Résumé : Près de trois ans après la dernière Guerre Sainte, les Chevaliers d'Or, Spectres, Marinas et Guerriers d'Odin reviennent à la vie. Mais qu'est-ce que ça cache ? De plus, les cinq chevaliers de bronze semblent avoir mûri et bien changé durant ces années… Entre surprise de taille (et pas toujours agréable), romance, plus ou moins facile, et action, tous vont devoir réapprendre à vivre, et à vivre sans guerre, ni combats…

Disclaimers : Les personnages appartiennent à Masami Kurumada.

Genres : Action-aventure / Romance / Yaoi

Rating : +18ans

(Première publication : 10/12/2018)


Note de l'auteur

Bonjour/Bonsoir à toutes et à tous !

Contrairement au apparence, ce chapitre n'est pas en retard. J'étais de TGS le week-end dernier (Toulouse Game Show, pous ceux qui connaisent pas), et j'avais d'ores et déjà prévu de le poster ce week-end-ci. J'ai juste... oublié de vous prévenir –'. Désolé !

Sur un autre sujet, enfin des réponses ^^ ! J'espère que vous n'allez pas être déçus !

Bonne lecture !

/ ! \ Ce chapitre n'a pas été bêta-lu et corrigé ! Je m'excuse pour les fautes que vous pourriez trouver !

/ ! \ ANNONCE / ! \

Nearkadia ne me donnant plus de nouvelles, je recherche un ou une autre bêta ! Au moins le temps que j'en sache plus sur sa situation. Il suffit de m'envoyer un MP si vous êtes intéressé(e). Et, sachant que j'ai plusieurs projets sur One Piece, j'espère que travailler sur ce fandom ne vous dérangera pas. Merci de votre attention !


Les Pêcheresses

14 février

- Alors, qu'est-ce qu'il se passe ici ?

La voix agacé de DeathMask claqua, brisant le lourd silence ambiant.

Tous les Chevaliers, Spectres, Guerriers Divins et Généraux s'étaient réunis avec un manque manifeste de motivation, suite à l'attaque de la dénommée Ira. Le Temple d'Athéna n'avait jamais été aussi rempli et c'était malheureusement dû à la pire raison possible.

Une nouvelle guerre.

Personne n'en voulait. Personne n'en aurait rêvé, même dans leur pire cauchemar. Pourtant, les faits étaient là.

Mais le plus horrible était autre. Les dieux et Bronzes savaient. Et ils ne leur avaient rien dit.

Ils avaient eu le droit de savoir.

Hilda s'avança sur l'estrade. Elle s'attrista face aux regards noirs lancés par ses Guerriers mais resta impassible.

- Comme vous avez pu le constater, de nouveaux ennemis sont apparus. Ira en fait partie, ainsi que six autres jeunes femmes, tout aussi puissantes.

- Et qu'est-ce qu'elles nous veulent ? fit Kanon.

- Leurs motivations sont encore inconnues pour l'instant, répondit Poséidon. Mise à part Ira qui fait une étrange fixation sur Hyôga, elles n'ont pas déclaré le moindre objectif susceptible d'être accompli grâce à notre défaite. La classique domination de la Terre est une possibilité, mais en l'absence d'information, nous préférons ne pas nous avancer.

Les combattants digérèrent la nouvelle. Ils allaient donc devoir se battre contre sept adversaires mais sans savoir pourquoi elles cherchaient à les tuer.

Magnifique.

- Depuis quand le savez-vous ?

Prises de court, les divinités observèrent Eaque. Les sourcils froncés, celui-ci leur renvoyait leur regard, une lueur calculatrice l'illuminant. Nul doute que son cerveau tournait à plein régime.

- Et aussi, pourquoi nous mettre au courant seulement maintenant, après qu'on soit mis devant le fait accompli. Certaines mauvaises langues pourraient dire qu'il s'agit d'un manque de confiance de vos parts.

- Il n'en est rien. Cependant, les Pêcheresses ont déjà mis notre paix en danger une fois, il était hors de question que cela se reproduise.

- Pourriez-vous préciser ?

Albérich, réfléchissant avec la même force que le Garuda, cherchait à grappiller la plus petites informations. Il pourrait ainsi appréhender la situation dans son ensemble et déterminer si c'était vraiment le pire scénario qui se produisait.

Les chefs de sanctuaires s'entre-regardèrent, puis se tournèrent vers les Bronzes divins. Leur implication ne faisait plus aucun doute.

