Auteur : Moi

Disclaimer : personnages appartenant à Miss Hoshino.

Couple : Allen Walker, Yû Kanda

Rating : M

Un grand merci à Allen-kun-melloK pour ses reviews à chacun des chapitres de cette histoire. Elle m'ont beaucoup aidée pour leur mise en forme.

Donc voici le dernier chapitre de cette histoire et j'espère que j'ai fait passé un bon moment à ceux et celles qui l'ont lue mais qui ne m'ont laissé aucun commentaire.

Chapitre 6 : Résonnances.

Rapport de mission du 13 juillet 1892.

Trouveur : Toma F.

Détails : Après avoir récolté des informations au village, nous avons pu confirmer la présence d'une Innocence et de son compatible. Localisation : Orphelinat des enfants du monde.

Présence de nombreux Akumas dans la région, niveau 1 à 3.

Les exorcistes Allen Walker et Yû Kanda ont du livrer une féroce bataille. Afin de protéger les derniers survivants et l'Innocence, ils ont sacrifiés leurs vies dans l'unique but de continuer la lutte contre le Comte Millénaire.

Recherche des corps des apôtres, infructueuse. Seule l'Innocence de type équipement Mugen a été retrouvée. Les corps ont du être emportés par le courant marin. Présence d'un vent violent et d'une mer houleuse.

Mission Innocence : Succés.

Toma F.

XOXOX

Toma rentrait de mission après une semaine passée en Espagne à la recherche d'une Innocence, c'était un échec. Aucune trace de ce cristal divin dans le petit village espagnol, seulement des rumeurs et des légendes locales. Mais malgré cet échec, il était soulagé d'être de retour. Il allait être enfin débarrasser de cet exorciste qui l'avait rejoint quelques jours auparavant. Toma n'était pas du genre à faire passer ses sentiments personnels avant son travail, il ne l'avait qu'une seule fois,mais avec lui c'était différent. Il ne supportait pas son attitude hautaine et dédaigneuse envers les trouveurs voire même les autres exorcistes. Il se nommait Chaoji et depuis qu'il était devenu exorciste, il était imbu de lui-même, hautain et dégageait une aura de haine envers ceux qui osaient le contredire. Toma ne comprenait pas comment il était devenu comme ça, après avoir découvert sa compatibilité, tous les idéaux que lui avaient transmis sa maîtresse s'étaient envolés. Surtout, il ne comprenait pas comment réagissait l' Innocence avec un tel personnage. Elle était censé être du côté de l'Humanité, mais avec lui c'était paradoxal, Toma pensait souvent que le comportement de Chaoji se rapprochait plus des idéaux de leur ennemi, le Comte Millénaire.

Chaoji disait souvent qu'il avait pris modèle sur son senpai*. Il se devait de lui rendre hommage. Son senpai n'était autre que Kanda, cependant tous ceux de la congrégation auraient voulu lui cracher au visage, seuls Lenalee et Lavi, après avoir dépassé les bornes, lui avaient clairement fait comprendre qu'il ne ressemblait en rien à Kanda. Toma était présent lors de cette confrontation.

« Franchement Chaoji, tu ferais mieux de te taire ou sinon tu vas passer un très sale quart d'heure et tu peux me faire confiance, je connais des tas de méthodes pour parer tes attaques de brut et te les rendre au centuple. » Hurlait Lavi.

«Si tu connaissais réellement Kanda tu aurais compris son attitude, tu aurais su qu'il avait souffert tout au long de sa vie, que nul n'a jamais ressenti de pareilles souffrances. Tu ne sais pas à quel point il a été seul pendant de longues années . Et tu oses prétendre qu'il était ton senpai ? Réponds moi franchement que connaissais-tu de lui ? Même pas la peine de me répondre je connais la réponse : Rien, absolument rien. Alors arrête ce cirque immédiatement ! De plus tu te permettais de mépriser Allen, tu ne pouvais pas savoir à quel point ton acte faisait souffrir Kanda. Et tu viens nous parler d'hommage ! Il a du certainement méditer pendant de longues heures pour éviter de venir en finir avec toi ! Tu es aveuglé par ta propre stupidité…» déclarait Lenalee au bord des larmes, les yeux remplis de colère et de tristesse.

