Tout d'abord, je suis vraiment désolée du temps que j'ai mi à poster ce dernier chapitre, mais j'ai été très occupée entre mes études et mes vacances. Le voici donc. Je posterai peut-être un épilogue à l'occasion, mais sachez qu'il n'apporte rien a cette histoire que je trouve parfaite comme cela.

Encore pardon et bonne lecture à vous


Chapitre 9

Néanmoins, le lundi matin, je fus rempli d'appréhension. Aujourd'hui, je devais me rendre au lycée et voir Arthur. Pour être franc, je ne me sentais pas prêt à lui faire face si tôt, certainement pas sachant qu'il aurait certainement un bras passé autour des épaules de Sophia, prétendant éprouver de véritables sentiments à son égard. Car je savais… Je savais ce qu'on ressentait lorsqu'on était étreint dans ces bras, même si cela n'avait été que pour de trop courtes heures.

C'était la dernière semaine précédent les vacances de Noël et la plupart des étudiants seraient surexcités face aux trois semaines de repos qui nous attendaient. Les terminales en particuliers, seraient tous frétillants étant donné que leur bal de promo aurait lieu le vendredi suivant, marquant la moitié de leur dernière année scolaire.

Rien qu'à la pensée du bal, j'étais déprimé. C'était l'un de mes nombreux fantasmes qu'Arthur m'y conduise. Cette idée était totalement ridicule bien entendu, mais l'image d'Arthur en smoking était plutôt attrayante. Il ressemblerait sûrement à un agent secret. 00Sexy.

Je me rendis en cours sans hâte, peu enthousiaste. J'arrivai et comme je m'y attendais, des décorations de Noël pendaient un peu partout alors que des amis s'échangeaient des cartes de vœux, des amoureux s'embrassant sous le gui. Après avoir abandonné mon vélo, je me dirigeai vers la cafétéria afin de boire un chocolat chaud en compagnie de Will et Gwen.
Je savais que j'avais besoin de me confier à quelqu'un, mais je ne voulais pas embêter mes amis avec mes petits problèmes de cœur, surtout sachant que leur vie n'était pas rose non plus. Ma nécessité de parler était si obsédante que je me retrouvai vingt minutes plus tard, dans le bureau de la conseillère d'orientation. Je frappai à sa porte et fut invité à entrer.

La conseillère était une femme charmante avec des yeux doux et un visage avenant. Oui, j'avais eu une bonne idée de me confier à elle.
« Que puis-je faire pour toi ? » Déclara-t-elle d'une voix aimable.
« Euh, en fait, j'avais besoin de parler à quelqu'un… »
Elle sourit. « Ce sera avec plaisir. Est-ce que c'est urgent ou préfères-tu qu'on prenne rendez-vous ? »
« Je vais prendre un rendez-vous, les cours vont bientôt commencer. »
« Si tu veux, mais sache que si c'est important, tu es autorisé à rater les cours. »
« Non, ce n'est rien de très sérieux, j'ai juste besoin d'une oreille attentive. »
Elle me considéra un instant. Elle sut que je ne courais aucun danger imminent, c'était juste un problème d'ado. Elle acquiesça donc.
« D'accord, je suis libre pendant le déjeuner si tu veux. »
« Ce serait parfait. »
« Bien, dis moi juste ton nom que je le note. »
« Merlin Emrys. »
« Oh, je te connais, tu fais partit de nos étudiants boursiers ! » annonça-t-elle avec un sourire radieux. « Je suis Mme Lake, mais tu peux m'appeler Freya.»

Je ris timidement, sachant que dans les heures qui allaient suivre, son opinion de moi allait certainement changer. Les conseillers prétendaient toujours nous écouter sans émettre le moindre jugement, mais je savais que c'était impossible. Ils étaient des êtres humains après tout, donc même en faisant un effort, ils avaient malgré tout une opinion. Ce qui me conforta dans mon choix de me confier à elle fut son obligation de garder notre entretien secret, ce qui m'allait parfaitement.

Je partis donc en classe, prenant des notes, mais ne prêtant pas vraiment attention aux cours. A la pause du matin, Gwen et Will me parlèrent de tout et de rien, comme d'habitude. Malgré tout, une chose que dit Gwen me parut extrêmement intéressante. Apparemment, le restaurant qui avait été engagé pour le bal de promo était celui de sa famille, elle irait donc en temps que serveuse.

