Si vous êtes ici, c'est que vous avez passé le pauvre résumé, je vous félicite. J'espère que vous ne le regretterez pas.

Je tiens à préciser que ceci est une histoire relatant une relation homosexuelle, si vous n'aimez pas vous savez quoi faire.

Rien ne m'appartient, mis à part le scénario, le mobilier urbain que Shizuo ne manquera pas de massacrer ainsi que les éventuels figurants.

Sinon, j'aimerais dédier cette première fanfic à Sanashiya sans qui je ne serais pas en train de la publier. (j'ai intérêt à m'en montrer digne maintenant ^^")
Enfin, pour répondre à une question qu'on me pose souvent : oui, cette fanfiction a d'abord été publiée sur le Cercle du Yaoi avant d'arriver sur ce site. En fait, j'étais trop timide pour oser la publier ici directement… ^^"

Sur ce, bonne lecture !


C'était un bel après-midi d'été à Tokyo. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient, ou peut-être pas, et les écoliers étaient en vacances. Un charmant après-midi estival made in Japan, pays tropical je le rappelle. 42°C à l'ombre et 90% d'humidité en somme. C'était donc un temps où on vénérait les climatiseurs et où il valait mieux éviter de sortir si on tenait à son brushing.

Heureusement pour lui, Izaya avait un climatiseur et n'avait pas de brushing. Néanmoins, il préférait éviter de sortir au maximum pour échapper à la chaleur étouffante. Il eut une petite pensée amusée en se levant quelques heures plus tôt pour tout ceux qui devraient affronter la fournaise extérieure toute la journée. Un certain blond en tenue de barman résidant à Ikebukuro par exemple… Bénie soit sa source de revenu qui lui permettait de travailler quand il le voulait et surtout, de travailler au frais.

Ce jour-là, n'ayant rien de particulier à faire, l'informateur de Shinjuku s'ennuyait. Sortir étant exclu, il décida d'aller errer sur internet en quête d'éventuelles informations, mais surtout de quelque chose qui serait en mesure de l'occuper. Au bout de quelques instants, il arriva plus ou moins par hasard sur un site où les auteurs en herbe pouvaient publier leurs œuvres. Pathétique…certaines étaient tellement pitoyables qu'on pouvait en deviner le scénario entier rien qu'en lisant le résumé. Quoique, en cherchant un peu on pouvait aussi trouver de bonnes choses, intéressantes et bien écrites (meilleures que certains best-sellers sur les vampires d'ailleurs…). Néanmoins, il y avait beaucoup d'horreurs et il était difficile de les différencier au premier coup d'œil. Comme toujours, le meilleur est noyé dans le pire. Malgré tout, il devait avouer qu'il s'amusait bien. Décidément, pensa Izaya, les humains étaient vraiment fascinants. Même certains spécimens apparemment dépourvus d'intérêt pouvaient le tirer de l'ennui.

Après avoir renoncé à la fin d'une fiction particulièrement gratinée niveau invasion de rose guimauve à la violette qui donne envie de vomir au point qu'on n'arrive même plus à en rire, style apparemment très prisé dans le milieu, il en choisit à nouveau une au hasard, écrite par un certain Shiza-3 et intitulée ''Take off your blindfold''. Aaaah, les titres en anglais…à croire qu'il suffisait de traduire quelque chose dans la langue de Shakespeare pour la rendre aussitôt plus intéressante et plus classe. Mais au moins, l'auteur n'avait pas fait d'erreur de traduction, c'était toujours ça de gagné.

« Dans la vie, on ne peut jamais être sûr de rien, affirmait le résumé. Shizuki, en revanche, était certain d'une chose : ils se haïssaient et se haïraient toujours. Mais que se passerait-il si sa seule certitude volait en éclat ? Il lui faudra se raccrocher à autre chose… »

Mouais, cela semblait plutôt moyen. Néanmoins, pour une raison qu'il ignorait, il décida tout de même de la lire. Après tout, pourquoi pas ? Elle ne pourrait jamais être pire que celle d'avant de toute façon.

