POST TENEBRAS, LUX ("After Darkness, Light" ; Après l'Obscurité, la Lumière)
DISCLAIMER DE L'AUTEUR : Si les personnages m'appartenaient, croyez-moi, les choses se seraient terminées plutôt différemment. Je les ai juste emprunté pendant quelques temps ; Malheureusement, je vais devoir les rendre à la fin.
DISCLAIMER DE LA TRADUCTRICE : L'histoire ne m'appartient pas, elle est l'oeuvre magnifique de "LOTEN".
WARNING : C'est une histoire de romance entre HG/SR. C'est du rating M et il y aura des lemons dans les chapitres à venir. Si vous n'aimez pas, ne venez pas lire. Mais le mot clé, c'est que ce sera une longue histoire. Elle prévoit aux alentour de 300 000 mots et 43 chapitres.
NOTE DE L'AUTEUR : Cette fiction commence dix ans après la fin des Mangemorts. C'est pratiquement conforme à l'histoire originelle sauf pour la mort de Rogue et la plupart de l'épilogue qui-ne-doit-pas-être-connu. Les longueurs de chapitre varieront ; J'écris avec un style nouveau donc les parties ne se lieront pas aussi facilement entre les chapitres.
NOTE DE LA TRADUCTRICE : Bonjour à tous! Pour x raisons, comme indiqué sur la publication des chapitres précédents de cette fic magnifique : .net/s/7355516/7/Post_Tenebrax_Lux j'ai repris la traduction de manelor de la fic originale en anglais de Loten. Ce premier chapitre est donc la suite de la première traduction, elle commence au chapitre 6, veuillez nous excuser pour ces désagréments de publication, mais on ne pouvait pas faire autrement! ^^ La première partie étant là: .net/s/7355516/1/bPost_b_bTenebrax_b_Lux
C'est ma première traduction, mais je suis secondée presque professionnellement (^^) par manelor. Merci à elle et à Loten pour m'avoir permise de reprendre cette traduction d'une fic de folie! ;) Bonne lecture!
Chapitre 6
NOTE DE L'AUTEUR POUR CE CHAPITRE : C'est le dernier chapitre avant le retour à Poudlard.
« Les pensées sont les ombres de nos sentiments – toujours plus sombres, plus vides et plus simples. » - Friedrich Nietzsche
Quand elle passa brièvement à la caravane le jour suivant pour rapporter le livre, Hermione le trouva assis sur les marches au soleil, sa jambe meurtrie tendue jusqu'à la marche du bas. Il semblait tripoter un morceau de papier, et comme elle s'approchait, elle se rendit compte qu'il le pliait avec attention et précision. « Est-ce que c'est un origami ? » Demanda-t-elle curieusement.
Comme d'habitude, il ne sembla pas du tout surpris de la voir. « C'en est un. »
« Un hobby non-conformiste. » Observa-t-elle en s'appuyant contre la caravane pour regarder.
Ses longs doigts taquinaient soigneusement un autre pli pour qu'il devienne une ligne. « De même que pour beaucoup d'autres choses, ses mystères s'évaporent quand vous y regardez de plus près. » Répondit-il. « Pour quelqu'un d'aussi impopulaire que moi, les origamis sont idéaux : si quelqu'un trouvait à redire à cette activité, la seule chose mise de côté serait un simple bout de papier. »
« Juste et cynique comme toujours. » Lui dit doucement Hermione. « Qu'êtes-vous en train de faire ? »
« Rien, pour l'instant. » Répondit-il d'un ton absent, apparemment concentré sur ce qu'il faisait. « J'expérimente simplement des formes. »
« J'ai fini le livre que vous m'aviez prêté. C'était vraiment intéressant. Est-ce que tous les Patronus représentent des totems ? »
« Pas à ma connaissance. » En pliant attentivement un coin du papier, il leva son regard sur elle, ses yeux se plissant un peu face à la forte lumière. Au soleil, ils apparaissaient tels de vrais yeux noirs, les iris presque indiscernables de la pupille. « Pas tout à fait, en vérité. Je dirais plutôt que tous les Patronus révèlent une partie de la nature de la sorcière ou du sorcier qui le produit, mais la plupart – si ce n'est tous – ne reflètent pas autant de caractéristiques qu'un totem le ferait. Connaissez-vous quelqu'un qui a un Patronus vraiment inapproprié ? »
« Non, maintenant que le vôtre a changé. » Admit-elle précautionneusement. « Même en en connaissant les raisons, une biche ne vous a jamais totalement correspondu. »
« C'est juste. » Acquiesça-t-il avec un petit grognement qui ne manifestait pas, chose quelque peu surprenante, d'offense.
« Y a-t-il un équivalent du charme du Patronus ? » Demanda-t-elle avec hésitation.
« Pour les Mangemorts, vous voulez dire ? » L'interrogea-t-il directement. Quand elle acquiesça, il la considéra un moment. « S'il y en a un, je n'en ai jamais entendu parler. Je ne pense pas qu'il en existe un, franchement. La Magie Noire donne accès à des méthodes plus directes pour interagir avec les Détraqueurs et il y a d'autres moyens de faire parvenir des messages. »
Hermione approuva et le silence s'installa entre eux. Comme elle l'avait observé avant, ce n'était pas si inconfortable que cela. Après quelques minutes, il posa le papier plié en deux dans l'embrasure de la porte et bougea en s'aidant de ses bras pour se mettre sur pieds tout en dédommageant sa jambe droite raide d'une part de son poids sans sembler s'en apercevoir. Il était évidemment assez habitué à tenir compte de ses blessures. En regagnant son équilibre, il enfouit sa main dans la poche de son jeans pour en sortir un paquet de cigarettes et un briquet Zippo cabossé.
