Rien ne m'appartient, et encore moins l'histoire puisque c'est une traduction d'une très bonne auteure NatssY.

Éternelle douleur.

[A lire avec : Israel – Over the raimbow/What A Wonderful World]

Enfin arrivée devant le bâtiment, elle appuya sur la sonnette d'un des voisins pour qu'on lui ouvre la porte principale. Un fois à l'intérieur, elle commença douloureusement à marcher. 'Qu'est-ce que tu fais ici', murmura-t-elle dans le vide, probablement pour elle-même, 'Qu'est que tu fais ici...'

Elle inspira profondément et frappa à la porte, mais elle n'entendit aucune réponse. Elle recommença à toquer tendit qu'elle agitait nerveusement les jambes, faisant résonner le bruit de ses talons dans tout le couloir. Toujours rien. Elle fronça les sourcils.

- House, je sais que vous êtes là…. Ouvrez-moi ! - cria-t-elle. Pas de réponse - Ouvrez-moi ou je défonce la porte.

- Pour qui vous vous prenez, Superwoman ? - l'entendit-elle dire de l'intérieur. Elle était certaine que, même si ce n'était que légèrement, House avait souri lorsqu'il avait prononcé cette phrase.

Cuddy se tut, se rendant compte de l'absurdité de sa menace. Elle ferma les yeux quelques instants, ravalant difficilement sa salive, surement à cause de la boule d'angoisse qui s'était formé au niveau de sa gorge.

- Ne me tentez pas, House... – murmura-t-elle sur un ton qui la fit frissonner de peur.

Elle entendit des bruits de pas derrière le mur, et la porte fini par s'ouvrir, lentement.

Quand elle entra, il n'était plus à côté de la porte ; il était retourné s'assoir sur le sofa. Elle remarqua brièvement un nouveau vide dans l'appartement ; plus de piano ni de guitares. Elle pensa que les choses devaient vraiment aller mal pour que House en soit arrivée là. Elle avança de quelques pas, la peur au ventre, ne sachant comment elle allait le trouver. Elle soupira de soulagement, il avait l'air d'être dans son état normal; les yeux fermé et une barbe de quatre jours, mais sobre. Et comme machinalement, la chose suivante qu'elle remarqua était cette main qui n'arrêter pas de se frotter la cuisse droite.

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Maux, douleur, souffrance, désolation, chagrin... Wilson allait le haïr. Et elle aussi.

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- Nous étions inquiet - dit-elle tranquillement

- Et bien vous pouvez cesser l'être - répondit-il les yeux fermés tout en continuant à se frotter la jambe.

- Que ce qu'il vous arrive ? - demandât-elle faignant de ne pas le savoir.

- Je sors du gynécologue, j'ai la ménopause.

- House ! - protesta-t-elle, l'obligeant à la regarder pendant qu'elle s'assaillait sur l'accoudoir du sofa - Que-ce passe-t-il ? Cela fait deux jours que vous ne venez pas travailler, que vous ne décrochez pas au téléphone et… vous n'êtes même pas passé chez vous.

- Je suis chez moi – murmura-t-il les yeux légèrement rouges de douleur.

- Non, plus maintenant.

Elle soupira souhaitant de toutes ses forces qu'il parle, ne serait-ce que pour riposter, mais ne recevant aucune réponse, elle porta une main à son visage dans un geste de défaite. C'est alors qu'elle l'entendit gémir. Cuddy le regarda et le vit serrer sa cuisse avec force alors que son visage reflétait tout le mal qu'il endurait.

- House… - l'appela-t-elle à nouveau tandis qu'elle se laissa glisser de l'accoudoir, s'assaillant à ses côtés.

- J'ai mal – murmura-t-il.

- Beaucoup ? – demanda-t-elle innocemment en posant une main sur son épaule et obtenant ainsi un regard en coin.

- Assez pour ne pouvoir le supporter sans calment – prononça-t-il avec un ton qui ne laissait entendre que trop bien à quoi il pensait.

- House – supplia Cuddy tandis qu'elle n'arrêtait pas de nier avec la tête – vous ne pouvez pas …

- Pouvoir quoi ? – s'écria House, beaucoup plus fort qu'il ne l'aurait souhaité, sans cesser de se frotter la cuisse.

- Vous ne pouvez pas rechuter ! S'exclamât-elle.

- J'ai mal ! - cria-t-il comme unique contestation tandis qu'il secouait l'épaule pour que Cuddy y enlève sa main, se levant par la même occasion.

- Pourquoi maintenant, voyons ? Réprimanda-t-elle se levant à son tour. – Pourquoi s'est-il passé des mois sans trop de douleur et maintenant vous avez mal de cette manière ?

- Qu'est-ce que j'en sais ? Répondit-il alors qu'il faisait les cents pas autour du salon.

- Vous devez bien avoir une idée ! Vous savez autant que moi que cette douleur est psychologique !

- Si vous êtes venu pour me psychanalyser vous pouvez repartir par-là d'où vous venez – gronda House, furieux.

