Les Parfaits Serpentards


NdA : Je suis de retour! Et quoi de mieux pour signifier ce retour qu'une nouvelle histoire, avec un nouveau style, un nouveau Harry et un scénario rocambolesque? Rien me direz vous, c'est donc pourquoi je vous offre ce premier chapitre des Parfaits Serpentards, traduction de la superbe histoire de Jeconais.

Bonne lecture !


Chroniques de la Première année : Partie 1

Severus Rogue baissa les yeux vers les enfants, une impeccable expression de mépris étirant les traits de son visage. Il n'avait jamais révélé à quiconque à quel point il lui était difficile de maintenir cette expression, tout particulièrement quand il regardait ces deux-là – enfin, ces trois-là si vous incluiez Pugsley – mais c'était bien plus vrai chez ces deux-là. Ils étaient les parfaits Serpentards.

Ils croyaient en… hum, il n'était pas vraiment certain de savoir en quoi ils croyaient, mais ils y croyaient, cela ne faisait aucun doute. Ils étaient réservés, silencieux et pouvaient être incroyablement charmants.

Jusqu'à ce que vous franchissiez la ligne.

Lorsque vous franchissiez la ligne, ils vous tombaient dessus comme une tonne de briques, ou une volée de Cognards, ou une armée de fourmis rouges, ou toute autre métaphore qui démontrerait que les provoquer revenait à se porter volontaire pour un séjour à Azkaban – quelque chose d'extrêmement dangereux et désagréable, mais pas complètement fatal.

Ce fut lors de leur Répartition que Rogue reconnut que les préjugés auxquels il s'était attaché pendant tant d'années étaient bien loin de dépeindre la réalité, et que les temps qui se profilaient n'auraient aucune commune mesure avec ce qu'il se serait attendu de vivre.


Ils n'étaient pas les premiers dans la queue. Ni les derniers. Mais ils se démarquaient du groupe tels l'œil d'un cyclone. Tout autour d'eux, les enfants balayaient la Grande Salle du regard avec le plus vif intérêt, contemplant d'un œil émerveillé le plafond ensorcelé, les fantômes, les tables, et même le corps enseignant.

Mais pas ces deux-là. Celui qui se tenait à côté d'eux avait adopté une attitude relevant du compromis entre leur comportement et ceux des autres : pour moitié réservé et pour moitié curieux.

Rogue se força à reporter son regard sur les autres élèves, mais ses yeux ne cessaient de revenir aux deux du milieu.

Elle était habillée impeccablement. Il n'y avait pas un pli sur sa robe, ni un seul cheveu désordonné. Ses yeux étaient noirs, d'une nuance incroyablement sombre. Rogue eut presque l'impression que ses yeux absorbaient la lumière pour ne plus la laisser repartir.

Il laissa ses yeux dériver à sa droite, vers le fils de l'homme qu'il haïssait plus que toute autre personne au monde. Mais il ne put se défaire du sentiment que, en dépit du nom, ce garçon n'était pas un Potter.

Son visage était totalement inexpressif, non pas la feinte impassibilité de quelqu'un cachant ses émotions, mais plutôt le manque d'émotions de quelqu'un qui avait décidé que les émotions étaient quelque chose à utiliser de la même manière qu'un mouvement du bras particulièrement efficace.

Presque distraitement, il laissa son esprit s'étirer, usant de la Légilimancie pour voir ce à quoi le garçon pensait. Le seul problème avec cette initiative était que le garçon n'était pas là. Il n'y avait pas d'esprit auquel il pouvait se connecter. Il se fit violence pour ne pas frissonner et tenter de réprimer la peur qui s'instillait insidieusement en lui.

Quelque chose venait juste d'entrer à Poudlard, et ce n'était en rien ce à quoi tout le monde s'attendait.

« Abbot, Hannah ! » appela McGonagall. C'était une Poufsouffle, cela ne faisait aucun doute dans son esprit.

« Addams, Pugsley ! » déclara McGonagall, après qu'Abbot fut répartie à Poufsouffle.

Le garçon qui semblait être le frère de la fille s'avança jovialement jusqu'au tabouret. Il ne faisait montre d'aucune appréhension, et se mit à lever le Choixpeau vers sa tête.

« Serpentard ! » scanda le Choixpeau, bien avant qu'il ne s'approche de la tête du garçon.

Il y eut une exclamation de stupeur générale, une exclamation qu'il eut beaucoup de mal à ne pas pousser lui aussi. Le Choixpeau touchait toujours la tête des nouveaux élèves. Le fait que l'artefact n'ait pas eu besoin d'entrer en contact avec le garçon pour le répartir élevait la probabilité que ses peurs ne fussent pas sans fondements.

Pugsley battit des mains d'un air absolument ravi et sautilla jusqu'à la table de sa nouvelle maison, s'asseyant exactement à la troisième place en partant du bout de la table. Le sous-entendu n'échappa pas à Rogue. Pugsley s'attendait manifestement à ce que la fille et le garçon le rejoignent.

Un Potter à Serpentard ? Incompréhensible. Mais l'était-ce vraiment ? Pour ce Potter-là, peut-être pas.

« Addams, Mercredi ! » proclama McGonagall dans le silence absolu qui recouvrait désormais la Grande Salle.

La fille s'avança lentement.

« S-s-s-s-.. » bégaya le Choixpeau tandis qu'il se contorsionnait de droite à gauche comme s'il tentait désespérément d'échapper à la jeune fille qui s'approchait inexorablement.

Pour la première fois, une expression apparut sur son visage.

C'était un léger sourire.