« Vous savez à quel point il est mauvais pour votre santé de fumer, n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle, en réprimande.
« Oui, Miss Granger. Aussi incroyable que cela puisse paraître, mon niveau d'intelligence est suffisamment élevé et ma compréhension du monde Moldu l'est tout autant pour que je comprenne le concept. » Répliqua Rogue de sa voix la plus irritante et traînante qui soit avant d'allumer et d'aspirer une latte de sa cigarette, en exhalant une fine volute de fumée ensuite.
Essayant de se tenir hors de la trajectoire de la fumée, elle fronça les sourcils et inhala prudemment. « Ça n'a pas la même odeur qu'une cigarette ordinaire. »
Il lui jeta un regard amusé. « Comme vous avez déjà dû le remarquer, les cigarettes ordinaires ont une senteur déplaisante. Je fume pour me relaxer, pas pour empester la fumée comme peut empuantir la devanture d'un bar. Elles sont mon seul luxe. Et celles-ci sont moins nocives. » Appuyé contre la paroi de la caravane, il lui jeta un regard de biais. « Ce pourquoi vous ne vous êtes pas dirigée vers une carrière de Guérisseuse surpasse l'entendement. Vous auriez été capable d'harceler les gens toute la journée et leur poser toutes les questions à loisir. La seule carrière davantage envisageable pour vous aurait été celle de libraire, mais je soupçonne que vous auriez été virée pour avoir lu le stock entier de livres au lieu de travailler. »
« Merci pour ces conseils sur ma carrière, Professeur. » Répliqua-elle sarcastiquement. « Mais vous arrivez environ une décennie trop tard pour ça. »
« Mieux vaut tard que jamais, disent-ils. » Répondit-il avec négligence. « Encore une autre expression Moldue que je n'ai jamais totalement comprise. Dans tous les cas, ce n'était pas un conseil, mais plutôt une observation. Vos parents auraient été sûrement plus impressionnés par une carrière de médecin, non ? Je crois me souvenir qu'ils travaillent dans ce secteur… » Il se tut, son regard devenant méfiant, quand il la vit essayer de desserrer les poings en expirant lentement.
« Ne mentionnez pas mes parents. »
Ses yeux noirs parurent presque montrer sa déroute pendant un moment avant de redevenir durs et indifférents. « Comme vous le souhaitez. »
« Vous savez, » Dit-elle, en colère. « Quelqu'un de bienséant se serait excusé. »
Rogue arqua un sourcil. « Si je savais ce pourquoi je devrais m'excuser, j'envisagerais cette possibilité. »
« Comme si vous n'étiez pas au courant. » Dit-elle sèchement. « Ça a fait les gros titres pendant des semaines. »
Il soupira. « Miss Granger, je n'ai aucune idée de ce dont vous êtes en train de me parler. Dites-moi le sens de ceci ou partez. J'ai été forcé pendant trop d'années à être en compagnie d'Albus Dumbledore, dans la période la plus exaspérante de sa vie, pour apprécier les devinettes. »
En relevant lentement sa tête, elle croisa ses yeux directement, chose qui n'avait jamais duré plus de quelques secondes depuis qu'elle le connaissait. Les siens, noirs et profonds, étaient aussi impénétrables qu'à l'accoutumée, mais il semblait réellement perplexe face à sa réaction. Elle se rappela ce qu'il lui avait dit à propos de sa disparition pendant la décennie passée et conclut qu'il était vaguement possible qu'il n'en sache vraiment rien.
« En réalité, après la guerre, mes parents m'ont renié. » Lui dit-elle finalement d'une voix qui ne paraissait pas plus forte qu'elle-même. « Cela fait huit ans que je ne les vois plus et que je ne leur parle plus, je ne sais même pas où ils sont maintenant. Ils pourraient être morts que je n'en saurais rien. » Ils se regardaient toujours dans les yeux, et de là où elle était, elle put voir ses pupilles se dilater un peu, ses yeux s'agrandissant légèrement et son front se plissant certainement à cause d'une sincère surprise.
« Pourquoi ? » Demanda-t-il doucement.
« Parce que j'ai essayé de les sauver. » Dit-elle amèrement. Lorsqu'elle avait restauré leurs vrais souvenirs, ils n'avaient pas été capables de lui pardonner. Elle ne pouvait pas les blâmer, mais cela ne l'avait pas empêché de souffrir.
Il y eut un long silence. Elle refusa d'expliciter davantage et après quelques minutes, il brisa le lien visuel et évita son regard. Il prit sa cigarette entre ses doigts, la tripota d'un air gêné pour finalement l'écraser et jeter la fin dans la bouteille sur les marches, comme il le faisait habituellement. « Je m'excuse d'en avoir parlé. » Dit-il finalement.
« Vous ne saviez vraiment pas ? »
« Non. Bien que vous n'ayez que ma parole pour le vérifier. » Ajouta-t-il en feignant de prendre un ton agacé.
