Auteur : Crazyitachi-la-malade-de-Shaka-et-de-Rufus-Shinra
Titre : Que ton masque tombe... voir si j'existe.
Couple : KyoXUki
Disclaimer : J'ai tenté de marchander le ginpakukazaharu no truc, mais même ça, on veut pas me le donner... (une âme éclairée m'a fait remarquer que négocier Byakuya est plus intéressant, mais bon... on me le donnera jamais même si je promets d'être saaaage ;_;) Tout est à Tite Kubo u.u
Rating : M
Pimouss-Killer : Je suis là! Ne pleure plus u.u je t'offre même un nouveau chapitre cette fois XD En tout cas, merci beaucoup d'avoir participé à totue cette fiction! Je te fais des poutoux parce que je pourrais pas te répondre vu que tu n'as pas de compte u.u A la revoyure vieille branche! XD
Je suis de retour! (pour vous jouer un mauvais tour :P na, je plaisante, pas à chaque fois le coup de la note d'information XD) Chose promise chose due, vala un pti OS extra avec un KyorakuXUkitake :P J'avais pas vraiment envie de faire un lemon pour ce coup, mais comme on me l'a pas mal demandé, j'ai trouvé une feinte et j'attends vos commentaires! ^^ Je préviens cependant, que c'est un peu spécial au niveau du temps et de la manière de le lire ^^ je vous conseille de prendre votre temps pour lire et de respecter la ponctuation :D
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture en attendant vos commentaires! Ce chapitre sera le dernier u.u
OS EXTRA
Le capitaine de la 13° sourit encore une fois en y repensant. Il venait d'avoir sa certitude : celle que Byakuya s'était trouvé quelqu'un, et pas n'importe qui. Renji Abarai. C'était à se demander comment ils pouvaient s'entendre, eux, le jour et la nuit. Quoique, la complémentarité entraînait souvent ce genre de relations. Renji était épanoui, extraverti, fonceur et, au fond, sûrement manquant de confiance en lui face à Byakuya. Byakuya, quant à lui, était trop renfermé et distant. Le plus jeune réussirait à le dégeler et, l'autre parviendrait à le rendre plus sûr et plus fort.
En fait, ils allaient parfaitement ensemble.
Ukitake se passa la main sur le front, amusé plus qu'il ne le laissait paraître. En attendant, si Renji continuait ainsi, il se ferait tuer par son taicho. Byakuya n'était pas du genre à apprécier d'être cloué au lit pour ce genre de raisons… Oh non!
« Je vais préparer une chambre pour Abarai au cas où.
-Très prévoyante, Retsu!
-Avec Kuchiki, je me méfie.
-Vous avez bien raison! Il est plus colérique qu'il en a l'air, mais je suis persuadé qu'il ne ferait pas de mal à Renji. Du moins, pas d'une manière brutale et dangereuse pour sa vie… »
L'homme s'étonna lui-même de son sous-entendu et afficha un air gêné. Unohana souriait calmement, n'en pensant pas moins. Elle se tourna soudain pour saluer le capitaine de la 8° qui arrivait en chantonnant. Toujours avec son éternel chapeau et son habit rose à fleur, il était toujours aussi discret.
« Bonjours à touuuuus !
-Shunsui! Comment vas-tu?
-Bien bien! J'ai réussi à fuir la capitainerie! Nanao devait aller déposer des dossiers à la 9°, j'en profite!
-Tu vas encore te faire remonter les bretelles… soupira Ukitake.
-Bah! Pas grave! Mais que faites-vous ici, plantés en plein milieu du passage?
-Figurez-vous que nous étions en train de vérifier nos hypothèses, Kyoraku.
-Vos hypothèses?
-Celles que Byakuya et Renji sont ensemble et que, contre toute attente, cela ne soit pas dans le sens qu'on aurait pu supposer… »
Le regard malicieux de l'homme aux cheveux blancs fit vite éclater de rire son ami brun. Il se reprit finalement et, une larme au coin de l'œil, lança:
« J'sens qu'ils vont se disputer souvent ces deux-là! »
Les trois amis partirent d'un bon rire, imaginant le taicho glacial aux prises avec un baboui… hem, son fukutaicho. L'image était cocasse oui. Puis, invoquant du travail, Unohana prit congé de ses anciens camarades de classe. Elle les salua poliment et retourna à la 4° d'un pas calme.
