Ce recueil contiendra plusieurs textes traitant de la vie de Camus, Hyoga, Isaak et éventuellement Milo en Sibérie.

Merci à Manuka et Newgaia pour leur soutien etmerci à tous les lecteurs qui me laissent des reviews, notament Marianne et Alexis.


Quelque part, dans un petit châlet situé au fin fond de la Sibérie, Milo et Camus, tendrement enlacés sur le canapé devant un bon feu de cheminée, pouvaient enfin profiter d'être seuls pour s'embrasser, chose impossible avec Hyoga et Isaak sans arrêt collés à leur maître. A la fois excités et frustrés d'être si proches sans pouvoir se toucher depuis deux jours, les deux amants avaient imposés un entraînement intensif aux enfants pour être sûrs qu'ils seraient épuisés et se coucheraient de bonne heure. Et vu comment le petit blond s'était littéralement écroulé à table avant même d'avoir fini son assiette, on peut dire que les deux chevaliers d'Or avaient réussi leur coup. Isaak avait bien fait un peu de résistance mais après de rudes négociations, le gamin avait accepté d'aller se coucher plus tôt à condition que Milo fasse la vaisselle à sa place. Bon d'accord, le Scorpion devait bien reconnaître sa défaite face à un avorton de 8 ans, mais avoir son Camus pour lui tout seul méritait bien quelques sacrifices.

- Enfin tranquille ! J'en pouvais plus ! Deux jours sans te toucher… J'avais trop envie… murmura Milo à l'oreille de son amant avant de s'emparer des ses lèvres avec avidité.

Le verseau répondit au baiser tout en caressant le corps de son amant, faisant glisser sa main sur les cuisses du Scorpion, remontant progressivement vers la virilité déjà bien éveillée du chevalier.

- Oh, mais je vois que mes caresses ne te laissent pas insensibles, plaisanta Camus.

- Fais attention, si tu m'allumes, faudra en assurer les conséquences jusqu'au bout. Tu sais à quel point la situation peut devenir chaude.

- Je suis un chevalier des Glaces, ne sous-estime pas mes pouvoirs.

- Alors viens, montre-moi ce dont tu es capable. Essaie d'éteindre ce feu qui me consume.

- Y'a le feu ? Faut appeler les pompiers ? demanda une petite voix qui fit sursauter les deux adultes.

Devant eux se tenait Isaak, un grand sourire aux lèvres, en pyjama.

- Qu'est ce que tu fais là toi ? Tu m'avais promis d'aller dormir si je faisais tes corvées.

- Bah oui mais j'avais oublié de faire pipi et après t'as parlé du feu. Il est où le feu ?

Rouge de honte, Milo se demanda comment lui expliquer qu'il n'y avait pas besoin de pompiers pour éteindre ce genre de feu. Camus, lui regardait tour à tour Milo et son apprenti, qui un grand sourire aux lèvres attendait une réponse. Mais au lieu de venir en aide à son amant, le Verseau s'amusa à l'enfoncer.

- Bah oui Milo ? Il est où le feu ?

- Mais comment tu veux que je lui explique ça moi ? Et puis c'est toi son maître ! C'est à toi de tout lui apprendre.

- Ben voyons ! C'est pas moi qui ai parlé de feu.

- Heu… Tu vois Isaak… Comment dire, il y a feu et feu. Et…. Tu sais quoi ? Je vais aller te faire un chocolat chaud et je t'explique après.

Camus se mit à applaudir :

- Bravo, quel sens de l'esquive !

- Pourquoi vous tapez des mains ? demanda Hyoga en sortant de la chambre, encore à moitié endormi, les yeux à peine ouverts.

- Oh ! Je t'ai réveillé mon bonhomme ! Je suis désolé.

- J'ai encore fait un cauchemar. Et j'ai mal à la tête…, ajouta l'enfant d'une petite voix.

Connaissant d'avance la nature du cauchemar de son élève, Camus se leva et alla prendre le petit blond dans ses bras pour le réconforter.

- Maman ! Elle me manque ! gémit Hyoga en se blottissant contre le torse du français.

Celui-ci soupira. Il aurait tellement aimé pouvoir faire plus pour ce petit être, là dans ses bras, qui s'accrochait à lui comme à une bouée de sauvetage. Pour rien au monde, il n'aurait accepté de l'avouer mais dans ces moments là, où son « petit poussin » était si fragile, il était toujours désemparé, ne sachant jamais comment réagir. Il savait que s'il voulait que Hyoga s'endurcisse, il devait arrêter de le couver, mais il avait aussi compris que s'il refusait l'affection réclamée par l'enfant celui-ci se laisserait mourir. Sa raison lui dictait qu'en tant que maître et chevalier, il devait garder ses distances. Son cœur lui rappelait que ses disciples n'étaient que des enfants et n'avaient jamais demandé à devenir chevalier. Après tout ils n'étaient, comme lui et Milo, que les victimes d'un cruel destin. Alors ils avaient bien le droit de passer des moments agréables pour compenser. Et puis si ses souvenirs étaient bons, une dizaine d'années auparavant, c'est lui qui était dans les bras de son maître. Celui-ci était sévère lors des entraînements mais il savait aussi relâcher la pression quand il le fallait. Camus avait vite découvert qu'il existait des failles dans la carapace de son maître et avait appris à les exploiter, comme ses élèves l'avaient fait avec lui. Il avait été la faiblesse de son maître. Milo, Isaak et Hyoga étaient les siennes.

