31/03/14

Bonjour à tous (toutes) !

Que dire ? Après 2 années mouvementées de ma vie, ça y est, je me remets enfin à l'écriture afin de vous apporter une fin à cette histoire ! J'espère qu'elle sera à la hauteur de l'attente... L'épilogue est en cours, et en attendant, voici le dernier chapitre !

Avertissement 1: slash/yaoi
Avertissement 2: spoiler des 7 tomes, en enlevant l'épilogue
Avertissement 3: les persos sont peut-être un peu OOC

Bonne lecture :)


Le lendemain fut délicat mais ce fut comme si rien n'avait changé ou plutôt comme si leur relation avait toujours été ainsi. De plus, du fait de l'évidente et apparente cour amoureuse d'Harry, tout Poudlard accueillit avec un soulagement non dissimulé l'arrivée des deux jeunes hommes ensemble au déjeuner. Ce n'était pas que voir Harry en courtisan n'était pas un sujet de conversation passionnant, mais au bout de trois semaines, le Gryffondor commençait à être fatiguant à courir partout !

Les regards que se lançaient les deux jeunes hommes à table étaient sans équivoque, et même Hermione dut forcer Harry à détourner son regard de son petit ami de Serpentard pour qu'il mange un peu. Leurs soirées dans la Salle sur Demande reprirent de plus belle, sans aucune gêne dorénavant, et ils se voyaient quasiment tous les soirs. Les deux en ressortaient d'autant plus proches et aussi plus complices que jamais. Draco n'hésitait plus à embrasser son petit ami y compris en public, et même si Harry faisait rarement le premier pas, il n'était pas en reste lui non plus en termes de câlins et autres embrassades affectueuses.

Ron apprit à considérer Malfoy et les Serpentards différemment, à voir ce qui chez Draco plaisait tant à Harry, ce que Hermione voyait en discutant avec Blaise, et même ce que Pansy pouvait receler d'humour, de gentillesse et de douceur. Il avait bien vu les efforts qu'ils avaient fait pour aider Harry à reconquérir leur ami, donc ils ne pouvaient pas être si méchants, n'est-ce pas ?

Quant à Harry, il n'en revenait pas de tout ce qu'il avait pu accomplir avec Draco depuis ces derniers mois. Leur nouvelle relation ressemblait beaucoup à celle qu'il y avait entre eux après les vacances de Noël, mais il y avait tout un aspect nouveau qui ne la rendait que plus complète et plus vraie à leurs yeux. Draco pouvait enfin montrer l'étendue de son affection pour Harry et celui-ci ne culpabilisait plus dès qu'il avait envie de prendre Draco dans ses bras ou de farfouiller dans ses cheveux.

oOoOoOo

Draco finit par rendre le carnet de souvenirs à Harry vers la fin du mois de mai.

- Tu sais qu'on n'a pas fini, en fait.

- Fini quoi ?

- Les souvenirs de l'année dernière que t'as perdus et qui me concernent.

- Ah oui, ça m'était complètement sorti de la tête, avec tout cette aventure, rougit Harry.

- Moi pareil, mais j'ai retrouvé ton carnet dans ma table de nuit hier soir et ça m'a rappelé qu'on n'avait pas tout à fait terminé ta quête !

Ils rirent tous les deux.

- Donc, si tu veux, on peut s'y remettre et ce sera une bonne chose de faite.

- Hé bien... oui, ça me dit bien d'en finir avec ça une bonne fois pour toutes. J'en ai marre de me le traîner depuis presqu'un an maintenant, tu as raison.

- Je sais, répondit Draco avec un sourire en coin.

Sourire qu'Harry s'empressa d'effacer d'un baiser.

- Ca marche alors. Mais si ça devient trop pénible pour toi, on arrête pour de bon, ok ? reprit-il en lui remettant une mèche de cheveux derrière l'oreille.

- Ne t'en fais pas, sourit Draco en réponse à ce geste tendre. On s'y met tout de suite ?

- Ok répondit Harry en entraînant son petit ami à sa suite dans les couloirs de Poudlard, direction la Salle sur Demande.

