Titre : Entre deux mondes

Auteur : Mokoshna

Fandom : Harry Potter

Disclaimer : Harry Potter est la propriété de J.K. ROWLING

Rating : PG-13

Avertissements : Slash, Albus-Severus/Scorpius (entre autres)

Notes : Après réflexion, j'ai décidé d'écrire cet épilogue pour expliquer certains points restés obscurs. Néanmoins, le tout reste assez inachevé je vous laisse le loisir de deviner ce qui s'est passé ou ce qui va se passer. Merci encore d'avoir suivi cette drôle d'histoire.


Epilogue

Un éclair plus impressionnant que les autres zébra le ciel, le coupant presque en deux. Quelques secondes plus tard, le tonnerre résonna si fort que les murs en tremblèrent. Al se surprit à chantonner les paroles d'une berceuse que sa mère lui chantait des années auparavant, quand il habitait encore sous le même toit qu'elle. Au-dessus de lui, Scorpius gardait un visage impassible.

La bataille faisait rage, à l'extérieur. Les troupes menées par Harry avaient réussi à entrer dans l'enceinte et à présent, ce n'était qu'une question de minutes avant qu'ils ne les atteignent. De tous les habitants du château, seul Scorpius était resté avec Al pour le soutenir. Astoria s'était enfuie depuis belle lurette en entraînant sa suite avec elle. Quel dommage ! Les créatures maléfiques qu'elle avait engagé en tant que gardiens du château faisaient leur travail, pas de doute, mais elles ne faisaient pas le poids contre des Aurors expérimentés.

La porte vola en éclats. Al n'eut pas à tourner la tête pour voir qu'il s'agissait de Rosie. Elle était seule. Scorpius leva sa baguette comme pour lui lancer un sort, mais Al l'en empêcha.

– Laisse, réussit-il à croasser, non sans difficulté. C'est mieux pour toi si tu ne résistes pas. Ils n'auront pas de raison de te faire du mal.

Ensuite, il se tourna vers Rosie et lui fit un sourire qui devait tenir de la grimace. Qu'importe. Il avait trop mal pour s'en soucier.

– Dommage pour toi, mais James a fini la moitié du travail, comme tu vois.

Les yeux de Rosie se posèrent sur la plaie gigantesque qui s'ouvrait sur son flanc, cadeau de James quand il était arrivé par surprise par la cheminée pour le tuer. Puis elle regarda son cousin, masse sombre sur le marbre, les bras grand ouverts comme pour un dernier saut.

– Il est mort ? demanda-t-elle d'une voix étranglée.

Al s'efforça de rire, mais ne put que produire un son pathétique qui ressemblait au râle d'un mourant. Ce qu'il devait être, en fin de compte.

– Juste assommé. Je ne sais pas s'il se réveillera, mais non, il n'est pas mort. Je l'avais promis à la famille, tu te souviens ? Je ne tuerais personne de mon sang.

– Ton petit ami aurait pu s'en charger.

– Sauf que ce n'est pas le cas. Je lui ai interdit de tuer qui que ce soit. Il est innocent.

– Ce n'est pas vrai, grommela Scorpius en lui caressant les cheveux.

Rosie s'agenouilla près de lui, déposa sa baguette sur le sol. En voyant cela, Al serra les poings, mais cela ne servit qu'à lui arracher un autre cri de douleur.

– Je dois être vraiment mal en point pour que tu baisses ta garde volontairement comme ça, ricana-t-il. Au moins, dis-toi que tu n'y pouvais rien. C'est moi qui ai choisi mon sort.

– Tu te trompes, dit Rosie, les larmes aux yeux. Oh, Al...

– Épargne-nous tes pleurnicheries, s'écria Scorpius, soudain en colère. C'est à cause de ton putain de cousin que... qu'Al...

Scorpius ne jurait jamais, d'habitude. Trop vulgaire. Il était bien au-dessus de tout cela, en tant que Malfoy.

– Rien à foutre des Malefoy, siffla-t-il, et Al comprit qu'il avait dit cette dernière phrase tout haut. Ce n'est pas mon nom qui va guérir ta blessure !

Rosie leur jeta un regard perplexe, se mordit la lèvre.

– Tu as quelque chose à dire ?

– Al... je...

– Parle ou ferme-la, décide-toi ! fit Scorpius.

Rosie éclata en sanglots.

– Pardon ! J'aurais dû en parler plus tôt, mais je ne savais pas quoi faire ! Tu étais notre ennemi depuis si longtemps, je ne savais pas comment en parler à papa ! Et puis James est parti avant qu'on puisse lui dire et on a appris qu'il était venu ici et... et...

– De quoi tu parles, à la fin ?

Rosie plongea son regard baigné de larmes dans celui d'Al.

– Tu n'es pas quelqu'un de mauvais. Tu ne l'as jamais été.

