« Dans les bras de l'ange »


Disclaimer : Ni Stargate Atlantis, ni aucun des personnages ne m'appartient et je ne touche pas d'argent pour écrire.

Rated : T

Note de l'auteur: cette fic est en deux chapitres. Je poste le premier aujourd'hui et le second demain ou dimanche. Dans cette histoire, interviendront des passages musicaux que vous pourrez trouver facilement sur YTube pour vous les passer pendant la lecture si vous le souhaitez manière de vous mettre dans l'ambiance. Je vous mets aussi ci-dessous les chansons qui ont accompagné l'écriture de cette fic. La scène se déroule après le dernier épisode de la série, environ un mois après le retour d'Atlantis sur Terre.

B.O: "Colorblind" Counting Crows/ "Immortal" Evanescence/ "Broken strings" James Morrison feat. Nelly Furtado/

Bonne lecture et n'hésitez pas à reviewer pour me donner vos impressions!


Chapitre 1

Amélia abattit une main rageuse sur le pauvre radioréveil avant de plonger à nouveau sa tête sous la couverture.

Elle n'avait pourtant plus sommeil. Cela faisait une heure qu'elle avait les yeux grands ouverts. Bien éveillée donc et parfaitement consciente de la date d'aujourd'hui. Le 18 mai.

Atlantis était de retour sur la planète bleue depuis 1 mois. Le calendrier terrien reprenait donc son cours normal.

Le 18 mai.

Une boule se serra dans la gorge de la jeune femme. Les souvenirs commençaient à affluer et à entamer leur travail de sape. Non. Pas déjà.

Elle s'extirpa en toute hâte de son lit et fonça droit sous la douche.

OooooO

Ronon avait profité des premières heures calmes du matin pour faire un footing dans les zones désertées de la cité.

De retour dans la tour centrale, il croisa Rodney qui se rendait d'un pas laborieux vers son laboratoire, avec dans une main son éternel pad et dans l'autre un thermos de café. Il avait dormi trois heures cette nuit. Un problème avec la maintenance de l'hyperpropulsion.

« Salut McKay ! »

Le scientifique leva à peine la tête.

« Hein, quoi ? Ah, oui, salut Ronon » répondit le physicien qui paraissait complètement à l'ouest.

« Je vous attends ce soir. »

« Ce soir ?»

« Dans la salle d'entrainement. Votre initiation à l'épée. »

Rodney regarda le Satédien avec des yeux ronds. Il chercha vaguement dans sa mémoire, à quel moment il avait eu l'idée géniale de demander des cours particuliers de maniement d'épée.

Enfin, en se repassant le film des derniers jours, il retrouva le souvenir adéquat. Tout ça c'était encore la faute de John ! Ils avaient fait une soirée vidéo une semaine plus tôt et ils avaient regardé Kill Bill. Rodney prétendant qu'avec « du bon matériel, tout était plus facile », Sheppard l'avait mis au défi d'ici la fin du mois de lui mettre la pâtée au sabre. Jennifer était là. Elle avait tenu le pari.

Bon, finalement, c'était la faute de John ET de Jennifer….

Mais pourquoi fallait-il qu'il regarde toujours des films d'action avec Sheppard et Ronon ? Pourquoi pas un bon long-métrage tchèque avec Zelenka ?

Il était en train de ruminer cette pensée saugrenue dans son esprit supérieur quand la voix grave de Ronon le ramena à la réalité.

« Alors ? » lança le Satédien.

Ne pas passer pour un poltron aux yeux de Jennifer. Impossible de se défiler cette fois.

« Oui…L'épée…Ok, vers 19H. » répondit Rodney en s'éloignant tout penaud.

OooooO

Richard Woolsey ne tenait plus en place. Quand Amélia passa devant les consoles pour rejoindre son poste, le dirigeant déboula en trombe de son bureau et vint à sa rencontre.

« Amélia ! J'ai besoin de vous. »

« Oui Mr Woolsey, je vous écoute. »

« Voilà, je dois recevoir un colis. »

Amélia dévisagea son supérieur avec surprise. Woolsey enchaîna.

« Un gros colis. Et je voudrais le faire livrer dans une des pièces du niveau -10 »

A présent, la jeune femme était plus qu'intriguée. Un colis mystérieux, plutôt imposant, que Woolsey voulait entreposer dans une des parties inhabitées de la Cité…

« Et donc, vous avez besoin de moi pour… » commença la jeune femme

« J'ai besoin d'une balise pour cet objet. Une balise de téléportation. C'est le Dédale qui livre. »

« Dois-je en conclure que l'objet ne doit pas passer par la porte ? » osa Amélia.