Severus Rogue avait trahi Voldemort, il avait fait face à Dumbledore. Il avait vu le pouvoir. Il avait regardé le mal absolu dans les yeux. Rien ne lui avait jamais glacé le sang de cette manière que ce sourire sur son visage.

Elle tendit son bras et elle saisit le Choixpeau tremblotant et bégayant pour le poser sur sa tête.

Rogue était certain qu'elle savait que le Choixpeau était terrifié par elle.

« Serpentard ! Et pour l'amour de Poudlard, délivrez-moi d'elle ! » hurla le Choixpeau. « Je vous en supplie, par Merlin ! »

« Est-ce que tu es sûr ? » La voix de la fille avait un léger accent Américain, mais elle était douce, et non pas dure. Sa seule normalité semblait la rendre des centaines de fois plus effroyable que le sifflement de Voldemort.

« OUI, OUI, OUI ! » cria le Choixpeau.

« Si tu insistes. » déclara Mercredi, et elle enleva le Choixpeau, pour le déposer sur le tabouret.

Le Choixpeau se mit alors à sangloter tandis qu'elle se dirigeait vers la table des Serpentards, le sourire ayant disparu de son visage.

« Yeah ! Bravo Mercy ! » l'acclama Pugsley.

Mercredi effleura légèrement son dos en s'asseyant à côté de lui, laissant libre la place du bout de la table.

« Bones, Susan. » souffla McGonagall.

La jeune fille, définitivement une autre Pouf', accourut jusqu'au Choixpeau et le plaça sur sa tête.

Rien ne se produisit, excepté le fait que le Choixpeau continuait de sangloter.

Susan lança un regard terrifié à McGonagall.

Cette dernière glissa jusqu'à la fille et saisit le Choixpeau magique pour le poser sur sa propre tête.

Rogue vit les yeux de Minerva ciller, révélant qu'elle était en train d'avoir une sérieuse discussion intérieure avec l'artefact, mais rien ne se passait.

Elle ouvrit ses yeux et lança un regard à Albus. Celui-ci haussa légèrement les épaules. Elle soupira et invoqua une bouteille de Whisky-Pur-feu.

« Ce sont les nerfs. » expliqua-t-elle succinctement en réponse au regard quelque peu incrédule du Directeur.

Elle ouvrit la bouteille et versa son contenu dans la bouche du Choixpeau. Ce dernier sembla siffler puis rota avant de soupirer.

« Très bien, je peux continuer à présent. » dit-il. « Du moment qu'il n'y a pas d'autres surprises. »

Rogue vit son regard se porter sur Harry.

Le reste de la Répartition se déroula comme d'ordinaire. Il applaudit légèrement lorsque sa filleule fut répartie dans la maison de Serpentard. Drago Malefoy fut placé à Serpentard, et il parut légèrement irrité que personne ne l'applaudisse. Car c'était un fait, personne n'applaudissait. Il semblait que Rogue n'était pas la seule personne à avoir remarqué que le Potter n'avait toujours pas montré le moindre signe d'émotion tandis qu'il se tenait à l'écart du groupe d'élèves restants, ses yeux verts totalement vides.

« Potter, » McGonagall sembla prendre une profonde inspiration. « Harry. »

Harry se déplaça en direction du Choixpeau d'un pas mesuré.

Il y eut un soupir général de soulagement en voyant que le Choixpeau Magique ne s'était pas remis à trembler.

Il le souleva et s'assit.

Rien ne se passa.

Il n'y avait aucune trace d'une quelconque émotion sur le visage du garçon ni aucune réaction de la part du Choixpeau.

Ils attendirent.

Et attendirent.

Et attendirent encore.

Des murmures commencèrent à s'élever à travers la Grande Salle tandis que la plus longue Répartition à laquelle ils aient jamais assisté, se poursuivait.

« Choixpeau ? » tenta McGonagall.

« Eh bien ! » s'écria le Choixpeau d'un ton bourru, « Où est mon prochain élève ? Je n'ai pas toute la journée ! »

« Tu es assis sur sa tête. » fit observer McGonagall.

« Certainement pas ! »

« Tu l'es. » furent les premiers mots que toutes les personnes de l'école entendirent de la part de Harry James Potter. Sa voix était douce, soyeuse, et avait un ton vaguement hypnotique qui était franchement impossible à définir précisément.

Le Choixpeau poussa un cri de surprise. « Par Poudlard ! Comment suis-je supposé te répartir ? » s'exclama-t-il.

Harry fut silencieux pendant quelques secondes. « Je ne pense pas que ce soit mon problème. » finit-il par répondre.

Le Choixpeau souffla. « Eh bien, si je ne peux pas te répartir, tu devras choisir ta Maison. »

Harry reposa le Choixpeau sur le tabouret et fit volte-face pour se diriger vers la table des Serpentards, et s'assit à côté de Mercredi.

Rogue se retourna pour regarder le Directeur, qui paraissait aussi éberlué que tout le monde.

« Est-ce qu'il peut faire ça ? » s'enquit McGonagall.

« Cela est stipulé dans le sort qui m'a conçu. » répondit aigrement le Choixpeau, le ton de sa voix abrasif. « Si je ne peux pas répartir un élève, pour une quelconque raison, alors le choix revient à l'élève. »

« Comment de fois cela s'est-il produit ? » demanda doucement McGonagall.

« Jamais. Est-ce que nous pouvons poursuivre la Répartition à présent ? »

Les élèves restants furent répartis aussi facilement que rapidement, mais il n'y avait toujours pas le bruit usuel qui allait de paire avec une Répartition. Tout fut fait dans le silence le plus absolu.

