Auteur : Verityburns

Titre original : The Heart In The Whole

Statut de la fic originale : 21 chapitres, terminée

Traduction : Shima-chan

Note de l'auteur : Cette histoire se situe juste après l'épisode The Great Game, mais elle n'est en aucun cas la suite de ma précédente histoire, The Road Less Traveled.

Note de la traductrice : C'est belle et bien la fin, mes chers lecteurs. Profitez-en bien !

Bonne lecture !


THE HEART IN THE WHOLE

PODFIC

Format : mp3

Taille du fichier : 551 MB (zippé)

Durée : 10 heures, 21 minutes (Mon Dieu !)

Note de l'auteur :

J'ai enregistré une version audio de The Heart in The Whole, qui est téléchargeable depuis mediafire. On ne peut pas mettre de liens sur ce site, mais c'est ici que ça se passe :

Podfic complète : mediafire. com/?434ffvk1bo7zxci

Retirer l'espace avant le « com » - sinon il y a un lien cliquable sur la page de mon profil. Évidemment, c'est très lourd, puisque la fic fait plus de cent mille mots, j'ai donc fait un fichier séparé du premier chapitre seulement, l'idée étant que vous puissiez vérifier que mon style et/ou mon accent ne vous laisse pas au pied du mur avant de télécharger l'ensemble :

Chapitre Un seulement : mediafire. com/?a2xlvhoc6ob8dwy

Là encore, retirer l'espace avant le « com », ou cliquer sur le lien sur mon profil.

L'ensemble de la podfic est présenté comme un album avec vingt pistes (elle ne contient pas le hors-série).

Musique – il y en a une très courte au tout début de l'histoire, mais ce n'est ensuite que quelques notes à la fin de chaque chapitre. J'ai utilisé (avec sa permission) la magnifique version de Crazy de Jack Lukeman, que j'ai écouté de manière répétitive en écrivant cette histoire, et qui me semble donner corps à ce que je ressens face au phénomène de la version de la BBC de Sherlock, de combien ça m'inspire pour écrire, ce que je n'avais jamais fait avant et que j'adore vraiment maintenant. Découvrir une telle passion à mon âge… est-ce que je suis folle ?

Remerciements – à ma merveilleuse amie staceuo, qui a monté tout l'enregistrement, et à son génie de mari qui m'a donné de brillants conseils. Sans elle, je n'aurai pas du tout fait la podfic. Merci également à matssloved1 et son adorable mari, qui m'ont aidé à commencer et m'ont encouragée tout du long, et à LadyMerlin, qui m'a donnée l'idée de la podfic.


Chapitre 21 – Hors série

Note de l'auteur

J'ai honnêtement eu l'intention de tenir compte des demandes avec ce hors-série/scène coupée, mais il s'avère qu'écrire sur commande est une chose de plus à laquelle je suis vraiment nulle. Donc, avec toutes mes excuses, je vous présente une partie que personne n'a demandée mais qui voulait être écrite – elle a sa place dans la ligne temporelle du chapitre précédent. Oh, et le film référencé est Life of Brian des Monthy Python, avec lequel John avait menacé Sherlock précédemment.


Cinq Mois Après Le Tir

Sherlock ouvrit la bouche pour la quatrième fois depuis qu'ils étaient montés dans le taxi, et la referma encore une fois sans parler. John était en colère. Très en colère. Ses poings étaient blancs tant ils serraient la poignée et il regardait fixement par la fenêtre. Sans hurler, sans crier… il n'avait pas dit un mot depuis qu'ils avaient quitté la scène de crime et il ignorait simplement Sherlock comme s'il était seul dans le taxi.

Sherlock n'aimait pas être ignoré.

Quand ils arrivèrent à la maison, il paya le taxi, laissant John partir devant. Il était presque tenté de rester là et d'aller passer la nuit ailleurs, mais il en décida autrement. Il y avait des occasions où un John en colère se calmait si on lui donnait de l'espace et de "l'air", mais Sherlock avait appris à reconnaître ces moments-là, et cette fois-ci n'en était pas une. Il suivit l'écho des pas dans les escaliers qui foulait au pied tout espoir qu'il puisse être dans le faux.

