Hey hey ! :D

Disclaimer : les personnages appartiennent à Masami Kurumada et Shiori Teshirogi. Je ne fais que les emprunter pour les malmener un peu dans mon univers...

Remerciements : merci à Camhyoga pour sa correction et son amitié, à Alexis pour être toujours là quand j'en ai besoin et à Mo pour me botter les fesses quand je feignasse un peu trop... :p

NdA : Pidop tout le monde, voilà le premier chapitre de Mafia Blue II ! Désolée pour le nom pas très recherché, mais ma correctrice, ma zumelle et ma fille de coeur peuvent vous prouver que j'ai planché pendant pas mal de temps pour trouver quelque chose de potable... ^^' Quoi qu'il en soit, j'espère que cette suite vous plaira. Les noms des établissements sont inventés, toute correspondance avec des faits réels serait fortuite.

ps : pour ceux qui passeraient ici par hasard, ceci est la suite de Mafia Blue (du même auteur, suivez le lien :p)

Enjoy !


Mafia Blue II - Chapitre 1

Dans l'appartement cinq pièces, la radio se mit soudainement en marche et la voix tonitruante d'un présentateur beugla qu'il était six heures du matin. La tête enfoncée sous son oreiller, Ayoros tendit le bras pour essayer d'arrêter son réveil. Malheureusement, il était trop loin de la table de nuit pour qu'il puisse l'atteindre sans se lever. Avec un soupir, il se redressa et pressa le bouton mute, accueillant le silence avec bénédiction. Il se frotta les tempes et se dirigea mollement vers la salle de bain. Il était fou de se lever aussi tôt, surtout après avoir presque passé une nuit blanche à travailler sur… Sur quoi déjà ?

Alors qu'il se passait de l'eau glacée sur le visage, il se souvint et fit une grimace. Bien sûr. Le contrat que Saga allait présenter à Mitsumasa Kido, un riche entrepreneur Japonais, qui était venu sur Athènes pour négocier un partenariat. Saga en avait confié la rédaction à son second, qui était bien plus diplomate que lui et saurait tourner les phrases de la meilleure manière possible.

Car il fallait absolument persuader Mitsumasa Kido que s'associer avec les entreprises Gemini était l'affaire du siècle. En effet, une autre société souhaitait offrir un partenariat au Japonais : la société Inferno, seconde puissance industrielle de Grèce après les entreprises Gemini. Autant dire que si les entreprises Kido décidaient de s'allier avec la société Inferno, les Gemini seraient en très mauvaise posture.

Retournant dans sa chambre pour s'habiller, Ayoros réfléchit à toute vitesse. Il savait peu de choses sur la directrice de la société Inferno, Pandore, mis à part ce qu'il avait appris des journaux. La jeune femme avait repris la société à la mort de son frère aîné et avait réussi non seulement à la maintenir à flots, mais aussi à faire fructifier son capital. De fait, elle avait la réputation d'être extrêmement exigeante aussi bien envers elle-même qu'envers ses employés, et était implacable en affaires. Elle serait une concurrente très sérieuse lors des négociations. De plus, Ayoros ne savait rien de Mitsumasa Kido, à part qu'il était Japonais et qu'il ne laissait jamais rien au hasard, autant dans ses actes que dans ses paroles. L'entrevue risquait fort de ne pas être une partie de plaisir.

Ayoros enfila un costume marron clair et attrapa une cravate foncée qu'il passa autour de son cou, avant de partir vers la cuisine. Il avisa la cafetière encore pleine et s'écria :

« Aiolia, combien de fois je t'ai dit de vider la cafetière avant d'aller te coucher ! »

Un bâillement lui répondit, et son frère cadet apparut dans l'embrasure de la porte, les cheveux en bataille et encore en caleçon.

« Désolé frangin, je devais finir un article et j'ai oublié de le faire.

-C'était sur quoi cette fois ? demanda l'aîné tout en jetant le café froid dans l'évier.

-Une mamie qui se fait expulser de chez elle parce qu'elle n'a pas payé son loyer depuis cinq mois, répondit Aiolia en levant les yeux au plafond. Quelle classe, non ? »

Ayoros éclata de rire à la mine défaite de son cadet. Aiolia avait toujours voulu être journaliste et sa plus grande joie avait été d'être embauché à l'Athènes Exclamation, l'un des quotidiens les plus lus de tout le pays. Mais il avait vite déchanté en réalisant qu'on ne confiait pas des articles de grande envergure aux nouveaux, et il devait se contenter de faits divers peu intéressants.

« Ta directrice sait que tu as du talent, ça ne va pas durer longtemps, le réconforta Ayoros.

-Espérons. Et toi, prêt pour ta journée de fous ?

-Si on veut, soupira-t-il en versant le café en poudre dans le réservoir. Ce contrat me sors déjà par les yeux alors qu'il ne peut être que bénéfique si on persuade Kido de signer avec nous.

-Si tu as des détails croustillants et inédits à me dire, n'hésite surtout pas ! sourit Aiolia.

-Tu sais que je ne dirai jamais rien, petit frère, refusa l'aîné avec un sourire.