Toma était resté sans voix devant la déclaration de la jeune fille qui d'habitude était très douce et que, pour elle, chaque membre de la congrégation faisait parti de sa famille. Toma acquiesçait totalement aux paroles de la jeune fille. Il avait appris l'histoire de Kanda après son retour de cette terrible mission par l'intendant qui, par respect pour lui avait tout raconté. Il était aussi stupéfait par la réaction de Chaoji qui les toisait du regard avec un sourire sadique sur son visage, sans répondre il faisait demi-tour en agitant sa main comme si ce qu'ils disaient ne le concernait en rien. Il était persuadé que seul lui pouvait aspirer à comprendre Kanda.

Les clapotis de la barque sortit Toma de ses pensées, ils étaient enfin arrivées, la berge n'étaient plus qu'à quelques mètres. Il soupira intérieurement. La barque longea l'embarcadère et à peine s'était-elle arrêtée, Que toma sauta sur le pont. Il avait des choses plus importantes à faire que de rester avec cet individu. Sans se retourner Toma lui lança :

« Je vais, sans plus tarder, faire mon rapport à Komui-san » sans une once de politesse à l'égard de Chaoji.

Ce dernier vexé par son attitude, lui rétorqua violemment :

« De toute façon, c'est ton travail et tu devrais savoir où est ta place, trouveur, parle-moi sur un autre ton ».

« Franchement il ne ressemble en rien à Kanda-dono » pensa Toma, mais, par égard au rang d'exorciste, et sans un mot, il lui fit une légère révérence.

Il se dirigea vers le bureau de l'intendant en baissant les yeux et le dos légèrement vouté en pensant à l'état dans lequel il allait retrouver son chef connaissant son penchant pour les siestes et autres comportements tous plus fous les uns que les autres. Ce n'était vraiment pas le moment de perdre du temps. Il frappa et attendit qu'on lui dise d'entrer. A son grand étonnement, il n'attendit que quelques secondes derrière la porte. Il entra donc, fit ses salutations et alla déposer le dossier sur le bureau de l'intendant. Ce dernier le tendit à son responsable de la section scientifique. Toma était déjà sur le point de sortir, quand il entendit la voix de Komui :

« ça fait déjà trois ans… qu'ils sont partis… ».

Toma se retourna et vit que Komui souriait légèrement, nostalgique. Il confirma ses dires par un simple hochement de tête. L'intendant lui fit un signe de la main pour lui signifier qu'il pouvait se retirer, Toma lui présenta de nouveaux ses respects avant de sortir.

Il se dirigea vers l'endroit où il allait tous les ans, depuis trois ans, à la même date. Une fois arrivé sur place, il poussa une lourde porte en bois sombres à deux battants. La structure était maintenue par des bandes de fer forgé, rivées par d'énormes clous de charpentier. Il y était enfin, il jeta un rapide coup d'œil dans la salle pour voir s'il était seul, puis il entra en refermant les portes derrière lui. Il marchait lentement, silencieusement respectueux des lieux, pourtant ses pas résonnés. Il s'avança jusqu'à rejoindre quelques marches où dominait un autel surmonté de la croix de l'ordre. Il était dans la chapelle de la congrégation, il s'agenouilla sur le sol pavé de noir et blanc ressemblant à un échiquier, joignit les mains et les colla contre sa poitrine . Il commença à prier pour les deux personnes disparues, Allen Walker et Yû Kanda. Dans ce lieu saint, il n'y avait plus de règles, plus d'étiquette, plus de rang. Il leur adressait sa prière comme à des amis et non plus des exorcistes.

« Allen-kun, Kanda-kun, je ne sais pas si vous êtes en vie mais où que vous soyez, j'espère que vous êtes ensembles et heureux, comme vous le méritez. ». Depuis trois ans, il commençait sa prière de la même façon, en espérant de tout son cœur qu'ils étaient vivants.