Ce fut Shiryû qui prit la parole le premier, suivit de Shun.

- Environ huit mois après la guerre contre Hadès, tout allait bien. Le Sanctuaire était en bonne voie de reconstruction, la formation des apprentis avait recommencé et par dessus tout, plus aucun combat en vue.

- Nous pouvions enfin nous concentrer sur autre chose et vivre nos vie. Nous aurions pu nous contenter de ça. Nous nous contentions de ça. Sauf l'un d'entre nous.

Hyôga prit la place laissée par son frère, son œil unique brillant de détermination.

- Devenir Grand Pope m'a appris une chose, c'est qu'il faut voir sur le long terme. Un jour, une pensée m'a traversé l'esprit, si clairement qu'il semblait ridicule de ne pas y avoir pensé avant. Nos combats étaient peut-être terminés... mais pas ceux des générations futures.

- Ce n'était qu'une question de temps avant que Poséidon et Hadès ne brisent le sceau d'Athéna, fit Ikki, quand bien même ce dernier se serait vu privé de son corps divin. Cela leur aurait pris des siècles mais ils y seraient arrivés. Et les guerres auraient recommencé. Comme si de rien n'était.

- Nous nous sommes mis à chercher une solution à ce problème, continua Seiya. Et après plusieurs jours de réflexions, nous avons eu une idée folle, une réponse si évidente que personne n'y aurait jamais pensé. Convaincre les quatre sanctuaires de faire la paix et de signer un traité.

- C'était plus facile à dire qu'à faire, certes, reprit Hyôga. Mais personne n'avait jamais essayé. Nous nous sommes dis que cela valait le coup d'essayer.

- Ce qu'ils oublient de préciser, c'est que personne n'avait jamais, non plus, essayé de parler à des divinités ennemis en descendant dans leur domaine respectif, sourit Hypnos.

- Vous avez quoi ?!

Le regard purement ennuyé qu'envoya le russe au Sommeil ne fit qu'amuser ce dernier. Soupirant, Hyôga s'adressa à Shion, son ton durcissant.

- Comme nous vous l'avons dis, nous voulions empêcher les guerres futures de se produire. Ou au moins essayer. Ayant perdu face à Athéna, les fiefs de ses oncles lui devenaient accessibles, ainsi qu'à ses Chevaliers. J'en ai profité pour me rapprocher d'eux et tenter une discussion, mes frères ayant jugé que j'étais le meilleur candidat grâce à mon sang-froid à toute épreuve.

"Les débuts ont été... catastrophiques. Au mieux. Ni l'un, ni l'autre n'étaient disposés à m'écouter. Et arriver à s'adresser à eux m'étais très difficile, tant par mon manque de maîtrise du Septième sens que par les restrictions imposées par le sceau. Ça m'épuisait tellement que je ne pouvais faire qu'une tentative tous les un ou deux jours.

"Ma persévérance à fini par les intriguer. Ils ont commencé à réagir à mes paroles. Il m'a fallut des semaines pour qu'un semblant de confiance s'instaure. C'était déjà une immense avancée. Et c'est à ce moment-là qu'elles sont apparues."

Le visage du russe s'assombrit considérablement en prononçant ses mots. Il porta sa main à son masque, perdu dans ses mauvais souvenirs. Ikki posa une main sur son épaule, assurant son soutient à son compagnon. Il poursuivit le récit avec une colère à peine voilée.

- Les Pêcheresses lui ont tendu une embuscade. Hyôga était en chemin pour le Sanctuaire sous-marin. Il s'est défendu mais à sept contre un, n'importe lequel d'entre nous aurait été surclassés. On l'a rejoint à temps, heureusement.

- Comment avez-vous su qu'il avait des ennuis ? questionna Minos.

- Une intuition. On a tous eu un mauvais pressentiment et on s'est précipité pour rejoindre Hyôga. On préférait se tromper et faire le voyage pour rien que l'inverse. Et on a eu raison. Notre arrivée a permis de rééquilibrer les choses, mais ces garces avaient un atout dans leur manche.

Ce fut au tour du Phénix de devenir aussi sombre qu'un trou noir. Sa main se serra compulsivement. Hyôga avait posé la sienne par dessus et l'étau qui avait enserré son épaule disparu.

Les ressuscités appréhendèrent la suite. Le récit prenait une direction qui leur plaisait de moins en moins...

