Auteur : Nat, qui aime s'amuser sur le dos de ses personnages préférés.

Disclaimer : Elrond, Celebrían, Celeborn, Galadriel, Thranduil, Glorfindel, Haldir et Erestor (et Double-G ^.^) ne m'appartiennent pas. Ils en remercient Illuvatar de tout leur cœur. Et le concept de la fic est de Miss-Tako-chan. C'est une de ses histoires qui m'a inspiré celle-ci.

Spoiler : Aucun contexte précisé. Se passe avant le Seigneur des Anneaux, au Deuxième Age.

Warning : Persos totalement OOC. C'est normal, c'est un délire. La réelle chronologie de Tolkien est parfois respectée par erreur. ^^'

Résumé : Mémoires d'un jeune Elfe rangé. …Ou presque, diront certains. Dérangé, diront d'autres. Voici le journal intime d'un jeune Elfe en vacances en Lórien avec ses amis. Rédigé par Elrond, corrigé par Erestor, subtilisé par Glorfindel et… hem… égaré par Thranduil. Elrond va pester.

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Mémoires d'un jeune Elfe rangé, épilogue

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« Pip' ! Pippin, attends-nous, tu vas encore te perdre !

-On est déjà perdu, Merry ! Alors je pense que je ne prends pas trop de risques en partant en reconnaissance !

-Fiez-vous à un Touque, et à un Brandebouc ! Je vous l'avais bien dit, M'sieur Frodon : ils trouvent le moyen de nous perdre même dans Fondcombe ! Vous parlez de guides…

-Peut-être, mais c'est grâce à nous que nous avons pu trouver les cuisines !

-N'est-ce pas Frodon ? »

Amusé, Frodon esquissa un sourire à l'adresse de son fidèle jardinier avant de se tourner vers ses deux cousins.

« Il est heureux que vous ayez trouvé les cuisines avant de nous perdre. Fit-il remarquer d'un air taquin. Sans quoi je doute qu'il vous aurait pardonné… Ajouta-t-il en désignant Sam d'un mouvement de tête.

-Mais je ne leur ai pas pardonné, M'sieur Frodon ! Du moins, pas tant que nous ne serons pas retournés dans nos chambres. Je n'en peux plus de marcher, mes jambes me rentrent dans le ventre ! Geignit le pauvre Hobbit. Dire qu'il aurait été si simple de suivre la grande allée pleine de statues…

-Mais cette allée est beaucoup trop longue ! S'exclama Merry. Nous avons voulu t'épargner de la peine et emprunter une route plus courte… Un raccourci !

-Un raccourci pour où ? Rétorqua Sam, sarcastique. Des champignons ? »

Pippin ouvrit la bouche pour lui répondre et défendre son inséparable ami, mais il n'en eut pas le temps. Une porte s'ouvrit dans le couloir que les quatre semi-Hommes parcouraient en se chamaillant, et trois grands et beaux Elfes en sortirent, discourant à voix basse dans leur agréable langage. Aussitôt, les Hobbits se rangèrent sur un côté afin de les laisser passer, s'inclinant maladroitement pour les saluer. Les trois Elfes leur rendirent leur salut, quoique d'une manière un peu plus élégante. Deux d'entre eux, aux longs cheveux clairs, leur adressèrent des sourires amusés. Le troisième, à la chevelure sombre comme la nuit et tenant un livre à l'aspect aussi ancien que précieux, inclina la tête sans changer son expression impassible.

Dès que les trois Premiers-Nés se furent un peu éloignés, Sam tira sur la manche de Frodon.

« Vous avez vu les deux blonds, M'sieur Frodon ? Souffla-t-il. Ce sont les deux Elfes qui nous ont aidé pendant nos voyages ! »

Frodon opina du chef et adressa un regard aux Belles Gens qui s'en allaient. Si l'un d'entre eux entendit la remarque de son jardinier, ce qui n'aurait rien eu de surprenant étant donné que l'ouïe des Elfes est bien plus développée que celle des autres peuples, il n'en fit rien et ne se retourna pas. Rassuré, le jeune Sacquet chuchota :

« En effet. Celui que nous avons croisé en Comté s'appelle Gildor Inglorion, si je me souviens bien. Je ne m'attendais pas à le retrouver ici…

-L'autre, c'est le seigneur Glorfindel, celui qui a repoussé les Cavaliers Noirs. Ajouta Merry sur le même ton. Les gens de la vallée ont l'air de le tenir en grande estime. Ils disent qu'il a repoussé un sorcier qui vivait au nord, qu'il a déjà vécu deux vies, et qu'il a tué un… euh… un ennemi presque impossible à tuer ! Vous vous rendez compte ?

-Il me semble que le troisième, celui qui est sombre et sérieux, s'appelle Erestor. Commenta Pippin à voix tout aussi basse. Il a l'air assez austère, si vous voulez mon avis.

