Titre : Dirty Nightmares

Auteur : ChocolateShadow

Pairing : Erik/Charles, comme toujours

Rating : Huum … j'ai hésité avant de me décider, mais comme il est fait mention de viol je préfère être prudente et mettre M

Résumé : « Un frisson parcours l'échine du garçon. Il tremble. Il craint ce qui va se passer ensuite. Il sait ce qu'il va se passer ensuite. Il tremble, sans pouvoir se contrôler. Sans pouvoir s'arrêter. »

Disclaimer : Aucun des personnages ne m'appartient, tout est à Marvel et à celui qui a eu la brillante idée de faire ce film.

Note : Que dire ? Si ce n'est que me revoilà avec un nouvel OS tout droit sorti de mon imagination parfois bizarre. Je ne sais pas trop comment le qualifié … Ce n'est pas drôle mais ce n'est pas dramatique non plus. Et ce n'est pas non plus guimauve. Ce n'est pas non plus de la romance à proprement parler (sauf à la fin, et encore). Donc, je vous invite à lire pour découvrir … héhé. Ah oui, et j'hésite à faire une suite, alors dites-moi ce que vous en pensez. Je continue ou je m'arrête là ? C'est à vous de décider ! (ça fait très Secret Story cette phrase -_- …. Beeerk). Bref, j'arrête de parler pour rien dire, et vous laisse lire.

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Dirty Nightmares

Acte I : Silver Memories Of The Hell

Erik se tourna dans son lit. Sous ses paupières fermées, ses yeux roulaient furieusement dans leurs orbites. Un gémissement de douleur s'échappa de ses lèvres. Une nouvelle fois, il se retourna, envoyant la couette rouler au sol. La lumière de la lune qui filtrait par la fenêtre rendait son teint blafard alors que ses traits étaient déformés par rage mais aussi par une terreur sans nom. Rapidement, tous les objets constitués de métal de la pièce se mirent à trembler. Sans pour autant le réveiller.

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L'homme en face de lui n'a pas de visage. Il est venu le chercher, lui et sa famille, une éternité auparavant. Il les a emmené sous le seul motif qu'ils sont différents. Et il les a séparés. Il attache une attention particulière au jeune garçon, qui n'a pas encore quinze ans. Il est un monstre parmi les monstres.

« Bonsoir. »

La voix caverneuse semble sortie de nulle part. Le jeune garçon frémit. Il n'a plus de nom. Il n'est qu'un numéro, tatoué sur son avant-bras qui le fait toujours souffrir. 214782. Il sent quelque chose, à l'intérieur de son ventre qui le dévore lentement. Il ne tarde pas à comprendre que c'est l'horreur, perfide, qui le détruit petit à petit. Il veut s'enfuir, il essaie, mais sans y parvenir. L'homme sans visage éclate d'un rire sadique qui résonne longuement à l'intérieur de sa tête. Ça fait comme un tambour qui bat, cognant douloureusement contre la paroi interne de sa boite crânienne. Quand le silence retombe, tel une masse de béton, l'homme sans visage s'approche de lui. De tous les pores de sa peau sale s'échappe une fumée noire qui étouffe lentement le jeune homme. Il se sent suffoquer, il sait qu'il va mourir. C'est terrible. A même pas quinze ans, il sait qu'il va mourir. Sa vie, ses souvenirs, sa personnalité s'évanouissent. Mais bientôt, l'air emplit à nouveau ses poumons et il peut respirer. Enfin. La main de l'homme sans visage effleure sa joue. Froide. Elle glisse sur sa peau blafarde comme un serpent de ténèbres qui prend peu à peu son âme. Il gémit. Des larmes de peur montent jusqu'à ses yeux. Il ne cherche pas à les retenir. Il n'a même pas quinze ans. L'homme sans visage lui ébouriffe affectueusement les cheveux. Un frisson parcours l'échine du garçon. Il tremble. Il craint ce qui va se passer ensuite. Il sait ce qu'il va se passer ensuite. Il tremble, sans pouvoir se contrôler. Sans pouvoir s'arrêter. Et les larmes coulent toujours silencieusement le long de ses joues. Il s'effondre au sol. Il est si fatigué ! C'est comme si il avait déjà vécu plusieurs vies. Il n'a même pas quinze ans. Ses épaules s'affaissent, sa colonne vertébrale se repli sur elle-même en un craquement irréaliste. Ses genoux saignent en heurtant le béton froid. Il ne grimace pas. Aucune émotion ne vient déformer ses traits encore enfantins. L'homme sans visage le relève sans ménagement. La dureté de ses gestes n'a d'égal que sa cruauté.

