Titre : My soul reflects you eyes

Titre du chapitre: Nobody said it would be easy

Genre: Mpreg, angst, violence verbale et physique, romance, humour, fluff, lime

Rating : R

Note de l'auteur : Merci beaucoup pour vos reviews ! J'espère que ce chapitre vous plaira tout autant. Il comporte une scène assez dure, avec de la violence verbale et un peu physique. Vous trouverez une petite scène de lime aussi… Toute petite. Et encore une fois, beaucoup de fluff.

Bonne lecture !

Chapitre 6 – Nobody said it would be easy

6ème semaine

« Puisque je te dis que je peux y aller à pieds. Tu as dis toi-même que tu avais encore beaucoup à faire au boulot alors tu y restes, tu fais ce que tu as à finir et tu viens me rejoindre au centre commercial dans une heure. »

Kurt remonta le col de son manteau d'une main et coinça son portable entre son oreille et son épaule pour mettre sur ses gants en cuir. Le froid de l'hiver se faisait de plus en plus dense et plusieurs jours de neige étaient prévus aux alentours de Noël.

Il était encore devant le petit immeuble qui servait de quartier général à son magazine de mode et il était prévu que Blaine vienne le chercher vers les 16h30… Mais ce dernier était encore coincé au boulot à cause de son patron qui souhaitait le voir modifier quelques lignes de son dernier texte. Kurt s'était dis que c'était donc l'occasion parfaite pour aller flâner un peu dans les magasins en l'attendant. Surtout que ce serait très certainement la dernière fois qu'il pourrait le faire.

« ¾ d'heure si tu veux mais prends ton temps… Oui… On en a déjà parlé alors arrêtes de me casser les pieds avec ça Blaine, je t'envoie un message pour te dire où venir me rejoindre, d'accord ? … Hm… Oui. Ouiiiii… » Il leva les yeux au ciel d'un air agacé et s'avança vers l'arrêt de bus. « Promis. Oui promis. A toute à l'heure. » Il raccrocha et rangea son portable dans la poche de son manteau avant de resserrer son écharpe autour de son cou.

Il se sentait un peu nauséeux… Mais il commençait à en avoir l'habitude. La fatigue se lisait sur son visage, les crampes se faisaient de plus en plus nombreuses et son estomac s'amusaient à se retourner comme s'il passait son temps sur un manège à grande vitesse. Mais malgré cela et le fait qu'il commençait sérieusement à sentir le changement qui s'opérait dans son corps, Kurt repoussait le moment où il devrait arrêter de sortir.

Il avait passé la journée au boulot, à donner ses dernières directives, à finir la couverture du prochain numéro, à déléguer les tâches les plus fastidieuses à quelques uns de ses employés les plus rapides... et il avait promis plus de cent fois en un weekend que ce serait son dernier jour.

Mais il ne savait pas encore s'il pourrait le faire… Kurt avait toujours eu besoin de bouger, de sortir, de travailler, de tout contrôler autour de lui et même s'il se doutait bien que le monde pourrait tourner quelques mois sans lui et bien…Non. Non en fait il ne pourrait certainement pas tourner sans lui !

Il leva les yeux vers la petite bâtisse de 4 étages qui s'élevait derrière lui et sourit en coin. Il avait mis quelques années avant de réunir les fonds pour la louer, et avait dû faire plusieurs crédits qu'il devrait sûrement rembourser presque toute sa vie.. Mais il avait réussi. Après avoir été refusé à NYADA durant sa dernière année de lycée, Kurt avait passé plusieurs semaines déprimantes à se demander s'il serait capable de faire autre chose que de chanter et de danser sur une scène. C'était Blaine qui avait trouvé la solution et même s'il ne lui avait jamais dis, Rachel avait vite lâché le morceau. Il avait réuni la brunette, Brittany, Santana et Mercedes, les avaient aidé à monter un plan pour envahir la chambre de Kurt un soir de fin de semaine, leur avait acheté presque tout ce qui pouvait se faire en matière de magazines de mode et leur avait donné l'astuce : prétexter vouloir juste parler mode avec lui en listant ce qui pourrait y avoir à modifier et à critiquer dans des magazine tel que Vogue ou Elle et l'amener tout doucement à se rendre compte que le fashion design était un monde qu'il appréciait peut-être encore plus que Wicked ou Cats.

Et ça avait fonctionné.

Tout comme Kurt avait joué un rôle dans la carrière de Blaine (en envoyant à son insu quelques unes des chansons qu'il avait écrite à un producteur), Blaine lui avait ouvert les yeux sur une de ses plus grandes ambitions.

Alors lui demander de laisser ce rêve de côté pendant près de 6 mois, c'était presque comme devenir un des parents cruels d'Hansel et Gretel qui abandonnent leurs enfants dans la forêt sous prétexte qu'ils n'ont plus la possibilité de subvenir à leurs besoins…

Kurt sentit une légère douleur dans son ventre et posa une main dessus. C'était léger et habituel, pas de quoi s'alarmer, mais ça le rappela quand même à l'ordre.

Il avait d'autres priorités oui, et la première qui devait venir avant toute autre était la santé de son enfant. Il le savait et ne chercherait jamais à le mettre en danger mais, ça resterait quand même difficile pour lui d'être aussi loin de son travail.

Peut-être pourrait-il juste revenir le lendemain matin et dire à nouveau au revoir à ses collègues…

Il se perdit dans ses pensées (notamment celle du « comment dire à Blaine qu'il allait devoir rompre sa promesse encore une fois ») lorsque le bus arriva.

Les couleurs de New York en cette fin de décembre étaient magnifiques et rappelaient à Kurt que c'était une des périodes de l'année qu'il préférait. Même les températures aussi basses lui plaisaient… Il n'avait jamais été un grand adepte des températures chaudes durant lesquels on devait peu se vêtir.

Il préférait l'hiver et le printemps, où l'on pouvait sans souci porter plusieurs épaisseurs de vêtements, des chapeaux en laine, des écharpes chaudes et colorées, des bottes qui remontent jusqu'à la moitié du mollet… Des gants ! Il adorait les gants tout autant que Blaine adorait les nœuds papillons.

