Disclamer : Les personnages et l'univers appartiennent à JK Rowling

Personnage : Rusard

Résumé : Par un coup de maladresse, Argus Rusard se retrouve confronté à son passé et livre ses souvenirs à une Miss Teigne attentive. Plongez, vous aussi, dans l'univers de ce personnage énigmatique...

Note de l'auteur : Vous ne rêvez pas, j'ai poste un nouveau chapitre. La fic est toujours à l'abandon, mais j'ai écrit ce chapitre cet hiver et plutôt que de le laisser prendre la poussière dans un coin de mon ordinateur, j'ai préféré le partager avec vous.

Pour la petite histoire, j'ai modifié la fin du chapitre précédent. En fait, à la base entre le chapitre 11 et ce chapitre, il devait y avoir un chapitre racontant un été d'Argus en camp de vacances moldu. J'avais commencé à l'écrire, mais il n'apportait pas grand chose à l'histoire, je l'ai donc supprimé. C'est pour ça que la description de la photo a changé. Bonne lecture à tous ^^.

Titre : Errance

Chapitre 12 : Rusard – 19 ans : juin1964


Les larmes au bord des yeux Rusard laissa tomber la photo dans un coin, comme pour l'oublier une nouvelle fois, et caressa longuement Miss Teigne. Il prit ensuite toutes les photos de son enfance et les posa dans la boite, preuve que les années ayant suivi le décès de la sœur étaient encore difficiles à revivre. Il attrapa ensuite une photo encadrée où on le voyait tout fier avec son diplôme en main.

Respirant enfin, Argus desserra le nœud de cravate qui lui enserrait le cou. Dans sa main reposait son diplôme fièrement acquis. Autour de lui, les pensionnaires du lycée de Brighton fêtaient l'évènement avec leurs familles venues nombreuses pour cette importante occasion. Un joyeux brouhaha émanait de cette hétéroclite assemblée. Un peu à l'écart, son ami Louis lui fit signe de le rejoindre. Ce qu'il s'empressa de faire. Il se sentait bien seul au milieu de toutes ces familles réjouies.

« - Gus ! Ne reste pas tout seul ! Mes parents veulent te féliciter, l'apostropha Louis. »

Et sans attendre de réponse, il entraine Argus à sa suite. Louis avait toujours été comme ça. Il ne se posait pas de question et l'embarquait partout. Argus était reconnaissant d'avoir un ami tel que lui, sur qui il pouvait compter pour lui remonter le moral. Ce dont il avait bien souvent besoin.

Ils arrivèrent à proximité de la famille Hopkins venue en petit comité. Seule la plus jeune sœur de Louis, Symphorine, avait accompagné ses parents. Sans qu'Argus n'ait eu le temps de dire un mot, Mrs. Hopkins le serra très fort dans ses bras.

« - Argus ! Félicitations ! Nous étions sûrs avec Archibald que vous auriez votre diplôme haut la main. N'est-ce pas mon chéri ?

- Laisse-le respirer voyons ! la coupa Mr. Hopkins en hochant la tête. Félicitation mon garçon ! »

Durant les précédentes années, Argus avait peu à peu côtoyé la très nombreuse famille de Louis, passant même quelques étés chez eux.

« - Alors Argus, qu'as-tu prévu pour la suite ?

- Argus s'est inscrit avec moi à l'université de Portsmouth, répondit Louis, ne lui laissant pas le temps de répondre.

- Qu'allez-vous y étudier ? demanda Symphorine.

- Je me suis inscrit en littérature. Voila au moins un domaine qui est le même des deux cotés de la barrière. Merlin merci ! »

Les visages de la famille Hopkins se tournèrent vers Argus.

« - Je vais étudier l'histoire. Je veux en savoir plus sur ce monde qui nous entoure, et sur ce qu'il l'a construit. J'aimerais particulièrement me spécialiser en histoire médiévale. C'est le point tournant qui a séparé le monde des sorciers du monde des moldus… »

La voix d'Argus s'était éteinte à la fin de son discours. Il aurait tant aimé que le décret du Code international du secret magique n'ait jamais été promulgué. Il voulait tout connaitre de l'histoire qui avait mené à cette année fatidique.