« aujourd'hui, je rentre de mission avec Chaoji, je ne devrais pas dire ça mais je le déteste de plus en plus chaque jour. Pardonne-moi, Kanda_kun, mais je pense que si tu étais là, tu lui aurais déjà mis une bonne correction pour son attitude, enfin l'élève n'a toujours pas appris à respecter son senpai, loin de là. Mugen lui aurait certainement fait comprendre à quel point il est ignorant et stupide. »

Il sourit en s'imaginant la scène entre Kanda et Chaoji et surtout qu'Allen n'aurait pas pu s'empêcher d'intervenir face à cet individu. Son sourire se transforma en rire silencieux avec Chaoji s'en prenant à Allen qu'il ne pouvait supporter et qu'il allait subir les foudres de son senpai juste pour avoir oser regarder son être blanc. Son rire s'intensifia et résonna dans la chapelle, les échos semblaient appartenir à quelqu'un d'autre, comme s'il n'avait pas été seul dans ce lieu, comme si les deux exorcistes avaient été avec lui en ce moment même et que le comique de la situation les amusait également. Il essaya de se rappeler du rire cristallin d'Allen, il l'entendait. Il ne prit pas la peine d'essayer de rechercher celui de Kanda. Ce dernier n'avait jamais ri devant lui. Avait-il déjà ri ? Il ne prit pas le temps de rechercher la réponse à sa question.

Il se ressaisit et continua sa prière qui se rapprochait plus d'un conte des évènements de l'année qui venait de s'écouler. Il se sentait apaiser en ces lieux, libre de toutes pensées. Il parlait avec son coeur et il voulait, non savait que ces pensées atteignaient les Deux où qu'ils soient. Il en avait la certitude.

Après de longues minutes silencieuses pour le commun des mortels où il narrait les aventures ou mésaventures de certains exorcistes, les expériences encore ratées par Komui et les désagréments qu'elles occasionnaient à certains de leurs confrères, il leva les yeux vers la croix de l'ordre et finit par :

« Allen-kun, j'ai fait mon possible pour tenir ma promesse, j'espère que je ne t'ai pas déçu ».

A la fin de cette phrase, il se redressa et remua un peu les jambes pour les désengourdir. Il s'inclina face à cette croix et sortit aussi silencieusement qu'il était entré. Il referma les portes lentement, garda ses mains quelques instants sur les imposantes poignées, comme voulant éviter que ses pensées ne s'échappent de cet endroit. Il leva la tête et regarda l'horloge au dessus des portes de la chapelle, elle affichait 18h30. Il était épuisé tant par la mission que par l'acte qu'il venait d'accomplir. Il soupira et prit la direction de la cafétéria, il mangerait tôt aujourd'hui pour pouvoir aller se coucher le plus vite possible. Il regarda par la fenêtre, malgré l'été, l'humidité persistait dans cette chaleur, de gros nuages gris venaient de l'ouest. « L'orage approche » pensa-t-il.

Il se rendit à la cafétéria et au fur et à mesure qu'il approchait, il entendit des éclats de voix de plus en plus forts. « C'est pas possible, ils n'arrêteront donc jamais »murmura-t-il pour lui-même.

Quand il arriva devant l'entrée du réfectoire, il se figea face au spectacle auquel il assistait. Il secoua la tête comme pour sortir d'un mauvais rêve.

« Tu vas arrêter ça tout de suite tête d'épi » siffla d'une voix glaciale une personne légèrement à bout de nerfs.

« Ha ha, je ferai ce que je veux d'abord tu n'as pas d'ordre à me donner, freluquet ! » lui répondit une autre.

« On dirait que tu n'as pas bien compris, il va falloir encore que je te face rentrer certains principes comme par exemple, on ne crie pas dans les oreilles des gens pendant qu'ils mangent, bordel, dans ton petit crâne de poussin »

« essaye un peu pour voir, on verra qui de nous deux aura le crâne défonçait et sois poli s'te plaît le bordel était pas nécessaire ».

