Fiction en réécriture à partir du 06/08/2013.

Et si …

Notes : Cette fiction se passe après la fin du manga. Le monde retrouvant enfin la paix, les Chevaliers sont ressuscités par les bons soins d'Athéna, en remerciement de leurs bons et loyaux services.

Critique ? Jet de pierre ? Fleurs ? Reviews please :3

Introduction.

Le chevalier du Capricorne posa sa main sur le front de son ami. Au bout de quelques secondes, il fronça les sourcils.

-Tu es bouillant.

-A peine tiède…

-Tais-toi. On ne s'entraîne pas dans le froid quand on a plus de quarante de fièvre.

-J'ai dû faire fondre la nei...AIE !

Une pichenette sur le nez interrompit Aphrodite qui répliqua par un regard furieux.

-Arrête de me couver, Shura ! Je ne suis pas en sucre !

-Un Chevalier digne de ce nom doit connaître ses limites ! Sombre crétin !

Aphrodite se tu et rabattit la couverture sur son visage. Il n'aimait pas lorsque Shura, d'ordinaire si réservé, élever ainsi la voix.

-Ce n'est pas la première fois que je me sens aussi mal, et ça ne sera pas la dernière… Si je devais m'allonger systématiquement, les autres Chevaliers n'ont pas fini de se foutre de moi…

Shura ne répondit pas. Lorsqu'Aphrodite était arrivé au Sanctuaire, il n'était encore qu'un enfant. Sa beauté quasi angélique, loin d'être un atout, l'avait plus desservit qu'autre chose. Chacun sait à quel point les enfants peuvent se montrer cruels entre eux. Aphrodite avait dû alors se battre encore plus férocement que les autres pour prouver sa valeur et mériter l'armure des Poissons.

-Je descends au village te chercher ton médicament. Soit sage.

Aphrodite lui tira la langue en guise de réponse et retourna se cacher sous sa couverture. Shura soupira, mais ne put s'empêcher de sourire devant les manières un peu puériles de son ami.

Aphrodite attendit que son Cosmos se soit suffisamment éloigné pour sortir de son lit. S'étant levé trop vite, sa tête se mit à lui tourner et il dû attendre la fin de son vertige, les mains crispées sur le bord du matelas. Il avait beau s'être endurci durant toutes ces années, il y avait certaines choses contre lesquels il ne pouvait lutter.

-Foutu nature, murmura-t-il.

Il calcula rapidement qu'il avait le temps de prendre une douche avant le retour de « nounou Shura ». Il avait eu si chaud, que ses draps étaient trempés de sueur. Il les arracha, et s'en alla avec dans la salle de bain, projetant de les laver plus tard. Il devait d'abord s'occuper de lui-même.


Le Chevalier du Cancer été de mauvaise humeur. Trois cent soixante-cinq jours par an, à quelques exceptions près. S'il pouvait se passer de la compagnie des autres, il le ferait volontiers. Mais le Grand Pope lui avait ordonné de porter une missive à son collègue des Poissons puisque que c'était sur son chemin.

-Fait chier…

Il frappa à la porte des appartements privés mais n'obtenant pas de réponse, il se permit d'entrer. Il n'avait pas que cela à faire de jouer les coursiers, il voulait se débarrasser de cette tâche au plus vite. Death Mask supposa qu'Aphrodite devait être en train de dormir. Si c'était le cas, il se ferait un plaisir de le réveiller en le secouant comme un cocotier. Il aurait eu au moins une bonne distraction aujourd'hui.

De son point de vue, Aphrodite ne méritait pas son armure. Déjà il dormait trop, le soleil lui donnait des insolations, il avait des manières de fille, la carrure, la tête… Et en plus il se maquillait ! Une vraie gonzesse…

Death Mask n'aimait pas ce genre de personnes. Tout comme il n'aimait pas Mû, Camus et Shaka pour les mêmes raisons. Pas assez virils a son avis. Ce devait être les cheveux longs.

Il n'était jamais rentré dans les appartements privés d'Aphrodite, et constata que comme dans la plupart des autres Temples, la décoration était assez sobre : les murs et les sols blancs, quelques meubles fonctionnels… Quoique, il y avait un piano dans un coin.

Lorsqu'il entendit l'eau couler et qu'il en localisa l'emplacement, il comprit que la disposition des appartements était la même.

Le Grand Pope avait insisté pour que la missive soit remise en main propre, donc le Cancer n'était pas un voyeur. Il s'arrêta cependant au pas de la chambre et attendit, les bras croisés.

Aphrodite n'avait pas entendu Death Mask pénétrer chez lui, juste sentit un Cosmos. Il était cependant si fatigué, qu'il ne fit pas attention au propriétaire, et pensa tout bêtement qu'il s'agissait de Shura. Il termina sa douche et saisit la seule serviette propre encore disponible. Elle était assez courte, et cela le dérangea.

Mais il se dit que Shura le connaissait assez depuis toutes ces années pour savoir qu'Aphrodite n'avait pas l'intention de l'aguicher avec cette tenue. Contrairement à la réputation qu'on lui avait collé, Aphrodite n'était ni nympho, ni volage, ou que ce soit d'autre dans le même registre… C'était sans doute des personnes qu'il avait éconduit sèchement qui avait lancé cette rumeur.

-Déjà de ret…

Aphrodite ne put terminer sa phrase lorsqu'il s'aperçut qu'il s'agissait de Death Mask. Son étonnement fut grand, mais pas autant que celui de son collègue.

Quand le Poisson sortit de la salle de bain, le Cancer voulu lui faire un commentaire grivois sur ses jambes partiellement dénudés, mais lorsque son regard carmin remonta, il constata que quelque chose n'allait pas.