John se tenait fermement au milieu du salon, bras croisés, face à la porte et Sherlock prit son temps pour accrocher son manteau et son écharpe, affectant une désinvolture qui ne dupait pas du tout John.

Décidant que c'en était assez, il se retourna. « Je suppose que du thé est hors de question ? »

« Nous pouvons prendre du thé. Nous pourrons prendre le thé dès que tu m'auras expliqué à quelle merde tu pensais. »

Sherlock réfuta presque la question, ayant l'intention de passer à côté de John et de se jeter dans son fauteuil, mais d'une façon ou d'une autre, il n'osa pas. Intéressant.

Il écarta ce sentiment et pinça les lèvres. « Tu crois vraiment que tu pourrais suivre ? »

John fit un demi pas en avant. « Il avait un couteau, Sherlock. Un énorme putain de couteau. Est-ce que tu l'as vu, au moins ? Est-ce tes soi-disant pouvoirs d'observation ont au moins vu ça ? »

Sherlock se rendit compte qu'il pouvait supprimer le besoin de retraite, ce qu'un certain niveau de son esprit trouva fascinant. « Ferais-tu référence à la lame qui était pressée contre ta carotide, John ? » s'enquit-il en s'efforçant de tenir le haut du pavé. « Serait-ce cette putain de lame que tu as en tête ? »

Les yeux de John s'écarquillèrent au juron plutôt rare et il fit encore un pas en avant mais s'arrêta, tenant sa position au milieu de la pièce.

« Tu étais sa cible, tu le sais très bien. J'avais la situation sous contrôle avant que tu ne sautes devant moi. Comment as-tu pu être aussi stupide ? » Il avait décroisé ses bras mais ses mains formaient des poings serrés à ses côtés.

« Pourquoi as-tu fait ça, Sherlock ? » exigea-t-il. « Putain, à quoi est-ce que tu pensais ? »

« Je pensais que tu avais un couteau contre ta gorge, » rétorqua Sherlock. « Excuse-moi d'avoir assumé que ce n'était pas une bonne chose ! »

Il se força enfin à bouger, s'apprêtant à contourner John quand bien même ses instincts lui hurlaient que ce n'était pas une bonne idée. Moins d'une seconde plus tard, son dos était contre le mur et le bras de John était pressé contre sa poitrine, le retenant sur place. Ils se regardèrent fixement, à seulement quelques centimètres l'un de l'autre, Sherlock étonné et bizarrement essoufflé jusqu'à ce que la main libre de John se faufile à l'arrière de son cou et attire sa tête vers le bas.

Le baiser était plus puissant et exigeant que tout ce qu'il avait pu expérimenter avant et la pensée d'y résister ne vint même pas à l'esprit de Sherlock. Il ouvrit sa bouche pour John sans hésitation, acceptant les doigts qui tiraient sur ses cheveux et la jambe qui se pressait entre les siennes et la main qui glissait sur son ventre pour s'enrouler autour de sa hanche.

Sa tête partit en arrière alors que la bouche de John descendait sur son cou et il gémit d'anticipation en sentant les premières éraflures de dents contre sa peau, penchant la tête sur le côté en un geste clair d'acceptation. Il n'était pas sûr de ce qu'il devait faire de cette soudaine explosion de puissance venant de cet homme qui le traitait habituellement avec tant de douceur et de révérence, mais Bon Dieu… il aimait ça.

Et puis soudainement, plus rien. John avait reculé, s'éloignant rapidement de quelques pas.

Sherlock resta affalé contre le mur, pas tout à fait sûr que ses jambes le porteraient. « Qu'y a-t-il ? » Sa voix était très étrange.

« Je dois sortir. »

« Que veux-tu dire ? »

« J'ai besoin… » John avait l'air fou, les émotions se succédant sur son visage à toute vitesse. Il y eut un éclat de honte juste avant qu'il ne reprenne la parole.

