Driiing ! Une main émergea de sous la couverture pour s'abattre sur le réveil qui sonnait. Sitôt sa tâche accomplie, elle retourna se mettre au chaud. Alors que le jeune homme à qui cette main appartenait poussait un petit soupir de contentement, signe qu'il se rendormait. Mais bien vite une voix masculine le tira du sommeil pour de bon.

« Fye ! Réveille toi ! Tu vas être en retard ! »

Une tête blonde sortit de sous son oreiller, tandis que le dénommé Fye marmonnait un « Mouii... J'arrive... » ensommeillé. Il sortit du lit et entra dans la salle de bain. Il se glissa sous l'eau froide, ce qui finit de le réveiller. Une fois habillé, il descendit les escaliers et s'engouffra dans la cuisine, d'où s'échappait une délicieuse odeur de pain grillé et de cacao.

Ashura, son père adoptif, l'accueillit avec un grand sourire.

« Alors, Fye, bien dormi ?

-Oui, et vous ?

L'homme soupira. Malgré le nombre d'année qui s'étaient écoulées depuis qu'il avait recueillit Fye, le jeune homme le vouvoyait encore.

-J'ai bien dormi. Mais dis-moi...Tu n'avais pas oublié qu'aujourd'hui tu rentrait en première, quand même ?

Il avait dit cela avec un petit sourire goguenard, montrant qu'il savait déjà la réponse. Son fils adoptif cru quand même bon de le détromper.

« Bien...Bien sûr que non, Ashura-sama. »

Le père éclata d'un rire franc. Il savait que son fils détestait la rentrée, et plus particulièrement l'école. Il faisait donc en sorte de ne se rappeler du jour détesté qu'au dernier moment.

« Ce n'est pas grave, Fye. Du moment que tu n'es as en retard, cette année... »

Le concerné émit un grognement et avala prestement ses tartines. Puis, il saisit son sac et sortit en criant un « j'y vais, à ce soir » rapide.

Fye sortit sur le trottoir et courut jusqu'à l'arrêt de bus. Il regarda autour de lui. Les autres personnes présentes le dévisageaient curieusement. Il était nouveau dans le coin, et on ne l'avait jamais vu au lycée, c'était sûr. Personne ne pourrait oublier une personne de l'acabit du jeune homme. Fin, élancé, il avait un beau visage et des cheveux blonds, peu communs. De plus, il avait les yeux bleus azur, ce qui était encore moins commun.

Il soupira. Il allait se faire remarquer, cette année encore. Il espéra juste qu'il ne serait pas le seul beau mec du lycée, de sorte qu'il n'aie pas toutes les filles sur le dos à longueur de journées.

Il se composa une mine avenante, contrastant avec ses sombres pensées sur la rentrée, et alla s'asseoir sur un banc de l'arrêt.

Heureusement pour lui, le bus arriva rapidement, ne laissant le temps à personne de l'approcher de trop près.

Fye monta en dernier et s'assit à la première rangée de siège. Le bus démarra en vrombissant. Le jeune homme se tourna vers la fenêtre et se mit à regarder le paysage qui défilait.

La rentrée... Il se demanda un instant si cette année n'allait pas être pire que les autres, compte tenu de son déménagement. Il ne connaitrai personne, et tout le monde se connaitrai. Il n'aurai peut-être pas d'amis, cette année.

Il secoua la tête, comme pour évacuer ses idées noires. Pas possible. Dans un lycée aussi connu que celui de Tokyo, il y aurait forcement des personnes qui seraient nouvelles, comme lui. Et puis, même si il n'y en avait pas. Il y aurait bien des personnes assez sympa pour prendre un nouveau dans leur groupe. Il se faisait sûrement des idées.

Le bus s'arrêta enfin devant un gigantesque bâtiment. Fye eu tout à coup peur de ne pas retrouver son chemin dans les nombreux couloirs qu'il devait abriter.

Il suivit la masse d'élève et se retrouva devant le tableau des classes.

Il attendit patiemment d'avoir une place et chercha son nom.

Il le trouva enfin.

Fye D. Flowright : Première C. : Mme Ichikara : salle 402 B

Salle 402 B ? Il s'éloigna un peu du troupeau d'élève présents autour du tableau. Mais où pouvait-il donc trouver la salle 402 B ?

Il pensa un instant demander à un élève, mais sa timidité pris le dessus. Il décida de suivre son instinct et suivit les élèves ayant trouvés leurs noms, dans le bâtiment principal. Là il se demanda à nouveau ou aller, et opta pour monter l'escalier se trouvant à sa gauche. Il s'arrêta au premier étage, pris de court. L'escalier montait de plus en plus haut. Il devait y avoir 7 étages ! Comment trouver sa salle, dans tout ce méli-mélo ?

