Epilogue
02 Décembre 199 A.C.
6h59 – Londres – Quartier Général des Preventers
Réléna sortit de l'ascenseur en tenant une lourde mallette noire et traversa le long couloir. Derrière la grande baie vitrée, au milieu du ciel rouge amarante, au sommet d'un immeuble immense, une horloge numérique lui confirma que l'heure était indécente pour une visite diplomatique. Mais étant donné les circonstances, le plus tôt serait le mieux.
Elle arrangea rapidement ses cheveux et rassembla sa détermination. La porte du bureau de la Présidente des Preventers s'ouvrit avant qu'elle n'ait frappé. Elle regarda avec surprise l'homme au crâne dégarni qui l'invitait à entrer en lui adressant un sourire espiègle.
– Nous vous attendions mademoiselle Peacecraft, dit-il d'une voix enjouée, votre voyage s'est-il bien passé ?
– Oui, bien monsieur, merci.
L'homme se pencha au dessus d'elle quand elle passa à sa hauteur et lui souffla « Prenez garde, elle est d'une humeur massacrante. »
La jeune femme lutta pour garder son sérieux et ne pas pouffer.
Lady Une se tenait derrière son bureau, glaciale et rigide. Mais Réléna ignora son humeur et lui adressa son plus beau sourire.
Les deux femmes se saluèrent poliment et Middie Une attaqua sans plus de cérémonie.
– Je vous ai demandé de venir car à la place du rapport de monsieur Yuy concernant une mission de la plus haute importance, j'ai reçu un rapport écrit de votre main. Pourriez-vous m'expliquer mademoiselle Peacecraft, pourquoi mon agent vous a chargé de me transmettre ces informations confidentielles et pourquoi il m'est impossible de le contacter ?
– Bien sûr. Vous n'êtes pas sans savoir qu'hier mon frère a demandé la mise aux arrêts des anciens membres de l'Alliance participant au projet de construction d'un spatioport devant la commission des Preventers réunie en session extraordinaire ?
Lady Une tiqua.
– Evidemment, répondit-elle d'une voix froide.
– Alors vous comprenez que la mission de protection des dignitaires a été interrompue par voie de fait. Votre « agent » avait une autre affaire urgente à régler, j'ai donc pris sur moi de vous informer de l'arrêt de sa mission et du décès du Maréchal Van Leiner. En outre, je vous demande de ne pas poursuivre Duo Maxwell et sa complice Lisa Fuchs pour les assassinats qu'ils ont commis puisque ces actes, bien qu'illégaux ont grandement facilité les actions menées pour neutraliser les dignitaires.
– Vous exigez beaucoup de chose, princesse…
– J'en ai les moyens, répondit la jeune femme avec un sourire et un aplomb charmant.
Lady Une sembla soudain perdre patience. Elle retira ses lunettes, les posa devant elle sur son bureau et se pencha en avant.
– Réléna, cessons de jouer à ce jeu je vous prie, vous savez où se trouve Heero. Dites-le moi.
– On vous aura mal renseignée, Lady Une, j'ignore tout de l'endroit où il se trouve.
– Ne l'avez-vous pas rencontré à Seattle ?
– Si.
– Et où l'avez-vous vu la dernière fois ?
La Présidente de l'organisation des Preventers faisait un effort remarquable pour ne pas se mettre en colère face au manque de coopération de la princesse.
– Il m'a donné rendez-vous dans le hall d'un hôtel du centre ville de Seattle. Il était venu récupérer ses affaires. Lui et Duo Maxwell partaient ensemble… Ils ne m'ont rien dit de leur destination.
Le regard de Réléna glissa du visage furieux de Lady Une au sourire radieux d'Howard qui se tenait derrière elle. Il y avait au moins une personne pour qui cette nouvelle semblait être excellente.
– Heero m'a demandé de vous transmettre un message, à vous et à ses anciens coéquipiers, continua l'héritière de Sank. Il a dit que la prochaine fois que la paix serait gravement menacée, ils reviendraient se battre tous les deux pour la défendre. D'ici-là, ils vous demandent de faire comme s'ils n'existaient pas.
Le visage de Lady Une était d'un rouge soutenu et Howard avait mis sa main devant sa bouche pour s'empêcher de rire.
– Ah, j'ai failli oublier ! continua Réléna, théâtralement, en ouvrant la mallette sur le bureau. Il m'a aussi confié cet ordinateur.
Elle tendit le PC portable à Middie Une qui le prit de mauvaise grâce.
– Il a dit que toutes les informations confidentielles liées à son travail se trouvaient dedans et que vous pouviez les utiliser comme bon vous semble.
Lady Une croisa les bras et s'appuya contre le dossier de son fauteuil.
– Cette farce ne m'amuse pas du tout, mademoiselle. Si vous avez un moyen de le contacter, dites-lui qu'il ne me sera pas possible de lui passer ses caprices. Partir en pleine mission et protéger un assassin est une chose très grave. Le fait que ces dignitaires soient accusés de complot ne justifie en rien leur assassinat et monsieur Maxwell devra être jugé pour ses crimes.
Réléna fronça les sourcils. Sa bonne humeur sembla soudain s'envoler.
– Howard ! aboya Une. Envoyez la description de messieurs Heero Yuy et Duo Maxwell à la police criminelle intergouvernementale et à toutes les agences de voyage de la Terre et des Colonies. Qu'on les retrouve au plus…
– Lady Une ! coupa Réléna d'une voix rendue haut-perchée par la colère. Si vous faites ça, je vous jure de lever une armée moi-même et de mettre en pièce chaque institution, chaque organisation, chaque personne qui tentera de les empêcher d'être libres ! Les pilotes de Gundam se sont suffisamment battus, ont suffisamment étaient inquiétés, pourchassés et accusés, pour le restant de leur vie. A présent s'ils veulent disparaître, vous n'avez pas votre mot à dire ! Et ne vous occupez pas pour ces meurtres. Ma famille se charge d'étouffer cette affaire.
Lady Une plissa les yeux.
– La famille Peacecraft se compromettrait dans une affaire de meurtre ?
– Ne vous inquiétez pas pour nous…
– Pourquoi faites-vous ça ?
– Parce que j'ai une dette envers eux. Chaque habitant de cette planète et des colonies a une dette envers eux.
Middie Une resta silencieuse un moment, elle se tourna vers Howard qui lui fit signe d'accepter les conditions de la princesse. Puis elle retrouva son sang froid et fit un vague geste de main qui signifiait qu'elle avait compris et qu'elle renonçait, et surtout qu'elle ne voulait plus voir la jeune fille.
Howard tourna le visage vers la grande baie vitrée pour cacher son hilarité. Au-delà de la Tamise en flammes, sous le ciel rouge sang, se levait un nouveau soleil coulé dans l'or pur, d'un éclat aussi précieux que la liberté.
Fin
Ecriture achevée le 01/06/2010
Blabla de l'auteuse :
Je ne suis pas entièrement satisfaite de cet épilogue, peut-être que je le réécrirai un jour...
Et vous, vous êtes satisfaits ? ^_^ Review ?