Toma regardait la scène de loin, mais il lui semblait qu'il avait déjà vécu ça des centaines et des centaines de fois. Nostalgique, comme si il avait fait un voyage de cinq ans dans le passé.

En face de lui se tenaient deux adolescents âgés d'une quinzaine d'années et à côté d'eux, une jeune fille qui se tenait la tête entre ses mains ne supportant plus leurs querelles. Il soupira et revint à l'instant présent, il se dirigea vers les deux adolescents qui en arrivaient aux mains. Les personnes dans l'assistance s'étaient éloignés d'eux, les deux jeunes gens dégageaient une aura meurtrière et ils ne voulaient pas finir en simple dommages collatéraux, simple principe de sécurité. Il se posta entre eux deux et lança :

« STOP maintenant, arrêtez de jouer aux gosses » en leur assenant une petite tape à chacun derrière la tête.

L'un deux se retourna vers Toma avec un regard noir et siffla :

« Toma… ». Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Toma le reprenait

« Quoi ? tu en veux une autre Inki, ça me pose pas de problème… ». A côté de lui il entendit l'autre qui essayait de se retenir de rire, il le fixa :

« ça vaut aussi pour toi Karl » lui souffla-t-il avec froideur.

« hé mais j'ai rien fait, je lui ai posé une question et Monsieur le freluquet n'a même pas daigné me répondre » proclama Karl pour se défendre.

« Je ne veux rien savoir » Fit Toma en insistant bien sur chaque mot.

Les deus garçons regardèrent Toma et baissèrent leur regard. Ils avaient l'attitude de deux gosses qui auraient été pris en train de faire une bêtise. Toma posa une main sur une épaule à chacun, un regard compatissant, un peu comme un père avec son enfant, il leur dit d'une voix douce :

« Vous leur ressemblez tellement ». Les deux garçons regardèrent Toma, la jeune fille se joignit à eux, ils ressemblaient à une petite famille. Toma regarda Inki, il avait des cheveux longs noirs de geais et les yeux de la même couleur laissant apparaître force et détermnation. Puis il se tourna vers Karl, plus petit que Inki mais, il reconnaissait ce regard, ses yeux bleus azurs avaient la même volonté, il l'avait déjà vu auparavant, et il tranchait avec le rond de son visage encore enfantin . La jeune fille, quant à elle, avait un visage rempli de douceur, ses longs cheveux, légèrement ondulés étaient attachés assez nonchalamment et des mèches venaient se perdre devant ses yeux verts. Toma attrapa une des mèches de Loanne et la plaça délicatement derrière son oreille. Il laissa sa main quelques instants sur la joue de la jeune fille qui lui attrapas la main et la serra légèrement. Son regard revint sur les deux garçons, il leur dit :

« Prenez exemple sur Loanne, elle est plus mâture que vous deux, maintenant que vous êtes exorcistes, vous devez vous comporter en tant que tels… ».

« Heu Toma… » fit une voix derrière lui, il se retourna et vit Lavi et Lenalee qui se dirigeaient vers eux. Lavi continua en riant :

« Tu sais il y a encore quelques années, on a du refaire, le réfectoire, la bibliothèque du 5ème étage, une des salles d'entrainement, l'entrée, le bureau de Komui, j'en passe et des meilleurs. Pour l'instant, ils sont encore loin de leur niveau… »

« Lavi-dono, j'essaie désespérément d'inculquer un minimum d'éducation à ses têtes de bois depuis trois ans, et vous vous arrivez et vous essayait de détruire tout ce que je fais » soupira Toma.

« Oui, mais ça fait tellement de bien de les entendre, crier, rire et je dirai même se battre gentiment » poursuivit Lenalee en regardant les garçons d'un air compatissant.

« Je…je voudrais vous demander quelque chose… » murmura Inki. Lenalee, Toma et Lavi regardèrent le jeune garçon avant qu'il ne poursuive :

« J'aimerai que vous me parliez de Walker-san et de Kanda-san, s'il vous plaît… ».

« Ho oui ! » firent ses amis de concert.

