Aux lecteurs, je suis désolée pour ce délais plus que long, ce n'est pas que je vous ai oubliés, j'ai juste perdu la motivation et surtout l'inspiration. Je crains avoir surestimé ma capacité à écrire une fanfiction potable, je n'arrive pas à produire un écrit plaisant et cela me hante. Je ne sais pas quelle valeur vous donnez à mes excuses, mais je vais continuer cette fic coûte que coûte, malgré sa faible qualité, pour vous. Pour Dreamsodreams à qui je dois beaucoup et qui me pousse à écrire pour vous.


Chapitre 3: Petits loups

Sirius adorait cette période, quand tout commençait à geler et quand de gros flocons de neige recouvraient tout de leur voile blanc. L'hivers danois était rude mais sublime. La main d'Eris dans la sienne, ils marchaient avec délices sur le tapis immaculé qui recouvrait maintenant les trottoirs d'Elseneur, sortant juste de la confiserie magique Bolsej, les poches pleines de bonbons. Certes Sirius avait tempéré en disant qu'il allait en envoyer à Rémus et peut-être même à son frère –il devait bien le féliciter de la naissance de son fils.

Une longue année avait passé depuis qu'Harry Potter avait laissé place à Eris Black, les deux anglais s'étaient fait à la vie à deux et demi, Pecus, l'elfe de maison avait lui aussi sa place, et parfois un beau jeune homme passait comme une étoile filante dans leur maison mais cela ne durait guère.

Toutes les deux semaines, ils recevaient une lettre de Remus, qui croyait qu'Eris était un pauvre petit orphelin danois que Sirius avait adopté pour compenser la perte de James, Lily et Harry, alors qu'il traquait Peter en vain. Cette histoire presque servie sur un plateau par le loup-garou avait parfaitement servi les intérêts de Black. Il avait beau adorer son loup, dans une très longue amitié ambigüe, il était pour l'instant trop proche de Dumbledore pour la sécurité de son secret.

Son fils tira son lourd manteau de laine gris foncé, et devant ses si beaux yeux suppliants, l'ainé prit le petit dans ses bras, heureux d'entendre le rire enfantin. Sur tout le chemin du retour jusqu'au manoir, ils se gavèrent de bonbons en riant comme des fous juste ravis de cette première neige. Jusqu'au moment où Eris vit quelque chose qui l'hypnotisait totalement, une petite boule de poils sale, poisseuse, gémissante et adorable.

Le petit loup était recroquevillé contre un mur dans une pitoyable tentative pour se protéger du froid, personne ne semblait le remarquer sauf Eris qui étais totalement fasciné. D'un regard son père comprit, il posa son petit garçon qui doucement s'approcha de la bête morte de peur. Eris regarda le louveteau avec toute la tendresse d'un petit homme de 2 ans. Assis, face à face, ils s'observèrent un temps, Sirius lui était en retrait. Ce fut le petit loup qui craqua en premier il avait trop faim, trop froid et était si seul.

A petits pas, il vint vers Eris, comme ceci, ils étaient presque de la même taille. C'était une scène presque magique, le petit garçon aux cheveux et manteau noir, la main tendue vers le louveteau aux poils blancs crasseux qui tendait un museau curieux. Le louveteau jappa, Eris sourit et le contact se fit. La peau douce du petit homme rencontra le poil doux du petit loup, dans un instant hors de toute chose, où Sirius pensa que ces petits étaient exceptionnels.

C'est ainsi que, dans cette si belle journée de glace, la famille Black accueilli un nouveau membre aussi blanc que la neige. Il reçut plus tard le nom de Hypnos, le sommeil des dieux et des Hommes, le protecteur de la nuit. La bestiole craignait tout le monde, sauf Eris qui eut donc l'honneur de le porter contre sa poitrine jusqu'au manoir des Black, où Pecus lui donna un repas digne d'une meute entière, et où on le lava dans une eau délicieusement chaude.

Eris ne cessait de le regarder de son étrange regard bicolore, comme s'il avait peur de voir Hypnos disparaitre. Mais c'était différent, quelque chose que son fils lui cachait et il n'aimait pas cela. Bien sûr, Sirius saurait élucider le mystère de son petit garçon de deux ans, mais il allait d'abord lui laisser une chance de lui en parler tout seul.

