Une nouvelle histoire de réalité alternée. Cela ne concerne pas ce chapitre mais pour la suite les pronoms faisant référence au Jack et Sam alternés seront en gras. J'espère que ça vous plaira. Je dois néanmoins prévenir que la fic est raté T pour une raison. Premièrement quelques scènes pourraient choquer les plus jeunes et deuxièmement il sera fait référence à des sujets sérieux tel que la drogue.

Enjoy et review


Divergences

« On peut faire beaucoup avec la haine, mais encore plus avec l'amour. »

William Shakespeare.

Les meilleurs ennemis du monde
Voilà ce que nous sommes
Amorce de sourires et de bombes
Et du mal qu'on s'donne
C'est toi contre moi
On s'y retrouve
On s'y perd
C'est toi contre moi
On se révolte
On se soumet
Mets-toi contre moi
La guerre encore
On s'y fait
Mets-toi contre moi
Pourvu qu'on reste
Les meilleurs ennemis du monde
Et tant pis si on l'est
Le mariage du ciel et de l'ombre
Je te hais comme tu es

Les meilleurs ennemis- Pascal Obispo, Zazie

Chapitre 1 : Cracks in the crystal ball

« Pourquoi êtes vous encore ici, Carter ? Vous devriez être partie depuis environ deux heures. »

Le Colonel Samantha Carter grimaça à la remarque de son supérieur. Ella appuya une nouvelle fois sur le bouton d'appel de l'ascenseur avant de se retourner avec un sourire innocent.

« Je m'en vais, mon Général. »

Pour ponctuer sa phrase, elle enfila sa veste. Devant elle, Jack secoua la tête. Il était lui-même en civil et elle déduisit qu'il devait lui aussi rentrer chez lui. Elle se sentit mal à l'aise à l'idée de devoir partager la petite cabine avec lui. Oh, il ne fallait pas se méprendre. Elle était fiancée et fidèle. Mais… Jack O'Neill avait cette faculté de la faire fantasmer quelles que soient ses bonnes intentions.

« Alors, quel nouveau jouet vous empêche de profiter de vos vacances ? »

Un sourire spontané se dessina sur les lèvres de Sam. Elle aimait lui parler de ses projets scientifiques. La jeune femme savait qu'il n'écoutait pas un mot de ce qu'elle racontait, mais elle adorait la façon dont il l'observait dans ces moments là. Chose qui ne devrait pas se produire puisqu'elle était fiancée… Certes elle ne portait jamais sa bague… Elle était trop lourde et trop tape à l'œil. Mais, ça ne changeait pas l'idée de fond. C'était sur Pete qu'elle devait se concentrer et plus sur lui.

« En fait… Rien d'important, mon Général. »

C'était la stricte vérité. Elle avait tenté d'augmenter la puissance du réacteur à Naquadah mais l'expérience n'avait pas été concluante et lui avait fait perdre deux heures de temps. Ce qui faisait que maintenant, elle était en retard. Précisément le jour où elle avait juré à Pete d'être ponctuelle.

« Des projets pour la soirée ? »

Nerveuse, elle appuya à nouveau sur le bouton. Que faisait ce foutu ascenseur ? Il voulait simplement faire la conversation mais elle n'avait aucune envie de lui parler de sa vie de couple. Ca serait embarrassant et… elle avait beau faire semblant, chaque fois qu'il feignait de trouver son histoire avec Pete naturelle, elle en était blessée.

« La mère de Pete est arrivée cet après-midi… C'est la première fois que je la rencontre. »

Elle regretta ses paroles à l'instant où elles quittèrent sa bouche. Daniel l'aurait rassurée d'un conseil, Teal'c d'un hochement de tête mais le Général… Elle avait parlé sans réfléchir. Il la dévisagea un moment avant de lui adresser un demi-sourire.

« Anxieuse ? »

Elle haussa les épaules. « Et bien disons que j'aurai préféré ne pas devoir passer une semaine avec elle dès la première rencontre. »

SG1 était en vacances. Daniel était parti à New York assister à une conférence et Teal'c avait saisi le prétexte pour s'éloigner lui aussi de la base et visiter la Grosse Pomme. Ils avaient quitté le Colorado la veille au soir. Sam avait donc une semaine de congé qu'elle allait passer avec sa future belle-mère et elle était effectivement anxieuse parce qu'elle avait le don de ne pas s'entendre avec les mères de ses petits amis. Elles la trouvaient toujours trop vive ou trop peu impliquée dans ses relations amoureuses… Et ça quand elles ne la détestaient pas carrément.

Le petit rire amusé de son supérieur la tira de sa rêverie.

« Et bien vous êtes courageuse… Les beaux-parents c'est toujours la plaie. Au moins, Pete a de la chance parce que Jacob est… » Il s'interrompit brusquement et balaya l'air de la main. « Bref, une semaine… c'est courageux. »

Sam grimaça, avouant finalement à son ami ce qui la tracassait.

« Je suis en retard… »

A moitié compatissant et à moitié amusé, il fronça les sourcils. « De beaucoup ? »

« Une heure. »

Il secoua la tête et elle put parfaitement entendre le 'irrécupérable' qu'il pensait si fort mais n'osait pas dire.

