Titre : Love me tonight

Rating : M

Pairing : SB/OC et bien d'autres.

Note de l'auteur :

Bonjour à tous !

Vous comprendrez sûrement pourquoi en lisant ce chapitre, si je vous dis que j'ai versé une petite larme lorsque je l'ai écris. Il faut dire que, de manière générale, je suis très liée aux personnages qui racontent, et pour le coup, c'est pas la grande joie dans la vie de Mandy (encore). D'ailleurs, je ne pense pas que vous resterez insensible, vous non plus, en lisant le chapitre.

Je vous souhaite quand même une agréable lecture, et vous conseille de lire la note de fin de chapitre ensuite. ;)


Chapitre 48 : Une vie qui s'achève

Assise dans l'un des fauteuils du salon que j'ai approché de la baie vitrée pour pouvoir regarder le ciel étoilé vide de nuages, j'ouvre mon livre là où j'avais laissé mon marque-page et reprend ma lecture abandonné un peu plus tôt dans la journée. L'horloge, à l'autre bout de la pièce, sonne fort peu discrètement une heure du matin. Je lis quelques paragraphes, plongée dans le silence de la maison, puis j'entends du mouvement dans la chambre à coucher. Intriguée, je tourne la tête vers la porte lorsque cette dernière s'ouvre sur Sirius, pieds nus et les cheveux en bataille. Sans même sembler m'apercevoir, il s'avance dans la cuisine où il se sert un verre d'eau, avant de repartir dans la chambre et de fermer la porte derrière lui. Soupirant, je ferme mon livre et laisse mon regard errer sur le jardin.

Sirius agit ainsi depuis quelques jours. Incompréhensiblement, il semble particulièrement stressé. Il tourne en rond à la maison, est tout le temps plongé dans ses pensées, oublie même parfois à quelle heure il doit aller travailler. J'ai beau essayer de l'interroger, il se contente de me sourire d'un air étrange et de passer dans la pièce d'à côté. Une semaine que cela dure, et même Zoé commence à sentir la tension qui règne dans la maison. Pas plus tard qu'au dîner elle a prononcé le mot « papa », pour la première fois, en posant une main sur le bras de Sirius et en le regardant d'un air inquiet. Il a à peine compris ce qu'il se passait, se contentant de sourire à Zoé d'un air affectueux et de finir son assiette.

Alors qu'un écureuil traverse le jardin pour grimper au vieux chêne, je soupire de nouveau et tiens mon livre serrer contre ma poitrine. Avec cette attitude de sa part, je me sens plus seule que jamais. Remus et Peter se font rares, ils ne viennent plus, n'envoient presque pas de lettres. James et Lily vivent reclus dans leur maison avec Harry, depuis que Mme Potter a succombé à son tour à la maladie. Il ne me reste guère plus que Chelsea, qu'il m'arrive de voir quand mes heures de pause à Sainte Mangouste coïncident avec les siennes. Je me rassure en me disant que dans deux semaines, nous serons de retour à l'UMS, et je n'aurais plus à supporter les regards dégoutés que mon maitre de stage fait peser sur moi tout le long de la journée. Il a accidentellement découvert ma véritable nature et, bien qu'il ait gardé cette information pour lui, sachant que je ne suis en rien un danger, il me fait clairement comprendre sa désapprobation à ma présence dans l'hôpital. Je crains cependant qu'il ne finisse par craquer et avertir la direction de l'hôpital et de l'université. J'ignore comment ils prendraient la nouvelle.

Je ferme les yeux un bref instant, chassant mes pensées moroses, et décide de revenir à mon livre. C'est encore le meilleur moyen d'oublier un peu la réalité et ses difficultés, l'espace de quelques heures. Mais après quelques minutes de lecture, Sirius sort de nouveau dans la chambre, l'œil vif. Il n'arrive visiblement pas à dormir et il s'est même habillé. Je glisse le marque-page entre les pages de mon livre et le pose par terre, avant de me lever du fauteuil pour le rejoindre près du porte-manteau.

- Qu'est-ce que tu fais ? Demandé-je en le voyant décrocher son blouson en cuir moldu du patère. Tu comptes sortir à cette heure-ci ?

- J'ai besoin de me changer les idées, je n'arrive pas à dormir. Un peu de marche me fera surement un peu de bien.

Je sens qu'il me ment, qu'il y a autre chose. Je le laisse pourtant enfiler son blouson et ouvrir la porte d'entrée, avant de l'arrêter en l'attrapant par le bras. Une main sur la poignée, il se tourne vers moi.

- Qu'y a-t-il ?

J'inspire dans l'attention de lui parler, de le retenir pour qu'il reste à la maison, mais je comprends que cela ne servirait à rien. Je vois à son regard qu'il est troublé. Il a besoin de sortir. Alors je me contente de secouer la tête et d'ôter ma main pour le laisser partir.

- Je rentrerai dans la matinée, avant que Zoé ne se réveille, me promet-il avant de m'embrasser tendrement.

Puis, sur un sourire, si rare ces derniers temps, il quitte la maison. Inquiète et troublée à mon tour, je reste épaulée à la porte, guettant le signe de son transplanage. Mais, c'est le bruit du moteur de sa moto qui retentit. Je comprends qu'il ne rentrera sans doute pas de la nuit et verrouille la porte, avant de retourner à mon fauteuil. Je laisse mon livre à terre et regarde de nouveau le ciel. Par prudence, je demanderai à Mme Blaid de venir garder Zoé, au cas où il ne serait pas rentré avant mon départ. Je dois prendre mon service à Sainte Mangouste à cinq heures, et je doute qu'il soit revenu d'ici là.

