Hello, cette histoire était à la base un OS qui se limitait à cet unique chapitre. Cependant j'ai reçu des messages me demandant une suite et je me suis laissée tentée. Pour tout dire j'étais émotionnellement très impliquée dans cette fic, et la continuer m'a permis de cheminer et je pense, de grandir et de tourner la page. Trève de bavardages explications sur ce qui va suivre :

- Tout ce qui est en italique correspond à des souvenirs ou flashback (pour simplifier j'ai aussi séparer le présent des souvenir pas de jolis petit "OoOoO"

- Les phrases en italiques et entre crochets [ ] sont les pensées de Temari.

- Tout en gardant les noms de lieux du manga l'univers dans lequel l'histoire se déroule est plus semblable au notre qu'à celui d'origine; donc pas de ninjas ni de techniques secrètes ou de ninjutsu.

- J'ai modifié l'origine de Temari : je la fait vivre à Konoha (mais je me rattrape en la mettant à la fac à Suna... ^^) ainsi que la situation familiale de Shikamaru : son père est mort et sa mère remariée

Comme c'est de coutume, je rappel que les personnages ne m'appartiennent pas, je ne fait que les empreinter !


Ne pas regarder, ne pas se retourner, ne pas penser… Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux et roulèrent sur ses joues. Pathétique. Temari se trouvait pathétique assise là dans ce train SEULE. Après plus de trois ans elle avait eu la même réaction qu'autrefois.

A la fin du lycée elle avait décidé de quitter Konoha afin d'étudier dans une faculté prestigieuse ; la qualité de l'enseignement proposé était certes pour quelque chose dans sa décision, mais sa réelle motivation à quitter Konoha n'avait en vérité que peu de chose à voir avec ses études. En quittant son village elle tirait un trait définitif sur sa vie passée, sur ses amis et sur LUI : elle avait essayé de faire table rase du passé... Depuis elle retournait dans le pays du feu rendre visite à ses parents, mais elle n'avait jamais repris contacte avec ses anciens camarades.

Elle avait reconstruit sa vie, son cœur ne la faisait plus souffrir quand elle pensait à EUX ; elle était passée à autre chose, le temps s'était écoulé et elle avait finalement accepté. Alors pourquoi ? Pourquoi avait-elle réagi de la sorte ? Pourquoi ses yeux l'avaient-ils trahi ? Et surtout pourquoi se sentait-elle si vide tout d'un coup ?

OoOoO

Elle aurait du être au trente-sixième dessous. Et pourtant… Ils étaient assis à admirer le soleil se coucher en riant. Quand ils étaient ensemble son cœur ne la faisait pas souffrir. IL avait cet étrange effet sur elle : sa seule présence la comblait et la vie semblait pleine de promesse lorsqu'ils étaient tout les deux.

C'était en passant du temps avec LUI qu'elle s'était rendu compte de l'ennui que lui inspirait son petit ami. Elle ne pouvait s'empêcher de comparer les deux garçons : l'un doux, calme à l'écoute et intelligent, l'autre exubérant, lourd, possessif, sans la moindre conversation, en somme : dénué de tout intérêt. Elle se sentait en sécurité avec LUI, c'était ce qui lui avait permis de comprendre le mal que lui faisait son amant.
Chaque soir en sortant du lycée elle se rendait chez LUI, ils travaillaient cote à cote, parlaient de tout et de rien, ou restaient simplement assis à regarder la nature, profitant de la présence de l'autre. La jalousie maladive de Doku, son petit ami, les obligeait à se voir en cachette, mais ils persistaient : ils ne faisaient rien de mal.

OoOoO

Ces souvenirs si chers à son cœur firent sourire la jeune femme assise sur sa banquette dans le train. Cependant l'histoire ne s'arrêtait pas là… tout aurait été plus simple bien sur… Mais la vie n'est jamais simple…

OoOoO

La première fois qu'elle avait rencontré Doku elle s'était fait cette réflexion : ce garçon aux allures de coq dans une bassecours n'était pas pour elle : trop fier, trop faut, trop exubérant… Un sourire niais sur les lèvres, il l'avait exaspéré avant même d'ouvrir la bouche. Et pourtant…

OoOoO

Elle sourit désabusée.