Peut-être pourrait-il passer dans une des boutiques préférés du bouclé et lui en dénicher un ou deux qu'il n'avait pas encore même si Blaine n'en portait plus autant qu'avant…

En 15 minutes, le bus le déposa devant le Manhattan Mall, un centre commercial qu'il appréciait plus ou moins situé entre le Rockefeller Center et Central Parc. Il préférait le Queens Center Mall qui était un peu plus grand et plus diversifié mais celui-ci était situé à seulement quelques pâtés de maisons de leur appartement et surtout, sur la route que prenait Blaine pour rentrer. Il lui envoya rapidement un message et s'engouffra dans l'immense hall du bâtiment qui s'élevait sur 2 étages (et des centaines de bureaux au-dessus). En cette fin d'après-midi et en cette période de fête, les longs couloirs illuminés de lumières éclatantes et de guirlandes rouge et or accueillaient une foule d'habitués et de touristes. Kurt adorait cette ambiance !

Son téléphone vibra. « Ok, je suis sur la route. 30mn si ça roule bien. »

30 mn seulement de shopping ? Il soupira. Il avait espéré que Blaine mettrait un peu plus de temps à sortir du boulot quand même… Il réfléchit donc au parcours le plus intéressant qu'il pourrait faire, histoire de voir le maximum de choses en un minimum de temps.

Il alla tout d'abord chez Laurent Desgrange, une boutique française que Blaine appréciait beaucoup car elle était spécialisée en accessoires de mode et notamment en nœud papillons. Comme il se l'était promis, il en trouva un qui lui irait parfaitement, d'une couleur mordorée qui rappellerait la couleur dorée de ses yeux, avec des petits motifs façon jupe écossaise. Il lui prit aussi une paire de lunettes de soleil à bordure rouge car il avait perdu les dernières quelques mois plus tôt.

Il alla ensuite chez Aldo, où il voulait dégotter une nouvelle paire de Mailo, pour Blaine à nouveau, car il était un peu agacé de toujours le voir traîner avec ses vieilles chaussures en toile. Mais cette fois il tomba sur une paire de Wesely grises absolument magnifique qu'il acheta pour lui-même. Blaine pouvait bien attendre encore quelques semaines.

Les boutiques suivantes furent rapidement parcouru des yeux. Vêtements, bijoux… Il n'avait pas le temps de s'arrêter pour toutes les regarder et son objectif principal pour finir allait lui prendre un peu plus de temps. Il entra alors dans une boutique spécialisée dans les vêtements pour bébés et enfants. Ils avaient déjà acheté quelques petites choses… Body, pulls, chaussettes… (Blaine avait sauté sur les hochets et les peluches mais ça c'était encore une autre histoire), même s'ils ne savaient pas encore s'ils allaient avoir un garçon ou une fille. Kurt aimait regarder, toucher, lister silencieusement ce dont ils allaient avoir besoin d'acheter dans les prochains mois. Il avait été forcé de reconnaître que les designers avaient beaucoup plus d'inspiration pour les vêtements de filles que pour ceux de garçons et ça le décevait beaucoup. Ils vivaient dans un monde où l'étiquette masculine et féminine était beaucoup trop prononcée, où les genres ne pouvaient pas se confondre…

Il passa dans le rayon nourrisson, regarda les vêtements de naissance et se demanda ce qu'il allait devoir préparer comme habits pour ce jour-là. Il y avait des hochets en tissu, des boules à facettes colorées très douces, des brochures qu'il feuilleta rapidement. Il y resta un moment avant de bifurquer vers les vêtements pour les 2-3 ans.

Ils n'en étaient pas encore là, bien entendu, mais tout cela le fascinait tellement et lui serrait chaleureusement le cœur. C'était tellement agréable d'être là, de choisir chaque habit avec soin, d'imaginer son enfant avec dans quelques mois, quelques années… De se demander ce qu'il aimera porter, les couleurs qui lui iront le mieux, qui mettront ses yeux en valeur… De quelle couleur seront ses yeux d'ailleurs… Kurt espérait secrètement qu'ils soient comme ceux de Blaine, verts et dorés, grands et souriants.

Il sourit tout en se mordant la lèvre et allait prendre son portable pour envoyer un nouveau message à Blaine quand un petit ensemble posé sur un cintre à quelques mètres de lui attira son regard qu'il ouvrit en grand. Il s'approcha lentement, prit le tissu soyeux entre ses doigts et le caressa, n'en croyant pas ses yeux… Il frôla les bordures, remit un peu le col en place et sourit encore plus, prenant rapidement son portable pour envoyer son message.

« Je suis à Z, 2ème étage. Tu ne devineras jamais ce que je viens de trouver… »

Il laissa la phrase en suspend pour faire la surprise à Blaine, qui répondit presqu'immédiatement : « Ok, j'arrive ! Je me gare là. »

Il rangea son portable et prit l'ensemble des deux mains sans le détacher du meuble. La jeune vendeuse un peu plus loin remarqua l'insistance avec laquelle il regardait les vêtements et s'approcha, un fin sourire sur les lèvres. « Je peux vous renseigner ? »

Kurt tourna la tête vers elle et la secoua doucement. « Oh, non… Je ne crois pas. Enfin… Je crois que j'ai flashé dessus. »

Elle se mit à rire. « Je comprends. Il n'y a qu'une centaines d'exemplaires comme celui-ci qui sont sortis ces dernières semaines et pourtant il a un petit succès. Je pense qu'ils en referont mais vous devriez quand même en profiter maintenant car l'attente sera longue. »

Vendeuse dans l'âme, pensa Kurt.

