Titre : La magie d'une fleur

Résumé : Capturé par Voldemort, Harry n'a d'autre choix que d'accepter sa défaite. Mais Draco Malfoy, lui, n'a aucune envie de mourir ! Quitte à changer le passé pour se sauver !

PS : Ceci se passe avant le tome 7.

Note de l'auteur : Bonsoir ou bonjour à vous, cela dépend de quand vous lirez cette « petite » note d'auteur. Cela faisait un bail, hein ? Je sais, je sais, je vous avais dit adieu, dans une fic précédente et ce n'était pas un faux adieu. Seulement, j'ai décidé de vous faire un ultime cadeau (ou une ultime torture, ça dépend du point de vue ! loll). Et donc, je me présente à vous avec cette histoire d'adieu. Elle contient tout ce que j'aime dans les fics HP, tout ce que j'aurais voulu lire, tout ce que j'ai imaginé en plus de dix ans d'aventure et de lecture (bordel, ça me rajeunit pas).

Quelques indications avant de consommer : Ceci est un slash. Il y aura donc des relations homosexuelles, bien que je n'ai pas décidé de transformer Poudlard en refuge pour gay, loin de là (je suis tombée dans cette déviance pour les messieurs, je ne ferais pas la même erreur ici !). Toutefois, je me dois de vous prévenir que ce n'est pas un HP/DM. Harry est destiné à finir avec un homme… Draco aussi, d'ailleurs. Avec qui ? Je vous laisse deviner (sérieux, c'est vraiment pas dur, du tout !). Par contre, il n'y aura pas de couple avant un bail, navrée.

Combien de chapitre ? : Franchement, j'en sais rien ! C'est une très longue histoire et elle a pour l'instant 15 chapitres d'écrit, mais il faut vous attendre à voir le double arriver !

Quand les chapitres seront-ils enfin postés ? : Pour l'instant, je publie tous les 15 jours, car je n'ai pas fini cette histoire et je veux donc me garder une marge de temps. Si par contre, je parviens à la terminer, le temps de publication sera considérablement raccourci (un chapitre par semaine…).

Sur ce, je remercie ma bêta lecture (non, pas ortho alors ne lui jetez pas la pierre pour les fautes, c'est tout de moi ! loll) pour son influence (si y'a pas de HP/DM, c'est entièrement sa faute, par contre) et ses commentaires sur mon histoire ! Merci Gail ! loll

oOo

Prologue :

Contrairement aux idées préconçues des sorciers, Voldemort n'habitait pas dans une sombre demeure. Loin de là ! Il faut dire que celui qui parviendrait à rendre Poudlard ténébreux devait vraiment se lever très tôt et s'acharner très longtemps. Genre, un siècle ou deux ! Malgré ses pensées assez peu bienvenues compte tenu de la situation, Harry ne souriait pas. Il était à genoux dans un endroit qui, autrefois, lui évoquait la joie, le plaisir, les rires, l'amitié… Le bonheur, tout simplement.

Pourtant, à présent, il ne ressentait plus rien de tout ça. La Grande Salle ne lui évoquait plus que de la peine, de la douleur, la mort. Sa mort. Et celles de tous ses amis. De tous ses proches. Celle de Hermione, le jour de la rentrée. Celle de Ron, lorsqu'il était venu pour la venger. Celle de Remus, le dernier des maraudeurs. Même s'il n'était pas présent, Harry avait assisté à tout cela grâce à son lien avec Voldemort. Comment il avait torturé les jumeaux Weasley devant leur parent. Comment il avait envoûté cette pauvre Ginny pour qu'elle tue le reste de sa famille avant qu'elle ne se donne la mort elle-même, horrifiée de son geste. Comment le noble professeur McGonagall avait hurlé, encore et encore, sous les sortilèges. Tellement d'horreurs entachaient cette pièce qui lui rappelait pourtant de si beaux souvenirs…

A présent, c'était son tour. Et pourtant, il se doutait que Voldemort ne le tuerait pas le jour même. Non, avant, il voulait savourer sa victoire. Après des mois de poursuites, son ennemi juré était devant lui. A genoux. Attendant sa mort, les yeux pleins d'angoisse. C'était réellement jouissif.