Lavi regarda le jeune exorciste, lui sourit et posa une main chaleureuse sur son épaule, en lui disant :

« Aucun problème Inki-kun, je crois savoir pourquoi tu demandes ça. Tu voudrais comprendre pourquoi Mugen est devenu ton Innocence n'est ce pas ? Tu voudrais savoir comment était son ancien détenteur et si tu es vraiment digne de lui succéder ? »

Inki leva les yeux vers Lavi et lui fit un signe de tête pour confirmer ses intentions. Lavi commença donc son récit :

« Tu peux même pas t'imaginer à quel point tu lui ressembles, je ne te parle pas seulement de vos origines japonaises communes, non, vous avez ce même regard sombre dû certainement à votre passé douleureux, pourtant si différent, cette même rage de vaincre les Akumas et le comte…. »

Tout en continuant à parler le petit groupe prit place à une table même Toma se joignit à eux. Le récit de Kanda et d'Allen allait s'éterniser jusqu'au milieu de la nuit. Et rien de tel qu'un Bookman pour relatait l'histoire de ces deux exorcistes.

XOXOX

Au même moment, à des milliers de kilomètres de la congrégation, Allen était accroupi sur une tombe sur laquelle était gravée :

Yû Kanda

Mon ombre

1871-1892

Il tapait dessus de ses poings, jusqu'au sang, en demandant pourquoi, pourquoi il l'avait abandonné, il n'avait pas le droit de partir sans lui. Et à force de frapper, la stèle se fendit , la terre s'ouvrit sous ses pieds. Il recula et vit le corps de kanda son visage était déformé par un sadique sourire, lui demandant pourquoi il ne l'avait pas sauvé et pour finir se transforma en Akuma…..

Allen se réveilla en sueur, ses yeux gris, encore envahis par ces images d'horreurs, s'agitaient rapidement, n'arrivant pas à se fixer, ses paupières papillonnaient également, son cœur lui faisait mal en battant aussi vite. Il se redressa dans son lit, se frotta les yeux, puis la tête. « Putain de cauchemar » pensa-t-il.

Il se leva et enfila la chemise noire assorti à son pantalon de pyjama. Il trainait des pieds, nus sur le parquet, ressentant la chaleur du bois aidé par les rayons du soleil. ses yeux encore endormis et calmés depuis son réveil étaient gênés par l'éblouissement de cet astre céleste, il fronça légèrement les sourcils et plissa ses yeux pour se protéger . Arrivé dans la cuisine, Il se servit un café, avala quelques gorgées tout en regardant le paysage qui s'offrait à lui. Le soleil devait être levé depuis longtemps, il regarda l'horloge à côté de lui : 9h30. « Ha quand même… » Dit-il. Il revint sur le paysage, la lande verdoyante subissait quelques remous semblable à des vagues d'herbes,elle était parsemée de quelques rochers qui résistaient aux assauts de ces herbes folles venant les chatouiller quelques fois, le lac juste à côté la maison avait une couleur légèrement bleutée, tout comme sa jumelle terrestre, l'eau ondulait sous une légère brise d'été. Le ciel bleu venait s'ajouter à cette harmonie des couleurs mêlant des déclinaisons de vert et de bleu. Son regard se perdit vers le petit village qu'il voyait au loin, il ne s'y attarda pas réellement car son regard s'arrêta sur quelque chose qu'il ne se lasserait jamais de voir. Il remplit de nouveau sa tasse de café et se dirigea vers la porte fenêtre qui donnait sur le lac. Il s'arrêta sur la petite terrasse en bois et s'assit sur une chaise d'extérieur. Il s'étira de tout son long et soupira longuement.

« Tu te réveilles enfin Moyashi ? ». Cette voix Allen ne s'en lasserait jamais non plus, rauque, suave, froide mais emplie de douceur. Il sourit et répondit à l'insulte qu'il connaissait depuis maintenant cinq ans :

« Je suis pas insomniaque moi, et mon nom c'est Allen, Bakanda ! ». Ce dernier se retourna vers Allen et lui esquissa un sourire avant de recommencer son entrainement. Allen le dévorait littéralemnt des yeux. Plus rien autour n'avait d'importance, il s'attarda sur son tatouage qui, maintenant, avait totalement recouvert son épaule, elle était noire comme son bras, de fines lignes descendait jusqu'au milieu du dos de Kanda, irrégulières mais magnifique. Sur sa poitrine des lignes identiques se prolongées jusqu'à sa hanche droite.