Gardant l'enfant dans ses bras, il retourna s'assoir, faisant signe à Isaak de le rejoindre, ce que le gamin fit avec joie et empressement. Très inquiet pour son camarade avec qui il partageait tout, il demanda :

- Il est malade ?

- J'en ai bien l'impression, oui.

- C'est grave ?

- Non, je ne pense pas, il a juste besoin de repos, lui répondit Camus en lui ébouriffant les cheveux avec un sourire rassurant. On appellera le docteur demain si ça ne va pas mieux.

C'est ce moment que choisit Milo pour revenir avec un plateau contenant trois tasses.

- Allez hop, un bon chocolat et après tout le monde au lit, lança-t-il avec impatience, pressé à l'idée de se retrouver au lit avec Camus.

- Oh mais je vois que Hyoga nous a rejoint, c'est super ça ! rajouta –t-il en se forçant à sourire, conscient que ses plans tombaient à l'eau.

Mais très vite le ton de la plaisanterie fit place à celui de l'inquiétude lorsqu'il vit un air désemparé sur le visage de Camus, d'habitude si impassible :

- Ca ne va pas ?

- Je ne sais pas. Il n'arrête pas de trembler et pourtant il a le front brûlant. Il est épuisé, rajouta-t-il en voyant l'enfant lutter contre le sommeil.

Se sentant coupable, le Scorpion s'assit à son tour à côté du Verseau. Il retira son pull pour en couvrir l'enfant dont il saisit la main pour la caresser tendrement avec son pouce.

- C'est de notre faute, on lui en a trop demandé aujourd'hui.

- Je suis désolé Milo mais falloir que tu fasses preuve d'un peu de patience, le temps que les enfants se rendorment, s'excusa le Verseau.

- C'est pas grave ! On est ensemble quand même ! Et puis c'est comme ça c'est un peu comme si on était en famille ce soir. Hein Isaak ?

Pour toute réponse l'enfant vint se jeter dans les bras du Scorpion, heureux d'avoir lui aussi droit à un câlin.

- Milo, je peux te dire un secret dans l'oreille, demanda Isaak.

- Bien sûr, répondit le concerné en approchant son visage de l'enfant pour lui faciliter la tâche.

- Bouh ! cria l'enfant, écroulé de rire.

- Alors là ! Ca mérite une vengeance.

Et une séance de chatouilles débuta sous le regard attendri de Camus et des éclats de rire de Hyoga.

- Allez, on boit nos chocolats et après tous au chaud sous les couvertures, lança Milo tout essoufflé.

- On peut dormir avec vous ? demanda Hyoga.

- Non.

- Oui.

Les deux réponses avaient fusé en même temps.

- Allez Camus ! Laisse-les venir un peu avec nous. Et dès qu'ils s'enforment, on les remet dans leur chambre.

- T'es sur de toi ?

- Ecoute ! S'ils font partie de ta vie alors ils font partie de la mienne. Et puis on se rattrapera quand ils seront dans leur chambre.

- S'ils ne font pas de caprices pour rester.

- Alors on avisera. Mais il devrait pas y avoir de problèmes, hein les Schtroumpfs ? Vous irez au lit bien sagement après.

- D'accord, répondirent les deux enfants.

Les chocolats bus, les enfants foncèrent dans le lit de leur maître avant que celui-ci ne change d'avis, bientôt rejoint par les adultes.

- Vous pouvez nous lire une histoire Maître ? demanda Isaak.

Celui-ci soupira :

- Je te l'avais dit Milo. Maintenant que tu as cédé, ils vont nous faire des caprices toute la soirée.

- Mais où est dont passée la patience légendaire du Seigneur des Glaces ? N'es-tu pas censé garder ton sang froid en toutes circonstances ?

- Fallait pas me parler de feu. J'ai chaud partout moi maintenant.

- Y'a encore le feu ? demanda Isaak.

- Je vais chercher un livre, répondit le Verseau avant d'avoir à donner plus d'explications.

Quand il revint, Hyoga était blotti dans les bras du Scorpion qui chantait une chanson avec Issak.

- Mais où est dont passé le fier et puissant Scorpion ? T'as pas l'impression de faire mener par le bout du nez là.

- Non, je suis heureux, tout simplement.

Le Verseau installé, la lecture commença. Toujours blotti dans les bras de Milo, le petit blond qui semblait aller un peu mieux, plongea en premier dans les bras de Morphée. Isaak, entre Hyoga et Camus, s'était collé à son maître avant de succomber à la fatigue. Lorsque l'histoire fut terminée, Camus eut la surprise de voir que son amant dormait à moitié :

- Ils dorment, tu veux que j'aille les mettre dans leur lit ? demanda le Verseau.

- Pourquoi faire ? On est bien là, non ?

- Oui t'as raison. Bonne nuit mon cœur murmura-t-il avant d'éteindre la lumière, un sourire sur les lèvres.

- Je t'aime mon amour, lui répondit Milo.

Leurs deux mains se joignirent, reposant sur les ventres des enfants, formant une espèce de cocon où leurs deux trésors les plus chers étaient en sécurité. Après tout, à deux ou à quatre, le principal était qu'ils s'aimaient.