Durant tous les jours qui suivirent, Hypnos et Eris furent inséparables, dormant et jouant ensemble mais dans un étrange silence. Sirius eut peur de comprendre le secret d'Eris, le silence. Mais ce serait trop, son fils serait trop fort, si fort que ce serait effrayant. Se pourrait-il qu'Eris soit affilié aux… non, ce serait improbable voire impossible. Sirius soupira, il se faisait trop de soucis, cela ne lui ressemblait pas.

Mais il n'était plus Sirius le fou, qui ne souciait que des blagues à faire à Snivelus et aux beaux mecs, il avait grandi par la force des choses.

Il finit sa lettre pour Remus, dans lequel il demandait des nouvelles de l'Angleterre, où, depuis la « disparition » du Lord, tout était un peu plus calme, et demanda bien sûr des nouvelles de son ami. En souvenir du bon vieux temps il y ajouta quelques sucreries, enfin celles ayant survécu à sa , il écrivit une longue lettre pour féliciter Snape et Regulus de la naissance de leur enfant, Hersé Black-Snape. Le petit avait déjà quelques mois mais Sirius n'avait reçu le hibou que maintenant.

Puis il entra dans le spacieux salon, où il s'arrêta dans l'embrasure de la porte, charmé par le spectacle devant lui. La fourrure du petit loup allongé tranchait avec le gris du tapis et le rouge profond du pull du petit garçon, qui, une sucette dans la bouche, jouait avec des cubes magiques. La bête, sans même un mouvement, regarda le jeune père s'approcher d'eux, s'assoir et commencer une tour de cubes avec son fils. Sirius se dit que pour rien au monde il ne changerait les événements passés, juste pour avoir le plaisir un jour d'avoir joué ainsi avec Eris.

Bientôt, ce serait Noël, et il songeait qu'il pourrait peut-être inviter son loup garou solitaire à le fêter avec eux, ici, au Danemark, loin des yeux et des manipulations de Dumbledore. L'idée lui plaisait assez, il pourrait sûrement, au cours d'une discussion, parler des mauvaises actions du camp de la Lumière.

Et puis, avoir une bonne discussion avec Remus lui manquait, à par ses coups d'un soir, parfois amicaux, il n'avait plus vraiment d'interlocuteurs pour de grands débats plus ou moins intelligents. Eris était trop petit et Pecus disait toujours « oui maître Sirius », « bien, maître Sirius », un peu facile comme répartie.

Oui, dans sa prochaine lettre, il glisserait quelques lignes sur l'idée géniale de passer les vacances de noël ensemble, le Danemark est si beau sous la neige, et puis le loup garou aurait la preuve qu'il était bien là où il etait. Loin, très loin, de l'influence néfaste de Dumbledore, et même Voldemort. Sirius savait pertinemment que ce dernier avait les moyens de le faire revenir en Angleterre, à ses coté, et que même si le Seigneur des Ténèbres n'en usait pas Sirius reviendrai un jour, pour Eris, pour ses idées.

Il avait bien réfléchi durant cette année, vautré sur son canapé préféré, le vieux Chesterfield de cuir brun qui reposait dans son bureau. Certes, il ne pardonnerait jamais à Voldemort d'avoir tué Lily et James, et d'avoir lancé le sortilège de mort sur Eris, une chance que le petit survécu, même avec une méchante cicatrice, mais ils partagaient les mêmes idéaux et buts, cependant les méthodes du Lord lui semblaient… un peu brutales. Il avait donc pris la décision de revenir vers lui, quand le moment serai venu, quand Eris serai assez grand et fort pour se défendre.

Il contemplait son fils, si juvénile et petit, des cheveux noirs, rares et bouclés, un petit nez fin et droit, des yeux noirs d'encre, Hersé Black-Snape est une merveille. Enfin, pour Regulus et Severus, d'autres se contenteraient de le décrire comme un « magnifique petit garçon », mais il était sûr qu'une fois âgé de quelques années il ferai des ravages dans bien des cœurs. Pour l'instant, du haut de ses 5 mois, il se contentait de gazouiller en mordillant ses pieds.