Il regretta soudain de ne pas avoir demandé à quelqu'un.

Comme pour ajouter un peu de stress, une sonnerie retentit, marquant le début des cours.

Fye se mit à paniquer et gravit les escaliers quatre à quatre. Puis, dans un éclair de lucidité, il se décida à visiter les étages un par un, jusqu'à trouver sa salle. Et au pire, il mémoriserais ainsi l'emplacement du reste des pièces. Il redescendit donc au premier étage, qu'il se mit à arpenter.

Il était interminable ! Quelle idée de faire des couloirs aussi long ? Au bout d'un temps qui lui sembla interminable, il arriva à la fin, sans avoir vu une seule salle 402 B. Sans se décourager pour autant, il continua et passa à l'étage supérieur. Au bout d'une dizaine de minutes de marche, il lui sembla évident qu'il allait louper la totalité de ses cours. Il s'assit alors par terre et commença à déprimer. Cette rentrée était effectivement maudite. Alors qu'il allait repartir dans ses pensées, une voix grave et belle l'interpella :

« Hoi, le blond ! Qu'est-ce que tu fous là ? T'es paumé ? »

Le blond en question releva la tête pour répondre que non, quand sa voix se bloqua.

La personne qui l'avait interpellé était un jeune homme de son âge, d'une beauté sans pareille. Lui qui avait peur qu'on le colle tout le temps, il venait de trouver mieux -Ou pire, selon les points de vue- Que lui.

Fye le détailla en une seconde. Grand, musclé, il se dégageait de lui une beauté sauvage, un peu bestiale. Mais au moment de regarder le visage de son interlocuteur, Le blond eu comme un Bug. Le jeune homme avait des yeux rouges sangs, que mettait en valeur ses cheveux noirs hérissés en pics.

Intimidé par ce regard sanglant, il répondit d'une toute petite voix:

« Oui, je suis perdu. »

Le brun le dévisagea un instant avant de demander :

« T'es nouveau ? Bon, t'es en quelle salle ? »

« Salle 402 B, avec... »

« Yûko Ichikara. T'es dans la même classe que moi alors. Allez, suis moi. »

Le blond géné et surpris, le remercia avec un sourire.

« Euh... Merci. Au fait, c'est quoi ton nom ? Moi c'est Fye. »

« Kurogané... »

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Le matin même.

Kurogané s'était fait réveiller assez brutalement, par un seau d'eau jeté sur son visage.

Comme à son habitude, il s'était mis à courir en criant après la fautive : Tomoyo daidoji, sa cousine. Bien sûr celle-ci, habituée aux reveils de son cousin, était partie à l'arrêt de bus trop vite pour qu'il ne la rattrape.

Le jeune homme avait alors vu l'heure et avait étouffé un juron furibond. Il était en retard. Pile le jour de la rentrée. Il sauta alors dans la douche.

Peu après, il était habillé et avait déjeuné. Il partit donc en courant au lycée, car il y avait belle lurette que le bus était parti.

En arrivant dans l'entrée, il avait vu à son grand désespoir que la cour était vide.

Kurogané fut encore plus désespéré quand il vit son nom sur le tableau :

Kurogané Suwa :Première C : Mme Ichikara : salle 402 B

« Et merde ! » jura-t-il tout haut. Il était avec celle qu'on surnommait la sorcière des punitions. Elle haïssait le retard et trouvait à chaque fois une punition des plus farfelues pour sanctionner les élèves. Kurogané avait depuis toujours une sainte aversion pour cette femme extravagante. Il ne comprenait pas comment sa sœur pouvait bien faire pour la supporter. Il ne resta pas plus longtemps à penser à sa détestable son adorable frangine, et partit en courant, en espérant que cela n'avait pas sonné depuis trop longtemps. Alors qu'il passait les escalier du deuxième étage, son instinct l'arrêta et lui fit rebrousser chemin. Sans savoir trop pourquoi, il s'engagea dans le couloir du deuxième étage. Il arrivait au bout, quand il aperçu une silhouette recroquevillée. Il s'en approcha, et vit avec stupeur que cette personne était un jeune homme blond.

« Ce n'est pas courant. » pensa-t-il. Il se dit que ce devait être un nouveau, qui s'était perdu.

« Hoi, le blond ! Qu'est-ce que tu fous là ? T'es paumé ? » Lança-t-il.

Le blond en question releva la tête pour répondre, mais s'arrêta.

Kurogané eu un petit instant de stupéfaction.