Shun fut le prochain à prendre la parole, mais ce n'était clairement pas de gaieté de cœur.

- Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais lors de notre fuite des Enfers, qui s'écroulait, Hyôga a été blessé à l'œil.

- Oui, mais quel rapport ? s'enquit Isaak.

- Ce n'était pas un accident.

La stupeur se répandit dans les rangs des combattants, vite suivie par la compréhension pour les plus vifs esprit. Mime voulut en avoir le cœur net.

- Tu es en train de nous dire...

-... Que c'était une attaque des Pêcheresses, oui.

- C'est impossible ! réfuta Eaque. Seuls les dieux peuvent atteindre Elysion ! Et même si lvous vous y trouviez, ce n'était que du hasard ! Personne ne savait que recevoir du sang divin sur sa protection permettait aux mortels d'y accéder !

- Tu dis vrai, Eaque, fit Athéna. Mais les Enfers, eux, étaient accessibles. Et avec leur effondrement, la dimension qui protéger Elysion s'est... brouillée, pouvons-nous dire. Si elle ne permettait toujours pas à des non-dieux de passer, ce n'était sans doute pas le cas d'une attaque.

La logique se tenait, le Garuda devait l'admettre. Mais imaginer que l'on puisse porter une telle attaque, surtout en la faisant passer pour un accident... Il trouvait cela difficile à imaginer.

Sa réflexion fut coupée lorsque le Dragon ajouta que cela avait été là, la seule opportunité pour Ira de maudire Hyôga.

- Quel malédiction ?

Un soupçon de nervosité se glissa dans la gestuelle des Bronzes divins et ils se tournèrent vers le russe. Celui-ci affichait une expression fatiguée, presque résignée. Le sort pesait lourd sur lui, c'était une évidence.

Malgré tout, la réponse glaça le sang des ressuscités.

- Une gangrène.

Hyôga l'avait admis du bout des lèvres, presque comme s'il en avait honte. Voyant sa détresse, Hypnos se dévoua pour les explications.

- L'éclat de pierre, en pénétrant dans son œil, a agit comme une seringue. Un Cosmos étranger a été injecté directement dans les tissus. Seulement, comme la malédiction n'était pas encore active, ce Cosmos est resté en sommeil, sans causer quoi que ce soit. Les appareils de médecine mortel ne sont pas capable de détecter ce genre de chose, aussi l'infestation est passé totalement inaperçue.

- J'ai du mal à croire qu'une malédiction de ce genre reste sans effet, même endormi, commenta Mü.

- J'avais des douleurs, avoua le Cygne, s'étant repris. Mais j'avais mis ça sur le compte du stress et de l'épuisement. Ce n'est que par la suite qu'on a compris...

Plusieurs personnes grimacèrent. Nul doute que la surprise avait dû être totale et particulièrement désagréable. Ce que Seiya confirma.

- Pour le coup, elles nous ont eu. Voir Hyôga s'effondrer en hurlant sa souffrance nous a complètement désarçonnés. On n'était pas loin de la panique, pour être honnête. Ça a bien failli causé notre perte. Si Athéna n'était pas venue nous sauver, on serait mort.

L'admission de leur faiblesse semblait beaucoup les affecter. Eux qui avaient accompli nombre de miracles, se faire avoir de cette façon devait être horrible.

- J'ai réussi à les repousser, continua la Déesse de la Guerre. Et à les handicaper temporairement en les privant partiellement de leur Cosmos. C'est sûrement pour cette raison que les Pêcheresses sont restées tranquilles jusqu'à maintenant.

- Mais même avec leur départ, la malédiction d'Ira continuait à ronger Hyôga, fit Ikki, les dents serrées. Son état s'est dégradé très vite. On ne savait pas quoi faire. On ne pouvait rien faire.

- Mais moi si, reprit Hypnos. J'ai été libéré pour m'occuper de son cas, mais mes moyens étaient trop limités. Je ne pouvais que ralentir l'extension de la gangrène.

- Cela a été la première clause du traité, expliqua Poséidon. Je m'étais à disposition mes connaissances et Hadès ses Enfers, en échanges de nous faire sortir de nos prisons.

Personne ne fut surpris. L'affection que portait l'olympienne envers ses Bronzes divins était connue de tous. Il paraissait évident qu'elle ferait tout, ou presque, pour eux.

