Résumé : Durant la nuit, Kakashi se livre à une activité peu orthodoxe. Heureusement pour lui, personne ne s'en doute. Du moins c'est ce qu'il croit. Chapitre 2, pov Iruka.

Disclaimer : Rien à moi, tout à Kishimoto Masashi.

Rating : T

Dernières notes : Voici donc la deuxième et dernière partie de ma toute première fanfic Naruto. Je fais donc de nouveau appel à votre indulgence. Un grand merci à Mayura_8 pour sa bêta-lecture. Je tiens également à remercier toutes celles et tous ceux qui ont lu le premier chapitre mais en particulier celles et ceux qui ont laissé un commentaire. Comme toujours, les critiques constructives sont les bienvenues.

Bonne lecture.

JUSQU'AUX PREMIERS RAYONS DE SOLEIL

Kakashi s'était finalement endormi. Quant au professeur d'académie, il ne succomba au sommeil que lorsqu'il fut certain que le ninja copieur ne s'enfuirait pas. On ne savait jamais à quoi s'attendre avec les jônins et en particulier avec celui-ci.

Au petit matin, Iruka fut d'abord réveillé par la clarté du jour puis par la chaleur d'un corps reposant à ses côtés. Lentement, il tourna son visage et découvrit Kakashi endormi tout contre lui. Il paraissait paisible même si le chûnin ne distinguait que la moitié supérieure de son visage.

Le jeune homme eut un regard attendrit et un sourire étira ses lèvres quand il repensa à la façon dont il avait découvert l'étrange habitude du jônin.

Tout avait commencé un soir, alors qu'il rentrait de son quart de travail au bureau des missions. Une sensation étrange et oppressante l'avait submergé. Il n'avait pas ressenti ce genre de malaise depuis son adolescence, à l'époque où Mizuki avait développé une obsession malsaine à son égard.

En arrivant devant son immeuble, il aperçut un éclat argenté disparaître dans le feuillage abondant de l'arbre situé juste en face de chez lui. Cette nuit là, fut la seule fois où ce genre d'incident se produisit. Malgré le manque d'éclairage dans sa rue et la fatigue accumulée par une journée de travail, il était certain de ce qu'il avait vu et ressentit pour en conclure que quelqu'un le suivait et l'épiait.

Il ne fallut pas longtemps au chûnin pour que ses soupçons se portent sur quelqu'un de précis.

En effet, peu de temps après, Iruka remarqua qu'un parfum de chèvrefeuille émanait des vêtements d'un ninja en particulier. Le jeune homme aurait reconnu cette fragrance entre mille car une plante similaire grimpait le long de la façade de son immeuble, jusqu'à son appartement situé au troisième étage.

Le shinobi en question n'était autre qu'Hatake Kakashi.

Lorsque l'homme masqué venait lui remettre ses rapports de mission en mains propres, Iruka n'avait aucune difficulté à déceler sur lui l'odeur particulière de la plante. Aussi légère fut-elle, elle n'en demeurait pas moins présente et imprégnée dans les fibres du textile, comme lors d'une exposition prolongée.

C'était loin d'être une preuve irréfutable mais ce fut suffisant pour qu'il soupçonne Kakashi d'être son voyeur.

A partir de ce moment là, le professeur ne se montra que plus vigilant et suspicieux à l'égard du jônin.

Bien entendu, il ne s'attendait à ce que l'autre lui avoue qu'espionner un sensei de l'académie ninja de Konoha était devenu son dernier passe-temps. Non, bien sûr que non, cela aurait été trop facile ; néanmoins, il eut confirmation que ses soupçons étaient fondés, lorsque le ninja copieur commença à dévoiler, au hasard de discussions, des détails personnels que le jeune professeur n'avait jamais révélé à quiconque. Le plus effrayant, c'était qu'à chaque tentative d'approche du jônin, celui-ci semblait en connaître d'avantage sur lui, comme s'il avait été témoin des moments intimes de sa vie.

Ce dernier indice vint confirmer ce qu'il savait déjà : Kakashi était bien celui qui l'espionnait.

Si au début, le jeune homme avait eu une furieuse envie de lui botter les fesses jusqu'à ce que mort s'ensuive, il se ravisa rapidement. En effet, Kakashi n'était pas le genre d'homme qu'il fallait prendre de front. La dispute qu'ils avaient eu lors de la présentation des équipes genins pour les examens chûnin, lui en avait donné un aperçu.

De plus, l'homme masqué était peut-être le plus grand shinobi de sa génération, il n'en demeurait pas moins un handicapé des relations sociales. Iruka ne comptait plus les fois où Kakashi avait essayé de l'approcher. Malheureusement pour le ninja copieur, chacune de ses tentatives s'étaient mal terminées. Il avait toujours eu un mot de trop, un geste maladroit qui avait rendu le chûnin rouge de colère et prêt à l'étriper.

