Et oui, c'est bien moi, vous ne rêvez pas ! Avant que vous ne sortiez un bazooka, fusil, ou autre lance-flamme pour me punir de mon retard - le plus long que j'ai jamais eu,j'crois..., laissez moi vous raconter une histoire. C'est l'histoire de Chloé qui avait déjà passé environ deux ou trois heure sur le chapitre 8 de sa fiction Me Taire Pour T'entendre. Après avoir réveillonné comme tout le monde, Chloé s'est levée aujourd'hui à 11 heure du matin et s'est directement mise sur son PC pour finir ce chapitre, dans l'idée que ce serait plié en quelques heures. 17 heure 30, on voit la tête du bébé; Chloé est contente ! 18 heure, Chloé pleure, touuuuuuuuut ce qu'elle a fait aujourd'hui vient de s'effacer. Chloé est écrasé par la rancoeur, mais elle pense à ses lecteur pour lesquels elle a travaillé toute la journée ! Alors elle recommence ! Et enfin, à... Huuum, 22h46, Chloé met le point final à ce chapitre ! Toujours envie de sortir les tomates ? :3
En plus, vous voyez, j'me sentais un peu coupable donc j'me suis dit, j'vais leur mettre une petite surprise à la fin, sauf que du coup, la fin, j'pouvais pas la caler n'importe quand, faut un contexte et une ambiance propice, bref, j'la ferme, j'dis n'importe quoi parce que j'en peux vraiment plus, j'ai fait que ça de la journée, et j'suis légèrement crevée !
On s'retrouve en bas !
-Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants…
Doucement, je refermai le livre. Ses longs cheveux éparpillés sur l'oreiller, Lina dormait paisiblement de son sommeil d'enfant, de ce repos si angélique qui faisait flotter une ébauche de sourire sur son visage, sans doute le reflet d'un rêve qu'elle faisait.
Rêve incluant sans aucun doute un cygne – Barbie – et un prince – Ken.
Je m'attardai un instant sur la couverture de l'album. Walt Disney avait vraiment un talent tout particulier pour mettre en charpie les plus grands classiques. D'abord Notre Dame de Paris dans lequel ce cher Paris, au lieu d'être un salaud fini, est le plus parfait des gentilhommes, et maintenant, Le lac des cygne qui se finit par « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant » !
Enfin…
Avec moult précautions, je me levai, faisant malgré tous mes efforts, grincer le lit de mauvaise qualité. Fermant délicatement la porte et priant tous les Saints pour que Lina fasse une nuit entière, je regagnai ma chambre, et m'affalai sur mon lit; ayant l'impression d'écraser une armée de jouets pour chiens bruyants. Plus que un ou deux mois et nous pourrions partir d'ici. Je songeais un instant à ces dernières semaines.
Je n'aurais jamais cru qu'une vie puisse changer si rapidement et si radicalement en à peine quelques jours.
Et pourtant c'était ce qu'il s'était passé. J'avais assez vite pris le rythme de la boîte, et maintenant j'étais presque à l'aise lors des séances photos, des essayages, de tout ce qui constituait ma nouvelle vie de mannequin. Alice y était certes pour quelque chose, congédiant la plupart du temps toutes les filles lorsqu'il était venu mon tour de poser. Malgré quelques récalcitrants – mot quelque peu trop doux pour qualifier par exemple une certaine photographe qui ne pouvait absolument pas me piffrer – je m'étais assez bien débrouillée pour faire comprendre à tout le monde que je n'étais pas la cruche sans cervelle qu'on assimile souvent au travail de mannequin, et, autant que je pouvais en juger, il me semblait que je m'étais assez bien intégrée dans le groupe. Je devais en grosse partie tout ceci à Alice - une fois de plus -, qui faisait tout son possible pour que je me sente toujours à l'aise. Je m'en voulais un peu de voir Rosalie se faire très souvent réprimander soit par elle, soit par Jasper, lorsqu'elle ma lançait une remarque acerbe, ou un regard en coin particulièrement significateur sur ses sentiments à mon égard; mais d'un autre côté, c'était tellement bien de voir qu'on s'occupait de moi.
Alice. Quel étrange personnage. Nous ne nous connaissions pas depuis un mois et elle agissait envers moi comme si j'étais la personne la plus précieuse qu'elle avait. Ça n'était pas pour me déplaire, d'ailleurs. Ce qui au début m'avait gênée m'aidait désormais à me sentir mieux dans cette nouvelle routine si brusquement mise en place. Alice. Douce, sensible, gentille Alice. J'étais sûre qu'elle était la raison principale de ma présence dans le groupe, au déjeuner. Car c'était bien le seul moment où je les voyais tous réunis. Quoique. Il devait bien y avoir des sortes de réunions, ou de conseils pour gérer la boîte, non ? Anyway.
Alice mettait une ardeur à vouloir faire partie de ma vie qui m'intriguait. C'était la première fois que quelqu'un m'invitait autant de fois à venir prendre un verre après le travail – demande autant de fois refusée du fait que Lina m'attendait à l'école, ce que le cerveau de ma boss semblait refuser d'intégrer. Finalement attendrie par son regard, qui semblait chaque fois plus déçu, j'avais offert comme compromis de l'inviter au restaurant demain. Lina mangeait à la cantine, à elle de voir si elle voulait abandonner son frère et le reste de la bande le temps d'un repas. Et pour être avec qui ? Moi. Elle avait dit oui. Et maintenant, je stressais !