Mais aujourd'hui était un grand jour, pour lui comme pour sa famille, il allait être officiellement présenté au Lord, ainsi, il serai toujours protégé par celui-ci.

« - Tu crois que ce sera un Serpentard ? Regulus penché sur le berceau observait le sommeil de son enfant.

- Tu ne le trouves pas un peu jeune pour Poudlard… lui répondit son amant dans un sourire légèrement moqueur.

- Hahaha ! Tu es hilarant, tu l'as piquée à mon frère cette blague ? Franchement, tu crois qu'il sera à la hauteur ?

- Oui, comme tu l'as été, comme je l'ai été… Il portera fièrement notre sang et la dignité d'un digne Serpentard, comme tous ceux qui l'ont précédé depuis Salazard Serpentard lui-même.

Le maître des potions pris le Mangemort dans ses bras.

Tu verra tu seras fier de lui, nous serrons toujours fiers de ses actes et pensées car il est déjà notre fierté.

- Ce n'est pas un peu trop ? Si jeune, portant déjà le flambeau d'une nouvelle génération de Mangemorts, élevé depuis toujours dans la gloire du Lord, pour le Lord. Je m'inquiéte pour lui.

Severus prit son mari par les épaules et le força à le regarder.

- Regulus, il encore tout petit, attends un peu pour craindre pour son futur. De plus, il ne sera pas seul, Titania Lestrange et Draco Malfoy sont à peine plus vieux que lui, ainsi que les enfants Parkinson, Nott, Goyle, Crabbe, Zabini et j'en oublie beaucoup. N'oublie pas qu'Harry Potter est aussi de cette génération, qui je l'espère profitera des actions du Seigneur.

- Tu as raison, admit le jeune Black, chaque chose en son temps, d'abord introduisons le au Lord. Puis nous verrons, pour l'avenir… Il regarda la montre à gousset attachée à sa robe. Il vaut mieux commencer à nous préparer avant d'être vraiment en retard. »

Chacun partit de son côté se changer, Severus prenant son fils avec lui pour le faire beau, lui aussi. Une bonne heure plus tard, le trio se retrouva dans le salon familial. Regulus eut un regard appréciateur sur son petit homme. Un instant, il songea à en faire un second, la potion n'avait fait qu'activer les gènes que tout sorcier possède pour se reproduire, les deux espèces humaines étant en fait totalement différentes et les sorciers étant si peu qu'hommes et femmes pouvaient enfanter, il suffisait pour les premiers d'une potion pour assurer une grossesse dans de bonnes conditions.

Une chemise blanche et noire, finement rayée, soulignait le torse musclé de Severus, accompagnée d'une fine cravate de cuir noir et d'un pantalon de la même couleur, elle lui donnait une classe folle. Hersé, dans ses bras, gigotait dans une chemise col mao bleu foncé et dans un simple pantalon gris. Bientôt tous deux revêtirent une cape, noir pour le père et une couverture verte pour le fils. Regulus lui, était vêtu d'un pantalon gris, d'un veston de la même couleur fermé avec application sur une chemise noire, sa robe de sorcier étant quand à elle soigneusement pliée sur le rebord du fauteuil où le jeune homme avait posé ses fesses.

Ils étaient tous trois parfaits pour ce grand instant, le grand moment où Hersé rencontrerait le Lord, entrant dans le cercle des familles noires. Dans un éclair de lumière verte, ils traversèrent la cheminée pour pénétrer dans un des salons du manoir de Tintagel. Tout le cercle proche des hommes du Seigneur des Ténèbres serai présent, un nouveau Black était un événement, une famille si forte, si partisane des idées de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom comme celle-ci avait une grande influence dans le milieu.

Le petit garçon, si jeune soit-il, aiguisait déjà la convoitise des personnes présentes, il ne faisait aucune doute qu'il serait puissant, tant dans sa magie que par l'influence que son nom aurait dans le monde magique. Il valait mieux tenter d'être proche de lui le plus tôt possible.

Dans un grand salon, le seigneur, assis sur un confortable fauteuil de velours noir, et sa cour, répartie sur différents canapés et fauteuils, les attendaient. La pièce était splendide, décorée de noir, de gris et de vert dans un esprit baroque fait de hauts plafonds et de portraits magiques pleins de noblesse.