Arrivés dans la pièce chaleureuse qui fut témoin de la naissance de leur couple, ils s'installèrent tous les deux sur le fauteuil le plus proche de la cheminée, Draco s'enfonçant dans le cuir moelleux du fauteuil et installant de force Harry sur ses genoux. Puis Draco l'embrassa délicatement sur les lèvres et quand il se détacha, il eut du mal à se retenir de rire devant l'expression béate du visage de son amoureux. Il ne put s'empêcher de le lui faire remarquer et le Gryffondor rougit en faisant la moue puis en se détournant de son petit ami sous prétexte d'aller chercher la pensine dans le meuble derrière.

- Bon, il nous restait quoi alors ? dit-il en revenant vers le blond.

- Mmm, il me semblait que tu avais évoqué la fin de la Bataille à Poudlard pendant que tu expliquais à tes amis l'histoire de Snape ?

En effet, Harry voulait satisfaire sa curiosité par rapport à ce qu'il s'était passé dans la Grande Salle après sa victoire contre Voldemort, lorsque Draco avait retrouvé ses parents et que lui-même était parti avec Ron et Hermione leur raconter ce qu'il avait vu dans la Pensine de Snape et ce qu'il avait vécu dans la forêt.

- Ah oui, effectivement ! Tu veux bien me montrer alors ?

- Suis-moi, sourit Draco en plongeant à la suite de son souvenir dans la pensine.

oOoOoOo

Quelques minutes plus tard, le souvenir se finit et ils sortirent de la pensine. Harry s'aperçut que son petit ami tremblait comme une feuille, ne voulant pas montrer son désarroi. Il s'approcha de lui et l'enlaça, inquiet.

- Tout va bien Draco ?

- Non, c'est rien. C'est juste que ça me fait bizarre de revoir mon père comme ça, vivant et plutôt en forme finalement, par rapport à ce qu'il était devenu, lors de ses derniers jours au Manoir, répondit le blond d'un ton désabusé.

- Tu veux en parler ?

Draco se détacha de ses bras et fit quelques pas pour s'éloigner du jeune Gryffondor.

- Non, je n'en ai parlé à personne et j'ai pas l'intention de commencer.

- Mais si justement, c'est peut-être l'occasion. Je vois bien que ça te ronge et je ferai tout pour t'aider. Tu m'as déjà été d'un grand secours, c'est à mon tour maintenant. Je ferai tout pour te soulager, tu le sais, ajouta-t-il en s'asseyant dans le canapé derrière lui.

- Tu es trop gentil, Harry, mais pas cette fois. Tu ne pourras pas m'aider, car je n'ai pas besoin d'aide. C'est juste en moi, c'est tout.

- Tu es sûr de toi ? Sinon je me mets derrière toi et ça fera comme si tu étais seul.

Un long silence s'ensuivit. Puis Draco sembla aboutir à une décision puisqu'il se secoua, se pelotonna dans les bras d'Harry, lui tournant le dos, et commença son récit d'une voix neutre, parfois entrecoupé de tressaillements.

- Mon père est revenu au Manoir comme dans un rêve. Je ne saurais pas l'expliquer... C'était comme s'il était là sans être là, présent physiquement mais absent mentalement. Je me souviens de ma mère qui lui parlait, mais c'était comme si elle s'adressait à une paroi vide de toute émotion et insensible à tout. Pourtant au début, avant les procès, ça allait encore, on était heureux d'être tous les trois, heureux d'être en vie. Puis on a été innocenté, grâce à toi. D'ailleurs, merci pour...

- Chut... t'occupes pas de ça, continue...

- Oui. Avec ma mère, nous sommes ensuite revenus au Manoir début juin, avant Père. Il devait rester pour des formalités administratives ou quelque chose dans ce genre-là. Quand il nous a rejoint, et pendant le mois qui a suivi, ça a été a peu près, mais il avait souvent des accès de fureur incontrôlée suivi de moment d'abattement amorphe. Mais on résistait, on se disait que ça allait passer, que c'était le contrecoup de cette année horrible que nous avions passée ici. Ma mère envisageait même de quitter le Manoir, qu'on parte ailleurs, dans un endroit neutre. Mais mon père ne voulait pas en entendre parler, c'était le Manoir de sa famille.

