Hi everybody ! Me revoilà ! Eh oui, comme je suis en train de terminer ma longue fiction Sors-moi de là – plus que deux ou trois chapitres ouiiiin ! T.T – j'avais dit que j'en commencerai une autre… plus courte, promis ! Pas vingt chapitres ! Tout au plus cinq ou six… Enfin, je crois.
Ah, inutile de dire que nos beaux spécimens masculins ne m'appartiennent malheureusement pas – sinon je barricade les barricade dans ma chambre mwahahaha ! hum – par contre je REVENDIQUE TOTALEMENT la création et la naissance d'ADAM ! Il est à MWA ! Na.
Voilà donc le premier chapitre… Bonne lecture !
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- Non je… Non… N… Ecoute, Pans, puisque je te dis que c'est NON ! Et arrête de hurler, toute la rue doit t'entendre. Il est hors de question que j'assiste à la réunion de ce soir, et… PANSY ! MES TYMPANS ! Tu sais aussi bien que moi que cet imbécile n'en a strictement rien à faire de ce contrat et qu'il chercher désespérément un moyen de m'humilier. Laisse-le poireauter deux ou trois heures sur une chaise en plastique, puis dis-lui que j'ai eu un rendez-vous de dernière minute nettement plus important que lui. Histoire qu'il comprenne que seul un Malfoy peut donner des ordres dans ce bas monde… Bon, toi aussi, si tu veux. En attendant, ma chère, je m'en vais rentrer chez moi et je te prierai fortement de ne pas venir m'y déranger, surtout si tu n veux pas qu'une certaine personne apprenne… Merci pour le compliment. Et n'oublie pas : deux ou trois heures d'attente avant de le renvoyer comme un insecte.
Sans tenir compte des hurlements stridents de sa secrétaire – et accessoirement meilleure amie –, Draco Malfoy raccrocha avant de glisser son portable dans sa poche. Cette invention moldue était géniale, il le reconnaissait, mais elle avait un gros inconvénient : la jeune femme arrivait toujours à le trouver. Surtout quand il cherchait à la fuir en fait. Horripilant. Il ne put retenir un soupir exaspéré. Merlin, que cette fille pouvait être pénible dès qu'il s'agissait du boulot ! Enfin, il pouvait au moins s'estimer heureux qu'elle ait arrêté de le poursuivre avec ses projets de mariage. Faut dire aussi qu'attraper Blaise par la nuque et lui rouler le patin de sa vie jute sous ses yeux avait sûrement aidé. Un sourire amusé étira ses lèvres au souvenir de la tête éberluée du Noir à ce moment-là. Il était résolument hétéro, mais Draco n'avait rien d'autre sous la main et il devait bien admettre que son ami était plutôt sexy. Très bonne initiative en somme.
Machinalement, il replongea la main dans sa poche et attrapa une cigarette pour la coincer entre ses lèvres. Il aimait fumer. C'était un plaisir qu'il n'avait découvert que récemment, mais il avait tout de suite trouvé le geste sensuel. Surtout sur sa personne. Et puis, ça lui avait permis d'attraper encore plus facilement que d'habitude quelques uns de ses coups d'un soir. Une fois sa cigarette allumée, il jeta un coup d'œil à sa montre. D'ailleurs, en parlant de ça… Il avait bien envie de faire l'amour ce soir. Et il avait largement le temps de rentrer chez lui prendre un bain et se changer avant de sortir se mettre en chasse. Décidément, annuler ce rendez-vous était la meilleure idée qu'il ait eue de la journée !
Avec un rictus de satisfaction, le jeune homme se dirigea vers la zone de transplanage la plus proche. D'ordinaire, il évitait le centre-ville de Londres, mais c'était là qu'il trouvait les meilleurs costumes de tout le pays et il avait besoin de renouveler sa garde robe. Sa commande serait prête d'ici deux jours. Vraiment, tout lui réussissait aujourd'hui ! Il ne put résister à l'envie d'adresser un clin d'œil complice aux deux jeunes filles qui ne le quittaient pas du regard depuis plusieurs minutes. Elles rougirent violemment et s'éloignèrent aussitôt en gloussant. Draco étouffa un ricanement. Trop facile ! Tous ceux qui le voyaient, homme ou femme, ne pouvaient s'empêcher de le désirer. En même temps, comment résister à son corps fin, musclé juste comme il le fallait, à ses cheveux qui formaient un léger halo d'or autour de son visage parfait, à ses yeux argent si mystérieux ? Sans oublier son caractère affable et sa modestie légendaire… Ah on, ça c'était ce que Blaise rajoutait à chaque fois. Mais était-ce sa faute s'il était comme un dieu et conscient de l'être ?
Et il allait le prouver une fois de plus. Jamais encore il n'était rentré un seul et ce soir n'échapperait pas à la règle. Il composait déjà mentalement sa tenue. Tout miser sur le pantalon en cuir noir qui moulait admirablement ses formes, ou bien privilégier la chemise de soie verte à moitié transparente ? Cruel dilemme… Oh, et puis pourquoi ne pas mettre les deux ? Ce ne serait pas très fair-play envers les autres, mais il était sûr de ne pas rester seul plus de trois minutes. De toute façon, il n'avait jamais été fair-play. Il n'était pas Serpentard pour rien… Sa décision prise, il bifurqua à l'angle d'une ruelle sombre pour atteindre l'endroit où il pourrait s'éclipser en toute discrétion. Et c'est là qu'il le vit.