« J'ai besoin d'air. Je reviendrai plus tard. »

« Stop ! » Sherlock se repoussa du mur. « Attends. »

John obéit immédiatement mais resta à moitié tourné vers la porte.

« Qu'y a-t-il ? » répéta Sherlock.

« Tu t'es presque fait tuer. » La tête de John était baissée. « Juste devant moi. » Il se tourna vers Sherlock et la lueur dans ses yeux était féroce… prédatrice. « Je veux te déshabiller, » dit-il. « Je veux toucher chaque parcelle de ta peau. Je veux me prouver que tu vas bien, que tu es toujours là, que tu es toujours… mien. » Il penchait vers l'avant, comme si maintenir la distance entre eux était physiquement douloureux.

Sherlock déglutit. « Ce serait… Je veux dire, je n'y serai pas opposé… »

John secoua la tête. « Pas bon. Je suis trop en colère. » Ses yeux balayait le corps de Sherlock avec appétit. « Si je m'approche de toi maintenant, je ferai bien plus que ça. »

Sherlock s'éloigna du mur d'un pas, son cœur battant à tout rompre. « Tu m'as parlé une fois du "sexe en colère". Tu te souviens ? » Il fit un autre pas en avant et John recula. « Il y a plusieurs mois, quand j'étais aveugle – dans tous les sens du terme. Quand je ne comprenais pas le sens de tes mots. »

John arrêta de reculer, ses yeux fixés sur la silhouette de Sherlock qui approchait.

« Et bien, je ne suis plus aveugle, John. Et je ne suis plus inexpérimenté non plus. Je ne voudrai jamais personne d'autre, mais tu es toujours si prévenant avec moi et parfois je… » Sherlock s'interrompit, puis s'arma de courage pour faire son aveu. « Parfois j'aimerai que tu ne le sois pas. » Sa voix était basse et il pouvait sentir la couleur qui gagnait ses joues, mais il garda la tête haute, laissant John lire son visage.

Le silence entre eux était lourd, puis Sherlock vit que la décision était prise. Des ailes battirent dans son estomac alors que John s'installait dans une posture bien plus militaire que celle qu'il adoptait habituellement à la maison.

« Débarrasse la table, » ordonna-t-il en montrant la cuisine du menton.

Sherlock haussa un sourcil – il n'allait pas rendre les choses aussi faciles. « Pourquoi ? »

« Parce que je vais te baiser dessus. »

oOo

C'était comme être pris dans une crue subite, pensa vaguement Sherlock un petit moment plus tard.

Il était allongé sur le dos, les hanches sur le bord de la table et les jambes tombant par-dessus bord. Il sentait son pantalon et ses sous-vêtements qui se balançaient toujours à une de ses chevilles. John avait libéré son autre jambe et se tenait maintenant entre elles, les yeux baissés sur lui. Sherlock lui rendit son regard, fasciné par ce nouvel aspect de la personnalité de son amant, qu'il avait suspecté mais sans jamais réussir à le provoquer.

John avait enfoncé deux doigts en lui. Sherlock avait été trop distrait pour remarquer ce qu'il avait utilisé comme lubrifiant, mais ça lui semblait être de l'huile. Il se tortilla alors que les doigts tournaient, caressant exactement au bon endroit. Il voulait plus de contact, mais John ne le touchait nulle part ailleurs, se tenant simplement debout devant lui… à le regarder.

Sherlock essaya de se concentrer, accordant une brève pensée à ses expériences qui étaient maintenant dispersées au sol depuis qu'il avait débarrassé la table par la méthode la plus simple en envoyant tout valdinguer. Il pourrait toujours en continuer une ou deux, mais rien d'aussi intéressant que ce que John faisait actuellement.

« Déboutonne ta chemise, » ordonna John, toujours entièrement habillé lui-même. Il n'avait même pas remonté les manches de sa chemise et Sherlock pouvait sentir le tissu caresser la peau nue de l'intérieur de ses cuisses, augmentant la distension entre eux, rappel constant de qui était aux commandes. Il hésita. La chemise était longue et couvrait son ventre pour le moment, lui donnant une illusion de modestie, aussi ridicule soit-elle.