OoOoO

Elle n'avait pas écouté son instinct qui lui criait de le fuir ; il l'avait approché, sur de sa victoire, et elle l'avait laissé faire certaine de ne pas tomber dans un piège si grotesque… Si grotesque qu'elle s'était jetée en plein dedans oui ! Elle était tombée amoureuse de Doku, malgré elle, malgré ses rêves et son idéal de prince charmant… C'était un idiot incapable de tenir une conversation sérieuse… Voir une conversation tout court ! Une fois certain de sa victoire il avait cueillit la jeune fille par un baisé, et l'avait lié à lui pour le meilleur… et pour le pire. Surtout pour le pire. Elle s'était offerte à cet idiot juste 3 semaines après leur rencontre et était passée "à la casserole" sans sourciller.

Mal. Elle avait eu tellement mal. Pas seulement physiquement : non, quelque chose s'était cassé en elle, mais elle n'aurait su dire quoi. Elle s'était sentie salie et trahie par celui auquel elle avait offert son bien le plus précieu : son innocence.
Il avait recommencé. Souvent.
Après tout, elle était là pour ça et ne disait jamais non. Il ne s'était pas aperçu de son dégout ; n'avait jamais vu ses yeux s'embuer ; ses points serrés, ne lui avaient jamais mis la puce à l'oreille. Et elle l'avait laissé faire, paralysée… Il l'avait sautée, rien de plus, rien de moins.

OoOoO

Les yeux embués de la jeune femme auraient du alerter ses voisins de voiture ; un homme face à elle lisait un journal économique, plus loin une jeune fille de son âge écoutait sa musique en tapant du pied, à coté d'elle une vieille dame tricotait ce qui ressemblerait un jour à une écharpe. Tous s'enfermaient dans une bulle, faisant comme s'ils ne partageaient pas le même wagon ; après tout, quel intérêt y aurait-il eu à considérer ses voisins d'une heure ?

OoOoO

L'indifférence… C'était dans l'indifférence la plus totale qu'elle avait annoncé la nouvelle à ses deux meilleures amies : elle n'était plus vierge. Et c'est avec détachement qu'elles avaient réagi : « c'est bien pour toi. » étaient les seuls mots qu'elles avaient prononcés sur le sujet.
Comme si cela ne suffisait pas, ses mensonges et fugues l'avaient peu à peu séparé de ses parents, et ils ne rataient pas une occasion d'exprimer leur désapprobation concernant sa relation avec Doku.

OoOoO

Temari toucha machinalement la bague qu'elle portait à l'annulaire droit, cadeau de sa mère pour son dernier anniversaire ; heureusement, et c'était bien le seul point positif de l'histoire, elle avait retrouvé sa relation avec sa mère et son père.

OoOoO

Son idylle s'était peu à peu transformée en cauchemar. A moins qu'elle ne se soit voilé la face depuis le début ? Peut-être que tout avait toujours été horrible avec Doku... Mais ses souvenirs de cette période étaient trop flous pour qu'elle puisse trancher.
Un jour en passant le voir elle était tombée sur un de ses amis. Le jeune homme d'abord froid l'avait surpris quand il avait entamé une conversation sur le film qui passait à la télévision à ce moment. Ils s'étaient revus plusieurs fois, partageant leurs centres d'intérêt et se découvrant de nombreux points communs.
Lassé des soupirs d'ennui de Doku et de ses plaintes d'être mis à l'écart, ils avaient fini par se voir seul "en tout bien tout honneur" pour combler leurs après midi de solitude. C'était à ce moment là, qu'elle avait vraiment commencé à prendre conscience du statut qu'elle occupait pour son petit ami : elle n'était rien, pas plus qu'un vulgaire jouet, jouet qu'il pouvait jeter et reprendre comme il le souhaitait.

Lors de ses moments de mal-être elle se réfugiait souvent chez son nouvel ami, Shikamaru, se confiant et l'écoutant parler de ses expériences passées. Ils se retrouvaient à travers l'autre, partageant leurs peurs et leurs espoirs.