« Je vais réfléchir encore un peu. J'attends… Hm, j'attends quelqu'un qui doit me donner son avis avant. »

Elle opina et sembla hésiter quelques secondes avant de continuer. « Je vous ai vu dans le rayon des naissances tout à l'heure… Si je puis me permettre, votre femme est enceinte ? Oui vient d'accoucher ? Car je peux vous renseigner aussi sur les dernières tendances à la mode pour les nouveau-nés… »

Kurt ouvrit la bouche pour la refermer puis secoua la main. « Oh, non je… non ce n'est pas… » Il ne savait pas réellement quoi répondre à cela. Beaucoup de personnes n'acceptaient pas le fait qu'un homme puisse être capable d'avoir un enfant, comme beaucoup de personnes n'acceptaient pas encore le fait qu'un homme puisse en aimer un autre. Beaucoup de personnes ne savaient pas non plus que cela pouvait être possible… Il regarda le vendeuse un instant et posa inconsciemment sa main sur son ventre… Elle sembla alors comprendre tout de suite car ses sourcils se levèrent et sa bouche forma un « Oh… » surpris.

« Oh… oui… » Murmura Kurt, sur ses gardes. Il espérait vraiment ne pas avoir à déserter ce magasin qu'il appréciait par-dessus tout depuis quelques semaines. Mais si la jeune fille semblait franchement étonnée, elle ne semblait pas choquée… Au contraire, elle lui offrit un grand sourire et s'exclama d'une voix plus qu'excitée. « Oh mon dieu, j'en avais entendu parler mais c'est la première que je rencontre quelqu'un qui… Enfin… C'est magnifique. »

Kurt souffla, soulagé.

« Merci. »

« Je vous en prie… Mais, je peux vous poser une question ? Est-ce que c'est la même chose que pour une femme ? Est-ce que vous avez ce genre de… choses aussi… vous savez… les nausées, les crises de boulimie… »

Et c'était parti, tout comme lorsque ses amis étaient venus passé le weekend la semaine dernière. Des questions à n'en plus finir. Il était fatigué par cela car, comment pouvait-il réellement y répondre quand il ne savait pas non plus lui-même si ça allait être exactement pareil… Mais tant qu'on ne lui demandait pas comment la procréation se passait, Kurt supposait qu'il pouvait encore répondre.

Il se décala un peu pour laisser passer un couple dont la femme était enceinte de plusieurs mois déjà.

« Oui, enfin… C'est à peu près la même chose oui. »

« Vous êtes enceint de combien de semaines ? Je peux vous renseigner sur les habits de naissance si vous le souhaitez. »

Kurt sourit chaleureusement. « Oui ce serait gen… » Avant de se faire pousser légèrement vers l'étagère par l'homme qui accompagnait cette même femme.

« Du balais tapette ! »

Son sang se glaça immédiatement à cette attaque. Il tourna la tête vers l'homme, un peu plus grand que lui, peut-être de trente ans mais le haut du crâne déjà un peu dégarni et l'air franchement mauvais. Il avala sa salive et se retint de répondre, un peu sous le choc. Cela faisait plusieurs années qu'il n'avait pas entendu ce genre de phrases haineuses. Oh lui et Blaine avaient parfois eu quelques remarques lorsqu'ils se promenaient main dans la main dans Central Parc mais ce n'était jamais que des petites remarques qui ne les atteignaient plus et des regards étonnés. Ils s'en moquaient maintenant… Mais « ça », ça lui rappela le lycée. L'Ohio. Ces lieux où l'on ne se rend pas compte que les mots peuvent faire plus de mal que les poings.

Il se retint de répondre car il savait que cela ne ferait que lui attirer plus d'ennuis et Kurt, sans être un lâche, loin de là, ne voulait pas s'abaisser à cela.

Mais ce n'était pas du goût de la vendeuse. « Monsieur, vous êtes dans un lieu public, je vous prierais de faire attention à votre langage. »

Kurt ferma les yeux deux secondes. Derrière lui, il sentit l'homme s'arrêter et se retourner.

« J'ai le droit de dire ce que je veux non… On est dans un pays libre… Enfin… » Il l'entendit renifler d'un air mauvais et sentit ses yeux se poser sur lui. « J'arrive pas à comprendre comment des types comme lui peuvent rentrer dans un magasin pour gosses. Ca, ça devrait être interdit. »

« Monsieur ! Je crois qu'il vaudrait mieux que vous… » Kurt leva la main pour la faire taire. « Je crois qu'il vaut mieux que je parte. Merci beaucoup pour votre… »

« Hey tapette, tu te crois tout permis ou quoi ? »

Kurt tourna un regard rouge de colère vers l'homme qui s'était approché. Ce qu'il pouvait détester ce mot… Ce qu'il pouvait détester ce genre de personnes qui faisaient de la vie des autres un enfer à cause de leur propre stupidité ! Il le toisa un instant, levant le menton, décidé à ne pas se laisser démonter et à quitter cet endroit le plus vite possible.

« Vous avez peut-être un problème avec moi, mais moi je n'en ai aucun avec vous. Alors laissez-moi passer. »

Il voulu sa voix aussi sèche que d'habitude mais fut surpris de l'entendre trembler. Tout comme son souffle qui s'était accéléré.

« J'crois que t'as pas bien compris ce que j'ai voulu dire. T'es quoi au juste pour te permettre de venir emmerder les gens ? T'es qu'un foutu monstre… »

Une douleur sourde commença à se faire sentir au creux de son ventre et Kurt posa un bras dessus. Il recula d'un pas lorsqu'il vit l'homme s'avancer encore et la douleur redoubla d'intensité. Il se mordit la lèvre et sentit ses membres frissonner. « Je… Laissez moi juste passer… »

L'homme se mit à se moquer de lui. « T'as peur ? Bah tu as raison… Parce que les tapettes dans ton genre, j'en bouffe tout les jours au p'tit déj, et les gosses des tapettes dans ton genre, je veux pas les voir aller dans la même école que mes mômes c'est clair ? »

La vendeuse s'extirpa du rayon pour courir vers le téléphone et appeler les vigiles.

Kurt, quant à lui, vit l'homme s'avancer encore d'un pas puis tendre le bras pour essayer de l'attraper par le col quand soudain il le vit se faire violemment happer vers l'arrière et projeter un peu plus loin vers le mur. Il réussit à garder l'équilibre mais était maintenant assez loin pour que Blaine se mette devant Kurt et menace le bonhomme de ses poings.

« Si tu as envie de t'en prendre à quelqu'un, tu t'en prends à moi… Mais ne t'avises pas de le toucher. » Lança-t-il d'une voix noire de colère.