O0o0O

Lorsque la mère de Camille arrive chez moi à cinq heures moins le quart, comme prévu, Sirius n'est pas rentré. Zoé dort toujours à poings fermés, alors je salue brièvement la femme, avant de partir pour l'hôpital. Un transplanage plus tard, j'arrive à destination, passe par les vestiaires pour enfiler mon uniforme, puis rejoins mon service. Le guérisseur Brook me regarde avancer avec un regard peu amène que j'ignore. Il ne me reste que treize jours à tirer dans cette ambiance d'enfer.

Les patients se suivent, comme toujours. Petits bobos domestiques pour la plupart. Mais le plus étrange, ce sont les rumeurs qui courent dans les couloirs de l'hôpital. Deux heures que je suis arrivée, et deux heures que j'entends les gens murmurer un peu partout. Le nom de Vous-Savez-Qui me parvient aux oreilles, sans que je ne sache exactement de quoi il en retourne. Mais je n'y fais pas trop attention. Ce ne sont que des rumeurs après tout. Du moins, jusqu'à huit heures du matin, et l'arrivée de la Gazette du Sorcier. Tout le monde semble en émoi à partir de ce moment-là, il règne comme un sentiment de liesse dans les chambres et les couloirs, mais je ne peux satisfaire ma curiosité : le guérisseur Brook me surcharge de travail, comme d'habitude.

Je prends ma pause avec soulagement à neuf heures, heureuse de pouvoir échapper à mon dragon de maitre de stage l'espace d'un quart d'heure. Je monte au cinquième étage, où j'ai l'habitude de m'asseoir devant un café dont le contenu va finir à la poubelle, juste pour faire comme les autres. Mais lorsque je pénètre dans le salon de thé, la première chose que je vois, c'est Remus, près des portes. Il se redresse quand il me voit. Il a les yeux rouges, comme quelqu'un qui a trop pleuré. Je fronce des sourcils.

- Bonjour Remus, quelle surprise, dis-je d'un ton joyeux en feignant de ne pas voir son visage, avant de m'avancer pour commander un thé. Un Earl Grey s'il vous plait.

- Mandy, je suis désolé. Je ne suis pas ici pour une visite de courtoisie.

Alors que la sorcière derrière le comptoir prépare ma commande, je me retourne pour regarder Remus. Je constate alors qu'il tient la Gazette entre ses mains, celle du jour. En première page, la photo montre la Marque des ténèbres dans un ciel étoilé, au dessus d'une maison. Je penche la tête pour voir la photo d'un peu plus près : la maison semble à moitié détruite. Une autre attaque. Je fais aussitôt le lien avec la présence de Remus.

- Mme Black, votre thé est prêt.

J'ignore la sorcière dans mon dos, fixant mes yeux sur le visage de Remus, dont le regard me fuit, préférant s'intéresser à une plante verte dans un coin du salon. Je redoute de poser la question fatidique, mais je dois le faire. Il faut que je sache.

- Qui ? Qui, que nous connaissons, est mort cette nuit ?

Les yeux de Remus s'embuent de larmes. Ses mains se crispent sur la Gazette, au moment où il se décide de nouveau à me regarder. Il règne un silence dans le salon, comme si tout le monde nous écoutait. Ce qui pourrait très bien être le cas.

- Lily et James, lâche-t-il enfin dans un souffle. Voldemort les a assassiné hier soir.

J'entends l'ensemble de la pièce hoqueter à l'entente du nom honni, mais je ne réagis pas. Je reste à fixer Remus droit dans les yeux, le suppliant silencieusement de démentir ce qu'il vient de m'apprendre. Mais les larmes qui coulent silencieusement sur ses joues me confirment que ce n'est que la triste vérité. Mes jambes se dérobent et je laisse échapper mon souffle que j'avais jusqu'ici retenu. Remus se précipite sur moi et s'agenouille à mes côtés, posant ses mains sur mes épaules.

- Je suis désolé de te l'apprendre ainsi Mandy, mais il faut que tu saches qu'Harry a survécu. On ne sait pas comment, on ignore ce qu'il s'est passé, mais il semblerait que Hagrid l'ait trouvé vivant dans les décombres.

Alors que mon corps réagit à la nouvelle, que je mets à trembler et à pleurer, cachant mon visage dans la manche de mon uniforme, l'information parvient jusqu'à mon cerveau. Cela ne calme en rien ma tristesse, l'étau qui enserre mon cœur alors que je prends conscience que Lily et James sont morts, mais il chasse un peu le brouillard de mon esprit. En tant que mère, je m'inquiète pour l'enfant.

- Harry, fais-je en reniflant. Comment est-ce possible ?

Je relève la tête pour voir Remus secouer la sienne d'un air désemparé. C'est donc tout ce qu'il sait. Je suis soulagée de savoir le petit Harry en vit, mais cela n'atténue pas la douleur de la perte de ses parents. Je mords ma lèvre inférieure et tente d'éloigner les pleurs qui veulent sortir. Je dois rester stoïque, tant que je suis à l'hôpital. Personne ne doit voir mes larmes de sang. J'arrive à les repousser et me relève, entrainant Remus avec moi, au moment où les doubles portes du salon s'ouvre pour laisser place à deux aurors d'une quarantaine d'années.