Hautain, parfaitement dans son élément au milieu de ses loups plein d'envie, le Lord contemplait la petite famille avec un sourire en coin. Il invita les parents à s'approcher et parla :

- Ainsi, voilà le jeune Hersé Severus Orion Black-Snape, bienvenue toi, petit Mangemort, puisses tu devenir comme tes parents un homme fidèle et intelligent.

- Merci, Milord. Répondit un Severus très légèrement rougissant.

Le sourire de Lord s'agrandit encore :

- Je fais, devant vous tous, les plus fidèles de mes fidèles, mes Chevaliers de Walpurgis, de cet enfant un de mes protégés, et donc le vôtre. Quiconque lui fera du mal se verra sévèrement puni.

La menace de ces derniers mots resta un temps dans l'air. Puis le Seigneur des ténèbres prit le jeune enfant dans ses bras. Et l'observa intensivement :

Je vous fait confiance pour qu'il reçoive l'éducation qui lui est due. Il devra quand même mériter sa place parmi les miens.

- Ne vous inquiétez pas pour cela, maître, nous lui feront la classe jusqu'au moment où il ira à MacÖden.

Le lord parut satisfait, il lâcha un « bien » puis se détourna de la question. Nombre d'enfants, plus doués et précoces que les autres, débutaient l'école à MacÖden, qui les éduquait dès 7 ans aux multiples forme de magie, mais peu restaient pour une durée supérieure à 4 ans. En effet seul les plus aptes, de rares élus, suivaient le reste de leurs cursus dans cette école élitiste, à l'enseignement d'exception. Les autres se dirigeaient vers des écoles a la sélection moindre, souvent la plus proche géographiquement, telles que Poudlard, Beauxbâtons ou Durmstrang.

Le lord repris, félicitant ses hommes de leur travail, car même s'il était officiellement mort, dans l'ombre il se préparait à la guerre. Les principales lignées noires grandissaient, leurs héritiers auraient un entraînement qui ferait d'eux de parfaits généraux pour la guerre, pour défendre leurs idéaux. Ceux des sorciers des ténèbres, trop longtemps muselés, trop longtemps ignorés.

Ces enfants, Harry Potter – qu'importe comment Black l'avait rebaptisé-, Draco Malfoy, Blaise Zabini, Pansy Parkinson, Titania Black, Hersé Black-Snape étaient essentiels, pour revaloriser le sang pur –ou presque, réhabiliter les lignées noires, devenue défaillantes par la consanguinité qui y règnait. Et pour agrandir les rangs des Mangemorts, quelle que soit la position qu'ils occuperaient.

Il était évident, pour Riddle, qu'Harry Potter aurait une place à part, qu'ils étaient liés. Le petit serait à ses côtés, c'était évident, d'ailleurs, depuis l'apparitions de la créature, il savait que le temps était venu. Il avait été assez laxiste pour l'instant, mais les pouvoirs du petit se développaient, et bien assez tôt l'appelleraient.

Le temps était venu que son bras droit, le fleuron de ses Mangemorts, sa plus belle conquête, revienne à sa place, auprès de lui. S'il avait laissé Sirius partir ainsi, au Danemark c'est qu'il savait qu'un jour celui-ci rentrerait la queue entre les jambes. Et ce jour était arrivé.

Plus tard, il aurai besoin d'Harry, comme le petit aura besoin de lui, mais, maintenant, il avait besoins de son espion préféré. Un retour dans des termes acceptables était indispensable à ses plans. Car Harry leur était essentiel.

Il avait parfaitement senti que le petit garçon avait pris sous son aile un loup démoniaque, un être si sauvage que la mort n'avait pas voulu de lui et l'avait redonné à la vie. Un lien s'était créé entre les deux êtres avant même leur rencontre. Comme un boulet dont personne ne veut. Sa moitié démoniaque l'avait sentit. Comme elle sentait le lien irrépressible entre Harry Potter et lui, un lien qui dépassait largement la stupide prophétie d'une chouette à moitié folle.