Plissant les yeux devant le délai d'attente, la main libre de John attrapa le devant de la chemise et tira. « Défais les boutons ou je te l'arrache. » Il n'y avait aucune pointe de doute dans sa voix et le corps de Sherlock se resserra autour des doigts envahissants comme il réprimait un gémissement. Il se souvint que la chemise en soie violette était la préférée de John et il leva ses mains pour commencer à la déboutonner, prévoyant déjà laquelle mettre la prochaine fois qu'il voudrait énerver John – la vert pâle que Mycroft lui avait offerte… ça ne l'ennuierait pas de la voir en morceaux.

« Ouvre-la. »

Sherlock baissa le regard, prenant une inspiration. Puis il releva les yeux sur John à travers ses cils et porta ses mains sur les bords de sa chemise, les écartant lentement, la soie serpenta sur sa peau et glissa sur les côtés de son corps alors qu'il s'exposait complètement. Il vit les yeux de John s'assombrirent.

« Tu es époustouflant. » La main libre de John s'éleva et releva son menton, penchant sa tête en arrière puis descendant sur la peau offerte de sa gorge, d'un toucher doux mais ferme. « Es-tu… »

« Oui ! » Sherlock coupa court à toute considération, arquant le cou contre la main de John.

« Tu es sûr que tu… ? »

« N'arrête pas. »

La main de John bougea, passant sur les bras et les épaules et la poitrine, et ce n'était même pas sexuel, c'était John qui se rassurait, mais la respiration de Sherlock se hacha tout de même comme le bout d'un doigt passait sur son téton. Il plia une jambe et la leva, ses orteils nus s'agrippant au bord de la table alors qu'il sentait un côté de sa chemise être refermée, puis John se pencha en avant, refermant sa bouche autour d'un mamelon à travers la soie violette.

Sherlock ne put retenir son gémissement, cette fois-ci, fermant les yeux et imaginant à quoi il devait ressembler, allongé nu avec John complètement habillé et penché sur lui. Il déplia sa jambes, essayant de s'éloigner un peu de la stimulation permanente de sa prostate qui rendait difficile le simple fait de réfléchir, mais l'autre main de John bougea rapidement pour attraper sa hanche, l'épinglant sur place et Sherlock frissonna sur la table.

Il se tortilla encore et John pressa plus durement en lui, le pouce de cette main caressant la peau tendue autour de là où ses doigts s'étaient enfoncés, et Sherlock dut se forcer à ne pas lutter… les sensations étaient écrasantes. Il ouvrit et leva ses bras, souhaitant amener John au-dessus de lui, enrouler ses bras et ses jambes autour de lui, obtenir plus de friction là où il désespérait tant d'en avoir.

« Non. » John avait lancé le mot sans le relâcher et Sherlock se mordit la lèvre parce qu'il avait besoin de se raccrocher à quelque chose… Il écarta les bras à la place, agrippant les bords de la table alors que John frottait avec sa langue, suçait à travers le fin tissu et picorait la peau dessous, sa bouche chaude et juste un peu dure, et Sherlock leva la tête pour regarder son propre corps, là où son érection était remontée contre son ventre, dure et tendue.

« John… je t'en prie… » Il se fichait même de supplier.

John leva la tête. « Tu n'as pas à exiger quoi que ce soit dans cette situation. » Il repoussa la chemise pour exposer les résultats de ses efforts et Sherlock regarda. Son téton était brillant et humide de la bouche de John et il s'attendait presque à le voir battre en rythme avec les battements de son cœur. L'attention de John changea et il ajuste sa position, allant vers l'autre côté de la poitrine de Sherlock, puis il leva les yeux sur son visage, et Sherlock réalisa que son regard allait des yeux déterminés de John, bouche ouverte, à son évidente destination.

« Oh, Seigneur… » Sa tête retomba en arrière sur la table, son corps tremblant en réponse alors que John léchait son autre mamelon, sa main libre glissant de la hanche de Sherlock, le long de son côté, autour de son cou et puis dans ses cheveux, le tenant en place, la tête rejetée en arrière, ce qui poussa sa poitrine plus loin dans la bouche demandeuse de John. Toute tentative d'évasion ne faisait que l'empaler plus profondément sur les doigts de John… et c'était trop.

