Disclaimer : Aucun des personnages ne m'appartient, tout est à Marvel et à celui qui a eu la brillante idée de faire ce film.
Note : Voilà enfin la cinquième partie ! J'ai eu un mal fou à l'écrire, j'ai recommencé au moins quatre fois avant de me décider à retirer un passage qui me bloquait. Enfin, je ne suis toujours pas satisfaite du résultat, je n'aime pas vraiment ce chapitre, mais bon comme il s'y passe des choses plus ou moins importantes, je suis obligée de le mettre. La prochaine partie sera la dernière, ça sera enfin le mariage, y'en a qui vont être contents. Voilou, je vous retrouve pour une note bis à la fin du chapitre. En attendant, bonne lecture !
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Part Five
Un roulement de tonnerre retentit bruyamment. La pluie avait commencé à tomber dans la soirée, alors que les mutants passaient à table. La lourdeur de l'atmosphère, largement due à l'orage, s'était fait sentir par un silence de plomb. Les mots échangés durant tout le diner se comptaient sur les doigts d'une main. Il fallait dire que Sean et Alex n'étaient pas descendus pour manger. Visiblement, ils avaient des choses bien mieux à faire … Et comme il ne fallait pas compter sur Hank pour mettre un tant soit peu d'agitation … De son côté, Raven était tellement épuisée par sa journée qu'elle somnolait presque dans son assiette. Charles était même persuadé qu'elle avait piqué du nez pendant quelques minutes entre la salade et le fromage. Ce dernier n'était pas beaucoup plus bavard. Premièrement parce qu'il était au moins aussi fatigué que sa sœur. Et deuxièmement parce que la trahison de son homme lui restait toujours en travers de la gorge. Ce n'était certes pas bien grave, et à dire vrai il ne lui en voulait pas le moins du monde, mais il se sentait d'humeur taquine. Il avait bien envie d'embêter Erik, pour lui montrer qu'il n'était pas le seul à connaitre le sens du mot vengeance. C'est la raison pour laquelle, il affichait un visage neutre, impassible et n'avait pas adressé ne serait-ce qu'un regard à son amant. Ainsi, Erik, qui n'était jamais très loquace, n'avait pas dit un mot et semblait broyer du noir. Pour le plus grand plaisir de son partenaire.
Ainsi, une fois la table débarrassée, chacun était parti de son côté, en silence. Charles savait qu'Erik était dans sa chambre à tourner en rond pour décider de ce qu'il convenait de faire. Venir le voir ou en rester là. Et le télépathe, qui n'avait nullement besoin de sa mutation pour savoir ce qu'il y avait dans la tête de son homme, était persuadé que l'allemand choisirait la première solution. Il voudrait des explications. Un éclair déchira le ciel alors qu'un nouveau coup de tonnerre se faisait entendre. La pluie battait furieusement contre les carreaux en un rythme entrainant. Charles aimait la pluie. Il aimait voir les gouttes d'eau s'échapper du ciel pour venir nourrir la terre. Il aimait l'entendre tomber la nuit. Il aimait la regarder pendant les après-midi d'hiver. Et il n'avait qu'une envie. Se précipiter à l'extérieur pour laisser l'eau ruisseler sur son visage et mouiller ses vêtements. Mais Erik allait venir. D'une minute à l'autre. Une forte rafale de vent souffla dans les arbres. Il l'écouta siffler, avec attention. Un instant, il imagina être une de ces feuilles arrachées d'une branche, voltigeant au gré des courants d'air. Il aurait aimé être une feuille. Et Erik aurait été le vent. Une force indomptable le poussant en avant. L'entrainant toujours plus haut. Une force sans laquelle il s'écraserait lamentablement au sol. Un coup léger frappé contre sa porte le tira de ses rêves. Il esquissa un sourire, mais quand il autorisa Erik (parce que ça ne pouvait être que lui) à entrer, son visage était redevenu fermé. Aucun mot ne fut échangé pendant de longues minutes. Erik était parfaitement immobile, le visage grave et fixait intensément son amant, comme pour lire ses pensées.