Pourquoi ? Aucune idée. Le fait de déjeuner en tête avec Alice Cullen m'intimidait. Alice était tellement impressionnante, de par son charisme et son altruisme, d'abord, de par… sa beauté, ensuite. Car oui, si je n'avais fait, au départ, que noter cette information dans ma tête comme on inscrit un détail au coin d'une feuille de cours, elle m'apparaissait depuis quelques jours comme flagrante, déstabilisante, renversante, même. Alice était magnifique. Pas une beauté fard, à grand coup de mascara et de fond de teint, de décolletés profonds et de talons hauts. Certes elle se maquillait, comme toutes les femmes, et était souvent vêtue à la pointe de la mode – normal –, mais dans l'ensemble, c'était quelque chose de beaucoup plus subtil, de plus sobre, qui faisait sa beauté. Ses énormes yeux verts dont les pupilles se dilataient plus ou moins en fonction de ses humeurs (Nda : désolée, je sais que c'est scientifiquement impossible, mais je devais juste le mettre ! ^^). Ses cheveux coupés courts mais pas trop, souvent en pagaille parce qu'elle était incapable de tenir en place plus d'une minute. La manie qu'elle avait d'agiter les mains autour d'elle, lorsqu'elle était surexcitée. La façon dont elle se mettait sur la pointe des pieds et tendait tout son corps pour attraper quelque chose, à un endroit situé trop haut pour elle.
Et ce n'était pas que physiquement, bien entendu ! Toute sa personnalité, son caractère, son immense générosité, tout d'Alice était beau.
Toutes ces petites choses, plus un millier d'autres; certaines moins notables, d'autres plus singulières, ces choses qui faisaient qu'elle était elle, Alice, moi, Bella Swan, ça – désolée de la répétition – m'impressionnait vraiment. Je veux dire, elle me faisait me sentir toute petite et toute insignifiante, moi qui n'étais qu'en bas de l'échelle alors qu'elle se trouvait au sommet. Et puis, il y avait autre chose…, j'avais feint de l'ignorer un moment, mais quand le corps parle, on ne peut guère fermer longtemps les yeux.
Alice m'attirait donc. J'avais été profondément choquée, en le découvrant. Pas pour la chose en soi, je n'étais pas homophobe ou quoi que ce soit de ce genre, simplement, je m'étais creusée la tête pendant des heures, à essayer de comprendre pourquoi je rougissais dès qu'elle me regardait un peu trop longtemps, dès qu'elle me touchait ou me souriait, et pourquoi mon corps chauffait en ces moments-là, tout ça, quoi, alors que c'était tellement évident ! Je l'avais ensuite refoulé un moment, je me sentais tellement coupable que j'osais à peine la regarder. Elle faisait tellement pour moi, pour que je me sente à l'aise, et bien avec les autres, et pour que j'ai ma place dans la vie de la boîte, et moi, tout ce que je trouvais à faire, c'est de trouver son corps à mon goût. "Pas que son corps, sois tout à fait honnête avec toi-même, Bella..." Check up. Heureusement, ou malheureusement, à vous de juger, Alice avait un don pour égayer les gens, même lorsqu'ils sont dans leurs humeurs les plus sombres – c'est d'ailleurs ainsi et seulement ainsi que j'avais une ou deux fois vu le visage de Rosalie Hale s'éclairer d'un sourire ! – et la gêne était passée, peu à peu. J'avais abandonnée l'idée de refuser à moi-même la vérité, ce qui était stupide, mais j'avais décidé que ça ne changeait rien à la situation plus que confortable dans laquelle je me trouvais.
Soupirant, je me déshabillai et me répétai de cesser de penser au déjeuner du lendemain. Je détestais me comporter comme une midinette. Ok, ce n'était vraiment pas le cas, mais si je continuais comme ça, ça n'allait pas tarder à en prendre la voie ! Tourmentée, je m'endormis finalement.
-Bella ? Pause déjeuner !
Je lâchai mon stylo. "Idiote", me rabrouai-je. Il n'y avait vraiment aucune de raison pour stresser comme ça. Nerveuse, je passai une main dans mes cheveux. Etait-il possible que mon appréhension ait encore augmenté depuis hier ?
Soudain, Alice passa sa tête par le paravent - le fameux paravent qui me cachait en cet instant du reste de la salle, seule limite du bureau de ma boss. Je sursautai sans pouvoir m'en empêcher, puis rougit. Alice s'en amusa. Je lui jetai un regard noir. Son sourire grandit. Elle était vraiment très belle, aujourd'hui. Elle avait mis un long pull gros qui lui descendait jusque mis-cuisse, prêt du corps. Elle l'avait mis avec les leggins. Et une grosse ceinture noire. Et des talons hauts, évidemment. Vraiment très belle...
-Prête ?
Je sursautai, encore une fois. Un sourcil dressé et un sourire en coin, Alice me regardai. Je grommelai pour cacher ma gêne d'avoir été prise en flagrant délit de relookage :
-On ne se rend pas à un jugement...
-A voir ta tête, tu es en bonne route pour l'échafaud, répliqua t-elle.
Puérilement, je tirai la langue. Je me levai finalement.
-Où allons-nous ? m'enquis-je alors que nous descendions vers l'ascenseur.
-Je croyais que c'était toi, qui invitais ?
-Moi, tu sais, les restaurant...