L'ambiance était devenue plus calme oui, plus sereine. Kyoraku avait cessé de rire et regardait Ukitake qui, un sourire aux lèvres, avait le regard perdu dans ses pensées. Ce dernier inspira soudain de l'air et prit la parole.
« Tu sais, Shunsui… Je suis vraiment heureux pour Byakuya. Je le connais depuis enfant et je me demandais sincèrement quand est-ce qu'il retrouverait son sourire et ses sourcils froncés.
-Tss… Quand est-ce qu'il se transformerait en Ichigo?
-Non, idiot! Plaisanta Ukitake. Je sais bien que Byakuya ne deviendra pas comme ça, même s'il était bien parti au départ… Mais Renji aura une influence résolument positive sur lui, j'en suis certain. Et peut-être qu'on pourra enfin revoir son sourire… »
Kyoraku afficha un sourire conciliant. Il connaissait aussi le Byakuya enfant, vu qu'il traînait souvent avec Ukitake qui avait, avant, le noble dans sa division, et il s'avouait sans mal que le changement opéré par le temps n'était pas des plus bénéfiques.
« Vraiment, ça me rend heureux…
-Un peu plus et je dirais que tu vas me pousser le soupir de l'amoureux transi qui abandonne celui qu'il aime à un autre… Argh…
-Mais non! Tu dis n'importe quoi. Byakuya est mon kohai, il est normal que je fasse attention à lui. Et puis, ce n'est pas lui que j'aime.
-Quoi? Tu aimes quelqu'un et je ne suis pas au courant? On est toujours ami rassure-moi?
-Evidemment!
-Alors?
-Tss…
-Dis! »
Ukitake avait un sourire mystérieux qui ne répondait en rien à son ami. Ce dernier, impatient de savoir, s'apprêtait à poser des questions détournées pour tenter une percée, mais une voix féminine se fit entendre, juste derrière lui.
« Nanao-chaaaan! »
L'homme à la veste rose poussa un cri du genre d'un enfant grillé en plein vol de bonbons dans le placard des réserves avant de supplier Ukitake de le sauver. Ce dernier, avec son éternel sourire se contenta de… hé bien de sourire. Il laissa la jeune femme traîner son taicho par la peau du cou jusqu'à leur division où il devrait sûrement travailler.
Shunsui ne pensait pas d'ailleurs qu'il s'y mettrait aussi sagement. A peine avait-il franchi les murs de la capitainerie qu'il s'était dirigé vers son bureau avec, curieusement, aucune envie de boire du saké ou d'aller regarder les nuages rêveusement. Il était entré, s'était assis, avait pris son pinceau et avait commencé à lire consciencieusement pour signer. Sa fukutaicho en était resté bouche-bée et figée comme deux ronds de flan à l'instar de la capitainerie entière. Le grand, l'inimitable Kyoraku Shunsui s'était mis au travail sans broncher ! Ce jour était mémorable voire… inédit !
L'homme aux cheveux bruns n'avait pas remarqué l'étrangeté de la situation. Non, pour lui, l'étrangeté, c'était qu'Ukitake soit avec quelqu'un. Sérieusement, qui pouvait y croire ? Tous sauf lui ou quoi ? Il avait du mal à s'imaginer son ami d'enfance, cet homme si avenant et fragile, avec quelqu'un. Une femme ou un homme aussi, tiens ? S'il était avec une femme, il la voyait plutôt du genre maternel. Etant donné qu'il était un peu papa-poule sur les bords, l'alliance serait parfaite. Et puis, il faudrait une femme qui n'ait pas peur du sang ou de sa maladie. Cela réduisait les possibilités à Soul Society. Il fallait une femme douce et calme pour s'accorder avec lui, une femme qui saurait réagir en cas de problème de santé, une femme qui était perspicace et…
« Retsu ! »
Shunsui s'était tout à coup exclamé ça, ne tenant pas compte du dossier qu'il venait soudain d'arroser d'encre. Il n'y prêta pas plus attention en se rasseyant, les sourcils froncés. Non, il était certain que son meilleur ami lui aurait dit s'il était tombé amoureux de son médecin personnel. Il grogna légèrement, les sourcils froncés. Il avait une mine sérieuse plus que déroutante, presque terrifiante. Quiconque passait pouvait sans problème se demander quel fléau ravageait actuellement la huitième capitainerie… Le fléau du travail ! Cela était impossible. Autant imaginer Byakuya avec un large sourire en train de boire avec son jeune amant jusqu'à chanter des chansons paillardes, le résultat provoquait le même effroi et la même terreur.