-Tu dois bien être l'un des seuls bras-droits intègre de toute l'Europe, se moqua le journaliste. C'est bien ma veine, moi qui pourrait ramener un scoop à ma directrice ! »

Les deux frères éclatèrent de rire, puis s'installèrent devant un verre de jus d'orange et des toasts encore chauds. Alors qu'Ayoros était plongé dans ses pensées, Aiolia reprit :

« Je sais bien que tu évites de me raconter comment ça se passe à ton travail à cause de mon boulot, mais j'aimerais bien que tu me parles quand ça va pas fort. J'ai bien vu que quelque chose n'allait pas, et je suis assez grand pour ne pas me faire extorquer des infos par mes collègues, tu sais.

-Il n'y a rien à dire, Aiolia, soupira l'aîné. En tout cas pas pour le moment.

-Si tu le dis… »

Ayoros se replongea dans la contemplation de son pain grillé. Il avait horreur de cacher des choses à son frère, mais il avait l'impression de trahir Saga. Pourtant il aurait bien eu besoin de se confier à quelqu'un, car il lui semblait que rien n'allait plus. En effet, depuis qu'il avait pris la décision d'aller parler à la police du vol de Kanon, Saga lui en voulait. Ce n'était pas très visible, mais depuis près de cinq mois il n'y avait plus rien d'amical entre eux. Plus de boutades, plus de complicité malgré le travail irréprochable qu'il faisait, plus de confidences quelconques… Par contre, des regards noirs et des remontrances sur de légers détails, oui. Et Ayoros sentait qu'il ne tiendrait pas éternellement face à cette situation. Au fond de lui, il savait qu'il donnerait sa démission après avoir réglé les négociations avec les entreprises Kido. Cela ne pourrait qu'être utile à la société, car des divergences entre le PDG et son second pourraient avoir des répercussions sur toute l'entreprise.

D'autant plus que ses sentiments personnels prenaient un peu trop le pas sur ses émotions. Il n'y avait aucun doute que les remarques blessantes de Saga ne l'atteindraient pas autant s'il n'était pas attiré par son patron…

« A quelle heure tu dois retrouver ton chef ? demanda soudain Aiolia.

-A sept heures au siège de la société, pourquoi ?

-Il est moins le quart. »

Avec un juron, Ayoros fila de la cuisine pour un passage éclair à la salle de bain, puis récupéra ses dossiers qu'il enfourna dans sa mallette et sortit en criant :

« A ce soir, et vide la cafetière cette fois !

-T'en fais pas, je gère » répondit Aiolia en s'étirant.

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Ayoros sortit en trombe de sa voiture et ferma précipitamment les portes à clefs, avant de se diriger vers une Lincoln noire, la voiture de déplacements officiels de Saga, déjà à l'entrée du bâtiment de la société. Il s'engouffra à l'arrière et salua son patron ainsi que le chauffeur et garde du corps, Gordon.

« Navré, j'ai travaillé tard hier et…

-Allons-y Gordon » le coupa Saga sans attendre le reste des excuses de son second.

Le chauffeur acquiesça et jeta un regard désolé à Ayoros, qui haussa vaguement les épaules. Il avait l'habitude, à présent. Gordon démarra la Lincoln et prit la direction de l'hôtel où aurait lieu le début des négociations. L'Olympe était l'établissement le plus en vogue de tout Athènes, et de nombreuses célébrités et hommes d'affaires y séjournaient régulièrement.

« Ayoros, nous allons avoir un léger changement de programme, fit soudain Saga en fronçant les sourcils.

-De quel genre ? s'enquit le jeune homme.

-Du genre discours devant tout un troupeau de journalistes, répondit Saga avec un mouvement d'humeur. Kido m'a téléphoné tout à l'heure pour me dire qu'il voulait un meeting public.

-Connaissant sa réputation, il a quelque chose en tête, ajouta Ayoros. Je donnerai cher pour savoir quoi.

-Sans doute une fantaisie de vieil homme en fin de parcours, marmonna Saga sans conviction.

-Je présume que Pandore Inferno sera aussi présente ?

-Evidemment.

-Il paraît qu'elle est aussi belle que dangereuse, intervint Gordon en jetant un coup d'œil à son rétroviseur. L'avez-vous déjà rencontrée ?

-Trop à mon goût, soupira Saga. Vous n'aurez qu'à nous déposer directement à l'entrée de l'hôtel, Gordon.

-Bien monsieur. »

Le reste du trajet se fit dans le silence le plus complet. Ayoros se doutait de la tension qui devait habiter son patron, aucune surprise à ce qu'il soit encore plus agressif que d'ordinaire. Lui-même considérait Pandore Inferno comme un très beau serpent, ensorcelant mais venimeux. Il espérait pouvoir la garder à l'œil, mais cela relèverait surement du parcours du combattant.