Accroupi sur les pavés, le dos appuyé contre une benne à ordures, un petit garçon se balançait doucement d'avant et arrière, un énorme ours en peluche serré contre sa poitrine. Il ne devait pas avoir dix ans, peut-être sept ou huit. De là où il était, Draco ne voyait pas bien son visage, mais il était sûr qu'il souriait. Ses cheveux blonds, un peu trop longs sur la nuque, balayaient son front pâle au rythme de ses mouvements. Il releva la tête en entendant quelqu'un approcher et son sourire joyeux s'agrandit. Lorsqu'il croisa ses grands yeux bleus, le jeune homme eut la désagréable impression qu'il l'attendait.
D'ailleurs, dès qu'il le vit, le garçon bondit sur ses pieds et courut jusqu'à lui. Draco sursauta violemment quand il s'accrocha à la manche de sa veste hors de prix.
- Non mais tu crois te où, gamin ?
Le sourire de l'enfant s'élargit encore plus et il raffermit sa prise sur le tissu. Son visage était couvert de traces de poussière. Il avait même une petite tache de boue sur le nez. Le sorcier grimaça en imaginant dans quel état il allait bien pouvoir récupérer sa veste…
- Allez ça suffit maintenant. Lâche-moi.
Il obéit aussitôt. Il croisa les bras autour de sa peluche pour le maintenir un peu plus fermement contre lui et fixa Draco d'un air à la fois adorateur et grave. Celui-ci commençait à se sentir mal à l'aise. Le gosse était très mignon, et ses yeux bleus le faisaient irrémédiablement craquer, mais il avait l'impression qu'il voulait qu'il l'emmène avec lui… Et ça, il en était hors de question. D'abord, parce qu'il ne faisait pas dans le kidnapping – il ne savait même pas s'il était orphelin, bon Dieu ! – et ensuite parce qu'il avait d'autres projets pour la soirée. Et un Malfoy ne se détourne jamais de son but. Surtout lorsqu'il y a le septième ciel à la clé ! Mais bon, il n'avait pas un cœur de pierre non plus, malgré ce que les gens pouvaient penser. Il s'accroupit devant l'enfant et glissa une pièce dans sa menotte pâle avec un sourire.
- Tiens. Il y a une boulangerie au bout de la rue, tu pourras t'acheter une friandise.
Le jeune homme se redressa en lui tapotant la tête, arrachant un gloussement ravi au garçon qui serra un peu plus la pièce. Il sourit à nouveau avant de le dépasser pour rejoindre – enfin – la zone de transplanage. Le gamin était adorable, mais ce n'était pas tout. Quoique, il aurait bien aimé avoir un fils comme ça… S'il en avait un jour. Heureusement que la magie arrangeait bien les choses pour les couples gays. Restait juste à trouver le père donneur. Bref, il avait le temps de toute façon, il n'avait que vingt-quatre ans. Avec un soupir, Draco jeta sa cigarette dans une bouche d'égouts proche de là et passa deux doigts derrière sa cravate pour la desserrer. Pas question de transplaner avec de la fumée. La seule fois où il avait essayé, il avait cru mourir asphyxié… Il ferma les yeux.
Destination. Détermination. Décision.
La sensation désagréable et familière commençait déjà à l'envahir lorsqu'une nouvelle sensation vint s'y ajouter. Celle d'une toute petite main se glissant dans la sienne. Stupéfait, il rouvrit les yeux… pour croiser un regard bleu pétillant de malice. Et la rue autour d'eux disparut.
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Lorsque les pieds de Draco touchèrent les dalles froides du hall du Manoir Malfoy, il palpa frénétiquement toutes les parties de son corps. Un soupir de soulagement lui échappa. Tout était à sa place. Si jamais son magnifique corps avait été désarticulé à cause de sa perte de concentration… D'ailleurs, en parlant de ça. Il pivota brusquement sur lui-même. Le petit garçon était toujours là, juste à côté de lui, en un seul morceau. Il le regardait en riant silencieusement, les yeux brillants. Le jeune homme fronça les sourcils d'un air menaçant. Il se planta devant lui, les poings fermement posés sur les hanches et se pencha en avant.
- Non mais tu te rends compte de ce que tu as failli faire ? ! Petit inconscient ! On aurait pu se retrouver n'importe où ! Et dans n'importe quel état ! Heureusement que je suis en sorcier d'exception ! Et puis d'abord pourquoi tu m'as suivi, hein ? Tes parents, tu y as pensé un peu ? ! Ils vont être morts d'inquiétude !
Mais l'enfant secoua la tête. Draco haussa un sourcil, l'autre toujours froncé – ce qui fit encore plus rire et garçonnet devant sa tête.
- Tu es orphelin ? Comment t'appelles-tu ?
Il acquiesça et tendit le bras. Une gourmette en or pendait autour de son poignet, légèrement trop grande. Un nom y était finement gravé.
