Notes : Voici donc le chapitre final de cette fic, ma première trad consacrée à la Nouvelle Génération.

Concernant mes projets à venir, j'ai l'autorisation de Faithwood (j'ai déjà traduit d'autres textes d'elle) pour un Drago/Harry. Cela dit j'ai à peine commencé et la fic est très longue (50 000 mots). Comme je commencerai à publier que quand la trad sera finie, il faudra être patients. Mais restez en alerte, il y a du slash à venir, c'est certain ! ^^

Autre projet, je me suis inscrite sur la communauté LJ 30_interdits. Le but du jeu est d'écrire 30 0S sur un même pairing ou groupe de persos avec des thèmes imposés. J'ai choisi Potter/Malefoy. Je n'ai écrit que deux textes pour le moment, mais n'hésitez pas à aller faire un tour sur mon profil pour les découvrir ! ;-)

Suffit la pub, place à la lecture, et au 10ème et ultime commandement de Drago...
Enjoy! ^^


— Al ?

— Mmm-hmm ?

— Pourquoi est-ce qu'on n'a pas… tu sais ?

— Fait l'amour comme des bêtes ?

Scorpius lui donna un grand coup.

— Non, abruti !

Al lui jeta un regard inquisiteur.

— Bon, ok, dans un sens, oui.

Al lui sourit d'un air très mièvre, avant de détourner le regard.

— Ma première fois était…

Il haussa les épaules, le visage sérieux.

— Enfin, je veux que la tienne soit meilleure. Je veux te traiter correctement.

Scorpius se retrouva submergé par la gêne et – de façon intéressante – par un désir profond et quasi irrépressible de serrer Al dans ses bras à lui en couper le souffle.

— T'es vraiment qu'un pauvre Poufsouffle, dit-il, se réfugiant dans le sarcasme.

Al se mit à rire.

— Non, je suis un parfait Serpentard, dit il en se levant.

Il prit son sac en bandoulière et réarrangea ses robes.

— Allez viens, Scorpius. On va être en retard.

— De quelle façon exactement es-tu un Serpentard ? demanda Scorpius en se levant à contrecœur. C'est tout juste si tu ne chies pas des cœurs tellement tu es mièvre.

— J'en suis un, c'est tout, renifla Al avec hauteur.

Et puis – alors qu'ils entraient en classe et devaient se séparer pour rejoindre leurs places – Al lui chuchota quelque chose à l'oreille.

Il lui fallut quelques secondes pour comprendre, et quand il eut le déclic, Al était déjà assis, tournant le dos à Scorpius.

Je prends soin de ce qui est mien.

C'était adorable. Et définitivement, totalement sexy. Scorpius fut, l'espace de quelques minutes, vraiment reconnaissant pour l'uniforme de Poudlard avec ses robes larges. Vraiment très reconnaissant.

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Quand Scorpius percuta James à Pré-au-Lard alors qu'il était sur le point de rejoindre Al aux Trois Balais, ce fut une surprise. Se prendre un coup de poing dans la figure n'en fut pas vraiment une.

Scorpius se dit en percutant le sol, son nez le lancinant et sa joue brûlant de douleur, que ça aurait pu être pire. James aurait pu lui lancer un maléfice vraiment horrible et agressif. Il était un Gryffondor, après tout.

Il releva la tête pour voir James qui se tenait au-dessus de lui, et lui tendait la main pour l'aider à se relever. Scorpius le regarda avec un air soupçonneux.

— A quoi tu joues ? marmonna-t-il, le goût du sang dans la bouche.

James se pencha et le remit sur pieds. Il avait l'air furieux. Quand il brandit sa baguette, Scorpius craqua et engouffra sa main dans sa poche où ses doigts se refermèrent autour de sa propre baguette.

— Tiens-toi tranquille, trou du cul, murmura James. J'essaye de me rappeler comment on lance les sorts médicaux.

Scorpius eut un rire incrédule.

— Tu me frappes et maintenant tu veux expérimenter ta magie guérisseuse – minable – sur moi ? Qu'est-ce qui cloche chez toi ?

James lui lança un regard mauvais.

— Tu sais très bien ce qui cloche. Toi !