Pas besoin d'être un génie pour s'apercevoir qu'il y avait un énorme problème de communication entre eux.

Iruka réprima un soupir. Kakashi n'était pas le seul à blâmer dans cette histoire, lui-même avait mis un certain temps avant de comprendre que c'était une tactique mise au point par l'homme masqué, pour l'aborder. Malgré cette prise de conscience, le professeur d'académie n'avait pu s'empêcher de réagir vivement à chacune de ses moqueries.

Quelque soit le sujet, quel-qu'en soit la raison, c'était plus fort que lui, il fallait qu'il lui tienne tête.

Malgré son désir farouche de mettre en pratique ses envies de sévices corporels, le chûnin fini par y renoncer. Un inadapté social comme Kakashi y trouverait certainement du plaisir, surtout quand on savait à quel genre de lecture il s'adonnait en public.

Mais en réalité, si le jeune homme renonça à une confrontation, ce ne fut pas seulement à cause de leur dispute passée ou pour éviter de subir à nouveau son comportement de dépravé. Non, il y avait autre chose.

Un matin, quelques semaines plus tôt, alors qu'Iruka se rendait au mémorial pour y porter quelques fleurs et rendre hommage à ses parents, il y aperçu son infâme voyeur. Ce dernier qui était arrivé avant lui, semblait bien trop absorbé dans la contemplation de la pierre pour percevoir sa présence.

Du moins en apparence.

Le jeune professeur se doutait pourtant que Kakashi était conscient qu'il n'était plus seul, même s'il ne faisait rien pour le montrer.

Le chûnin avait longuement hésité, se demandant s'il devait aller le rejoindre pour lui demander des explications. Il abandonna ce projet car le mémorial était un lieu de recueillement qui ne se prêtait pas à ce genre de discussion aussi triviale. Par respect pour les morts, dont les noms étaient gravés dans le marbre et pour celui qui leur rendait hommage, Iruka préféra attendre une meilleure occasion pour régler ses comptes.

Durant les jours qui suivirent, le jeune homme ne savait pas quelle attitude adopté vis-à-vis de Kakashi. Il s'était laissé attendrir par son apparente fragilité ; cependant, il avait eu la sensation d'avoir vu, pour la première fois, le véritable visage du jônin.

Son regard de chien battu et son comportement de loup solitaire, lui donnaient envie de l'aimer. Cette pensée était des plus révélatrice.

Quelle idée saugrenue !

Comme si Kakashi cherchait à se faire aimer de lui !

Si, à ce moment là, le chûnin n'était pas déjà assis, il serait certainement tombé le cul par terre devant une telle évidence. Peut-être que c'était effectivement ce que le célèbre shinobi essayait de faire et cela pouvait également expliquer son attitude excentrique de ces derniers temps.

Comment avait-il pu passer à côté de quelque chose d'aussi flagrant ?

Et qu'essayait de lui prouver Kakashi en agissant de la sorte ?

Qu'il était un être humain comme les autres, capable d'aimer et d'être aimer en retour ?

A ce stade de sa réflexion, Iruka ne pouvait faire que des suppositions. Par expérience et d'après ses observations, il avait fini par conclure qu'il ne servait à rien de mettre Kakashi devant le fait accompli. Il ne ferait que nier tout en bloc.

Déjà qu'il était difficile de lui faire admettre que ses rapports de mission s'apparentaient d'avantage à des torchons qu'à des documents officiels. Alors, lui faire avouer que sa fascination pour un autre homme était certainement la manifestation de son affection pour lui relevait d'avantage d'une mission de rang S.

Le problème semblait insoluble mais Kakashi n'était pas pour autant un cas désespéré.

Il était rassurant de constater qu'il s'intéressait à autre chose qu'à son travail ou à ses livres au contenu douteux et étonnant qu'il manifestait une curiosité croissante pour un collègue. Malgré toute sa colère, Iruka se sentait flatté. Avec le temps et un certain recul sur cette situation, il avait même fini par apprécier d'être le centre d'intérêt d'un tel ninja.

Habituellement, c'était le jeune homme qui veillait sur les autres. Principalement sur ses élèves mais aussi sur les autres shinobis de Konoha, sans distinction de rang, en leur apportant une écoute attentive et un peu de réconfort lorsque cela était nécessaire.

Petit à petit, la colère qu'il avait ressenti envers Kakashi avait fait place à un autre sentiment. Au début, il n'avait pas su lui donner un nom mais dès qu'il pensait aux visites nocturnes que lui rendait le ninja copieur, une vague de chaleur l'envahissait. Il y avait quelque chose de profondément romantique auquel il n'avait jamais songé auparavant et cette simple idée que quelqu'un veillait sur lui, durant la nuit, le faisait se sentir spécial.

Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait ressenti le chakra troublé du jônin à proximité de sa chambre mais jamais l'homme masqué n'avait été au-delà de l'appui.