Sherlock ne pouvait se concentrer. Son esprit revint à cette lointaine course de taxi, quand il s'était demandé ce que ça donnerait si John abandonnait tout contrôle et le prenait simplement, et maintenant… enfin, ils y étaient. La main entre ses jambes était suprêmement possessive, la stimulation constante construisait une pression que Sherlock ne pouvait relâcher, il ne pouvait y échapper, et il y avait des dents maintenant, qui le pinçaient, des flèches pas vraiment douloureuses étaient tirées dans toutes les directions et sensibilisaient sa peau si bien que même le peu de vêtements qui lui restaient étaient insupportables. Il fit tomber son pantalon et ses sous-vêtements de sa cheville et enroula sa jambe autour de John, essayant de l'amener plus près de lui… et John leva la tête.

Il se fixèrent l'un l'autre, Sherlock bouche ouverte et pantelant, incapable d'empêcher ses hanches d'essayer de se soulever au rythme des mouvements de John, ses phalanges blanches là où elles agrippait les côtés de la table pour empêcher ses mains de se tendre, se retenant sur place comme John le voulait. La main dans ses cheveux relâcha sa prise et glissa pour se poser sur sa joue et Sherlock tourna la tête immédiatement et pressa un baiser contre sa paume.

Il y eut une brusque inspiration et le pouce de John caressa sa pommette, puis les doigts qui l'avaient étiré se retirèrent, il y eut un bruissement de mouvements alors que John retirait son haut, un bruit de braguette, puis John poussa en lui et Sherlock arqua le dos dans un cri.

Il baissa les yeux alors que John parlait, la voix serrée par le contrôle et la détermination. « Lève tes jambes, » indiqua-t-il, sa main courant sur le torse de Sherlock et sur sa poitrine, partout sauf là où il la voulait, comme pour dire "ton corps est à moi, pour le toucher ou l'ignorer comme il me plaît" et Sherlock fit ce qui lui était demandé, passant ses jambes par-dessus les épaules de John et John prit ses hanches et le tira juste au bord de la table, le retenant quand il trouva l'angle parfait et établit un rythme qui semblait spécifiquement destiné à rendre Sherlock complètement fou.

Il était déjà aussi excité physiquement qu'il était possible de l'être, et de regarder maintenant John, il lui était impossible de penser à autre chose qu'à lui. Il garda ses yeux fermés pour essayer de regagner sa concentration mais ça n'aida pas – son esprit était toujours distrait par les images de John, les muscles de son torse et de ses bras tendus alors qu'il tenait Sherlock exactement où il le voulait, le soulevant légèrement pour passer ses mains sous lui, empoignant le cul de Sherlock comme il aimait le faire et Sherlock gémit et pressa ses talons, essayant d'amener John plus près de lui.

« Arrête ça. » John ajusta rapidement sa prise pour pouvoir supporter Sherlock d'un bras, puis se pencha en avant et donna une brève claque sur sa fesse.

Sherlock le dévisagea, clairement choqué, pendant une… deux… trois secondes. Et puis il vint.

Son corps trembla et frissonna sur la table et il oublia les règles du jeu avec tout le reste et jeta un bras autour du cou de John, le tirant vers lui, disant son nom encore et encore, secoué et tremblant et puis finalement… finalement John l'embrassa, et Sherlock resserra ses bras et ses jambes et le pressa jusqu'à ce qu'il vienne dans un grognement sourd, le dos arqué si fort que son buste s'éleva de la table, ses bras supportant son poids mais aussi celui de Sherlock qui ne l'avait pas lâché, qui était étroitement accroché autour de lui comme une moule à son rocher, toujours tremblant et complètement dévasté, mais il tenait. Il tenait comme si c'était la pensée la plus primitive dans son esprit, et la seule qu'il pouvait encore formuler.