Il agita sa baguette en disant quelques mots. Scorpius ressentit des élancements dans son nez et la vague froide de la magie. Il toucha son nez avec maladresse. Tout avait l'air en ordre.

— Tu as un mouchoir ? demanda James. Tu es un peu… couvert de sang.

Comme Scorpius ne bougeait pas, il leva les yeux au ciel et fouilla dans sa poche d'où il ressortit un paquet de mouchoirs. Il utilisa sa baguette pour en humidifier quelques uns.

Scorpius essaya des les attraper et de se nettoyer tout seul, mais James repoussa ses mains et commença à tamponner son visage. Il n'était pas spécialement doux, mais à l'évidence, il n'essayait pas de lui faire mal intentionnellement.

— Ca ira. Je ne pense pas que tu auras de marques, maintenant.

James fronça les sourcils, l'air irrité.

— Ne dis rien à Al.

— Pourquoi t'obéirais-je ?

— Est-ce que tu tiens seulement à lui ? demanda James d'un ton cassant, les bras croisés.

— C'est pas tes affaires.

— C'est mon frère, explosa l'autre. Bien sûr que ce sont mes affaires. Je veux qu'il soit heureux. Je suis même prêt à accepter quelqu'un comme toi si tu le rends heureux. Mais si tu profites juste de lui, je te jure que je te tuerai.

Scorpius se sentit triste, pour la première fois de sa vie, d'être un fils unique. Il aurait aimé avoir quelqu'un qui lui soit aussi loyal.

— C'est pas tes affaires, répéta-t-il avec entêtement.

Il consentit finalement à murmurer :

— Mais la réponse est oui. Beaucoup.

James le fixa durant un instant, avant de secouer la tête.

— Je suppose que si mon père l'a accepté, je peux faire un effort aussi.

Il se secoua de façon visible et tendit la main en montrant bien que c'était à contrecœur.

— On se serre la main ?

Scorpius le fit, pour l'amour de Al. Quand il rentra dans le pub avec James, et qu'il vit l'éclair de bonheur sur le visage de son ami, il se dit que cet immense sacrifice en valait la peine.

~#~~#~~#~

Après deux autres semaines, Scorpius craqua. Il écrivit onze mots qui firent carrément tambouriner son cœur, et plia la feuille pour en faire un oiseau en papier. Murmurant un sort – un truc que son père lui avait montré – il envoya l'oiseau d'origami voler jusqu'à la table de Al.

Celui-ci l'attrapa et le cacha sous ses cours avant que la prof ne puisse dire quoi que ce soit, mais l'en sortit aussitôt qu'elle lui tourna le dos. Scorpius put voir sa nuque virer au rouge.

Quand il récupéra le billet, il en tremblait pour de bon. Après tout, ce n'était pas tous les jours que vous envoyiez une note à un garçon, disant si on ne couche pas ensemble bientôt, je vais en crever. Il cacha le billet à la vue de ses voisins et le lut, les yeux mi-clos, comme si être à peine capable de voir rendrait les choses plus faciles au cas où il n'aimerait pas la réponse.

Il n'y avait que deux mots.

Ce soir.

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Scorpius se tenait dans le couloir désert – lavé de près et affreusement nerveux – se sentant un peu idiot. Où était passé Al, bon sang ? Et où est-ce qu'ils iraient une fois qu'il serait là ? Al était passé furtivement à côté de lui, à midi, et lui avait chuchoté l'heure et le lieu de leur rendez-vous, mais plein de questions restaient en suspens.

Un bruit soudain fit sursauter Scorpius. Il y avait une porte qui s'ouvrait là où il n'y avait eu aucune porte auparavant. Quand il réalisa ce que c'était, il se sentit un peu stupide. C'était –bien sûr – la putain de Salle sur Demande. Pourquoi n'y avaient-ils jamais pensé auparavant ?

— Tu viens ou quoi ? demanda Al en passant sa tête à l'extérieur.

Il lui sourit avant de l'attraper par le bras et de l'attirer à sa suite.

La pièce était petite et l'éclairage tamisé. Un lit gigantesque, d'aspect confortable, y trônait.

— La Salle nous a même fourni… commença Al.

Il se passa une main dans les cheveux.

