Traduction des noms différents:

Phoenix Wright = Phoenix Wright

Miles Edgeworth = Benjamin Hunter

Larry Butz = Paul Defès

Dick Gumshoe = Dick Tecktiv

Wendy Oldbag = Flavie Eïchouette

Disclaimer:

Tous les personnages appartiennent à Capcom.

Chapitre #1 – Always lost in the sea

Phoenix ouvrit les yeux, devinant à l'avance, gros comme un camion, que ce qu'il verrait en premier n'allait pas lui plaire. Du… sable ? Voilà, ça ne lui plaisait pas du tout. La dernière fois qu'il avait ouvert les yeux, il était dans un magnifique paquebot, direction l'Australie. Pourquoi donc ? Une affaire à élucider. Et surtout, un combat qui l'avait presque surexcité : lui contre Miles Edgeworth. Ses procès contre le prodige de l'accusation étaient tous entrés dans les annales, et Phoenix avait souvent eu bien du mal à le vaincre. Hargneux, jusqu'auboutiste, ne reculant devant aucune pratique plus ou moins légale, Miles lui avait donné du fil à retordre.

Et puis, il y avait eu ce coup de fil, tout droit venu de Sydney. Une jeune fille en larmes, l'appelant pour lui demander dans un anglais indéchiffrable s'il pouvait la défendre. Miles était immédiatement monté au créneau, forcément, et avait pris en main l'accusation de ce procès. Phoenix avait questionné la jeune fille au téléphone, son Magatama à la main, et lui avait fait dire qu'elle était parfaitement innocente : aucun verrou-psyché ! Une cliente à défendre envers et contre tout, en résumé. Et avec toutes ces preuves l'accablant, ainsi que la présence de Miles Edgeworth, l'affaire s'annonçait passionnante ! Mais voilà, au milieu du voyage en bateau, où se trouvait toute la troupe de son cabinet et de la police, il y avait eu un problème.

Visiblement, Phoenix ne se trouvait plus dans sa cabine, ni même sur le pont. Il se redressa, ses vêtements trempés devenus collants, et toussa à plusieurs reprises. Du sel avait obstrué sa gorge, et il s'étouffa ainsi, devenant rouge à force de s'étrangler. Au bout d'une bonne minute, la bouche sèche, il se leva et détailla les environs. Du sable, du sable, du sable… Et une forêt. Une plage. Ses cellules grises refusaient d'annoncer au reste de son cerveau la bonne nouvelle : il se trouvait sur une île. Du soleil, la mer, c'était parfait, non ? Sauf qu'il était tout seul, et pas qu'un peu. Assoiffé et paniqué, Phoenix suivit le littoral, les jambes lourdes. Un naufrage ? pensa-t-il en grimaçant. Est-ce que le bateau a coulé, et que je suis le seul survivant ? Il réalisa alors l'ampleur de la situation. Maya, Pearl, Larry ! Ils sont… tous morts? Il y avait aussi ce pauvre Gumshoe… Non, et… et Edgeworth ! Ils sont morts ? MORTS ?

Phoenix s'arrêta et tomba directement à genoux. La tête entre ses mains pleines de sable, il se retint difficilement de pleurer, mais des larmes coulèrent sans prévenir de ses yeux. Ses épaules tremblaient, mais il ne se sentit plus capable de se calmer, à présent.

« Mayaaaaaaaaaaa ! Peaaaaaaaaaaaaarlyyyyyyyy ! Larryyyyyyyyyyyyy ! »

Il se rallongea, ivre de désespoir à l'idée d'avoir perdu tous ses amis, à celle que la pauvre petite Pearly ne pourrait donc jamais grandir, et d'être ici, tout seul. Il ferma les yeux, bien déterminé à mourir là, mais il ressentit soudain une sensation très… douloureuse, mais familière. Les pensées embrouillées, Phoenix fronça les sourcils. Oui, il avait déjà vécu ça, et plusieurs fois.

« PHOENIX WRIGHT ! DEBOUT ! IMMEDIATEMENT ! »

Euh, c'est quoi, ça? Je connais cette voix… Cette sale manie de l'appeler par son nom complet… Phoenix ouvrit difficilement ses yeux collés par le sel, et reconnut soudain un visage familier. Pas l'un de ceux qu'il aurait bien voulu revoir, par contre. Cela n'annonçait pas que des bonnes nouvelles.

« F… Franziska ?

« Evidemment, Phoenix Wright ! répliqua-t-elle, son fouet à la main. Combien de fois devrai-je te frapper pour provoquer ton réveil, espèce de feignant ! »

« Oh… C'est une bonne question… Franziska, que faites-vous ici ? »

Elle le fouetta à nouveau, et plutôt fort.