« Blaine… » Murmura Kurt, mais il ne put continuer car la douleur se fit plus présente encore. Il baissa la tête et sentit la main de Blaine le pousser en arrière pour le faire reculer. Il se retint sur une étagère tandis que le bouclé lui tournait encore le dos.

« T'es quoi toi ? L'espèce de demi-portion qui lui sert de queue ? »

Blaine haussa les épaules.

« Noooon… Je suis le nain qui va te foutre la plus grosse honte de ta vie dans exactement 3 secondes. »

L'homme s'élança alors vers lui et voulut le frapper mais Blaine se baissa au bon moment et profita de sa confusion puis lui envoyer un premier poing dans le creux du ventre pour l'obliger à se plier en deux et un second en plein dans la mâchoire. Cette fois, l'homme s'écroula au sol, complètement sonné et c'est à ce moment là que les vigiles décidèrent d'arriver.

« Blaine… »

Ils s'avancèrent vers l'homme par terre et toisèrent le bouclé qui, le souffle court, ne réussit pas à prendre tout seule sa défense.

« Blaine… ! »

La vendeuse expliqua en seulement 5 mots que Blaine avait toutes raisons du monde d'avoir frappé ce gas-là : « C'est lui le salaup ! »

« Blaine ! »

Ce dernier finit enfin par entendre Kurt qui se barrait maintenant le ventre d'un bras et avait beaucoup de mal à respirer. Ses jambes tremblaient mais il ne voulait certainement pas s'écrouler comme cela devant tout le monde.

Blaine s'élança alors vers lui, paniqué. « Kurt ?... Kurt, qu'est-ce que tu as… ? »

Il entoura sa taille d'un bras pour le maintenir contre lui et le châtain en profita pour passer ses bras autour de sa nuque et enfouir son visage au creux de son cou. L'odeur de Blaine, la présence de Blaine, la chaleur de Blaine l'apaisèrent un peu mais la douleur était encore bien présente. C'était comme si ses entrailles avaient décidé de danser la polka en plein milieu d'après-midi.

Le bouclé caressa doucement son dos mais n'en était pas moins paniqué. «… Il ne t'a pas.. ? »

« Non non… S'il te plaît, ramènes-moi à la maison. » Murmura Kurt, toujours contre son cou.

« Mais… Tu ne veux pas plutôt aller à l'hôpital ? »

« Non… Blaine, ça va aller, je te promets… Je veux juste… S'il te plaît… Je veux juste rentrer à la maison. Ramènes-moi… S'il te plaît… »

Il fit tout son possible pour calmer ses tremblements afin que Blaine le croit, et ce dernier finit par approuver.

Les vigiles ne s'opposèrent pas à ce qu'ils partent mais prirent quand même leurs coordonnées afin de procéder à une déposition. Ils ne voulaient pas porter plainte, ce n'était pas leur genre, et l'homme comprit qu'il n'avait pas non plus intérêt à porter plainte de son côté.

ooOoOoOoOoOoOoOoo

Quelques minutes plus tard, ils étaient dans la voiture, Blaine au volant et Kurt à ses côtés. Ce dernier croisait les bras sur son ventre et avait posé la tête sur la vitre de sorte que Blaine ne pouvait pas bien voir son visage.

Ils restèrent silencieux le temps de sortir du parking souterrain et pendant une bonne partie de la route qui les ramenait jusqu'à Lexington Avenue, et ce silence ne pouvait que rendre Blaine plus inquiet.

Il était plutôt content d'être arrivé avant que ce salaup n'essaye de toucher à Kurt mais s'en voulait de ne pas être arrivé plus tôt, avant qu'il ne commence à l'insulter. Parfois il haïssait ce monde… Parfois il voulait juste prendre Kurt et partir loin, quelque part où ils seraient plus en sécurité. Pas forcément acceptés mais au moins loin de tous préjugés, de toute violence. Mais est-ce qu'un tel endroit pouvait encore exister…

Il serra le volant à s'en rendre les articulations beaucoup trop blanches. Il s'en voulait aussi d'avoir écouté son patron et d'être resté plus longtemps au boulot. Tout cela ne faisait qu'attiser sa colère et l'inquiétude qu'il ressentait parce que Kurt ne disait toujours rien et semblait encore souffrir… Ils arrivèrent à un rond point et il vit le panneau de l'hôpital un peu plus loin. Il hésita un instant avant que : « N'y penses même pas… » Murmura Kurt sans changer de position.

Blaine soupira. « Mais ce n'est peut-être pas normal... »

« Ca l'est… J'appellerai le médecin dés que l'on sera rentrés pour être sûr à 100% mais, c'est normal. Je… je crois que j'en ai trop fais et… »

Il se tut à nouveau.

Lorsqu'il s'arrêta à un feu rouge Blaine se tourna vers lui et glissa sa main derrière sa nuque pour la caresser tendrement. « Kurt… Bébé, parles moi s'il te plaît… »

Il n'aimait pas voir Kurt comme cela, se taire, tout enfouir en lui alors qu'au contraire il avait besoin d'exploser et de dire ce qu'il avait sur le cœur.

Kurt releva alors la tête et se rassit un peu mieux sur le siège. Il était pâle, trop pâle. Sa main glissa sur la cuisse de Blaine et la serra doucement.

« Je vais bien, ne t'inquiètes pas. Je suis juste encore un peu sous le choc sans doute. »

« J'aurais dû arriver plus tôt… » Souffla le bouclé en continuant à caresser sa nuque.

« Tu ne pouvais pas savoir, idiot, ne t'en veux pas pour ça alors que tu as été là pour moi… » Kurt lui prit la main.

Ils se regardèrent un instant lorsqu'une voiture se mit à klaxonner furieusement derrière eux pour les avertir gentiment que le feu était passé au vert. Blaine râla pendant deux secondes et redémarra la voiture en marmonnant.