— Du Whisky Pur Feu, conclut-il.

Scorpius eut l'impression qu'il avait été sur le point de dire autre chose.

— Tu en veux une goutte ?

Scorpius accepta le verre offert et prit une gorgée. L'alcool était fort et brûlant, et il dut réprimer une envie de tousser. Une plaisante sensation de chaleur se répandit de sa gorge à son ventre.

Al lui prit le verre des mains et l'embrassa. Ce n'était pas aussi frénétique que leurs baisers volés pouvaient l'être mais ce n'en était pas moins passionné. Scorpius essaya de défaire les boutons de la chemise de Al alors qu'ils s'embrassaient, mais ses doigts étaient maladroits et quand il essaya de simplement tirer dessus, ils ne se défirent pas aussi facilement qu'il l'avait espéré.

Al rompit le baiser et s'attaqua à ses boutons à lui, lui donnant de l'espace pour voir ce qu'il faisait. Quand ils furent tous deux torse nu, Al le plaqua contre le mur et s'attaqua à sa braguette.

— Tu as pas mal de choses à te faire pardonner, souffla-t-il dans le cou de Scorpius.

Celui-ci se tordit sous lui quand Al glissa une main à l'intérieur de son sous-vêtement, enroula ses doigts autour de son sexe, et le serra fort. Il essaya de faire bouger Al, de faire aller et venir sa virilité dans son poing, mais Al le maintenait avec force contre le mur.

— Est-ce que tu as la moindre idée de ce que tu m'as fait avec ce billet ?

Scorpius essaya de forcer son cerveau à former des mots.

— Je…

— C'est à peine si j'ai réussi à m'empêcher de te prendre juste là, devant toute la classe, continua Al en faisant courir son pouce sur la tête de son sexe, étalant les gouttelettes collantes qui en échappaient.

Scorpius retint une exclamation.

— Et si… commença-t-il. Et si je voulais te prendre ?

Al marqua une pause.

— Ca m'irait aussi, répondit-il, d'une voix basse mais ferme. Tu veux qu'on fasse ça ?

Scorpius imagina faire pénétrer son sexe en Al et faillit en jouir sur le champ.

— Putain, oui, hoqueta-t-il. Mais je n'ai jamais… je ne…

Al recula d'un pas, et lui arracha son pantalon et son caleçon, avant de s'extirper rapidement des siens, manquant tomber à la renverse en le faisant. Il sourit et fit basculer Scorpius sur le lit, l'embrassant et l'embrassant encore.

— Je prendrai soin de toi.

Ca aurait dû, réfléchit Scorpius avec étourdissement, sembler paternaliste, mais c'était tellement, tellement apaisant. Le nœud dans son estomac, dont il avait refusé d'admettre l'existence, se défit.

Al semblait déterminé à explorer le moindre centimètre carré de son corps qu'il avait étalé sur le lit, embrassant et léchant un itinéraire qui partait de sa poitrine, descendait sur ses flancs, jusqu'à l'intérieur de ses cuisses. Le sexe de Scorpius frémissait et perlait de désir tandis que Al l'embrassait dans les endroits les plus inattendus et les plus érotiques : l'intérieur de son coude, le creux à la base de son cou, la pointe de sa hanche. Il évitait de toucher son sexe et lorsque Scorpius – plongé dans une frustration et une excitation absolues – essaya de se toucher lui-même, Al plaqua ses poignets au matelas pour l'en empêcher.

— Ça va ? murmura Al après ce qui semblait être une éternité de tortures extatiques.

Il relâcha les poignets de Scorpius et se pencha vers la table de nuit où il attrapa un flacon qu'il ouvrit.

— Oui, parvint à répondre Scorpius après un moment, à travers les picotements électriques qui parcouraient ses nerfs. S'il te plaît.

Al fit sortir une certaine quantité de lubrifiant du flacon et en enduisit le sexe de Scorpius. Celui-ci poussa un sifflement, ses doigts s'agrippant convulsivement aux draps. Le contact, le froid, la sensation mouillée… il le voulait tellement.

Il se plaignit presque lorsque Al le lâcha, mais ensuite, il vit ce qu'il était en train de faire – il venait de glisser un doigt lubrifié derrière lui.