Il resta silencieux un moment.

- Un jour, après que tu sois venu, ma mère a décidé de faire une fête, elle me disait que ça remettrait mon père d'aplomb, qu'il verrait du monde, qu'il penserait à autre chose. D'ailleurs, ça a fonctionné un peu, au début. Il s'occupait des travaux dans le Manoir, la remise en état des ailes qui avaient été abîmées ou laissées à l'abandon, après le passage de Tu-Sais-Qui..., pendant que ma mère s'occupait des invitations, de la décoration, du traiteur. Puis le jour de la fête arriva. Il y avait tant de monde ! On aurait cru que ma famille était de nouveau au sommet de la popularité, comme ma mère me raconte à l'époque du début de son mariage. J'ai même cru reconnaître ton ami... Longdubat je crois qui était là avec une vieille dame qui le tirait par le bras.

Un sourire flotta sur les lèvres d'Harry qui imaginait la scène.

- Mais ça s'est mal passé. Mon père a eu l'un de ces accès de colère et il s'est mis à vociférer devant tout le monde. Ma mère l'a emmené dans le manoir, mais le mal était fait. Tout le monde ne parlait plus que de ça, et les invités sont vite partis. Ensuite, ma mère a fait chambre à part. Je crois qu'elle avait peur de ce qu'il pouvait lui faire pendant qu'il ne se contrôlait pas. Et un jour, peu avant la rentrée, on l'a retrouvé dans sa chambre, étendu sur son lit dans sa plus belle robe, celle qu'il avait mise le jour de notre procès. Mort.

Draco se tut à nouveau alors que ses épaules tressautaient de sanglots silencieux.

- Plus j'y pense, plus je me dis que la période des procès a été atroce pour lui. Il voyait ses anciens amis se faire emprisonner, il voyait les condamnations, les peines infligées aux autres qui avaient été avec lui. Il devait se mettre à leur place, pensait qu'il aurait pu être l'un d'eux. Et surtout il devait revivre tous ces moments passés au Manoir, toutes ces souffrances... Je pense que c'est lui qui a le plus souffert des humiliations de...

Des larmes dévalaient désormais ses joues et la soirée se finit sans un mot, en silence, la main d'Harry passant et repassant dans le dos de Draco pour l'apaiser.

oOoOoOo

Alors que le mois de juin suivait son cours et entraînait doucement mais sûrement tous les septièmes et huitièmes années vers l'examen final des ASPICs, Harry n'était pas tranquille. Les confidences récentes de Draco et l'achèvement de la recherche de ses souvenirs par le Gryffondor faisaient qu'ils passaient désormais des moments agréables et tranquilles ensemble sans se préoccuper de leurs démons intérieurs. Mais malgré tout, à chaque fois qu'Harry souhaitait passer à l'étape supérieure avec Draco en passant un main sous ses vêtements et en lui léchant langoureusement l'oreille ou le cou, celui-ci se rebiffait et changeait de sujet ou prétextait un rendez-vous avec son ami Blaise. Harry ne savait plus quoi faire. Penser que ses deux meilleurs amis étaient passé à l'acte depuis longtemps le rendait malade de jalousie et d'envie. Ses nuits frustrantes étaient désormais quotidiennes et il passait ses journées sur les nerfs, sursautant et s'éloignant à chaque fois que Draco l'embrassait ou l'effleurait.

- Ron, je peux te poser une question ? chuchota Harry à son meilleur ami ensommeillé durant le cours d'Histoire de la Magie.

Celui-ci hocha vaguement la tête. Prenant ce signe pour un encouragement, Harry continua.

- Tu peux me dire comment tu as fait pour que Hermione accepte de... tu vois. Qu'est-ce que je peux faire pour que Draco soit prêt à passer à l'étape suivante ?

- Quoi ! sursauta Ron en se redressant. Mais, reprit-il un ton plus bas. Ca ne me regarde pas ! Je ne veux pas en entendre parler... Non mais ! Oh non, j'ai trop d'images funestes pour ma santé mentale dans la tête maintenant !

Harry se résigna donc, si même son meilleur ami ne souhaitait pas lui répondre... Il n'allait quand même pas demander des conseils à Dean !

