Author Note : Merci à tous pour votre patience et vos encouragements. Merci infiniment à mimyllou28, OurSparkles, Lima's Angel, French Dreamer, Guest, totallylife, Alex, Loulouloute34, Estelle, Fen, et Klaineforever08 pour leurs , et je n'oublie bien sûr pas Joycecasey391 pour le coup de boost. Toutes les fautes et boulettes sont à moi, le reste pas malheureusement...

Bonne lecture à tous !

Previously (car vous avez surement oublié) : Blaine se fait enlever sous les yeux de Kurt lors de son grand retour à Dalton.


Chapitre 34 : Elle


Une voiture était garée sur le bord de la nationale. A bord, un jeune homme aux cheveux châtain avait la tête entre les genoux, essayant tant bien que mal de reprendre son souffle. Respirer lentement, encore plus lentement et se calmer. Au bout d'une minute, son cerveau lui fournit un souvenir qui ralentit à son rythme cardiaque, avant que son cœur ne revienne à sa mélodie usuelle, les yeux clos, perdu dans ses pensées… Le souvenir le ramena quelques heures auparavant! Cela lui semblait pourtant remonter à bien plus longtemps.

-Tu crois que je serai un bon père, lui avait demandé le plus sérieusement son compagnon.

-Là ? Tout de suite ? Alors que tu n'as même pas 18 ans ? Hum… Non ?

-Mais non, je veux dire dans un hypothétique futur quelque peu lointain bien sûr…

-Dans un hypothétique lointain futur, oui, je n'ai aucun doute sur le fait que tu seras un papounet exceptionnel. Tu adores les enfants et tu en es un d'ailleurs, en version semi-miniature.

-Hé !

-Quoi ? Tu es un modèle à emporter et j'aime ça chez toi, plaisanta le plus grand et puis tu sais, tout ce qui est petit est mignon.

-Hum, acquiesça son compagnon en lui embrassant le cou, ce n'est pas faux.

-Ceci étant dit, je pense qu'il est un peu prématuré d'aborder le sujet des enfants vu que l'on n'a même pas encore abordé le sujet du mariage, je te signale. Et que les choses soient claires, je veux faire les choses pour une fois le plus traditionnellement possible. Et au cas où tu en douterais, cela signifie : t'avoir toi, à genoux, tes yeux caramel tournés vers moi, ta lèvre inférieure coincée entre tes dents, stressant comme d'habitude alors que tu sais pertinemment quelle sera ma réponse.

-Toi traditionnel ? Pince-moi, je crois que je rêve… Aie ! Mais qu'est-ce qui te prend ? Tu m'as fait mail.

-C'est toi qui l'a réclamé gros bébé.

-Pff…Tu es sérieux cependant ? Tu parles bien d'un mariage traditionnel ? Celui qui a pour origine une institution religieuse? Toi, qui ne crois même pas à une force qui nous serait supérieure…

-Oh c'est bon minus ! J'ai compris le message que tu souhaites faire passer. Pas la peine d'en faire tout un fromage. Alors force supérieure ou pas, ne te berce pas d'illusion ! A moins que tu ne sois gravement blessé, tu plieras le genou car j'ai commencé à planifier mon mariage depuis mes 5 ans. Cinq ans, répéta-t-il pour être sûr que cette information soit bien absorbée, alors mariage il y aura.

-Bien sûr, bien sûr… Qui a dit le contraire ?

-Fais l'innocent frisé mais en attendant moi, si j'ai un doute, ce serait plus sur ma capacité à être un bon époux…

-Béh ! A y réfléchir, c'est vrai que… Aie, mon cœur, tu sais, si on doit un jour se marier, il va falloir que tu apprennes à dire non à la violence…

-Mon amour, railla le second, ne me cherche pas et tu ne me trouveras pas ! Mais plus sérieusement…

-Tout à fait entre nous, dit le plus petit en resserrant son étreinte, si tu apprends à faire des compromis, alors il n'y a pas de doute que tu seras comme d'habitude, exceptionnellement parfait, indétrônable même !

-Des compromis dis-tu ? Tu veux dire comme le jour où tu te décideras à ne mettre qu'un doigt de gel au lieu du pot dans tes cheveux, afin que je puisse sans risque y glisser mes doigts pour mieux m'agripper vigoureusement à tes boucles si sexy ?

-Hum, répondit-il paresseusement, ça pourrait y ressembler. De loin ?

-Très drôle… A ce propos, j'en voudrais trois.

-Trois ? De pots de gel ?

-Mon dieu Blaine mais c'est une véritable obsession pour toi !

-Quoi ? Si toi aussi tu ressemblais à un enfant croisé entre Frankenstein et Médusa, tu ne prendrais pas ainsi les choses à la légère.

-Au moins un de nos trois ENFANTS héritera de ton côté dramatique et additionné au caractère excentrique de leur tante Rachel, je crains le pire.

-Oh mais c'est pour ça que tu m'aimes… Car je rivalise avec ton côté diva. Ca garde le quotidien piquant.

-Humoui… Piquant comme cette barbe de deux jours qui m'irrite les joues. Pourtant je t'ai déjà dit que…

-Tu m'aimes…

-Ca aussi et ce jusqu'à mon dernier souffle.

