Cette fiction est la traduction de Draco Malfoy, it's your lucky day, par Faithwood, et que je traduis bien évidemment avec la permission de son auteur.

Et puis, pour toutes les fois où j'oublie, un grand, grand, grand Mercià ma fidèle bêta, Via ferata, qui est la personne qui relit sans jamais se plaindre, toujours avec efficacité et célérité, 99% de ce que je publie. Et comme il m'arrive d'être par moments relativement productive, c'est du boulot. Donc, merci Via.

Enfin, info qui vous intéressera : sachez que cette fic est entièrement traduite, qu'elle fait un peu plus de 40 000 mots et qu'elle est divisée en 4 chapitres.
Je publierai en principe 1 chapitre par semaine, à moins que je ne vous oublie, en ce cas-là il faudra crier... ;)
Si je ne réagis pas, c'est que j'ai été enlevée par les martiens.

(L'histoire appartient à Faithwood, l'univers à JK Rowling, je ne suis que la traductrice.)


1. L'opportunité

Les petites opportunités sont souvent le début de grands accomplissements.

- Démosthène

« Tu trouves que ça a l'air bleu ? demanda Drago. »

Il pencha la tête en fixant pensivement son chaudron.

« C'est vert, dit Blaise. »

Drago soupçonnait cependant qu'il ne s'était même pas donné la peine de regarder.

« Ça pourrait être bleu, s'empressa de dire Derwent Harper. »

A la différence de Blaise, il inspecta la potion attentivement et Drago vit son espace personnel diminuer dangereusement. Harper se pencha beaucoup trop près.

« Oui, ça pourrait. Mais ça ne l'est pas. »

Blaise avait l'air agacé.

« Je dirais que c'est cyan, proclama Drago en jetant un regard plein d'espoir à Blaise.

— Je te crois. »

Les grands yeux de Blaise s'agrandirent encore davantage, lui donnant une mine faussement innocente.

« Et je crois aussi que tu ne vois pas les couleurs.

— Oui, c'est définitivement cyan, s'exclama Harper. »

Drago jeta un regard de côté au garçon aux joues rondes qui souriait. Il prit une mine ombrageuse qui ne fit que s'intensifier quand il aperçut le chaudron de Harper. Son Onctueuse Onction était exactement du bleu aigue-marine demandé.

Saleté de petits jeunes. C'était vraiment des sales petits fayots, terriblement trop zélés. La décision de mélanger les septième année qui étaient revenus avec la nouvelle génération était un désastre complet. Les classes des ASPICs étaient pleines à craquer et trop bruyantes au final, ils recevraient tous une éducation de mauvaise qualité. Les classes surchargées étaient l'une des raisons pour lesquelles Drago ne pouvait pas se concentrer correctement, et même son niveau en Potions en souffrait. Les autres raisons étaient le fait que la majorité des étudiants et des professeurs le haïssaient pour avoir échappé à Azkaban. Drago aurait pu se croire paranoïaque, mais les Malefoy n'étaient pas portés à la paranoïa. Deux tiers de l'école le haïssaient pour de bon. Ce qui n'aurait pas dû être un problème, sauf que Drago n'aimait pas vraiment le tiers restant.

« Slughorn arrive, marmonna Blaise. »

Il soupira et arrêta de remuer son chaudron. Son onction était jaune et ressemblait plus à un bouillon de poulet qu'autre chose. Drago se sentit un peu mieux malgré son propre échec.

Slughorn se pencha au-dessus du chaudron d'Ernie Macmillan, manquant faire tomber à la fois Ernie et le chaudron avec son énorme ventre. Profitant qu'il soit occupé à autre chose, Drago attrapa rapidement son exemplaire du Manuel avancé de préparation des potions et en parcourut rapidement les explications. Si seulement il pouvait trouver ce qui avait été de travers, alors peut-être qu'il parviendrait au moins à justifier la couleur verte. Ça lui vaudrait bien un point ou deux. Le manuel spécifiait clairement que si l'onction devenait verte au lieu de bleue, celui qui la boirait ne penserait pas que celui qui la lui avait administrée était son meilleur ami comme c'était censé être le cas, mais à la place il trouverait simplement que la personne en question sentait affreusement mauvais. Cela arrivait si on laissait l'Onction sur le feu plus de cinq minutes après avoir ajouté les feuilles de belladone. Drago fronça les sourcils. Il avait été si attentif. Il se rappelait clairement avoir ajouté les feuilles, et puis avoir vérifié sa montre et alors… Sa moue s'intensifia. Et puis alors Potter avait poussé un petit hoquet parce qu'il s'était coupé en tranchant son gingembre. Après ça, tout ce que Drago pouvait se rappeler, c'était à quel point les lèvres de Potter semblaient pleines et rouges tandis qu'il suçait son doigt blessé, mais en aucun cas, il ne pouvait se rappeler avoir éteint le feu sous son chaudron.

Drago se tourna vers l'autre bout de la classe pour jeter un regard mauvais à Potter. Toutefois, celui-ci était trop occupé à contempler son Onction avec une mine inquiète pour le remarquer. Saloperie de Potter. C'était encore une fois de sa faute.

« Ah, Mr Zabini, s'exclama Slughorn. »

Drago se tendit et détourna lentement le regard des cheveux emmêlés de Potter.

« Vous auriez dû utiliser de la belladone fraîche, pas des feuilles séchées, grimaça Slughorn. Enfin, c'est une erreur humaine. Je suppose que c'est Acceptable. »

Il gribouilla quelque chose sur son parchemin et offrit un sourire attendri. Drago serra les poings. Evidemment. Les membres du Club de Slug parvenaient à s'en sortir avec du jaune.