OoOoO

La jeune femme releva la tête… Que devait-elle faire ? Aller le retrouver, prétextant qu'elle préférait être à coté de lui plutôt que du premier venu ? Non c'était ridicule…

OoOoO

Elle s'était absentée de la ville durant un mois à cause d'un voyage familial prévu depuis longtemps. Elle avait laissé derrière elle Doku, avec qui elle avait eu le courage de rompre, et le nouvel homme de son cœur. Avant son départ Shikamaru lui avait fait promettre de ne pas tombée amoureuse d'un autre, promesse qu'il lui avait faite en retour. La jeune femme était partie le cœur léger : il l'aimait il lui avait dit, et à son retour ils pourraient être ensemble.

Le mois était passé en un clin d'œil et à la veille de son retour, Temari reçu un message de sa mère : celle-ci avait croisé Inoichi, le père de sa meilleure amie, et elle vivait apparemment une histoire d'amour avec un de leurs amis communs… Un brun cultivé semblait-il…
La peur au ventre, la blonde avait appelé Ino, lui demandant des nouvelles ; cette dernière se fit une joie de lui annoncer sa récente mise en couple avec le Nara. La Sabaku s'était empressée de féliciter son amie ne laissant rien paraitre de sa détresse. Elle ne voulait plus qu'une chose, s'enfuir.
Il l'avait abandonné.

Elle était retombée dans la mélancolie dont Shikamaru l'avait sorti ; chaque jour qui passait rendait la vie plus terne à ses yeux : à quoi bon puisqu'il ne l'aimerait jamais ? Ino avait d'abord tenté de la sortir de sa torpeur, mais face à la l'entêtement dont faisait preuve Temari à s'enfoncer toujours plus dans son abattement, elle abandonna se consacrant totalement à sa relation amoureuse.

C'est à ce moment là qu'elle avait décidé de quitter Konoha : pour ne plus jamais faire face à ceux qui l'avaient mis dans un tel état. Sa « meilleure amie » qui, connaissant son attachement pour le jeune homme, l'avait quand même séduit ; Shikamaru qui l'avait abandonné sur le bord du chemin ; et Doku qui l'avait fait se détester elle-même.

OoOoO

Temari était venue en weekend chez ses parents avec qui elle avait renoué des liens solides après sa période « petit ami coq », en effet, quand elle avait rencontré le brun elle en avait parlé à sa mère qui l'avait encouragé dans sa relation. Ses proches l'avaient soutenu lors de sa rupture avec son petit ami et encore plus lors de sa prostration. Sa mère l'avait déposé à la gare, peu de temps avant le départ de son train ; sur le quai elle avait superbement ignoré les visages connus pour se diriger vers un wagon presque vide. Elle avançait vers un endroit propice pour passer ses deux heures de voyage tranquille quand elle entendit quelqu'un crier :

« - Temari ! » La jeune fille soupira, elle qui espérait passer son voyage tranquille… Elle connaissait cette voix… Mais n'arrivait pas à mettre un mon dessus, peu importe elle se souviendrait : elle oubliait rarement les noms, visages ou voix des personnes qu'elle rencontrait. Prenant son courage à deux mains elle tenta d'afficher un sourire convaincant et se retourna.

Face à elle deux personne. EUX. Elle souriante, lui légèrement en retrait l'aire morose, tout deux la regardait. Elle devait dire quelque chose… Mais quoi ? Elle ne les avait pas vu tout les deux depuis plus de deux ans, et encore ils étaient passé en coup de vent à son anniversaire. [Temari bon sans dis quelque chose !]

« - Heu… Salut. Qu'est ce que vous faites la ? » Question bateau mais le choc était trop important pour qu'elle réussisse à construire une phrase plus compliquée.

« - Je suis tellement contente de te voir ! Ça fait super longtemps !

- Ouai. » Réponse monosyllabe (valeur sur en cas de panne d'inspiration) La blonde détaillait les deux jeunes gens qui lui faisaient face : Ino son ex meilleure amie et LUI Shikamaru, toujours aussi beau et apaisant malgré son aire fermé.

« - J'accompagne Shika au train il rentre pour la semaine.

- tu fais toujours tes études dans la région de Suna ? » Temari s'était tourné vers le brun cherchant à l'inclure dans la conversation. [Bon sans mais il fait exprès d'éviter mon regard cet abruti ! ]

« - Oui. » Simple, direct, froid. Made by Shikamaru Nara.

« - Et toi qu'est ce que tu fais ici ? Tu prends aussi le train ? » [Non tu ne vois pas je fais mes courses là ! Bon sans j'ai un sac sur le dos j'allais m'assoir dans un wagon de train mais non je suis là pour le fun !]