Elle soupira. « Je ne voulais pas dire ça. C'est juste que … Vous m'avez prise par surprise. Ça m'est toujours difficile de parler d'eux. Ça a vraiment fait les gros titres dans la Gazette, vous savez. »
La tension monta entre eux pendant un moment avant qu'il ne laisse s'échapper son dur et grinçant rire moqueur une fois de plus. « Homines quod volunt credunt, les hommes croient ce qu'ils veulent bien croire. Un fait dont, j'en suis certain, nous pouvons comprendre le sens tous les deux. Je n'aurais pas dû parler de ça. » Elle approuva d'un signe de tête, et l'imita dans son silence par la suite, acceptant la boisson qu'il lui tendait et se recroquevillant sur son sofa habituel pour regarder fixement sa tasse.
« Avez-vous de la famille ? » Demanda-t-elle finalement. Le bref interlude lui avait donné le temps d'appréhender ce qu'il lui avait dit à propos des silences menaçants. Sans une certaine distraction, il n'y avait aucun moyen pour qu'elle cesse de penser à cela. La radio pouvait fonctionner pour lui, mais cela ne semblait pas assez pour elle.
« Non. » Répondit-il tranquillement. « Je n'en ai jamais eu beaucoup. Du temps où j'étais à Poudlard, mes parents étaient tout ce que je laissais derrière moi. Ils sont morts quand j'avais seize ans. »
Elle releva le regard avec un sursaut. « Depuis si longtemps ? Mais … »
« Je sais. Dans mon dossier, il a été écrit qu'ils avaient été tués dans un accident quand j'avais dans la vingtaine. Je suis sûr que cela ne vous surprendra pas d'apprendre que j'ai menti. Je suis rentré de Poudlard pour les vacances d'été et les ai trouvés morts dans le salon. » Dit-il sans passion. « Comme je n'avais pas la moindre intention d'être confié à quelqu'un et comme il ne restait que six petits mois avant que je n'atteigne la majorité dans le monde magique, j'ai choisi de ne pas informer Poudlard, et j'ai menti pour mon âge aux autorités Moldues. »
« Je suis désolée. »
« Je ne peux pas imaginer pourquoi. Aucune de ces deux morts ne fut une grande perte. »
Elle avait l'impression inconfortable qu'il le pensait sincèrement. Harry lui avait parlé de la vision chagrinante qu'il avait eut de l'enfance de Rogue pendant une leçon d'Occlumencie, et ce qu'elle avait vu elle-même dans ses souvenirs avait souligné le fait qu'il n'avait certainement pas eu une éducation agréable, mais être témoin d'un tel manque d'émotion dans sa voix était dérangeant. Peut-être que c'est de cette façon qu'il fait face à ce genre de choses. « Comment sont-ils morts ? »
« Fuite de gaz. Contamination au monoxyde de carbone. » Répliqua-t-il brièvement, ne souhaitant clairement pas s'étaler sur le sujet. Elle laissa donc tomber. Peu de temps après, il brandit sa baguette et fit apparaître le morceau de papier plié en deux qu'il manipulait plus tôt, l'étudiant un moment avant de l'aplanir et de commencer une série de rapides pliures. Elle le regarda, et laissa la musique de la radio l'habiter en se perdant dans la contemplation des mouvements sûrs et habiles de ses mains, ses longs doigts s'activant avec une parfaite précision en dépit d'une douzaine de fines cicatrices.
Il sentait qu'elle le regardait, bien sûr. Depuis ses onze ans, elle avait remarqué qu'il savait toujours quand quelqu'un le regardait. A la place du regard noir ou de l'air méprisant attendu, il semblait ignorer son examen minutieux gardant seulement une vague tension dans ses épaules. Puis, il ralentit le mouvement de ses mains et plia ses doigts de telle façon qu'elle puisse voir plus facilement. Il était fascinant de regarder le papier prendre forme doucement, et elle pouvait comprendre pourquoi il avait ce hobby particulier.
Finalement il leva les yeux vers elle avec une légère expression amusée et montra ce qu'il sembla être pour Hermione un papier chiffonné n'importe comment. En tenant le papier à une certaine hauteur, il fit quelque chose qu'elle ne put pas bien voir et devant ses yeux le papier se transforma en une magnifique étoile en trois dimensions à bouts pointus, qu'il lui présenta d'une geste qui avait quelque chose de théâtral.
« C'est extraordinaire. » Lui dit-elle sincèrement. « Comment avez-vous appris cela ? »
« Une réponse que vous allez appréciez, j'en suis certain Miss Granger : Dans un livre. »
« Avez-vous un livre sur les origami que je pourrais vous emprunter ? » Demanda-t-elle avec un enthousiasme qui fit apparaitre un sourire en coin sur son visage pendant un instant avant que l'amusement ne disparaisse de ses traits et que ses yeux redeviennent inexpressifs.