« Mmh, commenta Slughorn en se penchant sur le chaudron de Drago. »

Les lèvres serrées, Drago se prépara. Il savait qu'il ne devait pas attendre de merci de la part de Slughorn. Celui-ci secoua la tête, sa moustache frémissant.

« Mr Malefoy, dit-il tristement Slughorn, j'ai bien peur que vous ne vous fassiez pas de nouveaux amis d'ici peu… »

Là-dessus, il écrivit quelque chose qui ressemblait de façon étrange à un T sur son parchemin. Théodore Nott se retourna pour lui adresser un sourire méprisant, et quelqu'un ricana de façon audible. Le son venait du côté Gryffondor de la classe, mais Drago ne se retourna pas pour voir qui c'était. Il imaginait que c'était Potter.

« Oh, qui se préoccupe de Slughorn et ses notes, chuchota Harper après avoir reçu un sourire et un O pour son Onction. Tu es très bon en Potions et tout le monde le saura quand tu auras un E à tes ASPICs. »

La mâchoire de Drago lui faisait un mal de chien. Il avait serré les dents trop fort. Slughorn s'arrêta devant le bureau de Potter et Drago plissa les paupières en voyant l'expression légèrement embarrassée de ce dernier.

« J'aurai un O, répondit-il à Harper sans y penser. »

Sa main vola vers son cou pour y jouer avec le petit pendentif accroché à une chaîne d'argent.

« Bien sûr ! répondit aussitôt Harper. C'est ce que je voulais dire ! »

Drago l'ignora. Les doigts de Potter étaient pris dans cette atroce masse de cheveux mal coiffés, et il jouait avec les mèches d'un noir de jais.

« C'est un peu vert, marmonna Potter en se mordant la lèvre inférieure sans quitter son chaudron des yeux.

— Absurde ! s'écria Slughorn. Je dirais que c'est cyan. »

Il nota quelque chose sur son parchemin.

« Et cela dépasse très certainement mes attentes, parce que je peux voir très clairement, Mr Potter, que vous êtes amoureux à nouveau. »

Slughorn se tapota le nez.

« J'arrive toujours à le savoir. »

Potter le regarda stupidement en clignant des yeux.

« Non, non, n'essayez même pas de nier ! déclara passionnément Slughorn alors même que Potter n'avait pas dit un mot. Il est triste que Miss Weasley nous ait abandonnés pour le Quidditch, mais vous avez quelqu'un d'autre en tête. »

Slughorn se pencha vers Potter qui recula automatiquement.

« Je peux le voir dans vos yeux, annonça-t-il dans un murmure audible. »

Il sourit largement comme quelques étudiants se mettaient à glousser. Potter baissa le regard mais resta silencieux, les joues rougissantes.

« Drago ! »

Il reporta son attention vers Blaise, qui secouait la tête en le regardant.

« Tu grognes. Arrête ! ordonna-t-il. Slughorn ne t'aimera jamais. Accepte-le et laisse tomber. »

Drago ouvrit la bouche pour informer Blaise qu'il n'en avait strictement rien à faire de Slughorn et qu'il était bien plus agacé par les tentatives de Potter pour se donner un air modeste, mais la voix du professeur résonna soudain dans la classe.

« Restez assis ! Restez assis, disait-il en retournant vers son bureau. Je sais que c'est vendredi après-midi, mais il nous reste cinq minutes et j'ai des nouvelles importantes à vous donner. »

Drago n'était pas intéressé. Il soupira et commença à nettoyer son plan de travail avec méticulosité. Slughorn poursuivait, l'air étonnamment enthousiaste.

« La semaine prochaine, nous préparerons des Potions de Mémoire. Je sais que j'ai dit qu'elles étaient terriblement inefficaces et qu'il était peu probable que vous tombiez dessus à l'examen, mais une découverte récente a été faite… »

Slughorn s'interrompit.

« Est-ce que quelqu'un lit Potions Hebdo ici ? »

Drago leva presque la main mais remarqua que personne – pas même Granger – ne l'avait fait. Il croisa les bras sur sa poitrine, mécontent de ne pas pouvoir se vanter de lire ce prestigieux magazine. Apparemment, tout ce qu'il récolterait serait des regards mauvais, et c'était quelque chose qu'il avait déjà en quantité suffisante.

Il savait exactement de quoi Slughorn parlait. Merwyn Borage, le maître ès Potions le plus respecté de Grande-Bretagne, avait découvert que les plumes de Jobarbille préservaient mieux la mémoire magique si elles marinaient dans du Whisky Pur-Feu durant vingt-quatre heures avant d'être utilisées. L'article avait encouragé Drago à faire des plans sur la comète. Il pourrait se faire une petite fortune en fabriquant et vendant des Potions de Mémoire aux étudiants stressés durant les semaines d'examen. Ses plans se concrétisaient rapidement. S'ils réalisaient la potion la semaine qui venait, il lui serait possible d'en récupérer un peu dans son chaudron, ni vu ni connu.

Slughorn se remit à parler, et cette fois Drago lui prêta davantage d'attention.

« Personne ? »

Il avait l'air déçu. Il jeta un regard à Granger qui semblait se sentir coupable de découvrir qu'il y avait des mots dans le monde qu'elle n'avait jamais lus.

« Bien, peu importe. »

Slughorn haussa tristement les épaules.