« Tai… Taicho ?
-Hm ? Nanao-chan ? Je suis occupé, que veux-tu ? »
La jeune femme essuya une goutte de sueur sur son front. Elle manqua de laisser tomber l'éternel dossier qu'elle tenait sous son bras et se contenta de remettre nerveusement ses lunettes avant de bredouiller des excuses et de s'en aller en évitant de trébucher. Le brun fronça un sourcil, hocha la tête et reprit son travail, se demandant qu'elle mouche avait bien pu piquer sa subordonnée.
Il se remit à ses pensées, passant en revue chaque personne susceptibles d'être avec son ami et s'arrêta en tiquant soudain que Jushiro n'avait jamais dit qu'il était avec quelqu'un, mais qu'il aimait quelqu'un. Saisissez la nuance. Cela voulait dire que la liste des suspects s'agrandissait ! Et que son meilleur ami ne voulait rien lui dire du tout ! Il signa rageusement un dossier quelconque sans même le lire avant de passer au suivant.
L'après-midi continua sur le même schéma. Enfin, cela aurait pu si, craignant pour la santé mentale de son capitaine, Nanao ne s'était pas ruée chez le capitaine de la treizième pour le supplier de sauver son taicho qui devait être devenu fou. Le cas avait inquiété l'homme aux cheveux blancs qui laissa donc tout en plan pour aller voir ce qu'il en était et arrêter son ami.
Autant dire que, quand deux malades firent irruption dans son bureau, Kyoraku ne put s'empêcher de râler. Il travaillait enfin et tout le monde venait l'embêter et le déranger ! Il soupira et rétorqua qu'il devait travailler. Nanao en resta figée tandis que l'autre capitaine avait éclaté de rire.
« Allons, Shunsui ! Viens boire un verre avec moi, quelque chose semble te tracasser ! »
Le brun fixa son ami du regard et lâcha un juron à voix basse avant de laisser tout en plan. Les deux hommes quittèrent bientôt la capitainerie de la huitième direction le bar. Ils auraient très bien pu boire du saké dans leur division, cela s'était souvent fait, mais pour une fois, ils iraient ailleurs.
Ils arrivèrent donc en à peine une minute au bar, merci au shunpo, et s'installèrent à une table un peu en retrait du bruit. Shunsui commanda rapidement une bouteille de saké et reprit bien vite son caractère bon vivre qui refusait l'effort sous toutes ses formes et ne jurait que par la boisson.
« Alors, tu es tombé sur la tête pour te mettre au travail ? Entre Byakuya et toi, je vais plus m'en sortir ! »
Jushiro rit doucement, amusé de la situation du moment.
« Doit y'avoir un virus mauvais pour les glandeurs ! Plaisanta Shunsui en réponse. Heureusement que tu m'as sorti de là, je ne sais pas ce que je serais devenu sinon ! »
Le brun but une gorgée de saké avant de s'affaler sur son fauteuil en soupirant.
« Et sinon toi ? Beaucoup de travail ?
-Hm, pas trop. Répondit Ukitake. Disons que j'ai un peu l'esprit ailleurs alors je papillonne plus.
-Oh ? Serais-tu amoureux ?
-Je te l'ai déjà dit.