Kurt regarda à nouveau par la fenêtre et se mordit la lèvre. Il resta silencieux encore quelques instants et murmura doucement : « J'avais oublié comment c'était… »

Blaine fronça les sourcils. « Comment ça ? »

« … Je… Enfin, j'étais tellement heureux, tellement à fond dans nos projets, dans notre vie que… j'avais oublié que ça pouvait… Enfin… Que le monde pouvait vraiment craindre parfois. »

Le bouclé se mordit la lèvre. Kurt avait effectivement été profondément ébranlé parce qu'il venait de se passer. En temps normal, il réagissait en faisant de grands gestes et en listant toutes les choses qu'il aimerait faire pour que ce genre de chose n'arrivent plus jamais mais là… Il avait l'air blessé, abattu… Et Blaine était forcé d'admettre que lui aussi avait oublié cette évidence.

« Hm… Oui mais… » Il prit une petite ruelle qui leur permettrait d'éviter les bouchons près de Central Parc. « Ca ne craint pas toujours ! La preuve, ça n'était pas arrivé depuis… quoi… Tiens depuis cette soirée que l'on a passé en boîte avec mes collègues… Le mec bourré qui s'est mis à te draguer, puis a t'insulter quand tu l'as repoussé. »

Kurt rit doucement, et Blaine se félicita pour cette petite victoire. « Parce que tu lui as lancé ta bière à la figure aussi, et que j'ai approuvé… Il était surtout en colère à cause de ça. »

« Oui mais ça compte non ? »

« Non. »

« Bon… Alors je dirais que ça fait bien… 3 ou 4 ans. C'est pas mal non ? Ca prouve soit que c'est une espèce en voie de disparition, soit que le monde n'est pas aussi mauvais qu'on le croit.»

Kurt sembla réfléchir à cela pendant un instant et Blaine le laissa faire.

« Oui mais… » Commença-t-il. « Mais il l'est quand même… Et c'est dans ce monde là qu'il va naître. »

Kurt avait murmuré ces quelques mots, et Blaine le regarda en coin pour voir qu'il avait posé ses mains sur son ventre et avait baissé les yeux. Le voir comme cela lui fit plus de mal qu'il ne voulu se l'avouer ou le montrer.

« C'est dans ce monde là que nos parents nous ont laissé naître.. » Répondit-il doucement.

« Mais nous on le sait… On sait que ce sera dur pour lui, qu'il va sûrement se faire rejeter par beaucoup de gens, que beaucoup ne l'accepteront pas parce qu'il est né d'un homme… Parce qu'il a deux pères… Ils vont le prendre pour… pour... » Kurt se couvrit la bouche d'une main et sembla ravaler des larmes. « On sait qu'il va en souffrir… »

« Mais on sera là pour lui.. »

« On ne pourra pas toujours être là… »

« Il aura des amis, comme Rachel l'a été pour toi, comme Wes l'a été pour moi… »

« Mais ça ne l'empêchera pas de se faire insulter… »

« Mais ça lui permettra de supporter les insultes... Kurt s'il te plaît… » Blaine aurait bien aimé se garer pour discuter plus convenablement avec lui mais il ne pouvait pas le faire pour le moment. Il se contenta alors de reprendre la main de Kurt et l'obliger à la reposer sur sa cuisse pour pouvoir la serrer dés qu'il n'avait pas à toucher au levier de vitesses. « On sait que ce monde peut-être vraiment pourri quand il en a envie mais… On a quand même réussi à l'oublier pendant toutes ces années parce qu'on était ensembles non ? Parce qu'on est entourés et que l'on est assez intelligents pour ne pas jouer leur jeu et… Mince… Ca m'énerve vraiment que ce putain de connard de merde ait réussi à te faire du mal et à te faire regretter et… J'ai qu'une envie c'est d'y retourner et de lui remettre mon poing dans la figure pour qu'il comprenne ce qu'il a fait ! »

Il n'avait pas eu l'intention de dire cela mais c'était sorti tout seul parce qu'il ne pensait qu'à cela à ce moment précis. Il savait que Kurt avait raison et ça le tuait de le reconnaître mais il savait aussi qu'ils pouvaient y faire face… Juste, là maintenant, il ne savait pas comment lui expliquer.

Il sentit la main de Kurt serrer sa cuisse. « Je n'ai pas dis que je regrettais… » L'entendit-il murmurer. « Et si tu y retournes, tu vas vraiment te faire arrêter cette fois et j'ai fais quelques folies avant que tu ne viennes me rejoindre donc je ne pourrais pas payer ta caution. »

Blaine tourna les yeux vers lui et vit qu'il souriait légèrement, amusé… et finit par rire. Il prit sa main dans la sienne et la porta à ses lèvres. « Je savais bien que j'aurais dû arriver plus tôt… »

« Non, tu aurais dû prendre ton temps. Je n'ai pas eu le temps de faire toute ce que je voulais. »

« J'imagine… »

Ils restèrent ainsi pendant un instant. Blaine sentait la tension qui émanait des doigts de Kurt mais sentait aussi que ce dernier était un peu plus calme. Il reprit donc. « Tu sais, ce que je voulais dire c'est que, peut importe comment le monde dans lequel il naîtra sera, on lui apprendra à y faire face. S'il a ta force et ton caractère, je ne donne pas cher de ceux qui oseront se lever contre lui… et s'il a un minimum de ma beauté naturelle, il les fera tous fondre et personne ne voudra lui faire du mal... » Il entendit Kurt rire et murmurer quelque chose qui ressemblait à un « Mais bien sûr… » et continua. « Je trouve que ça va être un plus pour lui de nous avoir comme parents. Tu crois pas ? »

Il regarda Kurt en coin et vit un sourire grandir doucement sur son visage alors qu'il acquiesçait.

« Je crois, oui. » Répondit-il simplement. « Mais j'ai question… »

« Hm ? »

Ils étaient arrivés en face de leur immeuble.

« Où as-tu appris à te battre comme cela ? »

« Hm hm… » Se contenta de répondre Blaine.

« C'est encore ton histoire de Fight Club à Dalton, n'est-ce pas ? »

Le bouclé haussa les épaules, un petit sourire amusé aux lèvres alors qu'il cherchait une place où se garer.

« Et bien entendu… Tu ne peux toujours pas en parler… » Le taquina Kurt.