-Jusqu'à ce que tu sois ridé et boitant…

- Jusqu'à la fin de notre idylle…

-Au moins jusqu'à nos 80 ans alors…

-C'est un minimum oui…

-Bon sang, si tu savais comme…

-Je t'aime, coupa le second.

C'était souvent comme ça que finissait la majorité de leur taquinerie. Par un simple 'je t'aime'.

La première fois que Kurt avait entendu ses mots, son cœur avait manqué un battement, avant de reprendre avec frénésie un rythme enjoué. Ses oreilles avaient bourdonné, des fourmillements avaient envahi chacune de ses extrémités et pour se redonner contenance, il avait bu une gorgée, respiré un bon coup et fait le vide dans son esprit, avant de comprendre que oui, ses doux mots lui avaient bel et bien été adressés.

Ce n'était pas ces mots en eux même qui avait provoqué une telle réaction chez lui. Son père lui rappelait constamment à quel point il lui était précieux. C'était d'ailleurs ce qui l'avait à maintes reprises sauvé de la déprime, et aider à espérer qu'un jour, quelqu'un d'autre serait capable lui aussi de l'apprécier à sa juste valeur. C'était plus de la légitimité de ce sentiment dont il doutait, quelque fois. Parce que rare étaient les parents pour qui l'amour de leur progéniture ne faisait partie pas intégrante du module qui leur était livré en même temps que le nourrisson.

C'était pour cela que ce même 'je t'aime' venant d'un jeune homme qui le regardait les yeux brillants, un air craintif peint sur le visage mais les tripes pleines d'espoir que cette déclaration serait partagée, revêtait toutefois une autre dimension.

Fou quand même quand on y pensait… Seulement trois mots, sept lettres et tant de force derrière. Une force qui lui avait fait pousser des ailes et qui à l'instant présent représentait un poids qui le crucifiait, lui faisait courber l'échine. Serrant dans sa main sa photo courage, son porte bonheur, une larme roula sur sa joue droite tandis que son regard rencontrait celui de Blaine, brillant et figé dans le papier glacé. Essuyant rageusement sa joue, son regard se fit dur et il serra encore plus son poing.

Pas plus tard qu'hier, son homme avait plaisanté en disant que s'il devait un jour disparaitre, et ce pas avant ses 80 ballets, il désirait ardemment que ce soit cette photo symbolique même qui soit au niveau de sa plaque commémorative. A ce simple souvenir, des larmes de douleur perlèrent de nouveau mais il les retint avec force. Il était hors de question que ce scénario se réalise… ou du moins pas avant leurs 80 balais bien sonnés.

Redémarrant sa voiture, il passa une vitesse, se dirigea vers le poste de police, planifiant déjà les personnes qu'il devait aller voir, convaincre ou menacer, mais cela attendrait car, il devait avant tout aller voir son père.

*-*-Elle*-*-*-*-*-Elle*-*-*-*-*-*-*-*-*-

Finn n'en croyait pas ses yeux. Envolées ses envies d'être un héros de film d'action. Rien que sa place de simple figurant dans ce drame lui faisait couler des sueurs froides dans le dos. Il souhaitait plus que tout au monde retourner dormir et oublier ce qui se jouait sous leur toit. De tourner le dos à l'euphorie, l'effervescence dans laquelle se trouvait leur maison.

Des policiers, deux gardes du corps, un avocat, un haut gradé militaire, ami des Anderson, criaient, lançaient des ordres ici et là, planifiant le mode à suivre pour récupérer le petit ami de son frère. Son regard passa rapidement sur Burt, image de la défaite qui semblait avoir perdu de sa superbe et pour la première fois lui sembla petit et âgé. Sa mère, elle, faisait les cent pas puis allait dans la cuisine, ramenant boissons chaude et froide, des petits gâteaux ou sandwichs, s'affairant pour ne pas avoir à réfléchir à ce que voulait dire tout ce remue-ménage.

Le père de Blaine lui cherchait un responsable… et il décida que c'était de la faute de la police. Ces derniers lui avaient affirmé qu'il n'y avait nul besoin en dehors des allers retours au tribunal de faire tout un cirque avec voiture de diversion, garde du corps pour chaque membre de la famille, j'en passe et les meilleurs. Ils avaient même eu l'audace de lui dire qu'il leur mettait des bâtons dans les roues. Oh, il allait leur montrer à quel point il pouvait être casse-burne. Si un seul cheveu de Blaine revenait non bouclé, des têtes seraient amenées à tomber.

Ses menaces se trouvaient dans chacune de ses phrases, voilées, enrobées dans une couche de miel acidulé. L'ambiance était à trancher au couteau et cela n'allait pas en s'améliorant et puisque Kurt venait de rentrer et parlait avec la mère Anderson, semblant vouloir lui soutirer des informations et que Burt était clairement en état de choc… et bien Finn n'eut pas le choix. Il devait endosser le rôle d'homme de la maison. Prenant son téléphone, il contacta l'équipe de secours. Son contact ne sembla pas avoir l'envie de se mettre en action pourtant.

- Franchement mec, c'est un mauvais timing. Je suis à deux doigts de serrer une bombe que je chauffe depuis trois mois. Tu as intérêt à avoir une putain de bonne raison pour me déranger maintenant.

-Code rouge Puck ! Blaine vient d'être enlevé.

-Enlevé ? Mais c'est pire qu'un feuilleton à l'eau de rose la vie des Hudmel !