Ce n'était pas le genre d'endroit que j'avais l'habitude de fréquenter, avant. Et si maintenant, mon salaire me permettait largement une sortie de temps à autre, ce n'était pas quelque chose qui allait de soi, pour moi. J'aurais dû regarder, me renseigner, quelle idiote ! Alice allait croire que je me fichait d'elle ! Gênée, je rougis. Encore. Si elle le remarqua, elle n'en montra rien. Elle sourit simplement, et me dit :
-Il y a une pizzeria, pas loin d'ici ! J'y allais souvent, avant, avec mes parents. Est-ce que ça te dit ? Bon, ce n'est pas un restau à cinq étoiles, mais l'essentiel, c'est qu'on soit toutes les deux, et rien ne sera pire que la bouffe qui nous servent à la boîte. Heurk, avec tout l'argent qu'on a, ils pourraient faire un effort ! J'en toucherais un mot à Edward, tiens !
Je ris, un peu, soulagée qu'elle n'ai pas mal prit mon manque de discernement, puis répondis :
-Je suis partante ! Ça fait juste une éternité que je n'ai pas mangé de vraie pizza !
-En avant toute, alors !
Au rez-de-chaussée, nous passâmes devant Jessica, la secrétaire blonde qui m'avait accueillie la première fois. Une de celles qui ne pouvaient toujours pas m'encadrer. Elle ne chercha même pas à dissimuler son aversion pour ma personne, me dardant d'un regard noir et d'un rictus méprisant. Je n'y prêtais pas attention, mais Alice s'arrêta soudain, grogna, et plissa des yeux en la fixant. Jessica détourna les yeux, enragée.
-Un problème, Jessica ? demanda Alice, menaçante.
Whoooooo. Ok, j'étais très gênée, parce que je détestais attirer les embrouilles, les conflits, tout ça. Mais wow, quand même. J'avais comme des sortes de montagnes russes dans le ventre, à l'idée que Alice se soucit de moi au point de reprendre l'autre Barbie parce qu'elle m'avait regardé de travers. Et puis, faut avouer, Alice menaçante... quand je n'étais pas l'objet de son mécontentement... c'était quand même...
-Aucune Madame Cullen, Jessica répondit, de sa voix nasillarde, me sortant de mes pensées.
Une fois que nous fûmes dans le Hall d'entrée, elle se retourna vers moi, l'air très sérieux.
-C'est juste une conne. Est-ce que tu as vu comme elle t'a regardée ? Pour qui elle se prend, sérieusement ?
Elle m'ouvrit la porte, et, très galament attendit que je sorte avant de me suivre. Je ne pus m'empêcher de me sentir encore une fois bizarre - dans le bon sens de cette attention qu'elle avait pour moi; de ce genre d'attention qu'elle avait pour moi, tous les jours. Je fus certes un peu refroidie, par la bourrasque de vent glacial qui m'arriva en plein visage, mais pas suffisament pour empêcher quelques rougeurs de prendre place sur mes joues.
-Je ne comprends vraiment pas pourquoi Edward refuse de la virer, continuait Alice, ses beaux yeux verts enflammés de colère. Ou au moins de la retransférer ailleurs ! J'imagine même pas comment elle doit accueillir les clients !
Une seconde bourrasque de vent me gela presque sur place. La neige n'aidait en rien. Alice marchait un peu devant moi, sautillant parfois sur place pour se réchauffer. Au bout de quelques secondes, elle se retourna finalement vers moi et me tendit la main.
-On va finir congelées avant d'arriver au restaurant. Je te guide, en courant on y sera plus vite.
Avant même de pouvoir essayer de lui exposer les multiples risques qu'elle encourait à vouloir me faire aller à une autre allure que celle du pas, elle avait saisi ma main et m'entrainait avec elle, à travers les bourrasques de vent et de neige, bousculant les passants, traversant sans même regarder. Miraculeusement, lorsqu'elle s'arrêta devant un petit restaurant surmonté du clignotant "Mariotti Pizzeria", de un, j'étais toujours vivante, de deux, je n'étais même pas tombée; et de trois, nos idioties m'avaient considérablement amusées. Hilares, nous pénétrâmes dans le restaurant, et ne nous calmâmes pas avant que le serveur ne vienne prendre notre commande. Une fois que ceci fût fait, les choses sérieuses commencèrent.
-A nous deux ! s'écria Alice.
-Mon Dieu, j'ai peur, répliquai-je.
En fait, ce n'était pas tout à fait faux.
-Dis-moi tout, reprit-elle. Comment se passe ton insertion dans cette merveilleuse boîte qu'est la Cullen Corps ?
Je pris un bretzel dans le panier que le serveur nous avait laissé en partant, et commençai à le mâchonner.
-Plutôt pas mal. Les gens sont beaucoup plus cool que ce à quoi je m'attendais, répondis-je finalement.
-On aime avoir une bonne ambiance pour bosser. En plus d'être agréable, c'est toujours plus productif.
-Mmmmh, répondis-je mollement.
Nous commençâmes à discuter de nos prochaines grosses séances photo, tout en mangeant, et nous en vînmes bien sûr à parler de la charmante photographe en chef de la boîte. Celle qui était folle amoureuse de moi et qui me le faisait comprendre tous les jours par des remarques acides et des regards coupants.
-Rosalie n'est pas méchante, tu sais.
Je lui jetai un coup d'oeil, l'air de dire "pas avec toi !".