Enfin, l'heure du déjeuner arriva et je me dépêchai de me rendre dans le bureau de Mme Lake pour être certain de ne croiser personne. Je frappai à la porte et entrai.
« Ah Merlin, assied toi je t'en pris. Tu veux du thé? »
Je remarquai qu'elle avait une petite cuisine dans son bureau, cela devait lui être très utile en cas d'étudiant en plein crise de nerf.
« Non merci, ça ira. »
« Si tu as faim, je t'en prie. »
Je n'avais pas faim du tout, mais j'acquiesçai malgré tout.
Elle saisit sa tasse de thé et s'installa sur le fauteuil en cuire qui me faisait face.
« Si nous en venions aux choses sérieuses. Je t'écoute, qu'est ce qui ne va pas ? »
« Okay, c'est plutôt simple en réalité. Je suis gay et amoureux fou d'Arthur Pendragon », déclarai-je, attendant sa réaction.
« D'accord, je pense que la plupart des filles de l'école savent ce que tu ressens. »
« Je ne pense pas. Par ce que samedi dernier, on a été dans un club gay tout les deux et on a terminé la soirée dans son lit. Nous n'avons pas fait l'amour… on a fait des trucs, mais en se levant le dimanche matin il a pété un plomb. » Soupirai-je.
« Arthur Pendragon tu dis ? Je croyais qu'il sortait avec cette Sophia… »
« Oui, mais il ne l'aime pas, il reste uniquement avec elle pour satisfaire son père et mais ce n'est pas le problème principal. Le gros problème c'est qu'il m'aime bien, et moi aussi, je sais qu'il a envie d'être avec moi mais il a trop peur de la réaction de son père pour l'admettre. Alors à chaque fois que l'on se rapproche, il me repousse. Apparemment, il faut lui faire avaler six tequila et que je me fasse draguer par un autre gars pour lui arracher ne serait-ce qu'un baiser… »
Son visage exprimait un mélange d'étonnement et d'intérêt.
« Tu es vraiment sérieux, n'est ce pas ? »
« J'aimerai que ce ne soit qu'une blague, ce serait bien moins douloureux si ce n'était que de la fiction. Bordel, il m'a même fait faire une fausse carte d'identité pour que je puisse entrer dans ce fichu club. » Laissai-je échapper dans un souffle, fixant le sol.
Cela faisait du bien de tout déballer mais ça rendait aussi les choses bien plus concrètes.
« Aucun conseil ? »
« Il semble qu'il ait peur de sa sexualité. »
« J'avais déjà compris, c'est en grande partie à cause de son père. Ils ne s'entendent pas très bien… »
« Tu m'en as dis assez », le coupa-t-elle en levant une main. « Tu n'es pas ouvertement gay n'est-ce pas ? » demanda-t-elle.
« Non, seuls ma mère et Arthur sont au courant, et puis vous maintenant. »
« Peut-être, et là je ne fais que supposer, mais il est possible qu'il pense que s'il admet son attirance pour toi et saute le pas, il ne sera alors plus capable de revenir en arrière et que tu le rejetteras parce que toi non plus tu n'es pas près à faire ton coming out. Il a peur que tout ses efforts soient réduis à néant, de perdre la face. »« Il est déjà au courant que je craque pour lui. »
« Oui, mais il a plus d'insécurités que tu ne le penses, surtout s'il a une relation instable avec son père, ce qui veut dire qu'il lui faut plus que des mots pour le convaincre. Je pense que tu devrais lui donner la dernière petite poussée qui lui prouverait qu'il ne s'engage pas pour rien. »
Dans mon esprit, un plan se formait déjà. Une petite poussée avait-elle dit ? Ca, je pouvais le faire.
« Tu m'as dit être amoureux de lui. Tu lui as exprimé l'étendu de tes sentiments à son égard? »
« Je suis intelligent, n'oubliez pas. »
Elle eut un petit rire.
« Peut-être que c'est justement ce dont il a le plus besoin, que quelqu'un l'aime vraiment. »
« Vous avez peut-être raison, mais franchement, on ne peut pas dire à un jeune de 18 ans qu'on est amoureux de lui ! Il partirait en courant ! Et je ne peux pas être rejeté comme ça deux fois dans la même semaine ! »
Elle garda le silence pendant un moment avant de dire avec sagesse : « Et si Arthur te disais qu'il t'aime, tu réagirais comment ? »
« Je serais le plus heureux des hommes… Oh, je comprends. »
Nous échangeâmes un sourire entendu. Elle était intelligente, je l'aimais bien cette femme !
« Donc, je devrais lui dire. »
« Si tu es certain qu'il ressent la même chose alors ça vaut le coup d'essayer. »
Je déglutis. Dire qu'on allait faire une chose et réellement le faire étaient deux choses très différentes.
« Je vais y réfléchir, merci Freya Lake, vous m'avez beaucoup aidé », dis-je poliment.
« Merci d'être venu te confier à moi, Merlin. Tu es le premier étudiant en un mois à m'exposer une situation digne d'intérêt ».
Cela me fit rire, je suis sur qu'elle n'était pas censé me dire ça, mais j'appréciai son honnêteté.
Je lui dis au revoir et sortis de son bureau juste avant que la cloche ne sonne. Je mâchonnai mon sandwich tout en me dirigeant en cours.

Après ma conversation avec Mme Lake, j'avais l'impression qu'un poids venait d'être ôté de mes épaules. Au lieu de suivre le cours d'Histoire, je peaufinai les détails du plan « Arthur ». Néanmoins, j'aurais besoin de l'aide de Gwen afin de parvenir à mes fins.
Je lui envoyai un texto discrètement, lui demandant de me retrouver à la bibliothèque après les cours. Elle accepta et je relus une bonne dizaine de fois les étapes de l'Opération Arthur, comme je l'avais nommé.

Lorsque la cloche signalant la fin des cours sonna, j'étais un peu anxieux. Pour que mon plan fonctionne, je devais tout raconter à Gwen et bien que je savais qu'elle n'aurait aucun problème avec le côté « gay » de l'histoire, elle m'en voudrait certainement de ne rien lui avoir dit.

Je me rendis tranquillement à la bibliothèque, trouvai une table dans un coin discret et attendis que mon amie me rejoigne. Dix minutes plus tard, elle s'assit devant moi, me faisant sursauter. Elle fille aurait put être espionne.
« Salut Gwen », dis-je avec appréhension.
« Accouche Merlin, je sais que quelque chose ne vas pas depuis quelques temps. »
Alors je lui racontai tout. TOUT. Lui expliquant les détails de l'Opération Arthur. Lorsque j'eus terminé, elle resta figée, muette de stupéfaction. Son silence me fit peur.

