Et voilà, le dernier chapitre de cette traduction… Je suis contente de l'avoir achevée, vous pouvez pas savoir ! Merci de m'avoir suivie, merci pour vos reviews, merci pour tout :)

Je sais que cette fin ne va sans doute pas être ce à quoi vous vous attendiez. Peut-être même que vous serez déçus, peut-être même que vous m'en voudrez… Mais c'est ce que l'auteur a choisi !

Avertissement : Je préfère prévenir à l'avance, cette fiction est très dure, et comporte pas mal de scènes de sexe non consentant (bien que cela reste assez soft, il me semble) et d'avilissement. Elle est très sombre et assez dérangeante, mais ce n'est pas une deathfic. Je la trouve vraiment intéressante d'un point de vue psychologique, et particulièrement bien écrite dans sa version originale, ce qui ne gâche rien, mais il est certain qu'elle ne plaira pas à tout le monde (les avis divergeaient déjà en anglais), alors si vous ne le sentez pas, à votre guise.

Disclaimer : Les personnages et le monde magique sont à J.K.R, l'histoire est à LiteraryBeauty, et seule la traduction est de moi.

Troisième Partie (2/2)

Au début, Draco fut enfermé aux cachots – les cachots de sa propre maison – avec Granger et Weasley. Il en savait assez pour comprendre que le plan stupide de Potter avait finalement marché – et que c'était exactement ce que le groupe de sympathisants attendait.

Potter avait rencontré Starkson, lui avait jeté l'Imperium et l'avait contraint à lui lancer le Sort Mortel, au milieu de la foule du Chemin de Traverse. Starkson s'était exécuté, Potter l'avait esquivé et avait riposté, tuant Starkson et passant – de nouveau – pour un héro.

Après ça, Potter avait été attaqué par un certain nombre de sympathisants Mangemorts, beaucoup trop pour les combattre seul. Il avait ordonné à Granger et Weasley de retourner à Grimmaurd Place, supposément sans danger. Ils n'avaient pas vu ce qu'il était advenu de Potter, mais les sympathisants se vantaient de l'avoir démoli sans effort.

Starkson n'était qu'un leurre, un pion. Il n'avait pas de réel pouvoir, était un larbin. Le vrai leader était Rosier. Evan Rosier avait été son oncle, l'un des premiers exemples de Potter. Il avait été exécuté quelques jours seulement après que Potter soit promu Juge. A présent, le groupe avait élu domicile au Manoir Malfoy, et le propre père de Draco visait de toute évidence à nouveau le poste de bras-droit. Il aurait préféré être le leader, s'il n'y avait pas eu autant de chance de devoir se salir les mains.

Draco ne remercia ni Granger ni Weasley d'avoir essayé de l'emmener avant de se faire prendre par les sympathisants. Ils n'avaient fait que suivre les ordres de Potter. Malgré tout, il savait qu'ils s'étaient fait capturer par sa faute, alors quand son père eut finalement décidé qu'il avait appris la leçon et l'eut libéré, il demanda simplement à ce qu'ils soient traités humainement. Son père avait rit, et Draco s'était glacé.

Il voulait Potter.

Lucius, malgré ses bruyantes colères, avait été incapable de retirer à Draco son collier. Il forçait Draco à porter des robes au col haut pour ne pas avoir la constante évidence visuelle de l'immonde trahison de son fils. Draco s'en moquait. Le collier ne le dérangeait même pas. Il l'aidait à se sentir en sécurité. Même s'il savait qu'il ne le serait plus désormais, s'il l'avait jamais été un jour.

Une foule variée prenait place à la table des Malfoy. Des gens que Lucius Malfoy n'aurait jamais accepté avant son emprisonnement au Square Grimmaurd ébréchaient à présent la délicate porcelaine de Chine et s'essuyaient vulgairement la bouche avec un coin de leur chemise, oublieux des serviettes de lin. Ils rappelaient Greyback à Draco, qui se sentait nauséeux.

« A un succès sans pareil, » Lucius lança un levant son verre, comme s'il avait fait parti du plan depuis le début, malgré l'impossibilité de la chose. Aucun moyen ne lui aurait permis d'entrer en contact avec qui que ce soit depuis sa cellule.

Son toast fut repris de toute part. Les lèvres de Draco formèrent silencieusement les mots, son corps mis à mal par le manque de Potter. Toute la souffrance qu'il avait ressentie durant son abandon avait diminué avec la mort de celui qui commandait son corps.

