Disclaimer : Hidekaz Himaruya

Personnages: Angleterre/Arthur; Allemagne/Ludwig

Rating/avertissement: se passe pendant la seconde guerre mondiale, donc présence de Nazi!Germany; torture (bien que soft comparé à certains cas...), langage grossier. Donc largement T.

Notes: sans doute quelques incohérences historiques, je m'en excuse d'avance.

Maintenant...vous vous rappelez des épisodes où Arthur se fait capturer en Italie à plusieurs reprises? Personne ne s'est jamais demandé comment ça se serait passé en "vrai"? Avec tout le côté sombre de l'histoire qui s'ensuit ?


Can't espace from Italy

janvier 1943, Naples

Le bruit des bottes claqua dans les couloirs du quartier général de la Gestapo. Un Allemand grand, blond, musclé, aux yeux, l'incarnation du rêve aryen, avançait d'un pas ferme dans les couloirs, le regard fixé droit devant lui, les lèvres serrées.
Il était plus qu'un simple officier de la Wehrmacht, il était l'incarnation même de ce pays qui dominait la moitié de l'Europe: il était Ludwig Beilschmidt, il était Allemagne.
Mais en cet instant, ce n'était pas le plaisir du pouvoir qu'il ressentait; c'était au contraire un sentiment d'imperfection, d'inachevé. Sans doute parce qu'il savait qu'en ce moment même, il existait encore des gens qui causaient du désordre dans ses plans.
Et Ludwig Beilschmidt avait horreur du désordre.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua l'officier qui s'avançait vers lui qu'au moment où celui-ci stoppa dans le but visible de lui parler

"Oberstgruppenführer Beilschmidt", salua le subordonné avec un salut hitlérien impeccable; son attitude ne masqua cependant pas les bleus qu'il portait au visage ainsi que les accrocs sur son uniforme, comme s'il sortait d'une bagarre de bar.
A cette vue, le maniaque de l'ordre et de la propreté qu'était Ludwig Beilschmidt fronça les sourcils, serrant un peu plus la machoire en dévisageant l'autre officier pendant plusieurs secondes, mettant celui-ci mal à l'aise

"Que s'est-il passé ?", finit-il par demander sèchement.

"De bonnes nouvelles pour vous, Oberstgruppenführer", répondit avec empressement l'officer, "nous avons fini par leretrouver!"

Ludwig mit une seconde à comprendre avant que son visage ne s'éclaire d'une joie malsaine:

"En êtes-vous sûr?
-Absolument! Il cherchait à s'embarquer clandestinement pour quitter l'Italie quand nous l'avons retrouvé, et cette fois il ne nous a pas échappé!
-Gut! Wo ist er?
-Dans votre bureau, Oberstgruppenführer, menotté et sous bonne garde."

Un sourire froid se dessina sur les lèvres du blond alors qu'il se dirigeait vers son bureau sitôt la fin des paroles de son subordonné; l'autre officier le suivant, Ludwig en profita pour lui demander sans s'arrêter:

"Dois-je y voir un rapport avec votre tenue débraillée?
-Toutes mes excuses, Herr Beilschmidt, c'est qu'il ne s'est pas laissé faire, voyez-vous, et comme nous avions l'ordre de le prendre vivant, c'était moins facile...
-Combien a-t-il fallu d'hommes pour l'arrêter?
-...une escouade."

L'officier s'attendait à un reproche de son supérieur, mais Allemagne se contenta de sourire alors qu'ils arrivaient devant la porte de son bureau, où deux soldats montaient la garde; l'un avait un magnifique oeil au beurre noir, l'autre saignait de la bouche, et les deux portaient des uniformes plus ou moins déchirés.
En ouvrant la porte, Ludwig secoua la tête d'un air indulgent:

"Comme on pouvait s'y attendre de toi...Großbritannien", soupira-t-il avant de relever les yeux sur celui qu'il poursuivait depuis des mois:

Assis de force sur une chaise par deux soldats qui le maitenaient par les épaules, les mains menottées dans le dos, du sang coulant sur le visage, Arthur Kirkland, incarnation du Royaume-Uni, regardait son ennemi d'un air fier et hargneux.
Ludwig laissa traîner son regard sur l'Anglais prisonnier, puis sur les soldats en piteux état qui le retenaient et la pièce où des objets renversés et brisés traînaient:

"Ce n'est pas très poli d'abîmer le mobilier chez un hôte, Herr Kirkland.
-Fallait pas m'empêcher de repartir, Jerry bastard.", cracha le royaume, n'ayant visiblement perdu ni son arrogance ni son langage coloré dans sa situation.
Son insolence lui coûta une violente gifle de la part de la Nation germanique.

"C'est la troisième fois que tu pars sans dire au revoir après avoir été...invité chez moi. C'est très impoli, Kirkland. Je pense que tu as besoin ...d'apprendre les manières.", dit tranquillement Allemagne en posant sa casquette d'officier, "après cela, tu nous raconteras les dernières informations de ton côté de la Manche...et celles de l'autre côté de l'Atlantique.
-Dans tes rêves!
-Je ne saurais mieux dire, England: dans mes rêves, l'Angleterre cesse enfin cette lutte stérile, et je peux enfin en finir avec cette résistance futile qui me retarde dans mes projets de mon Führer. Et crois-moi, Kirkland", dit-il en venant se placer face à Angleterre, "je suis prêt à toutpour réaliser ses ambitions, après tout ce qu'il a fait pour moi."