-Puck, je suis sérieux !

-Vrai de vrai ? Mais je croyais que papa mafioso avait mis toute une équipe de ninjas sur le coup ?

-Laisse tomber, je t'expliquerai tout cela plus tard mais il faut absolument que tu te mettes en relation avec ses potes. Je sais que tu as soutiré deux ou trois numéros pour vos plans c… En plus, ils ont des sous et des contacts. Ils sauront mieux que nous quoi faire.

-Reçu 5 sur 5. Mets Santana dans la boucle pour la suite. On a besoin d'un piranha dans l'équipe.

-Je sais, je l'appelle de suite, dit-il regrettant déjà d'impliquer la jeune femme. Mais elle obtenait toujours des résultats rapides bien que surprenants.

Raccrochant, il se rapprocha de sa mère et lui prit la main. Elle le regarda avec des yeux vides et sans y réfléchir, il la prit dans ses bras. Elle se laissa envelopper par lui et respira profondément cette odeur si caractéristique, le seul point stable de sa vie adulte.

-Tout va bien se passer maman. On va le retrouver. Crois moi, qui que ce soit, il va regretter de s'être mis Kurt à dos !

Il sentit sa chemise bouger avec le rire de sa mère. L'amenant jusque dans la cuisine, il lui servit un verre d'eau et lui tendit une fois qu'elle eut tout avalé, une banane. Elle la mastiqua lentement et une fois que des couleurs furent revenues sur ses joues, il s'adossa à l'évier et passa le coup de fil qui ne pouvait plus attendre.

-Tu as exactement 30 secondes pour me dire ce que tu me veux, c'est-à-dire à peu près le temps que tu as mis avant de t'affaler sur moi en sueur l'air fier comme un paon, alors top chrono : dégaine, railla Santana.

Il y avait des choses qu'il aurait bien aimé oublier. Mais là, il s'agissait de Santana alors… La journée allait être longue pour Finn.

Du côté de Blaine pourtant, le temps semblait d'être accéléré. Des scénarios tous plus fous les uns que les autres défilaient sous ses paupières qu'il gardait désespérément fermées espérant se réveiller. Car personne ne pouvait contempler trois fois la mort et s'en sortir pas vrai ?

La première fois, il avait huit ans et avait failli se faire écraser par une voiture alors qu'il courait après son chien sans regarder ce qui se passait autour de lui. Pour punition, son père lui avait enlevé son chiot et l'avait donné à un autre couple qui en cherchait un. Apparemment il n'était pas encore assez mature pour endosser une telle responsabilité.

La seconde fois avait été quand après son passage à tabac, il s'était senti partir alors que son sang se répandait sur le sol de la route qui menait à son lycée. Il avait gardé les yeux ouverts le plus longtemps possible, concentré sur le bruit que faisaient les feuilles, sur le souffle lent de son ami qui gisait les yeux clos à ses côtés, et plus que tout sur le tic-tac précis et lent de sa montre Calvin Klein.

A ce moment-là, il s'était dit que s'il devait mourir, il n'aurait rien vu de ce que la vie pouvait lui offrir, n'aurait pas eu le temps de vivre pleinement toutes ses expériences qui semblaient revêtir tant d'importances pour ses camarades de classe et pourtant, il ne pensait pas le regretter. Il se sentait prêt à se laisser aller parce qu'après tout, à quoi bon continuer, lutter pour survivre avec ses pairs à chaque instant? Il ne voulait pas mourir, pas vraiment, mais bon, si cela devait se produire, il était résigné.

Le destin en avait décidé autrement et le temps s'était écoulé sans qu'il ne s'en rende compte, apportant avec lui toutes les réponses et les solutions à ses questions. Et Kurt, bien sûr…Alors quand il s'était senti soulever et projeter dans la voiture aux trois passagers qui n'avaient pas soufflé un mot depuis le départ en trombe du parking de son lycée, la première question qui lui traversa le cerveau fut : « Tout cela pour ça? Finir dans un ravin pour qu'un psychopathe s'en sorte ? »

Hors de question. Cette fois, pour lui, il était inadmissible de rester là, passif, à subir un destin qu'il ne cautionnait pas, à perdre un avenir auquel il aspirait plus que tout, à abandonner un homme qu'il adorait. Avec la rage du désespoir, il se débattit avec détermination et force, blessant l'homme qui l'avait saisi et fait entrer dans la voiture. Profitant que son assaillant se tienne la tête, il essaya d'ouvrir la portière qui se trouvait de son coté en vain et dans un sursaut de confiance envoya son poing violemment dans la vitre qui ne céda pas. Le bruit d'un craquement se fit entendre et pour ne pas leur donner le plaisir de le savoir blesser, il étouffa tant bien que mal le cri de douleur qui voulait d'échapper de ses lèvres.

Ce ne fut qu'au moment où il entendit CETTE voix et que ses prunelles rencontrèrent celles vertes de la jeune fille assis à l'avant de la voiture qu'il se calma et reprit son souffle. Elle lui sourit, un sourire froid et amusé à la fois. Et bien qu'il ne sut toujours pas qui elle était, ni ce qu'elle voulait, il se sentit se détendre un peu. Elle ne pouvait pas lui faire du mal, n'est-ce pas ? Il y avait dans ses yeux quelque chose… Qui lui faisait penser qu'il n'avait rien à craindre. Ses acolytes cependant lui filèrent la chair de poule.