A la fin du banquet et pendant que les Préfets conduisaient les nouveaux élèves à leur Salles Communes, Rogue suivit Albus dans son bureau. Minerva, Pomona et Filius étaient déjà présents, du Whisky-Pur-feu dans leurs verres. Le Choixpeau était posé sur la table.

Albus s'effondra dans son fauteuil.

« Une Répartition des plus inhabituelles. » entama-t-il.

Le Choixpeau renifla. « Pourquoi est-ce que cette Addams se trouve à Poudlard ? » interrogea-t-il. « Elle est Américaine elle devrait être à Salem. »

« Je devais l'amener ici. » expliqua le Directeur. « Si je ne l'avais pas fait, Harry serait aussi allé à Salem. »

« Tout ce foin pour Potter ? » renifla Rogue avec mépris, plus pour conserver sa réputation qu'en raison d'une quelconque croyance que Potter n'était pas un sujet qui méritait d'être discuté.

« Severus. » admonesta Albus avec un soupir.

« Que s'est-il passé, Choixpeau ? » demanda Minerva.

« Je ne peux pas vous le dire. » répondit l'artefact magique avec un soupir. « Je ne suis pas autorisé à divulguer ce que j'apprends de l'esprit d'un élève. Vous le savez très bien. » Il marqua une pause. « Ma réaction devrait vous avoir donné une indication suffisante. »

« Continuons, si vous le voulez bien. » dit Albus. « A propos de Mr Potter. »

« Je ne sais rien en ce qui concerne Mr Potter. » statua le Choixpeau. « Il n'y avait rien à lire. »

« Rien ? »

« Rien. » confirma Rogue. « J'ai tenté de le sonder, et son esprit ne semble même pas être là. »

« Occlumancie ? »

« Non, cela compterait comme une présence. Il n'y avait rien du tout. »

« Eh bien, je crois que Mr Potter est à la mauvaise place. » déclara jovialement Albus. « Convoquons-le et plaçons-le à Gryffondor. »

« Faites cela, » déclara sereinement le Choixpeau, « et je ne serai plus jamais capable de Répartir les enfants. »

« Pardon ? » fit Albus, d'une voix interloquée.

« Si vous brisez les règles par lesquelles j'ai été enchanté, je disparaîtrai et vous devrez trouver un nouveau moyen de Répartition l'année prochaine. »

« Mais… » commença Albus.

« J'ai été créé par les Fondateurs de Poudlard pour Répartir sans aucun préjudice. Mon choix est définitif. C'est Rowena qui a mis en place ce garde-fou stipulant qu'un élève que je ne pourrais pas Répartir serait autorisé à choisir sa propre maison. Mais lorsqu'un élève choisit, c'est la même chose que si j'avais choisi. Vous le déplacez, et j'aurai échoué à ma tâche, et si j'échoue, mon existence n'a plus lieu d'être. » Il s'interrompit. « S'il n'y a rien d'autre, j'aimerais terminer cette bouteille de Whisky-Pur-feu et essayer d'oublier cette journée. »

Silencieusement, Minerva versa le contenu de la bouteille dans la bouche du Choixpeau et le replaça sur l'étagère. Quelques minutes plus tard, l'artefact magique ronflait.

« Directeur. » intervint Filius après quelques minutes, « Pourquoi avons-nous de nouveaux champs de protection ? »

« Comment ? » s'exclama McGonagall.

« Je les ai vérifiés ce matin, et j'en ai remarqué de nouveaux. Assez vicieux, si je puis dire, mais ciblés. »

Albus soupira une fois encore. « La famille Addams a exigé le droit de les améliorer. Il semble que leur clan possède quelques ennemis, et ils prennent la sécurité de leurs enfants très au sérieux. Leurs protections n'interfèrerons pas avec ma gestion de l'école, ni ne stopperons personne d'autre que ceux qu'ils jugent être des ennemis. »


Débuter une nouvelle classe le rendait toujours d'humeur massacrante. La pensée de voir tant de parfaits ingrédients êtres gâchés lui était insupportable. Mais cette année était bien pire encore. Il s'était préparé pendant de longs mois à accueillir comme il se devait Potter et avait élaboré un discours meurtrier comme il savait si bien en faire pour l'occasion. Il avait attendu cette opportunité pendant des années.

Mais à présent, il n'était plus certain que ce fût une si bonne idée que ça.


« Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions. » commença-t-il d'une voix doucereuse. « Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques, je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens... Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon si vous étiez autre chose qu'une de ces bandes de cornichons à qui je dispense habituellement mes cours. »

Harry et Mercredi le fixaient du regard, leur attention silencieuse plus troublante encore que tout ce qu'il avait pu endurer auparavant, et il n'arrivait pas à en comprendre la raison.

Ils n'avaient que onze ans. Il pouvait le faire.

« Potter ! » claqua-t-il soudainement. « Qu'obtiendrai-je en ajoutant de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ? »

Harry pencha légèrement la tête sur le côté. Il répondit finalement d'une voix soyeuse. « D'après le livre de Potions de septième année que j'ai lu, on obtient une potion de sommeil communément connue sous le nom de Filtre du Mort-Vivant. »

Rogue eut le sentiment qu'il venait juste de se faire réprimander, mais il prit une profonde inspiration et continua. « Où iriez-vous chercher si je vous demandais de me trouver un Bézoar ? »

« Je pense que c'était dans le même livre de septième année, » répondit Harry, « dans l'estomac d'une chèvre. »

Rogue le fixa du regard, se faisant violence pour essayer d'ignorer le fait qu'il était certain, sans qu'il ne puisse l'expliquer, que Mercredi était sérieusement en train de considérer la recherche d'un bézoar dans son estomac.

