Posté le : 13 Juin 2012. Merci de m'avoir suivi jusqu'ici. Merci pour vos fantastiques reviews. Voici la toute fin que je vous offre. (groupe Facebook : "The Baba O'Riley" si vous souhaitez en savoir plus sur l'avancée de mes écrits. N'hésitez pas à faire un tour sur mon profil pour davantage d'histoires !
Et maintenant, on fait quoi ?
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Aman est rentré à la maison. Il me manquait trop, de toute façon. J'essaie de reprendre notre petite routine, nos habitudes à tous les deux. Il me raconte à quel point l'idée d'entrer à Poudlard l'enchante.
Je ne dis rien. Je ne veux pas lui laisser entendre que c'est peut-être impossible. Je veux rester positif pour mon fils. Beaucoup de magie en lui ne demande qu'à jaillir. Quelque chose me dit que Aman pourrait être un excellent sorcier et qu'il doit se rendre à Poudlard dès cette année. Peu importe mes craintes et les difficultés qu'il rencontrera, ce n'est pas en restant assis sur ses acquis qu'on fait sa vie.
Je débarrasse son front de quelques mèches. Il faudrait songer à couper tout ça.
– Tu en penses quoi de partir en vacances très loin d'ici ?
– Tous les trois ? demande-t-il surexcité. Comme avant ?
– Je n'en ai pas encore parlé à ton père. On verra bien s'il a du travail ou pas.
– Il va venir, confirme Aman. Il m'avait promis un cadeau pour mon anniversaire. Je n'ai pas encore choisi, mais je pense que si je lui dis qu'il sera mon cadeau, eh bien...
– J'espère. Je n'ai juste pas envie que tu sois déçu. Allez, finis ton déjeuner. On va au Chemin de Traverse acheter tes fournitures scolaires.
Aman enlève lentement sa fourchette de sa bouche.
– Ce n'est pas comme ça qu'un Malfoy se tient à table, tu sais.
Il arbore un sourire radieux et s'attaque à sa purée de gestes beaucoup plus précis qu'il y a quelques mois. Il n'en met presque plus à côté. Je mets de l'ordre dans ma coiffure sans trouver quelque chose de convenable. Je finis par mettre mes chaussures et le presse.
– Dépêche-toi, tu ne voudrais pas que je change d'avis en route !
Aman bondit de sa chaise et accourt. Le médicomage a dit de l'entraîner à se préparer dans la précipitation avant qu'il ne se rende à l'école. C'est vrai que jusqu'ici, Aman est si appliqué qu'on perd du temps tous les matins.
Je dois lui apprendre à ne pas avoir peur de rater. Aman enfile un sweat-shirt et ses tennis et me prend la main. Nous transplanons dans une des rues transversales au Chemin de Traverse. Je le laisse trottiner devant moi et s'attarder devant le magasin de Quidditch.
– Regarde ! C'est le nouveau balai !
Je m'arrête à ses côtés, observant la nouvelle perle technologique. Nombre d'enfants et d'adultes ont le nez pressé contre la vitrine et la salisse de leurs doigts boudinés.
– Tu crois qu'un jour je pourrais en faire ?
– Qui a dit que tu ne pourrais pas ?
Aman hausse des épaules et reprend sa contemplation. Je me penche vers lui et souffle à son oreille :
– Quand j'ai eu ton âge, j'ai fait une crise monumentale à mon père pour en avoir un. Je me suis même roulé par terre. Alors, je ne t'en voudrais pas si tu commences à faire ton cinéma...
– Tu me l'achèterais ?
– Oui, voler ça peut être bien pour toi. Tu demanderas à ton père de t'apprendre.
– Pourquoi pas toi ? s'étonne-t-il soudainement.
– Je suis un peu... fatigué ces derniers temps.
– Ouais, j'ai vu, dit-il d'une voix un peu triste. C'est moi qui te fatigue ?
Je fais non de la tête.
– Allez, viens, on achètera ton balai en dernier.
– Je croyais qu'on n'avait pas le droit aux balais en première année à Poudlard.
– C'est toujours vrai... Mais on peut aller voler ailleurs, tu ne crois pas ? Tiens, je te donne de l'argent et tu vas acheter tout seul tes livres. Tu donneras cette liste au vendeur, d'accord ?
Il acquiesce. Je le vois partir vers Fleury et Bott. Dès à présent, il est nécessaire que je le responsabilise et le laisse faire seul des choses ordinaires. Ce n'est pas évident, mais je prends sur moi et l'attends devant la boutique, les mains dans les poches.