« Okay », fut tout ce que je pus tirer d'elle.
« Okay ? » demandais-je.
« Je t'aiderai. »
Je lui sautai au cou pour la serrer contre moi. « Merci beaucoup ! »

Après avoir réitérer mon remerciement une bonne dizaine de fois et avoir répondu à toutes ses questions (elle voulait voir la vidéo que j'avais faite d'Arthur, ce que je refusais mais compensai sa frustration en lui donnant des détails sur son corps… je lui devais bien ça), nous en vînmes à organiser ensemble l'Opération Arthur. Lorsque la bibliothèque ferma, à cinq heures, nous étions fin prêts. Nous avions décidé de nous retrouver jeudi matin pour revoir les étapes du plan et pour être honnête, notre amitié venait de prendre une nouvelle dimension maintenant qu'elle impliquait mes problèmes de cœur et une dose d'espionnage.

En rentrant à la maison, je me remarquai que je n'étais plus en colère ni déçu par Arthur. Ma conversation avec Mme Lake m'avait permis de faire le point, surtout concernant les conséquences de sa relation avec son père. Je comprenais soudain pourquoi il avait si peur et pourquoi il devait faire mine d'apprécier Sophia. Après tout, Uther Pendragon était un homme puissant et je me doutais qu'il accepterait d'avoir un fils gay.

Je savais que je devais amener Arthur à me reparler afin que l'opération puisse fonctionner donc, je décidai de ravaler ma rancœur et de recommencer notre correspondance intra-fenêtre. Dés que je fus arrivé dans ma chambre, je restai près de ma vitre, attendant que sa lumière s'allume. Il me fallut me montrer patient mais Arthur finit par rentrer. Je saisis mes jumelles et voulut attirer son attention lorsque je remarquai qu'il se tenait accoudé à sa fenêtre, pleurant à nouveau. Je voyais ses épaules tressauter sous la force de ses sanglots et cela me brisa le cœur. A travers mes jumelles, je vis l'une de ses mains écarter son volet droit, alors qu'il jetait un œil dans ma direction. Je ne savais pas ce qu'Arthur ressentait à mon égard en ce moment. Peut-être qu'il me haïssait, ou me considérait responsable de son état, ou alors peut-être espérait-il que je lui parle. Je ne savais pas.

Finalement, ses volets s'ouvrirent en grand et Arthur s'assit face à sa fenêtre, accompagné de ses jumelles, de son bloc note et de son fidèle marqueur.

Bon, apparemment, sauf s'il comptait me dire d'aller me faire foutre, il n'était plus en colère contre moi.

Je gribouillai rapidement avant qu'il ne change d'avis :

JE DÉTESTE TE VOIR TRISTE

Je le vis soupirer, puis il répondit :

JE DÉTESTE ÊTRE TRISTE

Et moi donc mon ami…

QU'EST-CE QUI NE VA PAS ?

Il réfléchit un peu avant de hausser les épaules.

RIEN NE VA

RIEN A VOIR AVEC MOI ?

Il lui fallut quelques secondes pour répondre. Il débuta par :

BIEN SUR QUE SI, MERLIN

Puis ajouta :

JE SUIS TELLEMENT DÉSOLE POUR DIMANCHE. STP, PARDONNE-MOI

L'avoir vu pleurer avait considérablement adoucit mes ardeurs, de plus, je n'avais aucune volonté lorsqu'il s'agissait d'Arthur.

JE VAIS PAS MENTIR EN DISANT QUE TU M'AS PAS BLESSE. BEAUCOUP. MAIS JE PEUX COMPRENDRE TON POINT DE VUE

Je le vis sourire alors qu'il répondait :

JE VAIS PRENDRE CA POUR UN OUI :P

Connard prétentieux…

CONNARD! JE PEUX PAS M'EN EMPECHER, J'AI UN FAIBLE POUR TOI

Il éclata de rire, j'étais plutôt content de moi.

OUHAIS, C'EST-CE QU'IL Y A DANS TON PANTALON QUI PARLE.

Oh bordel, il osait flirter avec moi ?

LAISSE MOI T'ASSURER QUE CE QU'IL Y A DANS MON PANTALON EST TOUT SAUF 'FAIBLE'.

Il rit de bon cœur avant que son visage ne redevienne grave et qu'il semble sur le point de pleurer à nouveau.

ON PEUT PAS DIRE DES TRUCS COMME CA

Hein ?

POURQUOI ?

PAS UNE BONNE IDEE, OK ?

Il avait sûrement raison, restons sage.

TU FAIS QUOI A NOEL ?

Je me demandais si Noël pouvait être considéré comme « joyeux » dans une famille où un sentiment de haine prédominait ?

PÈRE SERA AUX USA. JE SERAIS SEUL

Parfait ! J'avais envie de l'inviter, maman serait d'accord, mais si l'Opération Arthur ne fonctionnait pas, je doutais sincèrement qu'il veuille passer Noël avec moi.
Je décidai de lui demander quand même et si les choses devenaient trop compliquées, il n'aurait qu'à décommander.

TU VEUX VENIR CHEZ MOI POUR LES FÊTES ?

Son visage s'adoucit en réponse à l'invitation. Je pouvais voir qu'il était agacé à l'idée de devoir passer les vacances seul, et ce n'était sûrement pas la première fois.

JE VAIS Y PENSER.

Il était déjà neuf heures et j'allais le plus souvent au lit à dix heures. J'aimais dormir. Il était l'heure de lui dire bonne nuit.

FAUT QUE J'Y AILLE. SALUT

Il sembla étrangement triste. J'éprouvai la folle envie de me précipiter chez lui pour lui faire un câlin, mais au souvenir des événements torrides du weekend, je supposai que tout contact physique entre nous seraient proscrits pendant un bon moment.

A dix heures, j'avais passé un temps indécent sous ma douche, finit mes devoirs et lavé mes dents. Je demeurai allongé sur mon lit, une bouillotte à mes pieds, en attente d'un sommeil qui se faisait désirer. Après un long moment où je me tournai et retournai entre mes draps, la pensée d'Arthur ne me quittant pas, je finis par m'endormir.