Le garçon arrête de pleurer. Autour d'eux le décor ne cesse de se mouvoir. Les meubles sommaires ne sont plus qu'un courant fluide toujours en mouvement. Les murs apparaissent et disparaissent au gré de leurs envies. L'ambiance est à la fois glauque et surréaliste. Irréelle. L'homme sans visage presse son corps contre celui de sa victime. Brutalement. Le jeune garçon gémit. Son corps devient moite, sa respiration s'accélère. La peur suinte de tous les pores de sa peau. Il ferme les yeux. Il sent une main perverse glisser sous ses vêtements. C'est brutal. C'est douloureux. Il ne pleure pas. Il n'est plus humain. Il n'est plus qu'on objet. Un objet sexuel pour un homme sans remords. Et les objets ne pleurent pas. Tandis que l'homme sans visage le souille de l'intérieur il sert les dents pour ne pas hurler de douleur. Il reste sans bouger longtemps, attendant que son calvaire soit enfin terminé. Que son tortionnaire jouisse salement. Comme un monstre. Il n'est que ça.

Il rouvre les paupières. L'homme s'est éloigné. D'un pas chancelant il danse. Le garçon sanglote. Il se sent salit. Violé. Un feulement rauque franchit la barrière de ses lèvres ensanglantées d'avoir été tant mordues. Il veut retrouver l'innocence de son enfance. A chaque fois, il se demande ce qu'il a bien pu faire pour mériter un tel enfer. Il n'a que quinze ans. Il n'a pas eu le temps de faire autant de mal. Il se demande aussi pourquoi il est différent. Il regrette de ne pas être normal. Mais quand ses yeux rendus fous par la haine tombent sur l'homme sans visage, il ne veut plus être normal. Si les gens normaux sont aussi monstrueux que son tortionnaire, il n'a rien à envier à cette condition. Alors que l'homme sans visage disparait lentement, il se fait une promesse. Il se vengera.

Une brume épaisse sort de nulle part. Effrayé, il recule, mais il n'a aucun moyen de lui échapper. Il se protège le visage avec les mains. Vainement. Il étouffe, il suffoque. Il tousse, mais il a l'impression que c'est encore pire. Des larmes de douleur naissent au coin de ses yeux. Et alors qu'il est sur le point de s'effondrer, la brume disparait comme elle est venue. Tout à changer. Il est un peu plus jeune. A encore un peu d'espoir, enfoui au plus profond de lui. Ça ne va pas durer.

« Je vais compter jusqu'à trois. Et toi, tu fais bouger la pièce. »

Il tourne la tête vers la femme amaigrie derrière lui. Il a peur. Il se concentre. Il sait qu'il est différent. Comme il sait par avance qu'il ne va pas y arriver. Mais il essaie. Il doit tout faire pour la sauver. Néanmoins, il ne reste qu'un enfant. Le décompte commence. Il se poursuit, trop rapide. Il se finit. Il essaie encore. Un bruit sourd l'étourdit. Son cœur bat furieusement dans sa poitrine alors que l'évidence se fraye un passage jusqu'à sa conscience. Il a échoué. Son visage se fige en une expression d'horreur. Lentement, il se retourne. Il a du mal à accepter ce qu'il a sous les yeux. Comment peut-on faire preuve d'autant de cruauté ? Il ne peut pas pleurer.

« Maman. »

L'appel est plaintif et il ressemble plus à un gémissement qu'à autre chose. La déflagration résonne encore dans sa tête. Meurtrière. Lentement sa tristesse se transforme. Il n'y a plus que la colère.