A l'approche de l'hôtel, la voiture ralentit. Ayoros entendit Gordon marmonner pour lui-même, puis la Lincoln se gara. Le garde du corps descendit de la voiture et alla ouvrir à Saga, tandis qu'un personnel de l'Olympe prenait en charge le véhicule. Ayoros sortit à son tour et avisa la foule de journalistes amassés à l'entrée du bâtiment, appareils photos et caméras en action. Il retint un soupir et eut une pensée pour son cadet, avant de rejoindre son patron d'un pas vif. Il ouvrit la marche vers l'accueil, tandis que Gordon se tenait derrière Saga, dissuadant d'un regard quiconque tenterait de l'approcher de trop près. Le petit groupe n'était pas arrivé à la réception que le mouvement des caméras s'inversa, focalisés sur la nouvelle venue. Vêtue d'un tailleur sombre qui mettait sa peau laiteuse en valeur, Pandore Inferno passa la porte d'entrée et se dirigea vers son concurrent avec un léger sourire. Elle était accompagnée de deux personnes, un jeune homme et une jeune femme. Saga s'avança à leur rencontre et saisit délicatement la main de la jeune directrice pour y déposer un baisemain.

« Ma chère, vous êtes à chaque fois plus ravissante lorsque nous nous rencontrons, déclara-t-il. Je vous envie.

-Il n'y a pas de quoi, vous avez une forme exceptionnelle, rétorqua Pandore avec un rire. Puis-je vous présenter mon nouveau second, Edward Sylph, ainsi que ma garde du corps, Violate.

-Votre précédent second ne vous convenait plus ? s'étonna Saga tandis qu'Ayoros échangeait une poignée de main avec ledit Edward.

-Malheureusement, mes objectifs le dépassaient. Edward par contre a très bien compris quel était mon but, répondit Pandore.

-Travailler avec quelqu'un qui devance nos attentes est un réel plaisir, approuva-t-il.

-Oui, c'est l'idéal. Mais dites-moi Saga, comment se porte votre frère ? » demanda la jeune femme avec un sourire.

Saga se raidit légèrement, tandis qu'Ayoros fronçait les sourcils : que pouvait bien savoir Pandore à propos de Kanon ? A moins qu'il ne s'agisse réellement que de politesse ?

« Il va très bien, je vous remercie, fit Saga. Si nous allions rejoindre Mitsumasa Kido ? ajouta-t-il. Il doit certainement nous attendre pour la conférence de presse. »

Pandore acquiesça et le groupe se dirigea vers la réception. Un steward s'empressa de les devancer pour les emmener jusqu'au salon privé où les attentait l'entrepreneur Japonais.

La pièce avait été meublée sobrement mais avec élégance et confort. Assis sur un canapé de couleur clair, un vieil homme leur fit signe de la main. Une adolescente à l'air un peu intimidée était assise à côté de lui, mains croisées sur ses genoux. Non loin d'eux, un homme robuste se tenait en retrait, mais ne les quittait pas du regard.

« Monsieur Saga, mademoiselle Pandore, fit le vieil homme avec un sourire. Je vous en prie, nous vous attendions. Souhaitez-vous boire quelque chose avant que nous y allions ?

-Peut-être pourriez-vous nous expliquer les raisons de votre demande ? suggéra Pandore avec un regard lourd malgré son sourire charmeur.

-Non, non, je vous réserve la surprise, rit doucement le Japonais. Je vous présente ma petite-fille, Saori. Elle sera la légataire de tous mes biens, notamment de l'entreprise. »

La jeune fille regarda tour à tour les six nouveaux venus et les salua d'un bref signe de la tête. Ayoros lui adressa un rapide sourire encourageant, qui fit rosir l'adolescente.

« Eh bien, puisque nous semblons tous prêts, allons donc rejoindre les journalistes qui nous attendent à l'extérieur, déclara Mitsumasa Kido en se levant. Je répondrai à toutes vos questions dès que nous aurons terminé notre conférence de presse. »

Rapidement imité par sa petite fille, Mitsumasa quitta la salle escorté par l'homme qui était avec eux. Saga et Pandore les suivirent jusque sur la terrasse ombragée que Kido avait choisie. Les flashs des appareils photos crépitèrent à leur arrivée. Jetant un coup d'œil autour d'eux, Ayoros se sentit tout d'un coup très fatigué. La conférence n'avait pas commencé qu'il avait hâte qu'elle soit finie.

Les PDG et leurs seconds s'installèrent, tandis que leurs gardes du corps respectifs se tenaient derrière eux, aux aguets.

« Mesdames et messieurs les journalistes, commença alors Mitsumasa d'une voix claire et forte. Je vous remercie d'avoir répondu à mon appel et d'être parmi nous aujourd'hui. Je vous ai tous conviés car, dès aujourd'hui, les négociations pour un partenariat vont débuter ici-même. Mais je tenais préalablement à ce que les buts de chacun soient clairement énoncés devant vous tous, ici présents. J'ai aussi une importante annonce à faire… »

Mitsumasa Kido s'interrompit brièvement, laissant le temps aux journalistes de prendre des notes et des photos. Ayoros retint un sourire qui aurait pu être mal interprété : Kido avait le sens de la mise en scène, et il sentait Saga et Pandore aussi anxieux l'un que l'autre.

Alors que le Japonais allait reprendre la parole, une détonation retentit et Mitsumasa Kido s'affaissa sur sa chaise avec un cri.


à suivre...