Mardi et mercredi passèrent en un clin d'œil et soudain, nous étions jeudi. Le jour précédent le bal de promo, le jour précédent l'Opération Arthur. Comme prévu, Gwen et moi nous retrouvâmes pour peaufiner les détails et décidâmes de nous octroyer des noms de code. J'étais Sorcier, elle était Reine et Arthur reçu le nom de Prince. Je trouvais que cela lui allait terriblement bien.

Cette nuit, je parlai avec Arthur du bal de promo. Il m'avoua qu'il aurait mille fois préféré rester chez lui à jouer à la PS3 que d'y aller. Mais heureusement pour moi et l'Opération Arthur, la méchante sorcière de Camelot High l'avait forcé à s'y rendre.
Notre conversation resta simple et éludant le sujet de notre étrange relation. On parla de l'école, du football, de ce qu'on allait faire après le lycée.

Je pus à peine dormir. J'étais tellement nerveux que je n'arrêtai pas de me repasser les étapes de l'opération, essayant d'imaginer toutes les éventualités.


Vendredi
Jour du bal de promo
Jour de l'Opération Arthur

Je me levai, m'habillai et me rendis au lycée comme si s'était un jour normal. Je savais que je ne verrais sûrement pas Arthur, ni aucun autre terminal, car ils étaient tous trop occupés à se préparer pour la soirée (ex: Sophia) ou rester au lit pour pouvoir supporter ce calvaire (ex: Arthur).

La journée passa plutôt vite, je fixai l'horloge toutes les trente secondes et Gwen et moi partageâmes un sourire mystérieux à chaque fois que l'on se voyait. Nous prîmes également l'habitude de nous appeler par nos noms de code, comme des espions – c'était super. Durant les cours, les professeurs ne prirent même pas la peine d'essayer de nous faire travailler. Au lieu de cela, nous confectionnâmes des décorations de Noël en papier. J'étais heureux que cette journée soit si relax parce que je savais qu'une fois le soleil couché, mon cœur s'emballerait certainement comme un fou, me faisait friser la crise cardiaque durant toute la soirée.

Après l'école, je me dépêchai de rentrer chez moi, à la fois frétillant d'excitation et proche de l'apoplexie. Je tentai de me distraire en écoutant de la musique à fond et commençai à me préparer pour la nuit. Je trouvai mes habits fraîchement repassés et mes plus belles chaussures sur mon lit. Merci Maman…
Je savais que le bal commençait à six heures et demie, malgré tout, la plupart des gens y étaient attendus pour cinq heures. Donc, une demi-heure avant son départ « officiel », je me dirigeai vers ma fenêtre pour voir si Arthur était encore là. Ses volets étaient ouverts, je pus donc voir qu'il était entrain de se préparer. Il avait déjà enfilé son pantalon, mais était toujours torse nu alors qu'il semblait chercher quelque chose dans sa chambre. Je lui fis un signe de main pour qu'il me vît. Il s'approcha alors.

TU Y VAS CE SOIR ? me demanda-t-il.

Il n'arrivait apparemment pas à se mettre dans le crâne que j'étais plus jeune que lui on dirait.

JE SUIS EN 1ERE, N'OUBLIE PAS !

Comme je m'y attendais, il sourit face à sa propre bêtise.

DÉSOLE, J'OULBIE TOUT LE TEMPS

Il ajouta :

J'AURAIS AIME QUE TU SOIS LA

J'Y SERAIS L'AN PROCHAIN

Il eut un petit sourire.

JE DEVRAIS FINIR DE ME PRÉPARER. LA LIMO ARRIVE A 5H

OKAY AMUSE TOI BIEN !

Il me fit un petit clin d'œil puis me salua de la main avant de repousser ses volets. Je le vis son ombre se tenir face à sa fenêtre pendant quelques secondes encore, il me sembla qu'il était entrain d'écrire quelque chose. Mais je me faisais sûrement des idées.

Je retournai donc à mon bureau et me mis à écrire la lettre, première étape de l'Opération Arthur, avant de la plier. Je saisis mon bloc note, y inscrit un message en gros caractères et me dirigeai vers moi lit pour glisser les deux morceaux de papier dans la poche du smoking que mon père avait porté lors de son mariage.

A six heures, je sautai sous la douche et me préparai. J'avais prévu d'arriver au bal vers huit heures.

Je fus fin prêt à sept heures et demie, faisant les cents pas dans mon salon en attendant que mon taxi klaxonne. Les deux messages que j'avais dans mes poches semblaient peser une tonne, ma poitrine était en feu.

Quelques minutes plus tard, je me précipitai dehors et fonçai dans le taxi. Je tentai de reprendre une respiration décente, la fraîcheur de la nuit me permettant de retrouver mes esprits.
« Destination ? » demanda le chauffeur une fois que je fus installé.
« La mairie s'il vous plaît. »
Normalement, le bal de promo se déroulait dans le gymnase du lycée mais cette année, il était en rénovation. C'était une alternative plutôt avantageuse étant donné que la salle de la mairie était plus grande et plus luxueuse que notre bon vieux bâtiment sportif. De l'extérieur, on aurait dit un château miniature de plus, l'intérieur était aménagé d'une cuisine.