Marmonnant dans sa barbe, l'homme à ses côtés, lui prit brutalement son sac de l'épaule et la peur de l'énerver encore plus gagna contre son envie de se révolter... Affolé par l'attitude brusque et la présence des deux autres hommes à l'allure de baroudeurs, il tendit sa main à la jeune fille en un appel à l'aide. Son geste sembla lui tirer un nouveau sourire ironique mais elle l'accepta tout de même et la serra dans la sienne :

-On ne te fera aucun mal Blaine. Ce n'est pas pour toi que je suis là.

Alors, d'une voix calme, il demanda simplement à la jeune femme:

-Pourquoi alors?

Elle le regarda un instant fixement avant de lui relâcher la main.

-Chaque chose en son temps finit-elle par dire.

Et parce qu'il n'avait pas d'autres choix, il se décida à écouter ses tripes.

-Comment t'appelles-tu, se permit-il de demander.

-Appelle-moi, juste « Elle », répondit-elle alors qu'on lui mettait sur la tête un sac. Celui-ci ne fut ôté que bien plus tard quand la voiture s'arrêta devant une maison en pleine forêt à l'allure agréable cependant. Nous sommes arrivés, dit-elle simplement.

Dans l'espoir de créer un lien qui lui sauverait peut-être la vie, il balbutia :

-Mon nom de famille est Anderson.

Il s'attendant à une réaction à l'entente de son nom, et réaction il y eut mais pas celle qu'il attendait.

-Je sais Blaine, crois-moi, je le sais…

Et descendant sans rien ajouter d'autre, elle interrompit leur discussion tandis que la brute numéro deux ouvrait la porte pour que numéro un le saisisse sans douceur pour le faire descendre.

L'instant d'une minute, il hésita. Devait-il se fier à son instinct ? Verrait-il une autre journée ?

Du coin de l'œil, Elle ne le lâchait pas du regard. Elle le vit redresser ses épaules et se laisser diriger, l'air digne. Elle admira sa force de caractère, se demandant si cela suffirait à le sauver. Une chose cependant était sûre, il avait en cet instant la même prestance que son père. Cette simple pensée réveilla en elle un tumulte car cela entraina ses pensées vers des souvenirs qui essayèrent de faire remonter en elle la petite fille qu'elle avait ensevelit sous toutes ses mauvaises actions.

Etrange, comme certaines actions, situations, ou mots vous marquent à vie…

Pour Elle, cela avait été : « Tu es la digne fille de ton père ». Cette phrase l'avait construite et détruite à la fois. Parce qu'Elle ne l'avait jamais rencontré, il était mort… bien trop tôt. Et pourtant c'était effrayant l'emprise que sa seule évocation avait sur elle.

Pourtant, la première fois que sa grand-mère lui avait dit cette phrase, cela avait été dans le but de lui prouver que son père aurait été fier d'elle, de son intelligence, sa beauté, sa personnalité. Alors forcément, elle avait tenté d'en apprendre plus sur lui et de baser ses décisions sur ce qu'elle croyait être ses préférences. Rapidement cependant, elle se rendit compte qu'il lui était impossible d'atteindre le même niveau que celui que l'on attribuait aux défunts.

Ce qui avait été sa force devint une faiblesse. A vouloir être irréprochable, à essayer de plaire à quelqu'un qui n'était plus, elle s'était perdue. Elle se fabriqua une carapace et finit par ne plus se soucier de ce décalage qu'elle avait avec les autres. D'une certaine manière, ce fossé avait toujours été plus ou moins là, mais il y avait des jours, des périodes où cela lui paraissait si énorme qu'elle ne savait plus que faire.

Alors comme pour se réinventer, elle avait basé ses actions sur la maxime qui voulait que l'on ait des remords plutôt que des regrets, et de fils en aiguille, elle s'était retrouvée là, au milieu du tribunal vêtue d'une robe stricte noire, ses cheveux couleur encre noire et ses infâmes lunettes qui cachaient la moitié de son visage. Toutes ces années, tous ses meurtres, toutes ces identités faites dans un seul but, encore inaccompli car elle n'était toujours pas en paix avec elle-même.

Oh bien sûr, elle changeait, elle évoluait et cela se ressentait même dans sa vision de sa carrière. Des années durant, elle avait été terrifiée de prendre des décisions par elle-même. Ses ordres de mission elle les prenait d'un inconnu qui faisait appel à ses aptitudes. En échange, elle fermait les yeux contre un chèque d'une somme certaine qui faisait office de purificateur de ses états d'âme, les choses évoluaient. Des années sans problème et soudainement, les choses prenaient une autre tournure. Pour la toute première fois, la mission qu'elle allait exécuter, elle se l'était auto-assigné et ce changement, insignifiant pour certains, changeait tout !

Pour Elle, une cible se devait d'être neutre. En théorie, vous n'avez rien contre elle en tant qu'être humain, vous n'avez même si possible jamais eu de lien avec elle. Il s'agissait juste d'exécuter une série d'actions simples : charger son arme, la pointer vers sa cible, ne pas la louper, effacer ses traces puis disparaitre. Simple, précis et rapide. Pas besoin de peser le pour et le contre. Elle est juste l'exécutrice d'une mission.

