L'orage.

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'Ikuto se cachait dans la chambre d'Amu. Bien évidemment, ni les parents de la jeune fille, ni le reste des Gardiens n'étaient au courant. On était aujourd'hui Samedi et Amu se retrouvait seule en compagnie du garçon et de leurs shugo chara.

Comme à son habitude Ikuto était en train de dormir, Yoru installé à côté de lui, sur l'oreiller. Sû venait de préparer une collation pour ses deux comparses et sa propriétaire : de délicieux biscuits avec un jus de fruits maison (recette secrète de la petite fée du logis).

- Merci Sû.

- De rien Amu.

Ran et Miki étaient installées sur le canapé, à côté d'Amu, et s'éventaient.

- J'ai chaud. Amu, j'ai chaud !

- Ah ça, je n'y peux rien, je ne contrôle pas la météo. Mais ma mère à dit qu'il devrait faire moins chaud ce soir.

- J'espère… J'en peux plus…

Ran n'avait même plus la force d'utiliser son petit éventail. Miki demanda :

- Au fait, ils reviennent quand tes parents ?

- Demain soir. Mon père devait aller photographier des oiseaux assez rares. On devait tous y aller mais… avec cet idiot de chat pervers… En plus, imagine que les autres Gardiens aient besoin de moi. Manquerait plus qu'il y ait un grand nombre d'œufs X qui apparaissent.

Ran paru indigné :

- Quoi ! On aurait pu avoir quelques jours de repos… Près de ce magnifique lac dont tu nous à parlé ! Je les déteste ces maudits chats de gouttières !

Amu et Miki s'amusaient de la voir s'emportait ainsi. Sû, quand à elle, tentait de calmer la demoiselle pour ne pas qu'elle renverse son dur labeur.

- Mais Ran, calme-toi ! On va s'amuser aussi, on a la maison pour nous toutes seules…

- Oui, intervint Miki. Pas d'Ami pour nous maquiller ou nous habiller avec des tenues qui ne s'accordent même pas… Quel manque de goût, aucun talent artistique.

L'estomac plein, la jeune fille décida de monter quelque chose à grignoter aux squatteurs. Là, elle n'aura pas besoin de monter de la nourriture en douce.

Arrivé dans sa chambre, elle vit qu'ils étaient encore endormis. Elle alla poser le plateau sur la table.

- Si il ne mange pas plus, il va finir pas tomber malade.

- Inquiètes pour ma santé ? C'est vraiment gentil.

Au son de la voix d'Ikuto, Amu sursauta et failli renverser la boisson. Bien sur cela réveilla l'autre dormeur.

- Hein… Keskiche passe ?

Ce dernier se rallongea, n'attendant même pas de réponse et se rendormit immédiatement.

- C'est même pas vrai. Je… Je ne m'inquiète pas du tout pour toi ! Je… Je parlais de Tadase.

Amu regretta immédiatement d'avoir prononcer le prénom du blond. Elle savait que la relation entre lui et Ikuto était assez tendu, même si elle en ignorait encore les raisons.

- Heu… Tu pourras allez prendre une douche après. Enfin, c'est comme tu veux, tu peux y aller maintenant.

- Tu viens avec moi ?

Ikuto s'approcha dangereusement de la jeune fille, qui ne put s'empêcher de rougir devant ce sous-entendu plus que clair.

- Mais ça ne va pas chat pervers ! Moi je descends et ne me suis pas.

Un sourire moqueur aux lèvres, il laissa la demoiselle partir. Il mangea quelques un des gâteaux apportaient si gentiment. La nuit allait bientôt commencer à tomber, et de gros nuages faisaient leurs apparitions. Le jeune homme avait déjà fait la moitié de ce que la jeune fille lui avait demandé : il ne lui restait plus qu'à prendre une bonne douche.

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Au moment où Ikuto sorti de la douche, un éclair déchira le ciel. Pour une fois, il ne sera pas coincé sous la pluie, se demandant où il pourrait bien s'abriter. Il sorti de la salle de bain quand deux objets non identifiés le percutèrent.

- Vite Ikuto, c'est Amu !

- Amu… Où est-elle ?

A l'annonce du prénom de la rosette, Ikuto se tendit légèrement : que pouvait-il lui être arrivé ? Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ferait toujours tous pour l'aider, même si elle ne croyait pas encore en ses sentiments.

Il suivit Miki et Ran vers le salon et trouva Amu recroquevillé dans le coin de la pièce. Celle-ci avait la tête sur les genoux et les bras croisés au dessus de la tête. Un deuxième éclair retentit et celle-ci sursauta, laissant échapper un léger cri de panique.