-Non, sérieusement, reprit Alice. En fait, elle a un coeur énorme, continua t-elle, mais elle se sens obligée de le cacher sous un millier de couches de glaces.
-Est-ce que je dois amener un marteau piqueur et des lunettes de protection, demain ? demandai-je, amusée.
-Change de langue, ce serait parfait, répliqua Alice en me fixant droit dans les yeux avec son fameux sourire en coin.
What ?
-Rosalie a besoin qu'on lui réponde. Je ne dirais pas qu'on la remette à sa place, parce que ce n'est pas le bon terme, selon moi; mais tu vois ? Qu'on ai du répondant. Sérieusement, je me dispute en moyenne une à deux fois par jour avec Rose, et je pense que ça contribue énormément au fait que que je sois une de ses meilleures amies. C'est une manière de gagner son respect, si tu veux. En m'opposant à ce qu'elle dit quand je ne suis pas d'accord avec, en étant complètement franche avec elle. Rose et moi sommes très différentes, il y a souvent des fois où on est pas d'accord, sur beaucoup de choses; que ça concerne la boîte ou pas d'ailleurs. Evidemment, le fait que j'ai un caractère aussi fort que le sien aide grandement à ce que je ne lâche pas l'affaire, certains ont échoués qui étaient de valeureux combattants, finit-elle en riant.
-C'est... bizarre, non ?
-Non. Enfin si, je trouve, mais je veux dire, ce n'est pas la seule dans ce cas-là. Il y a eu un moment ou Edward a été comme ça. Jasper aussi. Jasper a été le pire, je crois.
Elle se plongea un instant dans ses pensées, son visage s'était assombrit. Je soupirai et passai une main lasse sur mon visage.
-Rosalie ne va pas m'aimer de sitôt, alors. Enclencher un conflit, ça n'a jamais été mon truc.
-Mais c'est elle qui le déclenche !
-Peut importe, vraiment.
Je me tus un instant, pour choisir mes mots, puis me lançai.
-Je crois qu'elle pourrais m'insulter, me traiter comme la dernière des connes, que je ne réagirais pas.
Alice me regarda droit dans les yeux, comme elle savait si bien le faire, me transperçant de son regard glacial.
-Comment peux-tu dire ça ? Enfin, Bella ! Ce n'est pas possible que ça ne t'atteingne pas un tout petit peu, que tu sois totalement insensible à...
-Je n'ai pas dit que j'y étais insensible, la coupai-je.
Je lui lançai un regard d'excuse. Mon ton avait peut-être été un peu trop rude.
-J'ai simplement dit que je ne réagirais sans doute pas, terminai-je plus doucement.
Comprenant sans doute que je n'avais pas fini mon explication, Alice attendit sans un mot de plus.
-Je... Rosalie, elle est beaucoup plus forte que moi, de toute façon. En trois mots et un regard, elle m'écrase complètement. Je sais que ce n'est pas une raison pour toi, que tu dois te dire que je n'ai juste aucun caractère, aucun... courage, je ne sais pas; mais c'est juste que...
Je soufflai un bon coup. Alice était comme une sorte d'amie, maintenant, après tout. Elle avait sans doute le droit de savoir certaines choses, non ? Je jurai intérieurement. Je n'en savais juste rien du tout, en fait. Je n'avais jamais quelqu'un d'aussi proche de moi qu'Alice l'était depuis ces quelques semaines. Improvisation, Bella ! Tient, la voix est de retour ! Bon. Au feeling, c'est parti !
-Là d'où je viens, c'était comme ça que ça marchait. Et comme, depuis que j'en suis sortie, mes relation sociales sont quasiment au point mort, je n'ai pas eu trop l'occasion... d'évoluer ? sur ce point là...
Je fermai les yeux. Alice ne dit rien pendant un moment. Elle voulait sans doute s'assurer que j'ai fini de parler avant de reprendre la parole. Je sentis sa main se poser sur la mienne, m'arrachant un frisson. Je tressailli, mais ne me retirai pas. Je mis un moment pour comprendre que si je n'ouvrais pas les yeux, c'était parce que j'étais mortifiée. Mortifiée à l'idée de voir du mépris dans ses yeux, mortifiée qu'elle puisse penser que tout ce que je cherchais était d'attirer sa pitié. Mortifiée à l'idée qu'elle ait pitié. Au bout de quelques secondes de plus, elle mêla nos doigts. J'ouvris les yeux, les posant directement sur nos mains entrelacées.
-Bella, je voulais justement te parler de quelque chose à propos de ça...
Je me tendis. Alice passa son pouce sur le dos de ma main.
-Relax, Bella. Je n'ai aucun reproche à te faire, d'accord ? Je voulais juste savoir... je ne sais pas si tu as entendue certaines de nos conversations - je suppose que tu as dû le faire - concernant le Refuge.
Je n'aimais pas ça. Je détestai qu'on essaye de m'aider, surtout concernant cette part-là de ma vie, ça me mettais toujours très mal-à-l'aise. Mais c'était Alice, mon amie, et je voyais que ça semblait lui tenir terriblement à coeur, alors, j'y mis un peu du mien :
-Je vous ai entendu en parler, m'avançai-je prudemment. Une sorte d'association qui accueille les personnes qui n'ont nulle part ailleurs où aller, et les gamins que les services sociaux ne peuvent pas prendre en charge, c'est à peu près ça, non ?
