Disclaimer : Takemiya Yuyuki-sama. Merci pour Taiga, Ryuuji et les autres, on les aime. Si vous pouviez juste faire un petit quelque chose pour que vos light novels arrivent en France, et, euh, en français si possible, ce serait sympa aussi.

Spoilers : Si vous savez qui est Ami, et qu'il existe quelque chose appelé 'Noël', une fête souvent utilisée dans les manga/animés/vie courante, ça ne devrait pas poser de problème.

Note : J'ai imaginé une autre version, ce qui se serait passé si Minorin n'avait pas vu Taiga pleurer. Et c'est le point de vue d'Ami.


Pas d'endroit où s'abriter.

Ah, ils étaient là, deux adolescents normaux discutant dans leur salle de classe en attendant leurs amis. Sauf que quelque chose n'allait pas.
Taiga pleurait. Pendant un instant, elle avait ressenti une colère immense, une véritable haine envers lui, de la faire pleurer ainsi. Sauf qu'elle s'était rappelé qu'elle la détestait.
Sauf que lui aussi pleurait.
C'était la première fois qu'elle le voyait pleurer. Elle pensait qu'il était de ces garçons qui ne pleurent jamais. Ils ont peut-être une malformation ou n'importe quoi, ce qui fait qu'ils ne peuvent pas. Mais lui, il pleurait.
Pourquoi ? C'était déconcertant. Taiga pouvait pleurer. Lui, il sortait avec Kushieda depuis Noël, il devrait être aux anges, non ? Plus que Taiga en tout cas. Plus qu'elle-même aussi, d'ailleurs. Mais ça, elle n'avait pas très envie d'y penser pour l'instant.
Sauf qu'ils étaient très proches. Trop pour quelqu'un qui a une petite amie.
« Non, s'il te plaît… »
Il avait essayé de se reculer à ces mots, mais, comme contre son gré, elle l'avait retenu contre elle. Mais qu'elle le lâche, si elle ne voulait pas faire ça ! Elle était stupide ou quoi ?
Il était resté immobile, hésitant sur la marche à suivre. Mais qu'il dégage ! Il n'était pas le genre de type à être infidèle, bordel ! Non, il n'était pas comme ça.
Il avait sorti un mouchoir de sa poche, pour essuyer le visage de sa petite protégée, cette poupée en porcelaine si fragile qu'il devait toujours rester auprès d'elle pour veiller à ce qu'elle ne se brise pas. Et c'était tellement injuste pour lui. Pour eux tous, finalement.
Et elle, elle l'avait embrassé. En pleurant toujours. Était-elle donc incapable de se contrôler ?
Elle sortit de la salle déserte. Dehors, il pleuvait. Quelle ironie.
Entre les deux distributeurs, quelqu'un d'autre était installé, à sa place. Elle ne chercha pas à batailler pour la place – pas envie – et ne s'avança pas non plus, mais, si elle l'avait fait, Kushieda ne l'aurait pas vue, sans doute. Ses yeux, deux orbes vides perdus dans le vague, ne devaient pas voir grand-chose. Savait-elle ?
Ou plutôt, comment aurait-elle pu l'ignorer ?
Elle recula à l'aveuglette, prise d'un soudain vertige. Elle s'échappa, courut aussi vite qu'elle le pouvait, fuyant. Abandonnant son sac dans la salle de classe, les amis qu'elle avait pu apprécier, la personne qu'elle avait pu aimer, la place qu'elle s'était créée, le courage qu'elle avait fait mine d'avoir.
Parce qu'elle aussi, elle savait. Car, après tout, si c'était avec Taiga qu'il avait été dés le départ, ç'aurait quand même été avec elle qu'il serait à cet instant dans cette classe déserte. Pas avec Kushieda, ou même elle-même.
Et finalement, elle aurait préféré qu'il soit du genre infidèle. Elle l'aurait guéri de ce mauvais penchant, ou au moins en aurait profité avant de se briser. Mais il était juste amoureux de Taiga, et ça, ça ne se soignait pas.
Dommage, elle avait aussi abandonné son parapluie.