Les lèvres de Al s'écartèrent tandis qu'il faisait bouger sa main, à l'évidence encouragé par l'expression de pur désir qui s'étalait immanquablement sur le visage de Scorpius.

Il avait envie – besoin – de toucher Al. Le regarder se pénétrer de ses doigts comme ça était… indescriptible. Il se souleva sur un coude, prit un peu de lubrifiant qu'il étala sur le sexe érigé de Al. Celui-ci frémit et émit un son qui trahissait son désir, se pressant contre Scorpius. Il tendit la main et lubrifia deux doigts avant de les ramener en lui.

— Merlin, dit Scorpius. S'il te plaît, Al. Je…

Al se mordit la lèvre et s'allongea sur lui, sa main se faufilant entre eux pour toucher son sexe.

— Prêt ? chuchota-t-il.

Scorpius hocha la tête et Al se positionna au-dessus de son sexe, utilisant sa main pour le guider vers lui. Il se pencha en avant et l'embrassa profondément, et dans le même mouvement, se laissa descendre sur l'érection douloureuse de Scorpius. Des mouvements doux et rythmiques qui permirent au sexe de Scorpius de glisser entièrement en lui.

C'était… Scorpius n'avait pas de mots pour décrire cette sensation. Al était si chaud et serré autour de lui. C'était incroyable.

— Tu vas bien ? murmura Al.

Son cœur battait deux fois plus vite que la normale contre la poitrine de Scorpius. Son sexe trempé de lubrifiant mouillait son ventre.

— Plus que bien, pantela Scorpius.

Il leva la main pour ôter une mèche de cheveux des yeux de Al.

— Bouge, s'il te plaît.

Al eut un sourire tremblant et fit ce qu'on lui avait demandé, bougeant ses hanches de haut en bas en un rythme lent et persistant.

— Oh Merlin

Tout le corps de Scorpius pulsa. Son orgasme commença à monter faisant se contracter son bas-ventre et picoter son abdomen.

Et puis Al, cet enfoiré, arrêta de bouger et se pencha en avant pour capturer les lèvres de Scorpius en un doux baiser. Scorpius essaya d'agiter ses hanches, pour s'enfoncer en lui, mais Al était lourd et il ne pouvait pas bouger.

Après plusieurs frustrantes et merveilleuses minutes de baisers, Al recommença à bouger, un peu plus vite cette fois, autorisant Scorpius à diriger le rythme avec ses hanches.

— Tellement. Près, gémit Scorpius et Al – putain, putain – s'arrêta à nouveau, immobilisant le corps de Scorpius entre lui et le matelas.

— Al, implora Scorpius, se moquant bien d'avoir l'air suppliant. S'il te plait. S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait.

— Oui ?

Scorpius laissa échapper un soupir qui était presque un sanglot de désespoir.

— Tu sais que je suis plus fort que toi, dit-il pour voir. Je pourrais simplement… Oh, s'il te plait, Al, s'il te plait.

Al sourit et l'embrassa sur le bout du nez.

— Vas y alors. Fait ce que tu veux de moi.

Il se dégagea de Scorpius et l'aida à se redresser en une position assise, avant de se mettre à quatre pattes, les fesses en l'air.

Scorpius se mordit la lèvre et essaya de ne pas éjaculer direct, à la simple vue de Al, jambes écartées, son sexe dur et rouge et ses testicules bien visibles.

Il l'agrippa par les hanches et pressa son sexe contre l'ouverture de son corps. Il glissa à l'intérieur avec seulement très peu de résistance et Scorpius mourut presque de voir son pénis entrer ainsi en Al. C'était, pensa-t-il, le plus beau spectacle au monde.

Al s'équilibra sur une main et fit glisser l'autre sous lui pour se caresser.

— Vite, dit-il.

Et Scorpius obéit, opérant des va-et-vient rapides et forts. Al faisait des sons incroyables et suivait les mouvements de Scorpius de son corps, tandis que son poignet bougeait de plus en plus vite.

— Scorpius. Putain. Je vais jouir. Je vais jouir, bégaya-t-il.