- Excusez-nous, messieurs, dames, nous sommes à la recherche de l'apprentie guérisseuse Amandine Black.

Je sourcille. Remus relâche mes épaules, et c'est lui qui répond.

- Elle est ici, fait-il en m'indiquant d'un geste de la main. Que voulez-vous ?

Les deux hommes ignorent Remus et s'adressent à moi.

- Voulez-vous bien nous suivre jusqu'au Ministère Mme Black ? Nous aurions quelques questions à vous poser.

Soupirant, je les regarde d'un air affligé.

- Messieurs, j'ignore ce que vous me voulez, mais ce n'est pas le bon moment. Je viens d'apprendre le décès de proches amis et je voudrais rentrer chez moi retrouver ma . . .

- Je suis navré madame, mais nous ne vous laissons pas le choix, me coupe le plus grand des deux aurors. Nous devons vous interroger à propos des agissements de votre époux.

Surprise, je fronce des sourcils avant de me tourner vers Remus. Étrangement, il a le visage fermé et dur d'un homme furieux. Mon regard voyage entre lui et les deux aurors pendant quelques secondes, puis je pose la question qui, je le sens, va faire empirer ma journée :

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

L'un des aurors affiche un visage grave avant de m'annoncer :

- Nous venons d'arrêter votre époux, Sirius Black, madame, il est en route pour la prison d'Azkaban. Il est accusé de meurtre sur treize personnes : douze moldus et un sorcier du nom de Peter Pettigrow.

- Quoi ? Lâché-je dans un souffle, ne comprenant pas ce que l'auror vient de me dire.

Puis, j'assimile. Mon cœur s'arrête de battre l'espace de quelques secondes. Mon corps tangue, ma respiration devient erratique et ma vision se trouble. Je n'entends que la voix de Remus, paniqué, m'appelant, avant de perdre connaissance.

O0o0O

Remus me tend une tasse de chocolat chaud. Derrière le dossier du sofa dans un coin duquel je suis allée me blottir, les deux aurors de l'hôpital, mains noués dans le dos, attendent, stoïques. J'attrape la tasse que me tend Remus et la garde entre mes mains, sans toucher au contenu. Mon ami me l'a préparé plus par bonne mesure que par réelle nécessitée. Puis, il s'assoit sur le canapé, à mes pieds, avant de poser sa main sur mes orteils, comme pour me réconforter. Je lève les yeux sur son visage. Il ne laisse passer aucune émotion, il est complètement fermé.

- Vous allez mieux, Mme Black ?

La voix de l'auror aux cheveux blonds attire mon attention. Je le regarde, alors que son collègue semble plutôt s'intéresser à Zoé, debout dans son parc et accrochée aux barreaux, attentive à ce qu'il se passe autour d'elle. Elle sent qu'il se passe quelque chose d'inhabituelle.

- Comment voulez-vous qu'elle aille mieux ? Gronde soudain Remus en réponse à la question précédemment posée. Avec la nouvelle que vous lui avez annoncé ? Et la manière dont vous l'avez fait ?

Je recroqueville mes orteils, échappant à la pression de la main de mon ami. Cela attire son attention, et il cesse d'invectiver l'auror. Je rapproche la tasse de mon buste, comme si elle pouvait m'apporter un quelconque réconfort. Mais ce n'est que du chocolat, que je ne peux même pas boire. Alors, que peut-elle pour moi, cette tasse ?

- Je comprends que vous n'ayez pas apprécié Mr Lupin, mais nous voulons savoir ce qu'il s'est passé avant les meurtres de ce matin. Mme Black, quand avez-vous vu votre mari pour la dernière fois ?

Remus me regarde maintenant, comme les deux aurors. Je sais que je dois répondre à la question, mais je n'en ai pas envie. Je n'arrive pas à croire que tout cela soit vrai. J'ai envie qu'on me laisse seule, que je puisse réfléchir à tout cela en toute tranquillité.

- Mandy ?

Je relève les yeux sur Remus. Du regard, il me fait comprendre que je dois répondre. Je soupire.

- Cette nuit, fais-je enfin. Peu après une heure du matin. Il n'arrivait pas à dormir, alors il est sorti faire un tour.

Je ne précise pas qu'il a pris sa moto volante. Je sais que cet engin est illégal. Si j'en parlais, il aurait à faire au Service des détournements de l'artisanat moldu. Inutile de lui coller un autre délit sur le dos. Bien que celui-ci serait sans doute négligeable.

- Vous a-t-il dit où il allait ? Ce qu'il comptait faire ?

- Non, il a seulement précisé qu'il serait de retour avant le réveil de notre fille.

Je baisse la tête en mentionnant Zoé. Si tout cela est vrai, comment fais-je faire ? Que va-t-il nous arriver à toutes les deux ? Zoé grandira-t-elle sans son père ? Je sens de nouveau les larmes s'accumuler dans mes yeux et je me dois de les chasser. Je ne veux pas de questions supplémentaires et superflues de la part des aurors. Je veux juste qu'ils s'en aillent au plus vite.

