A/N : Ouh là, ça faisait un moment. Du coup je ne vais pas prendre six ans pour vous saouler avec cette note d'auteur, et je vais vous laisser avec ce chapitre !


Louis était pour le moins intrigué. Après tout ce temps passé à activement l'éviter, il lui paraissait bien étrange que Scorpius se mette à le demander ainsi. Qu'avait-il bien pu se passer dans la tête du beau Serpentard pour qu'il se décide soudainement à laisser tomber une semaine de cache-cache pour se jeter dans la métaphorique gueule du loup ?

— Il a dit pour quoi ? demanda Louis d'un ton qu'il essaya de rendre nonchalant du mieux qu'il put.

Tim haussa les épaules, un air de dégoût dessiné sur son visage, et les regards de Rose et Vera indiquèrent à Louis qu'il avait encore des progrès à faire avant de pouvoir prétendre être nonchalant au sujet de Scorpius Malfoy.

— Je n'ai pas demandé, répondit Tim, les lèvres retroussées. Pour qui il se prend, ce type ? Genre, il te traite comme une Véracrasse et ensuite il veut que tu ailles lui parler ? Ah ! Pire que ma sœur !

Il regarda Louis, Rose et Vera, s'attendant visiblement à les voir acquiescer, un air furieux et vindicatif dessiné sur le visage cependant, il ne manqua pas leurs regards gênés et Tim sembla soudainement un peu perdu.

— J'ai manqué quelque chose ? demanda-t-il en levant un sourcil mi-inquiet, mi-intrigué.

Louis se demanda l'espace d'un instant s'il devait avouer la vérité à Tim, avant de se reprendre : ce n'était définitivement pas son rôle de révéler quelque chose d'aussi important à la place de Scorpius Malfoy.

— Rose t'expliquera plus tard, répondit-il, s'amusant un instant de la couleur rouge qui s'étira aussitôt sur les joues de Tim et de Rose.

Vera ne chercha pas à dissimuler son sourire arrogant quand elle vit leur réaction, avant de se tourner vers Louis et de lui demander :

— Tu vas aller lui parler ?

Se forçant une fois de plus à paraitre détaché, Louis répondit :

— Je pense, oui.

Vera et Rose échangèrent un regard de triomphe, et, levant les yeux au ciel, Louis se contenta de se tourner vers Tim.

— Rayon des Sortilèges, c'est ça ?

Tim hocha la tête, et Louis s'éloigna rapidement, se demandant ce que diable Scorpius Malfoy pouvait bien vouloir. Peut-être qu'il allait lui proposer un marché, quelque chose du type « Si tu ne parles de mon secret à personne, je te donnerai de l'or. Ou un autre baiser. Ou le mot de passe de mon dortoir. » Se donnant une claque mentale, Louis soupira. Il était peu probable qu'il soit devenu plus riche ou moins vierge à la fin de la journée.

Slalomant entre les tables couvertes de livres de cinquième et de septième années et les étudiants rendus agressifs par l'angoisse et l'attente, Louis se fraya un chemin tortueux jusqu'au rayon des Sortilèges. Il ne lui fallut pas plus de deux secondes pour voir que Scorpius Malfoy l'attendait déjà, les bras croisés sous son torse, adossé à une étagère couverte de poussière et de vieux bouquins. Il ne l'avait pas encore aperçu et Louis en profita alors pour le dévisager un peu.

Ils étaient si différents, tous les deux – là où le visage de Louis était rond, celui de Scorpius Malfoy n'était fait que de lignes droites et d'angles pointus, les yeux de Louis étaient d'un bleu profond et pur, comme la couleur de la mer après une tempête ou un ciel d'été juste après un orage tandis que ceux de Scorpius Malfoy étaient froids et métalliques, et même s'ils étaient tous les deux blonds, les cheveux de Louis tiraient sur l'argenté tandis que ceux de Scorpius étaient presque blancs. Ils étaient si différents, et pourtant, Louis savait qu'à eux deux, ils avaient de quoi faire le couple le plus glamour que Poudlard ait connu (et ce n'était même pas pour se vanter – Louis était beau, il le savait, c'était bien pour ça qu'il s'était retrouvé à faire semblant de sortir avec Vera Zabini)

Reprenant ses esprits, Louis mis ses mains dans les poches pour se donner un air détaché, prit une profonde inspiration, puis il se racla la gorge.