« - Je rentre à Suna, c'est là que je suis en fac. Comme l'année dernière tu sais, je t'en avais parlé…

- Non désolée je me souviens pas, et tu fais quoi là bas ?

-Droit. » Temari se sentait de moins en moins à l'aise, Ino l'aire heureux plaqué sur son visage la regardait un grand sourire aux lèvres quant à Shikamaru… Lui étudiait avec attention l'aspect de la cloison du train. [Qu'est ce que je fou ici ? Faut que je dégage.]

« - Alors vous allez faire tout le voyage ensemble, Shika prends une correspondance à Suna pour rentrer à son appartement ! » [Ho chouette ça me fait une belle jambe, tu vois pas que ton copain m'ignore ?] Temari avait beau cherché aucune excuse valable ne lui venait à l'esprit pour abandonner les deux autre sur le champ…

« VOTRE ATTENTION S'IL VOUS PLAIT. LE TRAIN A DESTINATION DE SUNA NON KUNI VA BIENTOT QUITTER LA GARE, TOUT LES PASSAGERS MUNIS D'UN TITRE DE TRANSPORT VALABLE SONT PRIES DE MONTER DANS TRAIN. ELOIGNEZ VOUS DE LA BORDURE DU QUAI ! »

Ino attrapa son petit ami par la manche avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Elle enlaça rapidement la blonde lui lançant un « appel moi la prochaine fois que tu passe on ira se boire un verre ! » et elle sorti rapidement du wagon.

Temari la regarda étonné et lança un regard à Shikamaru qui l'ignora en regagnant sa place. C'est ainsi que la jeune blonde se retrouva assise dans son train SEULE. Alors qu'il était là, tout près d'elle. [Ne pas regarder où il est, ne pas se retourner pour chercher si la place à coté de lui est libre, ne pas penser à lui…] Une larme. Une unique larme coula sur la joue de la blonde. Pathétique. Elle se trouvait pathétique à ressasser le passer ainsi, il l'avait ignoré, et alors ? Il ne faisait plus parti de sa vie maintenant...

Après plus de trois ans elle avait eu la même réaction qu'autrefois : elle avait cherché à rencontrer son regard pour essayer d'y voir l'étincelle qui y brillait quand ils passaient leur soirée à parler du dernier jeu électronique qu'ils avaient essayé ; quand il lui apprenait à jouer au go ; quand ils se battaient pour un ballon… AVANT. Comme toutes les fois où ils s'étaient vus en présence d'Ino il n'avait rien dit se contentant de répondre le plus succinctement possible à ses quelques questions. Elle était déçue par le comportement du garçon mais plus que tout par le sien.

En trois ans elle avait connu d'autres garçons, pourquoi lui faisait-il cet effet ? Quand elle revoyait Sasuke (un garçon qu'elle avait rencontré à l'université et avec qui elle était sortie) elle n'espérait pas qu'il manifeste le moindre plaisir à la voir… Pourquoi là était-ce différent ? Elle était tombée amoureuse plusieurs fois depuis sa « non histoire » avec le Nara ; elle s'était même surprise deux semaines plus tôt à monter un plan pour revoir son dernier petit ami…

Ce qui gênait la blonde c'est que depuis maintenant plus d'un an elle ne pensait plus au Nara et sa petite amie en permanence. Il était vrai que pendant l'année qui avait suivit leur mise en couple Temari avait sérieusement déprimé ; et elle n'avait eu qu'une seule obsession : eux. Il ne passait pas un jour sans qu'elle y pense, sans qu'elle regrette, sans qu'elle déteste les deux êtres qu'elle aimait malgré tout. Temari à ce moment était vraiment perdu : elle ne savait pas si elle les aimait, si elle les détestait et à qui elle en voulait le plus… Sa mère avait été d'une grande aide pendant sa dépression, elle la réconfortait quand elle éclatait en sanglot à table, la prenait dans ses bras, la berçait le soir quand elle ne réussissait pas à dormir… Pour elle, pour tout l'amour qu'elle lui avait manifesté Temari avait essayé de faire bonne figure ; mais ce n'est qu'une fois qu'elle avait eu quitté Konoha qu'elle avait réussi à passer au dessus de sa déception. Elle avait rencontré de nouvelles personne, découvert de nouveaux centre d'intérêt… Elle s'était rapidement passionnée par les études qu'elle faisait et avait rejoint un groupe d'ami très sympa. Ce changement d'air l'avait conduit à ne plus penser aussi régulièrement à ses deux amis ; elle avait fini par faire une croix définitive sur eux lors d'une énième conversation avec sa mère.

