Genre : Hurt/confort/Shonen-ai/Drame

Pairing : NaruSasu

Beta : Tamaki

Résumé : « L'amour n'a pas d'yeux, souvenez-vous en… et laissez-moi vivre le mien pleinement. » ou comment un amour peut déchirer une personne sous le regard impuissant d'une autre.

Note : Voici le point de vue de Naruto. Je sais que je vais faire grincer des dents (ou pas), mais il se peut que certaines situations puissent choquer. On pourra me dire « Naruto ne réagirait pas comme ça, il est OOC », effectivement, si vous le voyez en tant que ninja et non pas comme un jeune professeur de 21 ans. Bref, sur ce…

Let's go !


« « Quand l'amour frappe à votre porte, on ne sait jamais sur qui on va tomber. » Toute mon enfance, j'ai entendu mon père me raconter en riant qu'il était tombé sous le charme de ma mère après qu'elle lui ait démoli la mâchoire d'un coup de sac agacé… destiné à un autre.

Quand j'ai eu mes treize ans, mes parents furent tués dans un accident, me laissant orphelin à la charge de mon frère aîné adoptif, Iruka. J'ai également un cousin, Yahiko, il est très proche de moi mais a dû déménager à l'autre bout du Japon avec sa famille, nous ne communiquons que par téléphone.

Après leurs décès, j'ai tout fait pour reprendre la voie de mon père, il était « le meilleur » pour moi. Homme heureux et souriant, gentil et adorable avec les enfants et… instituteur en primaire. Il était un génie reconnu et a obtenu son diplôme en avance pour se faire embaucher presque aussitôt à ses vingt et un ans. J'ai voulu suivre ses pas et me suis plongé dans le travail volontairement, fuyant les sorties, les rencontres avec la gent féminine pour décrocher à mon tour ce diplôme au même âge que lui.

Quelle joie de me retrouver dans une classe remplie d'élèves avides de savoir… c'est là que je me suis perdu… noyé dans un regard d'encre noir si calme et attentif.

Je vois déjà votre sourire disparaître et je ne vous en veux pas. Même si, depuis, je suis en couple avec lui, je ne peux m'empêcher de me dire que je suis un déviant.

Celui qui me perdit se prénomme Sasuke Uchiha. Il est le second fils de Fugaku Uchiha, un avocat de renom. Son frère est également un génie, sautant des classes très facilement et Sasuke suit ses traces même s'il refuse de travailler plus que nécessaire, retardant son parcours dans ma propre classe.

Ce petit bonhomme de six ans a le regard noir de la nuit, les cheveux corbeau et le teint pâle. Pas très grand pour son âge, il est assez renfermé sur lui-même, il refuse la compagnie des autres petites filles qui gravitent autour de lui, ne se sent bien qu'avec Neji Hyuuga et Shikamaru Nara. De nombreuse fois, j'ai dû aller le chercher pour qu'il se mêle aux autres, entremêlant ma main à la sienne, si petite, pour le tirer à ma suite.

Comment expliquer que mon cœur battait la chamade près de lui ?

Comment… accepter que je puisse avoir des sentiments pour… un enfant ?

Le jour de la Saint Valentin, il me fit la surprise de m'offrir un chocolat au lait en forme de cœur. Je le revois encore face à moi, rougissant légèrement tandis qu'il me tendait son petit paquet avant de s'enfuir sous mon regard écarquillé derrière mes lunettes. De nombreuse fois, j'avais retrouvé des cartes, des dessins de Sasuke dans mon casier ou, quand il en avait le courage, remis en main propre. Je n'avais jamais vraiment fait attention à ses « Je vous aime, Uzumaki-san » mais ce jour-là… je ne pus que me rendre compte du problème important que cela commençait à occasionner.

Malgré tout, je pris sur moi, assurant les cours comme s'il n'y avait pas de soucis. Je n'allais pas laisser mon cœur gouverner, ce n'était qu'un amour d'enfant, pur et doux, je n'avais qu'à penser à lui comme étant un de mes élèves et l'année suivante, il partirait dans une autre classe…

Cette belle pensée éclata cette nuit-là, une semaine après la Saint Valentin… Je me dégoûte encore maintenant de ce rêve, de ce fantasme mettant en scène Sasuke et moi, le petit sur mes cuisses tandis que je l'embrassais en le caressant… Je me suis réveillé pour aller vomir le contenu de mon estomac dans la salle de bain, fixant mon reflet dans le miroir avec horreur… j'étais un pédophile ! Un déviant aimant les petits enfants… non… n'aimant qu'un petit garçon de six ans.