— Tu voulais me voir ?

Scorpius tourna aussitôt la tête vers lui, et, sans le moindre sourire, il acquiesça.

— Il faut qu'on parle, dit-il, ses yeux perçants se fixant dans ceux de Louis qui recula presque devant l'intensité du regard de Scorpius.

— De rien, répondit alors Louis, et quand Scorpius leva un sourcil, visiblement perdu, il ajouta : tu me fais venir ici alors que je suis en plein dans mes révisions pour les ASPICs et tu ne me dis même pas merci ? Malpoli, un peu, non ?

Scorpius le regarda d'un air interdit pendant quelques secondes avant de poursuivre comme si Louis ne l'avait pas interrompu, et évidemment sans le moindre « merci ».

— Ca tombe bien que tu parles des ASPICs, dit-il. J'ai... une faveur à te demander.

Louis savait à l'air agacé qui était passé sur le visage de Scorpius que ça devait surement le tuer un peu d'utiliser un tel mot, et il éprouva un plaisir presque sadique à l'idée que les tables s'étaient inversées et que c'était désormais à Scorpius d'attendre quelque chose de lui.

— Si tu as besoin d'aide pour tes révisions, je crains que ça ne soit trop tard, répondit Louis avec un petit sourire en coin. Les examens commencent demain, si tu ne maîtrises pas un sort aujourd'hui, je doute que tu le maîtrises demain.

Louis ne put s'empêcher de penser que Rose serait fière de lui – et il se rappela avec un certain étonnement que Rose et lui étaient amis, désormais... si on lui avait dit ça au début de l'année, il ne l'aurait jamais cru – mais Scorpius Malfoy fit un bruit agacé avec sa langue.

— Ce n'est pas de ça qu'il s'agit, dit-il.

Son visage se teinta subtilement de rouge, et Louis se demanda vaguement qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir de honteux à propos des ASPICs et qui requière son aide.

— Je... hmmm... C'est assez délicat, à vrai dire.

Scorpius Malfoy avait visiblement perdu toute sa morgue et Louis sentit son propre sourire s'agrandir. Ce n'était probablement pas digne d'un Serdaigle, et encore moins d'un Weasley, mais il y avait définitivement quelque chose de plaisant dans la vision d'un Scorpius qui perd ses moyens.

Scorpius regarda alors de tous les côtés afin de s'assurer qu'ils étaient seuls dans cette allée de la bibliothèque, et il marcha soudainement vers Louis qui sentit son sourire se perdre un peu. Scorpius l'attrapa par le col de sa robe, et le plaquant contre une étagère pleine de grimoires poussiéreux, il l'embrassa en plein sur la bouche. Louis eut à peine le temps de comprendre ce qui venait de se passer, mais il apparut bien vite qu'embrasser Scorpius Malfoy n'était pas une activité pour laquelle la participation de son cerveau était indispensable.

Décidant alors de faire confiance à ses sens et à ses instincts, Louis passa ses bras autour du cou de Scorpius. Celui-ci sembla alors se tendre soudainement, et craignant qu'il ne se recule et interrompe leur baiser, Louis resserra son étreinte autour du jeune Serpentard. Il se passa encore quelques secondes pendant lesquelles Scorpius sembla vouloir se détacher de Louis, mais il renonça finalement et se pressa contre lui, leurs lèvres se dévorant, leurs souffles se mélangeant et leurs corps se frottant.

Après plusieurs secondes, Scorpius passa ses mains dans les cheveux blonds de Louis qui se sentit alors téméraire : il glissa sa langue dans la bouche de Scorpius qui répondit aussitôt en joignant la sienne dans un étrange ballet. Un son s'échappa alors de la gorge de Scorpius, et le petit gémissement du Serpentard se répandit comme une trainée de poudre dans les veines de Louis, se logeant quelque part dans son abdomen. Bas. Beaucoup trop bas.