« Quoi qu'il en soit, on m'a laissé entendre que les Potions de Mémoire pourraient effectivement apparaître à l'examen. Cependant, j'ai bien peur que nous ayons un petit problème. La réserve de Poudlard manque dangereusement de plumes de Jobarbille. »

Slughorn avait l'air bizarrement satisfait de cela. Drago commença à se sentir méfiant. Il semblait assez improbable que Slughorn finisse son petit discours par « et donc, j'ai décidé d'en acheter. » Les plumes de Jobarbille étaient rares et chères, et Slughorn s'était plaint plus d'une fois du manque de crédits. Drago n'aurait pas été surpris de découvrir qu'il piquait et revendait les ingrédients de la réserve de Poudlard. Severus Rogue ne s'était jamais plaint d'un « dangereux manque » d'ingrédients de valeur.

« Et donc… »

Slughorn marqua une pause dramatique.

« Demain après-midi, nous ferons une petite excursion et nous collecterons quelques plumes de Jobarbille. »

Quelques étudiants poussèrent des cris de joie – des Pouffsouffles, sans aucun doute – mais la plupart avaient l'air incertain. Slughorn souriait toujours largement.

« Mais ce n'est pas tout ! Je prévois de vous répartir en équipes, et l'équipe qui collectera le plus de plumes recevra un flacon de la Potion de Mémoire. Elle est garantie améliorer votre mémoire pour un mois. »

Slughorn adressa à toute la classe un regard furtif.

« Ca pourrait faire des merveilles pour vos notes. »

La voix d'Hermione Granger s'éleva au-dessus des acclamations :

« Mais, Professeur. Est-ce qu'utiliser une Potion de Mémoire dans cette optique n'est pas…. heu, illégal ? »

Slughorn arrêta de sourire et resta silencieux durant presque une minute.

« Absurde ! s'écria-t-il finalement. »

Il les régala tous d'un sourire assez traumatisant.

« Cependant, pas la peine de mentionner notre petit concours auprès de la Directrice. Nous ne pouvons pas lui laisser penser que vous n'êtes pas enthousiasmés par un peu d'action de terrain, et que j'ai dû vous acheter pour vous motiver. »

Il éclata de rire mais finit par s'effondrer devant Granger qui le fusillait du regard et commença à inspecter les jointures de ses doigts avec attention. Drago aurait trouvé ça amusant s'il n'avait pas eu des préoccupations plus graves.

« Et où exactement allons-nous trouver ces plumes ? demanda-t-il à voix haute.

— Et bien, dans la Forêt Interdite, Mr Malefoy. Où donc voulez-vous aller ? »

Slughorn avait pris sa voix « ne soyez pas absurde », mais la terreur sur le visage de certains étudiants le força à développer.

« Oh, allons ! La Forêt Interdite n'est plus l'endroit dangereux qu'elle était autrefois. Les centaures sont plutôt sympathiques et les loups-garous… Bon, ce ne sont que des histoires, il n'y a rien de vrai là dedans. La Directrice nous a donné sa permission, sous réserve que nous n'allions pas trop loin et que nous revenions avant la nuit. »

Drago bouillait, mais il n'était pas assez stupide pour dire ce qui le préoccupait à voix haute. Les centaures n'étaient pas des créatures inoffensives à qui on pouvait faire confiance, et il savait pour certain qu'une meute de loups-garous rodait toujours dans la forêt. Sans mentionner les douzaines d'autres créatures dangereuses qui y avaient été repérées. Ils allaient tous mourir. Sa seule consolation était que si les loups-garous les attaquaient, ils se jetteraient sur Slughorn d'abord, et ils s'étoufferaient immanquablement.

Ses camarades de classe, ces grands naïfs, avaient l'air rassurés, et quelques uns d'entre eux – des Gryffondor, naturellement – avaient carrément l'air enthousiastes. Seule Granger avait l'air perturbée. Elle gémit dans ses mains :

« Pas la forêt, encore. Je vais mourir d'ennui et j'avais prévu de réviser ce weekend. »

Drago ne pouvait s'empêcher de partager ses sentiments. Réviser semblait soudain une idée merveilleuse. Nott se tourna à nouveau vers lui pour lui lancer un sourire méprisant. Il fit claquer sa mâchoire et se mit à faire des grimaces enfantines, essayant sans aucun doute d'imiter un loup-garou. Drago prit un air renfrogné. Nott devenait un peu plus insupportable chaque jour.

La cloche sonna et les étudiants bondirent de leurs sièges comme sous l'effet d'une brûlure.

« Attendez ! Attendez ! cria Slughorn au-dessus du raffut. »

Vaincus, les élèves se rassirent.

« Encore deux ou trois petites choses. Nous nous retrouverons devant l'entrée à midi. Soyez ponctuels et prévoyez des vêtements chauds.

— A ce propos, Professeur, tenta Ernie Macmillan. Est-ce qu'il ne fait pas un peu froid pour une excursion ? Il a neigé plutôt fort. »

Slughorn l'ignora.

« Avant que j'oublie, dit-il, si vous trouvez des crins de licorne, apportez-les moi. Et rappelez-vous, les Jobarbilles sont des créatures protégées, vous ne pouvez pas les tuer et les plumer – c'est de la triche. »

Son expression se fit pensive.

« Cela dit, je suppose que si vous arrivez à les Stupéfixer… »

Quelqu'un s'éclaircit la gorge et Slughorn émergea de sa rêverie :

« C'est seulement une plaisanterie, Miss Granger. Ne sommes-nous pas chanceux de vous avoir ici pour nous rappeler à tous où se situe la légalité ? »

Slughorn lui adressa un grand sourire plein de dents.

« Les plumes tombées à terre sont notre seule option légale, j'en ai bien peur. Mais les Jobarbilles font leur nid durant l'hiver, donc je suis sûr que nous pourrons en récolter autant que nécessaire. Peut-être même plus. »

Génial. Drago soupira, arrivant à peine à croire que Slughorn prévoyait de les traîner dans la Forêt Interdite en hiver. On aurait dit qu'il avait soigneusement préparé cette expédition afin d'utiliser les étudiants comme main d'œuvre gratuite et se faire quelques Gallions supplémentaires.