- Est-ce que vous avez fini avec les questions ? Demandé-je alors en posant la tasse sur la table basse. Je vous avouerais que votre présence me dérange.

Je les regarde. Ils ne semblent pas vexés par ma remarque. Peut-être ont-ils l'habitude d'être les oiseaux de mauvaise augure.

- Cependant, avant que vous ne partiez, je voudrais savoir où est Sirius, dis-je en me levant. Et quand sera décidé la date de son procès.

L'un des deux aurors froncent des sourcils, et l'autre regarde le plafond d'un air gêné. Remus se lève du canapé et vient se poster à côté de moi, posant une main réconfortante sur mon épaule.

- Votre mari est dans une cellule d'Azkaban à l'heure qu'il est, madame, fait l'auror blond. Quant à un procès, n'y pensez même pas. Les Mangemorts ne passent pas par cette case, ils sont enfermés à vie directement.

Mon cœur fait un soubresaut.

- Mangemort ? Répété-je, sans comprendre. Sirius n'est pas un Mangemort. Comment pouvez vous le traiter de la sorte ?

La poigne de Remus sur mon épaule se resserre.

- Je suis désolé de vous l'apprendre, madame, mais il semblerait que votre mari soit aussi à l'origine du meurtre du couple Potter.

Étonnement, c'est un calme olympien, couverture d'une tempête sans précédent, qui m'envahit quand l'auror m'annonce cette faribole.

- Je vous demande pardon ? Dis-je. Comment osez-vous sous-entendre que mon mari a pu . . .

Je suis coupée dans ma phrase par Remus qui, m'attrapant par les deux épaules, vient se poster face à moi et mettre son visage à autour du mien.

- Mandy, attends, fait-il. Avant de dire quoi que ce soit, écoute-moi. Tu ne sais pas tout. Il y a un peu plus d'un mois, Dumbledore a soumis l'idée de mettre la maison de James et Lily au sortilège du Fidelitas. Je pense que tu connais ce sort.

J'acquiesce d'un signe de tête, en me souvenant d'un cours de sortilège de septième année. Le Fidelitas permet de cacher une information au cœur d'un être humain, qui devient donc le Gardien du Secret. Tant que le gardien ne divulgue pas l'information, personne ne peut découvrir le secret.

- Il semblerait que James ait choisi Sirius, poursuit Remus, imperturbable. Donc, puisque lui et Lily sont morts à présent, cela ne peut vouloir dire qu'une chose.

Refusant de croire ce que j'entends, je m'arrache de la poigne de Remus d'un mouvement d'épaule, et fais un pas en arrière, venant buter contre la table basse.

- Comment oses-tu ? Répliqué-je, sentant la colère monter en moins à chaque seconde qui passe. Comment oses-tu accuser Sirius de la mort de Lily et James ? Il est leur meilleur ami ! Jamais il ne pourrait faire ça !

- Mais la preuve en est ! S'écrie Remus. Ils sont morts ! Peter aussi ! Et des dizaines de témoins disent avoir vu Sirius le tuer. Et avoir entendu Peter dire qu'il était leur Gardien ! Qui d'autre à part lui, James aurait-il pu choisir ? En qui avait-il le plus confiance ?

Une larme coule sur la joue de Remus. Dans son parc, Zoé se met à geindre, gênée par nos voix qui montent. Je ferme les yeux, le cœur palpitant et le corps envahi par la rage. Je ne crois pas ce qu'il vient de me dire. C'est impossible ! Quelque chose cloche. Je connais Sirius, je connais sa relation avec James. Jamais il n'aurait pu faire ça. Il y a forcément quelque chose que nous ne savons pas.

- Tu savais que Sirius était le Gardien du Secret ? demandé-je à Remus, d'une voix étonnement calme.

- Non, l'identité du Gardien a été tenu secret. Seuls Lily et James le savaient.

- Alors, comment être sûrs que c'était bien Sirius le Gardien ?

- Mais enfin Mandy, ouvre les yeux ! Toutes les preuves sont là ! Finit par s'emporter Remus, énervé par ma loyauté envers mon mari. Sirius nous a trahi ! Tous ! C'est un partisan de Voldemort !

Je prends une profonde inspiration, ouvre les yeux et plante mon regard dans le sien. Dans son parc, Zoé s'est finalement mise à pleurer de toutes ses forces.

- Moi, je ne vois aucune preuve, dis-je. Tu ne fais que des suppositions. Et je n'arrive pas à comprendre comment tu peux juger Sirius de cette manière. Où est donc passé votre amitié vieille de dix ans ?

- Morte, crache-t-il. En même temps que James, Lily et Peter. C'est lui qui y a mis fin.

Mon cœur se soulève, avide de vengeance, désireux de faire taire Remus et ses doutes. Mais je le calme, et me tourne vers les aurors.

- Je veux voir mon mari. Ce n'est pas une demande, c'est un ordre. Si le Département de la justice refuse d'accéder à ma requête, je poursuivrais le Ministère en justice pour abus de pouvoir. Je ne croirais à cette histoire que lorsque j'aurais vu Sirius.

O0o0O

Les murs de pierres grises suintent d'humidité. Je resserre les pans de ma cape sur mon corps. Une espèce de mousse verdâtre recouvre les joints entre les pierres. Pas de sorts ici, à part ceux des quelques gardiens humains, qui s'entourent de Patronus pour éloigner les détraqueurs. Le sorcier qui me précède est un petit homme fin à la moustache grise. Il déverrouille des solides portes en fer tous les dix mètres, nous faisant pénétrer de plus en plus loin dans la prison. Je le suis, en silence et baguette en main, au cas où. Je ne suis pas rassurée ici.