« Harry, dit-il de sa voix glaçante. Je suis si heureux de te voir dans ses lieux. Je suis certain que tu partages ma joie, n'est-ce pas ?

-Vous n'imaginez pas combien », ironisa le plus jeune.

Il ne se moquait pas vraiment. Les sortilèges de tortures lui faisaient encore assez mal pour lui rappeler de ne pas se montrer trop impertinent. Autour de Voldemort, des ricanements se firent entendre. Les mangemorts en avaient pleinement conscience.

« Noël est demain, poursuivit le mage noir. Raison pour laquelle je ne te tue pas aujourd'hui. Ce sera ma manière de le souhaiter. Te voir mort me sera réellement un magnifique cadeau. N'en doute pas. »

Harry ne répondit pas. Que dire à ça, de toute façon ?

« Emmenez-le aux cachots, dit le simulacre d'homme face à lui.

-Maître, intervint précipitamment un homme que Harry reconnut à la voix. Puis-je… ?

-Ah, mon petit serpent favori, dit Voldemort. Je te permets. Je sais combien cela doit t'être plaisant, à toi aussi. »

Pour le remercier, le mangemort salua profondément son seigneur avant de se diriger vers Harry. Il le saisit par le bras et le souleva, le forçant à se mettre sur ses pieds. D'un mouvement sec, il appuya sa baguette contre sa tempe.

« Si vous ne voulez pas souffrir, je vous déconseille de jouer les malins. »

Le rire de Voldemort se fit entendre derrière eux mais aucun des deux ne s'attarda. Harry se laissa traîner en dehors de la Grande Salle. Ils croisèrent des mangemorts dans le Grand hall, mais aussi des élèves. Tous des Serpentard. Harry se retint de commenter ce fait. C'était inutile, de toute façon. Il avait perdu et le savait.

Descendre les escaliers fut réellement douloureux. Snape ne l'aidait pas et se contentait de le tirer, ignorant ses pieds frottant lamentablement sur le sol et ses gémissements de douleurs. L'homme le tira un long moment vers les sous-sols de Poudlard mais après un instant, il s'arrêta. Harry le vit tendre l'oreille. Finalement, il souffla et ouvrir une porte que Harry connaissait. La réserve d'ingrédient. Il y fut poussé sans ménagement.

« Potter, nous n'avons pas beaucoup de temps, dit l'homme en enlevant son masque. Alors écoutez-moi sans discuter et faite ce que je vous dis, c'est clair ? »

Harry haussa les épaules. Quoi que veuille Snape, ça ne pouvait pas être pire que ce qui l'attendait le lendemain, de toute façon.

« Dites-moi donc, murmura-t-il.

-Je vais vous mettre dans une cellule qui est déjà occupée. Là-bas, vous trouverez quelqu'un qui peut vous aider à vous échapper. Mais pour cela, il faudra que vous lui donniez ceci. »

Il lui tendit un sac en plastique remplis de pétales de fleur.

« Je compte sur vous, donnez-les lui. Je vous jure que vous ne le regretterez pas. Pour l'amour de tout ce qui vous est précieux, ne faites pas votre tête de pioche et donnez-les, compris ? »

Harry hocha de la tête. Il n'avait aucune envie de se pencher sur les mots de ce traître. Ni de poser des questions. Ni d'espérer une potentielle liberté. Il mourrait le lendemain. Il n'en doutait pas un instant !

Sans douceur et à la grande surprise de Harry, Snape lui donna un coup de poing dans le ventre. Il haleta de douleur en le sentant faire et sentit du sang s'écouler de sa bouche. Quand ils ressortirent, il était installé sur les épaules de son ancien professeur. Un mangemort sursauta à leur sortie.

« Ben qu'est-ce que tu faisais ?, demanda l'autre homme.