A huit heures moins cinq, je me retrouvai debout face à la porte de service des cuisines. Je tentai de me calmer, surtout lorsque je vis qu'ils n'avaient pas lambiné sur la sécurité. Gwen avait reçu mon texto et j'attendais qu'elle vienne m'ouvrir.
Qu'elle se dépêche, je gèle ici !
Enfin, la poignée s'actionna et Gwen sortit sa tête au dehors.
« Sorcier ? » appela-t-elle.
« Je suis là Reine », répondis-je en sortant de ma cachette, derrière un van.
« Viens, entre avant que mon père ne revienne ! »
Je me dépêchai de passer la porte et appréciai la chaleur qui imprégna tout mon corps. Gwen me donna un tablier, saisit ma main et me conduisit à travers la cuisine jusqu'à ce qu'on se retrouve près de l'entrée du bal.
« Tu peux enlever ça », dit-elle en montrant le tablier. « Tu es prêt ? »
Je déglutis et acquiesçai d'un signe de tête. « En fait, pas du tout mais bon, je peux plus reculer maintenant. »
Elle me sourit, compatissante. « Okay, on vient tout juste de commencer à servir à boire, le dîner ne devrait pas tarder donc je pense qu'on devrait agir dés maintenant. »
« Okay », dis-je d'une voix incertaine, sortant la lettre de ma poche pour la lui tendre. Elle s'en saisit et s'apprêtait à sortir quand je réalisai qu'elle avait oublié un détail.
« Reine ? »
« Oui ? »
« Tu as le masque ? »
« Oh oui, quelle idiote ! » se souvint-elle en rougissant. Elle me tendit alors un magnifique loup en soie noir et argent.
« Merci pour tout. » Soufflai-je avant de sourire. « Je suis bien content que Sophia ait insisté pour faire un bal masqué cette année ! »
Gwen me posa une main sur l'épaule. « Je ferais bien d'y aller avant qu'on ne remarque mon absence. Bonne chance Sorcier. Souviens-toi d'attendre une minute avant de me suivre le temps que je lui donne la lettre. Reste ici, personne ne devrait de déranger. On te prendra pour un étudiant qui veut prendre l'air. »
« Okay. Wouhaou, je n'arrive pas à croire que ce soit enfin le moment. »

Vraiment, j'avais le plus grand mal à réaliser. J'étais tellement paniqué que j'avais l'impression que mon cerveau s'était mis en stand by.

Je peux le faire, je peux le faire, Je Peux Le Faire !

De toute manière, qu'est ce qui pourrait arriver de pire ?
Il pourrait éventuellement me donner un coup de poing…

Plus de temps pour succomber à la panique, je devais me lancer. J'avançai donc dans le hall et m'arrêtai devant les portes vitrées. Je respirai trop vite et me sentais étrangement faible.
A travers la vitre, je pouvais voir Gwen passer de convives en convives, un plateau en main. Je cherchai Arthur des yeux puis entrai. Il se tenait au milieu de ses amis, engagé dans une conversation qui semblait grandement l'amuser.

Je me demandai soudain ce qui pourrait découler de cette soirée autre qu'un désastre total. Il allait certainement me haïr jusqu'à la fin de sa vie. Il était magnifique dans son smoking haute couture agrémenté d'une chemise en satin d'un bleu qui mettait les muscles de son torse en valeur. Comme les autres étudiants, il portait un masque. Le sien était en velours noir, bordé d'une frange du même bleu que sa chemise, certainement l'influence de Sophia.

Gwen se trouvait à quelques mètres de lui alors qu'elle valsait entre les groupes d'étudiants. Je devais combattre mon envie de fermer les yeux lorsqu'elle s'approcha d'Arthur.
« Excuse-moi ? » dit-elle à voix haute.
« Oui ? » Au début, il ne la reconnut pas.
« Le verre que tu as commandé ».
Il se souvint apparemment qu'elle était une de mes amis, car il prit le verre qu'il n'avait évidemment pas demandé sans lui poser de questions.
Il acquiesça et fronça les sourcils en sentant le message qu'elle lui glissa dans la main.
« Merci », souffla-t-il avant de boire une gorgée, mettant la lettre dans sa poche d'un geste discret.
Il s'excusa auprès de ses amis et se dirigea vers les tables où il s'assit. Il y déposa son verre pour récupérer le message dans sa veste. Lorsqu'il le déplia, je quittai le mur où j'étais adossé et m'avançai lentement dans sa direction. Je détaillais son visage alors qu'il lisait.

« Arthur,
Pour commencer, je voulais te souhaiter une bonne soirée, en espérant que tu t'amuses bien. J'ajoute également que je t'avais dis que je ne serais pas là ce soir, mais j'ai menti. Laisse moi donc t'expliquer pourquoi.
C'est très difficile à dire, même par écrit, car je ne sais pas comment trouver les mots justes pour t'avouer la vérité. Je suppose que je vais tout simplement me jeter à l'eau. Je sais que ça peut paraître un peu maladroit, pardonne moi, mais toute cette histoire me rend très nerveux.
Je veux que tu sache à quel point tu es génial, dans tous les domaines. Tu es beau à tomber par terre, doué en tout et même si tu peux être un sacré crétin arrogant, tu es malgré tout une personne unique. Je sais que notre « relation » a été plutôt étrange et confuse pour toi (pour moi aussi, rassure toi) mais je veux que tu saches que je comprends les raisons qui t'ont poussé à agir ainsi à mon égard. Malgré cela, je crois qu'il est temps que tu prennes une décision. Tu es un homme à présent, tu n'as à rendre de compte à personne, surtout pas à ton père qui ne mérite pas tant d'attention.
Je te supplie de penser à ton futur et que tu commences par ne plus avoir peur de lui, que tu acceptes qui tu es vraiment. Cesses de te cacher et écoute ton cœur pour une fois, faisant fi de ce que pensent les autres.
Si tu décides de suivre ces conseils, sache que je serais toujours là pour toi, quoi qu'il arrive. Si ce n'est pas le cas, cela sonnera sûrement le glas de notre amitié et je changerai certainement d'école parce que je ne suis pas particulièrement fan des humiliations publiques.
Tu sais que tu me plais, que j'ai envie d'être avec toi et que je trouve que tu es le mec le plus sexy sur cette fichue planète, mais il y a une chose que je ne t'ai jamais dite…
(LEVE LES YEUX!) »

Je vis sa tête se redresser, ses yeux rencontrant les miens pendant un instant à travers nos masques respectifs avant qu'il me voit le message que je tenais entre mes miens.