« Non, ils étaient Impasse du Tisseur. »
Ils ont été brûlés. «Je suis désolée. »
« L'une des plus ennuyantes habitudes des Gryffondors. » Observa-t-il, d'un ton mordant, « C'est leur tendance à s'excuser pour des choses qui n'ont absolument rien à voir avec eux. A moins que vous n'ayez personnellement déclenché le feu, ce que vous n'avez certainement pas fait, vos excuses ne sont absolument pas appropriées à la situation. »
« Alors que celle des Serpentards, c'est de ne jamais s'excuser à moins qu'on les menace avec notre baguette ? »
Alors qu'il allait répondre, il fit une pause et inclina légèrement sa tête sur le côté comme si une pensée était soudainement apparue dans son esprit et quelques secondes plus tard, il rigola doucement. « Ah. Que c'est ironique. »
« Comment ça ? »
« Je viens de me rendre compte à l'instant même que je ne me suis jamais excusé alors que je vous ai déjà causé de la peine, et là … La seule fois où je m'excuse, c'est pour une bonne raison, un véritable accident. »
Elle devait bien admettre que c'était plutôt ironique.
Oo°oO
La semaine suivante apporta la frénésie attendue des médias…
ROGUE EN VIE !
Un Mangemort va une fois de plus enseigner à Poudlard ?
Nous croyions tous que Severus Rogue, un des criminels notoires de la guerre contre Voldemort, et mieux connu pour son meurtre d'Albus Dumbledore, avait été tué lors de la Bataille Finale. Nous savons maintenant qu'il a en réalité survécu. En plus de cela, il a été avancé qu'il retournerait à l'École de Magie et de Sorcellerie de Poudlard et qu'il reprendrait sa carrière d'enseignant la rentrée prochaine.
La réponse à la question qui était de savoir de quel côté était Rogue (48 ans) n'a jamais été clarifiée de façon satisfaisante. Plusieurs hauts membres de l'Ordre du Phénix, dont le plus célèbre fut Harry Potter (28 ans) lui-même, signalèrent qu'ils avaient connaissance de certaines informations que nous ne possédions pas et que ce que Rogue avait fait faisait parti du plan d'Albus Dumbledore pour vaincre Voldemort. Plus de détails en page 2.
En 1981, Rogue fut reconnu comme étant Mangemort, et n'échappa à l'emprisonnement que grâce à la déposition de Dumbledore lui-même, qui proclama que Rogue était un espion pour l'Ordre du Phénix, contredisant le témoignage de nombreux autres Mangemorts à leur propre procès (histoire complète en page 6).
A la suite du meurtre d'Albus Dumbledore à l'été 1997, Rogue fut nommé Directeur de Poudlard par Voldemort lui-même, et perpétua un règne de terreur avec ses Mangemorts subalternes, Alecto et Amycus Carrow (aller à la page 4 pour un compte-rendu complet de cette année) avant de s'enfuir de l'école pendant la Bataille Finale.
Comment Rogue a-t-il réussit à survivre à la guerre, personne ne le sait. Alors qu'il y avait plusieurs compte-rendus de témoins directs de sa mort peu avant que Harry Potter ne batte Voldemort, aucun ne mentionnait le fait qu'il avait pu échapper à la mort ni l'endroit où il aurait pu se rendre. Sa localisation actuelle est aussi un mystère aujourd'hui, mais il semble qu'en Septembre il retournera sur la scène de son pire crime, il retrouvera son statut de Directeur des Serpentards et de Professeur de Potions à Poudlard.
L'actuelle Directrice est le professeur Minerva McGonagall (82 ans), elle-même ayant été un membre important de l'Ordre du Phénix. Elle n'était pas disponible pour une discussion, mais nous a fournit cette brève déclaration :
« Peu importe ce qu'a fait ou n'a pas fait le Professeur Rogue par le passé, personne ne peut nier qu'il est un professeur très compétent. Il n'y avait pas d'autres candidats plus qualifiés pour le poste, et il a été lavé de tout soupçon. Il est évident que ses actions pendant la guerre faisaient parti d'un plan plus important, et qu'à la fin, il prouva sa nécessité lors de la victoire d'Harry sur Voldemort. En vue de cela, il a tout le soutien de Poudlard. »
Nous avons été cependant complètement incapables de localiser l'homme lui-même afin de lui demander où il avait été lors des années précédentes ou pourquoi il avait décidé de refaire surface maintenant. Il y a déjà eu un regrettable désaccord entre Rogue et ce journal par le passé et il était alors déjà loin d'être coopératif. Nous continuons nos efforts.
(La Gazette du Sorcier, 2008)
Oo°oO
La Gazette du Sorcier accorda une édition entière au retour de Severus Rogue dans le monde magique, dénichant et ressassant le moindre détail de ses crimes passés – à la fois connus et spéculés – et en ressortant toutes les dépositions qui avaient laissé entendre à contre cœur qu'il était du côté de la Lumière (ce qui n'est pas la même chose qu'être innocent). Pour le reste de la semaine, ils publièrent plusieurs grandes lettres de personnes qui donnaient leur opinion par rapport à son retour quant à son rôle de professeur de Potions. Hermione était presque certaine qu'il n'y avait eu aucune lettre de soutien.
