12/VIII/11


Et oui, il semblerait que je poste encore une fois en une si courte période - parce que ouais, deux mois d'écart, c'est très court à mes yeux. En vérité, je me suis réveillée hyper tôt ce matin, à 5h45. Je crois que j'ai fait mon premier rêve prépa de la saison. C'est dramatique de rêver de ma rentrée alors que je suis encore en vacances.

Donc j'ai lu un peu - Le déchronologue de Stéphane Beauverger, un SF français, très très bien - et ensuite, j'ai allumé ma machine et j'ai tapé. Et j'ai tellement tapé que j'ai pour l'instant deux petits OS et un troisième commencé. Ouais ouais, je sais pas du tout ce qui m'a pris. Ca se passe pendant le septième tome, à Poudlard. Une période dont on ne connaît pas grand chose - hormis que Neville s'est fait mille fois virilement casser la gueule.

Je sais pas pour vous, mais j'ai jamais passé un été aussi pourri. On alterne deux jours de soleil avec deux semaines de pluie. La Bretagne craint pas mal. J'étais à Lorient cette semaine où j'ai vaguement bu des coups pendant le festival interceltique - et si vous voulez un bon plan, faites une razzia des verres vides sur les tables et ramenez les à la consigne : à un euros le verre rapporté, ça peut rapporter quelques pièces. J'étais avec un gosse de quatre ans et demi que j'adore et qui m'adore mais qui n'adorent pas ses parents, vu les crises monumentales qu'il pique régulièrement. Et comble du comble, cet engin n'a pratiquement aucun Walt Disney. Cette idée n'a pas fini de m'achever - il ne connaît même pas Aladdin, ce fourbe d'enfant !

Donc évidemment, à mon retour au bercail, je me suis fait Tarzan et La belle et la bête, parce que j'aimerais encore être une petite fille, entrer à la maternelle et faire du coloriage.

Mettons désormais ma vie passionnante de côté. Je n'ai qu'une dernière chose à dire : HP7.2 c'était genre l'achèvement de toute une vie. Grandiose vraiment. Potter a toujours la tête la plus laide de toute la création et évidemment on a passé sous silence toute l'histoire monstrueuse de ce manipulateur de vieillard MAIS Neville est genre pire qu'héroïque et Rogue est juste à couper le souffle MAIS par contre le flash-back de quand il est petit avec Lily qui se fait bousculer par Potter 1 jeune, précédé d'un Sirius Black aux cheveux FRISES est très mal passé... Et à la fin, mes tendres parents - oui HP c'est une sortie familiale ! - qui ont lu la saga pour ne pas faire honte à leur fille bien-aimée sont quand même parvenus à faire honte à la dite fille bien-aimée avec respectivement Maman très observatrice = « Tiens j'avais oublié que Harry était le fils de Rogue » et Papa très connaisseur = « Ah oui, c'est Sirius qui trouve le cadavre de sa soeur Lily ! » Tirez moi une balle maintenant et n'en parlons plus.

Bonne lecture, les amis !

EDIT : Basmoka m'a fait remarquer à juste titre que Malefoy est censé être à Poudlard au moins jusqu'à Pâques. Or ici, je pars du principe qu'il n'est jamais revenu. Je suis désolée mais je ne peux pas rétablir.


La guerre intestine

Chapitre I


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« Et lui, qu'est-ce qu'il fait là ? »

« Lui ? rien. C'est notre prisonnier. »

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Un prisonnier, hein. On ne faisait pas de prisonnier ici. On luttait, ouais, on luttait et on tourbillonnait comme des lions en cage et on courrait à en perdre haleine dans les couloirs de Poudlard.

Mais on ne faisait pas de prisonnier.

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« Tu l'as trouvé où ? »

« A la porte, évidemment. Il nous espionnait. »

Le prisonnier esquisse un sourire brûlant. « J'espionnais rien du tout, face de rat. »

Les sourcils brûlés de Seamus l'assassinent et l'espion se contente de se marrer. « Vous avez des cigarettes ici ? »

Je me détourne.