« Tu m'en veux encore pour cet après-midi ? »
Tout en s'efforçant de prendre un air contrarié, Charles hocha la tête positivement. Il devait avouer qu'il aimait avoir le dessus sur son homme, et pas seulement pendant leurs ébats. En croisant les bras, il se détourna pour retourner s'assoir sur le lit qu'il avait quitté quand l'allemand était entré. Repentant, ce dernier s'approcha pour s'assoir à côté de lui. Il avait bien l'intention de se faire pardonner. Il déposa un baiser dans le cou de son amant qui détourna la tête. En laissant un grognement contrarié lui échapper, Erik renouvela l'opération. Cependant, cette fois ci, il passa sa main sous la chemise du télépathe qui avait de plus en plus de mal à ne pas répondre à ses avances. Pour ne pas perdre la face, il se leva une nouvelle fois. Il enleva ses habits, en prenant bien soin de montrer son corps dénudé a son partenaire, mais garda son boxer. Sans un regard pour l'allemand, il s'installa sous la couette et ne tarda pas à éteindre la lumière. Son homme, ne resta pas abasourdi longtemps. Il s'allongea lui aussi sur le lit et recommença à embrasser la nuque d'un Charles qui lui tournait obstinément le dos. Au bout d'un moment, il se retourna, cachant à grand peine le plaisir que le simple contact des lèvres de son amant sur sa peau produisait en lui.
« Pas ce soir chéri, j'ai un début de migraine. »
Douché, l'allemand resta un moment immobile. Con. Il ne savait plus comment il devait réagir. Partir, rejoindre sa chambre. Ou rester. Il choisit la seconde option. Apres avoir déposé ses vêtements sur une chaise, il prit place dans le lit. Il hésita à se coller contre le corps de son amant, mais après l'accueil plutôt froid qu'il avait reçu, il abandonna cette idée. Il préféra plutôt s'allonger sur le dos et fermer les yeux pour trouver un sommeil qui tarderait à venir, il en était certain. Mais à sa plus grande surprise, il sentit au bout de quelques minutes, une main effleurer son visage. Trop heureux de ce revirement soudain de situation, il ne bougea pas. La caresse s'accentua alors que les doigts descendaient sur son torse. Charles, qui ne pouvait décidément pas résister à son Erik, se releva sur un coude, pour se pencher sur le visage de son amant. Il captura ses lèvres pour un chaste baiser avant de se blottir dans ses bras.
« La prochaine fois, je te laisse redormir dehors. »
L'allemand esquissa un sourire discret. Il avait maintenant la preuve tangible que le télépathe ne pouvait rien lui refuser. Et il comptait bien en profiter.
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Le lendemain, vers trois heures, Erik se rendit dans la chambre de Raven, comme elle le lui avait demandé. Il frappa à la porte, avec une légère appréhension. Il avait réellement envie d'apprendre à danser pour Charles, mais avec sa future belle-sœur, c'était tout autre chose. Néanmoins, quand elle lui donna l'autorisation d'entrer, il ouvrit la porte avec entrain. Il ne voulait pas avoir l'air d'hésiter devant la jeune femme. Pas qu'il craignait sa réaction, mais quand même … Pour l'occasion, la jeune femme avait fait de la place dans la pièce, n'hésitant pas à repousser certains meubles. Sur sa coiffeuse, elle avait posé un tourne disque qu'elle était allée chercher dans l'une des pièces les plus reculées du manoir. Sans un mot, elle prit un disque sur son lit avant de l'insérer dans la machine. Un crépitement se fit entendre alors qu'une musique lente et entrainante se faisait entendre. A Whiter Shade of Pale. Sans préambule, la jeune femme se planta devant son élève.