Hypnos perdit ensuite beaucoup de monde lorsqu'il se lança dans un récit détaillé de la conception du masque recouvrant la moitié du visage du russe. Selon lui, il s'agissait d'un chef-d'œuvre. L'intérieur était recouvert de runes servant à contenir la dégénérescence cellulaire et le Cosmos hostile, apaiser l'intense douleur provoquée, garder les plaies propres et tant d'autres choses que la liste semblait interminable. Au final, le masque fonctionnait et Hypnos était très fier de lui.

L'ambiance, qui c'était détendue, redevint lourde lorsque Freya demanda à voir la blessure.

Hyôga hésita. Il lui demanda si elle était vraiment certaine de vouloir l'observer.

- Ce n'est pas très joli à regarder... disait-il.

La jeune femme resta ferme. Elle affirma vouloir connaître les dégâts que pouvaient causer les Pêcheresses.

Le Cygne resta hésitant. Il lança un regard au Dieu du Sommeil, qui le prévint qu'il ne devait rester à visage découvert que dix secondes. Au delà, il prenait le risque de stopper l'action des runes.

Hyôga finit par acquiescer. Portant lentement sa main à l'objet de métal, il le souleva délicatement, l'éloignant juste assez pour rendre le dessus visible.

Un silence horrifique s'abattit. Il ne fut entre-coupé que pas des halètements d'effroi.

La zone touchée était abominable. On ne pouvait décemment plus la qualifier de visage.

Partout, la peau était craquelée. Sèche et noire, elle ne protégeait plus les chairs mises à vif. Pire, à chaque mouvement, elles les cisaillaient, les coupaient tant elles étaient devenues dures.

Les muscles ne se portaient pas mieux. De couleur oscillant entre le jaune maladifs et le violet répugnant, elles suintaient un dégoûtant liquide vermeil, dont l'odeur immonde ne tarda pas à la foule.

Le pire restait l'œil. La paupière n'existait tout simplement plus, forçant l'organe à rester à découvert. Le blanc paraissait s'être dégonflé, asséché, et avait pris une teinte noire charbonneuse très dérangeante. La pupille, autrefois d'un magnifique bleu glace, se retrouvait affublée d'un mauve laid à en vomir. Le même liquide écarlate en dégoulinait, en une parodie grotesque de larmes.

Hyôga remit son masque. Les combattants se remirent à respirer.

Les prochaines minutes se passèrent dans un silence assourdissant. L'image avait été trop dérangeante.

Siegfried le brisa en posant une très pertinente question.

- Mais ces Pêcheresses, pour qui travaillent-elles ? Là où il y a un corps d'armée, il y a forcément un chef.

- Malheureusement, nous n'en savons pas plus, fit Hilda avec regret. Tout juste connaissons-nous son genre.

- Qui est... ?

- Lors de notre unique combat, elles ont parlé d'une "Reine Noire", leur apprit Ikki. Mais c'est tout ce qu'on sait.

- Avez-vous, au moins, le nom des six autres Pêcheresses ? demanda Rhadamanthe.

- Superbia, Avaritia, Invidia, Luxuria, Gula et Acedia, lista Thanatos.

Eaque, Albérich, Kanon, Shion et Dôhko comprirent un même moment. Ils s'exclamèrent dans un ensemble parfait :

- Les péchés capitaux !

- Nous en sommes arrivés à la même conclusion, sourit Poséidon.

- Ben pas moi, bougonna DeathMask. On pourrait avoir une petite explication, histoire de pas rester bête jusqu'à la fin de notre vie ?

Aphrodite réprimanda son amant pour son manque d'élégance d'un bon coup de coude dans les côtes.

Athéna accéda à la requête de son Chevalier. Les prénoms des Pêcheresses faisaient chacun référence à un péché capital particulier, de même que leur nom de groupe. De plus, les jeunes femmes semblaient complètement habitées par leur péché respectif, d'où la colère perpétuelle d'Ira. Cependant, le combat avait été trop bref pour déterminer si leurs vices leur accordaient également des pouvoirs spéciaux.

Ils allaient devoir se montrer très prudents avec elles.

La réunion se termina sur cela. Midi allait sonner, tous étaient invités à rester au Treizième Temple pour le déjeuner. Ces derniers acquiescèrent distraitement, encore chamboulés par toutes ses révélations.

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L'immense réfectoire avait juste assez de place pour tout le monde. Les cuisiniers avaient fournis un travail de titan pour préparer assez de nourriture.

