Ce one-shot a été créé dans le cadre des nuits d'écritures du FoF (forum francophone ; le nom dit tout, la compagnie est chaleureuse, les délires légions et les nourritures intellectuelles nombreuses. N'hésitez pas à nous rejoindre : le lien est dans mes fav' !)
Le but des nuits d'écriture ? Un mot, une heure pour rédiger un OS et le poster.
Âme déprimées, passez votre chemin. Alors que le thème appelait à de l'humour, j'ai pas eu envie. Mes excuses ^^''
Thème : Devinette
«Hey, George ! Un bloc d'ivoire dans une grotte noire ?
-La mort.
-C'est pas du jeu, George. Qu'est-ce qui emporte mais qu'on ne peut pas saisir ?
-La mort.
-Le vent.
-La mort aussi.
-C'était le vent.
-Je sais. Mais c'est aussi la mort.
-Oui, mais je veux que ce soit le vent, et comme c'est moi qui ait posé la question, j'ai raison !
-Sans doute.
-Ne grimace pas ainsi ! Ou devrais-je croire que les absents ont toujours tort ?
-Tu n'est pas absent. Tu es mort.
-Et alors ? C'est la même chose.
-Non.
-Mais si ! Mort ou absent, de toute façon on est pas là et puis c'est tout !
-Ce n'est pas la même chose.
-Ne boude pas, George. Si tu veux, ce n'est pas la même chose. Mais tente encore : une chauve-souris qui tourne en rond dans les cachots ?
-La mort.
-Rogue qui tente de deviner ce qu'on vient de lui voler. George, tu n'est pas drôle.
-Je n'ai pas envie d'être drôle.
-Pourquoi donc ?
-Parce que tu es mort.
-Alors je dois être drôlement bavard pour un mort.
-C'est parce que tu me ressembles trop pour disparaître totalement.
-Alors je vis en toi. Ça marche aussi !
-Non. Tu n'es pas en moi. C'est vide, là.
-Tu fais ta mauvaise tête. Comment je peux parler, sinon ?
-Parce que tu me manques. C'est moi qui te fais parler.
-Je savais que tu avais des délires mégalos, mon frère ! Je le savais !
-Si seulement...
-Allez, souris un peu. Tu es pire que quand Maman a détruit tous nos ingrédients !
-C'est normal.
-Mais non, ce n'est pas normal. Nous sommes fais pour sourire, George. Pour désennuyer le monde avec nos idioties. Pas pour rester là, à tenter de se remonter le moral avec des devinettes de trois mornilles.
-Je n'ai pas envie de bouger.
-Mais tu dois bouger ! Tu ne vas pas rester assez ici toute ta vie !
-Ce serait plus simple pour te rejoindre.
-Et la boutique ?
-Elle fermera sans toi.
-Tu n'es pas drôle, George.
-Je te l'ai dit, je n'ai plus envie d'être drôle.
-C'est idiot.
-Je sais.
-Si tu fais ça, la première chose que je ferai en te revoyant, c'est de te secouer comme un prunier. Ou de te transformer en prunier, puisque tu veux devenir une pierre.
-Si tu veux.
-Tu as même perdu ton sens de la répartie. C'est plus grave que je ne le pensais mon frère...
-Ne m'appelle pas ainsi !
-Pourquoi ?
-Si – si tu étais mon frère tu ne serais pas mort.
-Pourquoi ?
-Parce que tu ne peux pas me laisser seul ! Tu ne peux pas disparaître comme ça et prendre des vacances à vie !
-Je proteste. Les vacances sans toi, ce n'est pas drôle.
-Alors pourquoi n'es-tu pas resté ?
-Je ne pouvais pas.
-Pourquoi revenir ?
-C'est toi qui m'a fait revenir. Comme tu le dis, c'est toi qui me fait parler.
-Menteur.
-Blagueur.
-Je suis sérieux !
-Moi pas, George. C'est ennuyeux d'être sérieux.