-Et de qui ? Dis-le à ton meilleur ami… »
Shunsui accompagna sa demande d'un regard amusé et un peu provocateur. Son ami se contenta de rire et de sourire.
« Jushiro !
-C'est un se-cret ! Tu le sauras bien assez tôt je pense.
-Mais…
-Disons que, si tu veux un indice, c'est quelqu'un qui m'aime mais qui ne s'en doute pas.
-Hein ? Mais…
-Je ne dirais rien de plus ! »
L'homme aux cheveux blancs afficha un sourire énigmatique. Shunsui soupira avant de sourire à son tour. Son ami était ainsi, mais c'était aussi pour cela qu'il l'aimait beaucoup. Il était calme et conciliant, sachant parfois être sévère.
Ils continuèrent de boire tous les deux encore un petit moment. Enfin, le capitaine de la 13° se contenta d'une ou deux coupes, pas comme son voisin. C'est vers le début de soirée qu'Ukitake prévint son ami qu'il allait partir.
« J'ai un dossier important à finir.
-Mais tu m'avais dit que c'était bon, non ?
-Si si, ne t'inquiète pas. Ça ne sera pas très long.
-Si tu le dis. Je vais continuer à boire, seul et mal-aimé ! Abandonné de mon ami ! »
Le capitaine de la 8° mima à grands renforts de gestes théâtrales un quelconque personnage délaissé par le destin. Jushiro éclata de rire et remplit à nouveau la coupe en disant :
« Bois donc pour noyer ton chagrin, gros bêta ! »
Ils échangèrent un sourire complice avant que l'un ne s'en aille. Shunsui but silencieusement pendant quelques minutes avant de remarquer, au fond de la salle, quelques shinigamis de sa connaissance. Parmi le groupe, il y avait Matsumoto, Kira, Hisagi, Renji et le couple explosif, autrement dit Ichigo et Grimmjow.
Il s'approcha avec sa bouteille et prit place près de Renji.
« Tiens ? Tu es là ce soir, Abarai ? »
Le jeune homme rougit légèrement. Ah, pensa Shunsui, il a deviné le sous-entendu.
« Je suis étonné que Byakuya te laisse sortir tiens…
-T'as encore fait une connerie, tête d'ananas ? lança Grimmjow amusé.
-Laisse tomber, 'môssieur-j'tiens-pas-l'alcool' ! Rétorqua le rouge.
-Quoi ?
-Bah ouais ! Quand on tient pas on joue pas contre Matsumoto !
-Le gamin veut retenter sa chance ? lança la blonde avec un regard suggestif.
-Plutôt deux fois qu'une t'vas voir !
-Grimm, couché ! »
Ni une ni deux, le bleuté était au sol, coincé par le jeune shinigami remplaçant. Visiblement, ce dernier n'avait pas envie que le même scénario se reproduise et avait paré au pire avant le pire. Il fusilla Renji du regard qui s'amusait à embêter les mèches de l'arrancar tant qu'il était immobilisé.
« Je vois que l'ambiance est toujours aussi bonne chez les jeunes ! s'exclama Shunsui. Voilà qui va me permettre de bien m'amuser !
-Sont complètement barges ouais ! grogna Hisagi.
-Dit celui qui dansait à poil sur la table ! »
Tout le monde éclata de rire à la blague de Rangiku alors que le concerné rougissait.
« T'veux pas nous improviser une 'tite gigue avec Kira ? demanda innocemment Grimmjow.
-Pourquoi tu veux ça toi ? S'étonna Ichigo alors que Kira piquait un fard. Quelle idée as-tu en tête ? »
Shunsui se plia en deux de rire en lisant sur les lèvres la réponse du bleuté. Ichigo et Renji allaient très certainement se souvenir de leur soirée ! Shunsui but une autre gorgée en pensant à ce fait. Jushiro aussi bientôt peut-être… Mais avec qui ?
Il fronçait les sourcils, concentré. Il voulait vraiment savoir tiens… Il demeura une bonne partie de l'après-midi avec les shinigamis présents et profita du départ de Renji pour partir lui aussi. L'histoire de son ami le perturbait et autant dire qu'il voulait savoir le fin mot !