OoOoO

Charles, comme tous les habitants du manoir, se réveilla en sursaut. Un étrange crépitement se faisant entendre alors que le moindre objet en métal de la demeure volait dans les airs. Encore un peu hagard et surtout inquiet, il enfila un pantalon avant de sortir dans le couloir. Les quatre adolescents étaient déjà rassemblés devant la porte de la chambre d'Erik. Ils avaient tous les traits tirés par le sommeil et une mine soucieuse.

« Qu'est ce qui se passe ? »

Le télépathe secoua la tête. Il n'en avait pas la moindre idée, mais il ne pouvait que s'inquiéter pour son ami allemand. Avec une parole qu'il voulait rassurante, il renvoya les enfants se coucher. Peu importait ce qui était en train de se produire, il valait mieux pour tout le monde qu'ils ne soient pas là. Il attendit qu'ils aient tous disparus pour frapper contre la porte. Comme aucune réponse ne lui parvenait, il réitéra le geste.

« Erik ? C'est moi. »

Encore une fois, il n'y avait aucun signe de vie à l'intérieur. Avec une appréhension sourde, il entra de lui-même. Le spectacle à l'intérieur de la chambre le laissa béat. En effet, tous les objets en métal ou contenant du métal, ce qui incluait montre, ceinture, chemise, pantalon tourbillonnaient rapidement autour du lit. Même les ressorts du matelas, qui avaient dû être arrachés, se joignaient à la liste interminable des objets devenus volants. Charles resta un moment immobile, avant de sortir de sa torpeur. En évitant de se faire assommer, il rejoignit son ami. Il ne put s'empêcher de noter que les draps avaient rejoint le sol et que l'oreiller ses trouvait à l'autre bout de la pièce. On aurait pu croire qu'Erik s'était battu. En s'asseyant sur le lit, le télépathe entreprit de secouer l'allemand par les épaules.

« Erik … Erik, réveilles toi ! »

Sans succès. Le visage de l'allemand ne cessait de se tordre dans un rictus de souffrance alors que sa bouche s'ouvrait pour laisser passer des gémissements de terreur.

« Maman … »

Charles sentit les larmes lui monter aux yeux en entendant l'appel presque déchirant. Sans trop hésiter, il se décida à employer une autre méthode, plus radicale. Après avoir posé ses deux doigts contre sa tempe, il plongea dans l'esprit de son ami.

OoOoO

La colère l'aveugle. Seul son cœur qui bat rapidement contre ses tempes lui rappelle qu'il est encore en vie. Sans cesse il entend la déflagration puis le corps de sa mère qui s'écroule lourdement sur le sol. Il comprend que plus jamais il ne pourra la serrer contre lui. Plus jamais il ne pourra entendre sa voix le rassurer dans le noir. Plus jamais il ne pourra lui dire qu'il l'aime. Il laisse un hurlement sortir de sa gorge. Rage et douleur mêlées.

Charles n'a aucun mal à pénétrer le cauchemar de son ami. En découvrant la scène, il reste figé. Un homme sans visage se tient droit. Sa jubilation est palpable, elle pulse dans l'atmosphère en un rythme entrainant. Une femme, d'une maigreur inimaginable gît sur le sol, du sang s'écoulant lentement de sa tête. Ses yeux sont grand ouverts, fixant pour l'éternité un plafond taché de rouge. Et au milieu de tout ça, se tient un garçon. Il n'a aucun mal à le reconnaitre. Une vague de tristesse l'envahit. Il le regarde quelques instants exprimer sa colère et sa peine. Et puis il tend la main vers lui.

« Erik. »

Un nom. Il le connait, ce nom. Il arrête de hurler. Une vague de souvenir s'empare de lui. Il revoit sa mère l'utiliser, le murmurer ou la crier. Erik. C'est son nom. Erik Lehnsherr. Son identité. Il n'est pas un objet. Ses yeux s'embuent. Peu à peu, l'homme sans visage disparait. Alors qu'il aurait dû en être soulagé, son visage se tord en une grimace. L'homme sans visage disparait, mais pas tous les supplices qu'il lui a fait subir. Ils resteront à jamais ancrés dans sa chair. Il se sentira Sali jusqu'à la fin de ses jours. Il grogne de dépit. Le monstre doit payer.