C'était un jeune homme de son âge, d'une beauté sans pareille.

Il le détailla une seconde. Fin, svelte, il était magnifique. Mais au moment de regarder le visage de son interlocuteur, Le brun eu comme un Bug. Le jeune homme avait des yeux bleus azur, encadrés par ses cheveux mi-long qui faisait une cascade blonde.

Il se reprit vite, et entendit une magnifique voix lui répondre :

« Oui, je suis perdu. »

Kurogané se demanda un moment si il fallait, l'aider -après tout lui aussi était très en retard- mais finalement, il demanda :

« T'es nouveau ? Bon, t'es en quelle salle ? »

« Salle 402 B, avec... »

« Yûko Ichikara. T'es dans la même classe que moi alors. Allez, suis moi. »

L'autre le regarda, surpris, puis lui fit un petit sourire.

« Euh... Merci. Au fait, c'est quoi ton nom ? Moi c'est Fye. »

« Kurogané... »

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Le brun commença à courir, suivit de Fye. Il constata avec étonnement que le nouveau ne se faisait pas distancer, malgré l'allure à laquelle ils allaient. Ils s'arrètèrent devant la porte de la salle. Kurogané hésita puis se tourna vers le blond.

« Dis, tu permet que je dise à la prof que je te faisais visiter le lycée ? C'est une vraie sorcière, et sans une excuse valable, on est bon pour une punition légendaire... »

« Hein ? Ben euh... Oui... Mais, c'est quoi cette histoire de punition ? »

« Je t'expliquerais plus tard. On est déjà assez en retard... »

« Oui... »

Kurogané allait toquer, quand la porte s'ouvrit sur une femme avec de long cheveux noirs. Elle avait un air arrogant, et portait une tenue rouge vif, contrastant avec des yeux ambrés.

La première pensée de Fye fut qu'elle était très belle, la deuxième fut que le sourire qu'elle avait ne disais rien qui vaille.

Elle aborrait en effet un sourire refletant une attitude sadique... Hors du commun. Sourire qui s'agrandit en voyant que le perturbateur n'était autre que kurogané.

« Eh bien, eh bien... Vous commencez bien l'année, jeune suwa... avez vous une raison valable d'être en retard ? »

Le brun se crispa un instant avant de déclarer d'une voix calme et assurée :

« Bien sûr, madame. Je faisais visiter notre établissement à Fye, qui est nouveau. »

La prof perdit instantanement le sourire. Elle n'avait plus de divertissement, ainsi. Elle tourna son regard vers le blond. Elle sourit de nouveau, mais cette fois avec gentillesse.

« Tu es Fye D. Flowright, n'est-ce pas ? Je suppose que tu dois te sentir perdu. Tâche d'être ami avec kurogané. »

Le jeune homme la regarda, étonné, puis répondit en hésitant:

« Euh... Oui, d'accord. »

« Bien. »

Elle leur désigna deux sièges libres, côtes à côtes. Ils s'installèrent, tandis que toute la classe les détaillait avec attention. La plupart connaissaient déjà kurogané, mais pas le blond. Et le duo qu'ils formaient était si étrange qu'il retenait forcement l'attention.

Certains commencèrent à discuter dans leur coin, et ce fut la prof qui interrompis les bavardages naissants.

« Assez ! Je vais reprendre pour les deux retardataires. Je suis Yûko Ichikara, votre prof de philosophie. Je vous prierait cependant de m'appeler Madame Ichikara. Cette année, vous serez ma classe principale. Pour ceux qui ne m'ont jamais eu, sachez que je ne tolère aucun retard non justifié. Je ne tolère pas non plus d'oubli de travail et de matériel. Les sanctions appliquées dépendront de mon humeur, et de la faute commise. C'est compris ? Bien. Voilà la liste de vos profs. »

Elle commença à écrire une liste de nom au tableau. Au fur et à mesure qu'elle notait les noms, la mine des élève de la classe se décomposait.

Fye se mit à noter la liste sur une feuille:

Philosophie : Yûko Ichikara

français : Clow lead

SVT : fei wan lead

Eps : Shizuka Domeki

Histoire : Fujikata kinimoto

Anglais : Ammateratsu Daidoji

Etc...

Kurogané regarda la liste, avec une mine défaite. Tout ses profs -sauf un ou deux- étaient tarés. De plus, sa prof d'anglais était sa grande cousine. Il regarda son voisin regarder les têtes d'enterrement que faisait ses camarades de classe avec étonnement.

Il se pencha vers lui et lui dit:

« Pourquoi tout le monde a l'air si malheureux ? On a de mauvais profs ? »

Le brun soupira.