JE T'AIME.

Ses yeux s'écarquillèrent et il jeta un regard aux alentours. Trois ou quatre personnes me regardaient, étant donné que j'étais resté planté là depuis quelques secondes déjà, tenant ma pancarte, mais la plupart des étudiants ne m'avaient pas encore remarqué, trop occupés à boire et s'amuser.
Sa respiration s'accéléra alors qu'il se leva de la table. Derrière lui, une fille bruyante venait apparemment de comprendre ce qui se passait, car elle cria un « OH MON DIEU », assez strident pour que toute la salle l'entende. Son hurlement fut suivit d'un silence de plomb alors que j'attendais la réaction d'Arthur, retenant mon souffle.

A présent, tout le monde nous regardait et je vis qu'Arthur commençait à paniquer. Qu'allait-il faire ? Allait-il me mettre un coup de poing, me traiter de pédé pour ensuite en rire avec ses amis ? Ou agirait-il enfin en homme, cessant de jouer à ce petit jeu ?
Personne ne pouvait détourner les yeux de notre petit règlement de compte à OK Choral. Arthur se tenait droit, ses yeux passant inlassablement de ma pancarte à mon regard suppliant.
Soudain, Sophia écarta la foule et rejoignit Arthur.
« C'est quoi ce bordel ? » cria-t-elle.
Aucun de nous ne lui répondit et il semblait qu'Arthur était entrain de délibérer sérieusement, ce que je n'aurais pas osé interrompre.
Sophia s'approcha de lui et allait poser sa main sur son épaule, mais il la repoussa et lui jeta un regard glacial.
« Ne me touche pas ! »

Aïe! Dure!

Un sourire rayonnant vint ensuite illuminer son visage et je fus certain que la totalité des gens, moi compris, crurent qu'il avait perdu la boule.
« Sophia, chérie, je dois t'avouer quelque chose. »
Elle paraissait nerveuse, j'eux presque envie d'éclater de rire.
« Je te déteste, tu n'es qu'une salope et la seule raison qui me pousse à rester avec toi, c'est parce que tu t'entends bien avec mon père. »
Elle fut totalement prise au dépourvu et fit une grimace, certainement sur le point de pleurer.
Arthur récupéra alors quelque chose dans sa poche intérieure et je découvris qu'il s'agissait d'un morceau de papier. Il reporta son attention sur moi et sourit alors qu'il le dépliait.

JE T'AIME.

NOM . DE . DIEU

Il laissa tomber le message sur la table derrière lui et accourut vers moi pour me prendre dans ses bras. Je sentis soudain toute la tension quitter mon corps et mes peurs disparaître en un clin d'œil.
Des sifflements retentirent dans la foule alors qu'Arthur se penchait sur moi pour poser ses lèvres toujours arquée d'un sourire sur les miennes. Il m'embrassa passionnément.
Une fois qu'il daigna me relâcher, mes genoux tremblotaient et après m'avoir fait un baisemain qui me fit rougir férocement, il grimpa sur la table la plus proche et s'éclaircit la gorge.

« Mesdames et Messieurs, votre attention s'il vous plaît. » Il fit une pause et attendit que les murmures de surprises s'évaporent.

« Mon nom est Arthur Pendragon. Je suis le représentant des élèves et le capitaine de l'équipe de foot. Comme ma position le prévoit, ce soir, j'étais supposé vous faire un discours d'encouragement à propos de la persévérance. Malheureusement, » il toussa « des évènements récents me forcent à en changer le contenu. Je voudrais vous annoncer que je suis gay, ce que vous avez certainement deviné à présent. Je voudrais aussi vous dire que si vous avez un problème avec ça, souvenez-vous que je peux toujours vous botter le cul et vous faire manger le béton du trottoir. »
A cet état de fait, les amis footballer d'Arthur poussèrent des cris de support et sifflèrent joyeusement. Au moins, ils ne le laissaient pas tomber.

Arthur leur sourit et ajouta : « Maintenant, je suppose que je devrais vous faire un vrai discours. Voilà tout ce que j'ai à vous dire – Ne soyez pas effrayé d'être vous-même, soyez gentils avec vos mères et FUCK MERCIA COLLEGE ! »

A l'entente des acclamations de la foule, je constatai qu'Arthur avait très rapidement regagné l'admiration de ses camarades.

« Du calme ! » cria-t-il, essayant de récupérer leur attention. « Je voudrais à présent remercier les profs pour nous avoir aidé à organiser cette soirée, Dieu parce que c'est un sacré miracle qu'on se retrouve enfin en final, et enfin, merci à Merlin Emrys pour être le meilleur, le plus patient des amis qu'on puisse imaginer. »

Je rougis outrageusement lorsqu'il mentionna mon nom et soudain, je fus heureux que quasiment personne ne sache qui j'étais.

« Okay, je pense que c'est tout. Je vous souhaite une bonne soirée, sans moi, parce que soudain, j'ai quelque chose de bien plus important à faire. » Finit-il avant de sauter de la table, attraper ma main et courir hors de la salle.
« Arthur, arrête. Qu'est ce que tu fais ? »
« Je sèche mon bal de promo, Merlin. »
« Pourquoi ? »
« Parce que j'ai été le plus stupide des connards depuis le premier jour où je t'ai parlé. »
« C'est-à-dire ? »
« Je t'aime Merlin. Je t'AIME avec un grand 'A'. Je suis tombé fou amoureux de toi depuis la première fois que tu as tendu un message à la fenêtre. Je suis désolé d'avoir été un crétin aussi royal et je veux me faire pardonner. S'il te plait, laisse-moi t'offrir un vrai rendez-vous. »
« Non », répondis-je.
Son expression valait de l'or.
« Je t'ai tendu un piège, devant toute l'école en plus, le moins que je puisse faire pour toi c'est de t'inviter à dîner. »
Il éclata de rire et je lui souris. Soudain, je réalisai que je pouvais l'embrasser quand je voulais et c'est exactement ce que je fis.