« Dix points pour Serpentard. » déclara-t-il doucement. « Il est bon de voir que certains s'avancent dans le programme. Quelqu'un peut-il me dire la différence entre le napel et le tue-loup ? »

« Sept lettres. » répondit succinctement Mercredi avant que la main de Granger ne soit levée à mi-hauteur.

Rogue reporta son regard sur elle, ses lèvres frémissantes. « En effet. » approuva-t-il. « Pour ceux d'entre vous qui sont de parfaits ignares, il n'y a aucune différence entre ces deux appellations. »

Il savait qu'il s'était défilé, qu'il n'avait pas appliqué la vengeance qu'il s'était juré de prendre sur le gamin Potter, mais il avait au moins gardé la face.

A la fin du cours, il s'autorisa une bonne gorgée de Whisky-Pur-Feu et considéra le fait d'aller voir Albus et de lui informer que quelque chose était entré à Poudlard, mais il finit par y renoncer. Il agissait en parfait idiot, et il s'en rendait bien compte.

Le jeudi suivant, il assista au premier cours de vol de l'année, dissimulé dans un coin. Il le faisait toujours, à la recherche d'un nouveau talent, et il savait que Minerva en faisait de même.

Il refusait de l'admettre, même à lui-même, mais il espérait que ce Potter s'avérerait bon – parce que son équipe avait désespérément besoin d'un véritable talent.

« Tout le monde, mettez-vous à côté de vos balais. » ordonna Madame Bibine.

Harry et Mercredi firent exactement ce qu'on leur disait, se tenant parfaitement droit et drapés du silence qui commençait à devenir leur marque de fabrique.

« Placez votre main droite au-dessus du balai et dites 'Debout' ! »

Les balais de Harry et Mercredi semblèrent sauter dans leur main, se mettant en position d'un bruit sec très audible. Très peu d'élèves furent aussi heureux.

« A présent, quand je sifflerai, vous frapperez le sol de toutes vos forces. » instruisit Madame Bibine, après leur avoir montrés comment monter leur balai et le tenir correctement.

Neville Longdubat, qui, s'ils étaient morts, aurait fait ses parents se retourner dans leur tombe, sembla incapable de suivre même la plus simple des instructions, et s'éleva dramatiquement dans les airs.

« Revenez, Longdubat ! » cria Bibine. Son cri sembla faire pâlir le garçon qui finit par glisser sur le côté et tomber à dix mètres du sol.

Bibine accourut vers lui, son visage aussi blanc que celui du garçon avant sa chute.

« Poignet cassé. » murmura-t-elle. « Venez mon garçon – tout va bien, levez-vous. »

Elle se retourna vers le reste de la classe. « Que personne ne bouge pendant que j'amène cet élève à l'infirmerie ! Vous laissez ces balais là où ils sont ou vous serez renvoyés de l'école avant même d'avoir pu dire 'Quidditch' ! Venez, Mr Longdubat. »

Longdubat la suivit en boitillant, en se tenant le poignet, des larmes coulant sur son visage.

Rogue secoua sa tête et soupira.

« Est-ce que vous avez vu sa tête, à cet empaffé ? » ricana Malefoy.

« Ferme-là, Malefoy. » cingla Parvati Patil.

« Oooh, on défend Longdubat ? » railla Pansy Parkinson, comme une bonne Serpentard qui se respectait, « Je n'aurai jamais pensé que tu aimais les gros bébés pleurnichards, Parvati. »

« Regardez ! » s'exclama Malefoy, en s'accroupissant et en saisissant quelque chose sur l'herbe. « C'est cette stupide chose que la grand-mère de Longdubat lui a envoyé. »

Le Rappeltout scintilla au soleil alors qu'il le montrait à la ronde.

« Je pense que je vais le laisser quelque part où il pourra le trouver. » fit-il d'un air faussement songeur. « Je ne sais pas, peut-être sur un arbre ? »

« Tu agis en parfait crétin. » lui dit Pugsley avec un long soupir patient. « Harceler les autres fait de toi un être faible, lâche et une brute. »

« Ah ouais ? » rétorqua Drago. « Pourquoi n'essaierais-tu pas de m'arrêter alors ? » Il décolla, et s'éleva dans les airs. Pugsley jeta un regard à Harry, qui roula les yeux, et toucha légèrement le bras de Mercredi. Elle eut un sourire presqu'imperceptible et exécuta un geste acéré avec son bras.

Le balai de Drago s'arrêta subitement. Malheuresement pour lui, Drago n'en fit pas autant. Le blondinet poussa un cri strident alors qu'il chutait, s'écrasant sur le sol avec un bruit sourd.

« Que se passe-t-il ici ? » s'enquit McGonagall tandis qu'elle se précipitait vers le groupe.

« La bouche de Drago a excédé son habileté avec un balai. » répondit Harry d'une voix soyeuse. « Il s'est mis en tête de nous montrer ses capacités uniques de vol, alors il a ignoré l'ordre de Madame Bibine de rester sur terre tandis qu'elle s'occupe de Longdubat puis il est tombé en essayant d'exécuter un tonneau. »

McGonagall regarda les autres élèves, avant de hocher pour elle-même. « Dix points de moins pour Serpentard. » tonna-t-elle en se précipitant vers le garçon immobile. « Et une semaine de retenues. » Elle baissa les yeux vers lui et d'un geste de la baguette, le fit léviter. « J'attends de vous que vous restiez tous où vous êtes. » gronda-t-elle, « ou je veillerai personnellement à ce que vous quittiez l'école aujourd'hui même. »

Elle s'en alla d'un pas ferme, la forme inconsciente de Drago Malefoy derrière elle.