OoOoO

Elles étaient toutes deux assise dans le jardin de la maison familiale à profiter de la fraicheur de la soirée quand Temari avait murmuré :

« - Ça va bientôt faire deux ans maman… » Sa mère n'avait rien répondu scrutant le visage de sa fille attendant qu'elle en dise plus. « Hier… Ne dis rien je sais ce que tu en pense…Mais… »La jeune femme soupira. « Hier je suis passé au club de go…

- Et ?

- je l'ai vu maman… Il était là. Quand Asuma-sensei m'a reconnu il m'a fait entrer : tous ceux du club étaient là. Je me suis approché de lui pour regarder sa partie, tu sais comme il est doué et combien ses parties sont instructives… Quand il a senti ma présence il s'est retourné. Il m'a regardé et m'a juste dit bonjour. Quand il s'est rendu compte que je ne partais pas il m'a dit qu'il serait chez lui vers 18h… » Temari baissa la tête devant l'aire étonné que prenait le visage de sa mère.

« - C'est là que tu allais quand je t'ai croisé hier en rentrant à la maison ?

- Oui… Ho… Tu sais on a pas parlé longtemps… On a fait un tour de pâté de maison et je suis rentrée… Je n'ai pas supporté de la voir si heureux… [Si heureux sans moi à ses cotés]. Il m'a parlé de ses prises de tête avec Ino… Et de notre conversation à ma soirée d'anniversaire… » Les yeux de la blonde s'assombrirent au souvenir de cette soirée. « Il m'a expliqué que ce jours là il s'était pris la tête avec Ino et qu'il m'avait confié ses doutes nous concernant sans être vraiment sérieux, parce qu'il aime Ino… Maman… Il l'aime… » Et comme sa mère s'y attendait la blonde éclata en sanglot. Elle prit alors sa fille dans ses bras lui murmurant les mêmes mots de réconfort qu'elle lui murmurait à chaque fois. « Tu sais il m'a dit qu'il m'appellerait… Mais il n'a plus mon numéro… Il est idiot… » Nouveaux sanglots.

« - Tu sais ma chérie, je crois que Shikamaru a trouvé grâce à Ino et sa famille un environnement stable dans lequel s'épanouir… Il ne peut pas la laisser partir tu comprends ? Avec la mort de son père et le mauvais remariage de sa mère le pauvre petit à du se construire tout seul. La famille Yamanaka l'a accepté sans poser de question ; en quelque sorte Ino a été la chance de sa vie. Et je doute, quand bien même il apprécierait de te revoir qu'il se le permette. Tu connais Ino et son opinion vous concernant : avec elle oui, seuls tout les deux non. » Sa mère avait fait une pose avant de reprendre : « Et si jamais ils n'étaient pas sorti ensemble quand nous sommes parti… Aurais-tu supporté du haut de tes seize ans et de tes envies de liberté, de vivre avec lui 24H/24H ? Personnellement, même si c'est un jeune que j'apprécie beaucoup je n'aurais pas pu le voir tout les jours à la maison, l'avoir au petit déjeuné, le croiser dans la salle de bain, faire sa lessive en même temps que la notre... Non je n'aurais pas pu. Et encore plus… Je n'aurais pas pu t'enfermer dans cette relation en l'acceptant à la maison… Tu avais seize ans… Et tu aurais déjà du faire des concessions pour pouvoir t'endormir à ses cotés l'esprit tranquille ? Non, Temari, Shikamaru est quelqu'un de bien, mais il était trop tôt pour que quoi que ce soit de durable et constructif se fasse entre vous. »

Temari avait regardé sa mère pendant tout son discours, hésitant sur l'attitude à suivre : devait-elle continuer à pleurer ou écouter son cœur qui semblait plus léger. Elle était venue à des constatations similaires lors de ses moments de lucidité concernant le Nara. Elle s'était donc contenté de se blottir dans les bras réconfortant de sa mère et d'attendre l'heure du couché.