« Puis-je compter sur votre discrétion ? » fit le dirigeant en se penchant vers la jeune femme et en baissant la voix.

Allait-elle avoir enfin un indice ?

« Je veux que personne ne soit au courant. Seulement vous, Caldwell et moi. Promettez-moi. »

Ce n'était pas une requête, c'était quasiment un ordre. Amélia soupira. Comment pouvait-elle cafter alors qu'elle ne savait même pas ce qu'était ce fameux colis !

« Bien sûr Monsieur » répondit-elle poliment, avec son plus beau sourire. « Je vous trouve ça tout de suite. »

Sur ces mots, Richard Woolsey retourna tout guilleret dans son bureau, laissant la jeune femme en plan au milieu de la passerelle.

Une fois assise à son poste, Chuck, à côté d'elle lui jeta un regard furtif. Amélia consulta sa liste de tâche à effectuer sur l'écran.

Deuxième regard en coin, beaucoup moins discret cette fois.

La jeune femme soupira. Elle savait exactement pourquoi Chuck hésitait ainsi.

Troisième regard.

Avant que Chuck n'ait cette fois pu prononcer le moindre mot – et oui, ça y est, il avait décidé de se lancer enfin- Amélia se tourna brusquement vers lui, le visage fermé.

« Chuck. Tu me fais le coup tous les ans. Je n'ai pas envie de sortir boire un verre ni d'aller voir un film. Encore moins d'aller faire du cheval ou du bateau. Je sais que ça part d'un bon sentiment, que tu veux me changer les idées aujourd'hui mais je vais bien. Merci de t'inquiéter. Nous avons du travail. »

Chuck demeura un instant immobile. Amélia était retournée à ses activités. Le technicien pivota alors lentement pour faire à nouveau face à son écran.

« Tu es sûre ? Je suis de garde cette nuit mais je peux me faire remplacer.» lança-t-il dans une ultime tentative désespérée.

Amélia soupira. Chuck lui fit ses yeux de chien battu.

« Tu as peut-être prévu quelque chose avec Ronon ? » ajouta-t-il.

La jeune femme lui sourit cette fois avec sincérité. Il était vraiment trop gentil.

« Non Chuck, il ne sait pas. »

Le technicien la regarda d'un air étonné.

« Il ne sait pas que ta famille… ». Il se retint de poursuivre.

Amélia apprécia le geste.

« Il ne sait pas que c'est l'anniversaire de leur mort aujourd'hui. » répondit-elle.

OoooooO

La journée avait été longue. Très longue. Et très insolite aussi. Quand elle repensait à ce qu'elle avait osé faire, Amélia pouffa de rire toute seule dans sa chambre. Ça lui évitait au moins de penser au reste.

De plus en plus curieuse de découvrir le contenu du « colis », la jeune femme avait profité du départ de Woolsey vers le niveau -10 pour aller faire un tour dans son bureau, prétextant devoir y déposer un dossier.

Et là, sur le sous-main, elle l'avait vu. Un plan de l'étage vide avec la salle C96 entourée en rouge. Posée dessus, une petite enveloppe avec une carte. Elle avait lu rapidement l'écriture élégante et soignée.

« Je te le rends. Attention, un des marteaux est cassé. »

Le déclic s'était immédiatement fait dans sa tête.

Comment avait-il pu ? C'était incroyable, il allait garder ça pour lui !

Et elle qui avait promis de ne rien dire !

Elle était sortie dans un état d'excitation qui troubla son voisin et avait mis dix bonnes minutes à se calmer.

A présent, l'eau chaude de la douche faisait son effet. Une nouvelle cascade d'eau brûlante qui délassait son corps et son esprit. L'eau semblait emporter tout. Amélia voulait faire le vide mais les fantômes étaient toujours là. Elle s'obligea à penser aux vivants.

Elle enfila des vêtements confortables. Pantalon fluide, débardeur et cardigan. Il était 18H. Ronon devait être dans ses quartiers.

Cela faisait deux semaines qu'ils se voyaient à présent régulièrement. La jeune femme était aux anges. Elle apprenait tous les jours à le connaître un peu mieux. Et ce qu'elle découvrait au fur et à mesure la confortait dans son idée que cet homme était parfait pour elle. L'autre jour, ils avaient même failli s'embrasser sur le balcon. Mais Sheppard avait débarqué pour proposer à son « pote » une petite partie de golf. Désolé d'avoir mis les pieds dans le plat, il s'était éclipsé en s'excusant. Trop tard. Le charme était rompu et Ronon s'était enfui.