Harry s'approcha de l'endroit où Drago était tombé. Il ramassa le Rappeltout et retourna vers le groupe, avant de jeter d'un air désinvolte la balle de verre à Pugsley. « Assure-toi que le garçon le récupère. » dit Harry.

« Ca sera fait. » répondit Pugsley d'un ton jovial. « Merci. »

Harry haussa les épaules et s'assit par terre avec Mercredi. Un instant plus tard, ils étaient engagés dans une conversion à voix basse.

Rogue se retourna silencieusement et quitta les lieux, digérant ce qu'il venait juste de voir.


Il reporta son regard pour observer Drago Malefoy. Le prince de Serpentard, ou du moins l'avait-il été pendant un mois. Mais ensuite, il avait exigé la servilité de Mercredi.

Il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle Draco l'avait choisie en premier. Peut-être était-ce parce que c'était une fille. Peut-être parce qu'il pensait qu'elle était la plus faible. Peut-être était-ce parce qu'il savait que c'était elle qui avait saboté son balai.

Ou peut-être bien que son subconscient lui jouait des tours, et qu'il agissait sous l'influence d'un désir subconscient de courir à sa mort ?

Il s'était tenu, dissimulé à l'œil de tous, dans la Salle commune de Serpentard, observant.


« Addams. » retentit la voix traînante de Drago. « Fillette, apporte-moi une nouvelle plume. »

Mecredi l'ignora.

« J'ai dit, » déclara Drago d'une voix plus forte, attirant l'attention dont il semblait si manifestement se gargariser. « Apporte-moi une nouvelle plume. »

Sa présence semblait être totalement inexistante aux yeux de Mercredi. Pugsley leva la tête et sourit, un sourire maniaque qui disparut aussi vite qu'il était apparu. Harry était à sa place habituelle, à droite de Mercredi, à une distance tellement proche qu'aucun élève n'oserait en faire de même, fussent-ils des élèves de sept années supérieures à la paire de première année.

Drago se leva et s'avança d'un pas qui se voulait dangereux jusqu'au bureau sur lequel ils travaillaient. « Je t'ai dit de faire quelque chose. » gronda-t-il d'une voix méprisante. « Et quand je te dis de faire quelque chose, tu le fais, c'est compris ? »

Mercredi l'ignora.

« Mon père, » souffla Drago d'une voix doucereuse, « est le bras droit du Seigneur des Ténèbres. Quand il reviendra, mon père s'assurera que tous mes ennemis reçoivent ce qu'ils méritent. »

Mercredi leva les yeux vers lui d'un air curieux. « Tu essaies de m'intimider en me révélant que tu n'as aucun pouvoir ni aucune influence par toi-même, alors tout ce que tu peux faire jouer en ta faveur est ce qu'il se peut que ton père obtienne un jour ? »

Drago se mit à pâlir avec de prendre une teinte rouge brique. « Fais attention à ce que tu dis. » gronda-t-il en levant sa main.

Sans lever les yeux de son livre, la main droite de Harry se leva en un éclair et saisit le bras levé. Il le tira violemment, déséquilibrant Drago. Un cri haut-perché d'agonie déchira la Salle commune devenue silencieuse.

En une fraction de seconde, la main de Drago était étendue sur la table, son bras plié à un angle qui ne pouvait être naturel, un couteau de cuisine planté dans sa paume, la clouant sur la table. Harry dans la même posture qu'auparavant, faisant ses devoirs, son visage dénué de toute émotion.

Mercredi brandit sa main et saisit la joue de Drago, obligeant le blond à lever les yeux vers elle.

« Si tu à l'intention de prévenir ton père, sache-le, » murmura-t-elle, sa voix à faire froid dans le dos de par son manque totale d'inflexion, le dénuement le plus total de ton. « Je serai la Dame des Ténèbres, » poursuivit-elle, sa voix presque silencieuse emplissant d'une façon étrange la Salle commune. « Aux côtés de mon Seigneur des Ténèbres, et nous règnerons pour l'éternité. Voldemort est un fou, un manant, et s'il revient, nous nous occuperons de lui, comme nous nous sommes occupés de toutes les personnes qui se sont mises en travers de notre chemin.

« Nous avons déjà une tombe de creusée pour lui. » Elle marqua une pause et sembla se pencher vers lui. « Et s'il est vraiment bon, nous le ressusciterons pour qu'il puisse prendre part à nos Fêtes d'Halloween. »

Il y eut une série de déglutissements audibles qui s'élevèrent de la Salle Commune.

« Alors, Malefoy, enlève le couteau de ta main, et traîne-toi jusqu'à l'infirmière, hijo de puta. »

Pour la première fois de la soirée, Harry leva les yeux. Ses yeux plongèrent dans ceux de Mercredi. « Tu as parlé Espagnol. » souffla-t-il, sa voix semblant soudainement beaucoup plus mature que ses onze ans. « Mi amor. »

Le visage de Mercredi changea, et pour la première fois depuis qu'elle était entrée à Poudlard, une trace d'émotion se fit percevoir. Un sourire timide apparut.

Harry fut sur ses pieds en un instant, Drago complètement oublié, et il agita sa baguette avec enthousiasme. Un rythme de flamenco emplit l'air, tandis que Harry attirait Mercredi dans ses bras, et qu'il entamait une danse avec elle dans la Salle Commune.