Au milieu de ce chaos vint la rencontre entre Rogue et Minerva McGonagall. Cela ne se passa pas comme Hermione l'avait espéré. Elle aurait pensé que Rogue allait être caustique comme à son habitude, agressif dans ses exigences et hautain dans son refus de compromis, mais à la place de cela il parut inhabituellement calme, fatigué et réticent à argumenter. Il était mal à l'aise dans cet environnement inconnu et clairement incertain en ce qui concernait sa rencontre avec la Directrice. C'était compréhensible selon Hermione. Ils avaient été professeur et élève pendant un long moment, puis collègues, et ils ne s'appréciaient pas beaucoup en dépit des apparences. Et puis, bien sûr, Rogue avait assassiné Dumbledore et avait ravit le poste de Directeur. Ginny, Neville et Luna n'avaient pas donné beaucoup de détails à propos de cette dernière année, mais elle savait qu'il les avait torturés personnellement plus d'une fois et qu'il avait autorisé les Carrow à faire de même.
La rencontre avait été embarrassante, mais pas aussi désastreuse qu'elle aurait pu l'être. Ce qu'il s'était passé avec Pattenrond restait par ailleurs un fait remarquable. Le chat avait défié Rogue à la porte comme il le faisait avec tous les visiteurs. A sa surprise, Rogue s'était baissé et avait tendu une main vers le chat, qui avait reniflé ses doigts suspicieusement avant de – encore plus surprenant – commencer à ronronner et à donner de petits coups aux longs doigts dans une demande impérieuse pour être caressé. Hermione savait depuis longtemps que son animal de compagnie était un très bon juge de la nature des gens, à l'évidence il avait décidé que Rogue n'était pas trop mauvais.
Le contrat de Rogue avait été conclu et dûment signé. Personnellement, Hermione n'était pas sûre qu'il fût entièrement juste car il y avait beaucoup plus de clauses que sur le sien. Il ne semblait pas cependant avoir d'objections, et il lui avait confié que c'était bien plus que ce à quoi il s'était attendu. C'était maintenant officiel, Rogue rejoindrait l'école de Poudlard une fois de plus à la rentrée de septembre dans son ancien rôle de professeur de Potions et Directeur des Serpentards.
Parmi ses amis, seul Harry et Ginny le surent en avance.
Neville avait été horrifié d'apprendre que son ancienne Némésis réintégrait l'école, mais Hermione avait mis en avant le fait qu'il était hautement improbable que le Professeur de Botanique et le professeur de Potions aient à se croiser et en lui affirmant que Rogue serait vraiment content d'ignorer complètement tous ses collègues autant que possible.
Ron avait été outragé, et actuellement ne parlait plus à Hermione – il n'y avait rien de nouveau à cela, il trouvait généralement une nouvelle raison de ne pas lui parler à quelques mois d'intervalle. Le reste des Weasley était davantage sur leur garde, et le consensus général était qu'ils attendraient de voir ce qu'il se passait.
Luna … Et bien, Luna n'avait jamais réagi de la même manière que la plupart des gens. Hermione lui avait raconté l'histoire entière du retour de Rogue et la Serdaigle avait été extrêmement intéressée et paraissait sincèrement enchantée, pour des raisons qu'elle seule connaissait.
Avant qu'Hermione n'arrive à revenir à la caravane, la semaine avait été longue et chaotique. Rogue n'avait pas l'air d'être réjoui de son retour sous les feux des projecteurs. Elle s'y était attendue, mais c'était toujours aussi choquant de le voir fatigué et irritable quand il était assis à la table de sa caravane, déchiquetant méthodiquement la Gazette en lambeaux pour déposer ceux-ci en une pile soignée. Au lieu de lui demander s'il allait bien, elle s'assit en face de lui.
« C'est une très vieille photo, n'est-ce pas ? »
« Il existe très peu de photos de moi. » Répondit-il sans la regarder. « Si cela aurait été en mon pouvoir, il n'y en aurait aucune. »
« J'étais en train de penser … »
« Ces mots venant de vous me remplissent toujours de terreur. »
« Cessez vos sarcasmes et écoutez-moi, s'il vous plait. J'étais en train de penser que peut-être vous voudriez donner une interview. Rien de bien conséquent, rien qui puisse être déformé ou démantelé. Juste une déclaration, publiée mot pour mot. Quelque chose qui mettrait fin à l'histoire de votre propre fait. »
« Dans la Gazette ? » Demanda-t-il sardoniquement. Il eut un sourire en coin. « Je crois qu'ils ont encore trop peur de moi pour me parler. »
« Merlin, non, pas la Gazette ! Je pense que ce qu'ils ont fait subir à Harry pendant son interview quand on était plus jeunes ressemblerait à un pique-nique en comparaison de ce qu'ils pourraient faire ici. Non, Luna m'a proposé de publier dans Le Chicaneur – elle a succédé à son père en tant que rédactrice. »
« Le Chicaneur. » Répéta-t-il clairement.
« Je sais que cela peut paraître stupide, mais ça a fonctionné pour Harry pendant notre cinquième année. »
« Hum … » Dit-il sans s'engager.
« Qu'avez-vous fait pour rendre les journalistes de la Gazette si apeurés pour qu'ils ne veulent pas venir vous voir ? » Demanda-t-elle curieusement.
Il fit de nouveau un sourire en coin mais ne lui donna pas de réponse. Il ne dit rien d'autre pendant un moment, et elle le regarda détruire de façon systématique le journal, page par page, jusqu'à ce que finalement il sorte sa baguette et incinère les fragments restants avant de faire disparaître les cendres.
« Vous vous sentez mieux ? » L'interrogea-t-elle sarcastiquement.