-Quelque chose qui me démangeait depuis des années, répondit froidement Snape, un sourire mesquin sur le visage. Il va mourir demain, j'avais bien le droit de lui dire au revoir à ma manière, non ? »

L'homme masqué éclata de rire tout en poursuivant son chemin le long du couloir. Sans s'attarder, Snape continua d'avancer d'un pas glorieux. Ils finirent par arriver dans un sombre et froid corridor où des cellules étaient présentes. Ils ne s'arrêtèrent qu'au fond du couloir. Harry fut reposé au sol sans ménagement et Snape ouvrit la porte d'un mouvement de baguette. Le brun fut jeté dans la cellule dont la seule sortie fut rapidement fermée.

Grondant, il se retourna sur le dos, fixant le plafond. Il savait que quelqu'un d'autre était là. Il l'avait entendu haleter lorsqu'il s'était retourné, dévoilant ainsi son visage et son identité.

« Putain, si je m'attendais ! s'exclama la voix fort familière de Malfoy. Potter ! La situation est donc si grave ? »

La question avait été posée d'un ton sérieux et résolu.

« Pire encore », répondit Harry d'une voix rauque.

Il voulut se relever, mais la douleur l'en empêcha. Péniblement, il tenta de trouver une position qui lui permettrait de voir son ancien ennemi, mais ses blessures étaient trop douloureuses. Une main chaude se posa sur son épaule et le visage émacié de Draco Malfoy apparut au-dessus de lui.

« Mince, ils t'ont pas loupé ! Ne bouge pas ! »

Il disparut de sa vue et revint quelques secondes plus tard. Un tube à essai fut posé contre ses lèvres et, sans s'inquiéter, Harry en but le contenu.

« Qu'est-ce que…

-C'est une potion antidouleur et cicatrisante. Elle n'est pas instantanée, pour le second effet. Severus me les donnes afin que je résiste mieux aux tortures. La cicatrisante met un bon mois à agir, mais ça permet de se soigner plus vite que naturellement sans avoir l'air louche. »

Harry sortit de sa léthargie en entendant cela. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ? Qu'est-ce qu'il se passait dans ce château ? Que tramaient Malfoy et Snape ?

« Malfoy, dit-il la voix rauque. Dans ma poche… Des pétales… »

Le blond sembla comprendre car il ne se gêna pas pour fouiller ses poches. Quand il en sortit les pétales, les yeux du blond s'embuèrent.

« Putain, dit-il, des hoquets dans la voix. J'y crois pas… Il… Il l'a fait ! »

Harry fronça les sourcils. Il sentit que la douleur avait disparue et en profita pour se redresser. Ce qu'il vit lui fit froid dans le dos. La cellule était minable. Froide, humide, sombre et dégoûtante. Autant que Malfoy dont les cheveux étaient si sales qu'ils en paraissaient noirs. Sa peau était tâchée tout autant et ses vêtements n'étaient plus que des guenilles. Dans sa joie d'avoir les pétales, il semblait plus effrayant encore. Ses yeux étaient immenses et dévoraient tout son visage si mince.

« Je ne m'attendais pas à te voir ici, dit Harry. Je pensais que tu serais dans la Grande Salle… »

Le blond releva le visage vers lui.

« Non, dit-il. Les évènements de notre sixième année ne témoignent pas en ma faveur, je le sais… Mais je ne suis pas un tueur ni un mangemort. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'en ai pas les tripes. Je.. Mais peu importe, je vais pouvoir partir d'ici ! »

Il murmura sa dernière phrase en se levant pour s'approcher d'un tas d'immondice. Là, sans hésiter, il plongea ses mains dans les déjections pour en sortir une boîte en fer. Harry le regardait, dégoûté et stupéfait : qu'était donc devenu le fier et impeccable Draco Malfoy ?

« Snape a dit que tu pourrais m'aider à sortir d'ici ? »

Malfoy se figea alors qu'il s'apprêtait à mélanger les pétales avec le contenu de la boîte en fer. Il finit par les y jeter, referma le coffret et le secoua de toutes ses forces. Il y eut un éclair et une forte odeur de souffre puis plus rien.