Il la fit se cambrer, et quand il la releva, elle avait la scintillante brindille verte d'une rose écarlate entre ses dents. Il la fit tournoyer, tenant sa main au-dessus de sa tête. Elle tournoya gracieusement, et quand elle s'arrêta, sa robe s'était transformée en une robe d'un rouge sanguin.

Il fit un pas pour s'écarter d'elle, tournant autour d'elle, puis il frappa sèchement ses talons sur le sol et sa robe se transforma en un costume assorti à celui de Mercredi qui seyait parfaitement sa petite forme.

Il leva la main droite de sa partenaire et la baisa doucement, ses yeux ne quittant pas les siens, et ils dansèrent, ignorant tout, et toutes les autres personnes.

La musique s'arrêta abruptement, tout comme eux. Elle était complètement cambrée vers l'arrière, retenue par l'un des bras de Harry, tandis qu'ils se dévoraient des yeux.

Le sourire de Pugsley menaçait de fendre son visage en deux alors qu'il les regardait tous les deux.

Harry la releva, et les émotions dans leurs yeux s'éteignirent, ne laissant plus que leurs masques lisses usuels. Ils s'écartèrent et en un instant ils étaient de retour dans leurs robes d'école, comme s'ils ne s'étaient jamais changés, comme s'ils n'avaient jamais dansé.

Ils marchèrent, dans une parfaite harmonie jusqu'à leur bureau, et se rassirent. Harry tendit le bras et retira le couteau de la main de Drago et le lança, violemment et rapidement.

Rogue déglutit lorsque le couteau se ficha dans le mur, à un cheveu de son oreille gauche.


C'était seulement la première fois qu'ils eurent à faire avec Drago le garçon de Narcissa avait prouvé être remarquablement entêté, incapable d'accepter le fait qu'il était surclassé à tous les niveaux.

Ce qui l'avait convaincu plus que toute autre chose qu'ils étaient Serpentards fut la manière dont ils composaient avec les autres Maisons et tout particulièrement le cadet des garçons Weasley.


« Tu es une Serpentard. » cracha Ron, son visage empourpré. « Tout le monde sait que tous les sorciers maléfiques viennent de Serpentard. »

Mercredi interrompit son repas et le regarda de l'autre bout de la Grande Salle. Elle le fixait du regard de la même façon qu'un entomologiste observerait un insecte épinglé sur sa table de travail.

« La malveillance ne provient pas d'une Maison. » déclara-t-elle, de cette même voix à glacer le sang qu'elle employait à chaque fois qu'elle statuait une vérité indiscutable. C'était une voix que personne ne pouvait ignorer. En un clin d'œil, elle s'était déplacée à travers la salle, et tirait de sa main la tête de Ron en arrière, un couteau sur la gorge.

Rogue se fit violence pour ne pas laisser transparaître sa stupéfaction sur son visage. Tout le monde était silencieux, pétrifié. Personne ne l'avait vue se déplacer, elle n'avait pas sa baguette, mais elle était quand même parvenue à le faire.

« La malveillance provient des tréfonds de ton être, dans cet endroit spécial ou tu gardes tes préjugés sectaires. » finit-elle doucement.

Personne, pas même les Professeurs, ne semblait désireux de briser le silence.

Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent à la volée et le Professeur Quirrell entra en courant, son turban partiellement défait, et de la terreur inscrite sur son visage.

Tout le monde le regarda atteindre le fauteuil du Professeur Dumbledore, s'affaler contre la table, et haleter, « Un troll – dans les donjons – je voulais vous prévenir. »

Il s'effondra ensuite au sol, évanoui.

Il y eut une profonde inspiration collective, comme si tout le monde s'apprêtait à hurler en chœur.

« Silence. » fut le seul mot que prononça Harry, et personne ne proféra le moindre son.

Dumbledore ouvrit sa bouche.

« Nous sommes en sécurité ici, les portes sont closes. » continua Harry, avant de retourner à son repas.

« Est-ce qu'il manque quelqu'un ? » demanda gaiement Puglsey.

« H-H-H-H-Hermione. » croassa Ron de sous le couteau de Mercredi.

« Est-ce que je peux garder son cadavre ? » demanda Mercredi à Harry. « Je pourrais jouer avec. »

Harry secoua lentement sa tête. « Qu'est-ce que tu m'as promis ? »

Mercredi s'écarta de Ron, comme s'il était un crapaud insignifiant.

« Pas de nécromancie jusqu'à mes seize ans, ou que nous faisions finalement l'amour. » répondit-elle d'une voix chantante. Soudainement, un sourire rayonnant qui paraissait étrangement déplacé apparut sur son visage. « Te deseo, mi amor. » ronronna-t-elle.

Harry frissonna très perceptiblement. En un instant, il était auprès d'elle, des exclamations de stupeur retentissant de nouveau dans la salle. Tout le monde, même Rogue, semblait être sous l'effet de leur charme hypnotique.

« Tu le peux, » lui souffla-t-il, « mais hélas, la puberté ne nous a pas encore atteint. »

La réponse de Mercredi fut courte, claire, et à peine audible.

« Mais, » offrit Harry, « tu peux réaliser une potion avec les yeux d'un Troll fraîchement tué qui relègue la peste au rang de rhume hivernal. »

« Pugsley. » La voix de Mercredi claqua comme un fouet. « Va me chercher le Troll. »

« Youhou ! » s'écria joyeusement Pugsley, et il sortit de la pièce en courant.