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Luna n'est toujours pas réapparue depuis Noël. Ca fait plus de deux mois. Ginny est folle de douleur. La Carrow l'a foutue en détention parce qu'elle a été insolente.

On continue de errer dans la salle sur demande. Elle va et vient à notre convenance. Elle est devenue le dernier sanctuaire pour nous protéger des forces du mal.

Ah, si je pouvais encore, je me tordrais de rire.

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Zabini est toujours assis sur sa chaise, comme si son cul était collé à la glu. Il observe de ses petits yeux noirs et ronds comme des billes d'infortune. Lavande lui a collé une gifle. Il l'insupporte, qu'elle dit, à toujours sourire et à rien prendre au sérieux.

Ce crétin continue de se marrer et moi je continue de ne rien faire.

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« Tu vas faire quoi, Neville ? Il faut le faire disparaître. »

Je soupire. Crétin. « Et tu vas faire quoi, Seam' ? L'assassiner et jeter son corps déchiqueté dans le lac ? »

« Pourquoi pas ? » s'entête ce foutu pyromane. J'hausse les épaules et coule un regard discret sur le prisonnier-depuis-deux-jours.

« C'est les vacances » je rappelle d'une voix ferme. « Sa mère le pense à Poudlard et Poudlard le pense chez sa mère. On a encore une dizaine de jours avant d'être mis au pied du mur. »

Seamus ouvre la bouche, prêt à insister. Il croise mon regard, pose les yeux sur le Serpentard. Finit par soupirer. « Tu veux voir les nouveaux explosifs ? »

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On ne fait pas grand chose au final. Quand j'entends Potterveille et les nouvelles de l'extérieur, je me dis que notre résistance est bien mince et presque ridicule.

Ginny me balance des taloches derrière l'oreille. Elle dit que je suis le roi des cons si je pense ça et que nous sommes le dernier remparts et que tout ce que nous faisons, nous le faisons pour Harry.

Elle est plus blanche qu'une goule des neiges, Ginny. Ron, Hermione et Harry sont perdus dans la nature, on n'a plus aucune nouvelle d'eux. Même Lee et les jumeaux sont dans l'incapacité de rassurer les troupes, depuis leur radio pirate.

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Ginny est dans le collimateur des Carrow depuis que Luna a été capturée lors d'une attaque du Poudlard Express. Elle ne vient plus à la salle sur demande, elle se sait filer.

Alors quand je lui annonce que nous avons fait un prisonnier, sa colère se déchaîne après Seamus qui continue de se la jouer gars buté et grognon.

« Il était devant la salle avec sa clope au bec et son sourire goguenard. Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? Il m'a même dit « Salut Gryffondor ». Ca m'a rendu fou, tu sais comment ils sont tous ces enfoirés de Serpentard ? Alors je l'ai menacé de ma baguette et au même moment, la salle a laissé sortir Susan et il a tout vu, alors j'ai été obligé de le faire prisonnier. Il espionnait, il aurait tout rapporté aux deux trolls et à Rogue et on aurait été bien dans la merde, Ginny, adieu la résistance pour ton précieux amoureux. »

Seamus commence à s'énerver. Ginny se fige, comme à chaque fois qu'on mentionne Harry. Elle le fusille du regard et déclare, d'un ton agité qui m'intrigue : « J'irai le voir. »

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Ginny s'est instituée reine de notre mouvement. Personne ne semble le lui reprocher. Ca paraît même normal aux yeux de tous, Serdaigle et Poufsouffle compris.

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Ce type bizarre de Serpentard s'est assis à côté de moi pendant la permanence rendue obligatoire par ces cinglés de Mangemorts. Slughorn nous a jeté un regard nerveux mais n'a rien dit. Les Serpentard règnent en maître depuis que Rogue est directeur.

Je bossais ma métamorphose, ignorant délibérément l'ennemi à côté. Les vacances ne sont plus ce qu'elles étaient. Une majorité d'élèves a préféré demeurer à l'abri des murs de Poudlard – si abri, il y a toujours. Rogue veut la discipline avant tout. On nous fait étudier deux heures par jour sous la houppette de professeurs volontaires. Autant dire que les Carrow ne sont jamais volontaires pour faire des heures supp'.