Même si Aman s'en va en septembre prochain, un second enfant va bientôt arriver. Je ne crois pas que je sois prêt à ça. Je suis si profondément attaché à Aman d'un côté et de l'autre, je ne ressens rien pour ce bébé qui arrive à un moment assez délicat de ma vie. Harry et moi nous nous parlons à peine. Je sais qu'il dort à la maison et se lève de plus en plus tard le matin.
J'ai l'impression que tout va de travers, que je n'ai pas su faire les choses correctement. Je ne peux m'empêcher de me sentir coupable pour quelque chose que je n'ai pas fait. Je commence à réfléchir et à me dire que... Harry est différent. Pas différent à cause des années ou de son travail.
Différent à cause de quelqu'un. L'idée qu'il puisse avoir... « quelqu'un » m'a fait mal au début, mais ça me semble la théorie la plus plausible. J'ai pris sur moi et j'ai décidé que j'étais prêt à le pardonner. Je ne me vois pas assumer deux gamins tout seul.
C'est terriblement con mais je n'en ai pas le courage. Je ne me vois pas affronter ça en solo. Il me faut un appui. J'ai besoin de Harry, quitte à ce qu'il m'ait blessé et me blesse encore. Je suis fatigué de l'attendre et de courir après nos souvenirs. Ils sont peut-être déjà tous perdus.
Je pense que bientôt, je lui annoncerais pour le bébé, je lui dirais en avoir marre, je lui dirais qu'il peut partir s'installer avec quelqu'un d'autre, mais qu'il doit rester pour nos enfants, ne serait-ce que passer de temps en temps.
C'est tout ce que j'attends de Harry désormais. Je ne peux plus espérer davantage. Je crois que je l'ai déjà perdu et maintenant je digère la nouvelle. Avant de me reprendre totalement en main, de revoir tout ce qu'i revoir dans ma vie, j'ai besoin qu'il soit là. C'est mon seul repère. Pleurer ça ne sert à rien. Et ce n'est plus vraiment dans mes habitudes.
Aman sort du magasin, une pile de livres dans les bras. Un sourire immense étire ses lèvres. Je sors de mes pensées et rétrécit les manuels grâce à un sortilège et les range au fond de ma poche. Nous nous dirigeons ensuite chez l'apothicaire. Aman est pressé d'utiliser ses ingrédients. Il les dépose au fond de son petit chaudron en étain qu'il tient à porter.
– Si tu veux, à la maison, je te montrerais comment fabriquer du pousse-verrue. Ça m'a a été très utile durant ma scolarité.
– J'adorais. On va chercher ma baguette magique ?
– Je préfèrerais que tu ailles la chercher avec ton père. Le vendeur et moi nous ne sommes pas très amis.
– Les trucs de la guerre ?
– Ouais, les trucs de la guerre.
Nous allons faire ses robes de sorciers et alors que Madame Guipure s'affaire sur Aman, je ne peux que songer à la première fois que j'ai vu Harry. Inconsciemment, je repense à tout ça et effleure mon ventre avant de lancer un faux sourire à mon fils et de passer ma main dans mes cheveux.
– Je fais plus âgé comme ça, hein ? argue Aman en se contemplant dans le miroir.
– Tu fais vraiment apprenti sorcier.
Avant de rentrer, nous passons dans le magasin de balais et Aman en ressort transfiguré, transportant précieusement son engin dans un carton violet aux lettres tapageuses. Nous transplanons ensemble à la maison et il dépose ses achats dans sa chambre. Je l'aide à déballer son balai, tout autant curieux que lui.
– Un Colt Flamme, s'émerveille-t-il.
– Range-le dans ton armoire en attendant.
Je lui tourne le dos un instant pour ranger ses nouvelles affaires d'un coup de baguette magique, que Aman est déjà sur son balai et tape du pied. Il décolle brusquement et fait le tour de sa chambre en riant.
La porte s'ouvre en grand et le voilà en train de voler partout comme une furie, apeurant même Kreatteur. Je suis pris entre l'inquiétude et l'euphorie. Je décide de rire parce que ça me fait du bien de le voir heureux.
Il entre dans ma chambre en imitant un avion de chasse. Tout à coup, Aman fait un faux mouvement et le balai tombe mollement sur le sol.
Paniqué et surpris de ne pas avoir entendu le bruit de sa chute, je cours dans ma chambre pour voir où il est. Je lève le nez et le retrouve collé au plafond par les pieds. Je me retiens de rire. J'avais complètement oublié que la magie des enfants se déclenchait lors de sensation forte.
– Je n'arrive plus à redescendre, couine-t-il.
– Ça t'apprendra à vouloir faire n'importe quoi.
– Ne me laisse pas ! hurle-t-il.
– Je suis vraiment tenté, tu sais...