Al cracha un autre flot de sang de sa bouche. Il avait du mal à respirer.

– Il m'a fallu du temps, mais j'ai réussi à retrouver Mlle Lewitz et à lui soutirer toute l'histoire. Pas qu'elle. J'ai vu les spécialistes de St Mangouste qui s'étaient occupés de toi et aussi des anciens élèves de Serpentards.

– De quoi tu parles ? demanda Scorpius, confus.

– Du passé d'Al. De son vrai passé.

– Je crois connaître mon passé, grommela Al, déjà à demi inconscient. Je sais qui je suis.

– Non ! Tu te souviens de l'histoire que tu m'as racontée à propos de Mlle Lewitz ? Le jour où elle est partie de notre service ?

Al ne répondit pas mais Rosie continua quand même.

– Elle t'avait perdu de vue parce qu'elle n'avait pas fait attention. Ces hommes t'avaient trompé et t'avaient convaincu de la mener à eux, et ensuite ils... lui ont fait du mal, devant toi qui ne pouvais rien faire. Tu as même été frappé. Elle avait tellement honte qu'elle est partie sans nous révéler cette histoire, mais tu n'y es pour rien. Tu n'y es pour rien, Al !

– Hagrid... réussit à articuler Al.

– C'était de la faute de ces sixième année. Ils étaient persuadés qu'ils avaient le contrôle de la situation, qu'ils pouvaient te sortir quand ils voulaient. Quand ils se sont aperçus que ce n'était pas le cas, c'était trop tard et vous étiez coincés avec les Scrouts. Tu as essayé de les aider mais tu t'es brûlé les mains. Hagrid a plongé pour te sauver et c'est comme ça qu'il est mort, en te sortant du trou. Al, tu n'as rien fait !

Al sentit la colère le submerger.

– Si ! Mes souvenirs...

– Ils sont faux. Les spécialistes disent que tu as été choqué par cet événement. C'est un cas extrêmement rare, mais il arrive que le cerveau crée de faux souvenir pour rationaliser un événement traumatisant. Tu as créé toi-même ces souvenirs après le choc. Tu n'as jamais été cruel, Al. Ce n'était pas de ta faute.

Al éclata de rire. Du moins, il essaya.

– Et c'est maintenant que tu me dis ça ?

– Je ne savais pas ! Tes parents aussi étaient persuadés que... que tu étais...

– Peu importe, dit Al en sentant ses forces le lâcher. Ne pleure pas, Rosie.

Il ferma les yeux.

Chaud. Al ouvrit les yeux. Il se trouvait dans une chambre faiblement éclairée. Il faisait nuit mais la lumière de la chandelle lui fit mal aux rétines. Il poussa un râle qui ne passa pas inaperçu puisqu'il entendit :

– Mamaaaan !

Sa nuque lui faisait un mal de chien il réussit à la tourner légèrement du côté du cri, assez pour voir Lily disparaître derrière la porte. Quant à l'endroit où il se trouvait, il n'en avait fichtrement aucune idée. C'est alors que Ginny apparut devant lui.

– Tu es réveillé, dit-elle calmement.

Al vit que ses mains tremblaient. Combien de temps avait-il été inconscient ? Assez pour lui donner la peur de sa vie, apparemment.

– Cela fait un mois que tu es dans le coma, dit-elle en s'asseyant près de lui. Tu es dans une des résidences d'été des Malfoy. L'air y est très pur et il y a une bonne exposition au soleil. Les docteurs ont dit que cela ne devrait que te faire du bien. Tu as soif ?

Elle lui fit boire un verre d'eau, doucement. Al se sentit un peu plus éveillé.

– Maman ?

– Oui, mon chéri, je suis là.

– Scorpius...

– Il est avec ton père en ce moment. Ils sont en train de régler les détails concernant sa succession. Comme Drago Malefoy est introuvable, il est l'héritier légal de sa fortune. C'est beaucoup de travail pour un garçon de quinze ans.

– Oh.

Al ne demanda rien d'autre, mais il n'en avait pas besoin : Ginny se mit à lui raconter tout ce qui s'était passé durant son coma. James s'était remis de l'attaque et se trouvait en Allemagne avec Ben. Scorpius avait changé de camp pour rester avec Al, lequel, avec le témoignage de Rosie, avait été acquitté d'une partie des crimes dont on l'accusait. Une partie, mais pas tous. Ce qu'il avait fait après s'être joint à Astoria Malefoy n'étaient pas des souvenirs qu'il avait forgés en état de choc. Il lui faudrait un certain temps avant de pouvoir expier ses fautes, même si en principe ils n'étaient pas si graves puisqu'il avait été clairement manipulé.

– Le ministère a estimé que tu étais mentalement instable, c'est pourquoi ils ne presseront pas trop l'affaire. Tu dois néanmoins faire tes preuves.