Mais là, rien de tout cela. Tout d'abord sa cible n'était pas encore définie, quant à son plan, il était encore en cours d'élaboration. La situation était à l'opposée de tout ce qu'elle connaissait : il s'agissait de régler une dette familiale. La pression qui reposait sur ses épaules était à son maximum mais elle ne pouvait plus changer d'avis. Elle se rappelait encore le jour où elle s'était définitivement décidée à aller au bout de son plan, il y avait de cela à peine un mois. Ce jour là dans la salle d'audience du tribunal, son regard était passé de la foule aux magistrats, de la partie Magennis à Anderson et elle avait écouté très attentivement. Elle avait eu l'impression qu'une masse d'informations s'était abattu sur elle, l'empêchant de garder la tête froide. Il lui fut impossible de rester neutre.

Elle s'était retrouvée en un instant happée par l'histoire. Il y avait ce décor que l'on avait planté, tout d'abord l'enfance de Blaine puis celle de Patrick. Le tout était accompagné de photos, celles de jeunes garçons avec des sourires amicaux, une innocence sur les traits qui disparait au cours des années. De la rage pour Patrick, de la tristesse et une timidité pour Blaine. Et puis, ce fut le drame.

La nature des photos était incontestablement là pour illustrer l'après, le photographe qui était au début un proche laissa place au regard froid de celui qui immortalise des évidences. L'une après l'autre, les photographies démolissaient le château de carte, avec leur contenu toutes plus choquantes les unes que les autres. Les analyses s'étaient ensuite succédées, des pédopsychiatres, psychologues en tout genre, amis et proches, professeurs et collègues, tous avec une facette à présenter des protagonistes, quelques fois incohérentes, quelques fois interpellantes. La balance avait commencé par se déséquilibrer pour Elle mais la jeune femme resta encore hésitante.

Etre un oiseau vengeur était un pas énorme et le peu d'humanité qui lui restait s'époumonait et demandait à ce qu'elle base son choix sur des preuves concrètes.

L'expertise de Jones la poussa d'un côté, la contre-expertise des Magennis ôta sa certitude et pourtant, il y avait ce quelque chose en elle qui lui disait qu'elle ne pouvait abandonner. Elle était si proche, si proche de son but de remettre les compteurs à zéro, de décharger sa famille de ce poids qui lui incombait depuis tant d'années. La décision semblait si simple, et en même temps si compliqué.

Le temps s'écoulait plus vite qu'elle ne le souhaiterait, elle devait agir, commencer à réagir avant la fin du procès. Alors quand elle crut entre-apercevoir une solution, une possibilité… Elle la saisit.

Quelques jours plus tard, elle fit une rencontre qui fut la clef de voute de son œuvre. Après cela tout s'enchaina et rapidement elle trouva une équipe, repéra l'école. Glisser ici et là des micros fut un jeu d'enfants et enfin, elle mit en route son plan.

Dans cette voiture noire avec un bouclé se débattant à l'arrière, Elle sourit en se disant qu'elle allait le rendre fier, ce père qu'elle aurait voulu connaitre et ce, en rendant la monnaie de sa pièce à Carl.

Il n'y avait désormais plus de retour en arrière.

*-*-Elle*-*-*-*-*-Elle*-*-*-*-*-*-*-*-*-

Kurt croisa une fois de plus le regard fuyant de sa future belle-mère. Il n'arrivait pas à la faire céder. Il ne demandait pas grand-chose pourtant. Il n'y avait aucun doute que ces charognards de Magennis soient derrière tout ca et il voulait juste avoir une petite discussion avec eux. Il se doutait qu'elle voulait le protéger mais « Un Hummel ne baisse jamais les bras et garde la tête droite ». Chaque fois qu'il voulait abandonner, Burt lui rappelait que leur letmotiv. C'était devenu son petit mot d'encouragement, celui qui lui permettait de mettre un pied devant l'autre quand les difficultés s'accumulaient. Et il allait en avoir besoin.

Se remémorant son parcours de la disparition de Blaine sous ses yeux, à ce moment, il réalisa que peu de temps s'était écoulé. Tout au plus deux heures pendant lesquelles il avait eu un son passage au poste de police, avant d'être rediriger sous bonne escorte chez lui. Il se rappela encore de sa surprise de trouver son père le teint vitreux, allongé sur le canapé, la main sur le cœur. Il apprit ainsi que son père avait eu une faiblesse juste après sa crise panique et Carole l'avait fait allonger avant d'appeler les secours. Ce qui expliquait d'ailleurs le camion du SAMU qu'il avait croisé à deux rues de la sienne.

Il allait d'ailleurs se rapprocher de Finn quand son téléphone vibra. La photo de Santana apparut et sans réfléchir, il décrocha.

-Je sais pour Blaine et je sais aussi, te connaissant que tu vas aller voir ce salaud de Patrick.

-Que veux-tu Santana ?

-Te faire savoir que tu n'as rien à craindre.

-Que veux-tu dire ?

-Hummel, Lima Height a ses secrets et tu comprendras que je ne peux pas te les donner, à moins que je ne doive te tuer après bien sûr, plaisanta-t-elle à moitié.

-Tu sais où est Blaine ?

Le silence se fit autour de lui alors que tous les regards convergèrent sur lui.

-Pas réellement non. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il sera de nouveau dans tes bras ce soir.

-Ne fais rien de stupide s'il te plait !