Cette nuit-là, Lucius mena Draco jusqu'à sa chambre, comme s'il avait pu oublier le chemin. Draco s'arrêta sur le seuil de la porte, attendant que Lucius s'en aille, mais son père força l'entrée et se posta au milieu de pièce. Draco soupira et ferma la porte. Il prit son pyjama en soie dans la commode et attendit. Lucius se contenta de le fixer. Draco tenta de ne pas rougir alors que son père le regardait se déshabiller et enfiler son pyjama, son regard calme et pénétrant.

« Tu aurais du mourir plutôt que de te prosterner devant lui. »

Draco leva les yeux au ciel. Son père était si théâtral. « Il ne me semblait pas avoir vraiment le choix à ce moment-là. »

« Est-ce que tu le regrettes ? De t'être comporté avec lui comme une chienne de Sang-de-Bourbe ? »

Draco choisit l'honnêteté et dit, « Non, je suis en vie après tout. »

« Souillé, » siffla Lucius en faisant un pas en avant. « Ruiné. »

« Pourquoi m'as-tu ramené alors ? » demanda-t-il. « Pourquoi ne pas m'avoir simplement tué ou abandonné dans les cachots avec Granger et Weasley ? »

« Ne crois pas que je n'y pense pas. » Lucius serrait les poings, et ses yeux, dont Draco avait un jour tiré du réconfort, tellement semblables aux siens qu'il ne pourrait jamais être seul, brillaient de répulsion. « Tu n'as apporté que disgrâce au nom des Malfoy depuis que tu as seize ans. »

A une époque de sa vie – pas si lointaine que ça – les mots de Lucius l'auraient plongé dans une spirale de haine pour lui-même. Il les aurait pris à cœur et aurait fait n'importe quoi pour prouver que son père avait tort, pour le rendre fier. Il réalisait à présent que c'était une tâche impossible, et l'avait toujours été. Lucius n'était pas seulement impossible à satisfaire, il était impossible à imiter. Il avait des standards que Draco ne pourrait jamais ne serait-ce qu'approcher, et pour la première fois de sa vie, Draco… s'en moquait.

« Est-ce que tu as terminé ? » La lassitude transparaissait clairement dans sa voix, et il se frotta les yeux. Etre une déception était tellement fatiguant. L'idée qu'il allait subir ça pendant le restant de ses jours lui donnait envie de se jeter par la fenêtre – et il l'aurait fait si la promesse d'un ignoble splash ne l'avait pas rebuté. « J'ai eu une longue journée et je suis vraiment épuisé. »

En une seconde, Lucius le serrait à la gorge. Il passa ses doigts sous le collier de Draco, ses phalanges enfoncées dans sa pomme d'Adam alors qu'il haletait.

« Ecoute-moi bien, stupide gamin, » cracha Lucius. « Tu vas rectifier le déshonneur que tu as amené sur moi. Le temps d'un nouveau régime est venu, et si tu veux en faire parti d'une quelconque manière, tu vas supplier – supplier Draco – pour mon pardon et ma clémence. »

Draco rit, et rit encore plus fort de la stupéfaction de son père. « Je ne veux plus construire tes châteaux de sable, Papa. Trouve quelqu'un d'autre pour se traîner à tes pieds. »

Le dos de la main de Lucius, chevalière Malfoy et tout, rencontra la joue de Draco avec une brutalité à laquelle Draco aurait dû s'attendre. Il fut aveuglé par la douleur, ses yeux s'emplirent de larmes, et l'humiliation lui brûla la gorge. Il garda la tête baissée, pensant avec force que Potter l'avait peut-être fouetté, mais ne l'avait jamais giflé.

Sans un mot de plus, Lucius quitta la pièce. Draco se mit au lit. Il resta éveillé pendant une heure avant de transformer un collier d'or blanc en une lourde chaîne qu'il accrocha à son collier. Il enroula l'autre extrémité autour du bois de son lit. Ce n'était pas la même chose, mais c'était suffisant. Il s'endormit.

OoOoOoO

Le lendemain, Granger et Weasley s'échappèrent mystérieusement des cachots, sans laisser la moindre trace. Lucius était enragé. Draco s'en fichait.

OoOoOoO

« Je ne veux pas en parler, » répéta Draco pour la onzième fois. Il sentait fixés sur lui les yeux de tous les membres du groupe de sympathisants. La pression que Lucius faisait peser sur lui était de plus en plus difficile à supporter. Tout le monde voulait connaître les détails du régime de Potter, et comment il réussissait à se montrer si brillant et à la fois si impitoyable. Ils mourraient visiblement d'envie de reproduire la même chose, mais Draco ne les y aiderait pas.