« Erik. »

Il se tourne vers celui qui vient de prononcer son nom pour la seconde fois. Cet homme aux yeux si bleus vient de lui rendre son identité. Il tente de lui sourire. Mais ce n'est pas un franc succès. Jamais son visage ne pourra produire autre chose que des grimaces ou des rictus de souffrance.

Lentement, il déplace son regard sur le corps de sa mère. Il ne retient pas ses sanglots. Presque au ralenti, il tombe à genoux.

« Maman ! »

Il sent la main toujours tendue de l'homme aux yeux bleus lui effleurer l'épaule. Il sursaute avant de se retourner, farouche. Mais l'homme ne fait rien. Il se contente d'attendre, en le perçant de son regard azur. Après une hésitation, il accepte l'aide. Et quand sa peau entre en contact avec celle de l'autre il sent un sentiment de bien-être l'envahir. C'est effrayant, après tout ce qu'il vient de vivre. Et il ne peut pas dire que c'est agréable. Quand il se relève, il n'est plus le gamin qui vient de voir sa mère se faire tuer. Il est Erik Lehnsherr et il est adulte. Sans lui lâcher la main, Charles lui sourit. Confiant, il le suit.

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Quand Erik émergea de son sommeil pour le moins agité, tous les objets qui flottaient dans la maison retombèrent immédiatement au sol. Mais aucun des deux hommes ne s'en soucia. Tendrement, Charles caressa le visage d'allemand, comme l'homme sans visage l'avait fait de si nombreuses fois. Erik se recula, avec dégout. Plus jamais ça. Surpris, le télépathe se leva et s'apprêta à quitter la chambre. Mais la voix cassé et rauque de son ami le retint.

« Non … Reste, s'il te plait. »

Charles ne se fit pas prier et il revint s'assoir au chevet de l'autre homme. Erik se poussa pour que Charles s'allonge à côté de lui. Le télépathe s'exécuta, sans un mot. A sa plus grande surprise, l'allemand se blottit contre lui, comme un enfant cherchant à être protégé. Au bout de plusieurs minutes, Charles sentit des larmes humidifier son torse toujours nu. Protecteur, il caressa le dos de son ami. Finalement, il attira son visage près du sien. Il planta son regard dans le sien et la détresse qu'il y lu lui enserra le cœur. Alors, avec toute la douceur dont il était capable, il posa ses lèvres contre les siennes.

Erik chercha un instant à se dérober. Plus jamais ça. Mais il se souvint que l'homme sans visage n'avait jamais fait ça, aussi il se laissa faire. Du moment que Charles ne le touchait pas, ça allait. Et puis il devait avouer que jamais personne n'avait été aussi tendre avec lui. Exceptée sa mère, mais c'était tellement lointain qu'il ne s'en souvenait déjà presque plus. Conscient qu'il ne pourrait jamais connaitre toute l'étendue de ce qu'Erik avait souffert, Charles ne tenta pas d'aller plus loin. Il se contenta simplement de raffermir sa prise sur l'autre homme pour le protéger. Dieu seul savait combien de tortures il avait subies …. Elles lui avaient forgé un mur en apparence infranchissable. Mais qui s'effaçait de temps pour laisser apparaitre ce petit garçon perdu. Le télépathe déposa un baiser dans les cheveux de l'allemand. Il prendrait soin de lui. D'eux. Autant du garçon à l'innocence perdue que de l'homme d'apparence dure qui cachait si bien un cœur blessé.

Lentement, Erik se sentit basculer dans le sommeil. Le contact du corps de Charles contre le sien l'apaisait, plus qu'il ne l'aurait imaginé. Alors que ses yeux se fermaient d'eux même, il sentit une douce chaleur l'envahir. Il était bien. Comme jamais il ne l'avait été. Peut-être que finalement, l'amour existait bien. Même pour lui. Tandis que les traits de son visage de détendaient, un sourire discret naquit sur ses lèvres. Son enfer était fini. Il avait gagné sa place au Paradis.