-Je n'ai pas l'intention de bouger du lit dans lequel je suis Princesse !

-Bonjour Unicorn, entendit-il de loin la voix de Brittany.

Il retourna le bonjour, sceptique désormais de l'assurance de retrouvé son homme sans rien faire. Mais il s'agissait aussi de Santana et d'elle, il ne pouvait avoir aucun doute.

-Ne me déçois pas, lui dit-il simplement.

-L'ai-je jamais fait, répliqua-t-elle avant de lâcher un gémissement de plaisir. Bion, tu m'excuseras mais le devoir m'appelle.

Raccrochant, Kurt se décida de mettre ses doutes de côté et sans répondre aux questions qui fusèrent de droite et de gauche, il se réfugia dans la cuisine pour préparer le diner de Blaine, composé de ses mets préférés. Il avait appris une chose avec le Glee et c'était qu'il devait avoir la foi, si ce n'était pas dans un dieu quelconque, cela devait au moins être dans ses semblables et il se décida à croire en les mots de son amie.

*-*-Elle*-*-*-*-*-Elle*-*-*-*-*-*-*-*-*-

La maison était aussi belle intérieurement qu'extérieurement. Ce fut la conclusion à laquelle arriva Blaine qui avait eu le loisir de contempler à son gré le décor. La situation était bizarre pour tout dire. Assis sagement sur sa chaine avec un molosse à sa droite qui le fixait méchamment, Blaine restait droit comme un I. Il y avait un autre homme dans la maison et molosse numéro deux l'avait rejoint et depuis il ne les avait pas revu.

La jeune fille s'était mise en face de lui et après un instant molosse 2 était revenu avec un en-cas qu'il avait englouti en silence. Sauf que le silence, ce n'était pas trop son truc au benjamin Anderson.

-J'ai chaud, déclara-t-il au bout d'un moment. Puis-je enlever mon écharpe et mon manteau ?

Elle lui sourit puis en happant la chantilly de son dessert, elle enfourna son doigt lentement dans sa bouche en ne le quittant pas des yeux. Il ne put s'empêcher de rougir.

-Tu veux que je te prête un coup de main mon mignon?

-Euh non, bourgeonna-t-il en ôtant ces couches. Vous… Hum… Vous avez toujours fait ça ?

-Fait quoi exactement ?

-Enlever des gens…

-Non, ma spécialité à moi, c'est de les tuer.

-Oh, toussota Blaine qui avait avalé de travers sa bouché de tarte meringuée.

Cela eut le mérite de le faire taire un instant. Un court instant.

-Vous allez aussi me tuer ?

- Je pourrais, dit-elle en appréciant le glapissement qui s'échappa de sa gorge. Mais cela me servirait à quoi ? Je me suis déjà emmerdée alors autant y gagner quelque chose. Hé puis, Si je voulais simplement te faire disparaitre, il y avait bien plus simple. Simuler un accident entre autres est bien moins consommateur d'énergie.

-Donc…Vous recherchez une rançon ?

- On peut dire ça comme ca. A vrai dire, puisque tu es si bavard, j'aimerais te proposer un deal ?

-Quel genre de deal ?

-Le genre de deal qui peut sauver une vie… La roulette russe mais en plus… ludique.

-Je… Que proposez-vous ?

- Je te propose de disparaitre, je t'installe quelque part, tu refais ta vie, une nouvelle identité, un nouveau look, un nouveau nom. En contrepartie, je ne tue personne.

Le jeune homme prit le temps de réfléchir, pesant le pour et le contre avant de s'exprimer.

-Ai-je le droit de vous faire une contre proposition ?

Elle hocha de la tête.

-Je peux doubler le montant que l'on vous a promis. Mon père est riche et personne n'a besoin d'être tuer. On pourrait juste effacer l'ardoise et reprendre nos vies comme si de rien n'était.

-Oh Blaine, innocent Blaine. Si la vie était aussi simple, cela se saurait non ? Peux-tu effacer ta dernière rencontre d'avec Patrick ? Peux-tu arrêter l'audience qui est en cours ? As-tu le moindre pouvoir sur la machine qui est en cours ? As-tu seulement conscience des répercussions qu'aura la décision judiciaire ? Dans un sens comme dans l'autre ?

-Je suppose qu'une fois qu'ils jugeront Patrick coupable, tout rentrera dans l'ordre.

-Et si ce n'est pas le cas ? S'ils déclarent un non lieu ou lui octroie une simple caution à régler ?

-Ce n'est pas possible. Toutes les preuves sont là. Ce ne serait pas juste…

-N'est-ce pas ? Mais que ferais-tu s'il le libérait ? Pourrais-tu te sentir en sécurité ?

Frissonnant, le jeune homme imagina une seconde ce qui se passerait si ce scénario prenait place. Il ne préférait pas y penser. Les affaires pour son père, le scandale, les procès à répétition. Ce serait l'horreur.

-Maintenant, si on t'enlève de l'équation. Tout s'éclaircit n'est-ce pas ? Il n'y a plus de plaignant, plus de problème.

-On vous a vraiment engagé pour me tuer alors ?

-Peut-être bien que oui, peut-être bien que non… Mais en attendant, je te donne le choix de conserver ta vie. Que décides-tu ?