Dans un autre contexte, Shion aurait pu être fier du travail efficace de ses équipes. Là, il ne pensait qu'à la nouvelle guerre et aux batailles qu'elle annonçait. Cela le démoralisait. Après avoir touché du doigt un avenir de paix et de tranquillité, être renvoyé au milieu des combats et des morts se révélait presque cruel.
Il n'était pas le seul à penser cela. D'ailleurs, les armées s'étaient regroupées exclusivement entre elles, en une défense inconsciente.

L'air était maussade. Les rares conversations ne parlaient que du même sujet déprimant. Les morales se situaient au plus bas. Et insidieusement, la colère montait.
Beaucoup en voulait aux divinités d'avoir garder un tel secret, quand bien même ils comprenaient le raisonnement derrière leurs actions. Or, leur énervement se dirigeait vers tous ceux qui savaient. Cela comprenait les Bronzes divins.

Leur silence s'expliquait simplement, on leur avait sans doute interdit d'en parler. Mais les émotions écoutaient rarement la raison, surtout la colère.

Depuis quelques minutes, les remarques fusaient. Venimeuses, agressives, mesquines. Elles venaient de toutes parts, de tous côtés. Même les Chevaliers ne les épargnaient pas. Et les rares qui n'y participaient pas étaient bien trop empêtrés dans leur malheur pour penser les défendre, ou au moins stopper leur camarades.
Les cinq frères ne réagissaient pas. Ils ne semblaient même pas entendre les paroles qui leurs étaient jetées au visage. Ou c'était l'impression qu'ils voulaient donner. Mais plusieurs petites réactions les trahissaient. Les tressaillements de Shun ou les lèvres pincés de Shiryû. Ikki avait plusieurs fois manqué d'exploser son verre tant sa poigne était serrée.

Ils résistaient. Pour le bien de tous, ils ne répondaient pas aux attaques faciles et injustes envoyés. Se faisant, ils se montraient beaucoup plus mâtures que tous les adultes présents réunis. Leurs professeurs auraient pu se sentir fier, s'ils n'avaient pas été tellement en colère.

L'histoire oublia qui était le responsable. Ce n'était pas important. Celui-ci n'avait été que la goûte d'eau faisant déborder le vase. Tous étaient responsables de son remplissage. Ils l'avaient cherché. Ils ne pouvaient s'en prendre qu'à eux-mêmes.

Seiya se leva en plaquant violemment ses mains sur la table, provoquant un boucan tonitruant.

L'action fut si soudaine qu'un silence surprit s'abattit. Tous avaient les yeux posés sur Pégase. Dont la fureur était palpable.

- Vous croyez que ça ne nous fait rien ?!

Sa frange camouflée son regard baissé. Il tremblait, se retenant d'agir. Sa voix était dans le même état, à la limite du cri. L'adolescent tentait de conserver ce qu'il restait de calme.

Il échoua. Relevant brusquement la tête, il les fixa de ses yeux remplis de colère, de frustration et de larmes.

- Vous pensez que ça ne nous fait rien ?! Vous pensez qu'on est heureux de la situation ?! Qu'on se réjouit des batailles à venir ?! Vous pensez qu'on n'a pas déjà suffisamment sacrifié ?!

Le hurlement résonna dans le réfectoire. Les combattants étaient cloués sur place, muets face à l'explosion du japonais. Ses frères ne bougèrent pas plus, ignorant comment réagir. Ils restèrent passifs, incertains.

Seiya n'en avait pas fini.

- Vous êtes là, à vous plaindre de devoir à nouveau participer à une Guerre Sainte ! Ça vous va bien de dire ça, vous n'avez participé qu'à une, deux tout au plus ! Vous voulez savoir combien on en a fait, nous ?! Quatre ! Quatre guerres ! On pourrait même dire qu'avec la traque que nous on donné les Chevaliers d'Argent, ça fait cinq ! Cinq putain de guerre ! Et est-ce que vous nous entendez nous plaindre ?! Non !

Les larmes coulaient. Quand avaient-elles commencé, ils n'en étaient pas sûrs. Ils ne les avaient pas vu se répandre sur les visages des autres Bronzes, non plus.

Les adolescents craquaient. Les ressuscités le voyaient, à présent. La lassitude. La résignation. La fatigue. Ce n'était pas des émotions que des enfants devraient montrer. Surtout aussi jeunes. C'était pourtant inévitable.

Ceux qui avaient le plus perdus durant ces combats, c'était eux.