Pendant cinq minutes, je me retrouvai acculé contre le mur extérieur de la mairie, mes lèvres écrasées contre les siennes. Nous nous séparâmes uniquement lorsque nous frisâmes l'étouffement.
« Viens, on ferait mieux de rentrer avant que je ne t'arrache tous tes vêtements et qu'on se fasse arrêter pour atteinte à la pudeur. » souffla-t-il, haletant à mon oreille.

Nous courûmes donc héler un taxi. Sans se concerter, nous décidâmes d'un commun accord d'oublier le dîner pour l'instant et demandâmes au chauffeur de nous reconduire chez moi. Durant tout le trajet, nous ne pûmes nous empêcher de batifoler, nous embrassant comme les ados que nous étions sur la banquette arrière. Je me sentis navré pour le pauvre propriétaire du taxi, cela devait être plutôt embarrassant pour lui de voir deux garçons se bécoter furieusement à l'arrière de sa voiture.

Arrivés à destination, nous payâmes et sautâmes hors du taxi en toute hâte.
« Attend, est-ce que ta mère est chez toi ? » me demanda Arthur d'une voix inquiète.
« Non, elle travaille ce soir. »
« Merci mon Dieu, parce que je n'ai pas prévu de dormir de sitôt », dit-il avec un clin d'œil agrémenté d'un sourire gourmand.

J'ouvris la porte et nous nous précipitâmes dans ma chambre. Je n'allumai que ma lampe de chevet, souhaitant donner à la soirée le caractère le plus intime possible.
Arthur commença à se déshabiller, mais je le stoppai.
« Pourquoi ? » demanda-t-il, confus.
« Je ne veux rien précipiter », annonçai-je alors que je déboutonnai sa chemise le plus lentement possible. Puis, je desserrai quelque peu sa cravate. Bientôt, les deux morceaux de tissus rejoignirent sa veste sur le sol.
« Je suis nerveux », admis-je.
« Et moi donc… » Répondit Arthur d'une voix rauque de désir. « Mais on n'est pas obligé de faire quoi que ce soit ce soir si tu ne te sens pas prêt Merlin. Tu as le contrôle. »
J'eus un petit sourire et me mordit la lèvre.
« Je ne suis pas certain de vouloir contrôler quoi que ce soit. »
Les yeux d'Arthur s'assombrirent et il laissa échapper un gémissement.
« Si tu savais tout ce que je rêve de te faire… »
« J'ai également quelques idées, seulement… on est tout les deux vierges, ne devrait-on pas allumer des bougies ou quelques chose du genre ? »

Arthur laissa échapper un éclat de rire et vint me saisir par les hanches pour me soulever du sol. J'entourai son buste de mes jambes, nos lèvres se dévorant à nouveau.
Et alors que je me fis la remarque que j'étais toujours habillé, il sembla lui-même s'en souvenir et me reposa doucement sur mes pieds.
« Ne devrais-tu pas être nu ? » me souffla-t-il.
J'étais plus que ravi de lui obéir. J'étais tellement excité que mon smoking trop grand en devenait presque serré. De plus, je ne voulais pas le ruiner.
Je me dévêtis rapidement, Arthur dévorant la moindre parcelle de ma peau à mesure que je la révélait. Bientôt, je me retrouvai en boxer, refusant d'aller plus loin avant qu'il ne soit dans le même état.
« A toi », suggérai-je.
Il obéit et je restais bouche bée devant la perfection de son corps, avant qu'il ne se dirige vers mon bureau et ne s'assoit sur ma chaise.
« Tu fais quoi ? » demandai-je, étonné.
« Oh, rien, je pense juste que tu me dois une revanche… »
Connard.
« Tu n'es pas sérieux. C'est maintenant qu'on est enfin ensemble que tu veux que je me masturbe ? Comme si je n'avais pas passé mon temps à le faire durant ces derniers mois ! »
« Je suis très sérieux et ce n'est pas ma faute si tu es un petit pervers et que tu m'as filmé en pleine action. Ce n'est que justice que de me retourner la faveur. »
Je n'arrivais pas à y croire. Je n'allais certainement pas refuser quoi que ce soit de sexuelle dans l'état où j'étais, surtout avec Arthur à mes côtés, mais quand même…
« Je ne sais pas, c'est plutôt bizarre de faire ça sachant que tu me regardes… » Avouai-je en me mordant la lèvre inférieure.
« Je sais bien, imagine si en plus je te filmais en même temps. » Répondit-il en faisant une petite moue moqueuse.
Je soupirai, acceptant ma défaite. Je n'avais pas le choix de toute manière.
Je fermai donc les yeux et fis lentement glisser mon boxer au bas de mes jambes. J'entendis la respiration d'Arthur se couper pour devenir haletante alors que je l'envoyais dans sa direction. Je soulevai alors mes paupières et allai m'allonger sur mon lit, mes jambes écartées pour qu'il ne rate rien du spectacle. Doucement, je commençai à me caresser, afin de lui en faire profiter le plus longtemps possible.