- Vous devez être d'une sacrée loyauté envers le détenu madame, fait le vieux sorcier, pour oser venir ici en visite. La plupart des gens évitent la prison, elle n'a rien de plaisant. Surtout pour les prisonniers du quartier de haute sécurité. Quel est votre lien avec Black, madame, si ce n'est pas trop indiscret ?

J'inspire profondément, le cœur battant à tout rompre, mais ne lui répond pas. Qu'est-ce que ça peut bien lui faire de toute façon ? Prenant sans doute mon silence pour du snobisme, le gardien se contente ensuite de poursuivre sa route, sans plus bavasser. Au bout de quelques minutes, nous finissons par pénétrer dans un énième couloir, mais cette fois-ci, celui-ci est percé de portes à intervalles réguliers. Des portes en fer, solides, numérotées, et pourvues d'une petite ouverture grillagée. Des gémissement me parviennent, alors qu'un froid glacial me pénètre jusqu'aux os. Tout au bout du couloir, deux détraqueurs montent la garde. Le gardien les garde à distance grâce à son Patronus, mais je ressens quand même le désespoir lié à leur présence.

- Hey, Black ! Beugle le gardien en cognant contre la porte d'une des cellules. T'as de la visite. Trente minutes, pas une de plus. Profites en bien.

Il déverrouille ensuite la porte et s'écarte pour me laisser passer. Sans attendre, je pénètre dans la cellule et il la referme dans mon dos. Sirius est allongé sur une couchette précaire munie d'une couverture mince et rapiécée. Un pot de chambre dans un coin, deux rats dans un autre qui se disputent les reste d'un plateau repas sans doute frugale, et une lucarne, très haut dans la pièce. Le tout, dans trois mètres carrés d'espace.

Sirius se redresse sur le lit. Je ne l'avais encore jamais vu comme ça. Il porte la robe des prisonniers, un machin informe, rayé noir et blanc. Ses cheveux sont emmêlés et gras. Son regard est vide, du moins, jusqu'à ce que les détraqueurs et leurs effets s'éloignent du couloir. Au moins, je ne parlerai pas à un légume. D'un mouvement, je repousse le capuchon de ma tête, dévoilant mon visage. Aussitôt, le regard de Sirius s'éclaire.

- Amandine ! S'exclame-t-il d'un ton soulagé, avant de me prendre dans ses bras.

Bien que je ne devrais sans doute pas, je suis soulagée de le voir et de pouvoir le serrer contre moi. Alors je lui rends son étreinte, aussi fort que je peux. Je voudrais pouvoir me fondre en lui, ou lui en moi, et nous emmener loin d'ici. Que tout redevienne comme avant cette maudite nuit d'halloween.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Me demande-t-il ensuite en nous séparant, mais gardant ses mains sur mes épaules.

- Je veux savoir ce qu'il s'est passé. Je veux l'entendre de ta bouche. Tout le monde dit et pense que tu es la cause de la mort de Lily et James, que tu as tué Peter et ces douze moldus. Tout le monde essaye de m'en convaincre, y compris Remus. Mais moi, je n'y croirais pas tant que tu ne m'auras pas donné ta version des faits.

Sirius soupire puis laisse tomber ses bras, avant d'aller s'asseoir sur sa couchette. Je reste à ma place, peu désireuse de faire un pas de plus dans la cellule.

- C'est de ma faute si Lily et James sont morts, lâche-t-il dans un souffle. J'aurais dû accepter d'être leur Gardien du Secret.

Je suis soulagée de l'entendre. Je sais que je ne devrais pas, mais je sens que Sirius est sincère. J'ai toujours su quand il me mentait. Aujourd'hui ne déroge pas à la règle.

- Si ce n'était pas toi, alors qui ? Qui les a vendu à Tu-Sais-Qui ?

Sirius me regarde, les yeux emplis de tristesse et de colère.

- Peter ! S'exclame-t-il. J'ai convaincu James de le prendre comme Gardien, car je me doutais que les Mangemorts se seraient tournés vers moi. Il aurait été logique que je le devienne, mais personne n'aurait pensé au faible Peter. Personne !

- Peter n'est pas un Mangemort, dis-je, Peter n'aurait jamais pu . . .

Mais je ne finis pas ma phrase. Je repense à ces derniers mois, où son absence s'est faite sentir. Aux rares fois où on le voyait et son attitude fébrile. J'avais pensé qu'il ne supportait plus ma compagnie, qu'il était gêné d'être près de moi, qui avait connu Camille plus que lui. Mais si ce n'était pas ça la cause ? Si elle était toute autre ?

Abattue par la nouvelle, je m'approche du lit et m'y laisse tomber.

- C'est pour ça que je suis sorti ce soir là, poursuit Sirius, rassuré de voir que je le crois. J'avais des doutes, alors je suis parti voir s'il était toujours en sécurité là où nous l'avions cachés. Mais quand je suis arrivé, la maison était vide. Cependant il n'y avait pas de traces de lutte. J'ai pris peur, j'ai foncé à Godric's Hollow mais . . . Il était trop tard.