OoOoO

Par la suite quand elle pensait à son amour avorté elle chassait la peine d'un mouvement de tête se concentrant son attention sur son occupation du moment.

OoOoO

L'été précédent elle était rentrée à Konoha dans sa famille ; elle avait donné un coup de main pendant deux semaines aux Haruno, la famille de Sakura : une amie de lycée. Pendant les heures creuse, elle avait écouté la jeune femme aux cheveux rose lui raconter les vies de ses anciens camarades ; la seule chose qu'elle avait retenu était la récente rupture entre Ino et son petit ami. Elle avait toutefois été tenue au courant par Sakura lorsque les deux tourtereaux s'étaient finalement rabibochés. Bien sur, elle n'avait pas été surprise, ils étaient trop peureux pour sortir de leur confortable relation.

Selon la Sabaku c'était l'un des gros problèmes de ses paires : ils étaient incapables de rester seuls, ils avaient peur. Temari, elle, l'acceptait comme un moment de calmes entre deux relations houleuses pleines de problèmes et prises de têtes.

OoOoO

Aujourd'hui c'était différent… Elle avait deux heures à passer dans ce train… Lui aussi. Il ne lui avait peut être pas dit au revoir pensant qu'elle le rejoindrait pour faire le trajet en sa compagnie. Après tout, il la considérait comme une ancienne amie, et tout le monde n'était pas comme elle, à éviter toutes ses anciennes connaissances.
Temari releva la tête : Oui ! C'était ça ! Les rares fois où ils s'étaient vus à trois il l'avait ignoré, mais à chaque fois où ils s'étaient retrouvés seuls, ils avaient pu parler librement, comme ils le faisaient autrefois…

Il fallait maintenant qu'elle ait le courage de se lever et d'aller le trouver… Mais qu'allait-elle lui dire ? « Hey ! J'étais partie faire un tour avant de venir m'assoir à coté de toi », ou « Bon alors tu vas me causer maintenant que ta femme est plus là ? », peut-être même « Je savais pas trop comment t'aborder, mais je peux venir à coté de toi ? »…
Non c'était nul… Une bonne excuse… Elle devait trouver une bonne excuse…

Il fallait qu'elle trouve une raison avant le premier arrêt du train, sinon on risquait de lui prendre sa place auprès du jeune homme. L'arrivée de nouvelles personne ! Bien sur ! Le vieux prétexte tout pourris qui marche quand même : « Coucou, je me suis dit que, quitte à me trouver assise à coté de quelqu'un dans le train, autant que ce soit toi vu qu'on se connait »… Oui ça ferait l'affaire. Et puis, de toute façon, elle s'asseyait à coté de qui elle voulait !

La jeune femme pris une grande inspiration attrapa son sac et se leva. Elle se tourna dans la direction où le brun devait se trouver, une porte vitrée séparait les deux parties du wagon, il devait se trouver derrière. Aucun de doute !

En entrant elle avait lancé un rapide coup d'œil aux hommes présents sur la dizaine de siège, elle avait aperçu une touffe de cheveux caractéristique du jeune homme qu'elle cherchait. Tentant d'avoir l'air naturel elle s'était assit sur le siège, de l'autre coté de l'allée avant de jeter un coup d'œil à son voisin… Qui n'était pas Shikamaru…

Certes il abordait la même coupe de cheveux mais c'était bien leur seul point en commun ! Qu'allait-elle faire maintenant ? La jeune femme soupira à nouveau. Si elle se relevait tout le monde se poserait des questions sur elle… Et bien qu'elle se fiche de ce que les gens pensaient elle resta à sa nouvelle place. [Ça doit être un signe… On n'était pas destiné à se reparler…].

La jeune femme regarda le paysage quelques minutes. Elle enleva ensuite le poncho qu'elle portait comme manteau et le déposant sur ses genoux. Elle installa son sac à coté d'elle coté couloir et en sorti un livre sur la législation des mariages, et reprit sa lecture là ou était resté son marque page.