- Tu… as peur de l'orage ?

Amu leva doucement la tête. Il croisa alors le regard apeuré, où apparaissait quelques larmes, de la demoiselle.

- Amu.

C'était la première fois qu'elle entendait son prénom prononcé avec autant de tendresse. Un troisième éclair et la jeune fille recachait son visage. Ikuto s'approcha, s'accroupit devant elle et la rapprocha contre lui.

- N'aie pas peur.- Laisses moi…

Amu, tout en disant ces quelques mots, s'accrocha désespérément à la chemise aux trois quart boutonnée d'Ikuto.

- Non. Je ne laisse pas tomber les gens que j'aime.- Arrêtes de te moquer de moi…

La pluie qui tombait en une légère averse augmenta brusquement. De nouveaux éclairs firent trembler la maison, au grand désespoir de la rosette qui s'agrippa un peu plus au garçon, rapprochant un peu plus leur corps.

Ikuto pouvait sentir le cœur d'Amu battre contre lui. Jamais il n'avait pensé qu'il la verrait aussi fragile et vulnérable qu'elle l'était à l'instant même. Celle-ci faisait tout pour retenir ses larmes et empêcher ses cris de franchir ses lèvres.

Finalement Ikuto la souleva et l'emmena dans sa chambre. Il demanda aux trois filles de préparer quelque chose à Amu, pour quand elle serait plus calme. L'orage avait finit par réveiller Yoru, et cela ne l'amusait guère. Il décida d'aider les filles. Après tout, sans Amu, ils n'auraient aucun endroit où aller.

Une fois dans la chambre, il s'assit sur le lit, dans le coin de la chambre et installa Amu, assise entre ses jambes, tout contre lui, sa tête contre son torse. Elle ne s'était même pas débattue quand il l'avait emmené, telle une princesse… ce qui était assez surprenant venant d'elle. En temps normal, elle aurait tous fait pour descendre, et l'airait traité de "chat pervers". Il n'aimait pas trop la voir ainsi. Il l'a préféré pleine de vie, s'emportant pour un rien… avec son cœur en or.

L'orage redoubla de force. Amu tremblait de plus en plus, et bientôt Ikuto commença à sentir les larmes de celle-ci tomber sur sa poitrine. Il la berça délicatement, passant une main dans ces cheveux roses.

- Chuuttt… Ca va aller. Calmes toi, tu n'aies pas toute seule. Je reste avec toi, alors n'écoute que ma voix. Ne penses à rien d'autre. Chuuttt… N'aie pas peur, je ne te laisserais jamais…

Il répétait ces phrases, inlassablement, pour la réconforter du mieux qu'il pouvait. Quand Ran, Miki, Sû et Yoru revinrent, annonçant qu'ils avaient fini, Amu avait fini par s'endormir, une main tenant encore fermement la chemise noire d'Ikuto. Il sourit en voyant que le visage d'Amu se détendait peu à peu.

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Le soleil brillait doucement à travers les rideaux. Amu commença à s'éveiller, et sentit qu'elle tenait quelque chose. Elle ouvrit les yeux et se rendit compte que ce qu'elle tenait n'était autre que la main d'Ikuto.

Elle allait le pousser hors de son lit quand des images de la nuit dernière lui revinrent en mémoires. Ikuto l'avait consolé comme il avait pu. Elle se souvint qu'il ne s'était pas moqué d'elle, bien au contraire, il avait l'air touché par se détresse. Il l'avait porté, bercé, rassuré… Elle ne pouvait nier que le sentir contre elle, se concentrer ainsi sur sa voix l'avait beaucoup aidé. Amu avait l'impression que les paroles du garçon résonnaient encore dans sa tête : "Tu n'es pas seule… Je reste avec toi… Je ne te laisserais jamais…". Ses joues prirent une légère teinte rosée.

Elle serra un peu plus la main d'Ikuto dans la sienne, approcha son visage de celui du jeune homme, et déposa un léger baiser sur sa joue droite.

- Merci Ikuto.

Ce dernier qui était réveillé depuis quelques minutes, n'avait pas osé bouger quand il l'avait senti en train de s'éveiller, réprima un sourire et garda le silence de peur de rompre la magie du moment. Il espérait que la jeune fille se soit enfin rendu compte que ses sentiments à son égard étaient véridiques. Quand à elle, elle espérait qu'Ikuto ne jouait pas avec ses sentiments, maintenant qu'elle ne pouvait plus nier qu'elle l'aimait bien plus qu'elle ne l'aurait cru…