Il lui avait fallu deux ans pour comprendre, car avant il n'assumait pas cette partie impure de sa personne, et avait tenté de tuer l'enfant. C'était à cette instant qu'il l'avait sentie, cette liaison entre leurs magies, leurs vies. Il connaissait mal les mœurs des démons, pensant que sa partie sorcière serait la plus forte, mais maintenant, il savait. A quel point ce garçonnet tenait son destin, et celui du monde sorcier, entre ses mains. Il fallait donc l'élever dans le bon chemin. Celui des ténèbres.

Durant le cocktail, célébrant l'entrée d'Hersé dans le monde des Mangemorts, il prit un verre de whiskey pur feu, le bras de Regulus, et l'entraina à part, loin des oreilles trop curieuses, personne n'oserait ainsi mettre sa vie en danger par curiosité, mais la prudence est mère de sureté. Un sort de silence autour d'eux, Riddle prit enfin la parole :

- Regulus, mon chère Regulus, j'ai un message pour ton frère, un message très important, que tu lui transmettra.

Il sourit devant l'air surpris, presque choqué du plus jeune. Regulus Black pensait-il vraiment pouvoir cacher le contact qu'il avait avec Sirius ? Le jeune Black avait de la chance de ne rien lui cacher de plus compromettant.

- Bien, Seigneur quel est ce message.

- Tu lui diras que je l'attends, et que s'il vient gentiment avec l'enfant, aucun de vous ne sera puni. Mais s'il fait encore sa tête de Griffondor, vous allez souffrir, tous. Sauf Hersé, bien sûr, il est mon protégé, quoique…

Jamais Regulus n'avait eu l'intention de ne pas exécuter les ordres du Lord. Et, après ce petit ajout, il avait encore moins envie de le faire.

- Bien, my lord, si tel est votre désir. J'écrirai à mon frère dès la fin de la réunion.

- Bien… bien…

Puis, sans un mot, il partit. Il n'attendait aucune autre réponse, il n'avait aucun doute que Regulus s'exécuterait.

Regulus, laissé seul avec ses pensées, s'interrogeait, que voulait le Lord ? Qu'allait devenir Harry… Eris… l'enfant ? Il avait toujours vu James Potter et son frère comme des traitres, des êtres trop idiots pour comprend ce qui était bon pour eux. Mais le petit, quel que soit le nom qu'il portait, restait un enfant, qui crois en les adultes, aime, rie, court, chante, une créature si fragile et terriblement innocente. Jamais Regulus ne voudrait voir son enfant avoir mal, il ne se faisait pas d'illusion, il savait qu'un jour ou l'autre le monde blesserai son fils mais il serait là pour lui.

Alors il comprenait Potter, qui était mort pour Harry. Il se mettait à la place de Sirius parti loin pour Eris. Deux prénoms, un même enfant, au destin grandiose. Si jeune et déjà sujet au désir des plus grands, encore tout petit mais déjà porteur de nombreux espoirs, si noirs soient ils.

Severus vint l'enlacer, geste d'affection rare en public, il avait perçu le trouble de son compagnon. Severus étais un maître dans l'art de deviner l'état d'esprit de Regulus, et faisait ce qu'il pouvait pour l'apaiser, parfois un simple contact marchait, et aujourd'hui, ce fut le cas. Regulus doutait que le Lord fasse vraiment du mal aux enfants, il ne pensait pas qu'Hersé et Eris soient vraiment en danger.

Le lord avait quand même un certain sens moral, certes atypique, mais il ne ferait jamais de mal à un enfant sang pur, surtout si cet enfant était de magie noire. Ils étaient des choses précieuse pour eux, la Magie était rongée petit à petit par la blanche, les enfants de pure magie noir étaient rares et représentaient leur avenir, le futur de la Magie entière. Mais les sorciers de la lumière ne voyaient pas cela ainsi, pour eux les sorciers noirs étaient un danger, pour eux le monde était bicolore, ils étaient bon, et ceux qui n'étaient pas avec eux, comme eux, étaient méchants, ils devait forcément y avoir confrontation. Et ils devaient absolument gagner ce combat, le combat entre le Bien et le Mal. Ne se rendaient-ils pas compte que sans le mal, il n'y avait pas de bien ? Que le monde était fait de nuances plus ou moins claires, plus ou moins douces, mais surtout si nombreuses que ce serait comme compter les graines de toutes les plantes et arbres du monde ? Apparemment pas.