-C'est le principe, oui, sourit Alice. Mais on peut aussi s'y rendre juste pour une consultation chez le médecin, ou le psychologue, étant donné que c'est gratuit, ça sert pas mal aux familles qui n'ont pas les moyens d'aller ailleurs... Je me suis dit que si tu voulais, on pourrait y aller toutes les deux, tu pourrais jeter un coup d'oeil, et...
-Alice, soupirai-je.
-Ce qui ne t'engagerais absolument à rien, protesta t-elle.
-Je n'aurais pas la prétention de dire que je te connais par coeur; mais je commence à savoir quelle tête tu fais lorsque tu as une idée derrière la tête, et là, crois-moi, tu as une idée derrière la tête, et je sais exactement laquelle.
Elle eut un sourire coupable.
Je pris ses mains entre les miennes. Je ne sais pas d'où ça vint, mais ça me transperça avec une force qui me coupa le souffle et m'amena les larmes aux yeux. Je ressentis soudain une bouffée d'amour pour cette jeune femme qui, depuis qu'elle me connaissait, faisait tout ce qu'elle pouvait pour que moi, moi, je me sente bien. Une chaleur agréable se répandit dans tout mon corps. J'étais complètement éblouie par Alice Cullen.
-Bella ? s'inquiéta l'objet de mon émerveillement, en penchant la tête sur le côté.
-Alice, commençai-je en pressant ses mains.
Ma voix tremblait d'émotion. Je m'éclaircis la gorge, et refis une tentative.
-Alice.
Mieux.
-Je ne veux pas être aidée par un professionel concernant ce qui s'est passé durant mon enfance et mon adolescence.
Elle ouvrit la bouche, pour protester; mais je pressai ses mains pour lui intimer de se taire.
-Ne fais pas fausse route. Ce n'est pas un problème d'argent, ou je ne sais pas ce que ta petite tête va aller nous inventer, je souris. Je l'ai déjà fait, repris-je. Je veux dire, j'ai déjà essayé. Nous étions mineures, c'était l'Etat qui prenait en charge des frais, puis de toute façon, c'était obligatoire dans ce genre de situation, bref, je n'ai pas très bien compris de que le Chef McCarthy nous a dit, mais en tout cas, j'ai vu un psychologue, ma soeur aussi. Puis deux. Trois, quatre, cinq. Je ne sais pas exactement quand le Chef s'est rendu compte que c'était inutile. Les psy étaient bons, c'était juste que sur moi, ça ne marchait pas. Alors à partir de là, j'ai juste suivi Lina de loin, lorsqu'elle avait ses rendez-vous. La psy ne me faisait pas de compte-rendu ou quoi que ce soit, je veux dire, ce qu'il se disait là-dedans était de l'ordre du privé; mais elle me donnait des conseils sur la manière de me comporter avec elle, les trucs à éviter, elle m'expliquait les réactions de ma soeur face à telle ou telle situation. Je crois qu'elle avait compris qu'on n'allait pas tarder à partir, et qu'elle essayait de me préparer comme elle pouvait.
Alice ne dit rien. Je lui fut reconnaissante de ne pas essayer de pousser la conversation plus loin. Je n'étais pas habituée à me confier. Elle était juste parfaite. Elle ne disait rien, faisait juste un geste circulaire du pouce sur le dos de ma main.
-Est-ce que Lina voit toujours un psychologue, maintenant ? me demanda t-elle doucement.
Ah. Le malaise revint.
-C'est à dire que... Lorsque nous sommes arrivées à New York, Lina et moi n'avions vraiment rien. Nous étions parties sans un mot, pour personne. Je regrette souvent de n'avoir pas dit une dernière fois merci au Chef McCarthy; sans lui je serais sans doute encore là-bas. Mais en même temps, je sais qu'à l'époque, je n'aurais juste pas pu le faire. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que je n'aurais pas pu. Bref, nous sommes arrivées à New York avec rien d'autre que quelques dollard en poche. Presque touuuut l'argent que nous avions était passé dans les billets d'avions. Et avant que je ne décroche un job, il s'est passé quoi ? Trois semaines ? Un mois ? Je sais que comme ça, ça paraît court, mais quand tu passes trois semaines à dormir dans la rue, en plein hivers, c'est long, très long. Bien sûr, parfois on allait dans des sortes de foyers, pour dormir dans un lit, prendre une douche, mais on évitait vraiment. Je suppose que je ne voulais pas qu'on se fasse repérer, et qu'on me prenne Lina. J'ai fini par décrocher un job, dans un bar miteux d'un quartier pourri de Brooklin. Le patron a accepté que je dorme sur les lieux avec ma soeur, à condition de faire toutes les fins de soirées, en plus des mes journées. Dès que j'ai eu assez d'argent, on s'est installées dans un petit appartement, dans la même rue. Lina est retournée à l'école. Je bossais. La question du psy ne s'est même pas posée. Je me la suis posée, bien sûr, mais sans envisager que ce soit une option réalisable. Manque d'argent, manque de temps...
Nous restâmes une fois de plus silencieuses. Je décidai de faire un pas de plus en avant. Pas juste pour lui faire plaisir, mais parce que ce qu'elle m'avait dit, ajouté aux souvenirs que je venais de raconter, tout ça m'avait fait réfléchir.
-Il est peut-être temps que Lina recommence à voir un psy, en effet, hasardai-je donc. J'ai les moyens, maintenant.
-Le Refuge ne fait pas payer ceux à qui il dispense les services qu'il propose, s'empressa de m'informer Alice.