Il marchait tranquillement dans les rues du Seireitei où la lumière baissait progressivement. Ce soir serait une nuit fraîche, nota-t-il en avalant une énième coupe de saké. Il laissa rapidement ses pensées vagabonder où elles souhaitaient mais, lentement mais sûrement, tout revint vers le sujet numéro un, autrement dit, de qui le capitaine de la 13° pouvait bien être amoureux.
Autant dire que la récréation bar, saké plus shinigamis perdit tous ses effets. Il aurait bien aimé rester dans cette douce euphorie, à revoir les images du jeune shinigami remplaçant qui engueulait l'ex-terrible sexta espada, ou les gestes à peine cachés du couple timide que formaient Hisagi et Kira ou même Matsumoto et Renji en plein concours de beuverie ! Surtout qu'avec le dernier cas, il pouvait avoir le plaisir de voir la réaction de Byakuya à l'arrivée, chose qui devait valoir son pesant de cacahuète…
Il soupira. La seule solution pour pouvoir penser à tout ça sans être dérangé était simple. Obliger Jushiro à répondre à sa question. Non pas par curiosité, bon enfin si, mais juste un peu, hein ! Mais surtout pour aller boire la tête reposée et l'esprit clair. Evidemment. Il accéléra le pas pour rejoindre la capitainerie de son ami.
Arrivé devant le lieu-dit, on lui annonça que le capitaine était déjà rentré chez lui. Kyoraku remercia du renseignement mais remarqua qu'il était quand même tôt pour rentrer chez soi… Bon, lui, on ne dit rien, mais Ukitake restait souvent tard pour travailler… Il haussa les épaules et prit donc le chemin de la maison de son ami.
Il y arriva en à peine cinq minutes et fut étonné de voir qu'aucune lumière n'était allumée. Jushiro serait-il de sortie ? Le brun fronça les sourcils. Après autant d'années d'amitié, il était hors-de-question que son ami lui fasse le coup d'avoir un rencard sans même lui en avoir parlé ! Il entra derechef dans la maison et se figea, étonné.
Habituellement, il y avait au moins quelques domestiques, mais là, vide. Ukitake les avait peut-être renvoyés pour la soirée ? Pourquoi Shunsui ne pouvait-il y croire vraiment ? Il posa sa bouteille d'alcool sur une petite table à l'entrée et observa tout autour, c'était sombre et vide. Trop vide.
A coup sûr, Jushiro était parti ! C'était l'explication la plus plausible. Pourtant, le capitaine de la 8° ne savait pas pourquoi, mais il voulait en être sûr.
« Jushiro ? Tu es là ? »
Aucune réponse. Il était donc parti ?... Le brun s'avança encore dans la demeure et crut voir une petite lueur dans le bureau de son ami. Il s'approcha pour en être sûr et sursauta à l'entrée. La bougie était certes allumée, mais presque entièrement fondue et, en plein milieu de la salle, allongé à même le sol, Jushiro.
Il garda son calme et s'agenouilla auprès de son ami avant de voir que du sang avait séché autour de sa bouche et dans le creux de sa main. Shunsui garda son sang-froid et s'appliqua à faire les gestes de premiers secours appris par Retsu. Il s'exécuta ainsi durant de longues minutes et, quand il sentit que son ami revenait à lui, il le porta vite mais doucement dans sa chambre.
Le capitaine de la 13° remua les paupières. Il avait comme un énorme poids sur la poitrine et c'était douloureux… Il se demanda vaguement où il pouvait bien être, ne se souvenant pas s'être endormi sur son lit et sentit une main sur passer sur son front et un gant humide essuyer sa bouche et son cou. Il connaissait ses gestes, on les lui faisait quand il avait craché trop de sang et que ça avait séché avant que quelqu'un n'ait eu le temps de venir.
Il bougea doucement la tête et entrouvrit les yeux. Il distingua, dans l'obscurité, un tissu rose bien visible. Il sourit, amusé. L'inimitable kimono à fleur de son ami… Il réunit ses efforts pour parler mais n'émit qu'un souffle. Peut-être était-il encore trop tôt pour ça…
« T'es content maintenant, hein ? »
La voix de Shunsui était plus dure qu'à l'accoutumée.