« Mrs Zabini m'a envoyé une lettre pour me remercier d'avoir persuadé Blaise de rester à Poudlard » chuchote l'autre bizarre. Ca me donne un coup dans le ventre mais je m'efforce de ne rien montrer. « Je lui ai répondu que c'était tout naturel que son fils reste à Poudlard. C'est dangereux dehors. »

Je grogne. Il me tape sur le système et je commence à avoir les mains moites. Cette histoire de prisonnier, c'est une connerie de bout en bout.

« Tu ne crois pas, Londubat ? »

Je lève la tête et plante mes yeux dans les siens. Théodore Nott est vraiment étrange. Je n'arrive pas à le cerner. Il ne prend pas part aux agressions quotidiennement perpétrées par les Serpentard, il a rejoint la milice en traînant les pieds d'après les rumeurs. En l'absence de Malefoy, Zabini contrôle Serpentard, assisté de cette fille invisible Tracey Davis. Nott reste en arrière et pourtant…

« Mes amitiés à Zabini » je réponds, un sourire tordu sur les lèvres.

Nott me dévisage, avec son air pointu et ses yeux perçants. Puis il se fend d'un sourire – menaçant, faussement aimable, amusé et violent, je ne sais pas trop en vérité. « Je lui ferai même la bise, si ça te fait plaisir. »

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Rusard est probablement l'arme la plus dangereuse des Carrow. Ce boulet pense tout connaître de Poudlard et les rares fois où il a coincé quelques rôdeurs dans les couloirs l'ont rendu si fier qu'il se croit invincible.

On se méfie de lui et de ses patrouilles attentives. Les deux quatrième année de Serdaigle qui nous rejoignaient la nuit dernière en ont eu pour leurs frais. Enfermés dans un cachot, on ne les a pas encore revus.

Ginny se faufile avec toute la discrétion imposée. La salle se révèle à nous sans qu'on le lui demande. Ginny entre, moi sur ses talons.

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Puisque Seamus a voulu avoir un prisonnier, il s'est proposé pour le surveiller. Il y a trois membres permanents dans la salle sur demande : Seamus qui passe beaucoup de temps dans la salle, Susan Bones qui est sensée avoir quitté l'école pour les vacances et Magalie Water une Gryffondor de cinquième année, Sang-Mêlé, insolence incarnée aux yeux des Mangemorts.

On a fait en sorte que les autres élèves à fréquenter la salle ne vienne pas pendant les vacances. L'histoire du Serpentard prisonnier doit rester secrète et hormis nos proches Gryffondor et les préfets Serdaigle et Poufsouffle, personne ne sait rien.

Ginny se plante devant Zabini. « Tu fumes, Weasley ? »

Étonnamment, elle sort un paquet de cigarettes de sa poche et le lui balance. Adroitement, il l'attrape. « Merci princesse » susurre-t-il.

Seamus a un haut le cœur.

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Elle a lancé ce sortilège bizarre, celui qui forme une bulle de silence. On la regarde discuter avec Zabini depuis bientôt une heure. Water a les nerfs à vifs et s'engueule à voix basse avec Seamus. Lavande est arrivée entre temps.

« Elle s'épuise pour rien » fait-elle remarquer en indiquant notre leader du menton. Je préfère ne rien répondre. Susan secoue la tête, faisant voler ses cheveux en pagaille.

« Je ne pense pas. »

Et en effet, quelques secondes après cette réflexion, Ginny s'avance sur Zabini, lui décoche une gifle bien sentie et tandis qu'il éclate de rire, le détache.