Sirius laisse tomber sa tête entre ses mains, ses épaules secoués par ses pleurs. Les larmes coulant sur mes joues, je passe mes bras autour de son corps et vient me blottir contre lui.

- J'étais fou de rage en voyant la maison en ruines, continue Sirius, sa tristesse s'atténuant. J'y ai croisé Hagrid, qui récupérait Harry. Il a survécu, Amandine ! Tu y crois, toi ? Tout juste un an et il survit au plus grand mage noir qu'on ait vu depuis des siècles ! C'est incroyable ! J'ai voulu le récupérer, bien sûr. Je suis son parrain, et je l'ai dit à Hagrid, mais il ne voulait pas. Il avait des ordres de Dumbledore. Alors, je n'ai pensé qu'à Peter, qu'à ce qu'il avait fait et j'ai décidé de le poursuivre, de le punir ! J'ai laissé ma moto à Hagrid et j'ai transplané. Je savais qu'il n'y avait qu'un endroit où Peter pouvait se cacher et je l'y ai retrouvé. Il a fuit, bien entendu, mais je lui ai couru après. On a atterri dans cette rue moldue, je l'ai acculé et . . .

- Tu l'as tué, terminé-je à sa place.

- Non.

Je sursaute.

- Quoi ? Mais . . .

- Peter a été très malin sur ce coup-là. Je ne me serais pas attendu à ça de sa part, mais après tout, j'aurais dû y penser. C'est un Mangemort. Il s'est mis à crier dans la rue, avec tous les moldus autour de nous, que j'avais trahi Lily et James. Puis, il a attrapé sa baguette. Je n'ai pas réagi assez vite et il a lancé un puissant sortilège de bombardement. Je nous ai protégé avec le sort du bouclier, puis la poussière m'a entouré. J'ai quand même réussi à apercevoir Peter se trancher un doigt, abandonner sa baguette et se transformer en rat. J'imagine qu'il s'est ensuite glissé dans les égouts. Les aurors ont transplanés tout de suite après et, bien sûr, étant le seul sorcier sur place . . .

Le corps frissonnant, je m'écarte de Sirius.

- Tu veux dire que Peter est en vie ?

Il se tourne vers moi, et hoche lentement la tête, le visage déformé par la rage.

- Ce lâche s'est enfuit. Il n'a même pas été assez courageux pour endossé la responsabilité de ses actes. Non, il a préféré tout me mettre sur le dos.

Mon bonheur de revoir Sirius, le soulagement de découvrir que la vérité est presque telle que je l'imaginais, tout cela disparait bien vite. L'horreur de ce qui nous arrive est bien trop forte pour que le reste l'annihile.

- Comment a-t-il pu faire ça ? Murmuré-je, serrant mes mains entre mes cuisses. Peter est notre ami. Il est . . .

Ma voix déraille, jusqu'à s'éteindre. Je n'arrive pas à exprimer ce que je ressens. Je ne parviens pas à imaginer Peter en Mangemort et en traitre. Je revois le jeune homme souriant et plein d'entrain, celui qui a aimé Camille. Je le revois à notre mariage, à celui de James et Lily, aux naissances de Zoé et d'Harry. Comment pourrait-il être devenu celui que m'a décrit Sirius ? Et surtout pourquoi ?

- L'influence de Voldemort, lâche soudain Sirius, les dents serrées. Nous aurions dû le voir venir. Peter était trop faible pour lui échapper. Ce n'est pas pour rien qu'à Poudlard, il restait toujours avec nous. Il aime être sous la protection des gens plus forts.

Je mordille mes lèvres. Je n'avais jamais entendu Sirius parler ainsi d'un de ses amis, d'un ton aussi dur, avec autant de colère et de rancune. Mais j'imagine que ce sera toujours comme cela à partir de maintenant. Peter a commis l'irréparable.

- Qu'allons-nous faire ? Demandé-je alors. Comment puis-je t'innocenter, te sortir d'ici ? Comment convaincre Remus et tous les autres de ton innocence ?

Je me tourne vers mon mari. Il affiche un sourire en coin désabusé. Il sait déjà que c'est impossible. Moi aussi. J'ai beau retourner le problème dans tous les sens dans ma tête, il n'y a qu'un seul moyen de revenir en arrière : attraper Peter. Mais il est sous sa forme de rat depuis plusieurs jours, et il a sans doute dû quitter l'Angleterre depuis longtemps. Même moi, en tant que vampire, je ne pourrais pas le retrouver. Le cœur meurtrie, je m'accroche au bras de Sirius avec force, et pose mon front contre son épaule.

- Comment vais-je faire sans toi ? Comment supporter l'idée de te savoir enfermé ici alors que tu n'as commis aucun crime ? Comment expliquer ton absence à Zoé ?

Sirius s'arrache à mon étreinte, pour mieux me coller contre lui. Corps contre corps, je laisse ma tristesse et mon désarroi s'écouler, et mes larmes de sang viennent salir sa tenue de prisonnier. L'une de ses main vient caresser ma tête et ses doigts glissent entre mes boucles, un geste qu'il affectionne. Puis, je sursaute, lorsque deux coups sont frappés à la porte.

- Plus qu'une minute ! S'écrie le gardien depuis le couloir.