« Tu connais très bien le signal que tu dois nous envoyer, à moi et Retsu, quand tu commences une crise ! Pourquoi tu ne l'as pas fait avant d'être dans cet état ? Si j'étais pas venu, tu serais dans quel état, hein ? »
Jushiro fixa son ami dans les yeux et tourna la tête.
« Désolé… Je ne m'y attendais pas et… pas eu le temps. »
Le visage du brun se radoucit.
« Excuse-moi, j'ai été un peu dur. Mais tu m'as fait une sacrée peur ! Comme à chaque fois que tu nous fais ça d'ailleurs mais bon…
-J'ai un peu trop travaillé…
-Si c'est pas toi qui meurs le premier, ça sera moi à cause d'une crise cardiaque ! Plaisanta Shunsui.
-Tss… Je ne compte pas mourir de sitôt, rassure-toi.
-Heureusement ! »
Le capitaine de la 8° s'assit plus confortablement à côté du lit et se servit une coupe de saké –il avait déjà été récupérer sa bouteille !- avant de la siroter tranquillement.
« Bon, plus de peur que de mal, c'est ça ?
-Oui… Je suis juste un peu fatigué.
-Bah, t'as qu'à dormir. Je reste ici au cas où.
-Merci…
-Avant ! Dis-moi qui tu aimes. Ça m'énerve parce que ça me trotte dans la tête et m'empêche de boire tranquille.
-… Je te le dis quand je me réveille, gros bêta.
-Bonne nuit, c'est ça ! »
Shunsui éclata de rire avant de continuer à boire et remarqua tout à coup que son ami était déjà endormi ! Il n'avait pas pris beaucoup de temps, ça c'était sûr… Le brun posa un regard compatissant sur l'homme endormi. Combien de temps lui restait-il ? C'était ça la grande question qu'il fallait se poser avec lui… Quand viendrait donc le jour où il ne se réveillerait plus après une crise ? Quand viendrait le moment où cette poitrine ne serait plus soulevée d'un souffle irrégulier ? L'homme avala une nouvelle gorgée et secoua la tête.
Pour le moment, le plus important était de penser au présent. De penser à comment lui rendre la vie plus facile.
Il attendit un instant, le regardant simplement. Puis, lentement, il s'approcha et caressa le visage parsemé de cheveux blancs du bout des doigts. Il n'avait jamais réellement remarqué à quel point son ami avait un visage fin. Chaque trait semblait à sa place sur cette peau pâle… Il avait toujours un visage serein, jamais il ne s'énervait, ou rarement. Ces sourcils noirs n'exprimaient que peu souvent la colère et…
Shunsui secoua la tête. Ça devait être l'alcool.
Un bon moment plus tard, le brun commençait à somnoler quand il entendit Jushiro remuer dans son futon. Il sursauta et le regarda fixement, histoire de savoir si son état s'était amélioré.
« Shunsui ? Tu es toujours là…
-Je n'allais pas te laisser enfin… »
Le malade sourit tout en se redressant en position assise.
« Je suis content que tu sois là.
-Ah ? Moi aussi, ça tombe bien, hein ?
-Tss… Il me semble que tu avais une question.
-Oui, parce que ça m'empêche de boire l'esprit tranquille. Si tu avais quelqu'un en vue, je suis sûr que tu m'en aurais parlé tout de suite. Je suis ton meilleur ami !
-… C'est vrai. Si j'avais vraiment aimé quelqu'un, je te l'aurais dit immédiatement. Voire tu l'aurais su le jour-même.
-Alors…
-Si je ne te l'ai pas dit, c'est que ce n'est pas quelqu'un tout simplement.
-Pardon ?
-C'est toi. Et pour moi, tu n'es pas quelqu'un. »
Shunsui écarquilla les yeux un instant, surpris. Ukitake détourna le regard. Il ne regrettait pas de l'avoir dit, il espérait juste que cela n'entacherait pas leur amitié et…
« Je m'y attendais en fait…
-Tu… T'y attendais ? demanda fébrilement Jushiro.