Il grogna. « Je ne crois pas avoir déjà lu, avant la publication dans la plupart des cas, une édition de la Gazette qui ne méritait pas le même destin. Et à propos de votre suggestion, je vais y réfléchir. »
Oo°oO
Il fit plus qu'y réfléchir apparemment. Trois jours plus tard elle reçut une copie en avance du Chicaneur de Luna, agrémentée d'une photo plus récente de Rogue lui lançant des regards noirs sur la couverture. Amusée, Hermione ouvrit le magazine et examina l'article. Tout comme l'homme lui-même, ses propos étaient secs et concis :
« Je suis retourné en Angleterre il y a trois ans, ayant passé mon temps depuis la fin de la guerre à voyager. Ma décision de revenir dans le monde magique et à Poudlard en particulier n'a pas été prise à la légère. Par ailleurs, le fait qu'Horace Slughorn voulait prendre sa retraite et que la Directrice avait des difficultés à trouver un remplaçant a retenu mon attention. Suite à une longue discussion, un contrat qui satisfaisait tout le monde a été signé, et je reviendrai à l'école au début de l'année scolaire prochaine.
Je n'ai aucunement l'intention de parler des évènements de la guerre. Pour autant que je sois concerné, cela fait parti du passé et devra y rester car ceux qui avaient besoin de connaitre la vérité la connaissent désormais. Je n'essayerai ni de confirmer ni de nier la multitude de rumeurs qui se sont propagées les années pendant lesquelles j'ai été absent. Je reviens en tant que professeur de Potions et Directeur des Serpentards, rien de plus. Je préviens également que quiconque essayera de me joindre verra son courrier contrôlé par la Directrice en personne et que je peux seulement être contacté à Poudlard dans l'immédiat. »
(Le Chicaneur, 2008)
C'est une décision sensée, décida Hermione, se rappelant de sa propre brève expérience de courrier haineux. D'une certaine façon, elle pensa que Rogue attirerait bien pire que des Beuglantes et du pus de Bubobulb. Elle n'était pas du tout surprise que son rôle dans le retour de Rogue n'ait pas été mentionné. Enroulant le magazine, elle se dirigea vers le site où se tenait la caravane, qui s'était bien réchauffé à cause de la récente vague de chaleur.
La caravane était une vraie fournaise, ce qui reflétait ce changement de temps, et ce qui expliquait peut-être le fait qu'il était assis sur les marches en train de lire. Ce n'était pas cela qui la stoppa à une certaine distance et qui fit qu'elle le regarda fixement, mais ses vêtements. A cause de la chaleur, il portait, sans aucun doute possible, et elle ne pouvait pas appeler cela un maillot de corps, pas en parlant de Rogue, mais plutôt un tee-shirt sans manches. Le bandage sportif était de retour sur son bras pour soustraire à la vue de tous la Marque des Ténèbres, mais il ne s'était pas inquiété des autres cicatrices qu'elle pouvait voir. Il en avait un assez grand nombre de visibles sur les deux bras, et au moins une de plus dépassait de l'encolure de son t-shirt, serpentant jusqu'à l'épaule, tout comme les deux morsures sculptées sur sa gorge. La plupart des hommes, selon son expérience, portait des t-shirt sans manches pour montrer leurs muscles, mais ce n'était pas le cas de Rogue apparemment. Il était mieux bâti qu'elle ne le pensait, mais cela ne voulait pas dire grand-chose. Il était toujours aussi notablement mince, les lignes de ses os ressortant nettement.
Avec un effort certain, elle cessa de l'examiner avant qu'il ne s'en rende compte, et marcha vers lui. Il leva les yeux de son livre et enleva ses lunettes puisqu'elle approchait, en haussant un sourcil étant donné qu'elle brandissait le Chicaneur. « Et à quoi vous attendiez-vous ? » Demanda-t-il sardoniquement.
« La photo est meilleure. » Lui dit-elle sincèrement, secouant la tête en essayant de ne pas sourire. « Mais je suis vraiment vexée que vous ne m'ayez pas remerciée Severus, vraiment. »
Il roula des yeux. « J'ai pensé que vous aviez eu assez de publicités parlant de votre vie pour les cent prochaines années à venir. Me suis-je trompé ? » Lui dit-il, le ton plein de défi.
« Non. » Lui concéda-t-elle doucement. « Non, vous n'aviez pas tort. Merci. » Les lueurs de compréhension dans ses yeux étaient surprenantes toutes les fois où elles pouvaient être vues, ce qui, il est vrai, n'était pas courant. Il regarda ailleurs sans répondre, et dans un sursaut de conscience, elle réalisa qu'une fois de plus l'ambiance devenait inconfortable à chaque fois qu'elle le remerciait pour quelque chose de mineur. Il n'appréciait pas que l'on soit reconnaissant envers lui, même pour quelque chose d'aussi simple que d'avoir fait un café. C'était juste un élément de plus dans la personnalité déroutante et tortillée de l'homme le plus complexe qu'elle ait rencontré.