Enervé et pressé de partir, Drago se leva soudainement. Tout le reste de la classe se leva une seconde plus tard, comme s'ils avaient juste attendu que quelqu'un montre l'exemple. Mais ce n'était pas leur jour de chance.

« Attendez ! Attendez ! »

Slughorn leva les mains et les étudiants se laissèrent retomber sur leurs chaises.

« Ça ira vite, promis. Il faut que je vous répartisse en paires. »

Slughorn fit frisoter sa moustache et leur jeta un regard matois qui laissait supposer que grouper des étudiants en binômes pour une excursion était un art particulièrement compliqué.

Drago se renfonça dans sa chaise. Il savait par avance que ça allait mal finir.

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« Je hais ma vie, grommela Drago. »

Il était assis sur le sol un peu à l'écart du reste du groupe qui attendait devant la classe de Défense contre les Forces du Mal. Le fait que c'était le dernier cours de la semaine n'était que de peu de réconfort si on considérait que le lendemain il y avait cette excursion. Il pouvait penser à une centaine de choses plus intéressantes à faire un samedi après-midi qu'errer dans une forêt infestée de monstres avec son binôme chasseur de plumes. Par exemple, fixer le plafond en décapitant des Veracrasses semblait bien plus palpitant.

« Je ne peux pas croire que Mac Gonagall laisse Slughorn nous exploiter comme ça. Et à quoi pensait Slughorn en me mettant avec Potter ? Il n'a pas peur que je salisse son parfait petit héros par ma simple présence maléfique ? »

Goyle, assis à la gauche de Drago, émit un vague grognement et Pansy, qui avait la tête sur son épaule droite, haussa les épaules d'un air désintéressé.

« Pansy ! »

Sa voix était cassante. Elle releva la tête et cligna des yeux comme une chouette. Ses yeux sombres avaient l'air innocents quand elle dit :

« Je suis désolée, Drago, cette harangue n'était pas rhétorique ? Je pensais que tu parlais tout seul. Tu as rarement besoin qu'on t'aide à trouver l'inspiration concernant Harry Potter. »

Il grimaça.

« Je parlais de Slughorn, pas de Potter. Et je n'ai pas besoin d'inspiration, j'ai besoin d'empathie.

— Hmm, dit Pansy avec un sourire entendu. J'ai peur d'être incapable d'en avoir le vendredi après-midi. Alors, pour répondre à ta question, Slughorn t'as mis avec Potter soit parce qu'il pense que vous deux ferez une équipe formidable… »

Elle s'interrompit pour ricaner.

« Soit parce qu'il espère que Potter t'empêchera de garder toutes les plumes de Jobarbille et les crins de licorne pour toi.

— Bien sûr que je compte les garder pour moi ! Et Potter ne m'arrêtera pas ! dit-il avec dédain. Je n'ai pas l'intention d'aider Slughorn à gagner ne serait-ce qu'une Mornille. Il peut aller se faire foutre avec son concours, sa récompense et ses putains de plumes. »

Drago jeta un regard noir au troupeau de Gryffondor qui se tenait plus loin dans le couloir. Potter riait gaiment à quelque chose que Weasley avait dit à l'évidence, il n'était pas perturbé par la sortie du lendemain.

« Abruti de Slughorn, fulmina-t-il. Abruti de Potter. Tu arrives à croire que j'ai la poisse comme ça ?

— Oh, oui, c'est si dur d'être toi, se moqua une voix. »

Surpris, Drago releva la tête pour voir la silhouette de Théodore Nott le surplomber.

« Tu as perdu le droit de pleurnicher il y a deux ans, cracha-t-il. »

Il tourna sur lui-même de façon théâtrale pour aller s'installer à quelques mètres de là, à côté d'un Derwent Harper souriant. Drago cligna des yeux.

« Merci pour cette superbe remarque sortie de nulle part, Nott. Ça a éclairé ma journée, dit-il, pince-sans-rire, avant de se tourner vers Pansy. C'est quoi son problème ? »

Elle eut un geste dédaigneux de la main.

« Oh, ignore-le… Il est juste pauvre, dit-elle dans un murmure forcé. »

Nott prit une mine furibonde.

« Oh, c'est vrai. »

Drago eut un sourire radieux.

« J'ai entendu dire que tu vivais avec ta tante Cracmol dans un appartement Moldu. C'est vrai, Nott ? »

Le regard de Nott était meurtrier. Il marmonna quelque chose mais Drago ne l'entendit pas ses oreilles étaient emplies des gloussements de Pansy et du rire gras de Goyle. Drago soupçonnait que Goyle ne savait pas vraiment de quoi ils parlaient mais il riait loyalement quand même. Brave petit.

« On m'a dit que le quartier était si minable que mêmes les Moldus le haïssaient, ajouta Pansy sans se soucier de baisser la voix.

— C'est horrible ! hoqueta Drago, feignant d'être choqué. »

Il était parfaitement au courant de la situation pathétique de Nott mais ne parvenait pas à être triste pour lui. Il n'avait jamais aimé Nott. Ça avait toujours été un pauvre type un peu flippant qui ne faisait rien d'autres que grimacer et jeter des regards noirs aux autres étudiants. Il n'avait jamais ri aux blagues de Drago. Sans ajouter que son père était un salopard calculateur qui essayait constamment de tourner le Seigneur des Ténèbres contre les Malefoy, et que sa mère était une psychopathe qui aurait pu faire la compète avec la tante de Drago. Et ce n'était pas peu dire.