-Quand tu as refusé de me répondre, j'ai commencé à me poser des questions.
-Oh ? Je…
-Bah, je te comprends, moi aussi j'aurais hésité !
-Mais… Tu…
-Si c'est réciproque ? »
Ukitake acquiesça du regard. Son ami s'approcha et l'embrassa sur les lèvres très chastement. Il se recula un peu ensuite.
« Oui, je pense que ça l'est.
-… Je… »
Le malade avait les yeux grands ouverts, sans voix. Il ne s'attendait pas à ça lui ! Il tourna lentement la tête vers son ami, essayant de comprendre ce que cela voulait dire. Shunsui ne l'avait pas repoussé, mieux, il l'avait embrassé !
« Tu m'aimes aussi ?
-Evidemment ! Tu en doutais ? »
Jushiro radoucit son visage, un large sourire s'y installant et effleura la main rugueuse du brun de la sienne.
« Non, je n'en doutais pas… »
Les deux hommes se regardèrent longuement dans les yeux puis, lentement, ils se rapprochèrent et s'enlacèrent. Dans le plus grand silence, usant de gestes et de regards, ils se comprenaient et se parlaient. Dans les bras de son ami, Jushiro ferma les yeux. Shunsui était chaud, il sentait bon et était doux.
Progressivement, sans crier gare, sans gestes brusques et déplacés, les deux hommes se déshabillèrent. Par étape. Ils avaient tout leur temps. Depuis celui qu'ils se connaissaient, ils n'étaient pas pressés, non ?
Ils se retrouvèrent bientôt nus. Ils distinguaient à peine le corps de l'autre dans la pénombre mais ils s'en fichaient. Voir ? Quelle était l'utilité de ce sens quand il s'agissait de serrer celui qu'on aimait dans ses bras, le couvrir de caresse et de baiser. Quelle était l'utilité même de penser quand on aimait quelqu'un et qu'on voulait le lui prouver avec des gestes et un corps ?
Quelle utilité ?
Jushiro alla cueillir un baiser sur les lèvres de son futur amant. Le baiser s'enhardit, bien entendu, mais il n'y eut pas la moindre pointe de bestialité. Ce fut un baiser simple, fort mais qui ne cherchait pas à transcender. Pourtant, la chaleur montait. Les mains qui glissaient sur les corps, les corps eux-même qui se frôlaient et le son des étoffes s'emmêlant. Tout cela était érotique.
Des soupirs de plaisir, le délicat son des langues qui valsent et qui finissent par achever leur danse en dehors de la bouche, les membres qui se tendent. Et un homme aux cheveux blancs, allongé, tranquille dans son lit et qui regarde intensément celui qui le surplombe. Celui qui lui procure un tel plaisir avec tant de douceur.
Il gémit. Il n'a pas mal mais il ne s'attendait pas à ça. Une main qui l'entoure et qui joue avec sa chair. C'est si dérangeant et pourtant, si agréable. Il crispe un peu les yeux mais ne cherche pas à retenir ses gémissements. Pourquoi devrait-il cacher à son amant qu'il aime ce qu'il lui fait ?
Et l'amant l'a bien remarqué. Il y a quelque chose dans ces yeux. Une étincelle de désir et d'amour sincère. Pas de mensonges, juste la vérité, leur vérité. Il approche ses lèvres du membre pulsant. Il le sent irradier de chaleur. Il sent le corps se tendre et se calmer. Les caresses lui ont fait du bien, mais celles des lèvres bien plus. Sa langue joue, elle se promène et explore et bientôt, elle capture.
Il gémit plus fort. Ça lui fait plus d'effet, il ne peut le nier. Mais il adore et il en reveut encore. Son sang bat dans ses tempes et ne demande qu'à le faire exploser. Il veut bien exploser, il sent que c'est bientôt le moment et sa main glisse lentement vers les mèches brunes. Il y perd ses doigts, il les emmêle dans les cheveux et les meut au rythme qu'il ressent. Lentement, intensément, puissamment.
