Tout de suite après que le baiser fut rompu, Keii-chan s'était mit à pleurer. Silencieusement, mouillant lentement l'épaule de Ryo. Lui aussi avait pleuré, mais pas pour la même raison. Lui, il avait peur. Peur de le perdre pour de bon. Il se dit que s'il le quittait vraiment il ne s'en remettrait pas. Il émit un petit rire nerveux qui fit se relever Koyama. Il le regarda avec incompréhension.

-Ryo?

-C'est rien…

Il essuya une larme sur la joue de Koyama.

-J'ai juste réfléchit à ce que je pensais impossible…

-Eh?

-Iie, betsuni…

-Ryo…

-Ne, Keii-chan…

-Non, répond moi d'abord!

Le cœur de Ryo fit un petit bond, Koyama venait de lui faire sa moue boudeuse qu'il adorait. Comment lui résister alors?

Pendant une seconde, il se sentit transporter quelques jours en arrière, quand ils étaient encore ensemble. Il se dit alors qu'il donnerait tout pour y retourner… quitte à prendre des leçons de vie.

-En fait… je me disais que je ne suis rien sans toi, que je suis comme une coquille vide… j'arrive pas à vivre… et que si tu m'abandonnais pour de bon…

-Tu mourrais…

-Oui…

-Tu sais ce que je trouve le plus étrange?

-Que ça me va pas du tout, je suppose.

-Non… c'est que je suis persuadé que tu le ferais vraiment…

Il y eut un silence pendant lequel ils se regardèrent droit dans les yeux. Puis les derniers grillages qui retenaient le cœur de Koyaam cédèrent.

Il avança son visage et écrasa ses lèvres contre celles de Ryo. Ses bras encerclèrent sa nuque et ses jambes le bas de son dos, l'aidant à se maintenir droit. Quand celui-ci réalisa la situation, il ne put empêcher une larme de couler et agrippa le t-shirt de Koyama de ses mains tremblantes.

Le baiser s'éternisa, mais aucun des deux ne voulait se défaire. Quand leurs bouchent s'ouvrirent pour laisser passer leurs langues, il reprirent un peu d'air, suffisamment pour retrouver les sensations presques oubliées.

Presque, car ni Ryo ni Keiichiro n'aurait pu oublier ça. Le goût des lèvres, la chaleur de cette langue contre la leur, ces mouvements parfois brusques mais toujours sensuels, passionnés.

A bout de souffle, ils récupérèrent chacun leurs lèvres. Ryo, le front contre celui de Koyama, reprit lentement sa respiration.

Puis, comme pour former les paroles une chanson… ils se mirent à parler

-Ne m'abandonne pas…

-J'ai besoin de toi…

-Loin de toi je me sens mourir…

-Bani toute cette souffrance que tu m'infliges et possèdes…

-Soit à moi pour toujours…

-Laisse moi ressentir cette fureur qui brûle en toi…

-Donne toi corps et âme…

-Soit mon miroir…

-Dit moi que tu m'aimes!

-Tu le sais déjà!

-Dis le moi, j'en ai besoin!

-Je t'aime…

-Tout de suite et pour longtemps…

-Si tu penses en être capable.

-Je le suis…

-Tout comme moi…

-Alors que te faut-il de plus?

La chanson se termina… ils avaient tous les deux fermé les yeux depuis le début et ne les avaient pas réouvert.

-Il ne me faut que toi…

« C'est pareil pour moi » pensa Ryo.

Ses lèvres se posèrent sur le front de Keiichiro, puis sur sa tempe, sa joue, l'arrête de sa mâchoire, frôlèrent ses deux bandes de chair encore rosies et gonflées par le baiser, puis descendirent jusque dans son cou qu'elle retrouvèrent avec plaisir. Koyama bascula sa tête en arrière et Ryo fit passer sa langue le long de cette partie offerte, redessinant la bosse formée par la pomme d'Adam. Un gémissement franchit les lèvres de l'aîné quand les mains du Kanjani se faufilèrent sous son t-shirt, caressant du bout des doigts ses reins. Il senti des frissons le long de sa colonne et ne put s'empêcher d'en vouloir encore.

Il lui avait tellement manqué. S'être séparé de Ryo lui avait fait un mal fou. Il était parti avec la conviction que ce serait mieux ainsi, qu'il pourrait vivre avec en poids en moins. Seulement non. Il avait eut si mal. Il mourait petit à petit. A peine une semaine, une touche petite semaine, pourtant il se sentait dépérir lentement, il voyait presque son être partir en lambeaux, la mort le caresser de sa faux…

Mais tout avait prit fin. Il avait retrouvé son souffle d'air, son essence, sa seconde moitier d'âme. Ryo. Rien n'avait occupé son esprit durant ces 7 horribles jours à part ces trois lettres, ce seul prénom, son unique amour.

Tout son être était en éveil. Il ressentait les moindres gestes de Ryo, le moindre souffle sortant d'entre ses lèvres contre son cou, les moindres chuchotements.

Les mains du cadet remontèrent le long de ses flancs et lui enlevèrent son t-shirt.

Keiichiro se rappella le contact de leurs peaux, mais tout ce qu'il sentait à ce moment là, c'était sa peau contre le tissu du t-shirt de Ryo. Alors il le lui enleva aussi.

Alors que Ryo dévorait son cou, faisant se rencontrer leurs bassins de ses mains. Koyama , lui, se cambrait sous le plaisir, ses doigts décoiffant un peu les cheveux ébènes de son cadet.

Ils brûlaient, ils se retrouvaient. Enfin le supplice prenait fin, la torture s'achevait lassant place à un feu réparateur, une douce chaleur qui les enivrait et soignait leurs plaies.

Ryo savait que Keiichiro ne cesserait jamais d'être lui.

Keiichiro savait que Ryo ne cesserait jamais d'être lui.

Mais ils se rendirent à l'évidence qu'ils ne pouvaient pas faire autrement. Peut être y avait -il quelque chose qui ne tournait pas rond en eux, se résigner à souffrir de nouveau un jour ou l'autre. Mais jamais ils ne voulaient revivre une telle expérience. Ils préféraient souffrir l'un avec l'autre qu'un l'un sans l'autre.

Quand il sortit de son monde, Koyama était allongé dans ce lit qui fut témoin d'un nombre incalculable de nuits. Il était là, complètement nu, totalement soumis au corps de Ryo qui le surplombait. Cette masse effrayante qu'il avait réussit à rendre rassurante.

La seconde d'après, il retrouvait cette sensation. Celle de sentir Ryo au plus profond de lui. Se donner corps et âme, voilà en quoi consistait leur relation. Un amour spirituel et charnel.

La passion, l'amour, la luxure à l'état pur. Leurs ébats étaient un concentré de tout ça.

Une ultime montrée d'adrénaline, un ultime coup de rein, un cri partagé.

Voilà la fin qui marque le renouveau.

Leurs corps haletant se détendent, se pressent, se retrouvent enfin.

-Plus jamais

-Plus jamais

-Je t'aime

-Je t'aime

Un simple baiser, et Morphée s'avance vers eux pour les couver de ses bras. le lendemain qui les attend sera peut être dur, peut être joyeux, Lumieux ou au contraire sombre. Mais qu'importe, ils n'en sont pas encore là…