« Donc … » Dit-elle sur le ton de la conversation, « Moins d'un mois avant le début du trimestre. »
« Oui. »
« Comment vous sentez-vous ? »
Rogue la regarda et arqua un sourcil. « Sincèrement, je me demande pourquoi je vous ai laissé interférer dans cette affaire. »
« Parce que vous vous ennuyez. » Lui dit Hermione, comptant les raisons sur ses doigts. « Et parce que Poudlard, le lieu, si ce n'est pas ce qui le compose, vous manque, et parce que vous avez besoin du laboratoire, et parce qu'une part de vous ne peut se séparer de l'habitude de se sentir responsable des Serpentards. » Elle avait pensé à cette question et à ses réponses pendant des semaines.
Elle s'améliorait de minute en minute dans le déchiffrage de ses expressions et là il semblait sensiblement déconcerté par sa perspicacité et paraissait légèrement troublé. Un instant seulement, il eut une expression douce avant que son typique sourire méprisant ne la remplace pour parler d'une voix traînante : « Toujours cette insupportable Miss Je-Sais-Tout. »
« Oui. » Admit-elle calmement, essayant de ne pas sourire. « Apparemment, il est improbable que j'arrive à me départir un jour de ce surnom. »
« Comme c'est charmant. » Dit-il avec aigreur. « J'ai aussi entendu dire que je devrai endurer la présence de Londubat une fois de plus. »
« Je vous assure, il n'est pas très impatient lui non plus. » Répondit-elle en réprimant un petit rire idiot. « Comme je lui ai dit, il est probable que vous ne vous voyiez pas en dehors des repas et des réunions du corps enseignant. Il passe la plupart de son temps dans les serres, et j'imagine que vous n'allez pas sortir de vos donjons à moins que vous n'en ayez absolument besoin. »
« Une observation astucieuse. Si vous vous souvenez bien, j'ai insisté auprès de McGonagall pour que ma présence aux repas ne soit pas obligatoire, précisément pour que je n'ai pas à passer plus de temps que nécessaire avec, et bien, personne. »
Théâtralement, Hermione porta une main à son cœur. « Pourquoi, Severus… ? Et moi qui me faisais des illusions quant au fait que vous pourriez au moins tolérer ma compagnie à l'occasion. »
« Vous me connaissez sûrement mieux que cela. » Lui dit-il sèchement. « Je ne tolère aucune compagnie autre que la mienne. »
« Et je suis là. » Lui dit-elle doucement. « Vous ne m'avez pourtant pas jeté dehors. »
« Une erreur à coup sûr. » Rétorqua-t-il.
Elle leva les yeux au ciel. « Si vous le dites. Cependant, j'ose espérer que vous n'allez pas disparaître entièrement sous les profondeurs du château. Je vous rappelle que vous m'avez dit une fois, en cinquième année je crois, qu'il fallait que je cesse régulièrement d'exagérer mon comportement pour empêcher ceux qui m'entourent de commettre un meurtre, une remarque que vous êtes le plus à même à donner. » Il eut un sourire en coin, et elle lui sourit ironiquement en retour.
« Sur une note plus sérieuse. » Ajouta-t-elle tranquillement, « Je n'ai pas oublié vos véritables raisons qui vont ont motivé à prendre ce travail. Je veux aider. »
Il lui lança un regard noir. « Je n'ai pas besoin de votre aide et je n'en veux pas. »
« C'est vrai, je n'en doute pas. » Convint-elle calmement. « Néanmoins, je veux quand même aider. Je veux en savoir plus à propos du sortilège Doloris et des dommages qu'il cause. La potion que vous m'avez donnée semble tellement bien fonctionner que j'aimerais savoir comment la préparer moi-même en cas de besoin, et je veux savoir à quel point cela peut s'aggraver potentiellement. »
« Il est improbable que votre état s'aggrave. »
« Improbable ne veut pas dire impossible. J'admets que cela ne se passera probablement pas, mais je veux savoir. » Et je veux vous aider. Elle n'était pas assez stupide pour dire cela de vive voix, de part sa familiarité limitée avec cet homme, et elle ne connaissait rien d'autre qui pourrait le faire détaler plus vite.
« Je peux vous fournir des notes. » Dit-il avec froideur. Elle leva les yeux au ciel encore une fois.
« Oh, arrêtez ça, Severus. Je n'ai plus onze ans. Je ne vais pas être là à chaque fois que vous vous retournerez, levant ma main dans les airs. Je sais que vous appréciez votre intimité, tout comme moi. De plus, nous aurons tous les deux du travail. Je vous demande juste si je peux vous aider avec vos potions quelques heures par semaine dans votre laboratoire. Je vous promets que je ne casserai rien, que je ne me mettrai pas en travers de votre chemin, et que je ne ruinerai aucune potion. »
Il paraissait pensif, une impression renforcée quand il reprit, « Vous promettez que vous ne m'agacerez pas ? »
Elle répondit en souriant, « Non, je ne peux pas, parce que quand vous êtes de mauvaise humeur il n'y a rien que je puisse faire pour éviter de vous agacer, excepté peut-être d'arrêter de respirer. Mais vous devez admettre que je suis beaucoup moins agaçante que j'ai pu l'être. »
Il approuva à contrecœur. « Et c'est tout ce que vous me demandez ? » demanda-t-il suspicieusement.