Une explosion. Il sent qu'il va exploser. Son corps se tend comme un arc un instant avant de reprendre sa forme brusquement et il halète. Il halète fort. C'était bon, il l'avoue et il le montre. Il se redresse et entoure son amant de ses bras avant de l'encourager à se pencher sur lui, à se coller à lui presque… à ne plus faire qu'un avec lui. C'est ce qu'il veut oui.
Les regards se croisent et s'attachent. Ils s'embrassent aussi. Et eux, c'est plus que passionnément. Ils se brûlent et se délectent de cet ardent brasier qu'ils font naître chez l'autre.
Il crispe les yeux, le contact est rompu car il y a quelque chose en lui. Quelque chose d'étrange. Il entrouvre les paupières et voit une main qui disparait entre ses jambes. Ce sont ses doigts. Il se mord un peu la lèvre. Ça fait mal et ce n'est pas agréable, mais les caresses des deux lèvres, le picotement de cette barbe mal rasée et cette odeur d'alcool, ça le rassure et lui fait du bien.
Et bientôt, ce qu'il sent en lui est plus gros, plus imposant. Mais ce n'est pas plus brutal et moins dénué d'amour. Il a mal aussi, mais son amant est doux et y va lentement, intensément pourtant et c'est puissant. Trop. Il ouvre la bouche à la recherche d'air et laisse échapper un gémissement clair. Il s'en amuse lui-même mais se reconcentre bien vite sur cette présence qui le comble. Il ne sait pas ce qu'il ressent. De la douleur, de la gêne, du plaisir ? Ou peut-être les trois ?
« Jushiro ? Ça va ? »
Une autorisation à continuer ? Comment pourrait-il refuser, il est curieux. Il veut savoir ce qu'il va ressentir ensuite, il veut savoir ce qu'on ressent quand on est comblé par celui qu'on aime.
« Vas-y… »
Un soupir chaud, enivrant et terriblement envoûtant. Comment y résister ? Le plus robuste esquissa un sourire et embrasse cette gorge blanche qu'il mordille un peu avant de saluer une langue restée seule au bal trop longtemps. En même temps, il bouge le bassin. Il entame une autre danse moins raffinée, moins délicate mais autrement plus puissante. Un tempo lent et profond. C'est ainsi qu'il le voit et il le fait.
Jushiro ferme les yeux et gémit. Il gémit de plus en plus fort. Il aime ça, il aurait eu tort de dire non car la douleur passée, le plaisir est intense. Il suit son cavalier mais bientôt, cela ne lui suffit pas. Lui aussi veut mener un peu la danse alors il bouge lui aussi, effectue quelques mouvements et pas qui lui valent une décharge de plaisir. Il ne danse pas, ils dansent.
Et leurs corps luisent de sueur, de cet acte charnel si fort qu'il se passe de mot et qui ne s'effectue que par les gestes et les regards, accompagné de gémissements et sous la direction d'un chef d'orchestre taquin qui se fait nommer amour.
Et bientôt, c'est le but. L'explosion totale et le bouquet final. Ils ferment les yeux et se laissent porter, sans réfléchir, sans voir, sans penser. Ils sont tous les deux à danser. A tourner sans relâche et à bouger jusqu'à ce que tout s'échappe et s'achève.
Tout explose.
Quelques minutes plus tard, Jushiro et Shunsui n'avaient toujours pas prononcé le moindre mot. Ils se regardaient silencieusement et s'embrassaient tendrement. Enlacés tous les deux, ils semblaient ne pas vouloir parler pour ne pas briser la magie de ce moment. Comme si parler leur rappellerait qu'ils étaient des âmes et que leur danse n'était qu'un rêve fugace.
Ils se prirent la main, rapprochèrent leur visage et fermèrent les yeux. Ils s'endormirent l'un face à l'autre, sans mensonge, lentement. Ils s'enlacèrent, intensément. Et bientôt, le rideau tomba. Fin de l'acte.
Voilà voilà! J'espère que vous aurez apprécié et j'attends vos commentaires avec appétit! ;P