« Un jour tu sera comme eux, comme tes parents, juste et droit. Tu sauvera le monde, Neville, parce que tu es né pour cela, pour faire du monde un monde parfait où il n'y aura plus de méchants pour nous faire du mal, où tout le monde sera heureux et où l'on vivra tous main dans la main, même avec les Moldus.

Quand tu seras grand, tous les enfants connaîtront ton nom, tu sera leur héros, ils t'aimeront parce que tu fera le bien. Tu comprends, mon garçon ?

Ton papa et ta maman sont partis pour cela, ils sont dans un endroit très loin mais ils t'aiment, ils n'ont pas voulu partir ainsi, on les as obligés mais ils penseront toujours à toi.

Ce n'est pas comme dans un conte, ou le prince arrive, lance quelques sorts et tue le mage noir, cela va être dur mais quand tu sera prêt, tu seras le meilleur, le plus puissant. Tu été choisi pour cela, toi, parmi tous les autres petits garçons, c'est toi qui va être celui-qui-va-sauver-le-monde.

Neville, mon doux petit fils, tu sera, tu es le héros de la plus noble et belle des causes, tu va te battre pour la justice, l'amour, la joie. Tu va te battre pour le bien. Comme tes parents, comme moi, comme Albus Dumbledore et tant d'autres grands sorciers. Tous les grands sorciers ont combattu du bon côté.

Les autres étaient jaloux, avide de puissance, fous, et ont fait le mauvais choix, ils continuent ainsi, à faire du mal aux personnes gentilles. Il faut se battre contre eux… »

La traditionnelle histoire du soir de Mme Longdubat fut interrompue par Neville. Ou plutôt, par la magie du petit qui se dévoilait pour la première fois sous les yeux fiers de sa grand-mère. Ce n'était, certes, pas une explosion de puissance, mais Neville n'avait que deux ans, c'était très jeune, pour un ace magique même involontaire. Cela témoignait du potentiel de l'enfant, Neville aurait un avenir exceptionnel.

Cette peluche de lion le prouvait, flottant à un mètre du sol, et doucement s'approchant de l'enfant couché dans son lit, pour se lover dans ses petits bras. Le petit dodelinait déjà, alors, délicatement, sa grand-mère le borda, l'embrassa, et partit de la chambre.

Neville rêva de grands duels, de sorciers puissants et barbus, de vieux châteaux, de princesse en détresse et un peu de pyjamas trop grands. Il avait un peu peur dans ce rêve, mais à la fin le méchant tout en noir fut battu par lui, et un sourire apparut sur son visage endormi.

Il avait hâte d'être assez grand et fort pour battre les méchants, avoir une baguette et même un balais, jouer au quiditch, pouvoir lancer des sort complexes, faire des potions bizarres et peut être faire pousser des plantes étranges. Il voulait vraiment devenir ce Neville que sa grand-mère lui décrivait dans les histoires qu'elle racontait, un être fort et intelligent. Un héros.

Neville aimait bien le bonhomme au nom bizarre, il était gentil et lui donnait toujours des bonbons aux citron, et quand il disait quelque chose sa grand-mère était toujours d'accord, c'était drôle. Le monsieur aussi était drôle avec sa longue barbe et ses robes colorées, mais parfois il demandait a Neville de le laisser seul quand il parlait avec grand-mère, mais lui il voulait savoir de quoi ils parlaient.

Alors parfois il collait son oreille contre la porte du salon et captait des mots comme « Elu », « entrainement », « il est si petit » ou encore « le pauvre », il ne comprenait pas tout mais il savait parfaitement que les adultes parlaient de lui, et ne voulaient pas qu'il le sache. Neville trouvait cela pas gentil, mais ne pouvait rien dire sinon, on aller le gronder.

Le petit garçon n'aimait pas être grondé, s'il y avait bien quelque chose de vraiment pas drôle c'était ça, et puis, après, sa grand-mère était… triste, et le petit garçon n'aimait vraiment pas cela du tout. Alors il faisait toujours tout son possible pour être un « adorable petit ange » comme parfois elle le surnommait quand elle était fière de lui.

