Naruto,
Non, je n'écrirais pas «Cher Naruto », car tu ne l'es plus depuis longtemps. Aussi, si tu lis cette lettre, c'est que j'ai bien réussi à me démarquer parmi les « A » et les « A mon Idole Naruto-kun » de tes stupides fans. Oui, tes stupides fans. Parce qu'il faudrait être stupide pour apprécier la musique que tu fais aujourd'hui n'est-ce pas ? Cette musique plate, commerciale, superficielle et sans âme. Cette pop mélangée à du une espèce de rap n'est pas de la musique. Pas comme ça. Tu remarqueras donc que je ne t'ai pas encore pardonné, mais sache que j'ai, selon moi, une bonne raison de te recontacter. Je sais ce que tu dois penser. Tu dois encore penser que l'on t'en veut d'avoir décroché un contrat en solo et que l'on doit être jaloux comme à l'époque. Sache qu'à l'époque, on était plus surpris et triste que tu partes qu'autres chose, et on aurait put te pardonner.
D'ailleurs, on t'aurait pardonné.
On t'aurait pardonné si tu n'avais pas changé à ce point. A chaque fois qu'on voulait te parler, tu nous raccrocher au nez, jusqu'à changer de numéro de téléphone. Tu as supprimé ton adresse e-mail aussi. Et j'ai appris que lorsque Sakura est venue te voir, tu l'as royalement ignoré. Tu es vraiment devenu horrible Naruto, mais je pense qu'elle te l'a déjà dit. Bref, toutes ses conditions m'ont amené à t'écrire cette lettre.
Récemment, j'ai pris une décision. Une décision que tu vas trouver incongru, ridicule, et totalement irréalisable. Quelle part, je pense qu'une part de vrai se cache derrière ces mots, mais j'ai décidé d'y croire. Comme nos années de jeunesse. Tu te souviens ? « Tant qu'on y croit, rien n'est impossible ». Kiba nous le disait souvent avec sn sourire plein de dents et ses yeux confiants. D'ailleurs, la décision que j'ai prise le concerne aussi, elle nous concerne tous. D'ailleurs en parlant de nos amis –s'il t'arrive encore de parler de nous ainsi- tu devrais lire les faire part que nous t'avons envoyé, tu serais surpris. Bref, tu dois sûrement te demander quelle est cette décision, et pourquoi je te prends de ton précieux temps avec cette lettre, Monsieur la star. Je vais aller droit au but :
Je veux reformer les Tsubasa no Chou.
Oui, je sais : tu dois avoir explosé de rire maintenant. Mais je te prierais de bien vouloir lire cette lettre jusqu'à la fin s'il te plait. Ne la froisse pas, et ne la jette pas en murmurant un « ridule » méprisant. Je t'en pris. Je vais te raconter comment j'en suis arrivé à réaliser mon désir de nous retrouver.
Contrairement à toi, nous sommes tous restés un peu en contact. Par mail notamment. Remarque, chacun étant pris par sa nouvelle vie, nous n'avons que rarement le temps de nous parler. Mais il y a de ça un mois –oui, j'ai mis un mois pour me décider, tellement ça me tourmentait- j'ai revu un très bon ami à moi, un très bon ami à nous tous. Un danseur excellent, voir même plus, le leader de Taka et un des deux leaders de notre groupe Tsubasa no Chou, quelqu'un qui, avant, t' était très chère.
Oui, tu as compris, j'ai revu Sasuke.
Voulant avoir des nouvelles l'un de l'autre, on s'est donné rendez-vous. Il est passé me voir pendant une des heures où je ne donnais pas cours –oui je suis professeur de musique à la Konoha's Academy, ça te surprends ?- et nous avons discuté. Il n'a pas changé. Et tant mieux. Il est toujours aussi gentil, drôle et attentif. Si, il a peut-être changé : il semble être encore plus mature, encore plus compréhensif, encore plus beau de l'intérieur. Et de l'extérieur aussi d'ailleurs. Il travaille dans une grande entreprise maintenant. Je trouve que ça ne lui va pas. Je sais qu'il a gardé contact avec Karin et Suigetsu, et quand je l'ai vu discuté avec certains de mes élèves, j'ai compris que j'avais juste : Sasuke est fait pour danser. Il y a des gens qui peuvent apprendre à apprécier la danse et d'autres qui sont né pour elle. J'ai vu la nostalgie dans ses yeux quand il est revenu à l'école depuis plusieurs années et j'ai vu le regret qui y brillait quand il s'est arrêté au milieu de la cour pour regarder des amis qui faisait une petite Battle entre eux. Son sourire quand il répondait aux questions des élèves curieux était tellement doux et triste en même temps. Inconsciemment, mon cœur s'est serré. Parce que ça me manquait aussi. Je me suis demandé si ça ne manquait pas aux autres aussi, si ça ne te manquait pas. Sasuke a encore une fois rempli son rôle, hein ? Il était celui qui nous faisait ouvrir les yeux, tu étais celui qui trouvait la solution, et à vous deux vous l'appliquait, nous faisant avancer tous ensemble.