« Il faut que tu me prenne par les hanches. »
Raven était proche de lui. Vraiment très proche. Tant qu'il en était mal à l'aise. Il la regarda des pieds à la tête. Avec agacement, elle attrapa elle-même les poignets de l'allemand pour les poser sur son corps. En se collant presque contre lui, elle passa ses bras autour de ses épaules. Pendant un long moment, ils restèrent immobiles. Visiblement, la jeune femme attendait qu'il fasse le premier pas. Alors il commença à bouger le bassin, un peu au hasard, tout en opérant une manœuvre stratégique pour se décoller d'elle. Toutefois, elle l'arrêta bien vite.
« Non, non, non ! C'est pas comme ça qu'on fait. »
En remettant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle le lâcha.
« Regarde-moi bien, tu vas voir, ce n'est pas bien compliqué. »
Sous le regard intéressé d'un Erik qui n'aurait jamais cru que les cours de danse pourraient l'intéresser, elle se planta face à lui, droite comme un I. Lentement, elle écarta sa jambe droite en la faisant glisser sur le sol. Elle bascula tout son poids sur cette cheville alors que la jambe gauche venait rejoindre sa jumelle. Puis, elle opéra la même chose, mais dans l'autre sens. Plusieurs fois, elle recommença pour bien lui montrer. Quand la chanson fut terminée, elle s'arrêta. Après avoir remis la musique, elle incita l'allemand à faire la même chose. Le visage grave, il se mit droit, les deux pieds collés l'un à l'autre.
« Ton pied droit, fais le glisser sur la droite. »
Il s'exécuta, mais ne tarda pas à s'immobiliser quand elle secoua la tête.
« Moins vite, il faut que ce soit lent, entrainant et sensuel. Recommence. »
Sans protester, il fit ce qu'elle lui demandait.
« Bien. Maintenant, tu mets tout ton poids sur ta jambe droite. Voilà. Le pied gauche revient, mais ne se pose pas complètement au sol. »
Tout en écoutant ses paroles, il essaya de les appliquer. Ainsi, avec lenteur, il ramena sa jambe gauche à côté de la droite.
« Ne sers pas autant tes jambes. »
Avec son pied, la jeune femme sépara les deux chevilles de l'allemand. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il soit si docile, mais elle n'allait pas s'en plaindre. C'était une agréable surprise.
« Ton pied gauche repars vers la gauche … Doucement ! »
Avec une grimace, il recommença sous l'œil attentif de Raven.
« C'est mieux. Tu bascule ton poids sur la gauche et tu fais revenir la jambe droite. »
Il s'exécuta. Il commençait à comprendre et de lui-même il refit les pas en sens inverse. Un sourire fendit le visage de la jeune femme alors qu'elle hochait la tête.
« C'est bien. T'as compris le truc, mais essaie d'aller moins vite. Tes pieds doivent glisser sur le sol, ils ne se soulèvent pas. »
Erik fronça les sourcils mais tenta de mettre en applications ses directives. La moue satisfaite de la sœur de Charles lui apprit qu'il avait fait des progrès. Pas peu fier, il continua le mouvement pour bien se le mettre en tête.
« D'accord. Maintenant tu tournes, doucement, en continuant les pas. »
Elle le regarda se mouvoir jusqu'à la fin de la chanson. Finalement, il ne se débrouillait pas trop mal. Et quand il mettait de côté sa brutalité et sa rapidité, il pouvait faire preuve d'une souplesse qu'elle ne lui aurait jamais soupçonnée. Pour la troisième fois, elle remit le disque en marche. Elle le rejoignit rapidement pour l'inciter à la saisir par la taille. Presque à contre cœur, il fit ce qu'elle attendait de lui. Lentement, il repris les mouvements de ses pieds tout en veillant à garder une certaine distance avec sa partenaire de danse. Raven attendit que la musique s'arrête pour lui faire ses reproches.
« Bon, tu as saisi le pas, mais tu es trop coincé. Tu dois être collé contre moi, alors on recommence. »
Ils recommencèrent encore une fois. Erik consenti à laisser Raven s'approcher très près de lui, mais il n'en restait pas moins mal à l'aise. Il avait toujours détesté les contacts physiques avec d'autres êtres vivants et il n'aimait pas que quiconque le touche. Sauf Charles, mais c'était différent. Des années de solitude avaient laissées des marques indélébiles. Néanmoins, il s'efforça de faire un effort et essaya de suivre le rythme imposé par Raven. Au bout d'un moment, elle s'arrêta, contrariée.