- Je ne suis pas venu vous psychanalysez – souffla Cuddy – je suis venu parce que cela fait deux jours que l'on ne vous a pas vu…

- Et bien si vous êtes venu pour que je fasse mes consultations, oubliez-les, je ne vous montre pas la sortie – répliqua-t-il en pointant avec sa canne la porte de l'autre côté de la pièce.

- Je ne suis pas ici pour vous rappeler de faire ce que vous ne faites jamais.

- Alors qu'est-ce que vous pouvez bien foutre ici ! Demanda-t-il, exalté.

Cuddy soupira et ferma les yeux, lasse de tout. Elle inspira plusieurs fois longuement dans l'espoir de remettre ses idées en place, jusqu'au moment où elle sentit la présence de House devant elle. Son pouls s'accéléra considérablement, alors que sa respiration se faisait de plus en plus irrégulière, saccadé. Entre deux souffles, elle finit par avouer

- J'étais inquiète.

- Pourquoi ? - s'enquit-il, tout en la fixant avec des yeux rougis de douleur.

- Parce que … - elle déglutit difficilement, n'arrivant pas à exprimer ses sentiments.

- Parce que – répétât House un peu plus fort, faisant un pas vers elle.

Mais elle ne put répondre.

Silence.

- Vous devriez partir – dit-il d'une voix grave.

- Il vaudrait mieux – admit-elle, abaissant le regard. – Si cela vous importe, je dirai à Wilson que vous allez bien.

Il acquiesça d'un mouvement de tête et s'éloigna lentement d'elle. Cuddy marcha jusqu'à la porte, l'ouvrit, mais la referma aussitôt après avoir entendu House gémir d'angoisse, légèrement appuyé contre le canapé.

- Avez-vous pris quelque chose contre la douleur ? – demanda-elle, une main toujours sur la poignée.

- Non – répondit-il sans se retourner – Je n'ai pas voulu…

Il se tut, sachant qu'il n'avait pas besoin de terminer sa phrase pour que Cuddy le comprenne.

- Je vais vous donner de l'ibuprofène – dit-elle, portant une main à son sac – et nous attendrons une heure pour voir si cela fait effet, d'accord ?

House se tourna pour la regarder à nouveau.

- Je n'ai pas demandé d'aide – prétendit-il d'une voix ferme.

- Si nous avions à attendre que vous demandez de l'aide… - marmonna-t-elle, obtenant un premier sourire de la part de House depuis son arrivé.

Elle feint d'ignorer de voir comme il l'observait, avec un regard intense, lourd, presque insondable. Elle se détourna de lui, s'en allant à la cuisine chercher un verre pour les médicaments. Elle se surprit à voir de l'eau couler encore à travers la tuyauterie, mais elle dissimula sa surprise, se contentant de lui apporter le verre, même si elle savait que House avait depuis longtemps cessé d'avoir besoin d'eau pour prendre ses médicaments.

Elle revint au salon et lui donna l'eau et le comprimé.

- Vous me laisseriez appeler Wilson pour lui dire que vous allez bien ? – demanda-t-elle alors qu'il avala d'une traite le comprimé.

Il hocha la tête et but simplement une gorgée d'eau puis, il déposa ensuite le verre sur la table basse, s'assit sur le canapé et laissa reposer sa tête en arrière, fermant les yeux.

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Trois tonalités n'avaient pas encore sonnées quand Wilson décrocha le téléphone.

- Vous l'avez trouvé ? – demanda-t-il en guise de salutation.

- Oui - fit Cuddy

- Merci mon Dieu… Ou est-il ?

- Dans son ancien appartement.

- Mais que diable fait-il ici ? Il… Bon, aucune importance, je vais venir de toute façon.

House ouvrit les yeux, et fit un geste de la main pour attirer l'attention de Cuddy. Il secoua la tête.

- Il ne faut pas qu'il vienne – murmura celui-ci.

Elle fronça les sourcils, lui demandant de plus amples explications, mais House se contenta d'hocher la tête.

- Cuddy ? – Appela Wilson, voyant que personne ne parlait.

- Et qu'est-ce que je lui dis ? – demanda-t-elle à House, ignorant Wilson.

- La vérité – dit House à voix haute.

Soupir.

- Wilson, ne venez pas – lui demanda Cuddy, sans bien trop savoir quoi lui dire après.

- Quoi ? Pourquoi ? – Il semblait totalement surprit.

Cuddy regarda House, cherchant son approbation. Il acquiesça.

- Parce qu'il ne veut pas que vous veniez.

- Mais… Je ne… - Elle entendit quelques soupirs de l'autre côté du téléphone – D'accord. Mais dite-lui qu'il n'échappera pas éternellement à cette conversation – protesta-il, faisant naître un léger sourire sur le visage de House et Cuddy.

- Lisa… – murmura Wilson.

- Oui, – chuchota-elle, devant le regard curieux de House.

- Ne lui faites pas de mal – supplia James.

Elle hocha la tête sans rien dire, certaine que Wilson saurait savoir interpréter son silence.

- Appelez- moi quand vous partirez.

- Très bien.

Après un bref silence qui en disait long sur leurs pensées respectives, ils finirent par raccrocher le téléphone en même temps.

T.B.C