Blaine fit son créneau, mit le moteur à plat et se pencha pour embrasser sa joue. « Pour ton propre bien, tu le sais. »

ooOoOoOoOoOoOoOoo

Un peu plus tard…

Blaine eut bien du mal à se frayer un chemin entre les voitures qui sortaient du parking souterrain mais lorsqu'il y arriva, il se gara en quatrième vitesse, ferma brièvement la voiture à clefs et courut vers l'entrée du centre commercial.

19h25. Dans 35 minutes, les magasins seraient fermés et il devrait attendre le lendemain pour y retourner et ça, il ne le voulait pas.

Il avait raccompagné Kurt chez eux où ils avaient appelé le médecin qui leur avait conseillé de prendre une dose de traitement en plus pour la soirée (des calmants pour la douleur pour Kurt ET des calmants pour le stress pour Blaine) et avait ordonné à Kurt de rester allongé pendant plusieurs jours et de ne plus chercher à faire d'efforts. Précisons aussi qu'il avait voulu plaisanter en sortant les menottes qu'ils avaient acheté quelques années plus tôt – pour « essayer »- et avait menacé Kurt de l'attacher au lit pour ne plus qu'il bouge. Il s'était fait proprement éjecté de leur chambre par une avalanche d'oreillers et de coussins.

Il avait attendu que Kurt se sente mieux et commence à s'endormir pour lui glisser à l'oreille qu'il sortait faire quelques courses en vue de leur préparer un bon petit repas. Et c'était ce qu'il comptait faire, mais avant de passer à l'épicerie il voulait retourner rapidement au magasin pour enfants.

Les couloirs du Manhattan Mall étaient encore remplis de gens qui faisaient leurs courses de dernières minutes et il réussit tant bien que mal à accéder l'escalator. Arrivé en haut, il tourna pendant près de 10mn pour trouver le fameux magasin car il n'avait pas le sens inné de Kurt pour se retrouver dans un tel bâtiment. Enfin arrivé à destination, essoufflé et suant à grosses gouttes, il se posa un instant contre la colonne en face et se félicita intérieurement.

La vendeuse, qui était en train de refaire une des vitrines, le vit immédiatement et sortie pour aller à sa rencontre.

« Oh c'est vous ! Comment allez-vous ? Comment va votre ami ? »

Blaine sourit chaleureusement, de ce sourire qui ferait fondre n'importe qui, n'importe comment, n'importe où. « Il va bien… Il voulait vous remercier de l'avoir défendu tout à l'heure. C'était très courageux de votre part. »

Elle sembla un peu gênée. « Oh et bien, je me sens un peu responsable vous savez, si je n'avais rien répliqué, cet homme aurait sûrement passé son chemin et n'aurait pas cherché à l'intimider. »

Et c'était exactement ce que Blaine avait répliqué à Kurt lorsque ce dernier lui avait raconté plus en détails ce qu'il s'était passé avant qu'il n'arrive. Mais face à la culpabilité évidente de la jeune femme, il préféra éviter de lui en faire la remarque. « Ne vous inquiétez pas. Ca reste très gentil de votre part de l'avoir défendu. Il y a peu de gens comme vous… »

Il lui offrit un autre sourire pour préparer le terrain et lança LA question qu'il voulait poser et ce pourquoi il était là. « Dites, mon ami devait sûrement regarder quelque chose en particulier dans votre magasin avant que ça n'arrive… Il m'a envoyé un message pour me dire qu'il devait me montrer quelque chose et… En fait j'aurais aimé savoir si vous pouviez m'aider à savoir quoi. »

Le visage de la vendeuse s'illumina immédiatement et elle l'invita à entrer et la suivre. « Oui ! Je voulais d'ailleurs le mettre de côté pendant quelques temps si jamais il revenait… Il semblait avoir complètement craqué dessus. Attendez… »

Elle retrouva le rayon, prit le fameux ensemble sur lequel Kurt était tombé et le montra à Blaine… qui sentit son souffle se couper instantanément… Le même bleu sombre… La même coupe… Les mêmes bordures d'un rouge un petit moins profond mais qui y ressemblait beaucoup… Le petit costume qu'il avait sous les yeux ressemblait presque traits pour traits à son ancien uniforme de Dalton mis à part le fait qu'il n'avait pas de blason.

Blaine s'approcha et prit l'ensemble entre ses mains, complètement subjugué.

« Ca a l'air de vous faire le même effet… » Commenta la vendeuse.

« Oui… »

Il sourit tendrement et releva les yeux vers elle. « Je le prends. »

ooOoOoOoOoOoOoOoo

20h15

Kurt était à demi-réveillé, toujours allongé sur le lit, comme il lui avait été ordonné de le faire.

Il y était depuis à peine une heure et commençait déjà à en avoir sérieusement marre. Il zappa les chaînes de la télé sans réellement la regarder, se demandant ce que Blaine pouvait bien faire qui lui prenait autant de temps. Les médicaments avaient eu leur petit effet et il se sentait beaucoup mieux. Son moral était encore un peu bas mais cette conversation à cœur ouvert avec Blaine lui avait fait du bien, raison pour laquelle il aurait aimé qu'il soit là avec lui.

Il laissa échapper un long soupir avant de lever un sourcil, de se redresser lentement sur le lit en coupant le son de la télé pour écouter tous les sons de l'appartement, et de poser les pieds par terre.

… Franchement, il pouvait bien se lever pour aller du lit au salon et du salon au lit non ? Comment allait-il faire quand il aurait envie d'aller aux toilettes ? Et pour se nourrir quand Blaine travaillerait ? Et puis zut, il se leva, se dépêcha d'aller à l'entrée pour récupérer le sac de shopping dans lequel se trouvait ce qu'il avait acheter plus tôt et était en train de ré-entrer dans la chambre quand il entendit la clef tourner dans la serrure de l'entrée. Ni une ni deux, Kurt se dépêcha, sauta sans grande classe sur le lit et chercha la télécommande pour remettre le son de la télé.

« Je suis rentr…. tré… » Annonça Blaine, mais cette coupure dans la phrase apprit à Kurt qu'il avait remarqué que le sac avait disparu. Il laissa tomber la télécommande et se contenta de se remettre sous les couvertures et de fouiller nonchalamment dans le sac.