~*Adam*~
Le fils Malfoy hésita encore un instant, puis soupira. De toute façon, il se voyait mal mettre le petit dehors alors que la nuit n'allait pas tarder à tomber – on était au mois de novembre et les jours raccourcissaient de façon dramatique. Il était beaucoup trop mignon pour ça. Et il ne semblait absolument pas perturbé par le transplanage, ce devait être un enfant sorcier. Draco le dévisagea. Repensa à la promesse des mille et un plaisirs qui l'attendaient s'il le confiait à quelqu'un d'autre. Puis tendit les bras vers l'enfant.
- Allez viens. On va déjà commencer par te débarbouiller un peu, t'es encore plus crade qu'Hagrid après s'être occupé de vingt Scrouts à Pétard et un Magyar à pointes, si c'est peu dire. Hors de question que tu restes chez moi dans cet état.
Adam eut un sourire ravi et brandit son nounours. L'adulte fit une grimace. La peluche avait dû être blanche dans une autre vie, mais elle avait tellement traîné dans la poussière qu'elle était à présent d'un gris immonde.
- Oui, lui aussi va se laver. Koky !
Crac.
- Monsieur, oui monsieur ?
- Lave-moi ça s'il te plaît. Et fais-y attention, compris ?
- Oui monsieur !
L'elfe de maison – au nez démesuré et coiffé d'une poêle en fonte – s'inclina devant l'enfant avant de prendre délicatement l'ours en peluche et de disparaître dans un nouveau craquement. Draco soupira. Il avait accepté de loger chez ses parents pour quelques semaines, étant donné que ceux convolaient en troisième lune de miel – au Pôle Sud mais bon, chacun ses goûts – et il devait bien reconnaître que c'était bien pratique d'avoir quelqu'un – ou quelque chose, dans son cas – qui s'occupait de tout sans rechigner. Lui n'avait pas d'elfe dans son immense duplex… Une nouvelle fois, il bénit la magie qui lui évitait bien des tâches ingrates. Du genre la vaisselle. Brrr, quelle horreur…
Adam, après avoir agité la main dans la direction où Koky se tenait quelques secondes plus tôt, enroula ses bras autour de son cou, se blottissant contre lui avec un petit soupir de bien être. Le jeune homme se releva sans aucun effort, comme si l'enfant ne pesait rien. Il fronça les sourcils en se jurant de le nourrir correctement à l'avenir, même si pour ça il devait le gaver… Merlin, c'était effarant la vitesse à laquelle il était en train de s'attacher à ce gosse.
- Dis-moi, Adam, pourquoi tu n'as pas dit un mot depuis que tu es là ? Je te fais peur ?
Il secoua la tête et se redressa en ouvrant la bouche. Une sorte de sifflement étrangement rauque pour quelqu'un de son âge en sortit. Quinze noms de potions différentes défilèrent aussitôt dans la tête de Draco.
- Tu as mal à la gorge ? Tu es malade ? Tu veux que je t'appelle un Médicomage ? Ou…
Mais Adam secoua à nouveau la tête en pouffant sans bruit. Les épaules du jeune homme se détendirent immédiatement. Dieu merci, sinon il ne savait pas comment il aurait fait pour le soigner…
- Tu ne sais pas parler ?
L'enfant se contenta de sourire et de se blottir à nouveau contre lui. Prenant ça pour un oui, Draco n'insista pas. Il l'aurait bien embrassé sur le front pour le consoler, comme le faisait sa mère quand il était petit… mais il était vraiment trop sale. Heureusement qu'ils arrivaient à la salle de bains. Ouvrant la porte d'un léger coup de pied, il reposa le garçon sur le sol et s'avança vers l'immense baignoire de la pièce.
- Déshabille-toi. Je vais faire laver tes vêtements, aussi. Enfin, s'il ne faut pas les brûler… Ce qui m'étonnerait beaucoup. Je te prêterais quelques vieilles affaires en attendant. Ça te va ?
Il tourna la tête, pour voir qu'Adam, aussi nu que le jour de sa naissance, s'était rapproché de la baignoire et observait avec fascination l'eau et les bulles multicolores la remplir. Le jeune homme ne put s'empêcher de sourire. Ce petit était vraiment trop adorable pour sa santé ! Et ce n'était qu'un enfant ! Lorsqu'il aurait grandit, il serait sûrement capable d'avoir n'importe qui juste en claquant des doigts. Exactement comme lui. Voire même plus facilement encore… Raaah, il n'allait pas être jaloux du charisme d'un gosse quand même ! Il était l'irrésistible Draco Malfoy ! Et puis, le temps qu'Adam arrive jusque là, il se serait sans doute casé avec quelqu'un de bien…
Satisfait de son raisonnement, il attrapa le garçon sous les bras et le souleva pour le déposer lentement dans l'eau chaude.
- Voilà ! Décrasse-toi maintenant, je vais te chercher de quoi te changer.
Sauf que, au moment ou il voulu se relever, les deux petites mains agrippèrent sa manche. Adam le fixait d'un air contrarié, les sourcils froncés. Il donna une légère secousse au bras de Draco, de sorte que le bout de ses doigts vienne tremper dans l'eau. Celui-ci secoua la tête en comprenant là où il venait en venir.