Comme John se calmait, il les reposa et resta étendu sur Sherlock, le visage enfoui dans son cou. Sherlock pouvait sentir les tremblement du corps au-dessus de lui et savait que John analysait sa réaction, pas seulement au sexe mais aussi à ce qu'il s'était passé dans l'allée plus tôt et, il devait l'admettre, ça n'était pas passé loin.

Après quelques minutes, John se releva et s'éloigna, remontant son jean et le reboutonnant.

« Tu ne risqueras plus jamais ta vie de cette façon, Sherlock. Pas pour une raison aussi stupide. Est-ce que tu comprends ? »

Sherlock baissa le regard sur son propre corps, puis s'assit lentement et non sans quelque difficulté. Ses membres étaient toujours faibles. « Et bien, si c'est là ton idée d'une punition, John, » sa voix n'était pas très stable, « j'ai peur que tu n'aies pas bien calculé ton coup. »

John le fixa, puis s'avança près de lui pour que la tête de Sherlock vienne se poser sur son épaule. « Qu'est-ce que je vais faire de toi ? »

Le rire de Sherlock fut étouffé contre le côté de son cou. « Juste là, je pourrai te dire "Tout ce que tu veux". » Il sentit John embrasser le haut de son crâne, puis il le repoussa légèrement pour pouvoir le regarder.

« Tu vas bien ? » demanda John, plus gentiment. « Je ne t'ai pas blessé, hein ? »

Sherlock secoua la tête. « Pas du tout, » dit-il avec un sourire un peu tremblant. « S'il te plaît, sens-toi libre de me baiser sur la table chaque fois que tu te sentiras énervé. »

John rit d'étonnement. « Je ne suis pas sûr que ce sera vraiment pratique, » dit-il. « Mais je vais garder ça en tête. » Ils se sourirent, puis l'humour quitta le visage de John. « Je suis sérieux, Sherlock. Tu t'es presque fait tuer, et pour une raison complètement ridicule. Tu ne peux plus refaire ça. »

Sherlock lui rendit son regard. « Si quelqu'un tente de te voler, » et son ton était sérieux, maintenant, « tu ne donnes pas ce que tu as de plus précieux en essayant de te planquer derrière. »

« J'avais la situation sous contrôle, » insista John. « Il aurait été désarmé en quelques secondes. Tu as bien dû le voir ? Tu vois tout. Mais tu as quand même sauté. C'était stupide. Et dangereux. »

Sherlock obligea son esprit à se repasser l'image perturbante de John avec un couteau sous la gorge. A posteriori, il pouvait voir que John avait raison. Alors que la scène se rejouait dans son esprit, il pouvait se rappeler des muscles bandés de John et de sa confiante stabilité, déduire les mouvements prévus qui auraient sûrement réussi. Pourquoi n'avait-il pas vu ça à ce moment-là ?

« Je n'ai vu que le couteau, » reconnut-il. « Le couteau sous ta gorge. » Il secoua la tête, déçu de lui-même. « Je n'ai pas observé. »

Il releva la tête. John avait levé un sourcil. Il vint à l'esprit de Sherlock qu'admettre qu'il avait aimé sa "punition" avait peut-être été la seconde pire idée qu'il ait eue aujourd'hui.

« D'accord, » marmonna-t-il avec défaitisme. « Va la comédie reptilienne. »

oOo

Dix jours plus tard, Sherlock était assis sur le canapé, tenant avec détermination son ordinateur pendant que John et Lestrade se démenaient, préparant les plats à emporter, sortant le DVD que Lestrade avait apporté avec lui. Il entendit le cliquetis de bouteilles de bières et retroussa la lèvre, gardant sa tête baissée alors qu'ils entraient dans le salon.

Une assiette fut déposée sur la table devant lui mais Sherlock l'ignora, puis Lestrade parla, d'une voix chaleureuse. « Voilà pour toi, Sherlock. »

Il leva les yeux. L'homme lui tendait une bouteille de bière décapsulée. Il vérifia l'autre main de Lestrade mais elle portait deux autres bouteilles, aucun signe de verre. Il ouvrit la bouche pour protester de ce comportement si peu raffiné…

John toussa.

