Cette fic a été écrit entre novembre 2005 et janvier 2006, elle ne prend donc pas en compte les deux derniers livres.

31 Juillet 2003

« Le paysage n'était que champ de ruines et de désespoir. Partout s'amoncelaient des cadavres. Au milieu de ce carnage s'affrontaient deux hommes. Harry semblait regarder le paysage avec tristesse et désolation. Le mage noir s'approchait, il était derrière lui ! Il pointait sa baguette ! Harry ! Non ! »

Ron se réveilla en sursaut, il faisait invariablement le même cauchemar. Il ne comprenait pas pourquoi il revivait toujours le même moment de sa vie. Il ne l'avait pas oublié ce jour fatidique. Certes, la vie à coté du «Survivant» (Ron trouvait à présent ce surnom déplacé) était trépidante et ne manquait pas d'événements marquants, mais celui là avait particulièrement retenu son attention, et pour cause, ce n'est pas tous les jours que votre meilleur ami anéantit le plus grand mage noir de tous les temps. Ce jour-là, la veille des vacances, Harry avait traîné Ron du lit en lui disant que le grand jour était arrivé, qu'il avait besoin de son soutien. Ron et Hermione l'avaient suivi, ils s'étaient retrouvés tous les trois, seuls face au Seigneur des Ténèbres. Pourtant, depuis ce jour, Harry n'avait plus été le même. Il était devenu l'ombre de lui-même…

Sortant de ses pensées, Ron ouvrit les yeux et regarda sa montre, il était 00h02, mais ce n'est pas cela qui attira son attention, on était aujourd'hui le 31 juillet, Harry aurait eu 23 ans. Une larme perla sur son visage à cette pensée. En apparence, Ron semblait solide et aidait Ginny à faire face, mais si l'on creusait, on accédait à tous ses sentiments refoulés, il souffrait bien plus qu'il ne voulait l'admettre. Une vague de sommeil le submergea, coupant court à ses pensées, il se rallongea et se rendormit quasiment instantanément.

Il se réveilla assez tôt le lendemain matin et après avoir pris une bonne douche, s'être habillé, il descendit voir son patron. Il travaillait pour le Chaudron Baveur et logeait au-dessus des chambres qui étaient à louer. Il lui demanda de lui laisser sa journée, ce que son patron autorisa sans aucune difficulté, Ron était toujours à l'heure et toujours serviable, de plus il ne prenait pas beaucoup de vacances…

Ron transplana près du Terrier, il ne voulait pas s'imposer. En plus, depuis tout ce qui s'était passé 6 ans auparavant, chaque foyer s'était muni d'une barrière anti-transplanage. Il se dépêcha d'aller retrouver sa petite sœur, elle l'attendait déjà, assise dans le jardin. Elle tenait un cadre sur son cœur et avait les yeux embués de larmes. Il s'approcha d'elle et du fait de son absence de réaction, s'assit à ses côtés. Sans rien dire, elle s'appuya contre son frère. Elle leva les yeux et croisa à nouveau Son regard et Son sourire. Ils étaient si heureux ce jour là, ils étaient allés se promener dans un quartier moldu, ils étaient tous les deux sur une balançoire, ils avaient l'air si heureux…
- Il me manque tu sais… lui dit sa sœur en brisant le silence.
- Oui, je sais, il nous manque à tous.

Ron prit la main de sa sœur, et l'aida à se relever. Elle lâcha la photo et qui tomba doucement sur le sol, glissant le long de sa robe…
- On y va ?
- Oui…

Tous deux disparurent du jardin dans un petit « pop » et se retrouvèrent au milieu de tombes sombres. Ginny lâcha la main de son frère et se dirigea vers une tombe bien précise, ses pas la guidaient, elle ne se rendait compte de rien, elle agissait comme un automate. Elle s'assit auprès d'une tombe et se mit à parler toute seule. Ron rejoint sa sœur et ferma les yeux en voyant encore une fois les inscriptions qu'avaient fait mettre sur la tombe la famille Weasley :

Harry Potter (1980 – 1999)
Tu resteras pour toujours dans nos cœurs

Et on pouvait voir plus loin une petite plaque sur laquelle était notée :

A Harry Potter Weasley, qui pour nous tous faisait parti de la famille, jamais nous ne t'oublierons.

Ron laissa sa sœur seule, s'entretenir avec celui qu'elle aimait. Il se mit à déambuler dans le cimetière, ne faisant pas attention à l'endroit où il allait, se laissant juste guider par ses pensées.