« - Nous sommes très fiers de vous les garçons. Vous avez réussi là où bien des sorciers auraient abandonné, les félicita Mrs. Hopkins.

- Maman, la coupe doucement Symphorine.

- Oui, ma puce ?

- Tu crois que je peux faire une photo de Louis et Argus ? Avec l'appareil moldu ?

- Ce n'est pas à moi qu'il faut demander. »

L'enfant se tourna vers Argus, les yeux brillant d'excitation. Voyant qu'il ne répondait pas, elle changea d'expression. Son visage s'assombrit doucement et il eut l'impression de faire face à Sandy juste avant qu'elle ne voie un malheur. Il s'empressa de lui répondre à l'affirmative et de lui expliquer comment faire fonctionner le mécanisme de l'appareil.

Les deux jeunes hommes prirent ensuite la pose, brandissant leurs diplômes moldus obtenus de haute lutte.

Un fois la photo prise, Mrs. Hopkins proposa à Argus de venir déjeuner chez eux pour fêter cette grande occasion.

« - Ca aurait été avec grand plaisir, mais je dois aller annoncer la nouvelle à ma famille. »

L'ambiance chaleureuse dégagée par la famille Hopkins s'évanouit aussitôt, laissant la même sensation qu'un passage de détraqueurs.

« - Comment comptes-tu te rendre chez toi, questionna le père de famille.

- Je vais prendre le bus puis marcher jusqu'au manoir.

- Ne soit pas ridicule. Tu n'as qu'à passer à la maison et Archibald te conduira en cheminée, rétorqua Mrs. Hopkins. »

. / .

C'est ainsi qu'Argus arriva dans le salon d'accueil du manoir familial dans lequel il avait tant de merveilleux souvenirs avec sa petite sœur. Mr. Hopkins le salua avant de repartir d'où il était venu, ne souhaitant pas faire d'ingérence dans cette famille qu'il savait bien compliquée.

Cela faisait trois ans qu'Argus n'était pas revenu au manoir. Il détailla les changements de la pièce en cherchant le courage de s'annoncer. Alors qu'il allait franchir la porte le séparant du reste de l'habitation, son père entra en trombe et manqua de le heurter.

« - Que faites-vous chez moi, lui demanda-t-il vertement ?

- Bonjour père, lui répondit simplement le jeune homme. »

Son père s'était figé, le jeune homme en profita pour le détailler. Animus avait l'air d'avoir vieilli de dix ans depuis leur dernière entrevue. Ses cheveux étaient blancs et clairsemés. Des rides de fatigue grevaient son visage. Quiconque le rencontrant lui aurait donnée bien plus que les quarante années qu'il avait.

« - Qu'est ce que tu fais ici ?

- Je suis venue vous annoncer une nouvelle. Allons rejoindre maman.

- Ta mère n'est pas disposée à recevoir de la visite, annonça Animus sèchement.

- Va-t-elle bien ? s'inquiéta immédiatement le jeune homme. »

Argus entretenait une correspondance épistolaire avec sa mère. Mais pour des raisons évidentes de d'incompatibilité des services postaux moldus et sorciers, les missives étaient très espacées. La dernière lettre de sa mère remontait à un mois et demi, et rien dedans ne laissait présager un quelconque problème.

« En quoi ça te regarde, s'énerva Animus en élevant la voix.

- Enfin, père, vous êtes ma famille, je m'inquiète pour vous. »

Alertée par leurs voix, Calliope entra dans le salon d'accueil. Elle allait dire quelque chose quand elle reconnut son fils. Elle chancela et prit appui sur le meuble le plus proche. Animus la guida alors immédiatement vers un fauteuil à proximité.

« Installe-toi ma chérie. Ne t'agite pas trop. »

Comme il l'avait fait quelques minutes auparavant pour son père, Argus détailla sa mère, et cette observation lui glaça le sang. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle était beaucoup plus pâle que dans les souvenirs de son fils et semblait bien moins enjouée. Son regard, autrefois plein de dynamisme et de joie communicative était à présent terne et inexpressif. Son père le tira de ses pensées.

« Maintenant que Calliope est là, vas-tu nous dire la raison de ta présence ici ? »

Argus reprit rapidement ses esprits et tendit le parchemin qu'il avait en main à sa mère. Elle ne le saisit pas, le regard perdu dans le vide. Le cœur d'Argus se serra.