Ouah. S'il s 'attendait à cela ! On lui donnait une chance de repartir de zéro. N'était-ce pas là le rêve de plus d'un. Sauf qu'il ne lui était pas possible de décider ainsi, sur un simple coup de tête voyons… Il tenta d'y réfléchir mais les visages de sa famille, des Hummel, de Kurt brulaient ses prunelles. Kurt…

-Est-ce que je peux amener quelqu'un avec moi ?

-Non, fut sa réponse laconique.

-Je ne peux pas…

-En es-tu sûr ? Par ce que tu sais que le jeune Kurt trouverait sans aucun problème un autre garçon. Un qui serait à même d'être normal et de le satisfaire.

-Comment connaissez-vous son prénom ? Que savez-vous de notre relation ?

-Bien assez, plus qu'assez. Tu lui ferais une fleur, tu sais. Penses-tu vraiment pouvoir le garder ? Une fois la tension retombée comme un soufflé ? Les premières histoires durent rarement. Ne sois donc pas égoïste. Te parait-il juste qu'il soit emporté dans ce flot juridique et médiatique avec toi ? Tu as encore un peu de temps, dit-elle en regardant sa montre, alors réfléchis-y !

Elle finit son dessert l'air de rien avant de fermer les yeux et repousser sa tête en arrière. Elle s'assoupit comme si de rien n'était, laissant Blaine la contempler, incrédule. Cette fille, cette fille, elle était déroutante, vraiment déstabilisante. Mais elle avait soulevé un point pertinent. Est-ce que disparaitre faciliterait la vie de Kurt ? De tout le monde ? Valait-il mieux qu'il arrête d'être un poids mort pour ses proches ?

-Ne t'avise pas de décider à ma place, résonna dans sa tête la voix de Kurt. C'était d'ailleurs ce qu'il lui avait dit récemment.

Il ne sut combien de temps, il resta ainsi perdu dans ses pensées mais quand il releva la tête, il croisa son regard. Détournant les yeux, il se rendit compte en fixant l'horloge que deux heures s'étaient écoulées. Elle dut se fatiguer à le fixer car son regard dévia sur quelque chose derrière lui. Pas un mouvement ne traduisit une once de nervosité ou de fatigue Elle attendait, tout simplement et patiemment. Il finit par ne plus tenir et se retourna rapidement. Il n'y avait rien derrière lui, si ce n'était une porte et un tableau. Oh sacripant, elle attendait quelqu'un, comprit-il enfin.

Devait-il lui donner une réponse avant que le commanditaire de la mission n'apparaisse. Il se refusait cependant à se prononcer. Il aurait voulu ne pas être égoïste mais il ne pouvait pas laisser son âme sœur glisser d'entre ses doits. Il avait attendu si longtemps de le rencontrer. Ce genre de connexion n'arrivait qu'une seule fois. Elle resta ainsi vingt bonnes minutes avant que le bruit de la poignée que l'on actionne ne résonne derrière lui. Au début, il n'osa se retourner, craignant de savoir qui se trouvait derrière cette machination. Ce fut son parfum qui lui mit la puce à l'oreille et ensuite son œil vit la montre de l'homme qui passa à côté de lui. Ces deux informations lui apprirent l'identité de ce fameux contact.

-Eric, demanda-t-il avec un trémolo dans la voix. C'est toi ? C'est impossible… impossible que ce soit toi derrière tout cela !

Avec la théâtralité caractéristique de leur famille, son frère se retourna vers lui et lui offrit un sourire moqueur.

-Tu as l'air surpris petit frère ?

-Je… Je ne comprends pas. Pourquoi ? Me détestes-tu tant que cela ?

Riant subitement à gorge déployée, l'ainé ne quittait pas des yeux son cadet une lueur mauvaise dans le regard.

-Tout est toujours matière à dramatiser pour toi Blaine, n'est-ce pas ? Pourquoi penses-tu que tout ceci est en lien avec TOI ? Tu es peut-être le centre du monde pour certain mais B.A ne sont certainement pas les initiales du mien !

La nonchalance de son frère fut la goutte qui fit déborder le vase. Une immense colère envahit le jeune otage alors qu'Eric s'asseyait à côté d'Elle et contemplait un dossier qu'elle venait de lui tendre.

-Merde ! Arrête de faire comme si je n'étais pas là et ne t'avises pas d'essayer de me mettre en défaut ! Que veux-tu que je pense quand je m'attendais à tout, sauf à te voir surgir devant moi.

-Hum… Je ne suis pas là pour toi, rassure-toi, le provoqua-t-il en feuilletant tranquillement les éléments de son dossier. Je suis là pour…Ben elle, dit-il en désignant la jeune femme.

-Vous vous connaissez ?

Le toisant, Eric se tourna de nouveau vers elle avant de sortir de sa sacoche une petite boite noire rectangulaire noire, similaire à celle de leur père. Celle qu'il gardait soigneusement rangée dans son coffre fort. Celle qui renfermait une arme.

-Eric, non, cria B.

Faisant mine de ne pas l'entendre, il le lui tendit tout de même et elle s'en saisit sans hésitation avant de la donner à un de ses acolytes qui disparut avec la précieuse mallette. Que se tramait-il donc ?

-Tu veux faire porter le chapeau à papa ? Non seulement, tu auras mon sang sur tes mains mais tu veux détruire notre famille ? Pourquoi, interrogea perturbé le plus petit des frères.