Blaine apparut à l'entrée de la chambre après avoir retiré ses chaussures et son manteau, et Kurt fit comme si de rien était.

« Tu as été long, j'ai failli commander une pizza. »

« Tu n'aurais pas fais ça… »

« Tu paries ? »

Blaine s'approcha du lit, posa un genoux dessus et vint lentement se glisser au-dessus de Kurt qui ne bougea pas d'un poil.

« Je t'ai manqué avoues… »

« Non, j'ai juste très… » Kurt sortit le nœud papillon de son petit sac d'emballage et le posa au niveau du col du Blaine pour l'essayer. « … très faim. » Il se mit à sourire tendrement. Comme il l'avait prévu, la couleur rappelait parfaitement celle des yeux de Blaine.

Ce dernier baissa le manteau et prit l'accessoire entre ses doigts. « Oooh il est splendide… Mais je croyais que j'en avais trop… ? »

Il avait les yeux brillants. Blaine a-do-re les nœuds papillons.

« Je le pense toujours, il suffit de voir le tiroir que tu leur réserves. »

« Oui… » Il se pencha pour embrasser le coin de ses lèvres. « Alors pourquoi c'est toujours toi qui m'en offre… hm ? »

« Parce que j'adore voir la tête que tu as quand je le fais… » Kurt entoura son cou de ses bras et l'approcha de lui pour recevoir un baiser digne de ce nom. Un long, et profond baiser, qui le laissait toujours à bout de souffle et enlevait toutes les mauvaises pensées de la journée. Il glissa ses doigts dans les boucles noires, enroula tendrement ses hanches d'une jambe qu'il avait réussi à extirper des couvertures et laissa une main descendre le long du dos de Blaine jusqu'à attraper le pan de son pull et le remonter un peu, lui faisant comprendre par là qu'il avait envie de sa chaleur.

Blaine gémit entre leurs lèvres et le laissa inconsciemment remonter le vêtement jusqu'à abandonner sa bouche pour le passer au-dessus de sa tête. Il revint immédiatement vers lui pour déposer un nouveau baiser sur la commissure de ses lèvres puis le long de sa mâchoire jusqu'au creux de son cou… avant de s'arrêter et de relever les yeux vers Kurt, l'air un peu hagard.

« … »

Kurt voulut protester mais vit que Blaine était bloqué. « … Quoi ? »

« … Tu crois que … Tu crois que l'on peut… Hey ! »

Il venait de se prendre une tape de la main sur le front. « Bien sûr que l'on peut. Tu comptes rester neuf mois sans faire l'amour toi ? »

« Et bien… »

« Blaine ! »

L'interpellé se redressa encore un peu au-dessus de lui. « Ce n'est pas que je n'en ai pas envie… Loin de là et tu le sais mais… Tu ne dois pas faire d'efforts… »

Kurt soupira et repassa lentement ses bras autour de son cou pour l'attirer à nouveau à lui. Il écarta alors les jambes pour emprisonner délicatement ses cuisses entre les siennes et se mit à déposer de légers baisers tout le long de sa mâchoire jusqu'à atteindre l'oreille qu'il parcourut du bout de la langue.

« Tu n'as qu'à rester au-dessus de moi… » Souffla-t-il, sentant Blaine frissonner contre lui sous ses mots. « Tu m'aides à me déshabiller… » Il contourna l'oreille. « Tu m'aides à te caresser… » Il mordilla le lobe quelques secondes avant d'embrasser le coin juste entre l'oreille et la naissance du cou. Blaine laissa échapper un gémissement. « Et tu me possèdes, sans que je n'ai à faire aucun effort… J'ai tellement envie de toi… »

« Oui… » Fut la seule réponse du bouclé avant qu'il ne se laisse emporter par l'avalanche de désir qui l'envahissait. Il reprit possession des lèvres de Kurt qui sourit de contentement et l'entoura de ses bras pour le serrer contre lui.

Et il aurait continué ainsi s'il n'avait pas rouvert les yeux une minutes plus tard et n'avait vu le sac du centre commercial posé sur le lit à côté d'eux… « Non… » Marmonna-t-il alors en se détachant du châtain qui protesta, cette fois-ci vraiment agacé.

« Blaine, s'il te plaît… Je t'assure que c'est poss… »

« Non, non je ne veux pas dire ça c'est que… »

Blaine inspira profondément et dû prendre son courage à deux mains pour se relever et quitter la chaleur du corps de Kurt. Il donnerait tout pour y retourner et l'embrasser… surtout en voyant la mine déçue et triste du jeune homme à cet instant là.

« Quoi… Dis-moi Blaine… »

« J'ai quelque chose à faire… A te montrer… euh… Il… Il faut que je fasse quelque chose ! et après, je te promets que je t'offrirais la plus belle nuit de ta vie. Enfin… si tu en as toujours envie après ça… »

Il sourit nerveusement, embrassa les lèvres de Kurt qui n'arrivait pas à comprendre ce qui était en train de se passer et descendit du lit pour aller chercher rapidement le sac qu'il avait laissé sur le divan en rentrant.

Il en sortit le sac d'emballage qui renfermait le petit costume et, après s'être mentalement donné du courage, revint dans la chambre où Kurt s'était assis en tailleur sur lit, silencieux et patient, en apparence.

« Je suis inquiet et je ne sais même pas pourquoi, tu sais ça ? »

Blaine rit et revint se poser sur le lit en face de lui. Il tendit le paquet et le déposa sur les jambes de Kurt comme s'il s'agissait de quelque chose de particulièrement fragile. Mais ça l'était.. en quelque sorte.

Kurt leva les sourcils un instant en observant le paquet et hésita avant de l'ouvrir.

« Tu sais que tu n'es pas vraiment doué pour faire des cadeaux quand je ne suis pas avec toi… »

Blaine leva les yeux au ciel. « Tais-toi un peu et ouvre le ! Rooh… »

Kurt rit doucement et reprit son sérieux avant d'écarter lentement l'emballage qui recouvrait le vêtement. Et lorsqu'il devina (très rapidement) de quoi il s'agissait il sursauta de joie et lança un magnifique sourire au bouclé.