Ainsi, malgré l'assurance qu'il affichait au début de leur relation, Harry appréhendait la fin de l'année qui approchait à grand pas. Mise à part la perspective des ASPICs qui commençait à l'effrayer, c'était surtout l'avenir de son couple avec Draco qui le rendait mélancolique et nerveux. Bien que Draco lui ait fait comprendre dès le départ son affection et sa confiance en eux, ce dernier n'avait jamais réitéré ses promesses depuis. Ainsi, dans ses moments de doute, le brun se disait que la raison pour laquelle le Serpentard ne voulait pas passer à l'acte, signifiait que le blond ne voulait pas s'engager avec lui, en ne voulant pas se dévoiler ni se montrer dans toute son intimité. Son petit ami souhaitait sans aucun doute garder ses distances avec lui dans l'optique de ne pas continuer leur relation après Poudlard, car il savait que le château et ses habitants avaient plutôt bien pris leur mise en couple, mais leur relation d'anciens ennemis et surtout le statut de Mangemort repenti des Malfoy allaient sûrement leur mettre des bâtons dans les roues.

Du coup pour éviter d'avoir à trop souffrir une fois que l'année scolaire serait terminée, Harry s'éloignait légèrement mais visiblement du Serpentard. Il ne remarquait pas la peine que cet éloignement causait à Draco, ni les regards attristés que celui-ci avait quand il le voyait passer devant lui sans un regard. Le blond de son côté voyait bien qu'Harry n'était pas dans son assiette mais il mit cette impression sur le compte des ASPICs. Cependant, à mesure que les jours s'écoulaient et que Harry n'était pas du tout réceptif aux efforts que lui seul faisait, Draco se mit à douter de lui. Puis il se ressaisit, se rappela comment le brun fut toujours là pour lui, avec lui, à le supporter, à le courtiser, à le réconforter notamment quand la perte de son père s'était faite trop intense. Il se morigéna lui-même d'avoir ce genre de pensée néfaste pour lui, pour Harry et pour leur couple.

- Je ne veux pas perdre tout ce qu'on a réussi à construire ensemble, annonça-t-il à Blaise un jour où une fois de plus Harry l'avait ignoré et où il s'était réfugié dans son dortoir.

- Tu devrais le prendre entre quatre yeux et lui dire ses quatre vérités, moi je te le dis, c'est la seule solution, lui suggéra son ami.

Décidé à appliquer les conseils de son ami, Draco profita de l'une des soirées où lui et Harry se retrouvaient dans la Salle sur Demande pour lui en parler.

- Harry, je crois qu'on a besoin de discuter tous les deux.

- Discuter ? C'est-à-dire ?

- Ben je vois bien que ça va pas fort depuis quelque temps. On a passé trois mois super et là je sens que tu te poses des questions. J'ai l'impression que tu t'éloignes de moi.

- Mais non, pas du tout ! Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Ton air absent, tu ne viens jamais vers moi de ton plein gré, c'est toujours moi qui fait le premier pas, que ce soit pour t'embrasser ou même te dire bonjour. Tu ne le fais que parce que moi je le fais d'abord. On dirait que tu te replies sur toi, que tu as peur. Laisse-moi t'aider, supplia Draco.

- Je n'ai pas besoin de ton aide, tout va bien. De toute façon, tu ne peux rien pour moi, ça ne te regarde pas.

- Mais bien sûr que ça me regarde ! On est un couple, oui ou non ?

- Oui évidemment, répondit Harry d'un air absent. Mais ça n'empêche pas que je puisse garder des choses pour moi, non ?

- Bien sûr que tu peux garder des choses pour toi, je ne te force pas à tout me dire, mais je m'inquiète pour toi. Je vois bien que ya quelque chose qui te chiffonne. Notre couple en pâtit et ça m'inquiète, dit le Serpentard d'une voix douce et calme pour ne pas énerver son petit ami.

Mais cette voix apaisante ne suffit pas à empêcher Harry de faire volte face et de s'éloigner du blond à grands pas sans un regard en arrière.

oOoOoOo

Assis dans le parc de Poudlard en compagnie de Ron, Hermione, Blaise et Pansy. Draco cherchait du regard son petit ami mais aucun signe de lui ou de ses mèches brunes à l'horizon. Il poussa un gros soupir.