Tout son corps se tendit, se contractant autour du sexe de Scorpius tandis qu'il jouissait, s'agitant avec force contre lui.

Trop, pensa Scorpius. L'étroitesse et la vue et les sensations absolument merveilleusement impossibles qui le parcouraient, c'était juste trop. Il jouit si fort que ses jambes se transformèrent en gelée et qu'il s'effondra par-dessus Al, les envoyant tous deux s'écraser sur le matelas.

Pour quelques instants, il resta comme ça, certain qu'il était en train d'écrabouiller Al, mais complètement incapable de bouger. Et puis il se reprit et roula sur le côté, tirant Al avec lui et l'attirant dans ses bras.

Al lui sourit, l'air un peu nerveux, et ouvrit la bouche.

— Ne t'avise pas de demander si je vais bien, dit Scorpius.

Il avait l'impression qu'il ne parviendrait plus jamais à bouger, et il n'en avait pas envie. Les lèvres de Al frémirent.

— Tu vas bien ?

Scorpius éclata de rire et le frappa gentiment.

— Merveilleusement, formidablement bien, merci pour la question.

Il fit une pause.

— Et toi ?

Al lui renvoya un sourire éclatant.

— Totalement heureux. Comment tu te sens ?

Scorpius y réfléchit un peu.

— Différent, je suppose. Comme si je pouvais épouvanter un million de licornes, fit-il avec un grand sourire.

Il se lécha les lèvres, saisi par une meilleure idée.

— On peut recommencer, s'il te plaît ?

Al se mit à rire, et roula à moitié sur lui en l'embrassant, ce qui, pensa Scorpius avec une certaine satisfaction, comptait définitivement pour un oui.

10.Père,

J'aimerais te présenter Albus Potter. Peut-il venir passer quelques jours à la maison quand l'école sera finie ?

Scorpius.

Scorpius,

Je vous attends tous les deux pour samedi.

D. Malefoy

Les paons de la famille Malefoy, d'ordinaire de vicieuses petites créatures, semblaient approuver la présence de Al. Ils l'entouraient là où il était allongé, la couleur chaude de sa peau contrastant avec tout ce blanc scintillant, et il riait en donnant aux oiseaux albinos des poignées d'herbe qu'il avait arrachées.

Les paons se dispersèrent quand Scorpius arriva, méfiants envers le garçon qui leur avait donné bien trop de coups de pied pour qu'ils se sentent en sécurité en sa présence. Al releva la tête et lui sourit.

— Oh, bien, tu les as eus.

— Tes capacités de déduction ne cesseront jamais de me surprendre, renifla Scorpius.

Al se rassit, dégagea ses cheveux emmêlés de devant son visage, et attrapa le bloc à dessin et les crayons qui se trouvaient dans la main de Scorpius.

— Tu es vraiment hilarant.

Al attira Scorpius vers lui.

— Assieds-toi et reste tranquille.

Scorpius jeta un regard rapide vers son père, qui était assis sur la pelouse à une petite distance de là, travaillant sur une pile de paperasses.

Al tira sur la manche de sa robe.

— Oyez. Un peu d'attention, je vous prie. L'artiste est à l'œuvre.

Durant un moment régna un silence confortable, troublé seulement par les activités calmes et régulières des insectes et des oiseaux par une belle journée d'été, et le grattement du crayon sur le papier.

Scorpius n'était pas certain de savoir si servir de modèle était une expérience agréable ou une torture. Al n'arrêtait pas de le regarder et de sourire. Scorpius mourait d'envie de le plaquer au sol et de le chatouiller pour lui apprendre le respect, mais il ne pouvait pas, pas avec son père juste à côté.

Après un moment, Scorpius décida de faire une quelconque remarque, juste pour pouvoir jeter un œil au dessin que Al faisait de lui.

— Tu as de l'herbe dans les cheveux, dit-il.

Il avait l'intention de le dire d'une façon moqueuse, mais il lui apparut que ça avait probablement semblé, eurk, tendre. Franchement.

Al sourit et posa le bloc de façon à ce que Scorpius puisse voir son dessin. Il passa ses doigts dans ses cheveux et plusieurs brins d'herbe en tombèrent s'éparpillant dans la brise légère avant de toucher le sol.