« Détends-toi. Y'a rien de sensuel et entrainant dans ce que tu me fais là. »
Il se contenta d'un grognement. Il voulait bien faire des efforts, mais jamais il ne pourrait être à l'aise dans des bras autres que ceux de son homme. En levant les yeux au ciel, la jeune femme soupira. Mais dans un bruit d'écailles caractéristique elle changea son apparence. Désormais, en face de lui se tenait Charles. Ou du moins sa copie conforme. La mutation de Raven était fascinante. Raven était fascinante. Mais elle était trop obnubilée par la normalité pour le voir. C'était dommage et d'une certaine manière, Erik s'en sentait peiné. Elle était la sœur de Charles, elle faisait partie de sa famille.
Il eut beaucoup moins de mal à se rapprocher de la jeune femme dans la mesure où elle imitait son frère à la perfection, mais l'allemand n'était toujours pas très à l'aise. Néanmoins c'était déjà mieux, et si Raven le remarqua, elle ne s'en formalisa pas. Pendant une bonne partie de l'après-midi ils recommencèrent les mêmes pas, inlassablement, pour qu'ils s'impriment bien la tête de l'allemand et pour qu'il n'ait pas l'air d'un débutant le jour du mariage. Alors que dix-sept heures sonnaient à l'horloge du salon, la jeune femme remit la musique de leur slow pour la centième fois. Au moins.
« On le refait une dernière fois, après je pense que ça sera bon. »
Sans plus vraiment réfléchir à ce qu'il faisait, Erik l'amena contre lui et ils recommencèrent à danser.
« Dis je peux te poser une question ? »
L'allemand se contenta d'un « huum », que Raven pris pour une réponse affirmative.
« Est-ce que tu l'aimes ? »
Il failli s'arrêter de danser pour l'interroger du regard, mais n'en fit rien. Il pouvait comprendre sa question, elle était légitime après tout. Mais il ne pouvait pas répondre. Bien sûr qu'il aimait Charles, c'était une évidence, mais de là à le dire … Il avait essayé. Sans y parvenir. Finalement, il se détacha quand même de la jeune femme pour lui offrir un sourire éclatant. Le visage de Raven, qui avait toujours l'apparence de son frère s'éclaira. Dans un élan d'affection, elle prit son futur beau-frère contre elle avant de lui murmurer à l'oreille.
« Je suis tellement heureuse pour vous deux. »
Puis elle reprit ses distances. Elle n'allait quand même pas commencer à empiéter sur les plates-bandes de son grand frère. Machinalement, elle reprit son apparence habituelle, c'est-à-dire celle d'une très jeune femme à la longue chevelure blonde et au visage encore rond.
« Je préfère la vraie Raven. » déclara alors Erik, incapable de se retenir plus longtemps.
Elle darda sur lui un regard à la fois surpris et douloureux. Puis sans un mot, elle relâcha sa concentration. Il lui fallait toujours un minimum d'attention pour conserver ce masque qu'elle portait tous les jours. Au fil du temps, elle avait appris à réduire cette attention au minimum sans toutefois réussir à la rendre nul. Il n'y avait que sous sa véritable forme qu'elle n'avait pas à faire d'effort constamment.
« Tu es parfaite comme tu es. »
Une larme roula sur sa joue alors qu'elle changeait à nouveau d'apparence.