Il lut rapidement les commentaires de l'auteur et apprit notamment qu'elle était une fille, qu'elle semblait adorer parler à ses personnages et qu'elle les mettait presque systématiquement en scène, bien que les situations aient rarement un lien d'une fiction à l'autre. Il ne fit pas vraiment attention au « Cette histoire parle d'une relation entre hommes, homophobe s'abstenir ». Bien sûr, il n'ignorait pas qu'il existait sur Terre des personnes, majoritairement membres de la gent féminine, pour trouver que les relations entre deux jeunes hommes sont nettement plus intéressantes qu'une banale relation hétérosexuelle. Il n'ignorait pas non plus, bien qu'il l'aurait peut-être préféré, qu'il existait à Ikebukuro une fille particulièrement timbrée pour trouver qu'il formerait avec l'autre idiot à la force monstrueuse un couple absolument…comment disait-elle déjà ? Esthétique ? Choupi ? Graouh (quoi que ce mot puisse vouloir dire) ? Bref, quelque chose du genre qui dans son langage étrange devait signifier qu'ils devraient faire l'amour et pas la guerre ; et si possible de manière très chaude et devant elle. Quelle idée ridicule…à quoi pouvait-elle bien penser ? Croyait-elle vraiment que derrière leur haine mutuelle se cachait une forme d'amour frustré, un genre de désir secret, une passion dévorante qu'aucun d'entre eux n'aurait osé s'avouer et qu'ils auraient préféré faire passer pour de l'inimitié ? Ou même qu'ils étaient tous les deux des amoureux transis mais que pour éviter de choquer leur entourage ils auraient dissimulé leur relation derrière une rivalité apparente pour mieux se retrouver en cachette et… Eurk, mieux valait ne pas imaginer la suite du raisonnement d'Erika.

Pour en revenir à l'histoire, Izaya décida de passer outre l'avertissement. Il ne voyait pas en quoi le fait que les personnages principaux étaient des garçons attirés par d'autre garçons pouvait, pour certaines personnes, gâcher ou au contraire améliorer la qualité d'un récit.

Dans ce dernier, Shizuki, un lycéen, déteste cordialement un certain Kimiya qui le hait aussi…enfin c'est ce qu'on croit. En effet, ce dernier est en fait secrètement amoureux de son ''rival'', comme c'est étrange… Bref, après moult péripéties, prises de conscience, crises de larmes et autres, et grâce à l'intervention miraculeuse de Kisuke, le meilleur ami du principal concerné qui remet un peu tout ça dans l'ordre parce qu'il a tout compris depuis le début, les deux héros finissent enfin par s'avouer leurs sentiments qui bien sûr sont partagés et tout est bien qui finit bien. C'était plutôt bien écrit et on traversait l'histoire sans s'ennuyer. Malgré le scénario bateau et un pseudonyme à cœur qui laissait supposer que l'auteur se contentait de faire un genre de fanservice, Shiza parvenait à donner un certain charme à ses personnages et à rendre son histoire intéressante. Le tout était raconté sur un ton léger et on ne se prenait pas la tête avec des situations trop compliquées, bien que l'auteur semblait aimer torturer un peu ses personnages psychologiquement et physiquement. Néanmoins, quelque chose intriguait Izaya.

Déjà, la description des protagonistes ressemblait beaucoup à la sienne et celle de Shizuo. Cheveux noirs, yeux rouges ; cheveux blonds, force surhumaine (bien que dans ce cas, cela semblait absolument normal sachant que Kisuke pouvait se faire passer pour n'importe qui et qu'un des personnages féminins pouvait sortir de nulle part toutes sortes d'objets contondants comme une massue ou un bazooka qui étrangement ne blessaient ni ne tuaient personne, montrant ainsi l'influence que les mangas avaient eu sur elle…). De plus, leur relation de départ était exactement la même que celle qu'il entretenait avec Shizu-chan. Même les prénoms se ressemblaient. C'était comme si Shiza avait tenté vaguement de dissimuler le fait qu'elle parlait d'eux tout en conservant certains points importants pour ne pas l'oublier et pouvoir fantasmer à sa guise. Au niveau du caractère, en revanche, c'était autre chose. Mais Izaya devait sûrement se tromper de toute façon, pourquoi quelqu'un prendrait-il la peine d'écrire tout un récit pour le mettre en couple avec le seul humain qu'il n'aimait pas, parce que quoi qu'on dise il n'avait d'humain que l'apparence ? C'était complètement absurde !

C'est pourquoi il ne décida pas de lire les autres créations de l'auteur pour vérifier s'il avait raison ou non. Pas du tout. Et d'ailleurs, si vraiment il était le Kimiya de l'histoire, il était évident qu'il ne serait pas dominé ! Il ne pouvait tout de même pas avoir le rôle de l'uke face à Shizuo. C'était tout à fait inconcevable. Injuste même ! Au viol ! Mais sachant que ce n'était pas le cas et que seul le hasard faisait que la fiction ressemblait à la réalité, il ne devrait pas s'énerver. S'il lisait ces fics, c'était uniquement parce qu'elles n'étaient pas trop mal écrites et qu'il n'avait rien de mieux à faire de sa journée. C'est tout.