Je resserre mon étreinte. Je n'ai pas envie de partir. Je ne veux pas laisser Sirius seul ici. Je ne supporte pas cette idée.

- Amandine, écoute-moi, dit soudain Sirius d'un ton précipité et pressé par le temps, en m'écartant de lui pour me regarder droit dans les yeux. Je ne vois qu'une solution pour toi. Et pour Zoé. Vous devez quitter l'Angleterre.

Son regard est mortellement sérieux.

- Quoi ? Réponds-je, offusqué par cette idée. Non ! Certainement pas ! Pourquoi est-ce qu'on devrait partir ?

- Tu ne comprends pas ? S'impatiente-t-il. Aux yeux de tous le pays maintenant, le nom des Black est synonyme de noirceur et d'horreur, plus encore qu'avant, beaucoup plus. Tous les sorciers du Royaume-Uni me voient comme un être immonde et sans sentiments. Et toutes les deux, vous portez mon nom ! Quelle vie vous attend dans ces conditions ? Comment Zoé pourrait-elle grandir pleinement et toi t'épanouir si sur votre passage tout le monde, y compris certains de nos amis, vous juge pour mes crimes ? Je ne te laisse pas le choix, Amandine. Tu quittes le pays.

O0o0O

Dans un claquement sec, la valise se referme. Je la verrouille puis la descends du lit, avant de la poser au pied de ce dernier. Dans la chambre à coucher, presque rien n'a changé. Je n'emporte que le nécessaire. J'achèterais le reste une fois sur place, inutile de m'encombrer de bagages superflus. Je jette un dernier regard sur la pièce, étend un drap pour protéger le lit, puis attrape la valise et la quitte, refermant derrière moi avec douceur. Dans le salon, Zoé joue avec son doudou, assise par terre. Quand elle me voit, elle se lève et me rejoint, venant s'agripper à ma jambe. Je pose ma valise à côté d'une plus petite, celle qui contient les affaires de ma fille, puis je prends Zoé dans mes bras.

- On fait le tour du propriétaire une dernière fois ? Lui demandé-je, déposant une caresse sur son petit nez du bout du doigt.

Elle ne répond pas, bien sûr, mais passe ses bras autour de mon cou pour se blottir contre mon corps. Je l'emmène alors vers sa chambre, où il ne reste que les meubles et des jouets trop encombrants pour être emmenés avec nous. Dans un coin, le cheval à bascule que lui ont offert James et Lily pour son premier anniversaire semble m'accuser du regard. Je serre la mâchoire. Je n'ai pas le choix, j'ai promis à Sirius. Je lui ai juré de partir, de quitter le pays. Et de ne jamais revenir. De commencer une nouvelle vie, pour Zoé. De rester forte pour elle.

Je fais un pas en arrière, sors de la pièce et referme derrière moi. J'emmène Zoé jusque dans la cuisine, dont les meubles sont recouverts de draps là aussi. Je caresse la table d'une main, me souvenant de tous les repas partagés, notamment ceux auquel j'ai participé pendant après ma grossesse. Ensuite, je retourne dans le salon, où la pendule sonne quatorze heures, dépose Zoé au sol, puis attrape le dernier draps pour recouvrir le canapé. Comme cela, la maison semble abandonné, sans vie. J'ai un pincement au cœur. Je n'ai pas envie de partir. Mais je le dois.

Je me retourne avec surprise, lorsque j'entends quelqu'un frapper à la porte. Sans m'intéresser d'avantage à qui peut bien me rendre visite, m'attendant un quelconque membre du Ministère, je miniaturise mes valises d'un coup de baguette, les glisse dans la poche de mon manteau, puis récupère Zoé que j'installe contre mon flanc. La personne toque une seconde fois à la porte, juste avant que je ne l'ouvre. Avec un grand étonnement, je constate que je me suis fourvoyé, et que ce n'est pas un membre du Ministère qui se trouve sur mon perron: c'est Remus.

- Salut ! S'exclame-t-il, mal à l'aise, avant d'ajouter : Oh, tu te préparais à sortir ? Je repasserai plus tard alors.

- Ce ne sera pas la peine, réponds-je en sortant de la maison et en verrouillant derrière moi.

Remus fronce des sourcils puis, embrassant la maison du regard d'un air indécis, semble remarquer les volets fermés. Sans attendre de réponse, je le dépasse et remonte la petite allée jusqu'au portail en bois fermé. Je l'ouvre.

- Tu t'en vas ? Me demande-t-il avec hésitation.

- Oui, je vais rejoindre Lucinda et Tony en Autriche.

Un faible sourire apparait sur ses lèvres.

- Tu prends quelques jours de vacances ? C'est sans doute une bonne idée. Et tu comptes rentrer quand ?

Sa voix s'affaiblit sur les derniers mots. Le regard que je lui lance semble le convaincre qu'il se fourvoie. Je confirme ses soupçons.

- Je ne reviendrais pas, Remus. Je quitte l'Angleterre.

Il baisse la tête, mais j'ai eu le temps d'apercevoir son expression de tristesse et de douleur avant. Je me sens désolée pour lui. Je peux comprendre ce qu'il ressent en ce moment. Il a perdu tous ses amis, tout ce qui le rattache à son passé, à Poudlard. Je suis son dernier lien avec tout ça, et je m'en vais à mon tour.

- Pourquoi ? Demande-t-il. Pourquoi si brusquement ?