Une dizaine de minute plus tard elle relisait pour la quatrième fois la même phrase. Elle décida de cesser sa lecture infructueuse. Elle rangea son livre et sorti de son sac un bloc de feuilles et une petite trousse noir. Elle baissa la tablette qui se trouvait devant elle aménageant son lieu de travail, elle ouvrit sa trousse dévoilant une multitude de crayons de bois, des estompeurs de toutes tailles, des stylos noirs et une gomme…
Après avoir réfléchit en observant son matériel la jeune femme se saisi d'un crayon quelconque et commença à dessiner. Elle savait parfaitement ce qu'elle voulait représenter : Shikamaru en pleine étude de cloison de train… Les secousses ne gênaient pas outre mesure la jeune femme, trop occupée à sa tache elle s'appliquait à rentre justice à son modèle. Le temps passa sans qu'elle s'en rende compte, elle fut cependant stoppée dans sa création alors qu'elle terminait en quelques coups de crayon à la moue boudeuse du garçon :

« MESDAMES, MESDEMOISELLES, MESSIEURS. NOUS ARRIVONS EN GARE DE SUNA NO KUNI, TERMINUS DE CE TRAIN. NOUS ESPERONS QUE VOUS AVEZ EFFECTUE UN AGREABLE VOYAGE ET VOUS SOUHAITONS UNE BONNE FIN DE JOURNEE. »

Suite à l'annonce elle vit les gens autour d'elle se rhabiller, elle fit comme eux après avoir rangé son esquisse et ses crayons; elle enfila son vêtement mais resta à sa place. Quand le train s'arrêta elle regarda ses voisins se lever et se diriger vers la sortie de wagon.
Elle se demanda un instant pourquoi elle restait assise à attendre, alors que d'habitude, elle faisait toujours partie des premiers à quitter le train. La réponse soufflée par sa petite voix intérieure ne la satisfit pas : Elle attendait pour LE voir une dernière fois…

La blonde secoua la tête avant de se passer une main dans les cheveux, elle était pathétique c'était définitif ! Voulant se donner tord elle se leva pour partir, mais elle ne pu s'empêcher de jeter un regard dans la partie du wagon où il devait se trouver. L'espace d'un instant elle se figea : il se tenait là en face d'elle derrière cette cloison de verre et il la regardait. Leur yeux se croisèrent ; elle lui sourit sans y penser, c'était si naturel de lui sourire, il répondit par un petit mouvement de la tête : le genre de chose qu'il était le seul à faire.

Temari se trouva submerger par une foule d'envies et de sentiments qu'elle croyait enterrés à jamais. Paniquer par la confusion que ce court échange avait entrainé chez elle, elle détourna le regard. P

as plus de deux secondes s'étaient écoulées. La blonde senti une boule se former au fond de sa gorge, ses yeux la piquèrent comme plus tôt mais en cet instant si elle se laissait aller elle ne pourrait pas s'arrêter.

OoOoO

Lorsqu'ils étaient amis et qu'Ino ne s'était pas immiscée dans leur relation, ils aimaient se promener main dans la main dans les petites rues de Konoha. C'est ainsi qu'il lui avait fait sa première déclaration. Passionné de manga il avait entrainé la jeune femme dans sa passion, lui faisant découvrir certaines séries. Sa déclaration déguisée avait beaucoup attendri la jeune femme : il s'était comparé à deux des héros d'une série qu'il affectionnait particulièrement : « Devil devil » : Sword et Nanami (NdA: pour ceux qui ne connaissent pas la série je ne vais pas faire un mini résumé mais il est suggéré que les deux personnages cités ont des sentiments l'un pour l'autre sans pour autant se l'avouer ou même sauter le pas). Il lui avait confié qu'il ne savait pas comment qualifier son affection pour elle, mais qu'elle était bien réelle.

Il lui avait promit… Il lui avait promit de ne tomber amoureux de personne pendant qu'elle serait partie… De son coté elle avait repoussé les avances de certains garçon audacieux, ne pensant qu'à leurs retrouvailles… Mais il l'avait trahi. [Et j'espère encore qu'il change d'avis… Idiote ! Il s'affiche avec Ino depuis des années…Je suis désespérante… Désespérément pitoyable !]

OoOoO

Temari joua des coudes pour sortir du train la plus rapidement possible : elle ne voulait pas le voir… Elle ne voulait pas interpréter le regard du brun selon ses folles envies ! Le quai de la gare était bondé ; avec la chance qu'elle semblait avoir, elle était presque sur de se retrouver près de lui si elle se laissait diriger par la marrée humaine. Elle marcha donc le plus rapidement possible de l'autre coté des escaliers, le regard fixé sur ses pieds pour ne pas risquer de l'apercevoir. Sa respiration était bruyante : elle commençait déjà à suffoquer.