Bien sûr, il faisait des bêtises de temps en temps mais beaucoup moins que Fred et Georges, même moins que Ron. Eux, ils faisaient tout pour faire enrager leur mère, accumulant les bêtises les plus folles.

Il observait la nuit tomber sur Poudlard, du haut de son bureau il voyait les lumières s'allumer une par une. Puis, enfin, il parla :

« - Remus, tu es en contact avec Sirius. Tu a été un de ses plus proches amis. Comment sa chasse avance t'elle ? A-t-il repéré Peter ? Dumbledore n'avait pas lâché la fenêtre des yeux, il avait juste parlé à l'unique personne dans la pièce.

- Non Albus, il a perdu sa trace au Danemark. Il pense que le rat s'est établi avec la communauté noire de là-bas. Remus parlait vite, trop fatigué par la pleine lune d'hier.

- Donc, il s'y est installé… Remus, je m'inquiète pour lui, cela fait un an qu'il est au Danemark. Après avoir coupé tous contacts durant des mois, il réapparaît avec un petit garçon qu'il a adopté. Le vieux sorcier se retourna, faisant face au jeune loup-garou, le visage usé dans ses vêtements de seconde main.

- Il se comporte comme il l'a toujours fait, il agit par l'instinct plus que par la raison. Mais maintenant qu'il y a le petit avec lui, il s'est assagit, il est plus responsable, enfin pour ce que je vois dans ses lettres. Remus n'aimait parler ainsi de Sirius, dans son dos, mais c'était pour le bien de son ami. Dumbledore n'était pas le seul à s'inquiéter pour son ami, Remus aussi avait peur pour son cher chien, peur qu'il fasse des bêtises.

- Je crains qu'il ne soit encore bouleversé par le destin de Lily et James, et surtout d'Harry, et qu'il s'est trouvé un peu de stabilité avec le petit, mais le Danemark compte une large communauté noire, influente et surtout proche de Lord Voldemort.

Le directeur avait dit cela avec un calme olympien. Remus, lui, ne put s'empêcher de frissonner, le Lord était pourtant mort depuis un an, mais il ne pouvait s'empêcher de craindre ce nom maudit. Alors, il demanda :

- Mais… Vous croyez que le Lord est encore en vie ?

- Sa grande ambition a toujours été l'immortalité. Mourir ne lui ressemble pas. Le vieil homme croyait profondément à ses parole, mais ce qui rassura Remus fut le lueur dans ses yeux, toujours aussi vive, même s'il pensait à la non mort du Lord, il restait une chance pour la lumière.

- Tout le monde meurt, un jour. Les mots étaient sortis sans que Remus le veuille.

-Tu as raison, je suis peut-être un peu trop prudent, je deviens paranoïaque. Mais, si je t'ai fait venir à moi, c'est parce que m'inquiète pour Sirius, et je compte sur toi pour le surveiller. Surveiller son état moral, car dans de pareilles situations, même l'esprit le plus sain peut être perturbé.

Remus resta un temps rendu muet par le doute, puis il répondit, légèrement surpris :

- Vous craignez qu'il ne se tourne vers les ténèbres ?

- J'ai une entière confiance en Sirius… Le grand homme avait prononcé ces mots dans un souffle empli de toute la spontanéité qu'il avait. Puis, en regardant sa montre, il ajouta un : Au revoir Remus.

Puis, Albus plongea encore une fois son regard dans la forêt interdite. Il avait voulu rassurer le jeune loup-garou, mais il lui fallait un peu plus de temps avant vraiment croire à la mort de son ennemi. Il n'avait pas voulu congédier ainsi le jeune homme, mais il avait besoin d'un peu de solitude.

Quoi qu'il arrive, ils avaient une force que Voldemort n'avait pas, l'amour, et surtout leur unité autour de Neville. Le petit garçon représentait leur plus grand espoir, il était le porteur d'une harmonie, celle des sorciers de la lumière. Un lourd poids pour un si jeune homme.

Il fallait juste qu'il soit prêt le jour venu.