Jamais il n'oublierait le visage de Ginny ce jour là, elle avait débarqué au Chaudron Baveur en larme, elle l'avait pris dans ses bras et avait pleuré longuement avant de lui dire seulement :

« C….c'est…. H…..Ha… Harry… »

Ron s'était alors renfrogné, il avait craint que Harry n'ait simplement abandonné sa sœur et peut être même pour aller avec une autre, lui qui avait promis de prendre soin de Ginny, lui qui avait promis de ne pas lui faire de mal… Et finalement elle lui avait dit…

Elle l'avait trouvé un matin en rentrant dans son appartement, allongé au milieu de la salle de bain, une boîte de comprimés dans la main… Elle mit un moment à comprendre ce qui lui était arrivée, et puis, elle avait vu les trois petites enveloppes sur le bord du lavabo. Chaque enveloppe portait le nom d'une personne chère à Harry : Ginny, Hermione et Ron.

Depuis le temps , Ron connaissait le contenu des enveloppes par cœur, du moins la sienne. Il l'avait lue et relue mainte fois. Et elle resterait à présent à jamais gravée dans sa mémoire :

Cher Ron,

Si tu lis ces lignes, c'est que je suis allé rejoindre mes parents et Sirius et que je suis enfin en paix.
J'aimerais tout t'expliquer, mais je ne sais pas si une simple lettre comblera toutes tes questions, assurément, non.
Si j'ai fait ce que j'ai fait, c'est parce que depuis la « mort » de Voldemort, je ne vis plus. S'il n'y avait que les conséquences de la renommée et du succès encore, ça irait… Mais il y a aussi cette présence… cette présence maléfique qui coule en moi comme le venin à retardement d'un serpent meurtrier. Je le sens couler en moi jour et nuit… et me détruire petit à petit… Je n'en pouvais plus Ron !
Je ne vous en ai pas parlé pour ne pas vous affoler, ça ne servait à rien, vous n'auriez pas pu m'aider.
Ne sois pas triste pour moi ! Occupe toi de Ginny, elle aura besoin de tout ton soutien.
Ton meilleur ami,
Harry

Ron avait fait face pour Ginny, il n'avait pas pleuré le jour de l'enterrement. Il n'avait plus jamais parlé de Harry, sauf quand sa sœur lui demandait. Il avait tout gardé au fond de lui, toute la douleur, toute la tristesse, toute la souffrance occasionnée par cette perte… Jamais il n'en avait parlé avec personne, même pas avec Hermione. Il sentait la présence d'Harry autour de lui, en permanence. C'était lui, le premier à lui avoir fait confiance, lui le premier à lui avoir dit qu'il était unique, lui son premier ami ! Et jamais, il ne l'oublierait…

Il fut tirer de ses pensées en heurtant une jolie femme brune qui avait dans les bras un magnifique bouquet de fleurs couleur émeraude. Son sang ne fit qu'un tour quand il la reconnut. C'était Hermione ! il y avait longtemps qu'il ne l'avait pas vue. Après la mort de Harry, Ron s'était inconsciemment enfermé dans une bulle de souvenirs et plus personne ne pouvait lui parler. Il avait été anéanti ! Il avait progressivement perdu le contact avec Hermione et à présent il le regrettait amèrement. En plus, il vivait avec le regret de ne lui avoir jamais avoué ses sentiments qui au fur et à mesure de leur scolarité s'étaient mués en amour.
- Hermione… commença t il.
- Salut Ron !
- … il ne savait pas trop quoi dire, il savait pourquoi elle était là, et ce n'était pas le meilleur moment pour lui demander ce qu'elle devenait.

Ron et Hermione cheminèrent ensuite silencieusement jusqu'à la tombe de Harry. Ils retrouvèrent Ginny qui n'avait pas bougé depuis que son frère l'avait laissée. Quand elle vit son frère accompagné, elle salua distraitement la personne en question sans la reconnaître et d'un signe de tête elle fit signe à son frère qu'il fallait rentrer.
- Ron, Maman doit nous attendre… dit Ginny d'une toute petite voix.
- Euh… oui… Hermione… Ron ne sut une nouvelle fois que lui dire. Finalement, il eut une illumination : Ca fait longtemps qu'on ne s'est pas vu… Il serait bien qu'on se raconte un peu ce qu'on devient lors d'un café ou d'un repas au Chaudron Baveur.
- C'est que…, Hermione marque une pause, elle semblait embêtée, est-ce que je peux venir avec quelqu'un ?
Ron sembla décontenancé par la réponse, il ne s'y attendait pas du tout. Mais il avait tant envie de la revoir et de pouvoir évoquer ces 6 dernières années qu'il accepta de bonne grâce sans se soucier de l'identité du troisième invité.
- Et bien, sans problème, ce que je te propose c'est que tu m'envoies un hibou pour me donner une date et un horaire qui ne te dérange pas trop.
- On fera comme ça alors.

Après avoir salué Hermione, Ron et Ginny transplanèrent tous les deux laissant Hermione seule devant la tombe.


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