« Et tu trouves ça drôle, hein ? »

Nott avança de quelques pas et se pencha pour chuchoter :

« Les revers de fortune de ma famille sont entièrement de ta faute. Toi et ta famille vous avez tout fichu en l'air et maintenant on est tous obligé de supporter ça. »

Il fit une grimace en direction de Granger.

« Tu n'es qu'un traître. »

Le sang monta aux joues de Drago tandis qu'il essayait de rester calme en dressant la liste de tous les sorts qu'il pourrait jeter à Nott. Pansy siffla comme un chat en colère et Goyle fit craquer ses phalanges. Drago l'attrapa par le bras. Ils ne pouvaient pas risquer d'attirer l'attention sur eux, pas avec Nott qui tenait à avoir ce genre de conversations dangereuses en public. Plusieurs étudiants regardaient déjà dans leur direction. Potter en faisait partie.

« Tu ne manques pas de culot d'accuser ma famille de trahison, dit Drago en se forçant à parler d'une voix calme et posée. Si je me souviens bien, le Seigneur des Ténèbres s'est occupé de ton père parce qu'il avait échoué à le servir. »

Nott pâlit et Drago grimaça. Il se rappelait que son père lui avait raconté que le Seigneur des Ténèbres avait infligé un sortilège de Videntrailles à Nott père. Il avait connu une mort affreuse. Drago se sentit presque coupable d'avoir mentionné ça, mais la culpabilité disparut quand Nott plissa les paupières et cracha :

« C'est ton père, pas le mien qui s'est fait dessus au Département des Mystères. Le Seigneur des Ténèbres aurait dû le punir.

— A l'évidence, il n'était pas de cet avis. Est-ce que douter de son jugement n'est pas la marque des traîtres ? »

Le visage de Nott tourna au rouge.

« Tu sais ce que c'est, la marque des traîtres, Malefoy ? Garder toutes tes richesses et échapper aux persécutions durant une chasse aux Mangemorts. Dis-moi au juste comment vous avez réussi ça ? »

Furieux, Drago bondit, sa main volant vers sa baguette.

« Primevère ! chuchota furieusement Pansy en se levant. »

Drago se força à prendre une allure plus relaxée et Nott fit hâtivement un pas en arrière. Le professeur Primevère passa devant eux sans un regard, le nez en l'air. Nott avait l'air de vouloir ajouter quelque chose tandis qu'elle ouvrait la porte de la salle, mais Pansy attrapa le bras de Drago et le tira vivement en avant.

« Ne perds pas ton temps avec lui. C'est un idiot plein d'amertume, dit-elle dans un souffle.

— Il dit que je suis un traître juste parce que ma famille a été assez intelligente pour faire profil bas et éviter Azkaban, chuchota Drago en la suivant dans la classe.

— Et alors, Drago ? Le Seigneur des Ténèbres est parti pour de bon, maintenant. Plus personne ne peut le trahir.

— Et ce n'est pas de ma faute c'est tout ce que je dis, répondit Drago un peu sur la défensive. »

Bien sûr, techniquement, ça l'était. S'il avait fait Potter prisonnier ce jour-là dans la Salle sur Demande, si son père avait réussi à le garder dans ses cachots, si sa mère avait refusé de mentir dans la forêt, alors le Seigneur des Ténèbres serait vivant et Potter serait mort. Mais Pansy – ni personne d'autre – n'avait pas besoin de savoir ça. Et par ailleurs, personne ne saurait jamais qu'en dépit de la réputation ruinée de sa famille et du peu de choix de carrières qui s'offrait à lui, il préférait ce résultat à la Bataille finale, plutôt que de devoir ramper aux pieds d'un maniaque pour le reste de sa vie.

« C'est pas de ma faute si sa mère est tarée, continua-t-il à se défendre tandis qu'ils s'asseyaient. Elle aurait dû réaliser que beugler 'Le Seigneur des Ténèbres reviendra et vous punira tous' pendant son procès n'allait pas aider son cas. »

Pansy lui fit signe de se taire et Drago se concentra à regrets sur leur souriante professeur de Défense contre les Forces du Mal. Puis, se rappelant qu'il la détestait, il soupira et balança son sac à côté de lui.

Eunice Primevère était une jolie femme autour de la trentaine, dont les cheveux châtains étaient toujours coiffés en un chignon élaboré et dont le nom de famille était plutôt approprié. Toutefois, Drago préférait l'appeler Professeur Primepervers. En dépit de son niveau acceptable en Défense, il était difficile de la prendre sérieusement. Toutes ses qualités ne pouvaient dissimuler un défaut atroce qui, plus d'une fois, avait donné envie à Drago de vomir son déjeuner au beau milieu de la salle de classe. Eunice Primevère n'avait pas de vergogne et, au grand désarroi de ses étudiants, ne laissait pas planer d'ambiguïté quant à l'identité de celui qui la faisait frémir.

« C'est vendredi, leur annonça-t-elle inutilement, et je sais que vous êtes impatients de pouvoir cesser de réfléchir pour cette semaine, alors je me suis dit qu'on pourrait s'amuser un peu et s'entraîner au duel. »

Elle sourit largement avant de lancer un regard un peu mélo vers le fond de la salle.

« Et voilà, murmura Pansy.