« J'ai eu mon diplôme de fin d'études secondaires. Je venais vous l'annoncer.

- Voilà une bonne chose, répondit Animus. Tu vas pouvoir entrer dans la vie active et voler de tes propres ailes. »

Argus se retint de faire remarquer à son père que ça faisait longtemps qu'il avait arrêté de compter sur eux pour quoique ce soit. Ses parents se contentant de payer pour les charges de leur fils lors de sa scolarité.

« Tu vas enfin travailler, après de si longues études ça ne serait pas du luxe. J'étais loin d'imaginer les études chez les … moldus aussi chères. As-tu la moindre idée de ce que ça nous a coûté, sans compter les frais de change des monnaies et les taxes. Tout ça à cause de ta… »

Argus sentit que son père s'engageait à nouveau dans une longue diatribe rappelant à quel point il était le déshonneur de sa famille. Il préféra couper court.

« Maman, père, je vais continuer mes études. Vous serez fiers de moi.

- Tu continues tes études ? le questionna doucement Calliope.

- Oui, je suis inscrit à l'université de Portsmouth à la rentrée et j'y étudierais l'histoire. »

Son père sembla encaisser le coup nettement moins bien que sa mère dont un frêle sourire traversait son visage.

« C'est donc ça que tu viens faire ici ? Nous réclamer de l'argent pour continuer à payer tes âneries. Tu ne penses pas qu'on en a déjà assez fait pour toi. Que tu devrais plutôt nous être reconnaissant comme tout enfant normal. Mais tu n'as pas normal, tu te sens obligé de nous le rappeler en permanence ! De nous le renvoyer au visage ! »

Progressivement, le ton d'Animus était monté. Argus se sentait démuni face à son père. Ils n'avaient jamais été très proches et s'étaient éloignés depuis les premiers signes de magie de Sandy, mais le voir aussi en colère lui brisait le cœur. Animus ne s'arrêta pas pour autant.

« Tu pourrais être comme tous les jeunes de ton âge. Mais non, tu n'es même pas majeur ! Et regarde dans quel état tu mets ta mère ! »

Sa mère était en effet tremblotante et la voir ainsi brisa le cœur de son fils. Il n'avait aucune idée du mal qui pouvait la ronger, ni depuis quand elle était comme ça. Il aurait aimé posé la question à son père, mais son instinct lui conseilla d'attendre que sa fureur se calme.

« Ca ne t'a pas suffi de nous enlever ta sœur ? Tu veux aussi la mort de ta mère ? Tu veux tous nous détruire définitivement, comme tu as déjà détruit nos vies ? Tu n'auras pas l'occasion de faire encore plus de mal à cette famille. Tu en as déjà fait assez. Va-t'en ! Ne remet plus jamais les pieds ici ! »

Argus ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. Il était tellement inquiet pour sa mère et indifférent des atrocités que pouvaient débiter son père en permanence qu'il n'avait pas saisi l'ampleur de ce qui venait de se passer. Son père venait de le chasser de chez lui et il ne réagissait pas. Animus perçut ce manque de réaction comme un affront à lui et à son honneur. Il sortit sa baguette et d'un sort envoya son fils valdinguer jusqu'à la limite de la propriété. Et la voix augmentée d'un sonorus, il conclue.

« Et ne revient jamais ! »

Le ronronnement de Miss Teigne sortit Rusard de ses sombres pensées. Sa remise de fin de diplômes, promesse d'un avenir heureux, lui laissait un goût amer en travers de la bouche. Tout en caressant son compagnon félin, il reposa le cadre et commença à rassembler les autres photos éparpillées. Sur l'une d'elle, il était souriant, à la fenêtre d'un immeuble.


Voila pour ce chapitre. j'espère qu'il vous a plu. N'hésitez pas à me laisser un commentaire pour me dire ce que vous en avez pensé.

Petites questions pour vous :

1/ Mais qu'a donc Calliope ?

2/ Qu'est ce que c'est que cet immeuble sur la nouvelle photo ?

3/ Qui déteste Animus ? :p

4/ Ça vous a plu ?

Peut-être à bientôt sur cette fic (pas si abandonnée que ça) ou ailleurs ;).