- Oh non, je ne prendrais pas mon bain avec toi. Tu es un grand garçon, tu peux te débrouiller tout seul.
La lèvre inférieure de l'enfant s'avança en tremblotant et ses grands yeux se remplirent de larmes. Ah ah, la moue du chaton abandonné ! Mais le jeune homme l'avait utilisé bien trop souvent dans sa jeunesse pour se laisser avoir comme ça. Sa voix se fit plus ferme.
- J'ai dit non.
Cinq minutes plus tard, il était assis dans la baignoire, de l'eau jusqu'à mi-torse et du savon plein les mains. Bon, visiblement, il avait oublié que cette technique marchait à tous les coups, même contre ceux qui semblaient les plus immunisés. Pourtant, il aurait dû le savoir avec son père. Ce pauvre vieux Lucius n'avait jamais pu lui résister. Il étouffa un grognement boudeur et posa ses mains sur le dos du petit garçon entre ses jambes. Très vite, sa mauvaise humeur et son air renfrogné disparurent. Adam s'amusait à souffler sur toutes les bulles devant lui, les faisant s'envoler à sa plus joie. De temps en temps, il s'enfonçait entièrement sous l'eau, arrachant un cri de protestation à Draco lorsqu'il n'avait pas fini de le savonner. Il accepta de rester tranquille uniquement quand son aîné lui lava la tête, et encore, parce qu'il avait trouvé un canard en plastique, violet avec des plumes noires autour du cou, sur le rebord de la baignoire – Draco ne voulait vraiment pas savoir ce que faisait un objet pareil dans la salle de bains privée de son père…
Ils sortirent de là presque une heure plus tard, Adam emmitouflé dans un peignoir dix fois trop grand pour lui et confortablement installé dans les bras de Draco… qui lui ne portait qu'une petite serviette autour des reins. D'ailleurs, il fallait qu'il pense à dire à Koky de toujours laisser deux peignoirs dans ce genre de pièce. Bon sang, ses parents se comportaient en jeunes mariés depuis la fin de la guerre et ils ne prenaient même pas de bain ensemble ? … Hem, réflexion faite, il préférait continuer à ignorer la réponse.
Une fois, le petit habillé – et lui aussi, bien entendu – il redescendit jusqu'à la cuisine et l'installa sur une chaise. Bien, il était huit heures passées, le gamin devait mourir de faim ! Draco retroussa ses manches avec un rictus de satisfaction. Il était nul pour tout ce qui concernait le ménage – enfin non, un Malfoy n'est jamais nul, disons simplement que quelqu'un comme lui n'avait pas à s'abaisser à ce genre de choses et que par conséquent il ne pouvait… bref –, mais il était assez fier de ses talents culinaires.
- Bien, si je te prépare une salade de saumon et d'endives, avec une vinaigrette à l'orange, ça te va ?
Mais Adam fit une grimace monstrueuse. Surpris, le jeune homme se figea. C'était pourtant excellent ! Et très facile à faire. C'était ce qu'il se préparait toujours lorsqu'il n'avait pas beaucoup de temps pour manger. Mais bon, peut-être avait-il envie d'un plat chaud ?
- Des aubergines gratinées, tomates et mozza ?
Un frisson de dégoût lui répondit.
- … Une salade libanaise ?
… Non plus, étant donné le regard incrédule que lui lança le petit garçon. Draco se laissa tomber sur une chaise. Que pouvait-il bien lui faire ? Il lui avait proposé les recettes les plus simples qu'il connaissait, et dont il était sûr de pouvoir trouver les ingrédients dans les placards. Mais qu'est-ce qu'un enfant mangeait, à présent ? A son âge, jamais il n'aurait refusé un menu pareil… Peut-être qu'un des plats qu'on lui servait à Poudlard lui ferait plus plaisir ? Oui, mais il ne savait en préparer aucun ! Un soupir résigné lui échappa. Il s'était pourtant juré de ne jamais faire ça… Mais il n'avait pas trop le choix.
- Koky !
Crac.
- Monsieur ?
- Peux-tu préparer quelque chose à manger qui plairait à Adam ?
L'elfe de maison s'inclina si bas que son nez toucha le sol et que sa poêle s'écrasa par terre, avant de se tourner vers l'enfant.
- Un peu de purée et de jambon conviendrait-il au jeune maître ?
Un sourire radieux lui répondit, et Draco étouffa un geignement de désespoir.
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Adam avait enfin fini par s'endormir, son nounours propre serré contre lui, un pouce à la bouche. Il paraissait vraiment tout petit, recroquevillé au milieu de l'immense lit. Assis sur le bord du matelas, Draco sourit doucement. Cette espèce de petit monstre, il avait fallu qu'il lui raconte cinq histoires avant qu'il ne se décide à fermer les yeux. Exactement comme lui quand il était petit. Heureusement qu'il avait retrouvé un vieux livre de contes au fond d'un placard ! Il caressa légèrement les cheveux blonds encore humides avant de tirer sur sa main. Il n'allait quand même pas le laisser avoir des dents de cheval ! L'enfant n'opposa aucune résistance, mais garda son poing fermé devant son visage. Le jeune homme sourit un peu plus, effleura sa joue et se pencha en avant pour déposer un baiser sur son front. Il avait vu sa mère faire ce geste des milliers de fois avec lui. Même son père lui souhaitait bonne nuit comme ça, avant. Pourtant, il se sentit maladroit, voire même ridicule. Il devait bien se rendre à l'évidence.