« Je suis désolée, je ne peux vraiment pas. »
Avec une certaine tristesse, il la laissa partir. Il désirait vraiment qu'elle s'accepte telle qu'elle était, qu'elle apprenne à cultiver la différence. Parce que même si ils étaient comme chien et chat, il l'appréciait énormément et la savoir si mal dans sa peau le touchait. Mais il avait conscience qu'elle n'était pas encore prête. Il espérait seulement que ça ne tarderait pas trop à venir. Alors qu'il franchissait lui aussi la porte, il se prit à se dire qu'il ferait mieux d'en toucher deux mots à Charles. Si le compliment venait de lui, elle aurait sans nul doute beaucoup moins de difficulté à s'accepter. Mais ça, le télépathe ne l'avait pas encore compris. C'était ironique quand on y réfléchissait bien, mais Charles était tellement naïf que l'évidence lui passait bien souvent sous le nez. Erik secoua la tête en souriant. La journée avait été éprouvante et il devait bien avouer qu'il était épuisé. D'un pas rapide, il se dirigea vers la chambre de son télépathe.
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« Bon sang ! »
Le visage d'Erik était à la fois soucieux et contrarié. Il essayait de donner du plaisir à son homme, tout en prenant son pied, mais malheureusement il devait avouer que c'était un échec total. Depuis dix bonnes minutes, il s'agitait comme un beau diable à l'intérieur de son amant mais en regardant le visage grimaçant de Charles, il ne pouvait arriver qu'à une seule et unique conclusion. Il lui faisait mal. En pestant, il consenti à se retirer avant de s'allonger à côté de son compagnon Jamais il n'avait été si frustré. C'était à se cogner la tête dans les murs. Et par-dessus ça, il se sentait nul. Terriblement nul. Même pas capable de faire correctement l'amour à son homme. Sa virilité en prenait un sacré coup, de même que son ego. Son impuissance lui fit monter les larmes aux yeux. C'était définitif, il était nul. Archinul. En soupirant, il se tourna sur le côté, dos à Charles. Peut-être qu'avec une bonne nuit de sommeil, ça irait mieux.
La main de Charles sur son épaule lui tira un grognement. Il ne voulait surtout pas voir la déception dans les yeux de son homme. Il se sentait suffisamment mal comme ça. Néanmoins, le télépathe n'était du genre à se décourager aussi facilement. Après avoir déposé un chaste baiser sur sa nuque, il murmura au creux de son oreille.
« Ce n'est pas grave … »
Un autre soupire s'échappa des lèvres d'Erik. Bien sûr que c'était grave. C'était même dramatique selon lui. Il ne s'était jamais senti plus misérable. Les lèvres de Charles se posèrent une nouvelle fois sur sa peau. Et puis encore une fois. Toutefois, l'allemand ne réagis pas. Il ne voulait pas bouger. Loin de s'avouer vaincu, son compagnon se décida à employer les grands moyens. Il se releva à demi dans le lit pour faire basculer son homme sur le dos. Ce dernier grogna, bien entendu, mais Charles fit la sourde oreille. De tout son poids, il s'allongea sur son amant pour vriller ses yeux dans les siens.
« Ce n'est pas grave. »
Pour l'empêcher de répondre, il plaqua sauvagement ses lèvres sur les siennes. Erik tarda à répondre. Mais devant l'insistance de son fiancé, il ne peut qu'entrouvrir la bouche, pour laisser le passage à une langue frivole. Pendant plusieurs minutes, ils s'embrassèrent, bruyamment. Comme plus tôt dans la soirée, les deux hommes se caressèrent. Toutefois, ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir aller plus loin. Ils pouvaient très bien s'aimer comme ça aussi. Au bout d'un moment, ils finirent par se séparer pour reprendre leur souffle. Charles descendit du corps nu de son amant pour s'installer entre ses bras. Pas la moindre parole ne fut échangée pendant plusieurs minutes.
« Je sais pas ce qui s'est passé … »
Le télépathe caressa tendrement l'avant-bras de son partenaire. Erik était visiblement inquiet, alors qu'il n'avait aucune raison de l'être. Ce genre de chose arrivait à tout le monde. Et c'était peut être la première fois que ça se produisait, mais ce n'était certainement pas la dernière.
« Tu es un amant formidable. »
Le compliment, pourtant sincère, ne suffit pas à dérider Erik, désormais boudeur. Charles leva les yeux au ciel devant tant d'opiniâtreté. Mais il l'était encore plus. Il rendrait le sourire à son compagnon, parole de Xavier !