-Oui, confirma Frodon. C'est le chef des conseillers d'Elrond, je crois. En tout cas, c'est ce qu'oncle Bilbon m'a dit. Il paraît qu'il ne sourit presque jamais. »

Les quatre Petites Gens se turent et coulèrent un regard en direction des Elfes qui disparaissaient à un tournant du couloir. A cet instant, le seigneur Elrond, maître de Fondcombe, quitta lui aussi la pièce où s'étaient trouvés les Premier-Nés et referma la porte derrière lui. Il salua les Hobbits et allait s'éloigner à son tour lorsque Frodon se précipita pour le retenir, voyant là une excellente occasion de retrouver leur chemin au plus vite.

« Pardonnez-moi, Maître Elrond… » Commença-t-il d'une voix hésitante.

Le semi-Elfe s'immobilisa aussitôt et se tourna vers lui, l'air interrogateur. Frodon s'apprêta à lui demander la direction à prendre pour retrouver leurs chambres, mais il ne put trouver une manière adéquate de formuler sa requête afin de ne pas la rendre trop ridicule. La présence de l'Elfe, sage, noble, et qui avait déjà vu passer tant de siècles, le dérouta un peu. Une fois de plus, il se sentit incroyablement petit et insignifiant dans un monde qui tournait très bien sans lui. Face à lui, le seigneur de la vallée haussa un sourcil intrigué.

« Monsieur Sacquet ? Appela-t-il, désirant sans doute attirer l'attention du Hobbit.

-Nous voulons savoir comment, si ça ne vous dérange pas… » Intervint Merry, désireux de venir en aide à son cousin.

Puis il se tut à son tour, ne sachant que dire. Ce fut finalement Pippin qui les tira tous d'affaire, fort de son éternelle franchise.

« Nous nous sommes perdu, mon seigneur. Et…

-Et vous vous demandez comment retourner à vos chambres, est-ce bien cela ? Acheva Elrond, une lueur amusée brillant dans son regard gris. Si vous suivez ce couloir, vous n'aurez qu'à tourner à gauche à la deuxième intersection pour retrouver les Maisons d'Accueil de la cité. De là, je pense que vous n'aurez aucun mal à retrouver votre chemin par vous-mêmes. »

Les quatre semi-Hommes échangèrent des sourires ravis.

« Vous voyez, nous n'étions pas si perdus que ça ! » S'écria Merry, enthousiaste.

Sam fit la moue, visiblement peu convaincu. Puis il s'avança vers Elrond, l'air timide et impressionné.

« Merci beaucoup, vot' seigneurie. Balbutia-t-il. J'espère, euh… que vous passerez une bonne journée. »

Elrond lui adressa un sourire indulgent et s'inclina un peu.

« Puisse la lumière d'Elbereth éclairer chacun de vos pas, maître Gamegie. » Déclara-t-il d'un ton grave.

Puis il fit volte-face et s'éloigna d'un pas vif, ses longues robes voletant autour de lui. Sam eut un sourire béat, fier du salut particulier que lui avait adressé le Premier-né. Ce fut au tour de Merry de faire la moue.

« Moi aussi, si je l'avais remercié, j'aurai eu droit à du "Maître Brandebouc". Marmonna-t-il. Il n'y a pas de quoi en faire un plat. »

Frodon leva les yeux au ciel, se retenant difficilement de rire devant l'air outré de Sam. Pippin, lui, s'appuya d'une main contre une tenture couvrant un pan du mur du couloir.

« Dîtes, fit-il d'une voix joyeuse. Maintenant que nous connaissons la route, pourquoi ne pas… Aaaaah ! »

Sous les regards abasourdis de ses compagnons, le jeune Hobbit s'enfonça dans le mur et disparut derrière la tenture qui se remit en place dans un silencieux froissement de tissu. Ses trois compagnons se précipitèrent sur la tapisserie qu'ils écartèrent, découvrant leur ami avachi sur un escalier de pierre et se massant le dos. Sa grimace de douleur s'évapora et un sourire éclatant naquit sur son visage.

« Je crois que j'ai trouvé un passage secret ! S'écria le Touque, ravi. Comme dans les contes pour enfants ! »

Les quatre Hobbits échangèrent un regard scintillant. Une même phrase prit forme dans leurs quatre esprits.

« On l'explore ? »

Dix minutes et une longue volée de marches plus tard, les quatre Petites Gens arrivèrent dans ce qui semblait être une sorte de grenier poussiéreux, encombré de toutes sortes d'objets hétéroclites et d'usage à priori non défini. En fouillant un peu dans tout ce fatras dont la présence dans une pièce de Fondcombe paraissait surprenante voire déplacée, ils firent quelques découvertes plus ou moins intéressantes : un verre de cristal d'un type tout à fait étranger à celui des autres verres de la vallée de la Combe Fendue, une plume de faisan tordue, un Dictionnaire de quenya, une hache brisée (à reforger dès que possible), un recueil de recettes naines à demi déchiré, et…

« Et ça, qu'est-ce que c'est ? »

Tous les Hobbits se rassemblèrent autour de Pippin, qui extirpa un vieux manuscrit écorné d'une caisse emplie d'autres objets sans utilité. Frodon, qui connaissait un peu d'elfique contrairement à ses compagnons, lui prit le livre et l'ouvrit à la première page. L'écriture régulière qui la recouvrait lui sembla familière, mais il fut incapable de retrouver où et quand il l'avait déjà vue. Ses connaissances limitées du quenya ne lui permirent pas de comprendre de quoi traitait le texte qu'il lisait, mais il devina néanmoins qu'il devait s'agir d'une sorte de journal de bord, ou quelque chose de ce genre. Dès qu'il fit part de cette hypothèse à ses amis, il vit leurs expressions devenir radieuses.