Il ne savait pas s'occuper d'un enfant. Bon sang, il n'était même pas capable de faire de la purée ! Et puis, s'il l gardait avec lui – ce qui était certain, il avait beaucoup trop craqué pour le laisser repartir –, il faudrait sûrement qu'il le déclare. Oui, mais où ? Il y avait un Département spécifique pour ça au Ministère de la Magie ? Et est-ce qu'il fallait qu'il l'emmène à Ste-Mangouste pour s'assurer que tout aller bien ? Est-ce qu'ils pourraient faire quelque chose pour sa voix là-bas ? Si ce n'était pas le cas, est-ce qu'il faudrait qu'il l'inscrive dans une école pour muets ? Une école moldue, ou un professeur particulier sorcier ? Et…
… Et il avait sérieusement besoin d'aide. Maintenant, la question était de savoir à qui il pourrait s'adresser. Pansy ? Non, cette fille allait le traumatiser. Et puis, après ce qu'il lui avait fait un peu plus tôt, il n'était pas sûr de sortir indemne d'une éventuelle rencontre. Ah, qu'il était loin le temps où elle s'extasiait sur sa beauté presque irréelle… A présent, elle n'hésitait jamais à lui en coller une, et elle était bien la seule. A croire qu'elle était devenue immunisée contre ses charmes. Blaise ? Ce coureur de jupons allait surtout lui conseiller trois ou quatre de ses conquêtes qui seraient ravies de s'occuper d'un enfant, s'il ne se servait pas d'Adam pour attirer un peu plus femmes. Cette idée était à bannir immédiatement. Greg et Vince ? … Sans commentaire. Millicent ? Il avait déjà du mal avec sa tête. En plus, la dernière fois qu'il était passé chez elle sans prévenir, il l'avait trouvée en plein ébat avec Marcus Flint. Yeurk. Alors lui confier un enfant… Il était bon pour faire des cauchemars jusqu'à la fin de sa vie !
Un soupir lui échappa. Il n'y avait plus qu'un nom possible… Draco se leva avec précautions pour ne pas réveiller Adam et s'approcha de son bureau. Ouvrant un tiroir, il sortit une coupure de journal de sous une pile de papier. Il ne savait même pas pourquoi il avait gardé ça.
« Le Survivant ouvre un orphelinat en faveur des enfants de la guerre
Godric's Hollow : lieu de tragédie devenu lieu de vie »
… Ah non, il n'allait quand même pas s'abaisser à faire appel à son pire ennemi pour ça ! Mais en même temps, s'il s'occupait de gosses toute la journée, c'était celui qui semblait le plus qualifié dans sa situation… Et puis, cela faisait sept ans qu'ils ne s'étaient pas adressé la parole, depuis leur dernière année d'école. Peut-être qu'il aurait oublié toutes ces vieilles querelles ? … Ouais, et peut-être que le Ronflax Cornu allait traverser le London Bridge en faisant des claquettes, accompagné par une troupe d'éléphants roses et de Rusard en tutu. C'était beau de rêver.
Son regard gris se posa sur la silhouette endormie dans son lit. D'un côté, Pansy et le reste de ses amis. De l'autre, Potter et sa générosité légendaire. Le choix était vite fait. Draco poussa un grognement en s'installant à son bureau et attrapa une plume.
« Potter,
Tout d'abord, sache que si tu as touché à une seule plume de mon hibou, je te poursuivrai jusqu'en enfer pour te le faire payer. Me suis-je bien fait comprendre ? Parfait.
Mais je ne t'écris pas pour te menacer, je pourrai céder à ce plaisir une fois prochaine. D'ailleurs, je peine encore à réaliser que je suis en train de t'écrire. Alors n'imagine même pas pouvoir arrêter de lire cette lettre ici !
J'ai besoin de toi. Et je n'ai pas d'autre solution. Profites-en bien, parce que c'est la première et dernière fois que tu m'entendras réclamer ton aide ! Mais tu es mon dernier espoir. Il s'agit d'une question de vie ou de mort.
Tu es un héros, non ? S'il te plaît.
Merlin, je n'arrive pas à croire que je viens de te dire ça !