A peine quelques minutes et ma hampe était tellement tendue que c'en était douloureux, je passai donc à la vitesse supérieure. De haut en bas, taquinant le frein… J'haletai, ma respiration se transformant en une suite de petits gémissements. Mes yeux ne quittèrent pas Arthur et je vis qu'il se touchait à travers son boxer. Pourquoi n'abandonnait-il pas ce satané bureau pour me rejoindre sur le lit ?

Je me rapprochais de plus en plus du gouffre alors que j'ouvris le tiroir de ma table de chevet pour agripper un tube de lubrifiant. Stoppant toute action uniquement le temps d'en verser une petite quantité dans ma main, je jouis presque au contact du liquide frais sur mon membre brûlant. Mes doigts gauches reprenant là où ils en étaient quelques secondes plus tôt, ma main gauche s'aventura plus au sud. Je ne l'avais jamais fait auparavant et j'appréhendai un peu mais je savais l'effet que ce geste avait eu sur moi lorsque j'avais observé Arthur. Il était temps que j'élargisse mon expérience sexuelle, surtout maintenant que lui et moi allions devenir plus… intimes.

Mes doigts se pressèrent à l'entrée de mon intimité inviolée et j'en insérai un.

C'était… différent…

Les yeux d'Arthur étaient littéralement glués à ma main gauche, la fixant avec une jalousie évidente, sa respiration en devenant laborieuse de désir.

« Viens là », m'ordonna-t-il.

J'obéis immédiatement, quittant mon lit pour m'installer à califourchon tout contre lui, ma main toujours posée sur mon sexe. C'était devenu un peu plus compliqué de bouger dans cette position mais j'y parviens et bientôt, j'ondulai des hanches, ma tête rejetée en arrière de plaisir alors qu'Arthur se frottait contre moi, ses lèvres dévorant mon cou offert.

Mon rythme devint erratique alors que je m'apprêtais à rendre les armes. Je fermai les yeux, sentant mon orgasme approcher et après seulement deux petites poussées, je m'écroulai contre Arthur, mordant son épaule pour m'empêcher d'hurler une obscénité, me rependant sur son torse.
Je me sentis soudain plus embarrassé que jamais. Je m'apprêtai à descendre d'Arthur, n'osant pas croiser son regard, mais il m'attrapa soudain par les cheveux et m'attira dans un baiser ardent.

« C'était la chose la plus sexy que j'ai vu de ma vie, tu ne peux pas savoir », me murmura-t-il.
Et soudain, il changea totalement d'attitude, il se raidit et me repoussa pour qu'il puisse se mettre debout. Je tombai à genoux. Alors que je tentai de me relever il me força à rester sur le sol.
« Ne bouge pas. » Ordonna-t-il, le son de sa voix faisant descendre une vague de frissons le long de mon dos.
Arthur devenait exigeant, dominant et bordel, c'était sexy. Il ôta alors son boxer et s'approcha de moi, son membre érigé se retrouvant à quelques centimètres de ma bouche.
« Vas-y » Rugit-il presque.

Je fixai alors l'organe palpitant qui se trouvait en face de moi. Il était grand, long et ne manquait pas d'une certaine finesse. Comment étais-je supposé faire entrer un truc aussi énorme dans ma bouche sans m'étouffer au passage ?
Néanmoins, Arthur devenait impatient, alors j'humectai mes lèvres et me penchai en avant. Je le fis pénétrer dans ma bouche, taquinant au passage le sommet de son sexe, jusqu'à ce qu'il atteigne le fonde ma gorge. Je me retirai ensuite, dessinant des arabesques avec ma langue avant de m'emparer à nouveau de lui avec gourmandise. Arthur laissa échapper un gémissement déchirant, ce qui me fit comprendre que je m'y prenais plutôt bien.

Je fis quelques autres petites expériences, m'amusant avec son frein, ses bourses pleines et la petite veine qui palpitait le long de sa hampe, avant qu'Arthur ne perde totalement la tête. Il passa alors une main dans mes cheveux et commença à mouvoir ses hanches, allant et venant à l'intérieur de ma bouche à une vitesse bouleversante.

Je faillis m'étouffer une ou deux fois, mais il semblait éprouver tant de plaisir que je finis par décrisper le fond de ma gorge pour l'inviter à aller plus avant. Arthur devenait de plus en plus impitoyable à mesure que son orgasme approchait et bientôt, je sentis un mélange de salive et d'une substance au goût opiacé caresser mes lèvres gonflées. Enfin, il se libéra dans un hurlement guttural, sa semence salée se répandant dans ma bouche. Ce n'était pas vraiment déplaisant, juste étrange.

Une fois qu'il fut revenu de son délire orgasmique, il tomba sur mon lit, m'entraînant à sa suite.
« Wouahou », fut tout ce qu'il fut capable de dire.
Il m'ôtait les mots de la bouche…
« Totalement »
Il commençait à s'endormir, alors il m'attira contre lui, m'entourant de ses bras. Il se pencha à mon oreille pour susurrer, « Je t'aime Merlin », avant de poser un petit baiser sur ma tempe humide.
« Je t'aime », répondis-je avant de me tourner pour lui faire face. Passant mon bras par-dessus son corps endormis, je saisis un paquet de mouchoir afin de nous nettoyer quelque peu.
Puis, je remontai ma couette sur nous et éteignis ma lampe de chevet, pour reposer entre les bras musclés d'Arthur. Avant de m'endormir, je le dévisageai. Un sourire bienheureux reposait sur ses lèvres désirables et il me parut plus paisible que jamais. J'étais euphorique que nous soyons enfin ensemble et que notre jeu de chat et la souris ait enfin prit fin.

Ce n'est pas trop tôt Arthur Pendragon, parce que nous sommes fait l'un pour l'autre.

FIN


Votre ultime avis ? ^^

Merci à tous pour vos encouragements, je vous adore! 3

A bientôt j'espère!