- Sirius me l'a demandé. Il ne veut pas que Zoé grandisse ici, avec la réputation qu'il aura dans les années à venir, et qu'il a déjà.

Remus redresse la tête vivement. Il est incrédule maintenant.

- Sirius ? S'exclame-t-il. C'est pour lui que tu fais ça ?

- Oui.

Ma réponse toute simple semble lui enlever toutes capacités de rétorquer. D'un geste, je réinstalle correctement Zoé qui glisse sur mon flanc, puis je sors de la propriété, laissant le portail se refermer en claquant derrière moi.

- Pourquoi est-ce que tu l'écoutes ? S'écrie alors Remus avec fureur en courant sur l'allée de gravillons pour me rejoindre. Toute ta vie est ici ! Tes amie, tes études, ton travail et ton avenir ! Qu'est-ce que tu fais de ton désir d'être guérisseuse ? Tu balances tout à la demande d'un traitre ?

C'est à mon tour d'être furieuse. Je me retourne vivement et fais face à Remus.

- Je t'interdis de parler de lui de cette manière ! Crié-je. Que sais-tu toi, hein ? Est-ce que tu as été le voir, l'écouter donner sa version des faits ? Non, comme tous les autres, tu t'es contenté des témoignages des moldus. Pourtant, tu es bien placé pour savoir qu'on peut habilement les tromper. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé. Tu devrais avoir honte, Remus John Lupin. Honte de parler ainsi du seul ami qu'il te reste.

Sidéré, il secoue la tête.

- J'ignore ce qu'il t'a dit, et je ne veux même pas le savoir. Mais il a été très habile, ou toi trop aveugle pour voir la vérité.

J'inspire profondément, blessée au plus profond de moi. Contrairement à ce que j'espérais, je ne quitterai pas Remus sur une bonne impression.

- Pense ce que tu veux, lâché-je alors. Ca m'est complètement égal maintenant. C'est un adieu, Remus. Nous ne nous reverrons pas. Je te souhaite une bonne continuation.

Sans attendre une réponse quelconque, je fais volte-face et blottie Zoé tout contre moi pour combattre les larmes qui me montent aux yeux. Je sens ma fille faire un signe de main vers l'arrière, à l'adresse de Remus, tout le long de la rue. Puis, je tourne à l'angle.

FIN


Bon, vous l'aurez compris, c'était là le dernier chapitre de Love me tonight. J'espère qu'il vous aura plus de lire ma fanfiction, tout autant qu'il a été plaisant pour moi de l'écrire. Je vous remercie tous pour votre soutient et votre suivi, ça fait toujours chaud au cœur.

Pour ce qui est de la suite, Bloody war, j'ignore quand elle viendra. Je veux d'abord terminer ma re(rererererererere xD) lecture d'Harry Potter et la Coupe de feu, puisque j'attaquerai directement après celui-ci, en oubliant le contenu des trois derniers tomes (ou presque). Je peux cependant vous en donner un petit résumé (sans doute provisoire) :
Mon passé me rattrapa violemment sous la forme d'une lettre. Une simple et anodine lettre. Tout ce qu'il y a de plus banal. Mais voilà, l'expéditeur de cette lettre n'avait rien d'ordinaire. Absolument rien. Car je n'avais pas eu de nouvelles de Remus Lupin depuis mon départ d'Angleterre, presque quatorze ans plus tôt.

Il se peut aussi que la prochaine fanfiction à être mise en ligne soit un tout autre projet. Soit Avec des si, qui est SB/OC (oui, encore, je sais) qui a pour but de devenir un véritable UA (et un vrai de vrai celui-là, à la fin, les Potter ne sont pas censés mourir, et Harry ne sera pas un orphelin ! ) ; soit une autre fanfiction ne portant pas de titre pour l'instant, et qui sera un HP/DM. Pour les résumés, les voici :
Avec des si - 2011. La guerre est terminée depuis treize ans, et Harry, devenu mari et père, goûte à une vie rangée et calme, loin de ses souvenirs cauchemardesques. Pourtant un jour, une femme apparait sur le pas de sa porte avec une proposition plus qu'inattendue : remonter le temps afin de permettre à un autre Harry Potter, dans un univers alternatif, de vivre une vie différente de la sienne, une vie de paix.
1977. Holly Prewett s'éveille en ce jour de mois d'avril, avec des inscriptions sur le corps, des phrases sans queues ni têtes. Du moins, le pense-t-elle. Mais alors qu'elle rencontre ses parents lors de la dernière sortie à Pré-au-Lard de l'année scolaire, il apparait que ses phrases ne sont peut-être pas dénuées de sens.
Le HP/DM - Lorsqu'Harry retourne Square Grimmaurd, après un mois de vacance exécrable passé chez les Dursley, il ne s'attendait certes pas à mener une vie tranquille suite au retour en grande pompe sur le devant de la scène de Lord Voldemort, mais il ne s'attendait pas non plus, à ce que sa vie prenne une tournure aussi . . . Étrange. A se demander s'il ne vient pas de sauter à pieds joint dans la quatrième dimension.

Voilà de quoi vous mettre l'eau à la bouche. Et si ça vous amuse, vous pouvez voter pour la fanfiction que vous voulez lire en premier. XD

Je vous dis peut-être à bientôt et encore merci de m'avoir lu.

Bisous.