– Mes preuves ?

– Oui. Tu n'as tué personne, mais tu était sous influence des forces du mal. Ils ont peur d'une rechute. Tu seras donc sous surveillance jusqu'à ce qu'on estime que tu es guéri, tout comme Scorpius.

– Guéri ?

– Al, tu as passé des années à te persuader que tu étais un monstre. Ça laisse des séquelles.

La porte s'ouvrit à ce moment. Sur le seuil, se trouvait un Scorpius essoufflé qui avait clairement couru pour arriver là. Il salua brièvement Ginny avant de se jeter dans les bras d'Al, lequel se garda bien de dire qu'il lui faisait mal. Les cheveux de Scorpius sentaient bon le soleil.

– Je vais vous laisser, dit Ginny avec le sourire. Scorpius, si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi ou Lily.

Une fois qu'elle fut partie, Scorpius le dévisagea avec gravité. Al lui fit un faible sourire.

– Je t'ai manqué ?

Scorpius hocha la tête, sortit sa baguette.

Ecnelis el essaf es euq.

Al adorait quand Scorpius utilisait le siaçnarf, lequel était un type de magie française un peu obscur qui consistait à jeter le sort en parlant à l'envers. Un peu ardu pour un novice, mais une fois qu'on avait compris le truc et qu'on s'était mis en harmonie avec la magie impliquée, celle-ci était souvent plus efficace que les sorts traditionnels. Scorpius avait un don pour cela.

– Ils me tiennent à l'œil, dit-il, sûr que personne ne pouvait les espionner. Si tu n'avais pas été dans le coma, il y aurait belle lurette que je me serais révolté.

– Où est ton père ?

– Je l'ignore. Je soupçonne le gouvernement de l'avoir enfermé sans en parler au public, mais je n'ai aucun moyen de savoir avec ton père qui me surveille comme si j'allais jeter un sort à ses enfants une fois qu'il aura le dos tourné. Ma seule aide, c'est Rosie qui se montre très coopérative. Je crois qu'elle se sent coupable par rapport à toi.

– Et James ? Il n'est pas resté pour achever le travail ?

– Non. Ben l'a convaincu que toutes les craintes qu'il avait étaient infondées. Là, ils sont en seconde lune de miel à Berne.

– Pourquoi là-bas ?

– C'est plus facile pour lui. Son frère est planqué là-bas.

– Ce bon vieux Zack. Il a récupéré de l'attaque ?

– Il ne pourra plus utiliser son bras gauche, mais il me semblait aller bien la dernière fois que je l'ai vu. Ton père avait un rapport sur lui. Ils l'ont perdu de vue dans les Alpes françaises.

– Tant mieux. Astoria ?

– La connaissant, elle essaye sans doute de rassembler nos hommes.

– Je lui fais confiance pour ça. C'est ta mère, après tout.

– Oui.

Scorpius soupira.

– J'en déduis que nous continuons ?

– Toujours, mon amour.

– Et ta cousine qui pensait que tu guérirais après sa révélation...

– Guérir de quoi ?

– D'être comme tu es. Un allié des forces du mal. Tu as été manipulé par ta propre mémoire puis par les Mangemorts qui ont profité de ton état de faiblesse mentale. Officiellement, tu es une pauvre victime maintes fois traumatisée dans son enfance que les Mangemorts ont lâchement abusé. Pareil pour moi, sauf que mon excuse, c'est d'être le fils d'une mère odieuse qui s'est servie de moi. Mais comme je t'aime et que je te suis dévoué, je ne suis pas totalement incurable. L'amour triomphera de mon mauvais départ dans la vie. Et toi, ta famille est derrière toi. Même ton grand-père Arthur est prêt à te pardonner. Rosie a été très convaincante.

– Cette chère Rosie. Elle aura encore le cœur brisé.

– La faute à qui ? Tu devrais lui dire que tu es déjà pris. Je n'aime pas la manière dont elle te couve.

– Jaloux ?

– Elle t'a fait revenir sur le droit chemin !

Les yeux d'Al pétillèrent.

– Tu crois ?

Scorpius fit la moue.

– J'ai refait un rêve, hier soir. C'est comme ça que j'ai su que tu te réveillerais aujourd'hui.

– Tu devrais arrêter. Ils changent sans cesse.

– Comme si je pouvais ! Et puis, la faute à qui ?

– Qu'est-ce que ça disait ?

Scorpius soupira.

– Que tu serai le futur chef de la Grande-Bretagne.

– Encore ?

– Sauf que cette fois, tu étais Premier Ministre, pas tyran.

Al éclata de rire.

– Eh bien, c'est un peu fort ! Mais qui suis-je pour contrarier les projets du destin ?

Il embrassa Scorpius.

FIN