-Comment veux-tu que je ris ?
-En riant. Allez : qu'est-ce qu'un chignon sur une robe de chambre écossaise ?
-Mac Gonagall qui tente de nous surprendre ?
-Tu vois quand tu veux ! Qu'est-ce qu'un petit poix sur une pile de livres ?
-Flitwick métamorphosé.
-Tu redeviens toi-même ! Une écrevisse rose ?
-Ombrage le jour où nous avons quitté l'école.
-... C'était bien, ce jour-là, hein ?
-Oui...
-Les feux d'artifices se vendent bien, d'ailleurs ?
-Je ne sais pas.
-Tu te laisses vraiment vivre, George.
-Je n'ai pas envie de vivre.
-Imbécile !
-Je sais.
-Alors fait quelque chose ! Tu déshonores le nom de Gred et Forge, là !
-Ils n'existe plus. Il n'y a plus que George ici.
-Oh la la... Qu'est-ce qui est roux et qui se prend la tête ?
-Je n'ai pas envie de rire.
-Tu deviens pire que Percy !
-Ce n'est pas grave.
-Pourquoi ?
-Rien n'est grave si tu n'es plus là.
-C'est idiot.
-Je sais.
-Comme tu sais que je n'ai pas envie de te voir dans cet état. Cela fait trois heures que j'ai épuisé mon réservoir de blague-à-remonter le moral... On a vécu pire, pourtant.
-Mais on était ensemble.
-Ah non, tu ne vas pas recommencer...
-Je n'arrive pas à parler d'autre chose.
-Tu ne tentes même plus.
-Je n'ai pas envie quand tu n'es plus là.
-George, ce n'est pas juste. Je suis aussi seul que toi, en haut ! Et si tu te tues, tu n'auras pas le droit de me rejoindre. Fais un effort quand même.
-... C'est vrai, tu te sens seul ?
-Pourquoi tu crois que je viens te poser des devinettes stupides ? Parce que Rogue m'a chassé de l'au-delà ?
-Il y est aussi ?
-Je ne sais pas. Je suis resté avec toi.
-Mais ce n'est pas le cas, c'est moi qui imagine ta voix.
-Alors ça veut dire que je suis en toi.
-Fred...
-Ce qui veut dire – et tu as intérêt à m'écouter George Weasley – que tu dois vivre pour nous deux. Rire pour nous deux. Aimer pour nous deux.
-Tu demandes l'impossible.
-On a toujours réalisé l'impossible dans nos blages, George. Tu peux le faire tout seul, non ? Comme un vrai grand !
-Ça fait mal d'être un «vrai grand».
-Alors redevient comme avec moi !
-Sans toi ?
-Avec moi en toi. Je suis toi, tu es moi. Je vis pour toi, tu vis pour moi. Un suffit pour deux. Non ?
-... Je ne sais pas.
-Moi je sais. Je suis mort, tu te rappelles ? Je sais plus de choses que toi.
-Menteur.
-Ah non, je m'insurge. Je ne suis pas un menteur. C'est toi qui fait ta mauvaise langue. Et ça ne marchera pas !
-Fred...
-Roh, fait pas ta mauvaise tête. Je collecte des informations sur l'au-delà, toi, tu te débrouilles pour me raconter comment j'aurais vécu si je n'étais pas mort et quand on se débrouille... On fera exploser le paradis.
-... C'est un projet ambitieux.
-Rien ne nous résistera si tu as suffisamment fait marcher la boutique.
-... D'accord. Mais je ne sais pas...
-Quoi ?
-Qu'est-ce qu'un bloc d'ivoire dans une grotte noire ?
-Aha !
-Allez, Fred... Et après je te laisse tranquille. Promis.
-Manipulateur !
-Allez...
-Une dent, George. Une simple dent.
-... Oh.
-Tu manques de sommeil, toi.
-Sans doute.
-Tu dormiras pour deux, ce soir ?
-... Je suppose.