- Alors vous n'avez pas le droit, vous n'avez pas le droit de nous accuser ! Estimez-vous plutôt heureux d'avoir vécu ces quelques semaines à l'abri de la vérité, parce que c'est un luxe qu'on ne nous a pas permis !

- Seiya-

- Ne m'approches pas ! Tu ne vaut pas mieux qu'eux, Aioros ! Je t'interdis de m'approcher ! Recules !

Seiya continua à crier des invectives envers tous et n'importe qui, devenant hystérique. Chaque tentative du Sagittaire pour le calmer se solder par un échec et empirait les choses. Mais au moins, il essayait.

Personne d'autre ne bougea. Ils se contentaient d'observer la scène, comme s'il s'agissait d'une pièce de théâtre, comme si ce n'était pas la réalité.
Pour les Bronzes, c'était différent. Les mots de leur frère avaient touché une corde très sensible en eux. Passer outre se révélait extrèmement difficile, surtout quand personne ne bougeait pour les aider.

Ils finirent pas se reprendre suffisamment pour assister Aioros. Ensemble, ils parvinrent tant bien que mal à apaiser Seiya. Un peu. Assez pour qu'il arrête de crier.
Il quitta rapidement la salle, soutenu par l'archer. Ses frères le suivirent très vite, fuyant eux aussi ce lieu.

Seul le silence resta. Il enveloppa les humains de ses griffes invisible, en une tentative désespérée de faire cesser le temps.

Celui-ci n'en eu cure. Il poursuivit sa course éternelle, laissant dans son sillage des humains dépités, brisés.

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Cachée au détour d'un couloir, Hilda soupira. Elle n'avait rien manqué de la discussion mouvementée qui avait opposé Seiya et ses frères au reste des combattants.

Elle sentit une petite pointe de culpabilité à les avoir espionner. Mais cela c'était avéré révélateur. Elle se promit d'avoir une longue conversation avec ses Guerriers, déçue par leur attitude.

Le plus inquiétant restait l'état d'esprit des Bronzes. Elle avait parfaitement senti leur détresse. Quelque chose devait être fait, et rapidement. Ils étaient une proie facile pour les Pêcheresses. Cela devait changer.

- Alors ?

Hilda se tourna vers Hadès et Poséidon, arrivés pendant ses réflexions. Athéna n'était pas avec eux, occupée à réparer le bouclier protecteur du Sanctuaire.

- Hypnos avait raison. Les Bronzes ont craqué, bien que les autres les y aient bien aidé. Leur situation devient préoccupante. Si ça ne s'arrange pas bientôt, j'ai peur de ce qu'il pourrait leur arriver.

Les deux frères acquiescèrent, pensifs et préoccupés. Ils ne l'avoueraient jamais, mais ils s'étaient... attachés, en quelque sorte, à ces cinq jeunes hommes. La préparation de la paix leur avait permis de connaître les adolescents sous les Chevaliers, et leur personnalité pétillante les avaient séduis.

Il en était de même pour le Dieu du Sommeil, bien que son affection soit surtout dirigée vers le Cygne, avec qui il avait passé énormément de temps. C'était d'ailleurs grâce à cela qu'il avait compris le poids que représentait cette nouvelle guerre pour Hyôga, et par conséquent ses frères.

Tous trois réfléchirent durant un grand moment sur ce qui pouvait être fait. Malheureusement, aucun ne parvint à une conclusion satisfaisante.

Poséidon finit par déclarer qu'avec l'électrochoc que venaient de subir les ressuscités, cela les rendrait peut-être plus réactifs et concernés par le bien-être de leurs cadets. Les deux autres se rangèrent à son avis et ils finirent par se mettre d'accord. Ils allaient observer et, si d'ici quelques temps, rien n'avait changé, ils interviendraient. Ils se promirent de se tenir au courant si l'un d'eux trouvaient une meilleure solution, bien que sans grand espoir.

Satisfaits de leur plan d'action, ils se séparèrent, retournant chacun à leurs appartements. Ils espéraient que cette éprouvante journée se terminerait sans nouvelle catastrophe.

Aucun ne pensa à prévenir Athéna.


Et voilà, j'espère que ça vous a plu !

Tadam ! Enfin l'intrigue avance ! J'attends vos multiples réactions avec beaucoup d'impatience. Lâchez-vous !

Je vous remercie d'avoir lu et vous donne rendez-vous début Février pour le prochain chapitre « Que la partie commence ».

Gros bisous, Goul !