Depuis le premier jour, Aphrodite avait dû subir les brimades de ses camarades concernant son étrange apparence. Certes, ils étaient encore des enfants et cela aurait pu changer, mais plus ils grandissaient, plus la ressemblance avec la gente féminine était frappante, troublante. Car loin de devenir aussi viril que ses camarades, Aphrodite s'était de plus en plus efféminé : corps élancé, souple, membres fins… Yeux en amande et lèvres pleines, pulpeuses. Durant son adolescence, Death Mask s'était souvenu d'avoir de nombreuses fois fantasmé sur Aphrodite.

Il n'avait jamais compris cette histoire de femmes masquées en renoncement à leur féminité. Pourquoi dans ce cas-là avaient-elles leurs attributs aussi bien mis en valeur ? Non parce que les justaucorps moulants, les protèges-poitrines coniques… Si en plus Death Mask se faisait un patchwork mental en imaginant la tête d'Aphrodite sur ces corps là…

Heureusement qu'il y avait eu des filles tarifiées à Rodario pour calmer ses élancements douloureux durant sa puberté. L'adolescent étant devenu un homme bien au fait des choses de la vie. Il ne les remercierait jamais assez pour ça.

Puis, ils étaient devenus Golds Saints et la beauté d'Aphrodite avait cessé de le turlupiner, c'était devenu une habitude.

Aussi, lorsque Death Mask remarqua la poitrine, certes petite, mais typiquement féminine sur le torse d'Aphrodite, quelque chose se bloqua en lui. Il ouvrit la bouche, ainsi que la main qui tenait la missive. Elle flotta quelques instants dans les airs, glissa sur le sol, pour se retrouver coincée aux pieds d'un Poisson partagé entre la peur, la honte, et la colère.

Il ramena soudain son bras droit contre lui pour dissimuler au mieux ce que le Cancer n'aurait jamais dû voir.

-Fous le camp, Death Mask !

Aphrodite s'en voulait d'avoir relâché ainsi son attention. Jamais, durant toutes ces années, il n'avait laissé quiconque découvrir son secret. Mis à part Shura… Alors cela faisait la seconde fois.

Ses paroles avaient dû réveiller le Cancer, car après une expression de pure surprise, un sourire mauvais se dessina sur son visage. Death Mask avait cette habitude de se remettre assez vite de ses émotions, pour peu qu'il en avait.

-Tu nous as bien eu, la poiscaille…

Il s'avança dans la pièce, refermant la porte derrière lui. Aphrodite eut un mouvement de recul, mais très vite, il fit apparaitre une rose dans sa main. Blanche.

-N'approche pas, ou je te la plante dans le cœur !

Le temps d'un battement de cil, le Cancer était tout contre lui, lui saisissant les poignets pour mieux lui tordre avant de le lancer violemment sur le lit. Aphrodite eut le souffle coupé en atterrissant puis en sentant le corps de Death Mask a nouveau. Toute tentative de fuite fut avortée, la rose gisant au seuil de la salle de bain.

-Quand je pense que tu t'es fait passer pour un homme pendant toute ces années… J'avais vraiment fini par y croire…

Aphrodite voulu se défendre, lui donner des coups de poings, le griffer, n'importe quoi pour ne plus sentir ce poids sur son corps mais ses forces lui firent soudain défaut. Death Mask se redressa avec un petit sourire. Il avait utilisé une technique de constriction, se servant de ses pouvoirs psychokinétiques pour bloquer les mouvements d'Aphrodite, afin d'avoir les mains libres. Libre de faire ce qu'il voulait du pauvre Poisson, saisissant un bout de la serviette pour confirmer ses intentions. Elle glissa le long du corps d'Aphrodite, découvrant le spectacle de sa nudité, puis sur le matelas, pour finir sur le sol.

Le sourire de Death Mask disparu pourtant, laissant place à une grimace.

-C'est pour ça que tu étais parfois « malade »…

Il était coupé dans ses envies. Momentanément du moins.

-Mais ça ne fait que confirmer ta vraie nature, ma petite Aphrodite.

-TA GUEULE ! JE VAIS TE TUER DEATH-MASK !

Le Poisson ne pouvait peut-être plus bouger, mais il pouvait encore hurler.

Death Mask eut un rire méprisant.

-Essaie donc. Mais dis-moi… Ça m'étonnerait que le Grand Pope t'aurait laissé devenir un Gold Saint s'il savait su quelques détails technique te concernant. Rien que le non port du masque réglementaire…

L'expression d'Aphrodite lui suffit.

-Viens me voir dans quelques jours, quand tu iras mieux. Et si jamais tu essaie de te défiler, le Sanctuaire entier sera au courant de ta traitrise.

Ne lui laissant même pas le temps de répliquer, le Cancer s'en fut et attendit d'être sorti des appartements avant de le libérer de sa constriction. Il se passa une langue gourmande sur lèvres, finalement satisfait de sa journée.


Lorsque Shura revient avec le médicament de son compagnon, il trouva ce dernier profondément endormi sous des draps propres. Sans un bruit, il posa la boîte sur la table de nuit, puis regarda Aphrodite durant quelques instants.

Celui-ci ne dormait pas, roulé en boule sous les draps, fixant le mur devant lui, même s'il faisait de grands efforts pour faire croire le contraire. Son Cosmos donnait une impression de sérénité, mais au fond de lui, il n'était que rage.

Aphrodite ne pouvait rien dire à Shura. Il l'avait déjà suffisamment embêté toutes ces années en lui faisant porter le fardeau de son secret. Il devait régler ce problème seul.

Mais lorsque le Capricorne quitta son temple, il referma les yeux, serra les dents, une boule d'angoisse dans la gorge.


A suivre…