Cette fois, ce fut Elle qui s'approcha de lui et lui sourit. Elle pencha la tête sur le côté et lui effleura la joue du revers de la main avant de s'adresser moqueuse à Eric.

-Tu avais raison, il est si adorable qu'on a envie de le blesser et lui faire perdre les lunettes roses bonbon avec lesquelles il regarde le monde. On n'est pas dans un film de science fiction tu sais, baby B.

-Je te l'avais dit, confirma Eric.

-La vie est drôlement faite. C'est du gâchis vraiment d'avoir un tel élément dans une famille comme la vôtre !

-C'est une question d'équilibre je suppose, laissa entendre Eric avant de demander :

-Quelle est ta décision finale alors ? A-t-on un deal ?

-C'est toujours un plaisir que de se trouver un adversaire à sa taille, lui répondit Elle en lui tendant la main.

Il l'accepta et la serra tandis que tous deux se mesuraient du regard.

-Le virement …

-Déjà fait et je veux…

-Un travail impeccable et tu l'auras, sois-en sûr.

-Dans ce cas…

-On ne se connait pas et adieu.

Blaine fixa abasourdi son frère s'en aller sans lui accorder une dernière parole ou même essayer de convaincre la jeune femme de le libérer. Dans quel monde donc se trouvait-il ? Et alors qu'il ne s'y attendait pas, Eric aboya les mots suivants :

-Tu as l'intention de rester là à bailler aux corneilles, parce que je ne referai pas le chemin inverse pour venir te récupérer.

Le jeune homme regarda chacune des personnes présentes, la bouche ouverte, complètement perdu. Est-ce qu'on allait lui tirer une balle en pleine tête quand il leur tournerait le dos ? Est-ce qu'Eric se foutait de lui ou…

Son frère haussa son sourcils tandis qu'une expression de pur ennui se peignait sur son visage.

-Arrête de te faire tout un film et grouille-toi ! Je n'ai pas que ça à faire.

Décidant que dans un cas comme dans l'autre, il n'avait pas trop le choix, B prit le parti de se diriger lentement mais surement vers Eric. Quand aucune action ne fut entreprise contre lui, il rentra dans la voiture et resta rigide jusqu'à ce qu'il soit à quelques pas de la maison des Hummel. Alors comme ça, son frère savait l'adresse à laquelle il résidait ? Se tournant vers lui, il le dévisagea un instant tandis qu'Eric allumait une cigarette et en prenait une longue bouffée.

-Tu veux me dire quelque chose ?

-Qu'est-ce que tout cela veut dire ? Qu'est-ce que je suis sensé leur dire ?

-Que veux-tu leur dire ? Que l'on t'a enlevé et que ton frère est venu à ta rescousse et semblait pote avec eux ?

-Eric ?

-Selon moi, tu la fermes ! Tu as été enlevé puis abandonné dans une rue et tu as marché sans but jusqu'à ce que tu te retrouves sur une rue connue. Une bonne âme t'a filé quelque pièce et que tu as décidé de m'appeler. Et en grand frère génial que je suis…

-Et si je ne suis pas ta petite histoire ?

Le regard impénétrable que lui renvoya son frère lui donna froid dans le dos.

-Libre à toi Blaine de me faire confiance ou pas.

-Comment puis-je te faire confiance ?

Déverrouillant la porte, Eric lui demanda :

-Trouves toi-même la réponse gamin mais vire de ma caisse. Et crois-moi ta décision, tu l'as déjà prise. Après tout, malgré le peu de sang Anderson qui semble couler dans tes veines, tu sais d'ores et déjà parfaitement vers quelle solution tu vas pencher. Bonne fin d'aprèm donc.

Descendant, le jeune Anderson regarda la voiture s'éloigner tandis qu'il réfléchissait à ce que venait de lui dire son frère car il était vrai qu'en aucun cas, il ne trahirait sa famille et en y réfléchissant bien, c'était l'une des seules règles que jamais n'enfreignait leur famille. Alors bon sang, que se passait-il ?

Ses pieds prirent la décision de le diriger vers la maison et tandis qu'il toquait à la porte, il se demanda s'il était assez bon comédien pour jouer cet acte qu'on lui avait attribué sans lui brosser le genre de la pièce.

Il frappa à la porte, de sa bonne main et le soulagement d'être de nouveau à la maison réveilla la douleur de son poing gonflé tandis qu'un Kurt impassible, lui ouvrait la porte :

-Sois le bienvenue et entre donc…

Il s'était attendu à un cri de joie, à des larmes mais pas à ce semblant de calme résiduel.

La voix d'Elle résonna encore à ses oreilles. Avait-il le droit de continuer ainsi ? D'entrainer vers le fond des innocents. Engouffré dans les bras de sa mère puis passé à Carole, il perdit pied, se laissant passer de bras en bras. Il n'aurait pu dire ce qui se passa dans les heures suivantes, il y avait juste des bribes, Kurt lui donnant à manger, un bain chaud, un baiser et puis enfin, le sommeil.

Cette journée était enfin terminée.

Plus qu'un chapitre… Hé oui… Vous ne vous attendiez pas à ce retournement de situation hein ? Préparez vos petits cœurs pour la fin de notre aventure et pour les plus sensibles… heu… contentez-vous de l'épilogue qui suivra. Merci à tous pour votre soutien pendant ces longues années.