« Traduisons-le ! Clama Pippin. Nous avons un dictionnaire à portée de main, autant en profiter ! Ça sera faci…

-Non, pas tant que ça, coupa Merry. Le dictionnaire donne le vocabulaire, pas les conjugaisons ou la grammaire… Nous devrions demander au vieux Bilbon ! Il connaît l'elfique comme sa poche !

-Attendez, attendez ! Intervint Frodon, tentant de tempérer l'ardeur de ses compagnons. Je ne suis pas sûr de ce que j'avance et, dans tous les cas, ce journal si c'en est un ne nous appartient pas. Nous n'avons pas le droit de…

-Oh, Frodon ! Traduisons-le ! Nous ne faisons de mal à personne en faisant ça, et ça nous occupera… Plaida Merry.

-De plus, peut-être que nous apprendrons plus sur les Elfes de la vallée grâce à ce journal. Ajouta Pippin. Sur leurs coutumes, leur gastronomie, tout ça…

-Oui, M'sieur Frodon. Soutint Sam. Ça nous permettra de mieux les connaître, et ainsi de mieux les comprendre ! »

Le jeune Sacquet eut un sourire attendri.

« Tu souhaites vraiment en savoir plus sur les Elfes, par tous les moyens possibles et imaginables, n'est-ce pas Sam ? Très bien. Allons voir oncle Bilbon. Je crois qu'il est dans sa chambre. »

Les trois autres ne se le firent pas dire deux fois. En moins de temps qu'il n'en faut pour dire "deuxième petit-déjeuner", les quatre jeunes Hobbits dévalèrent l'escalier secret, rejoignirent les Maisons d'Accueil de Fondcombe et entrèrent sans frapper dans la chambre de Bilbon Sacquet. Celui-ci somnolait dans sa chaise à bascule près de la fenêtre et se réveilla en sursaut à leur arrivée. Après s'être vaguement excusé, son neveu ouvrit le journal à la première page et le lui plaça entre les mains, pendant que Merry et Pippin exposaient plus ou moins clairement la situation ainsi que leur requête. Dès qu'il eut à peu près compris ce qui se passait, Bilbon secoua la tête.

« Non, non, non. Déclara-t-il. Les garçons, comme vous le savez, un journal est censé être intime, ce qui signifie privé. Par conséquent… Non, attendez. Attendez… »

Le vieil Hobbit se pencha brusquement sur le journal, étudiant l'écriture fine qui recouvrait ses pages. Ses sourcils se froncèrent une seconde avant de s'envoler vers le sommet de son front.

« Mais… Murmura-t-il. Ne serait-ce pas là l'écriture de ce cher seigneur Elrond ? Oui, c'est bien sa signature en bas de la page. Voyons un peu… »

Sous les regards attentifs et emplis d'espoir des quatre jeunes semi-Hommes, Bilbon parcourut rapidement la page du manuscrit. Son visage jovial s'éclaira d'un large sourire et il feuilleta le journal avant de relever la tête. Il ajusta l'écharpe qui lui couvrait les épaules et déclara, les yeux brillants d'une joie espiègle :

« Allez chercher Aragorn et les jumeaux. Nous allons rire. »

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Voilà. Cette fois-ci, c'est vraiment fini.

Je vous demande pardon pour le retard avec lequel j'ai posté cet épilogue. Il est un peu long, d'ailleurs, pour un épilogue, et il ne correspond probablement pas à vos attentes. Enfin bon, il est là, et j'espère qu'il vous aura quand même plu un peu.

Je tiens à remercier toutes celles (et peut-être ceux, qui sait ?) qui lisent cette histoire depuis le début malgré ses longues période de chômage intempestif, ainsi que celles qui ont pris l'histoire en cours de route. Et je voudrais adresser un merci particulier à celles qui ont laissé une ou plusieurs reviews, Young-Girl, Lalina, Alia, Morgane-Norval, Prenses, SienChang, Krazi53 et les autres. C'était vraiment plaisant et encourageant.

Merci beaucoup à vous toutes.

Il se peut que je fasse une suite, si j'arrive à trouver un scénario acceptable. Je ne sais pas encore si je vais garder la forme des journaux intimes, mais ce qui est sûr, c'est que je garde le quatuor Elrond-Thranduil-Glorfindel-Erestor. On ne change pas une équipe qui gagne !

Pour celles que ça intéresse, la prochaine mise à jour se fera sûrement sur Un anneau pour les embêter tous, ou peut-être sur La boîte (mais c'est beaucoup moins sûr, vu que je viens tout juste de retrouver le papier sur lequel j'avais noté le plan de l'histoire et que j'avais perdu depuis plusieurs mois).

Bonne semaine, à la prochaine !