Elle lui sourit. « Et bien, je pourrais éventuellement vouloir emprunter quelques uns de vos livres … »
Il grogna, la suspicion laissant la place à la moquerie. « Bien. Il semble que vous ayez encore gagné. Je verrai combien de temps libre j'aurai en ma possession une fois le trimestre commencé. »
Oo°oO
Severus n'avait pas ressenti de telles choses depuis des années. C'était ce pourquoi précisément il avait résisté à la pensée de retourner dans le monde magique pendant un long moment à cause de ce genre de situations.
Enfin, non, pas de ce genre-là, s'accorda-t-il à penser tandis qu'il s'asseyait sur les marches de la caravane assombrie, enveloppée par l'épaisse et torride chaleur de cette nuit d'été. Il avait imaginé des douzaines de scénarios différents, de l'arrestation et du procès au retour en héros – bien que le deuxième ait été plus qu'improbable – mais il n'aurait jamais pensé à cela. Il n'avait véritablement eut aucune idée claire de qui le trouverait, quand il avait concocté son vague plan d'errance dans les environs de Londres jusqu'à ce que quelqu'un le reconnaisse, mais même s'il avait prédit que ce serait Granger, il n'aurait pas pu imaginer cette situation.
Elle ne semblait rien vouloir de lui. C'était la partie la plus confuse. En presque cinquante ans, tous ceux qu'il avait rencontrés avaient attendu quelque chose de lui – dans la plupart des cas sa souffrance à un certain degré. Tout ce que désirait apparemment Granger était d'occasionnelles conversations et un peu de temps dans son laboratoire quand il l'aura mit en ordre. Et emprunter des livres, se rappela-t-il ironiquement.
Il avait du mal à se rappeler la dernière fois que quelqu'un avait ne serait-ce que voulu s'asseoir et parler avec lui. Même quand Dumbledore l'extirpait de ses donjons bien-aimés, le vieil homme dominait toujours la conversation et avec habituellement un dessein spécifique à l'esprit. Y compris au temps où Lily et lui s'asseyaient et parlaient, il hésitait toujours et la laissait décider du sujet. La libre et facile conversation, celle-ci parmi d'autres, qu'il avait eue avec la sorcière n'avait jamais fait parti de ses expériences.
Des textes psychologiques avaient constitué un grand pourcentage de ses lectures depuis la fin de la guerre. Il savait que les épreuves qu'il avait traversé l'avaient esquinté, et il savait que personne n'allait être enclin à l'aider, il avait donc décrété qu'il allait s'en sortir seul, comme il l'avait toujours fait. Il savait qu'il avait été intellectuellement seul pendant ses années d'exil voulu, et pourtant cela ne l'avait préparé en rien à la vitesse avec laquelle il fut amené à compter sur tout ce qui touchait au contact humain.
Sa situation est devenue rapidement si inquiétante, qu'il se surprenait à l'attendre avec impatience chaque jour et à se sentir curieusement mis de côté si elle ne venait pas pour une visite, en dépit du fait qu'il n'y avait ni arrangement convenu ni raison de compter sur elle. Il avait dû se morigéner pour ne pas être en colère après elle quand il la voyait, se forçant à ne pas la blâmer de ne pas s'être montrée plus tôt.
Bon sang, Severus ! Tu lui as dit toi-même à quel point il t'était anormal de t'attacher à la première personne qui parle avec toi de son plein gré. Et à présent tu fais la même chose encore une fois, les mêmes erreurs presque quarante ans plus tard. Tu n'as rien retenu.
Froidement, il se dit qu'il savait ce que c'était. Du Désespoir. Après tant d'années, après deux guerres et une période d'exil, il serait mort pour un simple réconfort humain et ne voulait rien de plus que ne plus jamais être seul. Il n'y avait aucune raison d'espérer cela. Le fait qu'il avait besoin de quelque chose ne signifiait pas que cela lui était possible. Il aurait été assez simple de prendre avantage des témoignages de civilité que Granger lui avait démontré, pour la manipuler afin de passer plus de temps avec lui, mais l'idée n'avait aucun attrait. Par conséquent, leurs interactions avaient été pleines de bonne volonté et sincères, pour autant qu'il pu dire cela, et il se sentait pathétique car il voudrait qu'elles ne s'arrêtent pas.
Elles t'ont finalement brisé, se dit-il. Tu n'as plus aucune fierté. Il voulait saisir la moindre miette qu'elle lui offrait, pendant qu'elle lui en offrait encore, car il n'était pas sûr qu'il puisse s'en passer. Il avait été si proche de l'état dépressif ces dernières années qu'il avait besoin de quelqu'un pour se raccrocher à la vie. C'était pathétique, dégradant et pitoyable, mais cela ne rendait pas la chose fausse.
Le mieux qu'il pouvait espérer était que la fille, ou la femme supposa-t-il à contrecœur, ne réalise jamais combien il avait besoin de cette attention.
Parce que si elle le faisait, elle aurait une emprise inébranlable sur lui.
Et il s'était promis qu'une fois le Seigneur des Ténèbres vaincu jamais plus il ne se placerait à la merci de quelqu'un d'autre.
Mais après tout, il avait toujours brisé toutes ses promesses.
Ce qu'a écrit Loten :
Je n'ai pas pu trouver de quoi écrire pour cette première rencontre avec Minerva, mais ils vont davantage interagir dans les prochains chapitres. Il n'y aura pas beaucoup de passages du point de vue de Rogue non plus.
A très bientôt!
Darksev