« Je me dois de protester. » intervint Albus, secouant sa tête comme s'il avait été dans un état second. « Les élèves sont priés de se rendre à leurs dortoirs respectifs. »

« Non. » dit Harry d'une voix douce, ses yeux ne quittant pas le visage de Mercredi.

Aucun élève n'esquissa le moindre geste tandis qu'Albus leur adressait un regard réprobateur.

« Pugsley est en train d'amener le Troll ici. » déclara Harry. « Si vous sortez, vous mourrez. »

« Laisse-les partir, » supplia Mercredi, « s'il-te-plaît ? »

La main gauche de Harry s'éleva et il caressa sa joue.

« Je n'ai aucun contrôle sur eux, » lui répondit-il, « je ne peux qu'offrir mes conseils. Ils doivent écouter leur Directeur. »

« Mes enfants, » dit Dumbledore, « l'endroit le plus sûr pour vous sont vos Salles Communes. Les portes peuvent être verrouillées. Préfets, escortez vos camarades. »

Pas un seul élève n'esquissa le moindre geste.

Les portes s'ouvrirent et Pugsley entra en courant, un sourire rayonnant sur son visage. « Regardez ce que j'ai trouvé. » dit-il, en montrant Hermione dans ses bras. « Est-ce que je peux la garder ? »

« Tu peux. » déclara solennellement Mercredi.

« Génial ! » s'écria Pugsley, et il exécuta une petite gigue. Les yeux de Hermione étaient écarquillés, mais elle ne semblait pas protester. « Elle était dans les toilettes des filles, je l'ai trouvée sur le chemin et maintenant le Troll arrive ici. »

« Oh parfait. » s'extasia Mercredi d'une voix presque joyeuse, en se frottant les mains.

Pugsley se rendit jusqu'à la table des Gryffondor et prit place.

« Pugsley. » appela Harry.

Le garçon leva les yeux vers lui.

« Je suis fier de toi. »

Pugsley sourit, comme s'il venait juste de gagner au loto.

« Prête, mon amour ? » demanda Harry à Mercredi.

« Je me dois de protester. » tenta encore Dumbledore en les regardant d'un air intimidant, la magie irradiant de son corps, commandant l'attention.

Harry et Mercredi l'ignorèrent.

Les portes s'ouvrirent de nouveau avec fracas et le Troll apparut, tenant un gourdin dans ses mains noueuses.

Il rugit, faisant trembler quelques enfants d'effroi.

« Oh Harry. » souffla Mercredi. « Il est magnifique est-ce que je peux l'avoir comme animal de compagnie à la place ? »

« Le Ministère ne l'autorise pas. » dit Harry avec regret.

« Oh très bien alors, ingrédient il devra être. » déclara-t-elle en s'avançant devant l'immense Troll.

Le Troll rugit encore et Albus leva sa baguette.

« Non ! » La voix de Harry l'empêcha – ainsi que tous les autres – d'interférer.

Le Troll se gratta la tête, paraissant confus face à l'absence totale de réaction qu'il recevait.

La baguette de Mercredi était dans sa main alors qu'elle s'avançait jusqu'à son niveau.

« Il est temps pour toi de mourir. » dit-elle ave regret, et elle s'inclina gracieusement.

De derrière elle, et apparus de nulle part, des centaines de couteaux jaillirent par-dessus sa tête et allèrent s'écraser contre le Troll.

Le Troll baissa les yeux vers sa poitrine de surprise, avant de s'affaisser sur ses genoux, dans une position assise. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites, puis il s'effondra, mort.

Pugsley apparut – de façon conventionnelle – à coté de Mercredi, et grimpa sur le Troll. Il récupéra les yeux d'un mouvement expert à l'aide d'un couteau de table, et les plaça dans un verre d'eau récupéré sur une table voisine.

« Merci. » lui dit-elle.

Il lui sourit et retourna à la table des Serpentards, déposant le verre à côté du plat de Mercredi.

« Professeur Rogue, » dit respectueusement Harry, « avez-vous besoin d'ingrédients de Troll ? »

Rogue ne répondit pas directement, prenant le temps de se morigéner pour s'assurer qu'il ne balbutierait pas. « Pas pour le moment. » répondit-il, de la voix la plus calme dont il était capable.

Harry frappa sèchement des mains. Un elfe de maison apparut. « Donne ce Troll à nourrir aux Sombras, je te prie. » ordonna-t-il.

L'elfe de maison hocha la tête et frappa ses mains vingt elfes de maisons apparurent, et ensemble ils lévitèrent le Troll hors de la Salle.

Rogue se retourna pour jeter un regard à Albus, et il eut du mal à réprimer un sourire l'expression d'absolue perplexité était une expression qu'il s'attendait à revoir souvent sur le visage de son vieil ami à l'avenir.

« Weasley. » la voix de Harry sembla caresser le mot tandis qu'il fixait du regard le rouquin. « Pourquoi donc Granger n'était-elle pas au dîner, et comment le savais-tu ? »

Ron semblait incapable de détourner le regard. « J'ai dit qu'elle était un véritable cauchemar. » répondit-il d'une voix rêveuse. « Toujours à avoir raison, à nous montrer qu'elle est meilleure que nous. Elle pleurait et elle s'est enfuie en courant. »

« Quelqu'un était meilleur que toi, alors tu l'as rabaissée ? » demanda Harry, le ton doux de sa voix contrastant fortement avec les mots employés.

Ron hocha la tête.

« Et tu oses me qualifier de maléfique. » nota distraitement Harry, tandis qu'il s'en retournait à sa place à la table des Serpentards, Mercredi à ses côtés.