D'ailleurs, elle trouvait le Satédien avait tendance à s'enfuir un peu trop souvent. Elle le trouvait plutôt…hésitant. Peut-être n'éprouvait-il pas les mêmes sentiments qu'elle.

Pourtant, ils avaient longuement parlé d'eux, de leur vie avant Atlantis, de leurs blessures. Ronon lui avait même confié qu'il ne s'était jamais autant livré à quelqu'un. Même pas à Sheppard ou Teyla. Amélia en avait éprouvé une réelle fierté. Elle non plus n'aimait pas étaler ses états d'âme, ses faiblesses. Pourtant, avec lui, elle était à l'aise. Elle voyait bien que l'écouter ne le dérangeait pas.

Mis à part cette distance qu'elle n'arrivait pas à combler totalement, Ronon, jour après jour, faisait grandir cette sensation toujours plus forte dans sa poitrine. Elle n'osait pas encore l'appeler par son véritable nom.

L'amour.

Peut-être.

Sûrement.

En cet instant, elle avait envie de le voir. De le toucher aussi. Elle ajusta ses tongues tressées et sortit de la chambre.

OoooO

Ronon était assis sur son lit. Il écoutait l'album de Johnny Cash que Sheppard lui avait prêté en vérifiant les réglages de la mire de son blaster. Soudain, quelqu'un frappa à la porte. Le Satédien se leva pour aller ouvrir.

Amélia.

Il ne s'attendait pas à la voir avant demain.

« Salut. » fit-elle, un peu gênée.

« Salut » répondit Ronon subitement tout aussi empoté.

Au bout de dix longues secondes, l'ex-runner se rendit compte qu'il devait peut-être la faire entrer.

« Euh… Je t'en prie… » lança-il en lui désignant l'intérieur.

La jeune femme pénétra dans la pièce. Ronon s'empressa d'aller éteindre la musique.

« Je préfère Bob Dylan… » décréta Amélia avec un léger sourire.

« C'est Sheppard… »

« Oui, je m'en doute. C'est un grand fan. »

Ils étaient à présent face à face. Les yeux dans les yeux. Ronon avait posé son arme sur la commode. C'était la première fois qu'Amélia se retrouvait dans sa chambre. Elle reconnut bien les goûts sobres du Satédien. Juste le minimum. Un lit recouvert de plusieurs peaux tannées, deux sabres exposés sur le mur, quelques batônnets d'encens sur le chevet et une odeur d'ambre qui flottait dans l'air.

Ronon n'avait toujours pas dit un mot et continuait de l'observer, un peu intrigué. Amélia sentit qu'il était temps de lui expliquer le pourquoi de sa visite. Mais le savait-elle elle-même ? L'envie irrésistible de le voir. De le sentir près d'elle. L'air de la chambre se chargea d'un fluide invisible électrique. Leurs regards ne pouvaient se détacher l'un de l'autre.

Amélia fit un pas vers lui. Il ne bougea pas, baissant la tête vers elle.

« Je voulais juste… »

Elle arriva devant son torse puissant et posa sa main sur le cœur de Ronon. Elle sentit les battements s'accélérer sous ses doigts.

Puis, lentement, elle se hissa sur la pointe des pieds et captura les lèvres de l'ex-runner. Elle s'accrocha à ses épaules tout en savourant le goût subtil de sa bouche. Ronon n'avait pas esquissé le moindre mouvement, comme paralysé. Elle se rapprocha encore et plaqua son corps contre le sien. Sa main descendit doucement. Ses pectoraux, son ventre, pour s'arrêter sur ses abdominaux parfaits qu'elle pouvait sentir à travers le tissu fin de son T-shirt.

Pendant un moment elle crut qu'il allait enfin répondre à son baiser et puis soudain… Ronon se dégagea brusquement, tentant de reprendre son souffle.

Ses yeux brillaient. Il haletait presque. Pourtant ses yeux fuyaient ceux d'Amélia.

« Je dois retrouver McKay en salle d'entraînement. Désolé. » fit-il en sortant en trombe de la chambre.

Amélia ne bougeait plus. Tétanisée. Elle ne savait pas si elle devait éclater de rire ou fondre en larmes.

Au moins, le message était clair.

Un peu sonnée par la réaction plutôt violente de Ronon, elle sortit de la chambre pour retourner dans la sienne.

TBC…