Je souris. Elle était vraiment adorable.
-Bien, heuu, on pourrait y aller quand ?
-L'asso est ouverte tous les jours même les dimanches, donc peut-être qu'on pourrait...
Nous fûmes interrompues par la porte qui s'ouvrait, suivit d'un grand cri :
-J'vous avait bien dit qu'elles seraient là !
Emmett était entré dans la pizzaria, suivi par Jasper, Edward, Angela, et, grinçant des dents derrière, Rosalie. Alice n'était pas contente.
-Quel est le mot dans "Un repas tranquille sans être dérangées" que vous n'arrivez pas à comprendre ? lança t-elle, contrariée.
-Ooooooh, ça va, Lice. Rentre les griffes, vous nous manquiez, répondit Emmett.
Il essaya de faire les puppy eyes, mais tout ce qu'il récolta fut une claque sur le derrière de la tête, de la part de Rosalie.
-L'heure du repas est largement dépassée, mesdemoiselles. Vous avez déjà une heure de retard, reprit Jasper, qui semblait très amusé de la situation.
La réaction ne se fit pas attendre.
-Une heure de retard ? hurla Alice en bondissant sur ses pieds. Mais vous êtes fous ou quoi ? Pourquoi vous ne m'avez pas appelée ?
-On t'as appelé, chérie, rit Edward. Jusqu'à saturation de ta boîte vocale, en fait. Oh, et, quand tu les écouteras, met un casque pour les oreilles, tu sais, ceux qu'ils mettent en montagne, pour se couvrir. Et ferme bien tes fenêtres, les voisins croiraient que tu as acheté un lion, ils appelleraient la SPA. Rose était légèrement agacée par votre minuscule retard.
Alice eu un hoquet, et se couvrit la bouche des mains, l'air horrifiée.
-Oh, Rose, la séance photo, je suis vraiment désolée !
Moi aussi, et le regard dont me dardait la photographe en question m'y aidait beaucoup. Visiblement, elle me tenait pour seule responsable de notre absence au rendez-vous. Je me recroquevillai sur la banquette. Elle avait vraiment une façon de me regarder qui me faisait me sentir moins qu'une moins que rien. Vraiment.
-Rose, intervint Alice, menaçante. Bella n'est pas responsable du fait que je sois une bavarde indécrottable.
Rosalie la regarda.
-Je n'ai jamais dit le contraire, siffla t-elle, venimeuse.
Une vraie vipère, décidément. Elle avait dû décider de mettre deux milliers de couches de glace, aujourd'hui.
-Edward s'est dit que puisque de toute façon le retard ne pouvait plus être rattrapé, les autres mannequins n'avait qu'à rentrer chez eux et que nous pourrions venir vous rejoindre. Nous pensions que vous auriez terminé.
Angela avait parlé, brisant le duel silencieux qui se jouait entre Alice et Rosalie.
-Et ils peuvent dire merci à Tonton Emmett de connaître tous les endroits que notre petite Alice utilise toujours pour ses...
Alice lui mit un coup de pied dans le tibia, et Emmett se retrouva à sautiller sur place en se tenant la jambe. "Utilise toujours pour ses..." Je voulais savoir moi ! Je regardai Alice. Qui me fit un clin d'oeil discret. Ok, ok, on en reparlera plus tard !
-Bon, vous vous asseyez, ou vous allez rester debout ? lança Alice.
Edward, Angela et Rosalie s'assirent sur la même banquette qu'elle. Je me poussai pour laisser la place à Jasper et Emmett de s'installer. Je n'étais plus très à l'aise. Je n'aimais pas être serrée comme ça, et même si je n'avais aucun problème avec Jasper - j'étais toujours gênée avec Emmett, du fat de sa carrure impressionante -, je n'aimais pas être en contact avec un homme. C'était bizarre que le tri se fasse comme ça, inconsciemment. Avec une femme, ok; mais avec un homme, ça bloque.
Bref, nous commençâmes à parler de tout et de rien. Enfin, eux parlaient, j'écoutais surtout. J'en appris un peu plus sur les parents d'Alice. Par exemple; Esmé avait encore redécoré l'appartement d'Edward. Et Carlisle était de plus en plus inquiet concernant le Refuge. Finalement, je m'amusai bien. Jasper venait de finir de nous informer que son père allait passer en ville, pour le boulot, et que "le connaissant, il ne va pas pouvoir s'empêcher de passer à l'improviste", quand tout à commencé à déraper.
L'air de rien, Edward à lancé :
-Et sinon, comment va le Chef McCarthy ?
Dich.
Après le choc initial, le coeur qui s'accélère, les sueurs froides, et tout le reste, je réalisai que je n'avais aucune raison de paniquer comme j'étais en train de le faire : il devait y avoir trois cent Chef McCarthy dans le monde; de toute façon, je n'avais rien fait de mal, en fait, je crois que ce sont les souvenirs que ce nom m'a évoqué qui avait provoquée cette réaction. Et pour finir, la question ne m'étais visiblement pas adressée à moi, mais à Emmett.
Alice fusillait Edward du regard. Je ne comprenait pas pourquoi, mais elle semblait vraiment en rage, maintenant. Lui était gêné par ce regard, ça se voyait, mas il continuait de fixer Emmett, attendant sa réponse. Je commençai à me sentir vraiment mal-à-l'aise. J'avais l'impression que quelque chose clochait.