Mais revenant à Sasuke, je m'égare. Son esprit se souvenait parfaitement, mais son corps aussi.
Peut-être n'aurais-je pas du faire ce que j'ai fait, mais je l'ai fait quand même. Je l'ai laissé dans une des salles de danse, une musique résonnant encore à volume faible, et je suis partie, prétextant avoir un collègue à vois un instant. En vérité, je suis restée, dans l'entrebâillement de la porte, je l'ai observé. Je voulais savoir ! Bien sûr, il a craqué. Et je l'ai vu. J'ai vu le papillon délicat et hypnotisant, j'ai vu le faucon précis et imposant, j'ai vu l'oiseau fluide et léger.
Je l'ai vu dansé.
Et pour la première fois depuis longtemps, je me suis envolée avec lui. Quand il s'est arrêté, j'avais mal, et lui aussi, à voir le regard qu'il avait .C'est pour ça que je pense que je n'aurais jamais du faire ça. Parce qu'il aime tellement la danse que d'en être si loin lui manque horriblement.
Ouvrons les yeux, ça doit manquer à chacun d'entre nous, la musique, la danse. Et je ne te parle pas de la musique que fait aujourd'hui, non, je te parle de la vrai musique, celle de notre jeunesse. Où sont passés nos rêves d'adolescents, notre ténacité, notre persévérance, notre envie qui nous tiraillé le ventre jusqu'à que nous montions sur scène et assouvissait notre passion ? Elle est toujours là, mais nous l'ignorions. Et il est temps que ça cesse.
Je veux récupérer chacun d'entre vous, et le mari d'Ino est agent dans une production, il pourra surement nous aider si on arrive à le convaincre. Je te donne rendez-vous le dix-neuf, dans une semaine, à la Konoha's Academy, vers les quatorze heures. Si tu viens, je te donnerais chaque détail de ce que j'ai l'intention de faire, dans le cas contraire, je te laisserais tranquille.
Tu dois te demander pourquoi toi. Pourquoi je vais te chercher en premier, et pas Sasuke. Je vais te répondre : parce que quelque part, j'ai honte. Honte de ne pas avoir persévérer, quand je vois que Sasuke a sûrement continuer à danser, ne serait-ce que pour se maintenir en forme et que nous, on a rien fait. Et la principale raison et celle qui vous a poussé à rompre. Rassure-toi, je ne lui ai pas demandé, ça ne concerne que vous. Mais je sais que vous êtes restés ensemble même après ton contrat en solo, et que vous vous êtes séparés pas loin des un an après. Je pense que malgré tout, pour que ça marche, il faut que vous régliez ça.
Tout ce que je te raconte et peut-être confus et n'as sûrement pas réussit à te convaincre. Alors laisse-moi te dire une dernière chose. Si tu n'as toujours pas l'intention de venir, ferme les yeux et imagine toi ne serait-ce que trente secondes, sur une scène, chantant, avec les Uta no Shinkan, autour et les Taka dansant devant nous. Si ce n'est pas suffisant, imagine Sasuke en train de danser.
Imagine-le bien. Et ressens.
Je t'embrasse,
Temari.
PS : Comme je l'ai dit plutôt, si ma lettre est confuse et non claire, je m'excuse. Je voulais faire quelque chose de bien, mais les émotions m'ont prise au piège et les mots se sont mélangés. J'espère que tu comprends quand même.
PS 2 : J'espère que le « Blondinet » sur l'enveloppe ne t'as pas trop choqué.
Naruto Uzumaki reposa la lettre sur sa table de chevet. Cela devait faire une semaine qui la relisait chaque jour. Il resta le regard dans le vide un moment, puis repris la lettre. Il ne la lut pas, mais s'arrêta sur quelques mots. Chaque fois le même mot.
Sasuke.
Son cœur rata un battement. Une fois. Deux fois. Sa gorge se serra, son estomac se noua, ses yeux lui piquèrent un peu.
Il regarda l'heure sur son réveil. 13h27.
Il laissa la lettre tomber au sol, pris sa veste en cuir, un chapeau et des lunettes de soleil et sortit.