« Fils, » commença Lucius, affectant le paternalisme devant les autres. « Nous voulons simplement en apprendre plus sur sa puissance. Elle doit avoir une limite – comme toutes les puissances. »

Draco se contenta de hausser les épaules. Il n'avait jamais vu Potter tenter quelque chose qu'il ne pouvait pas faire. Sa magie sans baguette était impressionnante, mais non sans défaut, mais qu'est-ce que cela pouvait bien faire ? Potter était mort.

Draco frissonna.

« Ecoute ton père, mon garçon, » aboya le vieux cousin de Mulciber. La plupart des hommes résidant actuellement au manoir, complotant pour prendre le pouvoir, étaient apparentés ou amis avec les Mangemorts que Potter avait tués ou capturés. Les Mangemorts qui avaient été libéré en même temps que Lucius étaient dans leurs chambres, se remettant des nombreux traumatismes dont ils avaient soufferts. Aucun d'eux n'étaient aussi capables que Lucius – Potter avait été clément avec lui, beaucoup trop, et uniquement pour Draco – mais avec l'aide de la magie, ils étaient arrivés jusque là. Draco redoutait le jour où ils seraient tous soudés et fin prêts.

Au lieu de répondre, Draco se leva, incapable de prétendre pour une seconde de plus d'avoir de l'appétit.

« Assieds-toi, » ordonna Lucius, se levant à son tour. Il était aussi menaçant qu'avant – plus encore, avec son apparence ravagée et la froideur intransigeante de ses yeux. Malgré tout, Draco n'avait pas peur. Lucius avait perdu ce pouvoir. Il avait vu le véritable pouvoir… il en avait été victime, il l'avait supplié. Les manipulations de Lucius n'étaient que de maigres astuces en comparaison.

Il s'apprêtait à partir, un rictus rivalisant avec celui de Lucius sur les lèvres, quand un grondement assourdissant – une explosion – le renversa sur le dos. Le son semblait sans fin, et Draco jura sans entendre sa propre voix alors que les décombres pleuvaient sur lui. Il se couvrit la tête des mains, ayant trop peur de regarder. Quand le silence se fit, il ouvrit les yeux.

Toute la partie avant du manoir avait été détruite, comme anéantie par une main impatiente. Il n'y avait qu'une seule personne avec un tel pouvoir.

Draco inspira pour ce qui lui semblait être la première fois depuis qu'il avait été réveillé par les pas de Granger et Weasley dans les escaliers.

Sur la pelouse, désormais clairement visible par-dessus les débris de ce qui avait été le salon, se tenait Potter. Une brise imaginaire avait rabattu ses cheveux sur son visage. Il ne tenait aucune baguette.

Draco pouvait sentir, pouvait goûter sa magie.

A sa gauche se tenait Weasley, le regard noir. A sa droite, Granger, l'air vindicatif, semblant prête à écrire sur son éternel mais absent bloc-notes.

Ils s'avancèrent ensemble, la constante pulsation de la magie de Potter coupant le souffle de Draco, qui se tenait sur ses jambes tremblantes. Derrière lui, il entendit quarante hommes se mettre debout, quarante baguettes tirées, sentit quarante corps prêts à se sacrifier pour leur cause.

Il s'immobilisa, paralysé, entre deux armées.

Sans prononcer de discours, comme le Seigneur des Ténèbres avait été si prompt à le faire, Potter commença à lancer sorts et maléfices. Le premier fit voler Draco sur dix mètres, le plaçant en sécurité, loin du champ de bataille. Il regarda avec une horreur détachée chacun des hommes de son père tomber. Des hommes qui n'avaient été tués dans aucune des deux guerres, des hommes qui avaient survécus à l'incarcération de Potter, se brisaient comme les plus fragiles des cristaux.

Granger fut atteinte d'un sort à la jambe, son sang s'écoulant sur le sol. Elle continua, sans s'en préoccuper, à tuer et blesser ceux qui étaient assez stupides pour lever leurs baguettes sur n'importe lequel d'entre eux. Weasley avait été mis à terre par le Doloris, mais Potter tua le lanceur d'un mouvement de baguette presque absent, et Weasley le remercia d'un sourire piteux avant de retourner au combat.