Le jeune homme en déduisit qu'il lui fallait simplement se montrer patient et laisser Kakashi franchir cette étape sans le brusquer. Seulement, la patience du professeur avait des limites que le jônin avait largement dépassées.

Par moment, il pouvait se montrer tellement plus exaspérant qu'un enfant.

Alors, laisser sa fenêtre ouverte et sans pièges fut une excellente tactique qui se révéla payante sur le long, très long terme. Mais le résultat était là, Kakashi avait finalement franchi le cap et après quelques nuits passées dans l'obscurité de sa chambre, à brasser des pensées mélancoliques, il était enfin tout près de lui, couché dans son lit.

Iruka poussa un autre soupir. Pendant des mois il avait vécu sous l'œil de cet homme mais à aucun moment celui-ci ne s'était douté que son petit jeu avait été découvert. En temps normal, le chûnin aurait été vexé d'être sous-estimé de cette manière mais il pouvait bien pardonner à Kakashi cette erreur de jugement, puisqu'elle l'avait conduite à cet instant précis.

Iruka s'interrogea un long moment à savoir s'il devait ou non réveiller son invité. Finalement, le chûnin décida de le laisser se reposer, pendant qu'il irait préparer le petit déjeuner. Après tout, il lui avait promis qu'ils le prendraient ensemble.

Il s'apprêtait à se lever lorsqu'une main puissante le saisit par le bras. Loin d'être effrayé, le jeune homme était juste un peu confus par cette soudaine étreinte. Il ne s'était pas attendu à ce que l'homme masqué soit déjà réveillé.

"Kakashi ?"

L'œil droit du jônin s'ouvrit lentement. Le sensei ne put s'empêcher de sourire, son invité paraissait tellement fatigué malgré sa vivacité.

"Iruka," murmura ce dernier d'une voix ensommeillée.

"Bien dormi ?"

Une question anodine mais le ninja copieur mit un certain temps avant d'acquiescer. Son œil visible resta longuement figé sur sa main agrippée au bras de son hôte.

"Je voulais m'assurer que je ne rêvais pas," déclara-t-il enfin pour justifier son geste avant de relâcher lentement son emprise.

"Tu ne rêves pas," lui confirma très sérieusement le jeune homme d'une voix douce comme pour ne pas l'effrayer.

"Désolé."

"Ne le sois pas."

Ils restèrent un moment à se dévisager sans dire un mot. Le silence se prolongea. Iruka comprit alors que Kakashi attendait quelque chose.

Mais quoi ?

Soudain, l'homme aux cheveux d'argent se redressa promptement, faisant par là même glisser le drap qui lui cachait le bas du visage. Iruka, pétrifié, n'osa plus bouger un muscle car l'objet des plus grands fantasmes du village de Konoha venait de lui être révélé dans son intégralité.

Avant même que le professeur ne puisse formuler une pensée cohérente, son invité se pencha vers lui et enfoui son visage dans le creux de son cou. Le contact d'une peau nue contre la sienne et la chaleur qui s'en dégageait lui rappela à quel point la présence d'un être aimé lui avait manqué.

"Si tu savais depuis le temps que j'en rêvais," murmura Kakashi d'une voix tremblante.

Le chûnin enlaça l'autre homme et le serra étroitement contre lui.

"Et si tu savais depuis le temps que je t'attendais," chuchota Iruka dans le creux de son oreille.

Quelques minutes ou bien quelques secondes s'écoulèrent mais lorsque Kakashi se redressa enfin, réalisant ce qu'il venait de se passer et prenant conscience des mots qui venaient d'être prononcés, il ne put s'empêcher de rougir.

Le grand Hatake Kakashi, le génie au Sharingan et maître de mille jutsus était en train de rougir comme une écolière devant lui. C'était à coup sûr un spectacle inédit.

"Que vas-tu faire de moi à présent ?" lui demanda-t-il.

Cette question sous-entendait non seulement une punition pour sa soudaine démonstration d'affection mais également pour son attitude de ces derniers mois. Iruka était bien tenté de lui soumettre quelques unes de ses idées de châtiments corporels mais, malgré tout, Kakashi ne méritait pas un tel traitement.

Le chûnin passa nerveusement un doigt sur sa cicatrice. Il était bien plus intrigué par cet homme énigmatique qui lui permettait de contempler son plus grand secret. Le professeur se sentait de plus en plus honoré par cette confiance et prit enfin conscience du pouvoir qu'il exerçait sur le ninja copieur bien malgré lui.

"On pourrait d'abord commencer par prendre le petit déjeuner," suggéra le sensei.

Il fut récompensé par un véritable sourire de la part de Kakashi. Le jour venait à peine de se lever, les éclairant tout deux de ses premiers rayons de soleil et Iruka savait déjà que la journée s'annonçait magnifique.