— Je suis sûre que cela vous ferait plaisir, Mr Potter ! minauda Primevère en battant des cils. Je sais combien vous aimez les duels. »

A leur grand effroi, elle rejeta ses épaules en arrière pour exposer son décolleté impressionnant. L'estomac de Drago se tordit. Il était sûr que cette fois il allait vomir pour de bon. Il n'avait pas besoin de regarder pour savoir que Potter avait probablement l'air mortifié et aussi rouge qu'une tomate, mais même penser à son humiliation ne pouvait diminuer l'horreur de voir une femme de son âge se pâmer pour leur « jeune et éblouissant Sauveur » comme elle aimait l'appeler. A les regarder, le reste des étudiants partageait les sentiments de Drago. Parvati Patil lui lançait des dagues avec ses yeux. Pansy lui donna un coup dans les côtes.

« Arrête de grogner et aide-moi à déplacer le bureau, dit-elle en se levant. »

Drago se leva à contrecœur et risqua un regard en direction de Potter. Les joues en feu, on aurait dit qu'il essayait de se cacher derrière Granger et Weasley pendant qu'ils tiraient leur bureau de côté pour faire de la place au centre de la salle.

« Merci pour ton aide ! dit Pansy d'une voix dure. »

Drago se retourna aussitôt vers elle. Elle faisait la tête et il réalisa qu'elle avait déplacé le bureau toute seule. Il aurait été impressionné par sa force et son efficacité s'il n'avait pas été occupé à chercher Primevère pour pouvoir lui jeter encore quelques regards noirs.

« Si elle me met avec Potter, il est possible que je commette un meurtre, dit-il quand elle commença à crier des noms.

Je commettrai un meurtre si j'entends le mot Potter encore une fois, grommela Pansy. »

Mais Drago l'écoutait à peine. A la place il se demandait s'il serait obligé de regarder Potter en face pour l'heure à venir. Toutefois, il n'aurait pas dû s'inquiéter. C'était apparemment le jour de chance de Primevère car, puisque Londubat était à l'Infirmerie à récupérer de sa grippe, leur nombre était impair.

« Oh, Mr Potter, s'écria-t-elle après avoir collé Drago avec Ron Weasley. On dirait que nous allons devoir travailler ensemble ! »

On aurait dit que Potter venait d'être envoyé à l'échafaud, mais il prit place en face de Primevère sans un mot.

« Malefoy, tu grognes dans la mauvaise direction. »

Drago reporta son regard sur son adversaire. Ron Weasley lui souriait de toutes ses dents et il agita sa baguette d'un air confiant.

Au lieu de répondre, Drago lui balança un sort. Les yeux de Weasley s'élargirent et il se baissa au lieu de se défendre. Drago lui fit la morale :

« On pratique la Défense, Weasley. Pas comment éviter les coups. »

Weasley étrécit les yeux et lui jeta un maléfice de Torgenoux. Drago le détourna aisément mais fut privé de son moment de gloire quand le professeur Primevère s'écria :

« Oh seigneur, Mr Potter, est-ce que ça va ? »

Drago reporta son regard sur Potter alors que celui-ci faisait un bond en arrière comme s'il avait été brûlé. Il fixait avec angoisse la main tendue de Primevère.

« Non, je vous assure, Professeur, vous m'avez manqué. Je vais bien ! Je vais bien ! criait-il, le dos au mur tandis que Primevère essayait d'examiner sa poitrine. »

Trop occupé à secouer la tête avec désapprobation, Drago glapit quand un sort le frappa en plein dans la bouche. Furieux, il leva sa baguette pour jeter un maléfice à Weasley, mais son incantation fut inefficace car il marmonnait. La moustache blonde qui lui poussait à toute vitesse alourdissait sa lèvre supérieure. Weasley hurla de rire et plusieurs étudiants se joignirent à lui, fixant Drago les larmes aux yeux. Il ne pouvait pas les blâmer de rire. Il devait avoir l'air ridicule. Le bon côté, cela dit, c'est que Weasley était trop occupé à rire pour essayer de se défendre contre le sortilège non-formulé de Drago.

Celui-ci sourit largement quand Weasley poussa un glapissement, s'agitant comme un fou alors que ses mains se transformaient en gelée. Les autres élèves se mirent à rire de lui au lieu de Drago. Satisfait, Drago leva la main à son visage et fit frisoter sa moustache entre ses doigts avec un air sadique.

« Mr Malefoy, le sort de Mains-en-Gelée n'est pas autorisé, hurla Primevère par-dessus le brouhaha en se précipitant vers Weasley.

— Oh, exact. Désolé, professeur, j'avais oublié, répondit Drago sans vergogne aucune. »

Primevère annula rapidement le sort, mais la main gauche de Weasley pendouillait toujours lamentablement.

« Hmm. A l'infirmerie, Mr Weasley. Et revenez dès que vous irez mieux. »

Weasley partit, non sans une dernière grimace à Drago. Avec un sourire, celui-ci fit encore frisoter sa moustache suscitant à nouveau des rires de la part des autres élèves. Un nouveau sort atterrit sur sa bouche et il frémit, se retenant de peu de renvoyer un sort à Primevère. Il s'arrêta à temps en réalisant qu'elle avait annulé le maléfice. Sa moustache disparut rapidement.

Primevère plissa les yeux.

« Allez vous battre contre Mr Potter. Je suis sûre qu'il sera capable de vous faire face, dit-elle sur un ton guindé. »

Elle était visiblement mécontente de devoir renoncer à son jeune et éblouissant Sauveur. Drago leva les yeux au ciel. Il tourna sur lui-même et se dirigea vers Potter à pas furieux.

Alors même que son ami avait été envoyé à l'infirmerie, Potter avait l'air soulagé. Il sourit largement à Drago.

