Salut tout le monde ! On entame le quatrième tome des Hypothèses. Bon retour aux anciens et bienvenue à ceux qui prennent le train en marche.
Je sais, ce chapitre est court, mais nous avons zappé tous les rappels sur la vie chez les Dursley, l'apparence de Harry, etc... Je suppose que personne ici ne souffre de trous de mémoire.

Chapitre 1 : la Cicatrice

Harry se réveilla en sursaut, cherchant à reprendre son souffle. Il avait une migraine épouvantable. Ou plutôt, sa vieille cicatrice se rappelait à son bon souvenir en lui brûlant le front. Il attrapa le verre d'eau posé sur la table de nuit et se passa un peu de liquide sur le visage pour se rafraîchir aussi bien la figure que les idées. Il enfila ensuite ses lunettes et s'assit sur son lit, sous le faible éclairage fourni par les réverbères de la rue, cherchant à comprendre ce qui venait de lui arriver.
Le mal de tête ayant diminué, Harry alluma la lampe à côté de lui et alla examiner sa cicatrice dans la glace fixée à l'intérieur de son armoire. Elle n'avait pas l'air enflammée et conservait la même couleur rouge pâle qu'elle avait toujours eue.
Retournant s'asseoir, il se mit à réfléchir. Il avait vu deux... non, trois personnes dans son rêve. Il avait vu Peter « Queudver » Pettigrew et entendu la voix de Voldemort. Le vieux monsieur lui était en revanche parfaitement inconnu. Un serpent aussi, appelé Nagini. Et les deux sorciers mijotaient quelque chose. Ils parlaient sans cesse d'un plan, mais sans dire exactement de quoi il retournait. En tout cas, avoir la tête de Harry semblait encore être l'obsession coutumière de Voldemort. « Quelle surprise... »

Pour essayer de se changer les idées, Harry chercha un livre dans sa malle. Mais aucun titre n'attira son attention. Son livre des Monstres était toujours à l'intérieur, ses pages s'agitant doucement sous l'effet d'un courant d'air, mais il n'avait plus besoin d'être ficelé. Le bouquin avait appris à se tenir tranquille en échange de quelques heures de liberté chaque jour. Caroline la tortue avait élu domicile dans le chaudron à potions, après avoir tenté de grignoter les rouleaux de parchemin qui s'entassaient sur le bureau. Quant à Hedwige, elle se trouvait à la chasse et ne reviendrait pas avant la soirée suivante. Harry ramassa un livre de quidditch, puis le laissa retomber. Même ce sport magnifique n'arriverait pas à lui faire oublier qu'il avait été le témoin éloigné d'un meurtre. Un homme innocent avait été tué froidement, un homme qui semblait n'être venu dans cette histoire que pour y mourir.
Se rallongeant, Harry grommela. Il avait l'habitude de prendre des gnons, mais seulement à l'école. S'il devait récolter une nouvelle liste de douleurs pendant les vacances... Et si jamais Voldemort... pardon ! Tom Jedusor repointait le bout de son vilain museau dans le monde sorcier... Réjouissante perspective ! Sans compter les trois Dursley qui dormaient dans la maison, peu soucieux des états d'âme de leur neveu et cousin, qui était aussi bienvenu sous leur toit qu'une colonie de termites voraces.
Allons ! Plus que deux semaines et il pourrait embarquer à nouveau à bord du Poudlard Express. Cette idée lui redonna le sourire. Harry attrapa d'un geste distrait les cartes d'anniversaire qu'il avait reçues au début du mois. Théodore, Sarah, Blaise, Marcus de Serpentard, Fred, George et Ginny de Gryffondor. Il n'avait jamais reçu tant de lettres d'un seul coup, si l'on exceptait la pluie de missives qui avait inondé la maison juste avant son entrée à Poudlard. Et ils s'étaient montrés généreux pour fêter ses quatorze ans. Marcus lui avait envoyé des affiches et le livret des Crécerelles de Kenmare, une équipe de quidditch qu'il allait officiellement intégrer d'ici quelques semaines. Sarah avait expédié une boîte de friandises à la pâte d'amande et à la fleur d'oranger appelées calissons, qu'elle avait trouvée en France, où elle avait séjourné avec ses parents au début du mois de juillet. Blaise, plus pratique, avait fait acheminer une poignée de plumes à écrire, tandis que Théodore lui faisait parvenir un guide touristique sorcier-moldu de la Nouvelle-Zélande. Ginny envoya de son côté des figurines de rechange pour jeu d'échecs. Ses frères avaient préféré un sachet de pralines aux vives couleurs, accompagnées de la notice suivante :