« Tu es tendre … »
Grognement. Visiblement, ce n'était pas suffisant.
« … tu es doux … »
Grognement. Charles ne se démonta pas.
« … tu es sensuel … »
Grognement. Le télépathe commençait à perdre patience (Erik n'avait décidément pas une bonne influence sur lui).
« … tu es agaçant. »
Pour ponctuer son reproche, il pinça avec force le ventre de son partenaire. Il espérait le faire réagir autrement que par un grognement. Et il fut servi.
« Aaaaaahhhhhh ! »
Le cri résonna longtemps. Abasourdi, Charles ne savait plus quoi faire. Pendant un instant, il se demanda ce qu'il avait fait de travers et commençait à imaginer qu'il avait fait mal à son homme. Il n'y était pourtant pas aller si fort que ça.
« Je déteste que tu fasse ça. »
Il leva un sourcil, soudainement très intéressé.
« Ah oui ? »
Le télépathe sourit. Il avait vaincu ! Et il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Il réitéra la manœuvre, plusieurs fois d'affilée, sans se soucier des hurlements d'Erik qui menaçaient de réveiller toute la maison.
« Noon ! Arrêtes, je t'en prie. Arrêêêêêtes ! »
Charles n'en fit rien. Il s'était relevé sur un coude et voyait à présent le visage de son amant se tordre sous le rire. C'était bien la première fois … Mais c'était agréable. Chaque jour il découvrait une nouvelle facette de son compagnon, toujours plus surprenante.
« Charles ! »
Ainsi Erik était chatouilleux. C'était bon à savoir. Toutefois sans que Charles ne comprenne pourquoi et comment, il se retrouva plaqué sur le lit, son homme l'écrasant de tout son poids. L'allemand avait maintenant repris le dessus. Brusquement, tout devint très silencieux. Charles se débattit pour se dégager mais son homme lui enserra les poignets tout en enroulant ses jambes autour de lui. Ils luttèrent un bon moment mais finalement, le télépathe abandonna. Son fiancé était incontestablement plus fort. Un sourire malicieux ne tarda pas à se dessiner sur les lèvres de l'allemand. Puis ils s'embrassèrent en essayant de transmettre dans ce geste tout l'amour qu'ils avaient pour l'autre.
Alors qu'il s'étendait sur le corps de son cobaye, Erik murmura dans la nuit des paroles qui tirèrent un sourire lumineux à Charles.
« Je t'aime. »
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Apres avoir échangé un regard avec Erik, Charles toqua deux coups contre la porte en bois sale devant laquelle ils se tenaient depuis plusieurs minutes. L'allemand était renfrogné et n'avait pas dit un mot depuis leur départ du manoir. Le matin même, le télépathe s'était reconnecté au Cérébro dans l'espoir de trouver un mutant pour les marier puisqu'Erik ne voulait pas d'humains à leur mariage. Et après environ une heure de recherche, il en était sorti en clamant avoir trouver la perle rare. Ce qui ne plaisait pas vraiment à l'autre homme.
Un jeune homme, au visage carré ne tarda pas à ouvrir la porte. Il les détailla de la tête aux pieds, l'air méfiant.
« Bonjour ! Je m'appelle Charles Xavier et voici Erik Lehnsherr. »
L'allemand ne prit même pas la peine de répondre ni même de sourire. Loin de s'en formaliser, son homme continua.
« Vous êtes … un mutant, c'est bien ça ? »
De plus en plus méfiant l'autre homme le regarda avec suspicion. Sentant là une menace, Erik se tendit, prés à sauter à la gorge de l'autre homme si il faisait mine de toucher son Charles.
« Ne vous inquiétez pas, nous sommes nous-même des mutants. Je suis télépathe et … »
Il lança un regard à l'allemand, mais ne finit pas sa phrase.