- Vous êtes en froid en ce moment, non ? demanda Ron.

- Je ne comprends pas, il m'inquiète, répondit Draco. J'ai peur pour lui. Notre couple bat de l'aile et c'est comme s'il s'en foutait ou qu'il fait semblant de ne pas le voir. J'en ai marre de toujours faire le premier pas vers lui, de le tirer encore et toujours pour qu'on se voit et qu'on passe des moments ensemble. Regardez aujourd'hui ! Il est encore parti, alors qu'on est tous ensemble !

- Ne t'en fais pas Draco, ça lui passera. Ce n'est pas de ta faute, c'est la fin de l'année qui doit commencer à l'angoisser. Il a peur du futur.

- Oui je sais on en a déjà parlé, mais cette fois je sens qu'il y a autre chose. Je veux dire, avec vous au dortoir, il est comme d'habitude, non ? Il vient vers vous, vous parle et vous dit bonjour ! Alors que moi si je ne venais pas vers lui, je ne suis pas sûr qu'il viendrait vers moi, vous comprenez ?

- Tu penses que quelque chose le gêne chez toi ? Vous pensez être en froid ? Il t'a parlé de quelque chose récemment ?

- Non, rien du tout et c'est ça qu'est bizarre.

- Moi je me souviens, intervint Ron, que quand moi et Hermione, on a été en froid un moment, on avait réglé ça sous la couette, et c'était passé comme une lettre à la poste ! N'est-ce pas 'Mione ? ajouta-t-il en coulant un regard grivois vers sa petite amie avant de la prendre dans ses bras.

- T'es bête, dit-elle en rougissant et lui donnant une tape sur l'épaule.

- Non, mais sérieusement, Draco ? Tu devrais essayer, c'est assez efficace !

Mais le blond n'écoutait déjà plus. Son esprit se souvenait de lui, demandant à Harry de ne pas se presser en ce qui concernait le sexe et Harry de répondre qu'il n'y avait pas de souci et qu'ils prendraient leur temps. Ils n'en avaient pas reparlé depuis mais peut-être que la notion de "prendre son temps" pour Harry était différente de la sienne. Pour Draco leur relation pour l'instant platonique lui suffisait, mais pour Harry c'était peut-être autre chose. Ca devait être pour ça qu'il était distant ces derniers temps, il était frustré de devoir se contenter de calins et de baisers, certes approfondis, mais qui restaient de simples calins et baisers.

Draco n'était certes pas fait de bois, et il avait envie de son Gryffondor. Mais il se retenait car il attendait l'occasion spéciale, le moment important, le début de quelque chose de fort. Il savait d'après Blaise qu'il y avait un "avant" et un "après" le fait de coucher ensemble, et il ne voulait pas gâcher ça. Mais Harry devait en avoir marre que ça n'aille pas plus vite. Son air distant et son recul devait en être la conséquence, il était frustré et ne demandait qu'à aller plus loin. D'ailleurs il avait sûrement été voir ailleurs pour ça... Oui, c'était ça, il couchait avec quelqu'un d'autre que lui ! Et c'est pour ça qu'il était distant, il ne savait pas comment lui annoncer !

Inconscient de la présence de ses amis autour de lui, et du fait qu'il était dans le parc de Poudlard, Draco se replia sur lui-même en s'agrippant les cheveux. A cause de lui et de sa volonté de prendre son temps, Harry était parti. Pourtant c'était parce que c'était Harry, parce qu'il était différent, qu'il voulait prendre son temps justement. Harry avait toujours été présent dans sa vie quelque soit les formes que leur relation avait eues. Il avait toujours été là et c'était avec lui qu'il voulait passer le reste de sa vie. Draco sentait que cette fois-ci était la bonne, qu'Harry serait unique et il voulait en profiter. Il voulait prendre son temps. Ils auraient toute leur vie pour passer aux choses sérieuses et s'aimer physiquement.