D. Malfoy. »
Le jeune homme relut ses quelques lignes avant de grogner d'un air désabusé et de rouler le morceau de parchemin. Il quitta la chambre sans bruit et se dirigea à grands pays vers le salon. Caesar, son hibou grand-duc, était majestueusement installé sur son perchoir. Accrocher le message à sa patte et le lancer dans la nuit noire ne prit que quelques minutes. Draco fixa sa fenêtre ouverte un long moment encore, malgré l'air frais qui s'engouffrait à l'intérieur. Il devait avoir perdu la tête, il n'y avait pas d'autre explication. Il finit tout de même par se détourner avec un soupir. Le buffet à alcools était juste à côté de lui, et comme il n'avait pas eu l'intention de dormir dès qu'il était sortit du boulot, alors… Il attrapa la bouteille de scotch du double fond du meuble. Son père avait toujours eu la fâcheuse habitude de planquer ses meilleures bouteilles. Quand allait-il comprendre que c'était inutile et qu'il les trouvait à chaque fois ? Draco s'assit confortablement dans le meilleur fauteuil de la pièce. Il ne restait plus qu'à espérer que Potter ne mettrait pas trop de temps à lui répondre…
Effectivement, il n'eut pas longtemps à attendre. A peine trois quarts d'heure plus tard, Caesar revenait. Son propriétaire fronça les sourcils. Il savait que son hibou était rapide, et qu'il ne vivait pas si loin que ça de Godric's Hollow, mais quand même. Le temps que l'autre réfléchisse et prenne une décision, il ne s'attendait pas à le revoir avant une bonne heure et demie… Ses mâchoires se crispèrent lorsqu'il remarqua que sa lettre était toujours intacte. Potter n'aurait tout de même pas osé lui retourner son courrier sans l'avoir seulement ouvert ! Il lui en voulait tant que ça Mais le grand-duc lui donna un léger coup de bec sur l'oreille pour attirer son attention. Un petit mot était attaché à sa deuxième patte. Draco poussa un soupir de soulagement en voyant l'écriture féminine et l'ouvrit un peu brusquement.
« Cher Draco,
Ne t'inquiète pas, je n'ai pas ouvert ta lettre. J'ai simplement reconnu ton hibou. Harry a été appelé d'urgence au Ministère et il m'a confié l'orphelinat un peu à la hâte. Je ne pense pas que tu puisses le joindre là-bas, j'ai bien l'impression que c'est grave. Dès qu'il rentrera, je lui demanderai de te contacter, tu as ma parole.
Amicalement,
Hermione Granger. »
Il froissa le parchemin avant de le jeter dans la cheminée. Comment ça, "appelé d'urgence" ? "L'impression que c'est grave" ? Mais c'était LUI l'urgence ! Potter n'avait pas le droit de le dédaigner de la sorte ! Oh, et on allait voir s'il ne pouvait pas le joindre là-bas ! Caesar sur le poing, il se rapprocha de l'âtre, lissant son plumage de l'autre main.
- Je sais que tu n'aimes pas ça, mon beau, mais il s'agit d'un cas de force majeure. Trouve-moi Potter et force-le à me répondre, compris ?
L'oiseau hulula d'un air contrarié, mais se laissa envoyer au Ministère par cheminette. Draco utilisait rarement cette voie – il allait encore en avoir pour des heures à nettoyer toutes ses plumes de la suie – sauf en cas d'extrême urgence. Or, là c'était une urgence. On n'ignore pas un Malfoy comme ça ! Agacé, il vida son verre d'une traite avant de le remplir à nouveau et alluma une cigarette. Et voilà, ça lui apprendrait à compter sur la générosité d'un Gryffondor… Trop agité pour se rasseoir tranquillement, il se mit à faire les cent pas. Mauvaise idée. Il lui semblait que l'imposante horloge de la pièce ralentissait à chaque seconde, juste pour le frustrer un peu plus Ce qui ne serait pas si étonnant, sachant que c'était sa mère qui avait ensorcelé l'objet…
Quinze minutes plus tard, Caesar surgissait de l'âtre dans un fracas épouvantable, accompagné d'un nuage de cendres, les plumes complètement ébouriffées. On aurait dit que quelqu'un l'avait jeté dans la cheminée au lieu de le laisser naturellement s'envoler… Barbare ! Le jeune homme s'accroupit pour aider son hibou à se redresser et détacha la réponse griffonnée à sa patte.
« Malfoy,
Non, je n'ai pas touché à son sale piaf, mais c'est pas l'envie qui m'a manqué. Cette saleté m'a presque bouffé le nez ! Te connaissant, pas étonnant qu'il ait un foutu caractère. Et pour ton problème, trouve quelqu'un d'autre ! Si tu m'as trouvé ici, c'est que tu as eu Hermione… Alors qu'est-ce que tu ne comprends pas quand on te dit URGENCE ? ! Bordel, j'ai autre chose à faire que m'occuper de tes ongles cassés ou de tes boutons qui ont sauté ! Ça fait cinq heures que Kingsley ne m'a pas lâché, alors débrouille-toi ! Ou attends ton tour !
H.P. »
- Non mais il se fout de moi !
Furieux, Draco attrapa un stylo qui traînait sur la tasse basse et ne prit même pas la peine d'utiliser une autre feuille pour gribouiller une réponse.
« Potter,
Si je t'écris à toi, espèce de crétin, c'est que je n'ai justement personne d'autre sous la main ! Et il s'agit d'un problème MAJEUR ! Vie ou mort, tu comprends ? Bon sang, je ne peux pas t'en dire plus là ! Si tu veux savoir, prends dix minutes de pause et viens ici ! Pitié, Potter, je ne sais plus quoi faire !
