Il arpentait les couloirs de Ste-Mangouste la tête basse, sans prêter attention aux multiples salutations des membres des membres du personnel. Dans ses oreilles résonnaient les pas des gens qui marchaient tous autours, s'arrêtaient à l'entrée, demandaient des informations, voulaient savoir où ils pourraient trouver leurs amis, leur famille…

Neville marchait résolument vers l'escalier de service, qui se trouvait tout au fond du couloir. Il y avait toujours trop de monde dans l'ascenseur. Trop de gens qui posaient trop de questions. Trop, toujours trop…

Ses pas, d'eux-mêmes, le dirigeaient dans l'hôpital, comme programmés à l'avance, connaissant le chemin par-cœur. Des années plus tôt, sa grand-mère avait cessé de l'accompagner, préférant rester à la maison pour profiter au maximum du temps qui lui restait. Elle était morte deux and plus tôt. Neville avait pleuré.

Les marches de l'escalier étaient de moins en moins nombreuses au fur et à mesure qu'il les gravissait. Il les monta pendant quelques minutes, et finit par arriver au quatrième étage. Il était habitué. Maintenant, il ne s'essoufflait même plus.

La nouvelle Médicomage, Mademoiselle Samantha, lui offrit son plus joli sourire et le dirigea vers la pièce où elle avait installé les Longdubat, puisqu'il y avait des rénovations dans la bâtisse. Neville ferma les yeux. Il ne voulait pas retenir le chemin qu'il prenait, il voulait que tout redevienne normal.

Il rentra dans la petite pièce et alla s'asseoir sur un banc près du lit. Son père dormait. Il dormait presque toujours. Sa mère, elle, tourna lentement sa tête vers lui, et, une fois de plus, la blancheur de sa peau et l'interrogation dans ses yeux le fit tourner le regard.

Neville était habitué de ne pas se faire reconnaitre par ses propres parents. Ça avait toujours été ainsi, d'aussi loin qu'il puisse s'en souvenir. C'est sur qu'il était triste, mais d'un autre côté, il n'avait jamais rien vécu d'autre, alors il ne s'en faisait pas trop.

Non, ce qui était pire, c'était qu'ils le connaissaient, mais qui ne se souvenaient pas qu'il était leur fils. Sa mère, par exemple, savait seulement qu'elle l'aimait bien, sans savoir pourquoi ni comment.

Elle esquissa un sourire, et s'assit dans le lit pour être à sa hauteur. Sans un mot, elle ouvrit le tiroir de sa table de chevet, et en sortit un papier de bonbon qu'elle lui tendit. Il le prit avant de le glisser dans sa poche.

- Salut Maman…

Silence total. On aurait entendu une mouche respirer. C'était toujours la même chose.

- J'aurais aimé que papa soit réveillé mais…

Toujours aucune réponse.

- Tu sais cette fille dont je t'ai parlé l'autre fois… Hannah Abbott. Je… euhm… je lui ai demandé de m'épouser.

Alice Longdubat fronça les sourcils, ne comprenant visiblement pas ce que son fils lui disait. Neville était habitué. Il prit la main de sa mère dans la sienne et continua son discours.

- Elle a dit oui. On va se marier à la fin du mois de mai. Tout le monde sera là, et j'espérais demander à l'hôpital si vous pouviez venir à la cérémonie…

Sa mère ouvrit la bouche puis la referma. Elle secoua sa tête de droite à gauche, sans même se souvenir de ce que ce geste signifiait. Ses lèves s'entrouvrirent et quelques sons indéfinis en sortirent.

- Nev… Ne… Nv…

Neville sentit les larmes venir. Il essuya ses yeux de la manche de son chandail.

- C'est beau Maman… j'ai compris.

Il se leva et quitta prestement la salle, sans même se retourner, sans une parole d' main droite, dans sa poche, ne quittait plus le papier que sa mère lui avait donné. Il se dit que c'était son premier cadeau de mariage.

Fin
Pas très bon, j'en conviens, mais j'ose espérer que ça mérite au moins une petite review…
Franchement, je dois avouer que ça ne donne pas ce que j'espérais, mais je suis quand même fière.