« Tu y es retourné ! »

« J'y suis retourné. » Répondit Blaine, souriant tendrement.

« Et tu l'as vu ! »

« Oui.. Je l'ai vu… »

« Han c'est magnifique ! C'est presque le même ! Imagine si c'est un garçon, il va être superbe avec ! »

« Comme ses parents, forcément, qui en douterait. »

« Forcément ! »

Kurt prit l'ensemble dans ses mains et releva des yeux plus qu'heureux vers lui. « Merci… Même si je pense que tu aurais pu attendre demain matin pour me l'offrir… Ca aurait été plus jud… »

Il s'arrêta soudainement et Blaine retint son souffle.

Kurt venait de passer nonchalamment sa main sur la petite poche qui ornait le devant du mini blazer et avait senti quelque chose à l'intérieur. Il avait baissé les yeux et hésita un instant avant d'ouvrir le bouton et de glisser les doigts… jusqu'à attraper l'objet et le ressortir tout aussi lentement. Et lorsqu'une bague toute simple en argent apparue et glissa au creux de sa main, Kurt sentit son souffle s'accélérer, sa voix lui manquer, ses pensées être purement et simplement courcircuitées.

Il releva les yeux vers Blaine.

Celui-ci n'avait pas bougé d'un poil, le regard rivé sur lui. On pouvait voir ses mains trembler légèrement et lorsqu'il croisa les yeux bleus de Kurt, il sut que c'était à lui de jouer.

Il s'éclaircit la gorge et se redressa un peu, mains sur les cuisses. Il repensa alors à tout ces mots qu'il s'était imaginé lui dire pour ce moment si spécial et crut un instant les avoir tous oublié mais ce n'était pas le cas. Comment aurait-il pu oublier quelque chose de si bien gravé dans son cœur…

« Je sais que l'on en a déjà parlé plusieurs fois… et que, c'était plus ou moins une évidence pour nous mais sans jamais réfléchir au bon moment pour le faire ou… si c'était trop tôt… On s'est juste dit qu'on le saurait le moment venu et… Kurt, avant que tu ne dises quoique ce soit, ce n'est pas du tout parce que tu attends un enfant que je fais ma demande maintenant… Je voulais le faire, depuis quelques semaines déjà. J'avais acheté la bague, j'avais préparé un stupide discours pour te convaincre, tout un truc pour que tu découvres un dîner aux chandelles en rentrant du travail et que je sois là, un genoux à terre avec la petite boîte tendue vers toi mais… Il faut croire que notre enfant à voulu me devancer. »

Il se mit à rire doucement.

« Enfin je pense surtout qu'il a voulu me sauver du discours en question… Hm. » Il remua légèrement et s'approcha de Kurt pour prendre ses mains entre les siennes, la bague toujours au même endroit.

« Et tu sais aussi que je suis nul pour les trucs romantiques et… Bon, ça part toujours dans tous les sens quand j'essaye de l'être… »

« L'idée du dîner aux chandelles était pas mal… » Murmura Kurt, essayant de paraître amusé mais sa voix trahissait l'émotion qui se lisait dans ses yeux.

Blaine s'y perdit un moment d'ailleurs… dans ces yeux bleus qu'il aimait tant… « Oui, c'est pour ça que je vais nous préparer un petit repas tout à l'heure… Je pense à tout, tu le sais aussi. »

Kurt sourit aussi mais ne répondit pas.

Blaine prit alors une profonde inspiration… « J'attendais le bon moment… et je me suis dis que c'était peut-être ce soir… pour te rappeler à quel point tu es important pour moi, et à quel point ma vie serait désespérément vide sans toi, et à quel point j'ai envie de passer le reste de mes jours à tes côtés. Et pas seulement pour te le prouver à toi, mais aussi pour le crier au monde entier… Que je suis complètement fou amoureux de toi depuis 7 ans et que je le resterai alors… Bas les pattes les autres ! Je veux voir nos enfants grandir à tes côtés, et nos petits-enfants… et je veux par-dessus que l'on construise un monde dans lequel on se sentira bien. Que ce soit notre maison et notre famille…»

Il prit la bague entre ses doigts et, sans lâcher une des mains de Kurt, la leva légèrement entre eux.

« Donc… Kurt Elizabeth Hummel… » Il sentit la main de Kurt trembler dans la sienne. « est-ce que tu veux m'épouser ? »

Il souffla les derniers mots et crut un instant que Kurt ne l'avait pas entendu car il ne bougeait pas. Est-ce qu'il respirait aussi d'ailleurs… Au bout de quelques secondes, Blaine décida d'expirer de son côté et demanda timidement… « Kurt ? »

« Oui »

« … »

Il n'eut pas le temps de se rendre compte que Kurt avait déjà pris son visage en coupe et l'embrassait avec passion. Il l'entendit murmurer encore contre leurs lèvres « Oui oui oui oui » et le prit entre ses bras, toute tension s'échappant en cascade de ses épaules à mesure que Kurt l'embrassait et que sa réponse arrivait à ses pensées.

Le châtain se recula d'un coup et tendit la main. Blaine mit quelques secondes avant de réaliser ce qu'il voulait et la prit entre la sienne pour passer délicatement la bague à son doigt. Elle rentrait parfaitement… et il soupira de soulagement à cette constatation.

Kurt l'observa un moment, les yeux brillants, avant de lever le menton.

« C'est pas possible, c'est celle que je t'ai montré il y a deux mois au rayon bijouterie de… ? »

Blaine le fit taire en posant le bout de ses doigts sur ses lèvres. « Chut »

« Hm… » Kurt entoura son cou de ses bras et se laissa glisser contre lui, à califourchon sur ses genoux. « Je t'aime… Je t'aime tellement Blaine Hummel-Anderson… »

Blaine rit et l'emprisonna dans ses bras pour le réallonger sur le lit. « Dis… On en était où déjà ? »

« Hm… 'Nos' enfants ? »

Kurt lui lança un regard malicieux.

A suivre…