« Je veux oui !

Yûko, qui est là, c'est la sorcière des punitions. Elle demande des « compensations » pour les fautes, comme elle dit. On sait pas trop ce que c'est, mais en gros, elle donne des gages farfelus. La dernière fois, j'ai dû faire 5 fois le tour du gymnase pieds joints.

Clow, c'est l'amant de Yûko. Il est aussi taré, si ce n'est plus qu'elle. Il te sort des citations de livres inconnus, et il a inventé un jeu de carte « les clow cards ». Il y joue souvent avec la meilleure amie de ma cousine : sakura.

Fei Wan, c'est le frère du taré. Il a une coupe tout droit sortie d'un film d'horreur. Il porte un monocle, et le pire, il est sadique et taré ! Il est fan de dissection ! L'année dernière, il a ramené un chien mort pour le dissequer. Il paraît qu'il a essayé de faire la même chose au chat de sakura (kelo).

Domeki, est l'un des seuls qui ne soit ni fou, ni quoi que soit d'autre. Enfin, si. Il est gay. Mais ne t'inquiète pas, il sort déjà avec Watanuki.

Fujikata est génial. C'est le père de sakura. Il est passioné d'archéologie.

Et ammateratsu... C'est ma cousine. Elle est pire que n'importe lequel des profs. Elle balance des livres à la tête des élèves, quand elle est en colère.

Bref... Ce sont ceux qu'on aura le plus souvent. »

Fye le regarda, un peu perdu. Il y avait des choses qu'il n'avait pas comprises, mais il les comprendraient sûrement en temps voulu.

Ils n'eurent pas le temps de parler davantage. Déjà Yûko distribuait les emplois du temps.

Tout les élèves sautèrent de joie. Ils avaient permanence juste après. Ils remballèrent leurs affaires et sortirent de la salle. Kurogané regarda le nouveau faire grise mine.

« Eh, le nouveau ! »

Celui-ci redressa la tête et sourit.

« Hum, oui ? »

« Ca te dit, que je te fasse visiter, en attendant ? Pour plus que tu te perde. »

« Merci, ce serait gentil ! »

« De rien. C'est gràce à toi, après tout, si on s'en est sortit avec la carabosse. »

Ils se mirent en route. Le brun montra au blond le self, la salle de permanence, le CDI... Il lui montra aussi comment trouver le numéro de salle où il allait, où était l'accueuil, le bureau des surveillants... Puis finalement, il l'entraina à l'écart.

« Je vais te montrer un endroit, qu'il y a que notre groupe qui connait. Viens. »

Fye le suivit. Ils montèrent un petit escalier derrière une issue de secours, passèrent dans un vieux couloirs couvert de grafitis qui ne devait plus servir depuis longtemps, et arrivèrent enfin à une porte verte.

Kurogané la poussa, et le blond vit avec émerveillement qu'il se trouvait sur le toit du lycée. Il regarda la vue qui s'offrait à lui. Elle était magnifique.

« C'est beau ! Vous vous regroupez ici, avec tes amis ? Wouah ! »

« Maintenant, je considère que tu en fait partie. »

Fye se retourna, avec un sourire ravi sur les lèvres. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il avait un ami, et ce depuis le premier jour !

Cette journée n'était pas si maudite que ça, en fait.

« Merci, Kuro ! »

Le brun manqua de s'étrangler.

« Quoi ? Je m'appelle KUROGANE ! »

Un rire frais retentit derrière eux. Une jeune fille aux cheveux blancs et aux yeux rouges venait d'arriver.

Elle déclara d'un ton enjoué :

« T'es nouveau, toi ! Mais tu me plaît déjà ! Franchement, chapeau. Il n'y a que moi qui ose lui donner des surnoms, d'habitude. »

devant l'air étonné de Fye, Kurogané se sentit obligé de faire les présentations.

« Fye, je te présente Mokona suwa, ma soeur. Elle est complètement débile, et surtout invivable. »

« Et toi, t'es toujours aussi grognon ! »

Lui rétorqua la jeune fille, boudeuse.

Elle s'avança vers Fye et lui serra la main. Elle lui fit un clin d'oeil et lui fit:

« Soyons amis, Fye ! »

« Les meilleurs du monde, Mokona. »

Répondit le blond en lui rendant son clin d'oeil.

Ils éclatèrent de rire, sous l'oeil suspicieux du brun. Qu'avaient donc pû manigancer sa peste de soeur et le nouveau ? Il se demanda soudain si il n'avait pas fait une erreur en invitant le blond dans leur groupe.

Mais la mine heureuse du blond dissipa cette pensée. Il avait fait une bonne action.