Il se leva précipitamment sous les exclamations de ses amis et courut chercher son Gryffondor, pour lui dire qu'il avait compris, qu'il ne le retenait pas, qu'il voulait simplement prendre son temps car ils avaient toute la vie, mais qu'il avait autant envie de lui que Harry.

oOoOoOo

De son côté, désespéré et à bout, Harry se souvint de la fiole de Véritaserum qu'il avait "emprunté" en cours de potion au début de l'année scolaire et qui reposait au fond de sa malle, et il la prit avec lui. Tombant sur Draco au détour d'un couloir qui le traîna vers la Salle sur Demande, il décida de l'utiliser dès maintenant pour connaître la vérité sur les sentiments de Draco, et ses raisons pour lesquelles il ne veut pas aller plus loin avec lui.

Mais il n'eut pas le temps d'utiliser la potion, car contrairement à leur habitude, Draco ne se servit pas de verre d'hydromel. D'ailleurs, la Salle sur Demande n'était pas la même pièce chaleureuse et cosy que d'habitude. Seul un grand lit occupait tout l'espace, sur lequel le Serpentard se jeta en entraînant un Harry surpris à sa suite.

- Que se passe-t-il ? Draco ? Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il en observant son petit ami en train de les déshabiller.

- Je ferais tout pour te garder Harry, murmura celui-ci les yeux brillants.

Une fois nus, Harry, excité par la vue de son Draco soumis et allongé sur le lit, commença à le préparer pour la pénétration. Mais au moment où il s'apprêtait à s'introduire en lui, il vit les yeux humides du Serpentard et la larme solitaire qui dévalait sa joue. Toute excitation retomba et il se détacha du blond en s'asseyant à côté de lui. Il reprit ses esprits en recouvrant son corps du drap de soie et il posa ses mains sur la peau dévoilée de ses épaules.

- Draco, je... je ne comprends pas... Pourquoi as-tu fait ça ? murmura-t-il.

- Je... je croyais que tu m'en voulais parce qu'on n'avait pas couché ensemble, alors je voulais te donner ce que tu voulais pour t'empêcher d'aller voir ailleurs, répondit le Serpentard en baissant les yeux de gêne.

- Mais pas du tout ! répliqua un Harry estomaqué. Après tout le mal que je me suis donné pour te reconquérir, tu vas me dire que tu as cru que j'irai voir ailleurs juste pour une histoire de sexe ! Tu ne te souviens pas du mal que je me suis donné pour te courtiser !

- Si, bien sûr que je me souviens de ta cour passionnée et patiente à mon égard, mais je sais pas, j'ai cru que...

Harry l'interrompit.

- Et au contraire, c'est moi qui commençais à m'inquiéter de te savoir autant distant à mon égard ! Je croyais que tu ne voulais pas te dévoiler devant moi, ou que tu ne voulais pas continuer notre relation...

Il reprit d'une voix plus calme.

- D'autant plus que tu ne m'as jamais parlé de notre futur tous les deux. Tu t'es contenté de prendre ce que je t'offrais et tu n'as rien dit ni fait quoi que ce soit qui me permette de savoir ce que toi tu pensais vraiment à présent que notre relation continuait.

- Alors c'est ça qui te faisait flipper ? Que je ne te parle pas de ce que je ressens ? Mais pour moi c'était évident ! s'exclama Draco. Je veux dire, je t'ai tout dit durant notre soirée où on s'est mis ensemble, c'était clair entre nous !

- Oui mais depuis ce jour-là, je ne sais pas, j'ai eu des doutes et... J'ai trop exagéré sûrement.

- Ne doute plus jamais de moi, supplia Draco. On ne se cachera plus jamais rien tous les deux, compris ?

- C'est promis.

Et ils scellèrent cette promesse d'un baiser langoureux qui les excita d'autant plus qu'ils étaient nus tous les deux, pour la première fois. Harry prit les mains de Draco et ils se regardèrent tendrement en souriant, les joues rougies. L'instant semblait propice et le Serpentard déclara :

- Je t'aime Harry.

Celui-ci ressentit pleinement l'intensité des émotions qui se dégageait de cette simple phrase. Il en comprit la vérité profonde et sut que cet instant resterait gravé dans sa mémoire à vie.

- Je t'aime aussi Draco.

épilogue à suivre


A bientôt pour l'épilogue !
Kelewan