Sherlock prit la bouteille.

Il se concentra sur son ordinateur aussi longtemps que possible, le repoussant avec réticence quand le film commença. Avant longtemps, John et Lestrade gloussaient alors qu'un groupe d'homme prétendant être des femmes prétendant être des hommes laissait tomber un énorme rocher sur un autre homme pour une raison complètement insensée.

« Joli tir, » dit l'un d'eux, et John lui jeta un regard accompagné d'un sourire complice, qui s'évapora rapidement quand il vit l'assiette toujours intacte. Il le fixa et Sherlock attrapa son assiette de mauvaise grâce et commença à manger. Le marché était de passer une "soirée normale" avec de la nourriture, de la boisson, un ami commun et cette "comédie" étrange. Et Sherlock aurait bien argumenté la définition du mot "comédie". Et quand il disait argumenter, il voulait clairement dire ridiculiser.

L'heure suivante marqua l'apparition d'un vaisseau extra-terrestre, qui semblait s'être égaré sur le plateau depuis un autre film. Les personnages principaux du film étaient pris à bord et brutalement emmenés dans l'espace. Sherlock souhaita pouvoir faire de même. Il tendit la main vers sa bière.

Une éternité plus tard, John et Lestrade chantaient ensemble sur des paroles douteuses, "La vie n'est qu'une merde, quand tu regardes bien". Au final, il sembla enfin y avoir des crédits de fin défilant sur l'écran pour distraire la cacophonie, et Sherlock soupira de soulagement.

Pénitence terminée. Il avait survécu à la comédie reptilienne (qui s'était révélée manquer singulièrement du moindre reptile, sans parler de pythons) et maintenant les choses allaient revenir à la normale. Il colla un sourire soulagé sur son visage et se rassit. Dès que Lestrade serait parti, il sortirait son violon, décida-t-il.

Son attention fut divertie par le babillage incessant de son amant et de son… il n'était pas sûr de comment définir Lestrade. John aurait clairement dit "ami", mais Sherlock ne se sentait pas encore prêt pour cette définition. Peut-être un jour.

Cette progression sembla soudainement bien moins envisageable quand il comprit les paroles de Lestrade.

« Alors que fait-on la semaine prochaine, John ? » disait-il. « Le Saint Graal ? Ou plutôt un de la série ? »

John fronça les sourcils, en pleine réflexion, et Sherlock eut une déplaisante sensation, ses yeux allant de l'un à l'autre. « Il y en a d'autres ? » s'enquit-il, horrifié.

« Oh, oui, » répondit Lestrade. « Il y a plusieurs autres films, et une série télé de quatre saisons – je pense que la boîte de DVD complète doit compter pas loin de cinquante disques. Il faudra que je vérifie à la maison. »

Sherlock calcula rapidement. Cinquante disques. Il factorisa la durée normale d'un disque avec combien ils voudraient en regarder par séance, trouvant à combien de samedi soirs comme celui-là il devrait potentiellement faire face.

Des visions de John et Lestrade gloussant ensemble, lui à côté ennuyé et exclu, lui vinrent à l'esprit et il se tourna vers John.

« Je prendrai le piercing. »

oOo

Plus tard cette nuit-là, après que Lestrade se soit remis du choc et soit rentré, et après la partie de jambes en l'air véritablement spectaculaire à laquelle avait mené l'excitation de John concernant la décision qu'il avait prise de se faire percer, Sherlock se laissait confortablement aller au sommeil quand John soupira, puis parla doucement. « Je ne te ferai pas regarder Monthy Python si tu n'aimes vraiment pas ça. Tu n'as pas à te faire percer. »

Sherlock fut tenté d'utiliser une des expressions qu'il avait retenues d'une des émissions de John, mais se retint. Il garderait "Sans dec'" pour une fois où John serait fatigué, ça devrait le faire rire.

« Je sais, » dit-il plutôt.