« Qu'est-ce que vous voulez ? »
« On a besoin de votre aide. »
L'homme leva un sourcil mais se décida à les laisser entrer. Si le pitbull qui n'avait pas prononcé un mot ne lui inspirait pas confiance, l'autre avait plus jovial. Sans leur proposer ne serait-ce qu'un rafraichissement, il s'installa sur une chaise, bientôt imité par les deux autres.
« Vous faites bien les baptêmes et les communions ? Officieusement, bien sûr …. »
Il se contenta d'hocher la tête. En souriant à Erik, Charles reprit :
« Nous aurions besoin de vos services pour un mariage. »
Le mutant les dévisagea. Il ne l'avait jamais fait, mais c'était dans ses cordes.
« Lequel de vous deux se marie ? »
Il comprit quand les deux hommes échangèrent un regard complice. Surpris, il ouvrit la bouche en grand mais ne dit rien. De toute façon, il avait la très nette impression qui si il prononçait une parole de travers le pitbull allait certainement le mettre en lambeaux. Alors autant ne pas jouer avec le feu, il était bien placé pour le savoir.
« C'est d'accord. »
Une nouvelle fois, Charles sourit. Il se leva avec entrain, bientôt imité par les deux autres. Avec enthousiasme, il serra la main de son vis-à-vis alors que l'allemand se tenait en retrait, le visage toujours aussi fermé.
« Merci beaucoup. Je vous recontacterai pour vous faire parvenir les détails. »
Il hocha la tête, amusé par tant qu'enthousiasme.
« Par contre, j'ai deux amies, je pense qu'elles vont être ravies de venir. »
Avec bonne humeur, le télépathe lui assura qu'il n'y avait aucun problème. En souriant toujours, il se redirigea vers la sortie et alors qu'il allait partir, il se tourna une dernière fois pour demander :
« Au fait, votre nom, c'est quoi ? »
« Maddox. »
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De retour au manoir, les deux hommes s'enfermèrent directement dans la bibliothèque pour reprendre une partie d'échec commencée le matin même. Ils s'affrontaient dans un silence presque total depuis presque une heure, chacun étant concentrés sur la partie. Jusqu'à ce qu'un détail vienne chatouiller Erik.
« Moira va venir alors ? »
Se sentant embarqué malgré lui sur un terrain glissant, Charles but une longue gorgée de Whiskies dans un verre qu'il avait rempli un peu plus tôt. Officiellement, il l'avait invitée, mais il ne savait pas si elle allait venir.
« Je ne sais pas, elle m'a dit qu'elle verrais. »
Un silence de plomb s'abatis. Pendant un moment, ils poursuivirent leur partie, comme si de rien n'était, buvant une gorgée du liquide ambrée de temps en temps. Puis alors qu'il venait de déplacer son cavalier, l'allemand reprit.
« Tu as envie qu'elle vienne ? »
Faisant la sourde oreille, le télépathe avança sa reine. Ils étaient amis, du moins avant, et ça lui aurait fait plaisir qu'elle soit présente. Néanmoins, il était parfaitement conscient que d'une part ça ne serait certainement pas une partie de plaisir pour elle, ni pour Erik. Et d'autre part, il ne voulait pas encore se disputer avec son homme. Surtout pour la même chose. En constatant le trouble évident sur le visage de son fiancé, Erik but une nouvelle gorgée de Whiskies.
« Je te laisse décider, si elle vient, je ne t'en voudrais pas. »
Même si elle était bien la dernière personne qu'il voulait voir, il pouvait s'efforcer de faire un effort. Il ferait tout pour faire plaisir à Charles, même si ça revenait à devoir supporter l'humaine. En soupirant, il se dit que l'amour lui faisait bien de drôles de choses. De son côté, le télépathe si il était surpris de la réaction de son homme, lui en était aussi reconnaissant. Il afficha un sourire tendre. Sa décision était déjà prise. Néanmoins son côté sadique reprit le dessus quand il répondit :
« Je vais y réfléchir. »
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Note bis : Je remercie Cerise de m'avoir très gentiment prêter Maddox. Il n'aura rien à voir avec Lost Innocence, mais je vous encourage quand même à la lire, cette fic en vaut la peine.