La bouteille est déjà prête. Alors ramène tes fesses ! »
Puis, sans tenir compte du hululement de protestation de Caesar, il le renvoya aussi sec au Ministère. Non mais oh ! Il était hors de question qu'il se laisse marcher sur les pieds comme ça ! Sa cigarette avait fini par se consumer entièrement. Il écrasa son mégot avec un claquement de langue agacé et en coinça une nouvelle entre ses lèvres. Il frotta plusieurs fois son briquet sans résultat, les mains tremblantes. Excédé, il l'alluma d'un bref incendio et sortit un deuxième verre du buffet. Il l'avait dit qu'il l'attendait avec la bouteille, il allait tenir ses promesses !
Juste à temps. A l'instant même où il posait son divin postérieur dans un fauteuil, Potter transplanait au milieu de son salon, Caesar sur l'épaule. D'ailleurs, celui-ci s'envola vers son perchoir avec un cri courroucé, non sans avoir donné un dernier coup de bec vengeur à son maître. On n'avait pas idée de traiter un hibou de sa classe comme ça ! Mais Draco le sentit à peine. Sa mâchoire s'était décrochée dès l'arrivée de son visiteur et ses yeux s'écarquillaient au fur et à mesure de son examen. Où était passé le petit Potty rachitique qu'il persécutait à l'école ? Ce Potter-là avait bien pris vingt centimètres, autant en taille et qu'en carrure, et les kilos qui lui manquaient – le Quidditch avait fini par porter ses fruits, au vu des muscles qui se dessinaient son pull léger. Il avait dû pas mal voyager aussi ou se payer une bonne séance d'UV, parce que sa peau était d'une belle couleur caramel très appétissante, faisant ressortir l'incroyable vert de ses yeux. Il avait aussi troqué ses horribles binocles contre une paire de lunettes rectangulaires à fine monture qui mettait en valeurs ses traits virils. Seuls ses cheveux étaient restés les mêmes, toujours aussi indisciplinés… Malfoy finit par reprendre un minimum ses esprits.
- Merlin, Potter, depuis quand es-tu aussi sexy ?
… Bon, peut-être ne les avait-il pas retrouvé tant que ça. Par contre, il eut la satisfaction de voir Potter détourner la tête d'un air embarrassé, le haut de ses pommettes se colorant légèrement.
- Pitié, ne me dis pas que tu m'as fait venir pour ça…
- Hein ? Non ! Je n'ai pas besoin de m'abaisser à quelque chose comme ça pour trouver quelqu'un, Dieu merci ! Je ne suis pas tombé aussi bas… Et tu serais bien la dernière personne que j'appellerai !
- Hum, je ne sais pas si je dois te remercier là. Bref, en tout cas je vais pouvoir te passer un savon maintenant… Tu réalises que tu m'as ordonné de venir chez toi en pleine nuit alors qu'il y a une cellule de crise qui a été déclanchée ? ! Bordel mais tu te prends pour qui ! J'arrive même pas à croire que je sois réellement venu pour t'engueuler ! Heureusement que Kingsley était aussi furax que moi et qu'il m'a accordé un quart d'heure pour te rappeler où est ta place, comme il dit ! Y a intérêt soit plus urgent que la sécurité du monde sorcier !
- Oui, oui, c'est ça. Assieds-toi et prends ton verre. Ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vu, un peu de politesse ne nous tuer.
Harry sembla hésiter un instant, puis soupira et se laissa tomber sur le canapé. Draco but une gorgée de scotch pour se donner contenance, les yeux toujours fixés sur lui. Bon Dieu, lorsqu'il lui avait demandé de venir il ne s'attendait certainement pas à le retrouver aussi séduisant ! Et il était totalement son genre. Dommage que ce soit Potter. En l'examinant un peu plus attentivement, il remarqua ses traits tirés et les poches qui commençaient à se former sous ses yeux. Le brun avait parlé d'une cellule de crise, et si en plus il s'occupait vraiment d'une cinquantaine de gamins, pas étonnant qu'il tire une tête pareille. Malfoy aurait presque culpabilisé de lui ajouter encore des soucis… Presque.
- Allez Potty, raconte-moi ça. Qu'est-ce qu'il se passe dans notre beau Ministère ?
- Pour la politesse, ce serait déjà pas mal que tu arrêtes de m'appeler comme ça.
- Excuse-moi, Harry.
Le jeune homme fit mine de ne pas avoir remarqué l'ironie mordante de sa voix et porta son verre à ses lèvres. Dès la première gorgée, ses épaules se détendirent et sa silhouette s'enfonça un peu plus dans les coussins moelleux.
- Très bon, vraiment. Pour en revenir à ta question, je ne suis pas sensé parler de ça.
- Oh, arrête. Tu sais aussi bien que moi que je peux être au courant dans les dix prochaines minutes si je veux. J'ai les moyens pour ça. Alors raconte.
Harry n'hésita pas beaucoup plus longtemps. On aurait dit qu'il n'attendait que ça, en parler à quelqu'un. Il se pencha en avant, s'appuyant sur ses genoux, le front soutenu par une main, l'autre retenant sa boisson du bout des doigts.