Le lendemain de cette mission, quand il avait sauté de la falaise en tenant fermement Kanda dans ses bras, son Innocence s'activa d'elle-même pour les protéger tous les deux en les entourant de sa bienveillante blancheur . Lorsqu'il sortit de l'eau à plusieurs kilomètres du manoir, la peur l'avait envahi, Kanda était de plus en plus faible et son tatouage restait inerte. Il déchira sa chemise pour faire pression sur la plaie qui traversait son torse juste en dessous de son tatouage, extrêmement près de son cœur, il était immunisé contre le virus des Akumas, mais la blessure en elle-même était sérieuse. Il appuyait de toute ses forces sur la plaie, mais en vain l'attaque l'avait traversé, laissant une marque d'à peine deux centimètres de diamètre, mais elle avait causé d'énormes ravages dans le système de Kanda. S'il n'avait pas monter sa garde, il aurait explosé en des milliers de particules. Allen pleurait tellement comme si ça faisait des années que ses larmes étaient bloquées au fond de lui.

« Je ne t'ai pas amené ici pour que tu me lâches maintenant » lui criait-il en frappant sur la poitrine de Kanda. Il s'écroula sur ce même torse en hurlant sa colère et sa haine envers tout le monde et surtout sur lui-même. Après quelques minutes, la colère était passée laissant sa place à la peine. Allen posa sa main délicatement sur la joue du blessé en lui enlevant quelques mèches de cheveux humides collés sur son visage et sa tête sur le cœur arrêté de son âme sœur.

« Non, tu n'as pas le droit de partir, de me laisser tout seul ici. Je ne te laisserai pas tout seule dans le monde des morts… ». Il se redressa, activa son Innocence, juste son bras gauche qui laissa apparaître cinq longues et tranchantes griffes à la place de ses doigts.

« Attends-moi mon amour, j'arrive, je t'ai promis qu'aucun obstacle ne se dresserait devant moi pour t'atteindre…. La mort elle-même ne pourra m'en empêcher ».

Il ferma les yeux déterminé plus que jamais à tenir sa promesse. Au moment où ses griffes allaient se planter dans sa gorge, un bras arrêta l'arme à quelques millimètres de sa destination finale. Allen ouvrit les yeux, ébahi devant le spectacle. Le tatouage de Kanda entrait dans la phase de régénération. Il exécutait un balai sur le torse, remontant sur l'épaule et descendant sur sa hanche droite. Allen regardait le tatouage effectué son œuvre, il dansait sur le corps de son maître, un danse lente et langoureuse, caressant chaque partie sur laquelle il prenait place. Après la fin de ce rituel qui se voulait sensuel mais dangereux, Kanda rouvrit les yeux, la plaie s'était refermée laissant une fine cicatrice sur sa poitrine et son dos lui rappelant ainsi que la Mort était passée tout pris de lui. Tout doucement, il relâcha la prise qu'il avait sur le poignée d'Allen, pour finir par caresser avec douceur cette arme destructrice. Quant à Allen, il restait bloqué sur le tatouage qui avait pris vie sous ses yeux. Il savait comment se passer se régénération, mais ne l'avait jamais réellement vu, Il ne sentit même pas Sa main lui caressant l'avant bras. Ce fut Sa voix qui le sortit de son monde :

« Je t'ai entendu » lui dit Kanda d'une voix encore faible.

Allen cligna des yeuxet reprenant pied peu à peu, attrapa Sa main qui se baladait sur son bras, il la serrant légèrement et l'autre reprit sa place sur Sa joue tout en la caressant tendrement de son pouce.