« Mr Potter. » interpella Dumbledore. « Mon bureau, immédiatement. »

Harry leva la tête et soupira. « Vous ne voulez pas nous récompenser en public ? » s'enquit-il.

Dumbledore déglutit et leva les yeux vers lui. « Récompenser ? »

Harry sourit au Directeur, et Rogue sentit un frisson lui parcourir l'échine. « Mais certainement ; Pugsley a secouru une Gryffondor errante, je vous ai empêché d'envoyer la Maison de Serpentard à la rencontre du Troll, et Mercredi, a montré à quel point il est aisé de s'occuper d'ignorantes et inoffensives bêtes. »

Le sourire de Dumbledore réapparut soudainement. « En effet. » approuva-t-il, les yeux pétillants. « Cinquante points, chacun. »

« Et j'enlève cinquante points à Gryffondor pour avoir harcelé une élève et l'avoir mise en danger. » renifla Rogue.

Harry hocha la tête. « Après-vous donc, monsieur le Directeur. » dit-il poliment.

Dumbledore opina et se leva de table pour sortir de la Grande Salle.

« Mercredi. » dit Harry, en lui offrant son bras. Il se retourna vers Pugsley. « Elle est sous ta responsabilité à présent. » déclara-t-il en indiquant Hermione.

Pugsley sourit.

Ensemble, les-bien-trop-adultes-pour-leur-onze-ans emboîtèrent le pas au Directeur.

Rogue se retrouva à les suivre. Il ne raterait ce qui allait se passer pour rien au monde, même si Potter était le fils de son ennemi – un fait qu'il trouvait de plus en plus difficile à croire au fil du temps.

Les deux enfants s'assirent en face du bureau du Directeur, ensemble, mais sans se toucher.

Dumbledore les regarda silencieusement.

Aucun d'entre eux ne montra d'inconfort tandis qu'ils demeuraient assis en silence. Pas une seule expression ne traversa leur visage alors qu'ils attendaient patiemment. Rogue eut l'impression qu'ils auraient pu attendre pour l'éternité.

Albus eut manifestement la même impression, car il leur sourit. « Sorbet citron ? »

Mercredi tendit le bras et en pris un, qu'elle mit dans sa bouche. Une expression d'abjecte révulsion apparut une seconde plus tard et elle le recracha dans un mouchoir, le mouchoir de Harry.

Une fois encore, Rogue dut réprimer une exclamation de stupéfaction. Harry avait commencé à sortir le mouchoir avant que Mercredi eût même esquissé un geste pour prendre le bonbon. Il l'avait placé devant sa bouche juste au moment ou elle le recrachait, comme s'il avait su ce qui allait exactement se passer, et qu'il avait simplement réagi en conséquence.

« Pas à votre goût ? » s'enquit poliment Dumbledore.

Aucun d'entre eux ne jugea la question digne d'être répondue.

« A présent. » commença Dumbledore. « Je me dois d'objecter le fait que vous ayez menacé Mr Weasley. Ses mots ont peut-être été un peu hâtifs mais son cœur est au bon endroit. Il se peut que finissiez par l'apprécier si vous passiez un peu de temps avec lui. »

« C'est un sectaire obtus. » déclara tranquillement Mercredi. « Et seulement les faibles menacent. »

« Excusez-moi ? »

« Une menace est quelque chose que vous employez lorsque vous n'avez presqu'aucune intention de la mettre à exécution. » expliqua calmement Harry. « Nous faisons des promesses. S'il parle encore de cette façon à Mercredi, je le donnerai à Mercredi, comme une marque d'affection. »

« Vous deux semblez très proches. » continua Dumbledore, ignorant le contenu de ce que Harry venait juste de dire. « Puis-je m'enquérir sur votre relation ? »

« Non. »

Dumbledore parut dérouté pendant une seconde.

« Puis-je vous poser une question sur votre enfance ? » tenta-t-il encore, dirigeant sa question à l'intention de Harry.

« Pourquoi ? »

« Etait-ce une enfance agréable ? »

« Je ne vois pas en quoi cette question est pertinente, » répondit Harry, « mais j'y répondrai quand même. Ca l'était. »

« Excellent. » dit lentement Albus.

« Y avait-il autre chose ? »

« Non, vous pouvez y aller. »

Et ils s'en allèrent, sans un mot ni un regard.


Albus était resté troublé après l'entrevue, et n'avait rien dit pendant un long moment. Rogue avait essayé de comprendre comment ces deux-là parvenaient à capturer l'attention des autres si aisément, et l'ignorer le reste du temps.

Cela ne semblait pas naturel, mais rien à propos d'eux ne l'était jamais.


Nda : Voilà, nouveau chapitre d'une nouvelle histoire. J'espère que ca vous a plu et que vous êtes prêts à suivre cette nouvelle histoire avec trépidation. Je sais ce que certains (tous ?) me diront : c'est bien beau tout ça mais et les autres histoires ? Je le répète donc encore une fois, je n'abandonne rien, et les chapitres promis viendront, faudra juste me laisser le temps. Il n'y avait tout bêtement pas de chapitres parce que je n'avais pas le temps. Maintenant que j'ai pris le rythme, je peux me remettre à l'écriture. Donc cette semaine, il y'aura trois chapitres (y compris celui-là) qui paraîtront : le chapitre 9 de Princesse, et 6 d'Espoir. Une nouvelle vie arrive dans deux semaines après mes exams.

Je vous dis donc à Mercredi pour le chapitre 9 de Princesse !