« J'aimais bien la moustache. Très chic. »

Drago lui balança un maléfice. Potter réagit immédiatement il détourna le maléfice et lui renvoya un barrage de sortilèges. Bientôt, l'air tout autour d'eux crépitait de sorts multicolores. Drago s'appliquait à bombarder son visage souriant de sorts, déterminé à gagner. L'expression confiante de Potter vacilla et Drago pouvait sentir l'odeur de la victoire. L'instant suivant, il lâcha presque sa baguette devant la douleur qui se répandait dans sa main.

La fumée et la magie qui les entouraient se dissipèrent, laissant apparaître la mine satisfaite de Potter. La défaite était plus brûlante que sa peau. Drago massa sa main endolorie et jeta un regard noir à Potter.

« Un Maléfice Cuisant ? »

Il y avait du dédain dans sa voix.

« Franchement Potter, c'est le mieux que tu puisses faire ? Tu ne m'as même pas fait saigner. Je n'aurai même pas de cicatrice. »

Il fixa Potter, de plus en plus mécontent de le voir dépourvu de culpabilité. Normalement Potter baissait les yeux honteusement lorsqu'il faisait référence au jour où il l'avait presque tué avec un Sectumsempra. Potter soupira avec exaspération :

« Malefoy, tu ramènes ça à chaque fois qu'on fait un duel. Ça rajeunit pas.

— Ah oui ? Et tu sais ce qui rajeunit pas non plus, Potter ? Mes cicatrices. Tu m'as marqué à vie. N'est-ce pas formidable que tu puisses oublier ? »

Drago serra les lèvres de rage bien que, techniquement, il soit en train de mentir. Les cicatrices étaient à peine visibles. La vérité c'est qu'il lui fallait une loupe pour les voir. Néanmoins, il fallait que Potter se sente coupable. Jusqu'à la fin des temps.

« Je ne te crois pas, dit-il d'une voix neutre. Rogue a dit que tu n'aurais aucune cicatrice. »

Drago fulminait. Sa main vola vers le col de sa chemise.

« Tu en es sûr ? Tu veux les voir ? »

Drago défit le premier bouton. Potter leva un sourcil. Sa bouche tressaillit et il croisa les bras devant sa poitrine. Penchant la tête de côté il dit :

« Bien sûr. Vas-y Malefoy. Enlève ta chemise. »

Putain. Pourquoi fallait-il que Potter soit si pénible ? Drago déboutonna lentement le second bouton pour gagner du temps. Il essayait de trouver un moyen de ne pas être forcé à l'enlever sans avoir l'air de cacher quelque chose. Le regard de Potter se posa sur le triangle de peau que la chemise ouverte révélait, et les doigts de Drago se mirent à trembler.

« Mr Potter ! Mr Malefoy ! cria Merrythough depuis une certaine distance. Arrêtez de vous regarder dans le blanc des yeux et travaillez ! »

Drago remercia Merlin pour la jalousie de Primevère et s'interrompit. Potter prit une posture plus droite et pointa sa baguette vers lui. Il souriait toujours.

« Peut-être que tu peux enlever ta chemise pour moi dans la forêt demain, et me montrer ta poitrine marquée à vie.

— Oh, ne t'inquiète pas Potter, répondit Drago en grinçant des dents. Je prévois de te montrer quelque chose dans la forêt demain. »

Potter cligna des yeux.

« C'est une menace ou un espèce de sous-entendu ?

— Une menace ! s'étouffa Drago. On sera seul dans une grande forêt sombre. Il peut se passer plein de choses, Potter, et il n'y aura pas de témoins. »

Au lieu d'avoir l'air inquiet, Potter semblait amusé.

« Et une fois encore, c'est une menace ou…

— Oui, c'est une menace ! Pour l'amour de Dieu, qu'est-ce qui va pas chez toi ? cria carrément Drago. »

L'attitude calme de Potter était exaspérante. Où était passée cette vertu outragée des Gryffondor ? Il aurait dû y avoir de la fumée sortant des oreilles de Potter à l'heure qu'il était.

« Je ferais attention à mes arrières si j'étais toi, demain. Si j'ai mon mot à dire, tu ne sortiras pas de cette forêt vivant ! »

Un silence de mort accueillit ses mots. Drago grimaça, réalisa qu'il avait hurlé juste un peu trop fort et que tout le monde l'avait entendu. Ils avaient arrêté de se jeter des sorts pour le regarder.

Merde.

« Mr Malefoy ! chuchota Primevère, l'air abasourdie. »

Inexplicablement, elle se tenait juste devant Drago.

« Qu'est-ce que vous venez de dire ? »

Drago fit le tour des étudiants du regard. Merde merde merde. Il n'aurait pas dû dire ça. Il se rappela que, juste quelques mois auparavant, tout le monde pensait que Potter était mort dans la Forêt Interdite. C'était un sujet sensible.

Seul Potter n'avait pas l'air perturbé.

« Oh, ne faites pas attention à lui, professeur, dit-il plaisamment. Il aime juste s'écouter parler d'une voix profonde et menaçante. Il n'est pas sérieux.

— Je suis sérieux ! rétorqua Drago avant de pouvoir s'en empêcher. »

Primevère eut un hoquet. Drago jeta un regard noir à Potter qui avait le culot de lever les yeux au ciel dans le dos de Primevère. Et puis Potter fit une chose terriblement étrange : il secoua furieusement la tête et articula silencieusement :

« La ferme ! »

Rendu perplexe par le fait que Potter se conduisait comme s'il essayait de l'aider, Drago ouvrit la bouche pour l'envoyer promener et l'informer qu'il n'avait pas besoin de son aide, mais la mine choquée de Primevère s'était transformée en une expression assassine. Peut-être n'était-il pas très sage de menacer son précieux Sauveur devant elle. Elle était un professeur et cela lui donnait un certain pouvoir. Drago avala difficilement sa salive et se força à sourire.