Draco, sans baguette, sans camp, se tint sur le côté et regarda les corps s'entasser, le carnage lui brûlant les yeux et l'odeur du sang encore chaud agressant son nez. Il ne comprit pas que ce qu'il ressentait était du soulagement, jusqu'à ce que la tête de Rosier ne tombe à terre. La révolte était terminée.

Potter avait gagné.

Seul Lucius Malfoy demeurait.

Draco se tourna vers lui, ricanant devant la rage impuissante sur le visage de son père. « Souviens-toi de ton propre conseil. Tu devrais plutôt mourir. »

Lucius lâcha sa baguette. Il ne regarda pas son fils.

OoOoOoO

Draco s'assit, une fois de plus, aux pieds de Potter. Son pantalon fin n'était qu'une maigre barrière entre ses genoux et le sol, mais ce n'était pas ce qui l'intéressait.

Le petit salon du Square Grimmaurd avait été transformé un tribunal de fortune. Potter était assis dans un lourd fauteuil de bois, le regard fixe. Son coude reposait sur l'accoudoir, son menton dans sa main. Il semblait s'ennuyer. Son autre main était dans les cheveux de Draco, lui caressant la tête et la nuque avant de revenir à son front et de recommencer.

Draco se tendait sous les caresses, se délectant de l'attention et de l'affection. Il ne pouvait pas s'empêcher d'être à demi dur. Les mains de Potter avaient cet effet sur lui.

A la gauche de Potter, exactement comme lorsqu'ils avaient pris d'assaut le Manoir Malfoy, la semaine précédente, était assis Weasley. Ses bras étaient croisés sur son torse, sa baguette dans sa main. Il ne fixait plus Draco, et se contentait d'ignorer son existence.

A la droite de Potter, derrière Draco, était assise Granger, son bloc-notes à la main. Elle marmonnait pour elle-même et écrivait frénétiquement. Elle releva la tête vers Draco et lui offrit un demi-sourire. Il le lui rendit. Potter se pencha et l'embrassa. Il se sentit fier.

Appuyant sa tête sur le genou de Potter, se frottant contre lui, Draco entendit Potter dire à Weasley d'amener le prisonnier. Ils avaient capturé les Mangemorts affaiblis qui étaient en convalescence dans les chambres du manoir. Chacun d'eux avait été tué après une parodie de procès.

Quand Weasley sortit, Draco releva la tête, s'inclinant pour un baiser plus profond. Potter le lui accorda, le tenant par la taille et par la nuque tandis qu'il ravageait sa bouche, prenant et prenant. Draco était haletant quand ils se séparèrent.

Weasley entra de nouveau dans la pièce, traînant derrière lui le père de Draco. Lucius avait l'air bien plus mal en point que quand il l'avait vu pour la dernière fois, plus pâle et endommagé encore qu'à son retour d'Azkaban. Il se tint droit devant eux, encore fier, d'une certaine manière. De quoi, Draco n'en savait rien. Il avait supplié qu'on le tue, avait-il entendu. , était la véritable faiblesse.

« La potion, le sortilège, ou le maléfice ? » entonna Weasley. Granger gigota sur son siège. Potter se tenait parfaitement immobile, excepté pour sa main, qui traçait des cercles dans la nuque de Draco.

Draco vit les options défiler dans l'esprit de son père dès qu'il les eut entendues. Draco avait été épargné. Draco avait été sauvé. Lucius ne le serait pas. Potter avait vu les traces sur le visage de Draco, provoquées par la gifle de Lucius. Il serait sans pitié.

Lucius refusa de répondre, mais Draco savait qu'il n'y avait aucun moyen d'éviter la sentence.

« Le maléfice, dans ce cas, » dit Potter, la voix claire et pleine de dédain.

Draco fit un minuscule bruit, contre sa volonté. Il se mordit la lèvre mais Potter ne le reprit pas, n'insista pas. A la place, il se pencha sur lui et le calma doucement, gentiment.

Weasley lança le Sortilège de Mort. Granger prit des notes. Draco cacha son visage dans la cuisse de Potter, et Potter lui sourit.

Draco câlina le genou de Potter avec son nez avant de le lécher, en goût étrange et filandreux sur la langue. Il releva la tête et vit Potter avec une expression heureuse sur ses traits habituellement durs.

Potter se leva et aida Draco à en faire de même, la laisse attachée au collier de Draco dans ses mains. Ils passèrent devant la forme immobile de Lucius alors que Potter conduisait Draco au lit.

Fin.