OoOoO

Depuis sa plus tendre enfance elle avait toujours détesté pleurer. Ce n'était pas une question de sexe, bien sur les autres filles pleuraient toujours pour un rien, mais pas elle. Quand elle tombait elle se relevait, genoux en sang ou pas. Les films à l'eau de rose l'attendrissait bien sur, mais pas au point de la faire pleurer ! Seuls ses sentiments lui imposaient cette torture.
Et avec son histoire avec Doku puis avec Shikamaru elle avait atteint des sommets dans l'écoulement de larme intempestif ! Depuis, dès que sa gorge se serrait, signe annonciateur des sanglots, elle paniquait. Elle haïssait cette fragilité qu'elle laissait apercevoir dans ces moments. Elle sanglotait jusqu'à l'épuisement, évacuant son trop plein de tristesse et déception.

OoOoO

La jeune femme courait presque, sa respiration était sifflante et saccadée, des hoquets commençaient à lui échapper. [Non ! Pas maintenant ! Pas à cause de lui !] Elle se força à expirer par la bouche lentement cherchant à retrouver son souffle ; Elle était sortie de la gare, [enfin !]…
Elle ne risquait plus de l'apercevoir, la blonde s'arrêta s'appuyant contre un mur ; peu à peu elle reprit le contrôle de son corps. Inspirer, expirer. Penser à des choses heureuses. Inspirer, expirer encore. Penser aux chocolats, à Gaara et Tenten ses deux meilleurs amis, au soleil de l'été... A tout sauf à Shikamaru Nara.

Une fois relativement calme elle réalisa : pendant tout le temps qu'elle avait mis à sortir de la gare elle avait cherché sur les panneaux d'affichage le train que Shikamaru allait prendre pour rentrer chez lui…

Décidément elle était plus que pathétique…

Temari relava la tête malgré l'abattement qui la submergeait : elle ne le reverrait peut être plus jamais… Cette pensée qui ne l'aurait pas peiné outre mesure trois heures plus tôt la terrifiait…
Trois petites heures avaient suffit à la refaire tomber dans son malaise qu'elle pensait pourtant avoir oublié définitivement, tout comme ses sentiments pour le Nara et sa petite amie...
La vie réservait parfois de bien mauvaises surprises… Ou peut être était-ce une bonne chose de les avoir revu ? Pouvoir penser qu'il avait peut être espéré partager un fugace moment avec elle ; loin des yeux des autres ; juste tout les deux… Comme avant… Elle sourit à cette idée.
Oui… Ce n'était peut-être pas si terrible que ça…

Temari atteignit la petite maison qu'elle louait avec deux camarades de fac. En entrant elle se trouva nez à nez avec Tenten qui lui demanda avec le plus beau des sourires :

« - Hey ! Tu as passé un bon weekend ? Tu as fait bon voyage ? »
La blonde sourit… Bon voyage ? Peut être pouvait-on qualifier ces deux heures qu'elle avait passé près de lui à rêver du passé et de l'avenir qu'ils auraient pu avoir ensemble comme « bonne »…

« - Oui on peut dire ça comme ça… » Face au regard interrogatif de sa colocataire la blonde éclata de rire.

[Shikamaru Nara… Peut être un jour nous pourrons nous assoir comme avant et profiter ensemble d'un couché de soleil… Qui sait ?...]


Bon... Si vous êtes arrivé là c'est que vous avez eu le courage de lire juqu'au bout... (Aborde un air débilement heureux en pensant que cette phrase sera peut être lue! ^^) Donc merci beaucoup de votre patience, j'espère que ça ne vous a pas trop déçu ou paru bizarre.

Donc comme dit plus haut ça devait s'arrêter là mais je me suis laissée tentée par l'aventure d'une suite (et diable que ça a été difficile à écrire ^^)

Désolée pour les fan du couple Shika/Tema c'est pas très drole comme histoire les concernant ; je tiens à préciser que je n'aime pas du tout l'idée d'un Ino/Shika mais c'était le couple qui me parraissait le plus plausible.

So.