« Ca ira, Carter. Il faudrait être fou pour ne pas vous aimer. »

Comme toujours avec eux, la phrase pourtant anodine prit un autre sens. Leurs regards se croisèrent et elle se demanda une fois de plus pourquoi elle avait accepté la demande de Pete. Plus le mariage approchait et plus elle doutait. Pris dans leur échange muet, ils ne virent pas tout de suite que les portes s'étaient ouvertes et que l'ascenseur n'attendait plus qu'eux.

Sam se reprocha de n'avoir pas fait attention parce que ça lui aurait évité de devoir se précipiter dans la salle de contrôle, le Général sur les talons, quand l'alarme retentit quelques secondes plus tard suivit de l'appel de son nom. Elle manqua déraper sur une flaque de café répandue par terre en arrivant dans la pièce et si ce n'avait été pour les réflexes de son supérieur, elle se serait étalée sur le sol. Sans commenter ni même regarder, il la stabilisa et aboya après le sergent de garde.

« Walter ! »

Le regard d'Harriman accrocha le liquide brunâtre dans lequel pataugeait le commandant de la base et le bras qu'il n'avait toujours pas retiré de la taille du Colonel. Arrivant rapidement à la conclusion que la jeune femme avait glissé et qu'il en était –d'après l'étrange logique de son supérieur- le responsable, il grimaça.

« Le lieutenant Janney a fait un malaise, mon Général, et elle a lâché sa tasse de… »

« Je me fiche totalement de ça, Walter ! » coupa Jack. « Quel est le problème ?! »

Le sergent balbutia quelques mots incompréhensibles mais déjà le Colonel Carter s'était assise devant un des ordinateurs et pianotait sur les touches. Finalement, il se reprit.

« La Porte s'est activée il y a approximativement deux minutes, mon Général. Nous n'avons pas reçu de code d'identification mais quelques secondes après elle s'est mise à faire… »

Walter n'eut pas le temps de finir sa phrase. Des étincelles jaillirent des super-conducteurs qui approvisionnaient la Porte en électricité et Sam ordonna qu'on évacue la salle d'embarquement.

« Carter ? » interrogea calmement Jack en se postant derrière elle.

Le Colonel continuait à taper farouchement sur le clavier de l'ordinateur, faisant apparaître diagrammes et séries de chiffres.

« Je ne sais pas, mon Général. »

Au moment où Jack levait la tête pour vérifier l'étendue des dégâts dans la salle qu'ils surplombaient et qui semblait s'être transformée en feu d'artifice géant, l'iris s'ouvrit.

« Carter ! » hurla-t-il.

Elle leva la tête, fronça les sourcils, et s'apprêtait à le fermer manuellement quand le cri de Walter suspendit son geste.

« J'ai un code d'indentification ! »

Sam jeta un coup d'œil à son supérieur, attendant un ordre quelconque.

« C'est SG1 ! » beugla le sergent.

Le Général secoua aussitôt la tête. « Impossible. »

Une nouvelle explosion plongea la base dans le noir. Les lumières de secours s'allumèrent aussitôt.

« Voyageurs en transit. » annonça Carter. « Voulez-vous fermer l'iris ou pas, mon Général ? »

Le regard du militaire passa de sa subordonné au désordre qui régnait au niveau inférieur. Il hésita une minute. Ca pouvait être des amis… Comme des ennemis. Finalement, il lui ordonna de les laisser arriver. Il ne pouvait pas prendre le risque de tuer des alliés.

« Walter, trouvez Siler et débrouillez vous pour rétablir le courant. »

Le sergent partit sans demander son reste et un technicien prit sa place. Puis, dans la seconde qui suivit, le calme succéda à la tempête. Les étincelles et explosions cessèrent et le Vortex mourut. Les lumières de secours étaient faibles mais elles suffisaient amplement à Jack pour discerner les deux personnes qui venaient juste d'arriver. Deux personnes qui semblaient très occupées à se crier dessus.

Quelques secondes plus tard, la lumière fade laissa place à la clarté habituelle et la plupart des systèmes, que la coupure avait éteints, redémarrèrent. Jack n'avait toujours pas bougé. Pas plus que Carter. Il était en revanche nettement conscient des regards insistants et effrayés des divers techniciens et soldats qui se trouvaient derrière eux. Il ne savait pas en revanche si c'était la scène qu'ils avaient sous les yeux qui les perturbait ou bien les paroles chargées de colère que le voyageur crachait à la tête de celle qui l'accompagnait et qui étaient parfaitement audibles par tous.

Après un instant de réflexion, Jack tourna la tête vers son second. « Je crois que vous devriez téléphoner… Vous risquez d'avoir nettement plus qu'une heure de retard. »

Sans répondre, elle hocha lentement la tête comme hypnotisée par ce qu'elle voyait devant elle. Jack n'aurait pas pu le lui reprocher. Il n'arriverait jamais à s'habituer à ce genre de chose. Peu importe combien de fois ça arrivait, c'était toujours aussi perturbant. Et à vrai dire, ce n'était pas tant perturbant qu'agaçant. Il détestait l'idée d'avoir un sosie quelque part. Or si ça ce n'était pas un sosie…

Faisant geste au Colonel de le suivre, il partit à la rencontre de l'O'Neill et de la Carter qui étaient en train de se hurler dessus dans la salle d'embarquement.