— Je sais que tu aimes.

— Oh, c'est pour ça que j'avais changé tes cheveux en vert à l'école, dit Scorpius en roulant des yeux. Ma petite perversion secrète : un hybride homme-pelouse.

— N'est-ce pas, approuva Al, ses lèvres se retroussant en un sourire. Alors, qu'est-ce que tu penses de mon dessin ?

Scorpius regarda le portrait presque achevé et éclata de rire.

— Quel genre de pot-de-vin veux-tu pour le brûler ?

Al afficha une expression blessée.

— Il ne te plaît pas. Je pense qu'il ferait vraiment bien sur le mur de ta chambre. J'ai un sort de Glue Perpétuelle de prêt.

Scorpius grogna.

Sérieusement.

— Il ressemble un peu à un singe, tu trouves pas ? demanda Al en scrutant le dessin, la tête penchée de côté. Je dirais que c'est la faute du modèle.

Scorpius se pencha pour attraper le bloc, mais Al le mit hors de sa portée.

— Je le déchirerai, dit-il à voix basse, comme un conspirateur, si tu me donnes un baiser.

— Tu sais, chuchota Scorpius en roulant des yeux, je prévoyais plus ou moins de faire ça tôt ou tard de toute façon.

Al se mordit la lèvre.

— Maintenant.

— Oh, dit Scorpius en flanchant. Mon père est juste à…

Il s'interrompit en réalisant que c'était probablement l'idée.

— Toute ma famille le sait, dit Al doucement. Et je suis sûr que ton père a des soupçons, même si tu ne lui as rien dit.

— Je…

Scorpius fixa ses mains et espéra que la terre allait s'entrouvrir et le faire disparaître.

— Je ne veux pas te faire de peine, dit Al, l'air un peu désemparé. Je suis désolé, ne te sens pas obligé.

Scorpius réalisa soudain que le dessin n'était pas la seule chose sur la page que Al tenait. Il tendit le bras et lui prit le dessin des mains. Al ne résista pas mais il crispa ses doigts vides, et sa posture se raidit.

Là, juste sous le dessin, presque caché par les ratures et les gribouillis, il y avait six mots. Scorpius Malefoy, le garçon que j'aime.

Scorpius serra le bloc si fort que ses doigts lui firent mal. Il semblait impossible de relever la tête, de bouger tout court. Il était submergé par la douloureuse perfection des mots sur la page devant lui.

Regarder Al dans les yeux lui prit tout le courage qu'il avait, ce qui n'en laissait pas beaucoup pour faire ce qu'il était sur le point de faire – mais il le fit quand même. Il laissa tomber le bloc à dessin, se pencha en avant, et embrassa Al Potter. Sur la bouche. Devant. Son. Père. C'était l'instant le plus terrifiant de toute sa vie. Les ASPICs avaient été un vrai jeu d'enfant en comparaison.

Quand il se rassit, le visage de Al brillait littéralement de bonheur, et Scorpius ne put s'empêcher de sourire à son tour, malgré la terreur absolue qui l'étreignait. Est-ce que son père avait seulement vu ce qui venait de se passer. Il se força à tourner la tête, la peur faisant des nœuds dans son estomac.

Son père le fixait, son expression indéchiffrable. Merde, pensa Scorpius. Il va me déshériter pour ça. Et puis, à sa totale surprise, absolu émerveillement, et carrément inexprimable soulagement, son père… lui sourit, juste à peine. C'était clairement forcé, mais il le fit. Juste assez pour que ça compte. Et puis il hocha la tête, comme pour dire Je comprends. Et il ramassa sa plume et se remit à son travail – comme si ce n'était pas toute l'existence de Scorpius qui avait été en jeu.

Quand il se retourna vers Al, celui-ci était allongé dans l'herbe. Il riait et un paon picorait l'herbe dans sa main tendue.

Ceci, pensa Scorpius en le regardant, se sentant plutôt étourdi par sa bonne fortune en toutes choses, devait être l'exacte définition du bonheur.

- FIN -

L'auteur écrit pour son plaisir, la traductrice traduit pour le votre.
La review est déductible de vos impôts - ou pas.
A vot' bon coeur. ^^