-Il va bien. Forks est calme en ce moment, ça lui laisse du temps pour aller pêcher. Je n'ose même pas imaginer la quantité de poisson qu'il va y avoir dans la maison quand je vais aller lui rendre visite. Rien que d'y penser, ça me donne envie de vomir. Je hais le poisson.
Je m'étais arrêtée au mot Forks. Me respiration s'était coupée. Edward me regardait moi, maintenant, du même regard perçant que celui de sa soeur, comme s'il attendait quelque chose de moi. Alice l'incendiait toujours du regard, et je ne comprenait toujours pas pourquoi. Rosalie me fixait, elle aussi. Son regard n'était presque plus méprisant, il avait été remplacé par l'attente, chez elle aussi. Je n'eus pas besoin de tourner la tête, je sentis aussi le regard d'Emmett sur moi. Jasper siffla, mécontent. Je ne comprenais plus rien. Qu'est-ce que j'avais fait ? Qu'est-ce qu'il voulaient, tous ? Je me sentis soudain oppressée. Ma respiration se fit erratique, ma vue se brouilla. Oh, non, pas ça...
-Bella ?
Ma respiration empira encore. J'essayai de faire mes exercices respiratoire, mais rien à faire, ça ne marchait pas. Je m'appuyai contre la banquette et regardai le plafond.
-Bella ?
Je tournai mon regard vers Alice. Je ne savais pas exactement ce que j'attendais d'elle, mais, vu le regard qu'elle me lança, elle le savait pour deux.
-Emmett, Jasper, vous vous levez. Maintenant.
Sa voix était assez effrayante, et ils ne mirent pas trois plombes à bouger d'où ils étaient. D'après ce que j'entendis, tout le monde se leva. J'entendis vaguement quelqu'un dire : "Allez-vous en, je m'en occupe. Tout de suite, Emmett !"
Alice apparut dans mon champ de vision - qui soit dit en passant, s'était considérablement rétrécit. Elle repoussa la table plus loin d'un geste brusque, puis s'accroupit devant moi, et prit mes mains.
-Bella, calme-toi. Tout va bien, respire doucement. Je vais t'expliquer ce qu'il vient de se passer, mais il faut d'abord que tu te calmes, Darlin'...
Elle continua un moment encore, ne se lassant pas de me rassurer, de me calmer. J'allais un peu mieux, mais il fallait vraiment qu'elle continue de me parler. Elle n'avait pas la même voix que d'habitude, excitée, rapide. Elle avait la même que tout à l'heure, lorsque nous n'étions que toutes les deux, calme, et douce, tellement douce. Apaisante, en un mot.
-Je n'arrive pas à croire que cette bande de bouffons soit venue tout gâcher, râla Alice, dans un souffle. J'étais si contente d'avoir réussi à décrocher un rencard avec toi. C'était bien un rencard, hein?
Je souris à travers mes larmes. Forçant un peu, je parvins à lui répondre :
-Profiter... moment... faiblesse... pas bien...
Sans les parasites tels que les gémissements ou les soupirs erratiques, ça devait donner ça. Pathétique. Mais Alice comprit, c'était l'essentiel. Elle sourit.
-Tu as raison, ce n'est pas très fair-play. Je retire la question. Tu te sens la force de marcher ?
Je mis quelques secondes avant de pouvoir répondre. L'angoisse était passée, maintenant, comme d'habitude, il ne restait que la fatigue intense que la baisse subite de tension apportait avec elle. J'était lessivée, j'avais l'impression d'avoir courru un marathon.
-Est-ce que tu... peux m'aider ?
Alice se redressa - non sans poser un baiser sur mes deux mains avant - et passa mon bras autour de ses épaules. Elle nous fit sortir du magasin, incendiant les clients qui avaient le malheur de nous lancer des regards trop appuyés. Elle appela un taxi. Je n'entendis pas la destination qu'elle ordonna au chauffeur. J'étais ailleurs. Après coup, je me rendais compte à quelle point mon comportement avait été pathétique. Qu'est-ce qu'ils allaient penser de moi ? Edward, Jasper, les autres ? Rosalie n'avait d'ajà pas beaucoup d'estime pour moi, qu'allait-il en être, maintenant que je m'étais montrée si pitoyable ? J'appuyai ma tête sur la vitre, lissant mes larmes couler. Je n'avais jamais eu aucun contrôle sur mes larmes. Elles coulaient quand elles voulaient, ne me demandaient jamais mon avis. J'avais horreur de ça.
Je sentis le bras d'Alice s'enrouler autour de mes épaules. J'essuyai mes joues, pour qu'elle ne voit pas à quelle point j'étais horrible. Alice m'attira doucement contre elle. Je ne sais pas d'où me vint l'audace, mais je plongeai soudain ma tête dans son cou, fermant très fort les yeux. Alice rafermit sa prise sur mon épaule. Aucune de nous ne parla jusqu'à ce que nous soyons arrivées. Je ne cessai pas non plus de pleurer. Pourtant, j'étais bien, dans les bras d'Alice.
Le taxi s'arrêta. Alice paya, et nous sortîmes. J'étais apte à marcher seule, maintenant, mais Alice me prit la main et entrelaça directement nos doigts. J'eus le temps de noter que nous étions sortie du centre et que nous nous trouvions désormais en banlieue, avant qu'Alice ne m'entraîne dans une m'entraîne dans une sompteuse maison, deux étages, moderne au possible, dans les tons gros et blanc. Alice ne s'arrêta pas dans l'entrée. Elle nous amena dans ce que je supposai être le séjour, et nous fit assoir sur le divan.