« Aïe ! » gémit-il en se protégeant le visage avec ses bras.

« Quelle question, Phoenix Wright ! cria-t-elle. Ceci est un naufrage, Phoenix Wright, pas une surprise-party ! Ecoute-moi bien, avocat de pacotille. Nous allons trouver à manger, et pour cela, tu vas grimper aux arbres de cette petite forêt. »

« Hein ? Pourquoi ferais-je ça, moi ? Je ne suis pas un chimpanzé ! »

« Tais-toi, Phoenix Wright ! Fais ce que je te dis ! Si je ne veux pas monter en haut d'un arbre, tu le feras à ma place ! »

« Hm, très bien… Mais vous étiez aussi dans ce bateau, le Your Enemy Might End the Past ? Quel nom idiot, d'ailleurs.»

« Oui, c'est ça, le YEMEP. Bon, Phoenix Wright, nous allons manger ! »

La récupération des fruits fut une belle galère, mais Phoenix s'en sortit sans trop de coupures aux cuisses. Il n'était pas habitué à faire du sport, tout comme cette feignasse de Franziska, pensa-t-il en souriant intérieurement, et l'ascension de l'arbre avait été une sorte de cauchemar éveillé. Mais à présent, ils avaient des bananes, des fruits qu'il ne connaissait pas mais qui étaient plus que délicieux, ainsi que quelques herbes. Franziska lui avait dit que c'étaient des herbes médicinales et que cela pourrait leur servir un jour, et il l'avait crue. En même temps, c'était elle qui avait le fouet, donc on s'écrase.

Le lendemain matin, Franziska eut envie de viande. Elle avait passé la soirée à lui parler de construire un radeau pour quitter l'île, et il l'avait écoutée sans grande conviction. Il ne connaissait rien à la fabrication d'objets autres que les jouets Kinder, ce qui ne l'aiderait pas à faire une embarcation devant résister à l'océan Pacifique. Mais Franziska était sûre d'elle, ultra remontée, et s'était endormie d'un air triomphant. Comme toujours, finalement… Bref, ce matin, elle lui réclamait de la viande, des vrais animaux.

« Pourquoi pas du poisson ? Avec un harpon, ça le ferait, non ? »

SCHLAK !

« Bon, d'accord, je n'ai rien dit, je n'ai rien dit ! »

Et hop, il était parti la recherche d'animaux. Les deux premiers cerfs trouvés avaient détalé en une seconde maximum, ce qui l'avait officiellement dégoûté à vie, et il avait continué d'en chercher. Au bout d'un moment, il tomba sur un lapin mort depuis plusieurs jours, et hésita sérieusement à le récupérer. Franziska se rendrait forcément compte, ne serait-ce que par l'odeur, qu'il avait légèrement triché sur ce coup-là. Il poursuivit donc sa route, ne sachant absolument pas où il se trouvait dans la forêt, et trouva un… ours. L'ours venait d'assommer une sorte de daim de sa grosse patte, et Phoenix était en arrêt devant lui, pétrifié. Il poussa un hurlement d'horreur suraigu, n'arrivant pas à bouger un seul orteil pour faire demi-tour et courir, et l'ours recula. Après plusieurs longues secondes à le toiser, il partit sans demander son reste. D'ailleurs, les ours n'étaient pas censés manger des daims, il devait s'être agi d'une erreur…

Franziska le toisa d'un air suspicieux, et tira la carcasse du daim vers elle.

« Tu l'as eu d'un seul coup ? »

« Euh oui, on peut dire ça comme ça… »

« Sans couteau ni arme, hein ? IDIOT ! »

Elle le fouetta, et Phoenix eut encore envie de lui mettre une grosse gifle. Il n'avait jamais su ce qui l'en avait empêché durant toutes ces années, mais le résultat était là : face à Franziska Von Karma, le grand, le surdoué, le magnifique Phoenix Wright… s'écrasait. Et il ne pouvait pas faire autrement, évidemment. Elle était armée ! Le lendemain, elle lui avait réservé une nouvelle mission : faire du repérage.

« Tu vas aller voir s'il y a d'autres survivants. L'île n'est pas bien grande, donc ce ne sera pas trop compliqué, n'est-ce pas ? »

« Tu ne voudrais pas faire un côté et moi l'autre ? proposa-t-il, sans grande conviction. Ca irait plus vite, non ? »

« L'idiote proposition d'un idiot écrasé par son idiotie. »

Il n'y avait plus rien d'autre à dire, manifestement. Après avoir bu une gorgée de l'eau de la petite rivière qui traversait l'île, Phoenix partit donc en repérage.