« Tu es revenu pour moi ? » Lui dit-il la voix tremblante. Un simple signe de tête lui suffit pour comprendre qu'il ne rêvait pas qu'il était de nouveau avec lui à ses côtes. Il baissa la tête jusqu'à ce que ses lèvres humides par les larmes rencontrent celles de Kanda. Ce simple contact ranima tous les sentiments qu'ils éprouvaient déjà l'un pour l'autre, les intensifia d'avantage, au fur et à mesure que le baiser devenait plus intense, plus passionné. Ils avaient bravé la Mort elle-même, il faudra qu'elle attende encore un peu pour s'emparer de ces âmes. Elle s'est retiré humblement, impuissante face à la force de cet amour.

Allen soupira face à ces souvenirs gravés dans sa mémoire et qui refont surface à chaque fois que ses yeux dérivent sur ce tatouage et, soudain, il se rappela son rêve. Il secoua vivement la tête pour se sortir ces images de son cerveau. Une main douce vint se perdre dans ses cheveux, il leva les yeux vers Kanda. Il lui sourit et se leva pour le prendre langoureusement dans ses bras. Kanda lui rendit son étreinte. Allen releva légèrement la tête, et se mit sur la pointe des pieds pour atteindre les lèvres de son être des ténèbres, un simple gémissement demanda l'accès pour que sa langue rejoigne sa jumelle. Les bras de Kanda commencèrent à caresser son dos, puis ses mains longues et fines saisirent les bras d'Allen plus fermement mais toujours avec beaucoup de douceur. Ils reculèrent ensemble au même rythme sans jamais interrompre le baiser de plus en plus passionné. Allen se laissait guider par son Autre, ayant une confiance totale et aveugle. La seule longue séparation de leurs lèvres et la fin de langoureuses caresses fut quand Kanda allongea délicatement Allen sur leur lit. Allen se sentait rassuré dès que ses bras venait l'entourer, enivré dès que leur mains et leur corps se touchaient et surtout ils ressentaient l'amour, l'affection, tous ces sentiments.

Deux ne faisaient qu'Un et parler était inutile.

Un simple geste, un simple regard suffisaient pour qu'ils se comprennent. Pourquoi ?

Quand deux êtres s'aiment plus profondément que des abysses insondables, que leurs lumières sont communes, tout comme leurs ténèbres.

Que le simple fait d'être séparés l'espace d'une seconde leur déchire le cœur.

Parce que finalement ils se sont trouvés et que rien au monde ne pourra briser cette union aussi solide que le plus résistant des métaux.

Parce que, tout naturellement, ils sont libres de s'aimer loin de tout ce qui les opprimait.

Parce que tout simplement ce sont des âmes sœurs et que même séparées par leur unique ennemi, le temps, il se retrouveront toujours malgré les siècles qui se seront écoulés.

Senpai : ainé, généralement terme utilisé par des personnes plus jeunes pour témoigner le respect qu'ils ont envers leurs ainés plus expérimenté qu'eux.

Toma F. : désolée, c'est juste pour faire style à la fin du rapport.

Les dates de Kanda : Oui alors là, simple esprit de déduction, disons qu'Allen est arrivé à la congrégation en 1890 (fin du 19ème siècle), Kanda devait avoir 18/19 ans. Une simple soustraction. Et 1892, car leur relation ont débuté seulement quelques mois après leur 1ère mission commune et elle durait depuis deux ans.

Pour le heures, je suis partie du plus gros décalage horaire : -9 exactement. Disons que la congrégation se situe en Asie et que eux sont en Europe. J'ai penché pour l'Irlande pour son côté sauvage et tranquille pour nos tourtereaux. Voili, ès vous faites comme vous voulez, je laisse le soin de décider à votre imagination.

Voila c'est la fin de cette histoire, j'aimerai sincèrement que toutes les personnes me laissent une petites reviews, même si elles n'ont pas aimé, ça ne me dérange pas. La critique est constructive, comme on dit. En tout cas j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire. Une autre histoire devrait voir le jour rapidement.

Un grand merci à ceux qui ont lu cette histoire.