Le royaume insulaire se contenta de lui jeter un regard méprisant:

"Tu crois que tu me fais peur peut-être? Je régnais sur la moitié du monde avec mes corsaires quand tu n'étais qu'un marmot accroché à son grand frère. Peu importe tes efforts, tu n'arriveras pas à me tuer, encore moins me briser, tant qu'il y aura au moins un humain pour s'opposer à tes conneries, je survivrai."

Un sourire de pirate tordit ses lèvres:

"Et crois-moi, je survivrai assez longtemps pour te foutre mon pied au..."

Un violent coup de poing au ventre lui coupa le souffle, l'interrompant; comme s'ils obéissaient à un signal invisible, les deux soldats l'obligèrent à se lever et le maintinrent debout, attendant les ordres:

"C'est ta dernière chance, Kirkland." menaça Ludwig d'une voix glaciale, "je sais que tu n'étais pas seul en Italie. Où s'est caché Jones? Qui était avec vous? Bonnefoy? Matthews? Combien d'Alliés sont cachés dans la région? Que prévoyez-vous"

A chaque question, Ludwig donnait un violent coup de poing dans le visage d'Arthur, et celui-ci savait parfaitement pourquoi; en l'étourdissant sans l'assommer, Ludwig espérait lui faire commettre une erreur qu'il pourrait exploiter, et poursuivre l'interrogatoire de façon plus douloureuse.
Mais s'il croyait que l'Empire Britannique trahirait ses alliés comme ça, il se trompait lourdement, pensa Arthur en serrant les dents malgré la douleur; jamais il ne plierait face à un nazi, il se le jurait.

Devant son silence, Ludwig fit signe aux deux soldats qui jettèrent alors Arthur sur le sol, entreprenant de le bourrer de coups de pieds; chacuns de leurs coups était parfaitement précis pour faire le plus mal possible, et le royaume laissa échapper malgré lui un cri de douleur lorsque qu'une botte lui brisa une côte, avant qu'un soldat ne lui aggripe les cheveux pour lui cogner brutalement la tête contre le sol, l'assommant à moitié.

Aussi brusquement que la bastonnade avait commencé, elle s'arrêta et Ludwig aggripa Arthur par le col, le soulevant à hauteur de son visage:

"Où. Est. Jones? Réponds!", aboya-t-il en secouant l'Anglais.
En dépit de la douleur, Arthur avait encore assez de conscience pour se rappeler un détail primordial: le bureau où ils se trouvaient avait une fenêtre. quand on l'avait amené dans cette pièce, il avait prié pour que Ludwig ne se rende pas compte de l'erreur grossière qu'il avait commise.
Et maintenant...

Ludwig s'arrêta un moment, laissant à Arthur le temps de répondre.

"Alors?"

Angleterre jeta un rapide coup d'oeil aux soldats qui attendaient à quelques pas derrière, puis prit une inspiration, comme s'il allait parler; Ludwig rapprocha un peu plus son visage du sien, avide d'entendre tout ce que son prisonnier lui dirait:

"Germany...listen carefully..."

Il inspira de toutes ses forces...
Avant de cracher violemment au visage de Ludwig en hurlant "FUCK YOU!"

Comme prévu, Ludwig n'avait pas l'expérience de siècles de bagarres de tavernes comme lui et fut désarçonné un instant, dont l'Anglais profita pour lui flanquer un violent coup de boule et se dégager, courant vers la fenêtre avant que les soldats ne puissent réagir:

"ARRÊTEZ-LE, SCHEISSE!", hurla Allemagne, se redressant juste à temps pour voir l'Anglais sauter à travers la fenêtre, la fracassant complètement, et tomber dans le vide.

Jurant grossièrement, Ludwig courut à la fenêtre, suivi de ses hommes; en bas du bâtiment, seuls des éclats de verre et de bois étaient visibles dans les buissons et la pelouse

"Nous sommes au deuxième étage, il n'a pas pu survivre", fit remarquer l'un des Allemands plein d'espoir

Il reçut un regard noir de son supérieur:

"Dummkopf! Vous n'avez jamais eu affaire aux Nations!Regardez!", cria-t-il brusquement

En bas, sortant difficilement d'un buisson et peinant à garder son équilibre avec ses mains toujours menottées, Angleterre prit juste le temps de sourire moqueusement à son ennemi avant de s'enfuir en courant.

"DONNEZ L'ALARME! RETROUVEZ-LE, VERDAMMT! SCHNELL, SCHNELL!"


à suivre...


Traductions/Explications:

Je précise tout de suite, je ne sais pas où pouvait être la Gestapo à Naples, ni la Wehrmacht; j'ai sûrement confondu les deux, désolée les amateurs d'histoire

Oberstgruppenführer :

un des plus hauts grade de la Wehrmacht, l'équivalent de général d'armée; Ludwig ne pouvait pas être Reichsführer (plus haut grade des SS) vu qu'Himmler l'occupait déjà à cette époque; par contre c'est le grade juste en dessous, ce qui donne toute liberté à Ludwig en ce qui concerne les ordres.

Jerry bastard=

équivalent de "connard de Boche"

Le reste...vous pouvez le deviner par vous-mêmes, ou regarder sur Google trad XD