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« CA VA PAS BIEN GINNY ? T'AS UN GRAIN OU QUOI, C'EST UN PUTAIN DE SERPENTARD, PROBABLEMENT MANGEMORT A SES HEURES PERDUES, COLLABORATEUR EN PLUS DE CA, UN PUTAIN D'ESPION A LA SOLDE DE CES DEUX MALADES ! »

« Seam'…. »

« ET SI ROGUE L'APPREND, TU AS PENSE A CA, BORDEL ? IL VA NOUS DEBUSQUER ET NOUS ECRASER ! »

« Seamus. »

« CE CRETIN DE SURVIVANT T'A RETOURNE LE CERVEAU, TU TE PRENDS POUR UN CHEF MAIS TU N'ES QU'UNE GAMINE, GINNY, TU CROIS QUE TON NOM ET TES CHEVEUX CAROTTES TE DONNENT UN DROIT SUR NOUS ET NOS VIES ? »

Le silence retombe brusquement. Ginny et Seamus se contemplent, aussi blêmes et horrifiés l'un que l'autre.

Et puis, elle claque la porte.

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Rogue a accueilli lui même Zabini. Ce sale type explique que sa mère a préféré le renvoyer à Poudlard là où il pourrait apprendre les choses utiles. Rogue le fixe d'un air impassible et j'ai peur soudain qu'il ait déjà tout compris, qu'il ait toujours su en vérité que notre résistance composée de gamins impuissants et terrifiés avait fait un prisonnier inutile.

« Avez-vous appris des choses sur Potter et sa bande quand vous étiez à l'extérieur ? » demande Rogue d'une voix doucereuse, presque caressante.

Je me tends brusquement, prêt à rendre mon déjeuner. Seamus a baissé la tête et serre les poings à s'en faire saigner les paumes. Les élèves présents dans la salle de permanence attendent sans respirer la réponse qui tarde à venir.

« Non, monsieur le directeur, rien » finit par répondre le Serpentard avec une moue arrogante. « Potter et sa clique restent toujours introuvables. »

Rogue le fixe encore puis d'un geste sec, l'invite à s'asseoir. Zabini rejoint Nott à un pupitre du fond. Je ne peux m'empêcher de le suivre du regard et quand je regarde de nouveau devant moi, Rogue me regarde avec une intensité morbide.

Je l'imagine avec le chapeau de grand-mère et un sourire vient malgré moi éclairer mon visage tuméfié.

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Tout ira bien pas vrai. Harry sera bientôt là. On a entendu parler de ses exploits à Gringott's. Fred et George en pleuraient de rire à la radio et Potterveille s'accorde à dire que le héros se dirige vers Poudlard pour livrer son ultime bataille.

Tout ira bien, vraiment.

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Woala. J'espère que vous avez aimé. Ca faisait trois mille ans que je n'avais pas écrit à la première personne, ça m'a fait très bizarre et j'espère que ça ne choque personne. J'ai encore une fois changé de style d'écriture - et il y a des guillemets cette fois, ouiouioui ! Allez, je sais que vous adorez que je change comme ça, ça met du suspens dans votre vie o/ Neville m'a carrément bluffée dans le dernier film, il a une classe terrible quand il coupe la tête de Nagini et quand il veut déclarer sa flamme à Luna. L'est trop mignon. Et surtout, j'ai beaucoup aimé les quelques images qu'on a de Rogue en train d'observer les marches militaires dans la cours de Poudlard. J'imagine parfaitement l'ambiance, genre état de siège.

Blaise c'est mon chouchou aussi et d'ailleurs, on le retrouve dans le prochain OS qui arrivera quand j'aurai le temps de poster, c'est-à-dire dans peu de temps vu que je ne fais pas grand chose de mes journées. Avec Ginny en guest, ouiouioui, Ginny Weasley, celle-là même que je ne peux pas blairer avec sa face infâme et sa manie de chialer après Potter.

En bref, vous avez bien compris, ceci semble être le début d'un recueil qui regroupera des OS centrés sur un personnage pendant l'année passée à Poudlard, sous le règne de Rogue Ier.

C'est vraiment des trucs minuscules - celui-ci, cinq pages, j'ai jamais aussi peu écrit - et j'avoue que ça fait un bien fou de ne pas poster cinquante pages.

A la revoyure, mes braves, passez d'agréables vacances.