Ce sont des Pralines Longue-Langue, inspirées par ta petite histoire avec la sœur de ton oncle. L'effet est garanti et nous avons eu du mal à dissimuler nos travaux à notre mère. Tu peux imaginer que se balader dans la maison avec une langue violette d'un mètre de long ne passe pas inaperçu ! Laisse-les donc à portée de ton gros cousin, dans ses affaires, pour quand il partira dans son merveilleux collège.
Nous continuons à expérimenter. Heureusement, nous n'avons plus que Maman et Ron pour nous reprocher de passer notre temps à bosser sur ces farces. Percy travaille à présent au ministère, avec un type appelé Bartemius Croupton, qui dirige le département de la coopération magique internationale. Maintenant, c'est sans cesse des « Mr Croupton a dit… » par-ci et de « Mr Croupton pense que… » par-là et ça devient vraiment agaçant. Je crois que Percy en est amoureux plus que de sa copine, car ce n'est pas Pénélope qui va lui permettre de faire carrière dans l'administration. Berk !
Peut-être qu'on se verra à la Coupe du Monde. Papa devrait avoir des billets pour la finale. Nous ne voudrions pas manquer ça.
A un de ces quatre,
G&F

Hum… Ils auraient pu préciser la durée d'effet… Inutile de mêler Dudley à cela si cela risquait de lui attirer de sérieux ennuis du côté moldu (et du côté du ministère). Par contre, elles seraient idéales pour un de ses condisciples à la langue – fourchue – bien pendue…

Auquel d'entre eux pourrait-il écrire pour parler de ce qu'il avait vu ? Réponse : aucun. Il ne savait pas qui d'autre était en contact avec eux, et il doutait que ses camarades en connussent beaucoup sur les résidus de maléfices. Dumbledore, le savant mage qui dirigeait le collège ? Harry ne lui faisait pas assez confiance pour ça.
Restait son parrain. L'ennui, c'était que Harry ne savait pas où lui écrire. Apparemment, Sirius changeait d'adresse très souvent. Même s'il avait fallu déménager tous les matins, Harry aurait nettement préféré se trouver avec lui. D'un autre point de vue, même à des milliers de kilomètres de là, Sirius assurait une certaine tranquillité à son filleul. Les Dursley n'osaient pas élever la voix sur leur neveu, sachant qu'il était en contact avec un criminel recherché et dangereux... Sirius avait déjà écrit deux fois depuis la fin juin. Les oiseaux postaux qui avaient acheminé le courrier étaient de magnifiques créatures tropicales au plumage multicolore. Harry imagina son parrain et l'hippogriffe Buck entrain de lézarder au soleil sur une plage de sable blanc, avec des cocotiers. Le bonheur... C'était une promesse que Harry s'était faite. La première chose qu'il ferait en sortant de Poudlard, ce serait de prendre l'avion pour une île au beau milieu du Pacifique et de passer au moins une semaine dans un hamac entre deux palmiers à buller toute la journée. En tout cas, les détraqueurs qui poursuivaient Sirius, qui appréciaient tant le froid et l'ombre, ne se risqueraient sans doute pas à rechercher leur proie sous un grand soleil.

Le jour naissant trouva Harry assis à son bureau, écrivant en silence une lettre pour son parrain.

Cher Sirius,
Merci pour ta dernière lettre. La frégate était si grosse qu'elle a eu du mal à passer par la fenêtre.
A Privet Drive, rien de nouveau. Le régime de Dudley se passe - évidemment - très mal. Hier, tante Pétunia l'a surpris entrain de voler des beignets. Elle a décidé de lui supprimer son argent de poche, ce qui a déclenché une nouvelle crise. Dudley s'est tellement mis en colère qu'il a jeté sa GameBoy (un appareil moldu pour jouer à des jeux électroniques) par la fenêtre. Pas très malin, il n'a plus rien pour se changer les idées.
De mon côté, ça va bien. La peur de te voir entrer chez eux pour les transformer en chauve-souris semble paralyser les Dursley. Par contre, il s'est passé quelque chose de bizarre. Ma cicatrice a recommencé à me faire mal, alors que Voldemort n'était pas en planque dans la rue devant la maison. Qu'en penses-tu ? Tu sais si les marques laissées par des mauvais sorts peuvent encore faire mal après plusieurs années ?
J'attends ton courrier !
Harry.

Voilà. Très bien, cette lettre. Inutile de parler du rêve - ou de la vision - qu'il avait eu, Sirius pourrait être tenté d'en parler à Dumbledore, chose que le garçon souhaitait à tout prix éviter. Harry plia la lettre et la posa contre le pied de sa lampe. Il la donnerait à Hedwige dès qu'elle rentrerait. Jetant un œil à son réveil, il vit qu'il était déjà six heures. Autant se dépêcher de faire un brin de toilette et de s'habiller. Dudley n'était pas un grand ami de l'eau et du savon, mais la tante Pétunia avait pour habitude de tout récurer du sol au plafond chaque matin. Et comme ils allaient bientôt avoir de la visite pour les affaires de l'oncle Vernon, la cure de désinfection serait encore plus acharnée que d'habitude. Harry se demanda qui allait succéder à Mr Mason dans le rôle du futur associé. Au moins était-il assuré qu'aucun elfe de maison ne viendrait jouer les trouble-fête pendant la discussion.