« Je plaisantais.

— Vraiment ? »

Primevère n'avait pas l'air convaincue.

« Ce n'était pas drôle. J'en parlerai au professeur Slughorn…

— Il plaisantait, la coupa Potter. Il dit tout le temps des bêtises de ce genre. »

Il eut un sourire béat. Une vague de haine intense balaya Drago mais, bizarrement, elle n'était pas dirigée contre Potter qui venait juste de le traiter comme un idiot inoffensif, mais contre Primevère qui fondit instantanément devant le sourire de Harry Potter.

La porte s'ouvrit en grand et Weasley rentra. Tout le monde se mit à le regarder et il fit un pas méfiant en arrière.

« Quoi ? demanda-t-il, sur la défensive. »

Personne ne lui répondit. Primevère jeta un regard noir à Drago et dit :

« Allez-y Mr Malefoy, votre partenaire est revenu. »

Potter grimaça comme Primevère prenait la place de Drago, mais il parvint à sourire un peu quand celui-ci passa devant lui. Ses lèvres bougèrent à peine quand il murmura :

« J'ai hâte de voir ce que tu vas me montrer demain, Malefoy. »

Drago cligna des yeux et se dépêcha de retourner vers Weasley. Il secoua la tête pour se débarrasser de ses pensées ridicules. S'il n'avait pas été plus malin que ça, il aurait pu croire que Potter flirtait avec lui.

center*center

Drago fixait le plafond tout en jouant avec le pendentif en argent que sa mère lui avait donné cet été. Des pensées insensées lui traversaient l'esprit. Il réfléchissait à tout ce qu'il aurait pu faire avec le pendentif. Cependant, il s'était mis d'accord avec sa mère et son père sur quand et pourquoi Drago l'utiliserait. Il en avait besoin pour ses ASPICs.

Bien que la fortune de la famille Malefoy ait été intacte, leur réputation était ruinée. Nott avait tort de l'envier. Son père avait perdu son travail au Ministère, et Drago était le seul qui pouvait restaurer leur statut. Les Gallions accumulés dans leur coffre à Gringotts ne dureraient pas éternellement. Drago avait besoin d'un travail, un travail respectable et bien payé. Mais personne ne voudrait l'embaucher à moins – peut-être – qu'on ne décide que ses compétences justifiaient d'oublier ses rapports avec les Mangemorts. C'était pourquoi Drago avait besoin d'obtenir des notes parfaites. Des E et des A ne suffiraient pas, mais une série complète d'Optimal lui ouvrirait des portes des portes qui resteraient indubitablement closes autrement.

Bien sûr, techniquement, il prévoyait de tricher, mais il soupçonnait que les examinateurs des ASPICs se montreraient aussi impartiaux que les professeurs de Poudlard envers un ancien Mangemort. C'était un bon plan, et le sort de plus d'une personne dépendait de sa réussite, aussi Drago ne pouvait comprendre son désir irrationnel d'utiliser le pendentif avant le temps convenu. Comme le lendemain, par exemple.

Le comportement étrange de Potter lui montait à la tête. Potter ne faisait probablement que se moquer.

Bien sûr, il y avait d'autres choses qu'il pourrait faire. Il n'aurait peut-être pas besoin du pendentif. Il pouvait essayer de bien s'entendre avec Potter – celui-ci avait presque semblé en avoir envie. Il pouvait rassembler le plus de plumes possible et gagner le concours. Peut-être que du coup Slughorn l'aimerait mieux. Il pourrait utiliser la Potion de Mémoire un mois avant les examens et éviter de tricher. Utiliser la Potion de Mémoire était de la triche aussi, mais ce serait la responsabilité de Slughorn donc c'était beaucoup moins risqué.

Le plan semblait malin à première vue, mais Drago n'était pas assez stupide pour s'appuyer sur la volonté de Slughorn et Potter d'être gentil avec lui.

Il souffla dans le noir et tira les couvertures jusqu'à son menton. Il avait fait un froid glacial ces derniers jours. Si Potter tombait demain et que Drago le laissait mourir de froid, personne ne pourrait le blâmer. Il sourit à l'image de Potter tremblant sur le sol enneigé, appelant à l'aide. Voilà qui lui ferait avaler son sale sourire satisfait. Il ne dirait plus que Drago racontait des bêtises.

Drago émit un petit grognement et retourna son oreiller avant de s'enfoncer plus profondément sous les couvertures. Il fallait qu'il arrête de penser à Potter. Penser à lui avant de s'endormir avait tendance à lui faire avoir de drôles de rêves. Fermant les yeux avec détermination, Drago vida son esprit et se laissa emporter par le sommeil.

S'il rêva de Potter cette nuit-là, il ne s'en rappela pas.


Les reviews ?La motivation N°1 de votre traductrice préférée (oui, bon, les fleurs étaient en promo, chut) à se lancer dans de nouveaux projets...
Donc, si vous aimez ce que je fais, dites-le moi, ça encourage vraiment à traduire d'autres textes, parce que si j'ai l'impression que tout le monde s'en fout, vu que je les traduis uniquement pour pouvoir les partager avec vous, forcément, ça démotive un peu... ^^

La pub ? Quelque chose à laquelle votre traductrice préférée (oui, toujours) s'adonne éhontément.
Mais c'est pour votre bien. Si, si.

...Donc.
Si vous avez fait le tour de toutes mes fics ici (et pourtant il y en a un paquet) vous pouvez allez faire un tour là :http : / www. le- heron. com/ fr/ viewuser. php? uid=8, où vous trouverez mes histoires originales. Il y en a un peu moins, mais il y a quand même de quoi lire.

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