- Les Aurors ont enfin réussi à faire sauter la cache magique de Bellatrix Lestrange. Sept ans que cette saloperie résistait. On se doutait qu'il s'agissait de quelque chose d'important pour que Voldemort la scelle avec des sorts aussi puissants, mais pas à ce point…
Un nouveau soupir lassé lui échappa et il se massa la tempe du pouce.
- Ils ont retrouvé des biberons. Un berceau. Des vêtements de nourrisson. Et son journal. Elle… Quelques mois avant la bataille finale, deux ou trois peut-être, elle a eu un fils. De Voldemort.
De stupeur, Draco en fit tomber son verre. Le liquide ambré se renversa sur le plancher alors que la seule pensée du blond était : "ça s'accouple ces choses-là ?"
- Il doit avoir sept ou huit ans aujourd'hui. On ne sait pas grand-chose sur lui, si ce n'est que ce doit être un petit génie en magie. Apparemment, il faisait déjà exploser les objets autour de lui à cinq semaines. Magie sans baguette… Au Ministère, ils sont en train de tout éplucher pour retrouver son nom. Et moi, je me retrouve avec l'hériter du Lord Noir. Bon Dieu, comme si j'avais besoin de ça maintenant, avec l'épidémie de grippe qui me tombe sur les petits…
- Ben justement, tant qu'on parle de petit…
Le Survivant releva les yeux vers lui. Il semblait tellement fatigué, abattu par cette nouvelle… Draco se mordilla la langue, indécis. Il n'était pas du genre à avoir des scrupules ou quoi que ce soit, mais comparé à ça il devait avouer que son problème semblait ridicule. Nerveux, il porta sa cigarette à sa bouche pour en tirer une bouffée… et celle-ci s'enflamma. Entièrement, lui brûlant le bout des doigts. Il la lâcha en poussant un cri de douleur et lança un regard furieux à son invité.
- Non mais t'as perdu la tête, Potter ? !
- Désolé, je suis contre le tabac, mais j'y suis pour rien. Tu as peut-être trop tardé, ou je sais pas moi…
Le jeune homme le fixa encore une ou deux secondes, puis se tourna. Il lui semblait avoir entendu un léger grincement, juste avant… Adam était debout dans l'encadrement de la porte, le regard ensommeillé et son ours en peluche serré contre lui. Ses sourcils étaient légèrement froncés et il contemplait les restes de la cigarette d'un air réprobateur. Un large bâillement lui échappa. Ça, ajouté à sa moue endormie et la chemise trop grande qui lui servait de pyjama, firent à nouveau craquer Draco. Il se leva pour prendre l'enfant dans ses bras avant de se retourner vers Harry. Celui-ci s'était tendu et les observaient sans rien dire.
- Hem, je sais que tu vas vouloir me tuer après ça, mais voilà pourquoi j'ai besoin de toi… Je te présente Adam. Je l'ai trouvé dans la rue tout à l'heure, et il n'a plus personne. Je ne pouvais pas le laisser comme ça ! Le seul problème, c'est que je… ne sais pas comment… m'occuper d'un enfant. Alors… tu veux bien… enfin, me donner un cours ou deux ?
Comme le brun ne répondait toujours pas, il se rassit, le garçon calé contre lui.
- Bien sûr, tu auras une compensation. Je pourrais faire une grosse donation à ton orphelinat par exemple, ou quelque chose comme ça… Potter ? Je sais que tu n'es pas content et que mon problème semble dérisoire, mais j'ai été jusqu'à t'appeler au secours, bon sang ! Dis quelque chose !
- J'ai… l'impression de le connaître…
- Ah ?
Adam, qui s'était remis à somnoler, ouvrit un œil. Un doux sourire étira ses lèvres et il tendit la main vers Harry. Un sifflement sortit de sa gorge… Et l'adulte bondit sur ses pieds, les doigts crispés sur sa baguette. Aussitôt, le blond raffermit un peu plus son étreinte autour de l'enfant, pivotant pour le mettre hors de sa portée.
- On se calme, Potty ! Il ne peut pas parler, c'est tout ! J'avais l'intention de l'amener à Ste-Mangouste demain pour qu'ils l'examinent, alors baisse-moi ce truc immédiatement !
Harry resta immobile, le regard fixé sur Adam qui souriait toujours.
- Malfoy, tu veux la bonne ou la mauvaise nouvelle ?
- Hein ? Euh, commence par la bonne, mais…
- Ce gamin n'est pas muet.
Les épaules de Draco se relâchèrent et il soupira avec soulagement. Si ç'avait été le cas, il aurait fait avec, mais savoir qu'il pouvait parler arrangeait quand même beaucoup la situation. Le jeune homme aurait bien sourit, mais l'air grave qu'avait gardé le brun l'en dissuada.
- Et la mauvaise ?
- Il parle le Fourchelangue.
Le temps sembla se figer dans le salon.
- Je crois… que tu a trouvé le fils de Voldemort, Malfoy.
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Alors alors alors ? Qu'en pensez-vous ? Le deuxième chapitre est déjà écrit et le troisième en route, mais je ne publierai rien si je n'ai aucun avis !^^
Héhé, oui, je commence à comprendre le truc maintenant… VIVE LE CHANTAGE !
See you soon^^