Alice me fixa un instant avant de me prendre dans ses bras, encore une fois. Après quelques instants, elle me demanda :
-Tu veux en parler ?
-Toi d'abord, lui répondis-je faiblement.
-Bien sûr.
Elle souriait. Je ne voyait pas son visage mais je le sentais, dans sa voix.
-C'est tellement bête, Bella. Ils sont tellement idiots. La nuit où nous avons décidé de t'engager, tu t'es absentée un moment pour aller téléphoner à ta soeur. Nous n'écoutions, nous parlions de toi, nous n'étions pas encore sûrs de la décision à prendre te concernant. Mais, ... à un moment, Edward... Edward nous a demandé de nous taire. Il avait entendu quelque chose qui l'avait intriguée et il voulait savoir la suite. Je ne trouvait pas ça correct, et Jasper non plus, mais le faut est que nous avons entendu une partie de ta conversation...
Elle était tendue, maintenant. Mais ça n'avait aucune importance. Honnêtement, je n'en avais rien à faie, de ça. Ce n'était pas correct, bien, mais je n'allais pas leur en vouloir pour si peu ! Je me redressai. Est-ce qu'elle avait peur que je me mette à crier ou quelque chose comme ça ?
-Je m'en fiche, soufflai-je. Je sais que tu ne pensais pas à mal, ni eux. Alors ça n'a aucune importance, vraiment.
Alice sourit, encore. Un sourire doux, tendre. Elle mit ses mains sur mes épaules, et m'allongea sur le divan, ma tête sur ses genoux. Je n'avais plus l'excuse d'être en train de suffoquer, et je rougis, un peu.
-Reprenons. Tu as mentionné quelqu'un qui s'appelle le Chef McCarthy, dans ta conversation. Et le père d'Emmett, Charlie, s'appelle McCarthy, et lui aussi est Chef de police, alors tout de suite, Edward s'est emballé. Je suis sûre que la question qu'il a posé à Emmett tout à l'heure était prévue, qu'il l'a posée parce que tu étais là et qu'il voulait voir ta réaction. Mais il doit y avoit je ne sais pas combien de Chef McCarthy dans le monde, et...
-Pas qui habitent à Forks.
Elle arrêta ce qu'elle était en train de dire et me dévisagea. Je me redressai, lui tournai le dos, passai une main dans mes cheveux.
-Bella ?
Alice posa une main sur mon épaule.
-Est-ce qu'Edward avait raison ?
Je me tournai vers elle, et regardai un point, près de ses yeux, pour donner l'impression que je la regardai. J'allai répondre, mais elle me devança :
-C'est vraiment très déstabilisant quand tu fais ça.
-Quoi ?
Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas de quoi elle parlait.
-Ne pas me regarder dans les yeux.
Je détournai immédiatement le regard. Je ne sais pas, c'était une sorte de réflexe de survie.
-Est-ce qu'ils sont si laids que ça ?
Alice semblait amusée, pas moi.
-Non ! je criai presque en redressant la tête et en plantant son regard dans le mien.
Une fraction de seconde, mais assez pour constater une fois de plus l'éclat fantastique avec lequel brillaient ses deux prunelles émeraude.
-Non, ils sont magnifiques, murmurai-je en regardant mes mains.
Que dire d'autre ? Si je ne peux pas te regarder dans les yeux, c'est parce que mon père m'a appris que les moins que rien telles que moi n'avait pas le droit de se mettre à la même hauteur que les autres. Et, étant donné qu'en cas de désobéissance, je recevais dix ou vingt coups de ceinture, ce n'est pas une règle que je suis prête à oublier, même après deux ans passé... Bien sûr ! Je sentis sa main sur ma joue, effaçant une larme traîtresse qui s'était échappée. J'étais une vraie fontaine aujourd'hui. Il faudrait que je me renseigne sur la capacité de renflouement des poches lacrimales. Je penchai ma tête, cherchant plus de contact avec sa main, et elle caressa ma joue de son pouce.
-Je suis désolée, soufflai-je en la regardant dans les yeux, un peu plus longtemps, cette fois-ci.
Alice posa deux doigts sur ma bouche.
-Ne t'excuse pas. Ne t'excuse surtout pas...
Elle s'approcha soudain, doucement, mais sûrement, et remplaça ses doigts par sa bouche. Je ne fus plus apte à penser à quoi que ce soit d'autre. C'était le premier baiser que je recevais, mais j'étais sûre que personne ne pouvait embrasser mieux qu'Alice. C'était juste impossible. Elle me faisait sentir comme la huitième merveille du monde. Elle était tellement gentille, tellement douce. Ses lèvres bougeaient avec les miennes, les miennes bougeaient en accord avec les siennes, une des ses mains sur ma joue et l'autre glissée dans mes cheveux. J'aurais pu rester des heures comme ça, rien qu'à l'embrasser. Des années, même. Toute la vie...
Alors, Verdict ? Bien, pas Bien ? Dîtes-moi tout ! Au prochain chapitre, ça va swinguer, c'est moi qui vous l'dis ! Début 2012 oblige !
P.S : Si quelqu'un de trèèèèèès fort était ok pour être ma bêta, j'dis pas non ^^
P.P.S : Bonne année à touuuuuuus ! Plein de bonheur, plein de gars, plein de filles, la santé, le bonheur, touuuuuut ! :)