Il y eut un silence pendant un moment, puis John roula pour lui faire face, ses yeux brillants de curiosité dans l'obscurité. « Alors pourquoi ? »

Sherlock regarda au loin. Les choses entre eux avaient changé subtilement depuis… l'affrontement sur la table de la cuisine. Il s'était inquiété que l'étrange réaction de son corps soit mal interprétée, puisqu'il était certain qu'il ne voulait pas que John commence à le frapper, mais John avait su calmer son esprit, comme d'habitude.

« Ce n'est pas le fait que je t'aie fessé, » avait-il dit avec un sourire. « Je sais que ce n'est pas ce que tu veux. Mais, avec toi, c'est autant dans la tête que dans le corps. Je pense que – assez souvent – tu veux juste que j'ose. »

Cela faisait sens pour Sherlock, qui s'était immédiatement senti mieux, et John avait par la suite perdu son hésitation sporadique qu'il avait affichée auparavant. Il suivait toujours Sherlock où qu'il aille, ça ne changerait jamais, mais il prenait maintenant un baiser quand il en voulait un, il ne semblait plus avoir peur que Sherlock se volatilise s'il le tenait trop serré. Et il le tenait vraiment serré. Et Sherlock n'allait nulle part.

« Parce que tu le veux, » répondit-il finalement. « Parce que ça te ferait plaisir, et que depuis que tu m'en as parlé, ça me travaille. »

John ouvrit la bouche pour protester et Sherlock le fit taire. « Ce ne me dérange pas, » dit-il. « Ce n'est pas une chose à laquelle j'aurai pensé de moi-même, mais ça ne me dérange pas. »

« Je sais que tu m'aimes, » ajouta-t-il. « Je sais que j'exige beaucoup… » Il s'interrompit. « Non, » se reprit-il, « j'exige tout de toi et je ne te donne pas toujours tout en retour. »

Il roula sur le côté et plaqua John contre sa poitrine, ses mots sonnant comme une promesse. « Mais je te rendrai heureux si je peux. »

FIN


Note de l'auteur :

C'est positivement et absolument terminé ! Je suis désolée que ça ait pris autant de temps à sortir la podfic : tout allait bien, étant donné la longueur ridicule de cette fic, puis je suis tombée malade et j'ai perdu ma voix pendant trois semaines. Le boulet. Donc si vous vous demandez pourquoi on dirait que j'auditionne pour un job d'opératrice du téléphone rose à partir du chapitre 16… c'est parce que j'avais abandonné l'idée d'attendre d'avoir à nouveau une voix normale.

Enfin bref, c'est le moment de dire MERCI à ceux qui m'ont encouragée et supportée tout au long de cette énorme histoire.


Note de la traductrice :

Pour ma part, je remercierai du fond du cœur, pour leur soutien et leurs encouragements tout au long de cette aventure : Clina9, bruderlein, Jessica630, Petite Amande, ARnoFool, anksenamoon, TheLauloo, Dupond et Dupont, Mimy111, Lilas Heiress, CherryHitomie, witsnape, Cicou, Ondatra zibethicus, Elodie, Sissi83, Yumi-chan, Egewene Al'Vere, ., P'tite-Yume, AnthaRosa, klipotitatum, Rei Li-chan, love FMA, Pamplelune d'Agrumes, loow, SLASHAGOGO, Shmi, Ezekiel Soulshaker, Falyla, Lawy, ambroisine, Lily-la-belette, arthemisdu44 et SFgirl, Gael, lumibd, Leyla KTK, Fuyu Potter-Malfoy, titesouris, missMadHatter SH, Aliyela, Elisa Sookie Cullen, Charlie888, Habbocea, Norkia, English's Flag, Lycka, Elfy, senga, Sevy-Dyan, hopeless mitsuki, Ishtar205, Gwen Holmes Watson, InlovewithSherlock, Hanako Hayashi, Exces et lu.

J'ai été très contente de faire découvrir cette excellente histoire et son adorable et talentueuse auteur au fandom français, et votre accueil a largement dépassé mes espérances.

J'espère vous revoir bientôt au détour de FFnet :)

À bientôt !

Shima-chan ^_^'