l'être. Si c'est négatif, je ne suis pas contre du moment que c'est constructif. Les commentaires du genre "c'est trop nul" sans pourquoi du comment... Bon. Je note mais ça sert à rien. A bientôt!