Louis savait que s'ils continuaient ainsi, il allait finir par se retrouver dans une situation vraiment gênante – et la bibliothèque pleines d'élèves révisant leurs examens à quelques mètres à peine n'étaient définitivement pas l'endroit idéal pour avoir une érection. Sans compter que quelqu'un pouvait à tout moment avoir besoin d'un des vieux manuels de Sortilège posés sur une des étagères, peut-être même celle contre laquelle Louis et Scorpius étaient en train de s'embrasser. Louis mordilla donc les lèvres de Scorpius une ou deux secondes de plus, avant de détacher ses bras du cou du Serpentard et de le repousser en arrière avec douceur. Scorpius comprit aussitôt et sembla même soulagé d'avoir une excuse pour se séparer de Louis.

— Wow, Malfoy, Louis essaya de plaisanter en s'éloignant de l'étagère qui lui semblait brûlant, mais il avait conscience que sa voix avait été brisée sur un souffle perdu dans sa gorge. C'était pour m'encourager pour mes ASPICs, ça ?

— Non, répondit Scorpius dans une voix aussi faible que celle de Louis et un air de soulagement peint sur le visage qui faisait sûrement miroir au sien. C'était pour te donner quelque chose et m'assurer que tu me fiches la paix.

Louis leva un sourcil. Il avait vaguement idée de ce qu'il avait en tête, mais il voulait entendre Scorpius le dire à voix haute. Avec tout ce qui c'était passé ces dernières semaines, c'était la moindre des choses.

— C'est-à-dire ? demanda-t-il, un nouveau sourire aux lèvres.

— Tu sais très bien ce que je veux dire, répliqua Scorpius, mais Louis était bien décidé à le faire courir.

— Non, répondit-il. Je connais pas la Légilimencie.

Scorpius fronça les sourcils et cracha :

— Je ne veux pas que tu tentes de faire quoi que ce soit ! C'est les ASPICs, j'ai besoin de me concentrer, et je n'y arriverai pas si tu me coinces dans les couloirs pour... tu sais.

Louis se demanda l'espace d'un instant si Scorpius le prenait pour une sorte de prédateur sexuel – ce qui était assez drôle, car Scorpius était littéralement le seul garçon qu'il ait jamais embrassé. Mais Scorpius ne se le savait pas, et Louis pourrait utiliser cela à son avantage.

Scorpius était visiblement très troublé par son charme, et c'était bien la première fois de sa vie que Louis fut ravi de ses racines Vélanes. Il n'avait pas peur que Louis le séduise – il avait peur de ne pas pouvoir résister. Et si Louis avait bel et bien envie de nouer une relation avec Scorpius Malfoy, quelle qu'elle soit, il avait aussi des ASPICs à passer et n'était pas assez cruel pour perturber celles de Scorpius.

Alors il dit simplement :

— Okay, je te fiche la paix pour les quinze prochains jours.

Scorpius ferma les yeux quelques secondes et relâcha une profonde respiration. L'air de soulagement qui s'était dessiné sur ses traits fins réveilla quelque chose en Louis qui se sentit soudainement submergé par l'envie de revenir sur ses mots et d'embrasser Scorpius jusqu'à ce qu'il ne se souvienne plus de son propre nom. Mais ce n'était pas très prudent, alors à la place, et puisant en lui un courage qu'il n'aurait jamais soupçonné posséder, Louis dit :

— Mais après les examens, tu m'appartiens.

Il ne prit pas le temps d'observer l'effet que ses mots eurent sur Scorpius et retourna à la table où Vera, Rose et Tim l'assaillirent de questions.


A/N : Scorpius et Louis n'étaient pas censés s'embrasser dans ce chapitre, à la base. Cette scène est là pour m'excuser d'avoir mis huit mois - huit mois ! - à écrire un chapitre médiocre. Merci d'être toujours au rendez-vous malgré tout. Des bisous à vous tous ! (mais sur les joues, hein, on est pas Scorpius et Louis)