Après une conversation assez sèche avec mon frère aîné, j'ai compris que pour le bien de l'enfant, je devais quitter cette ville, m'éloigner de cette « tentation » même si j'aurais préféré mourir que de le toucher de cette façon.

Au « White day », en cadeau de remerciement pour son chocolat, je lui ai offert un journal intime à son nom et au symbole de sa famille. Je n'ai pu retenir un sourire doux en voyant son visage s'éclairer d'un sourire rapide et la chaleur qui m'envahit en le regardant s'éloigner avec ce journal dans les bras confirma mon impression… je devais partir.

Presque une semaine après ce jour, j'annonçais à la classe mon départ, leur assurant sous leurs cris et larmes que je les aimerai toujours et qu'ils seront toujours mes chouchous, ma première classe d'élèves. Je ne pouvais m'empêcher de le regarder. Sasuke me fixait avec les larmes aux yeux, incrédule et refusant mon départ, pensant peut-être qu'il avait fait quelque chose de mal, je ne sais pas…

Il n'avait rien fait de mal… j'avais tout fait moi-même.

Après mon départ, j'entrai de ma propre initiative dans un institut privé où un médecin suivit mon « cas », me rassurant pourtant dans ma dépression et après mes tentatives de suicide, je n'étais pas un pédophile, j'avais eu assez de courage pour partir avant que cet amour pour Sasuke ne me pousse à le toucher. Malgré tout, ces rêves ne s'arrêtaient pas, renvoyant son image dans diverses positions plus ou moins déshabillées. Sasuke s'y trouvait, certes consentant, amoureux et souriant sous mes mains, mais il restait toujours un enfant.

Malade d'amour… jolie appellation, non ? Ma dépression s'est faite appeler comme cela par Nagato, mon médecin personnel, meilleur ami de Yahiko et maintenant, ami proche. Il refusait de me surnommer « pédophile » ou « déviant », il refusait mes tentatives pour en finir, me consolait à grand renfort de baffe quand j'essayai de me suicider après une nuit encore trop « irréelle ». Il fut d'un grand secours et sous sa consigne, je repris le travail, taisant ce « problème personnel » sous une dépression « X ».

J'ai alors repris le chemin d'une classe dans une ville plus éloignée, retrouvant le contact avec les enfants et, à mon grand soulagement, je n'avais pas cette… attirance envers eux comme je l'avais eue pour Sasuke. Quelque mois plus tard, pourtant… mon regard fut attiré par une silhouette brune figée face à moi de l'autre côté des barrières de la petite école où j'enseignais.

Sasuke se tenait face à moi. Il n'avait pas changé, restant le même petit garçon pour moi malgré les années qui étaient passées… et mon cœur battait toujours plus vite en le voyant…

Je ris maintenant de ma réaction presque désespérée, comme si je me trouvais face à un danger potentiel… ce qu'il était pour mon mental. Plusieurs fois, il est revenu me fixer, semblant indécis sur le fait de m'approcher… c'est à ce moment-là que j'ai pris la décision de partir encore une fois. Visiblement, rester dans la ville près de mon ancien travail avait été une erreur et, profitant des vacances proches, j'ai inventé un mensonge pour justifier ma démission auprès du chef d'établissement avant d'appeler Nagato pour qu'il me réserve « ma chambre ».

Le soir même, j'avais une visite imprévue de Sasuke… il était chez moi, dans ma demeure… sur mon canapé, ce même canapé où j'avais rêvé la veille que je l'y poussais pour satisfaire mon désir pervers sous ses cris de plaisir et ses yeux noirs écarquillés par la surprise.

Je me dégoûte… vous ne pouvez pas imaginer à quel point je me suis dégoûté de penser cela en évitant le regard de mon ancien élève alors que j'échangeais des banalités avec lui… et il m'a dit qu'il m'aimait. Je me souviens de m'être figé en le dévisageant, sachant que les émotions virevoltaient en moi. L'amour, le désir, la peur, le refus, tout pouvait visiblement se lire dans mes yeux car le jeune garçon de treize ans qu'il était a soupiré en reposant son verre et se levant en me disant qu'il me laissait réfléchir…

Je suis parti avant la fin de la semaine sans le prévenir… je ne voulais pas le revoir par crainte de succomber. Le voir si beau et doux près de moi faisait pulser mon sang dans mes veines comme jamais. Je me souviens encore du regard las de Nagato qui essayait de me convaincre d'assumer cet amour au lieu de me faire du mal à fuir sans arrêt. Konan, sa petite amie venue plus tôt ce jour-là, soumit l'idée des « âmes sœurs », ces âmes jumelles qui n'avaient de cesse de se croiser et de se désirer jusqu'à ce qu'elles soient ensemble, ignorant l'âge, les conditions de vie et le sexe du corps où elles étaient renfermées.