– Pitié, ça fait peur...
Je monte sur le lit après avoir enlevé mes chaussures et attrape ses mains. Tout doucement, il se décolle et flotte un instant dans l'air avant de retomber sur le matelas.
– Je peux recommencer ?
– Non, sinon je vais faire un arrêt cardiaque. Et Kreatteur aussi. Il n'est plus très jeune, tu sais.
Aman fait mine de n'avoir rien entendu et reprend son balai. Alors qu'il sort de la suite parentale, je hurle :
– Et ne m'oblige pas à te le confisquer !
Aman revient sur ses pas en courant. Quelques secondes après, Harry entre dans la pièce. Brusquement, je change d'attitude.
– Regarde Papa, s'écrit Aman. J'ai un Colt Flamme ! On pourra l'essayer ensemble ce week-end ?
– Ce week-end ? Ouais, pas de problème. On ira au parc.
– Il faut aussi qu'il aille chez Ollivander pour sa baguette, j'ajoute d'une voix distante. Si tu pouvais y faire un détour en même temps, ça serait sympa.
– Donc c'est sûr maintenant ? Tu le laisses partir à Poudlard ?
– Oui. Ça ne lui fera que du bien.
Alors que ces mots franchissent mes lèvres, je sens quelque chose se déchirer en moi. Plus les jours passent, plus la situation devient de plus en plus réelle. Notre fils est toujours là, nous observant l'un et l'autre.
– Et si tu allais jouer dans ta chambre un moment ? je lance d'une voix enthousiaste. J'ai à parler à ton père.
Aman finit par sortir et ferme la porte derrière lui. Harry s'approche et s'assoit à mes côtés, au bord du lit. Je cherche un moment mes mots, puis je me lance.
– Il s'est passé beaucoup de choses chacun de notre côté depuis quelque temps. Et je trouve ça mauvais qu'on ait des secrets l'un pour l'autre. Aman sent qu'on s'éloigne et il a besoin d'avoir deux parents soudés à ses côtés pour affronter cette nouvelle vie qui se profile. Tu n'imagines pas à quel point il se bat chaque jour pour y arriver et... Il est effrayé aussi. Il a peur de ne pas être à la hauteur. Il voudrait que tu sois fier de lui.
– Je le suis déjà. Tu le sais.
– Oui, mais pas lui. Il faudrait que tu lui dises.
– Je le ferai. Je ne pensais pas qu'il avait encore des doutes là-dessus.
Silence.
– Quand je disais qu'il avait besoin de parents soudés à ses côtés, je n'insinuais rien derrière. Juste soudés ça serait bien. Je sais bien que là... vu où on en est, ce n'est plus trop possible d'imaginer davantage. Je ne sais pas si un jour on arrivera à recoller les morceaux.
– On ne dirait pas, mais moi... j'ai envie d'essayer. J'ai été un vrai con dernièrement et j'ai pris conscience que j'étais en train de perdre mon fils et toi, par la même occasion. J'ai longtemps regardé en arrière et je ne peux pas faire une croix sur tout ça.
– Ne me fais pas croire qu'il y avait juste tes états d'âme qui t'ont éloigné.
Harry baisse les yeux et répond :
– Il y avait un autre homme.
– Je sais. J'ai deviné tout seul.
Légèrement surpris, il plonge son regard dans le mien avant d'avouer :
– Tromper, c'est plus facile que je ne le croyais. Je me suis perdu en route en cherchant quelque chose que j'avais déjà. Tu peux me détester et...
– Je ne te déteste pas, Harry. J'ai juste eu peur que tu te perdes en route et que tu m'entraînes là-dedans avec notre fils. Ces dernières semaines ont été très douloureuses pour tout le monde. Je sais que tu en as souffert. Je l'ai remarqué. Mais je n'avais pas envie de revenir vers toi alors que je n'allais pas bien et que Aman avait besoin de moi. Il fallait que je garde les idées claires malgré tout.
– Je me suis totalement déresponsabilisé de la maladie de Aman et... de tout ce qui était en relation avec la maison. J'avais juste envie de souffler... de tout laisser couler... d'être inconscient. Juste une fois dans ma vie, dit Harry.
– Être inconscient ne veut pas forcément dire écorcher vif ceux qu'on aime au passage.
Harry hoche de la tête.
– Je n'arrive pas à croire qu'il part bientôt pour Poudlard. J'ai l'impression que ça ne fait pas si longtemps qu'il est né et que... qu'on a commencé à s'installer ici ensemble, pour vivre notre histoire.
– Tu crois qu'elle est terminée ? Je... J'ai vraiment besoin d'une réponse.