« Il t'a dit ce que je voulais faire ? demanda le blond.

-Non, répondit Harry. Juste que tu pouvais me tirer de là. Je vais mourir demain, sinon. »

Malfoy se figea une fois de plus et le regarda. Il sembla sérieusement étudier la question puis hocha de la tête.

« Mets-toi dans un coin de la pièce, dit-il. Et n'interviens pas. »

Harry obéis. Il ne savait pas ce qu'il se passait, mais il voulait partir d'ici. La mort le tentait, pourtant. Mais il ne voulait pas mourir sans avoir vengé les personnes qu'il aimait. Et s'il restait là, il n'en aurait jamais l'occasion !

Sous son regard scrutateur, Malfoy se redressa et ouvrit la boîte. Il plongea sa main à l'intérieur et se mit à répandre une fine poudre rose sur le sol.

« Trop de vies ont été gâchées, dit-il. Nous demandons le droit de les sauver. Trop de vies ont été ôtées. Donnez nous la chance de les ressusciter. Afin que ceux que nous aimions naissent, grandissent, vivent et meurent en toute paix, envoyez nous dans un endroit où les fautes commises pourront encore être évitées. Par la magie de la lune, de Noël et de Poudlard, je vous en conjure, aidez-nous ! »

Sans hésiter, il jeta la boîte en fer au sol et sauta au centre du dessin en ordonnant à Harry de le rejoindre. Le brun fit de même et écarquilla les yeux en regardant le dessin d'une fleur rose se mettre à luire sur le sol. Dans quelle merde s'était-il encore fourré ?

'De toute façon, ça ne pourra pas être pire qu'ici !'

Il sentit la terre trembler et un brusque courant d'air l'entoura et l'aspira dans un long tunnel. Dans un réflexe de peur, il saisit la main de Malfoy qu'il serra de toutes ses forces. L'étreinte lui fut rendue, le rassurant un minimum. Après tout, c'était Malfoy ! Il ne pouvait pas vraiment en être totalement apaisé !

Cela ne dura que quelques secondes. Il eut l'impression que le vent se faisait plus violent et que les paroles de Malfoy se répétaient, encore et encore, puis brutalement, tout s'arrêta. Il tomba vivement en avant et roula sur le sol, entraînant Malfoy avec lui. Il buta contre quelque chose de dur qui cessa sa chute. Un gémissement de douleur lui échappa puis un cri lorsque Malfoy s'écrasa contre lui. Malgré la mauvaise odeur suintant du corps contre lui, il ne trouva pas la force de s'éloigner. A la place, il ouvrit les yeux. Ils étaient dans une forêt et c'était un arbre qui avait arrêté sa chute le long d'une pente.

Contre lui, Malfoy se redressa. Il fouilla dans ses poches et en sortit une montre à gousset qu'il ouvrit. Ses yeux s'écarquillèrent et un nouveau sanglot lui échappa.

« J'ai réussi, gémit-il, des larmes roulant sur ses joues. Oh, Merlin, merci, j'ai réussi ! »

Harry se redressa, curieux. Réussi à quoi exactement ? Ils étaient dans une forêt et vu le temps, c'était l'hiver.

« Réussi quoi ? » demanda-t-il.

Malfoy tourna vers lui un regard qui lui sembla poignardant. Il ignorait que les yeux de son ennemi d'école pouvaient être à la fois si heureux, si tristes et si déterminés.

« J'ai réussi à nous faire remonter le temps, dit-il. J'ai réussi à faire en sorte que nous puissions empêcher notre passé d'exister ! »

L'estomac de Harry se contracta et son cœur battit si fort qu'il en eut mal. Craintivement, il tendit les mains et s'empara de la montre à gousset. Comme toutes les montres, elle donnait l'heure. Mais elle affichait aussi la date. Et celle-ci indiquait, en toute lettre : Le 24 décembre 1971.

A suivre…

A dans 15 jours ! J'espère que vous avez aimé !

Umbre77