Etrangement, cette phrase me fit comprendre que je ne pouvais rien faire de plus contre cet amour qui durait déjà depuis huit ans. Bien qu'il ne soit pas à mes côtés, je pouvais le « voir » mentalement avec précision.

J'ai essayé de faire avec, accepter cet amour impossible et en provoquer un autre. Je dois dire que j'ai cumulé les aventures pour tenter de l'oublier, essayant hommes ou femmes dans une ivresse des sens qui se termina avec l'arrivée de Yahiko, appelé en renfort par Iruka, inquiet de mon cas et Nagato qui me voyait plonger dans l'autodestruction.

Mon cousin, grand rouquin musclé et pédiatre en milieu hospitalier, prit les « devants » et me cogna jusqu'à ce que je réalise le mal que je me faisais. Il me prit ensuite sous son aile, me proposant un job à l'hôpital où je pourrais donner des cours de temps en temps à ces enfants en longue convalescence.

Au grand soulagement de chacun, j'acceptai ce poste et partis avec lui, redécouvrant la joie du contact enfantin, ces instants où nous nous sentons si puissant en voyant les yeux ravis des enfants qui venaient de réaliser une chose simple. J'ignorais encore que l'hôpital où je travaillais à temps partiel venait de recevoir une forte donation… des Uchiha.

Le lendemain, alors que je commençais à reculer ma voiture pour partir, mon regard accrocha celui d'un jeune homme de seize ans figé face à moi. Mon cœur éclata, ma respiration se précipita comme jamais, je ne pus que fermer les yeux face à cet évident amour qui ne me quitterait jamais et le laissai entrer dans ma voiture.

Le silence était profond, personne ne pouvait le couper avant qu'il ne me redise son amour pour moi. Malgré les années écoulées, il m'aimait encore, se fichant de l'âge que j'avais, de cette différence entre nous. Il m'aimait et ne voulait plus me perdre. Je me souviens l'avoir supplié de m'oublier pour son propre bien, d'aimer une autre personne que je n'étais qu'une passade dans sa vie.

Sa phrase me figea, il savait… « Et le vôtre, Uzumaki-san… votre amour est une passade aussi ? ».

Je n'ai pas pu répondre… seul un « Je refuse d'être un pédophile, je t'aime trop pour gâcher ta vie à cause de mon égoïsme » sorti sans que je puisse le retenir. Il me répondit de l'attendre, qu'il reviendrait à sa majorité. J'ai soupiré doucement en lui disant qu'il m'oublierait sûrement à l'université…

Il m'embrassa ce jour-là. Doux contact de ses lèvres sur les miennes, rapide effleurement de chaleur alors qu'il répétait contre ma bouche qu'il m'aimait pour toujours. Il sortit de ma voiture et j'ai baissé la fenêtre pour lui répondre un « Je t'aime aussi… trop pour mon propre bien »… qui le fit pourtant se décontracter.

Et un jour, il apparut sur le pas de ma porte avec un chocolat en forme de cœur. Tremblant et souriant, les sourcils frissonnant sous mon regard, je me souviens à peine de ce qu'il s'est passé ce jour-là, face à ce jeune homme de vingt et un ans. Je me rappelle qu'il m'a tendu son chocolat en me souhaitant une bonne Saint Valentin, que je l'ai attiré dans mes bras en tremblant violemment, les larmes coulant sur mes joues. Je lui ai confirmé mon amour en l'embrassant doucement, fermant la porte derrière lui.

Je sais, j'avoue, je suis un déviant pour vous… mais que puis-je faire contre mon cœur ?

« Quand l'amour frappe à votre porte, on ne sait jamais sur qui on va tomber. », souvenez-vous en… et laissez-moi maintenant vivre le mien pleinement. »


Et bin voilà le point de vue de Naruto…

Et on passe à autre chose :D

Prochaine fic Naruto, le 8 Avril avec un YahIta SM :D