Harry se lève et un bout de chaleur me quitte. Il s'approche de la grande fenêtre et son regard se perd dans l'horizon trouble de cette après-midi caniculaire.
Je repense à toutes les années vécues en commun, à tous les rires et toutes les larmes. Les rires, surtout. Si on doit se séparer, j'ai envie de ne retenir que les bons côtés et oublier ces derniers mois douloureux.
– De mon côté, rien n'est fini. Je ressens encore quelque chose pour toi. Quelque chose de très fort que j'ai aujourd'hui du mal à exprimer. Si avec tout ce qu'il s'est passé tu décidais de me quitter, je comprendrais et... et je continuerais d'être un bon père pour Aman. D'être beaucoup plus présent.
Je fixe mes genoux.
– Tu crois qu'il y aura de la place pour deux personnes ?
Harry se retourne, le soleil jouant dans ses cheveux.
– Draco, je viens de dire que Aman et toi...
– Je ne parlais pas de moi... L'impossible s'est reproduit. J'en attends un deuxième.
J'attends sa réaction, mais elle ne vient pas. Tout à coup, Harry éclate de rire. Je regarde autour de moi pour voir si quelque chose cloche. Mais nous sommes rien que tous les deux.
– Dire qu'à la base, t'en voulais pas des gosses, dit-il en se rasseyant sur le lit.
– Je ne trouve pas ça drôle. C'est même angoissant.
Harry se tait.
– Et maintenant, on fait quoi ?
– On continue de réapprendre à se... côtoyer... et peut-être que dans quelques mois, si tout se passe bien, on pourra retrouver un semblant de ce qu'a été notre couple auparavant. Enfin, j'en sais rien. Faudrait juste essayer et être patient. Essayer pour nos enfants.
– Si on se casse la gueule, on se sépare cette fois-ci ?
– Je te fous dehors avec de grands de coups de pied au cul, oui !
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Harry fait une leçon de vol à Aman. J'aimerais tant pouvoir voler avec eux, mais avec ces deux brutes, j'ai peur de faire une mauvaise chute. Je me contente de leur lancer le Souafle lorsqu'il tombe par terre.
Ce sont les vacances de Noël et Aman est rentré à la maison. Il s'est considérablement amélioré au Quidditch depuis cet été. Il doit bien avoir le niveau de Harry, à ses onze ans. La neige commence à tomber et ils finissent par atterrir.
Aman a légèrement grandi et semble métamorphosé par ces quelques mois passés au château. Il s'est déjà trouvé des amis, se liant particulièrement avec Teddy. Il nous envoie régulièrement du courrier. Il nous y parle des cours, des professeurs et de la routine qui s'installe à Poudlard.
Je le sens épanoui et heureux d'être enfin un petit sorcier comm un autre. Il s'approche en courant, son balai dans la main et se câle sous mon bras alors qu'on commence à marcher vers la maison.
– Tu as vu le looping que j'ai fait ? dit-il. Je n'avais jamais encore fait une aussi grande boucle ! J'avais peur de perdre la main en ne pouvant pas voler à Poudlard.
Harry nous rattrape, jouant avec le Souaffle tout en ayant son balai posé sur son épaule.
– Comment se passent les leçons de vol avec le professeur Bibine ? interroge Harry.
– Toujours aussi sévère. Elle ne nous laisse jamais aller bien loin. Mais l'année prochaine, je demande à intégrer l'équipe au poste de Poursuiveur. Je pense être suffisamment bon, tu ne crois pas ?
– Un vrai champion, réconforte Harry.
Aman enfouit son nez dans l'écharpe bleu et argenté à l'effigie de sa maison. Ses yeux brillent. Je sais que les compliments de Harry lui vont toujours droit au cœur. Il se serre encore plus contre moi et son visage touche mon ventre. Nous continuons d'avancer et je me sens étrangement apaisé par cette neige qui tombe en ribambelle. Harry prend doucement ma main, je serre prends celle d'Aman et nous transplanons.
Aman pousse la porte de la maison et se débarrasse de ses bottes, son manteau, ses gants et son écharpe. Je m'apprête à lui proposer de revoir sa dernière leçon de Sortilège qu'il ne comprend toujours pas quand on entend un hululement de chouette.
– J'ai reçu une lettre de Teddy !
Il court, me bousculant un peu au passage. Il monte les marches comme un enfant ordinaire. Je le regarde et je ne peux que me sentir incroyablement fier.
– Je crois que Potter a besoin de repos, émet tout à coup le tableau de Mrs Black. Regardez dans quel état il est !
Je ne peux m'empêcher de sourire alors que Harry dépose les balais dans le placard sous l'escalier.
FIN